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 Manoir Winnesser

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MessageSujet: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 30 Juin 2016 - 14:15

Manoir Winnesser Drumla10
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 30 Juin 2016 - 14:40

2 Juillet 1997

Marie tenait dans ses mains la lettre en parchemin de Lilianor. Non... C'était impossible...Alycia ne pouvait pas être morte. C'était un cauchemar, un mensonge... Elle n'avait pas pu mourir... Sans s'en rendre compte, la jeune verte et argent avait éclaté en sanglots. Les larmes menaçaient de tomber de ses iris noisette. Le visage d'Aly lui revint en mémoire. Son sourire indulgent qu'elle accordait si souvent à sa protégée. Les patacitrouilles qu'elle gardait précieusement dans les poches de sa robe. La mèche rebelle de la descendante des Winnesser qui tournait entre ses doigts. Leurs après-midis dans la salle commune, la bibliothèque, leurs projets futurs... Tout était foutu. Jamais Marie ne pourrait combattre aux côtés du Seigneur des Ténèbres, en protégeant Mcwood, comme elle se l'était jurée. Maintenant, elle aussi l'avait abandonnée. Comme son père. C'était trop. Elle ne pourrait pas le supporter. Elle ne pourrait pas.

L'adolescente partit vers la salle de bain. Des sillons salés coulaient sur ses joues. "Les dames ne pleurent pas Marie." Voilà ce qu'Alycia lui avait murmuré le jour de la mort du patriarche des Winnesser. Cependant, elle n'était pas une dame. Elle n'était pas une mangemorte. Elle n'était rien de plus qu'une faible gamine aux ambitions bien trop hautes placées. Le Seigneur des Ténèbres était tombé. Le vieux fou avait gagné. Si elle ne pouvait pas être du côté des Ténèbres, Marie ne serait certainement pas de celui de l'Ordre. Par respect pour Alexandre. Les poings de la petite s'enfonçaient dans les lavabos de marbre.

Sa vie était immonde, insupportable. Alycia venait de rejoindre son père mort quelques mois auparavant. Sa mère qu'elle haïssait portait la progéniture de ce dernier. Un fils de plus, qui lui volait son héritage, son trône. De plus, la fille de Dimitri Mcwood n'était pas la seule victime. Une annonce était passée à la radio sorcière. Gabrielle, Yvain, Powell, une gamine Gryffondor...Daphné défigurée, Lilianor avec une oreille arrachée. Quand est-ce que tout cela allait cesser ? Soudain, les sanglots amers de la petite cessèrent. Elle se rappela de son entretien avec la Serdaigle. Aileen Hailsing, quelque chose comme ça...

Elle pouvait revoir Alycia. Elle pourrait revoir son père. Sans perdre un instant, Marie partit vers la bibliothèque familiale. Aileen avait parlé d'une magie noire, capable d'entrer en contact avec les esprits défunts. Il fallait qu'elle essaye. Si ça marchait, toutes ces morts... Elles ne compteraient plus. Orion et Camille Rosier pourraient reparler à leur sœur. Drago et les autres amis d'Yvain pourraient le revoir. Tous ne seraient pas vraiment dans l'au-delà, Marie les garderaient avec elle.

Mais, son plan fut facilement contrecarré. Debout, un pied contre la porte permettant l'accès à la bibliothèque du Manoir, Vanessa était accoudée. La génitrice de Marie la regardait avec une expression haineuse peu commune.

-Poussez-vous. J'ai autre chose à faire que d'écouter une fois de plus vos discours invraisemblables.

Un rictus s'allongea sur le visage de la blonde.

-Qui t'a parlé d'écouter ?

Avant que la brune puisse répliquer, un coup vint à la rencontre de son visage, et ce fut le vide.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 7 Juil 2016 - 11:38

3 Juillet 1997

Quand les yeux de la descendante des Winnesser s'ouvrirent, l'incompréhension aurait pu se lire dans ses iris de ma même couleur que la terre. La sang-pur se trouvait dans un endroit sombre, bien trop sombre. Il faisait humide, l'air était lourd. Elle était déjà venue ici. C'était les cachots, ceux de son propre manoir. Cette femme, cette connasse l'avait enfermée ici. Marie tenta de se lever, mais elle remarqua vite que ses chevilles et ses poignets étaient attachés à des chaînes. Où était sa baguette ? Avait-elle osé lui dérober sa baguette ?

-C'est ça que tu cherches, sale monstre ?

Cette voix, ce rictus insupportable. Vanessa Cambridge, Winnesser à cause de l'erreur de son père. Son ventre, maintenant bien dessiné montrait sa grossesse bien entamée. Et déjà, la verte et argent pouvait voir la tendresse de sa mère vis-à-vis de ce futur poupon. Cette douceur et cette expression sur son visage que jamais elle n'avait accordé à son aînée. Marie, qui était assise contre les parois de sa cellule, gardait même maintenant son expression hautaine et avisée. Elle ne plierait pas, elle ne lui ferait pas le plaisir de s’apitoyer sur son triste sort.

