"Finally, we can be together" ~ Morange Tiller

04/03/2016

Samedi 13 septembre 1997. Pré-au-Lard. Après-midi.

Je venais d'attacher mes cheveux en une queue de cheval basse, prête à affronter ma première sortie à Pré-au-Lard dont j'étais impatiente. Morange et moi s'étions donnés rendez-vous là-bas, cet après-midi. Nous n'avions pas pu passer un réel moment ensemble depuis le début de l'année et encore moins depuis la première fois où on s'était embrassés qui s'est conclu à la formation du couple. Cela faisait déjà presque deux mois mais pourtant, on avait presque rien fait depuis. Prise dans ce foutu centre, je n'ai rien pu y faire.

J'étais habillée avec une jupe verte foncée qui possédait deux poches sur les côtés avec un chandail à manches longues dont j'avais retroussé les manches jusqu'aux coudes. Terminant par mes chaussures sports noires, j'ai mis mon carton à clopes qui s'en venait vide dont je devais trouver le moyen de m'en procurer d'autres et mon briquet dans mes poches avant de prendre un petit sac en bandoulière, y mettant ma baguette bridée, le seul parfum que j'avais (vanille) et de la monnaie. J'étais prête à aller retrouver Morange à Pré-au-Lard.

Durant la route, j'en avais profité pour m'allumer une clope que j'avais débuté il y avait à peine deux jours de cela mais dont je m'étais déjà habituée même si le goût était horrible. J'en avais besoin et cela avait le don de calmer mon stress. Grâce à Eleonora, j'avais réussi à prendre un paquet dans la salle sur demande mais pour en avoir davantage, j'allais devoir en acheter. Il m'en restait à peine trois. Néanmoins, je ne voulais pas que Morange me voit fumer, c'est pourquoi j'ai profité de la route en toute solitude pour le faire, mettant le parfum que j'avais amené, arrivée à destination.

Au village sorcier, je pus enfin revoir cet endroit et pouvoir profiter des boutiques. La dernière fois dont j'avais mis les pieds ici datait de très longtemps. Si on excluait le début d'année, évidemment mais cela ne comptait pas vraiment du fait qu'il fallait prendre les calèches à sombrales. Du coup, j'étais simplement contente d'être ici, en liberté, sentir le vent se frotter contre mes joues. Puis, cette liberté... Je savais qu'on me surveillait de loin en sachant que Arianna Zyskowski était toujours en liberté, en étant ici, mais on me laissait mon intimité totale et ça, j'en avais pleinement besoin, particulièrement lorsque je retrouverai Morange dans une quinzaine de minutes. Donc, j'ai profité du moment où je l'attendais pour trouver des clopes à acheter et je savais environ où aller. Après que ce fut fait, je les ai caché dans mon sac avant de me rendre au point de rendez-vous, près d'un banc en pierre.

Sur place, je m'étais assise sur le banc, alors que je recevais plusieurs regards désagréables. Aux yeux de bien des gens, j'étais toujours la même que j'étais en juin, celle qui a trahi l'école mais j'avais changé et des personnes comme Angel et Eleonora m'aidaient à me reprendre. J'attendais le Serdaigle avec impatience, les jambes croisées. Je n'aurais jamais pensé de ma vie que je serais attirée envers un né-moldu que je méprisais il y a quelques mois de cela. J'avais l'impression qu'il était un peu comme ma seconde chance et que je devais la saisir. Peut-être est-ce que ça n'allait pas marcher entre tous les deux mais à l'heure actuelle, j'avais confiance et il allait, lui aussi, pouvoir m'aider à me reprendre parce que malgré tout, je conservais une partie de mon caractère. Je n'allais pas changer du jour au lendemain et cela, je le savais pertinemment. Aujourd'hui, j'allais pouvoir apprendre davantage sur Morange, surtout que au final, lui et moi ne nous connaissions pas plus que cela malgré notre passé abrupte.

Je mis ma main sur ma joue, en l'attendant, pensive.

13 septembre 1997 — PAL, après midi.

