Applaudissez la future Reine de la Magie

SVP, Venez RP  :pouce:

Les premières journées à l'Académie d'Haveirson étaient déjà choses du passé. Malheureusement pour Aurélie Blanchard (ou heureusement), elle avait raté ses premières journées en raison d'un empêchement familial. Vous voyez, la jolie grande brunette venait tout juste d'hériter de millions de gallions et il n'était pas question pour elle qu'elle retarde l'entrée  de cette fortune dans son compte en banque. Même à cela, elle était très douée à l'école et elle était certaine qu'elle n'avait rien manqué de bien important. C'est donc sans surprise, qu'elle arriva dans un Hall d'entrée vide. Dommage, la sorcière s'était pourtant donnée tant de mal pour ses vêtements. Une jupe noire taille haute avec un chemisier blanc. Elle adorait le blanc. Cela l'aidait à faire ressortir son teint. Pour combler le tout, elle avait modifié la couleur de son écharpe, habituellement blanche, en mauve comme celle de sa confrérie, Abraxan. Elle ne se souciait pas vraiment de la Confrérie dans laquelle elle était. Tant que ses partenaires de dortoirs n'étaient pas trop paresseux. Aurélie haïssait la paresse. Il fallait être travaillant pour l'attirer. Les seuls paresseux qu'elle appréciait étaient ceux qui ne la dérangeaient pas pendant un travail d'équipe.

La grande brunette regarda autour d'elle. Ce château était bien grand. Il ressemblait un peu à celui de Beauxbâtons, le collège magique français qu'elle avait fréquenté. Aurélie se demanda d'ailleurs si elle connaitrait quelques personnes ici, dans ce pays étranger. Déjà, elle détonait avec son accent français. Elle commença à avancer lentement, longeant les murs à sa gauche, passant le bout de ses doigts contre le carrelage de ce château. Il appartenait à un riche Comte. Qui était-il d'ailleurs? Qui était assez riche et qui avait assez de pouvoirs pour investir dans l'éducation de jeunes adultes comme elle? Tant de mystères qu'elle appréciait. Elle continua sa balade dans le Hall. Elle n'était pas pressée d'aller à son dortoir. Elle pouvait ressentir le pouvoir de cette simple pièce.

-Je crois que toi et moi allons bien nous amuser ici.

Flutis venait tout juste de raccompagner Lanalia à sa chambre. Il avait prévu de passer à la bibliothèque pour pouvoir avancer dans son étude, mais ce château était tellement grand qu'il ne savait pas vraiment quel chemin emprunté pour pouvoir y accéder. Vêtu de blanc et de bleu, au moins, l'ancien Gryffondor pouvait avoir la chance de passer inaperçu s'il se perdait. Et ce fut le cas. En quelques minutes, il avait marché de la Tour Céleste jusqu'au Hall d'Entrée. Il ne possédait vraiment pas le sens de l'orientation. Étrangement calme, la pièce n'était pas inhabitée. Au loin, Flutis vit un visage qu'il reconnaissait. Ou du moins qu'il semblait reconnaître. Aurélie Blanchard. Une française qu'il avait fréquentée entre son départ de Poudlard et son arrivée à Haveirson. C'était pendant les deux ans de sa vie de joueur de Quidditch professionnel. La grande femme voyageait beaucoup et cela adonnait souvent que l'équipe de Flutis était dans les environs. Elle avait assisté à plusieurs de ses matchs et ils avaient entretenu une relation quelques temps. Cependant, les deux jeunes adultes n'étaient vraiment pas prêts pour quelque chose de sérieux. Comme avec les autres, Flutis ne lui avait jamais envoyé un hibou. Or, Aurélie en avait fait tout autant.

Il s'approcha tranquillement d'elle. C'était clair qu'elle avait très peu changé. Elle ressemblait à la même femme qu'il avait connue. Toujours classe, sur son 31, avec un air angélique étampé au visage. Il était difficile de ne pas l'aimer quand on la voyait. D'un pas lent, il avançait vers elle. Cette dernière longeait le corridor et il l'entendit clairement se parler à elle-même. Avait-elle développé des amitiés imaginaires en quelques mois?