-Rendez là moi.

-Je ne crois pas que tu sois en situation pour me donner des ordres.

-J'avais raison, depuis des années. J'avais prévenu Père que vous n'étiez qu'une sale garce.

À l'énonciation d'Alexandre, le regard de Vanessa se contracta davantage. Elle sortit sa propre baguette et la pointa sous le menton de la fillette.

-Je te conseille de ne plus jamais parler de lui en ma présence.

-Je vous ferais la remarque, Mère, que contrairement à vous, moi j'ai un lien de parenté avec lui. Vous, s'il avait suivi mes conseils, il aurait pu vous jeter comme une vulgaire chaussure sans problèmes.

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Sans rajouter un mot, l'adulte balança sa jambe dans le visage de sa fille. Presque immédiatement, du sang se rependit sur cette dernière. Marie reprenait difficilement ses esprits, et tentait de voir distinctement les contours de ce qui l'entourait. Sa vision était floue. Si elle ne voyait rien pour le moment, elle entendit en revanche, et distinctement, la voix de sa génitrice, d'un ton des plus moqueurs :

-Crois moi, espèce d'abomination, je vais bien m'amuser avec toi.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyDim 17 Juil 2016 - 2:01

ATTENTION !!!!:

19 Juillet 1997

Des jours. Des jours que la descendante des Winnesser était enfermée. Son corps, battu par les nombreuses sévices physiques reposait sur les dalles noircies par la vieillesse des lieux. Les cheveux de la petite fille tombaient en un amas de nœuds et de saletés autour de sa tête, formant une auréole âpre. Marie n'avait aucune idée de la date actuelle. Était-on le jour, ou la nuit ? Quelle heure pouvait-il bien être ? Quand allait-elle revenir ? La dernière fois que Marie avait dû l'endurer, elle avait cru entendre les oiseaux chanter. Mais maintenant que le sang séché couvrait ses doigts, sa tête, son corps, aucune idée ne la traversait. À vrai dire, elle s'en fichait. Tout ce qu'elle voulait, c'était que ça se termine. Peu importe la manière. Qu'elle crève. De toute façon, à quoi sa vie pouvait-elle encore servir ? Elle est abandonnée.

Son père. Elle voulait juste voir son papa. Athair, a 'tighinn air ais, tha mi a' guidhe ort.
Déjà, des mois s'étaient écoulés depuis sa mort, mais la jeune verte et argent avait l'impression que cela faisait des années. Ses cheveux mi-longs, bruns qui lui tombaient sur la nuque. Ses habits, toujours impeccablement repassés et dénués d'un quelconque pli. Son doux sourire quand il regardait avec une certaine fierté sa descendante, à son image, ténébreuse. À aujourd'hui, la deuxième année n'avait plus rien de sa grandeur. Elle était simplement une gamine blessée, torturée. Elle est abandonnée.

L'adolescente tenta d'installer confortablement son dos sur le mur de pierre et de vieilles briques. Les rats venaient de temps à autre lui rendre visite. Même eux avaient la compassion que sa mère ne pouvait obtenir à son égard. Seulement, Marie avait commencé à tousser depuis leur arrivée. Ce n'aurait pas été étonnant qu'elle tombe malade. La jeune fille avait comme nourriture la seule portion qui pouvait la maintenir en vie. Chaque jour, un verre d'eau, et une journée sur deux, une miche de pain à la mie sèche. Marie n'en pouvait plus. Comment avaient-elles en arriver jusqu'ici ? Maintenant qu'elle y réfléchissait, comment une mère et sa fille, même si elles ne pouvaient se supporter, pouvaient arriver jusqu'à de telles extrémités ? Elle est abandonnée.

Est-ce une illusion que Marie voit devant elle ? Une forme mouvante, sans véritable forme ? Comme la sang-pur ne parvient pas à bien la distinguer, elle plisse les yeux, mais rien ne change. C'est douloureux. Inspirer comme expirer est une douleur bien trop amère pour un si jeune âge. Les chaînes qui la retiennent lui entaillent les poignets et les chevilles, mais elle n'en a rien à faire. Les premiers jours, elle avait tenté de s'en libérer, sans résultats. On lui avait retiré tout ce qui pouvait la rendre heureuse. Son père, Alycia, son partie, sa baguette, sa dignité... Elle ne possédait plus rien. Elle est abandonnée.