C'est avec une profonde appréhension que Morange rejoint le village de Pré-au-lard ce samedi là. Il est profondément angoissé, toujours étonné de ce qui lui arrive, même des semaines après mais ces sentiments ne sont pas comparables à la joie qu'il ressent d' enfin retrouver Lili. Un sourire reste cloué au coin de sa lèvre. Derrière le visage dur et froid qu'il adopte se cache celui d'un jeune garçon amoureux .C'est si étrange d'être amoureux. Morange n'a pas le sentiment d'aller mal , bien au contraire, mais il a peur. Peur de faire n'importe quoi, peur de faire le mauvais choix. Il a fait tellement de mauvais choix ... Une brise fraîche vient caresser son visage , chassant toutes les mauvaises pensées qui pourrissent son esprit. A quelques mètres de lui , il aperçoit une jeune blonde qui est dos à lui, assise avec élégance. Lili. C'est Lili qui l'attends. Morange s'arrête un instant et esquisse un sourire en reconnaissant son visage de profil. Lentement, il arrive derrière elle et glisse ses bras autour de son cou , plongeant son nez dans ses cheveux pour respirer son odeur. Immédiatement, sans même fumer, il reconnaît l'odeur de la clope mélangé à celui de la vanille. Morange esquisse un faible sourire avant de se pencher pour l'embrasser sur les lèvres. Son baiser est doux et plus assuré que le premier. « Tu ne devrais pas fumer , tu sais » Lui lance t-il avec un air de reproche. Son regard ainsi que le ton de sa voix s'adoucissent directement après. Après tout, il n'est pas là pour la juger ou lui dire quoi faire. « Tu m'as manqué. » Il s'installe près d'elle. « Comment s'est passé la fin de ton séjour dans ton centre ? Je suis désolé, je n'ai pas pu venir te rendre beaucoup de visites depuis ce jour ou... » Depuis qu'on s'est embrassés. Morange lui adresse un sourire gêné et attrape doucement sa main , qu'il serre lentement , pour la rassurer. Il a bien vu les regards des autres qui pèsent sur elle — il sait ce qu'on ressent dans ces moments là.

Alors qu'un sorcier passe devant leur banc et considère Lili d'un regard mauvais , Morange en profite pour l'embrasser sous ses yeux avec un sourire goguenard. Après qu'il ai passé son chemin, le serdaigle se redresse. Ca le rend plus triste pour Lili qu'il ne le pense. Encore une fois, il fait abstraction. « Comment tu te sens ? sincèrement ? A présent, la conversation est sérieuse. En espérant que ce qu'on l'on peut appeler un "stage" dans son centre n'aura pas été inutile. Enfermer quelqu'un en espérant qu'il aille mieux et qu'il se dévoile aux autres n'a jamais été une bonne solution pour Morange. Le priver de toutes ses libertés... Sa pire misère.

04/03/2016

Ce rendez-vous, cela faisait déjà depuis le premier baiser que Lilianor l'attendait. Comme elle l'avait passé dans un centre, interdite de toute sortie, jamais cela n'avait pu se produire. Jamais un garçon lui avait fait cet effet, même Stanislas qui a été son dernier et seul copain. Attirée par un né-moldu qu'elle a presque tué. C'était une situation très ironique. La blondinette n'y pouvait rien. C'est un peu comme si on lui offrait une seconde chance et en plus, la présence de Morange dans sa vie allait pouvoir l'aider à progresser niveau psychologique, comme Angel le faisait et désormais Eleonora.

La jeune Australienne attendait impatiemment le Serdaigle sur un banc, situé à Pré-au-Lard. Elle avait vraiment hâte de le voir et goûter à sa bouche. Cette fois-ci, le moment allait être bien plus agréable que la dernière fois parce que la Serpentard n'allait pas avoir la mauvaise sensation d'être enfermée dans une petite pièce blanche. La liberté.

Alors que la blonde attendait toujours l'aigle, elle entendit des pas provenir de derrière elle avant que des bras ne viennent se glisser autour de son cou. Un sourire vint à ses lèvres. Elle pouvait deviner de qui l'intrus s'agissait alors qu'elle sentait son nez contre sa chevelure de blé. Puis, Lilianor pencha sa tête vers l'arrière pour l'apercevoir. Morange. Son Serdaigle à elle. Ses lèvres n'ont pas tardé à rejoindre celles de l'Australienne où elle profita pour prolonger ce baiser un peu plus. La douceur de ce baiser bien plus agréable que le premier fit énormément du bien à la Serpentard. Il n'y avait plus rien qui comptait en ce court instant.