-Aurélie, ça va? Une pause se fit. La remarque paraissait avoir surprise la jeune dame qui regarda un moment Flutis. Elle semblait ne pas reconnaitre le gaillard. Tu ne te souviens pas de moi? Flutis Jones. Ton Poursuiveur favori...

C'était bien la première fois qu'une fille ne reconnaissait pas le grand Flutis Jones. Étant quelqu'un de transparent, l'étudiant ne cacha pas son mécontentement vis à vis la situation...

Aurélie était tellement plongée dans ses réflexions qu'elle n'avait pas vu le bel inconnu qui s'était approché d'elle. Elle prit quelques secondes à revenir à la réalité. Le jeune homme s'était présenté, mais elle n'avait pas écouté. Elle lui lança une moue interrogatrice. Devait-elle répondre oui à sa phrase? Ou simplement hocher de la tête en espérant que ce n'était pas une question à choix multiples? Le malaise s'installa un instant entre les deux avant qu'Aurélie réalise que c'était un de ses amants, Flutis Jones. Elle avait passé quelques bons moments avec lui. Mais vous savez ce qu'on dit, les joueurs de Quidditch sont peut-être bons au lit, mais on ne les veut pas comme mari. Aurélie pouffa de rire devant la mine fâchée de son interlocuteur. Déjà très suceptible comme homme, elle était certaine qu'il allait encore plus se fâcher en la voyant rire. Et à cette pensée, l'Abraxan rit de plus belle. Flutis devait se sentir insulté, mais elle ne pouvait retenir son petit rire cristallin. La situation l'amusait à un tel point. Quand elle reprit ses esprits, elle s'excusa.

-Excuse moi, Flutis. Oui, je me souviens de toi. C'est juste...que j'étais perdue dans mes pensées. Ne m'en veux pas. Toi comment te portes-tu?

Demanda-t-elle en s'avançant. Elle lui prit les mains, comme pour lui montrer qu'elle accordait de l'importance à ce qu'il allait dire. En réalité, un peu après qu'ils aient arrêté de se voir, Aurélie avait appris qu'il s'était passé un drame chez les Jones. Elle ne connaissait pas l'ampleur de la situation, mais elle avait croisé les parents du Sinistros et ceux-ci avaient la mine basse. Ils avaient perdu l'éclat et la joie de vivre. Un peu comme Flutis. Elle le sentait différent et elle ne savait pas comment réagir vis-à-vis sa situation. Elle n'était pas une amie, seulement une amante, une ancienne amante.

La réponse d'Aurélie avait rassuré le protagoniste masculin. Il laissa même échapper un faible ricanement. C'était sorti tout seul. Comme un adolescent prépubère qui voyait une poitrine pour la première fois. Étrange. Flutis avait gardé de bons souvenirs de l'Abraxan, mais il s'avoua qu'il était difficile de ne pas perdre le contrôle en sa présence. Aurélie dégageait tant de simplicité, de pureté...À ses yeux, tout paraissait paisible, simple. Jamais stressée par un évènement de la vie. C'est ce qu'il avait le plus apprécié chez elle pendant qu'ils s'étaient fréquentés. Il la contempla quelques secondes. Cela dura seulement quelques secondes, car elle regardait par-dessus son épaule, lui demandant si elle connaissait la fille qui trainait pas loin. Flutis orienta son regard vers la fille en question. Noémie Saunier. Une ancienne Gryffondor. Elle avait été la cause d'un bête accident qui avait mis Flutis au rencart pour quelques mois, faisant rater la Coupe de Quidditch à Gryffondor. Une rare fois. Sur le coup, le jeune homme avait voulu la tuer. Il avait commencé à s'amuser à ses dépends. Il se moquait d'elle et utilisait son nom de famille comme un verbe. Aujourd'hui, tout cela était derrière lui. Elle s'approcha d'eux. Elle semblait hésitante et peu confiante de ce qu'elle allait dire. Il la salua d'un geste de main. Elle l'avait salué, mais elle s'était surtout attardée à son ancienne amante. Comme ça, Flutis apprenait qu'une de ses anciennes camarades avait des origines françaises. Surprenant.