Après que les lèvres des deux tourtereaux furent séparées, Morange venait de dire, à la blonde, qu'elle ne devait pas fumer, avec un certain air de reproche. Il avait donc dû sentir l'odeur de ses cheveux et malgré son parfum, une petite odeur persistait. Lilianor le regardait avec un air désolé. « Pardonnes-moi... C'est tout récent et ça m'aide... » Lui dit-elle, se promettant intérieurement de ne pas fumer devant Morange. Depuis qu'elle en prenait, la vipère se sentait mieux par rapport à son stress et également plusieurs facteurs liés à sa psychologie. Bien sûr, elle ne voulait pas abuser parce que l'odeur n'était vraiment pas agréable et pour avoir été amie avec Charlie durant cinq années, elle ne le savait que trop bien. Du coup, elle ne voulait pas trop développer sur le sujet.

Le garçon venait d'avouer, à la blonde, que celle-ci lui avait manqué, ce dont elle s'empressa de lui répondre aussitôt : « Toi aussi... » Dit-elle, avec une certaine douceur. Il prenait place près d'elle, sur le banc, alors qu'elle tourna directement la tête vers lui, yeux dans les yeux. À l'instant présent, elle se sentait bien et heureuse. Une véritable joie s'était emparée de son esprit, trop longtemps plongé dans la noirceur.

Sur le coup, Lilianor ne savait pas quoi dire dû au fait qu'elle était nulle lors de ce genre de moment. Elle repensait à ce qu'Angel lui avait dit. Néanmoins, c'est le Serdaigle qui ouvrit la bouche en lui demandant comment s'était passé la fin du séjour au centre tout en s'excusant de ne pas avoir pu lui rendre visite plus souvent. Elle sut deviner la fin de ce que disait Morange et cela arracha un sourire à l'Australienne. Le garçon prit ensuite sa main, où une petite teinte rouge était perceptible sur le visage de Lilianor. Pourquoi rougissait-elle ? Après tout, elle était humaine et avait des émotions, cela le prouvait très bien. Elle continua de serrer les doigts du brun, mettant son autre main sur sa joue pour dire : « Je ne vais pas te le cacher, le temps a été affreusement long et j'ai beaucoup pensé à toi... » Sa teinte rouge se poursuivit. « Au moins, j'ai eu la visite surprise de ma soeur... En tout cas, ce temps est heureusement terminé et même si j'ai encore quelques restrictions, je suis libre de mes faits et gestes... » Lui répondit-elle, en continuant de sourire. Un vrai sourire. Elle devait encore suivre des psychomages et ne possédait pas sa vraie baguette qui se trouvait dans les mains du Ministère de la Magie britannique.

L'Australienne aperçut un type passer devant, alors qu'elle venait de retirer sa main de la joue de Morange. Sans étonnement, il lui fit un regard mauvais, ce qu'elle s'est empressée d'ignorer, surtout qu'elle voulait profiter de la présence du Serdaigle au maximum et qu'en même temps, elle avait l'habitude à ces regards désagréables. C'est un baiser surprise de la part de Morange qui avait dû choquer le garçon qui passait puisque celui-ci était déjà rendu plus loin. Lilianor n'allait pas s'en plaindre.

Après cette situation, le garçon sépara ses lèvres des siennes avant de se redresser. Lilianor fit de même. Du coup, il lui demanda comment elle se sentait et insista sur le "sincèrement". La jeune fille haussa des épaules. Elle-même ne le savait pas vraiment. Donc, elle réfléchit quelques instants, passant ses mains dans ses cheveux avant d'enfin dire, regardant le sol :

« Pour t'avouer, c'est difficile à dire... Tu sais, je dors maximum trois heures par nuit depuis juin, sans oublier mon appétit presque inexistant... » Son regard se tourna de nouveau vers son chéri. Même si elle n'avait pas mis beaucoup de maquillage, cela camouflait un peu ses cernes. Néanmoins, sa maigreur était facilement visible. « J'essaie de me reprendre mais c'est difficile... » Dit-elle, tristement, ayant une envie de pleurer. Justement, quelques larmes longèrent ses joues. « Et... si on allait prendre une marche ? On peut toujours passer chez Honeydukes en même temps... » Dit l'Australienne, reprenant un sourire malgré ses quelques larmes. Elle se leva donc debout, époussetant sa jupe avant de prendre la main du Serdaigle en la serrant. Le but, en cette journée, de la Serpentard était d'apprendre à connaître davantage Morange. Au final, les deux ne se connaissaient pas vraiment...