-Haha, Noémie. Flutis laissa échapper un rire franc. J'ignorais que tu étais française. Qu'est-ce que tu deviens?

Depuis le bête accident, ou peut-être toujours, le Sinistros n'avait jamais vraiment appris à connaître la jeune fille d'un an sa cadette. Ce qui s'était passé à Poudlard devait rester à Poudlard. Haveirson était un nouveau début à tout et possiblement à une amitié avec elle.

-C'est Noémie Saunier. Une ancienne camarade de classe. Un peu timide, mais sympathique. C'est ainsi que le joueur de Quidditch présenta la ''gaffeuse'' à son amie. Il décocha un clin d'oeil pour la Gryffondor. Qui avait besoin de savoir un bête accident du passé après tout?

Flutis n'eut pas le temps de répondre à ma question. Je voyais bien que quelque chose clochait chez lui. Il était différent. Il n'était plus le même que j'avais connu. Ses yeux avaient changé. Ils étaient devenus plus matures. Aurait-il enfin compris que la maturité engendre le pouvoir? Or, je fus tirée de ma torpeur en voyant se pointer une jeune adulte de mon âge. Du moins, je crus. Elle nous regardait depuis un bon moment déjà. Ce ne fut quand Flutis se retourna vers elle qu'elle s'avança en notre direction. Elle salua mon ami pour mieux m'adresser la parole. Elle disait qu'elle était française, du moins, ses origines l'étaient. Elle avait une bouille sympathique. Elle me plaisait bien, même si je la trouvais trop fragile. Ce fut mon compagnon qui prit la parole en premier. Il paraissait à l'aise aux côtés de cette demoiselle. Il me la présenta poliment.

-J'ignorais que Flut' avait des amies aussi resplendissantes, avouais-je en souriant à la fille répondant au nom de Noémie Saunier. Heureuse de voir que la première inconnue que je rencontre a des origines françaises. On se sent moins seule ainsi. Oh. Je suis bête. Je me présente. Aurélie Blanchard, future Ministre, annonçais-je fièrement.

J'étais toujours fière de moi quand venait le temps de parler de mes ambitions. J'espèrais que les autres ne voyaient pas cet aspect de moi comme étant de la prétention. Je me mis à penser que cette Noémie pourrait m'être bien utile. Un peu comme un faire-valoir. Et elle connaissait déjà plus de personnes que moi, donc elle pourrait bien me présenter.

Noémie fut d'abord étonnée par les termes indulgents choisis par Flutis pour la présenter à la jeune femme. Cela la rassura quant à la base cordiale sur laquelle ils commenceraient leurs cursus respectifs en ce nouveau lieu. Elle tourna ensuite toute son attention sur Aurélie qui parlait avec beaucoup d'assurance et de détachement, à la "french touch". Ce ne fut qu'en finissant sur le mot "ministre" que Noémie écarquilla les yeux. Elle avait devant elle une personne sachant au moins ce qu'elle attendait de la vie. Elle n'ignorait pas que le cursus de politicien avait attiré un certain nombre de jeunes étudiants de l'université. Pour certains, c'était sans doute lié aux derniers événements. Noémie pouvait sentir que certains sorciers voulaient voir les choses changer. Et c'était sans doute nécessaire compte tenu de la tension actuelle. Mais pas à n'importe quel prix. Noémie ne pouvait évidemment pas deviner de quel côté se situait Aurélie et donc si elle devait la craindre. Elle décida qu'il était plus prudent pour elle de mettre directement les cartes sur table en glissant discrètement dans la conversation qu'elle était d'origine moldue.



Elle sourit chaleureusement lorsque elle affirma cette information. N'ayant pas du tout honte de ce fait, elle n'avait jamais mis bien longtemps avant d'avouer ses origines à une nouvelle rencontre, cela lui avait toujours permis de faire le tri entre les personnes avec qui il lui était possible de se lier. C'était devenu fatiguant pour elle à la longue, comme si elle devait s'excuser d'être qui elle était. En l’occurrence, c'était expéditif.

Et hop. Aussi rapidement que Noémie était arrivée, aussi rapidement que la conversation ne portait plus autour de Flutis Jones. Les deux jeunes femmes adultes semblaient porter la conversation sur elles. Les bras croisés, le grand gaillard les écouta d'une oreille très attentive. L'assurance d'Aurélie ne le surprenait pas. Elle n'avait jamais manqué de culot ou d'ambitions. Elle était fière d'elle-même et c'était correct ainsi. Cela pouvait effrayer certaines personnes, surtout au début d'une conversation. Mais elle avait mis cartes sur table. En plus, la grande brunette n'avait pas tari d'éloges envers la beauté de l'ancienne Gryffondor. C'était du Aurélie tout craché de toujours complimenter les autres, surtout les premières fois. Elle semblait gentille comme tout. Aucune malice. Or, ce qui surprit le Sinistros était la réplique de Noémie. Il n'avait pas trop compris pourquoi elle s'était présentée ainsi. En mettant l'accent sur le mot Moldu voulait-elle créer quelque chose en particulier ? Il est vrai qu'avec les derniers évènements, c'était rendu un sujet polémique, mais Flutis n'avait jamais vu la nécessité d'avoir un débat là-dessus.

Il avait dévisagé Noémie un instant, mais se rappela des mots de l'Abraxan. C'est vrai qu'elle avait du charme. Elle possédait un visage un peu juvénile, mais ses traits étaient doux. Ils démontraient le calme, la jeunesse. Dire qu'il ne l'avait jamais remarqué, à cause d'un bête accident. Elle avait drôlement bien vieilli.

-Mais tu es toute une fille de pêcheur!

Le jeune homme avait balancé cette phrase tout haut, mais il aurait préféré la garder pour lui. Il décocha un second clin d'oeil complice à Noémie. Il ne savait vraiment pas comment réagir et pour lui, ça l'avait été la meilleure façon de répondre à cette phrase qu'il aurait préféré garder dans ses pensées.

J'écoutai Noémie avec attention. Comme je le pensais précédemment, elle ne semblait pas être la femme avec le plus d'assurance. Je me dis que je pouvais sûrement l'aider dans ce domaine. Ce pourrait être un échange de service? Je dois travailler sur mes relations avec les étrangers. Je fus déçu de constater qu'elle ne se croyait qu'une simple fille d'un pêcheur. En effectuant mes divers stages, j'avais parcouru une bonne partie du monde Européen moldu et je connaissais quelques métiers, dont celui de pêcheur. Est-ce que Noémie avait honte de son père pour utiliser de telles paroles. Je voulus intervenir, mais Flutis fut plus rapide que moi. Cependant, il ne dit pas les mots auxquels je pensais. Venait-il de démarrer un plan drague devant moi? Il avait même envoyé un clin d'oeil peu subtile à la Phénix. Je me demandai sérieusement si ces deux-là n'avaient pas déjà eu une relation auparavant? Avec la réputation de Flutis Jones, ce ne serait pas très surprenant.

-Qu'une fille de Moldu? Tu es arrivée à Haveirson, tout comme Flutis et moi. Tu ne vaux pas moins qu'une autre parce que ton père est pêcheur. Tiens, le mien est décédé,

dis-je sans une pointe de tristesse. Je pus paraitre comme une insensible, mais ce n'était pas le cas. On ne peut pas revenir sur le passé, seulement améliorer le présent. Je regardai Noémie dans les yeux. Si un ''ami'' comme Flutis avait pris la peine de me la présenter comme étant une fille sympathique, je lui faisais confiance. C'était maintenant à elle de s'en rendre compte.

-Je n'apprécie guère quand les gens agissent ainsi. Sache-le. On est tous égaux, qu'importe ce que peut penser les Mangemorts et leur chef,

continuai-je avec un sourire. Tant de gens étaient si effrayés depuis quelques mois. Or, je savais pertinemment que si je voulais un jour accéder au pouvoir, je ne pouvais penser ainsi. Il fallait demeurer fort et pour le demeurer, rien de mieux que de s'entourer de gens aussi déterminés que nous.