Sujet: Re: "Finally, we can be together" ~ Morange Tiller Mer 5 Oct 2016 - 17:56

La réaction et la réponse de Lili , bien que prévisible, agace légèrement le serdaigle. Comment peut elle penser un seul instant que la cigarette peut l'aider à aller mieux ? Il la dévisage alors avec intérêt , puis finit par soupirer. Après tout, ce n'est en rien ses affaires. « Je suis là si besoin, tu le sais ça aussi. » Fait il en lui souriant tristement. Malgré que la serpentard semble bien mieux qu'il y a quelques semaines, Morange perçoit toujours une tinte de tristesse, tout près, cachée dans ses iris couleurs océans. Il ferait n'importe quoi pour la voir disparaître définitivement. Quand le sujet devient plus sérieux, il oublie entièrement le sujet "clopes". « Comment va Molly ? » Se renseigne t-il. Il sait qu'elle est très importante pour Lili , peut être même plus qu'il ne l'est lui. Elle se met à rougir quand il prend sa main: Elle est différente quand elle rougit. Morange l'a voit comme une petite fille innocente et naïve. Petite fille détruite par la vie... Qui se remet à parler de ses différents problèmes, ce qui, étrangement, fendent le cœur du jeune garçon plus qu'il n'aurait put le penser.

«Tu devrais dormir Lili. Et manger, surtout manger » , ajoute t-il en jetant un coup d'œil à ses jambes. Il ne l'a jamais connu aussi maigre. Pour la rassurer, il pose une main sur sa cuisse et la caresse lentement du pouce. Hors de question qu'elle ai le moindre complexe avec lui. Malgré la situation, il réussit à lui sourire: « Bien sûr que c'est difficile. Je le sais. Mais on va y arriver à deux, ok ? » Il essuie tendrement les larmes qui roulent le long de sa joue. «Arrête de pleurer, Lili... Tu es plus forte que tes larmes. » Chuchote t-il en lui donnant un énième baiser.

« Allez, viens» fait il en attrapant sa main pour la relever. Il l'entraîne vers Honeydukes. « Tu veux que je te paye quelque chose pour te redonner le moral ? Tu sais que j'aime pas te voir comme ça » sourit il en serrant un peu plus sa main qu'il n'a pas lâché une seule fois. Morange parcourt minutieusement les différentes étagères de bonbons , toujours aussi proche de Lili. « D'ailleurs tu ne m'a pas dis... Mais pourquoi tu détestais tant que ça les nés-moldus avant que l'on..s'embrasse ? Enfin, qu'est ce que je t'avais réellement fait pour que tu me détestes autant ? » C'est un sujet qui peut facilement fâcher mais c'est aussi une question qu'il mourrait d'envie de poser. Aujourd'hui est peut être la bonne journée pour mettre certaines choses au clair...

04/03/2016

La jeune Australienne n'aurait pas pensé que Morange allait être en mesure de découvrir sa nouvelle mauvaise habitude reliée à la cigarette. L'important était qu'il ne la juge pas pour cela parce que cela l'aide au niveau du stress avec ce qu'elle a vécu les mois précédent. Elle lui avait justement avoué que ça l'aidait. L'aiglon lui avait répondu que lui aussi était là et qu'elle le savait. Pour réponse, elle lui dit : « Et je te remercie... » Puis, elle lui fit un baiser rapide sur ses lèvres, avec un petit sourire. Lilianor savait qu'elle pouvait maintenant compter sur son copain pour l'aider à traverser ses propres démons.

Au moins, le sujet de la clope était rendu derrière parce que la blondinette avait envie de connaître davantage Morange en cette journée de septembre et non d'uniquement parler de ses mauvaises habitudes. C'est là que la discussion devint un peu plus sérieuse où le Serdaigle demanda à la Serpentard comment allait Molly. Très récemment, la blondinette avait appris de sa soeur elle-même, qu'elle partirait pour les USA dans quelques jours pour le restant du semestre, voir de l'année. Cela l'attristait mais la décevait en même temps, sachant que la jeune Zyskowski voulait tout faire pour devenir la jumelle qu'elle avait dû être auprès d'elle. C'était la vie. Du coup, elle dit : « Elle va bien. Je suis contente qu'elle puisse bénéficier du soutien constant d'Eleonora. » Elle prit une toute petite pause en inspirant profondément. « Molly quitte le Royaume-Uni dans quelques jours pour les États-Unis, d'une durée indéterminée... J'aime ma soeur plus que tout mais je ne veux pas lui mettre des bâtons dans les roues et la contrôler. Après tout, peut-être sera-t-elle plus en sécurité ? » La blonde ne pleurait pas bien qu'intérieurement, elle en avait envie. Au moins, elle savait qu'elle ne serait pas seule. Morange était là pour elle, tout comme l'étaient Angel et Eleonora.

Le garçon avait dû remarquer les joues rouges de la blondinette après qu'il lui eut pris la main. Rougir n'avait jamais été de son répertoire avant cette année. Lors de sa relation avec Stanislas, jamais elle ne s'était sentie ainsi. Peut-être était-ce parce qu'elle aimait réellement Morange ? Étant une cruche dans le domaine de l'amour, elle ne pouvait rien expliquer de tout cela. Puis, Lilianor avait été sincère en répondant à la question du Serdaigle concernant son sommeil ainsi que son appétit. Dans les deux cas, elle galérait. Surtout par rapport à son insomnie. Elle ne cessait jamais de penser à ses précédents méfaits et sa volonté de tuer Arianna tout comme sa peur de voir Molly morte. Morange lui rappela donc qu'elle devait dormir et surtout manger. La blonde ne sut que répondre : « Je sais... » Puis, elle s'était mise à pleurer parce que oui, c'était difficile et que tous les jours, elle devait faire un effort pour ne pas s'effondrer sur le sol. Cela paraissait dans son visage mais la proximité de Morange en ce jour l'aidait à ne pas tomber.

La jeune fille sentit le doigt du garçon caresser la peau de sa cuisse, lui donnant quelques frissons discrets mais elle ne pouvait pas dire qu'elle détestait. Lilianor le laissa continuer alors qu'il disait que c'était difficile et qu'il le savait mais que à deux, ils allaient le faire. Elle hocha lentement de la tête. Morange essuya ensuite les larmes de l'Australienne, alors que ses yeux bleus de posèrent de nouveau dans les siens. Il lui demanda, en chuchotant, d'arrêter de pleurer et qu'elle était plus forte que cela. La Zyskowski était-elle réellement forte ? Elle se le demandait. Auparavant, jamais elle n'avait accepté la défaite et jamais elle ne l'avait subie. Cet été, elle avait presque tout perdu, sans oublier du peu de soutien dont elle a pu bénéficier. L'Australienne a pu enfin découvrir des choses qu'elle ignorait auparavant... Le garçon lui donna ensuite un nouveau baiser avant qu'elle ne lui chuchote, à son tour :

« Le suis-je réellement ? Au moins, j'ai le sentiment que ta présence me rend plus forte... » Elle passa doucement la joue de Morange. « Merci de tes paroles... Tu es un garçon merveilleux... » Termina-t-elle, avec un petit sourire, cessant son petit manège sur la joue de son copain. Elle avait cessé ses larmes. Au moins, le Serdaigle n'avait pas été brusque avec elle et voulait simplement l'encourager à se reprendre en main et surtout, ne pas baisser les bras. Non, elle ne le devait pas.

La main de l'Australienne et celle du Britannique s'étaient enchâssées l'une dans l'autre alors qu'ils se dirigeaient désormais vers Honeydukes. Lilianor était contente d'enfin pouvoir profiter d'une journée avec Morange. Cet été, ils n'avaient que trop peu pu passer du temps ensemble vu l'enfermement au centre de la blonde et en début d'année scolaire, c'était surtout en secret. Aujourd'hui, elle s'en fichait. Elle profitait. À l'intérieur de la boutique, l'aiglon proposa à la vipère de lui acheter un truc, sachant qu'il n'aimait pas la voir ainsi. Elle put sentir la main du garçon serrer davantage la sienne où elle tourna la tête vers lui :

« Je ne veux pas te forcer à acheter tout le magasin mais je ne dirais pas non pour un peu de fondants du chaudron... Peut-être qu'on peut aussi se prendre une boîte de dragées ? » Ils étaient devant l'endroit où se trouvait les dragées surprises de Berti Crochu. Ces friandises l'avaient toujours faite rire, surtout qu'un jour, elle avait choppé une dragée à la viande périmée et une autre, à l'oignon pourri.