Noémie se sentit soudainement un peu bête et surtout très maladroite. Ce qui la ramenait à ses vieilles habitudes. Pour bien des sorciers, elle le savait, l'appartenance à deux mondes était une réalité. Beaucoup de ses camarades avaient eux-mêmes si pas deux parents moldus, au moins des origines plus ou moins éloignées. La tolérance aurait du être de ce fait partagée de tous. Mais pour les mêmes raisons et la même peur qui prenaient le cœur des moldus en cette période, certains sorciers refusaient ce droit de vivre ensemble. C'est pourquoi Noémie avait cette tendance proche de la paranoïa. Ce qui ne la rendait pas très fréquentable.



Elle s'arrêta un instant et soupira avec l'impression désagréable que les murs se rapprochaient d'elle. Le hall d'entrée était pourtant bien vaste. Elle arbora alors un sourire contrit aux deux jeunes gens.



Elle les interrogea du regard, presque suppliant l'un ou l'autre de les sortir de ce mauvais pas tout en se passant la main dans les cheveux nerveusement. Si  elle avait voulu passer pour une gamine effarouchée, elle n'aurait pas pu s'y prendre mieux. *Et M****

Flutis fut soulagé de voir que personne n'avait répliqué à sa remarque. Mais cela signifiait aussi qu'on lui accordait peu d'importance. Pas grave, se disait-il. Il aimait bien la tournure de la conversation entre Aurélie et Noémie. La première en voulant démontrer son côté ambitieux avait amené involontairement la conversation sur l'actualité entre les Moldus et les Sorciers et Noémie s'était mise sur la défensive. Les deux jeunes femmes semblaient avoir le même discours, mais la Phénix ne paraissait plus très à l'aise avec le sujet traité. Elle demanda de changer de sujet ce qui fit plaisir à Flutis. Peut-être qu'ainsi, on s'intéresserait un peu plus à lui.

-Avez-vous visité votre confrérie? C'est fou à quel point je trouve cela différent de chez les Gryffondor, avait-il dit de façon non-chalante.

À vrai dire, comme à Gryffondor, il adorait ses quartiers et les membres qu'il avait croisés. Tous semblaient sympathiques et s'entendaient à merveille. Le Sinistros se demanda si c'était pareil pour les deux autres femmes. Il avait croisé peu de gens des autres confréries et il était bien possible que leurs camarades soient moins enthousiastes que ceux qu'il avait rencontrés auparavant cette semaine.

Ce n'est quand Noémie prit la parole que je me rendis compte du malaise qui s'était réellement installé. Cela n'avait point été mon intention de la rendre inconfortable. À vrai dire, ce que je voulais était de lui redonner confiance un peu. De lui démontrer que j'étais quelqu'un qui croyait en elle, même si nous nous connaissions peu. Ne sachant quoi dire, je baissai les yeux vers le sol, cherchant un trou. Voir les autres inconfortables ne m'affectait pas, mais je voulais qu'on voit ma vulnérabilité. J'avais mal interagi. Je déplaçais une mèche de mes cheveux quand Flutis reprit la parole. Il essaya de détendre l'atmosphère en nous parlant de nos confréries. J'avais si peu à dire, étant nouvelle et connaissant presque personne en Angleterre. Les deux seuls individus avec lesquels j'avais fait connaissance étaient devant moi et ils représentaient les autres confréries de cette Académie. Aucun des deux ne semblait avoir la tronche d'un leader, ce qui me rassurait un peu. La compétition ne semblait pas bien forte ici. J'attendis que Flutis reprenne la parole, mais il semblait à l'aise avec ce qu'il avait énoncé.

-Je viens tout juste d'arriver, dis-je en reprenant un peu d'aplomb. Je ne connais personne, exceptés vous, et je ne crois pas qu'il y ait d'autres françaises de Beauxbâtons au sein de cette Académie. Et toi Noémie, comment trouves-tu ta confrérie à l'Oiseau de Feu?

À vrai dire, j'ignorais si ce que j'avais avancé était vrai. Mais en France, peu s'exprimaient bien en anglais et la majorité avait pu continuer leurs études supérieures à travers les différents stages ou expériences de travail. Et je serais surprise si quelqu'un à Beauxbâtons avait reçu une lettre de Haveirson. C'était nouveau et anglais...