Après les achats, de retour à l'extérieur, Morange demanda à Lilianor pourquoi elle détestait les nés-moldus autant que cela, avant leur baiser cet été pour ensuite ajouter ce que lui avait fait pour que la blonde le déteste autant. L'Australienne regarda pour voir si ils n'étaient pas écoutés puis, sans lâcher sa main, elle se mit à dire :

« Tu sais, dès mon plus jeune âge, on m'a appris à mépriser les moldus, surtout ma tante. Quand on bourre le crâne d'un enfant d'une quelconque idéologie, c'est ce que ça donne... Ma soeur a réussi à éviter cette haine mais pas moi. » Dit-elle, avec un ton sérieux. Elle se prit une dragée en la mettant dans sa bouche. Une grimace vint rapidement. « Crotte de nez. » Elle eut un petit rire avant de continuer sur ce qu'elle disait précédemment, ayant un petit toussotement. « Avec les années, rien ne s'est amélioré. Aujourd'hui, je me dis que c'est grâce à ma mère que Molly n'a pas été jetée à la porte parce qu'Arianna balançait toujours cette idée. Molly était considérée traîtresse à son sang par elle, tu sais. Et moi, la fierté de la famille. Mais au fond, ma mère aimait Molly... » Lilianor se colla un peu contre l'épaule du garçon tout en marchant. « Ma mère me manque... Je suis sûre que Arianna l'a manipulée et qu'elle est injustement en cavale... » Dit-elle, avec tristesse, une boule à l'estomac. Elle avait encore envie de pleurer. Oui, elle aimait sa mère et elle lui manquait. « Donc, je n'ai jamais pu connaître le monde moldu et je refusais d'entendre tout ce que disait ma soeur à ce propos... » Finit-elle d'expliquer, prenant un fondant en le dévorant, afin de souffler un peu. À Morange, elle pouvait lui dire la vérité. Il devait comprendre ses agissements passés. Sa haine envers les nés-moldus due à une philosophie dépassée.

« Pourquoi est-ce que je te détestais ? Je ne connaissais même pas la nature de ton sang et pourtant, je n'étais pas capable de voir ton visage... Excuse-moi... » Dit-elle, soudainement gênée. « M'en veux pas mais je te trouvais arrogant et tu m'énervais constamment... Après tout, je ne connaissais rien de ce que tu étais réellement à l'intérieur... » Lilianor se mit à regarder le sol, toujours gênée. « Tu es un garçon magnifique. » Elle serra sa main de la sienne. « Si un jour on m'avait dit que je serais en train de tenir la main de Morange Tiller et l'embrasser, probablement que je me serais jetée en bas d'un pont. » L'Australienne eut un rire.

La blondinette reprit un ton un peu plus sérieux. « Je veux aussi en savoir plus sur toi. Je veux dire, c'est comment le monde moldu ? Je n'ai pas encore pu vraiment poser la question à Eleonora. Molly me parlait de tevelision, le truc où on peut voir des images, comme les toiles du monde sorcier. Ou les bonshommes sur les murs qui sourient mais brûlent, apparemment. Et ta famille ? » Demanda-t-elle, avant de plonger la main dans la boîte de Berti Crochu.

C'est difficile de penser pour Morange que finalement, l'éloignement de Molly par rapport à Lili est peut être bénéfique. Pour elle, comme pour sa copine. D'une certaine manière, elle pourra se reconstruire. Mais d'un autre côté, la distance peut être douloureuse et difficile à supporter. Dans ces moments là , les rares choix qu'ils nous restent deviennent difficiles. « Je sais que c'est difficile pour toi comme pour elle Lili , mais peut être que d'une certaine façon, ca sera un moyen de vous prôtéger toutes les deux, tu ne penses pas ? » Tente t-il de la rassurer. Bien qu'essayer de fuir une mangemort dangereuse qui traque des élèves de Poudlard paraît sortir de l'impossible, Morange sait qu'il existe un peu d'Espoir pour qu'elles restent en vie. Toutes les deux. Quant à ses paroles, qui semblent avoir de l'impact sur la serpentard, sont pour le moment le meilleur moyen et le seul pour rassurer au maximum Lili. Morange se remet à sourire: « Tu es forte. Même sans ma présence. » Merveilleux ? Un léger frisson parcourt son dos ; ce n'est peut être pas la première fois qu'on lui dit, mais c'est comme si. Le compliment a un effet différent sur lui si c'est Lili qui le dit.

La boutique de Honeydukes n'est pas un endroit que Mornage affectionne particulièrement au point d'y aller tous les jours. Sortir est devenu risqué, voir dangereux mais la plupart des gens ne s'en privent pas. La vie continue. Oui, le temps avance malgré tout et on ne peut pas se priver de toutes ces petites choses qui avaient tant d'importance par le passé. Le magasin, bruyant et bondé, rend leur conversation plus difficile. Et Morange n'est pas sûr que ce soit le bon endroit pour en parler, mais après tout, en existe il un ?

La raison de son ancienne haine envers les nés-moldus est justifiée : Evidemment, une gamine ne peut pas réellement comprendre ce qu'on lui raconte. Alors elle se contente d'enregistrer et de ne jamais oublier. « Je comprend. Et je ne compte pas te faire la morale sur ça, ne t'en fais pas... » Arrogant ? Il se trouve lui même plus arrogant au fil du temps mais avant, il ne s'agissait que d'un masque pour se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Aujourd'hui, il a reconsidérer la chose et c'est devenu quelque chose de naturel. Rarement il s'en rend compte quand il l'est trop. Une fois son discours fini, elle quémande des infos sur lui , infos qu'il n'a presque jamais donnée à personne. Après tout, il se doit d'être honnête à son tour même si se remémorer le monde moldu est parfois douloureux.

« C'est vrai que c'est différent... Oui la télévision c'est un appareil qui nous sert à regarder toutes sortes de choses. Des films, les actualités etc. Ce qui est l'équivalent des journaux à Poudlard bien qu'il y en ai aussi dans mon monde. » La famille ? Il ne lui a donc jamais parlé de son frère ? « J'ai un frère à Poudlard oui. Mes parents sont tous les deux restés chez les moldus. Tu as sans doute du le croiser, vu qu'il est à serpentard... » Le serdaigle reste silencieux quelques instants, prenant le temps de faire le ménage dans son esprit avant de froncer les sourcils.
« Dis moi Lili, en toute sincérité et sans que ca ai le moindre impact sur notre relation, tu pense que pour t'atteindre, d'une manière ou d'une autre, ta tante essayera de me faire du mal ? » La question est posée de but en blanc. Morange fixe a serpentard droit dans les yeux. Il a besoin de savoir et pas seulement pour lui, mais si ça se trouve aussi pour son frère, ou pour ses parents.

04/03/2016

"FINALLY, WE CAN BE TOGETHER

Molly lui manquait déjà même si elle était à la veille de partir. Elle a toujours été comme sa seconde moitié. Sa moitié gentille alors qu'elle, elle est la moitié méchante. Lilianor et la Poufsouffle ne sont pas jumelles pour rien et malgré les précédentes pensées qui différenciaient les deux, il y a toujours un fort amour entre les deux blondes. Lilianor regrettait bien des choses par rapport à leur passé, ayant voulu être une meilleur soeur. Hélas, il est impossible d'effacer le passé et encore moins les actions produits.

Cela n'avait ainsi pas dérangé la Zyskowski de parler de sa jumelle à Morange. Après tout, celui-ci est son copain, pas un simple imbécile sortit de nul part. Le garçon lui répondait que cela allait être difficile autant pour l'une que pour l'autre et que d'une certaine façon, cela allait les protéger les deux. Lilianor haussa des épaules avant de lui dire : « Je n'ai pas peur. Je veux m'occuper de Arianna Zyskowski avant que le Ministère de la Magie ne le fasse. » Lui avoua-t-elle. C'était son but ultime. Éliminer sa tante pour l'avoir embarqué dans cette idéologie raciste qu'est de croire en la supériorité du sang et d'avoir toujours voulu éliminer sa propre soeur.