Bien que assurément forcée, la conversation avait pris une toute autre tournure et cela rassura Noémie. Personne n'insista pour revenir au sujet précédent. Pourquoi l'auraient-ils fait d'ailleurs ? Ils s'étaient tous deux montrés cordiaux depuis le début de la conversation. Quand Flutis énonça le mot "Gryffondor", Noémie ressentit une certaine nostalgie. Elle avait adoré la salle commune des Gryffondor. A la fin de son cursus, elle s'y sentait réellement chez elle. Elle avait toujours trouvé que tout était plus facile dans cette atmosphère. Pour autant, ses nouveaux quartiers l'avaient ravi, dont le fait de n'avoir à partager de chambre qu'avec une seule personne.



Elle insista sur ce dernier point en regardant Flutis. Noémie faisait notamment référence aux petites tensions qui prenaient régulièrement deux maisons différentes. De plus, il était plus rare à l'époque de voir toutes les maisons se mélanger aussi rapidement. A Haveirson, c'était manifestement différent.

Les demoiselles avaient finalement changé de sujet pour parler de décorations. Dans les termes de Flutis, cela signifiait qu'on allait jaser de choses peu intéressantes comme l'importance des confréries. Le Sinistros avait lancé ça pour détendre l'atmosphère, mais en réalité, le sujet l'intéressait bien peu. Qui pouvait bien se préoccuper à vingt ans d'un détail aussi futile? Ceci importait bien peu au grand jeune homme. Il écouta d'une oreille distraite Noémie s'aventurer dans de longues explications. Elle semblait nerveuse et l'étudiant tentait de trouver une porte de sortie pour laisser les deux demoiselles entre elles. Les chambres. Le mystère de l'Académie et tout le bla bla bla qui s'en suivait. Au final, la jeune Phoenix mentionna le mot Quidditch qui capta l'attention de l'athlète. À sa connaissance, il n'y avait pas de ligues ici. Du moins, rien ne semblait organiser.

-Quidditch? Tu veux dire qu'il y a une Coupe à remporter ici? J'espère que les autres étudiants n'essayeront pas de me blesser ici, mentionna-t-il en envoyant un clin d'oeil moqueur à Noémie.

L'homme aux cheveux ébènes venait tout juste de lancer une vanne sur le passé des deux anciens de la maison Rouge et Or. Aurélie ne comprendrait pas l'allusion, mais cela n'affectait pas Flutis. Après tout, il fallait bien pimenter un peu cette discussion. Faire revivre quelques émotions du passé. Il soutint le regard de Noémie qui l'observait depuis qu'elle avait dit ses derniers mots. Était-elle encore mal à l'aise face à cette mésaventure?

J'observai mes deux nouveaux collègues s'échanger des regards. Y avait-il eu une relation d'amour entre ces deux personnages-là? Je connaissais bien la réputation de séducteur de Flutis. Il draguait constamment le sexe féminin. Un petit flirt commençait à s'installer et je me sentais tout à coup de trop dans cette conversation. Dommage, moi qui trouvais cette Noémie intéressante, je voyais bien que l'étudiant masculin allait bientôt se l'accaparer. Il ne me servait pas à grand chose de rester ici. Je restai muette un instant, attendant de pouvoir prendre la parole. Le clin d'œil du Sinistros me fit comprendre que mes doutes étaient fondés.

-Je crois que je vais m'éclipser et vous laissez rattraper le temps perdu. Je n'ai pas encore défait mes valises et on dirait que cela fait un mois que je suis présente ici ( ; ) ). Il serait mieux pour moi que je vous quitte.

J'avais récité cette phrase comme un enfant récitait ses premières dissertations. D'un pas décidé, je m'avançai près de Noémie, lui fit la bise et répéta la même action envers Flutis sans m'être assurée de déposer mes baisers plus près des lèvres que de ses joues. Je ne voulais pas qu'il m'oublie si rapidement. Je lui décochai un clin d'œil subtile et laissa les deux anciens Gryffondor dans le Hall. J'avais tant de choses à effectuer et si peu de temps devant moi.