La jeune Australienne était même allée avouer à l'aiglon qu'il était merveilleux. L'était-il aux yeux de tous ? Probablement pas. Pour elle, il l'était même si très loin d'être parfait. Morange lui disait qu'elle était forte, même sans sa présence. Était-ce vrai ? Après tout, Lilianor avait vécu bien des souffrances psychologiques depuis juin mais avant, jamais elle n'a flanché devant personne. Du coup, elle décida de ne répondre que par un sourire.

Puis, il y eut l'épisode de Honeydukes où le jeune couple s'était acheté des friandises. Lilianor n'en avait pas mangé depuis longtemps et il faut dire que malgré ses fonds monétaires très restreints, cela n'allait pas l'empêcher de se sucrer le bec. Oui, elle n'avait plus la fortune familiale que sa famille avait vu que le coffre bancaire à Gringotts est inaccessible à l'heure actuelle.

Ce n'est qu'après ce moment que Lilianor avait répondu aux questions de Morange, avouant pourquoi elle avait une haine envers les moldus. Tout était une question de famille et de façon dont elle avait été élevée. Molly avait réussi à s'en sortir. Elle avait réussi à ne pas conserver cette haine envers une autre communauté sanguine alors que Lilianor, non. Peut-être était-ce là où la Poufsouffle était plus forte qu'elle mentalement. En fait, ce dernier point a toujours eu lieu d'être. Donc, Morange qu'il comprenait et qu'il n'avait pas l'intention de lui faire la morale sur le sujet. La blonde eut un sourire, n'ayant nullement envie qu'on lui fasse la morale, justement. Après tout, est-ce que penser du mal des nés-moldus était réellement de sa faute ou était-ce la faute de ses géniteurs ?

Ensuite, Lilianor avait avoué à son copain les raisons de sa vieille haine à son égard, par le passé. Particulièrement l'arrogance. Mais c'était du passé et elle avait eu bien du temps pour réfléchir à tout ce genre de chose lors de son temps dans le centre de cinglés, cet été.

L'Australienne voulait aussi en savoir plus sur le garçon et elle y a même été en parlant de "tevelision" dont Molly lui avait parlé et les trucs dans le mur qui brûlent. Puis, elle voulait aussi en apprendre plus sur sa famille bien qu'elle soit au courant qu'il ait un frère dans sa maison à elle. Morange se mit à lui parler de cette "tevelision", appelée "télévision" et on pouvait regarder des films (qu'était-ce ?) et d'autres trucs. Évidemment, Lilianor était confuse parce qu'elle n'en avait jamais vu. C'était l'équivalent des journaux dans le monde sorcier, disait-il. L'Australienne répondit : « Bizarre. »

Le garçon se mit à lui parler de sa famille, de son frère qui était effectivement dans sa maison à elle et ses parents moldus. C'était étrange à entendre. Avant, Lilianor aurait tout fait pour ne rien entendre de sa famille en l'insultant de sang de bourbe. Elle fut vraiment une fille horrible avant cet été. « Effectivement, lui et moi on se connait. Disons qu'on ne s'entend pas vraiment... » Elle haussa des épaules.

C'est alors que Morange prit un ton plutôt sérieux, demandant si la tante de Lilianor tenterait de lui faire du mal afin de l'atteindre, elle. La jeune Zyskowski avait ses yeux bleus fixés dans les siens et prit quelques secondes avant de lui répondre :

« À l'heure actuelle, j'en doute... Elle n'en ait pas au courant. Mais... » Dit-elle, sérieusement. « Il est certain qu'en étant avec moi, tu cours un certain danger dans un certain futur... Elle est comme mon grand-père paternel dont que je n'ai pas connu... C'est une psychopathe. » Elle prit un air triste. « Je ne t'en voudrai pas si tu me laisses parce que bon, je n'ai pas envie de mettre ta vie en danger... » Lilianor se tut. Sa tante connaissait ses points faibles. Ses proches. Comme Molly et désormais Morange. La blonde refusait que le garçon soit une cible pour des choses qui ne le concernent pas du tout. « Je vais la tuer, je te jure. » Elle fronça des sourcils avant de vraiment se taire, regardant au ciel puis vers l'avant.

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