Alors, avant de sombrer dans les abysses, qui sont les seules à lui permettre un peu de répits, de repos, Marie pense à ceux qu'elle aime. Son oncle Nelson, Lilianor, Hestia, Hope, son cousin pourtant distant Rowan, Alycia qu'elle ne reverra jamais plus. Elle est abandonnée.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 28 Juil 2016 - 2:31


Mission Impossible : Sauvetage d'une Winnesser !
19 Juillet 1997

M
ensonges et manipulations.[/i] Voilà en quoi se résumait sa vie depuis quelques mois. Aldabella n’était plus qu’une âme hypocrite flottant dans une enveloppe charnelle abîmée et faible. Elle avait visiblement maigri, non pas que depuis la Bataille, mais aussi bien avant, lorsque Oscar avait fait d’elle sa petite marionnette personnelle. Son teint, auparavant si éclatant, était aussi blême que celui d’un cadavre ; ses boucles dorées devenaient plus fades et ternes, perdant leur brillance et leur pâleur ; ses sourires chaleureux se faisaient maintenant rares, et semblaient toujours paraître atrocement faux. Elle n’avait plus l’impression d’être la Gryffondor que tous connaissaient ; la généreuse, douce et accueillante Aldabella. Elle se sentait plutôt comme un échec, le genre d’être humain qui ne serait pas une très grande perte s’il disparaissait du jour au lendemain.

Ainsi, lorsqu’elle avait reçu la lettre anonyme, elle avait simplement haussé les épaules et déposé le parchemin dans un tiroir de sa commode. Tant pis. Elle avait déjà beaucoup trop de poids sur ses épaules ; son frère était incarcéré, son grand-père agissait comme le pire des imbéciles, son petit ami était en deuil et l’une de ses meilleures amies se remettait à peine du choc de la Bataille. Si Marie ne pouvait pas se présenter, alors ainsi soit-il. La blonde n’avait plus l’énergie d’être une justicière.

Toutefois, son devoir la forçait à prévenir le professeur Underwood de la disparition de la jeune Winnesser et, après avoir griffonné quelques lignes et posté la lettre, elle s’était allongée dans son lit, sans vraiment dormir. Pour une raison qui lui échappait, ses cauchemars semblaient enfin l’avoir quitté. Oh, elle ne s’en plaignait pas, bien au contraire. Mais à présent, elle passait chacune de ses nuits dans un état presque comateux, perdue entre le sommeil et la conscience. C’était parfois à se demander si elle était toujours vivante.

Peu après le levé du soleil, elle avait eu sa réponse. Oscar ne la remerciait pas pour l’information, comme à son habitude. Cette fois, il abusait ; il lui demandait, non, l’obligeait à retrouver Marie. Évidemment.

Normalement, Aldabella aurait été enragée ;  elle aurait déchiré la lettre, l’aurait brûlée, lancé. Elle aurait eu envie de pleurer, de hurler, de s’arracher le coeur sous la honte de savoir n’être rien d’autre qu’un pantin.  Mais cette fois, elle n’avait poussé qu’un long soupir, le regard vitreux posé sur le parchemin. Après quelques secondes, elle l’avait enfouie dans la poche de sa veste et avait transplané sans prévenir son grand-père.


~ ~ ~


Pas de lettre pour prévenir de son arrivée. Pas de message codé quant à ses intentions, ni de préavis en lien avec leur nouvelle aventure. Aldabella se présentait chez les Kvelgen à l’improviste, et son offre était à prendre ou à laisser. Seule sur le porche, on l’avait fait entrer sans problème, et elle avait demandé à parler à Mara en seule à seule.

D’un ton lent, détaché, mais un tantinet chaleureux car, après tout, la Bleue restait chère à son coeur, la blonde avait expliqué à son amie que la jeune Winnesser avait disparue et que, inquiète, elle voulait la retrouver. Elle pensait commencer par interroger ses parents à leur manoir, et avouait son inquiétude face à la situation. La réputation de cette famille n’était pas plus glorieuse que la sienne, et l’idée d’y mettre les pieds seule ne l’emballait pas. Toutefois, elle n’aurait pas été en colère si Mara avait refusé. Pourquoi chercher le danger quand on commence enfin à souffler un peu ?

Mais évidemment, la Serdaigle était partante. Elle l’était toujours. C’était sa î]Christy[/i], sa partenaire de crime. Les lèvres d’Aldabella s’étirèrent en un maigre sourire tandis que Mara allait chercher sa baguette.

Et c’est reparti.


~ ~ ~


La demeure était impressionnante, digne de l’aristocratie anglaise. La Rouge gravit l’imposant escalier de pierre qui menait à la porte principale et, après un dernier regard à son amie, empoigna le heurtoir et frappa à la porte.



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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyVen 29 Juil 2016 - 15:25

Manoir Winnesser, donc. Mara gardait les yeux sur la gigantesque porte d’entrée, au cas où elle bougerait. Sa partenaire était silence, comme préoccupée. La blonde croisa les bras sur sa poitrine, tout en s’activant les neurones. Toute cette histoire, c’était louche. Du moins, assez pour chatouiller son instinct. Cette élève qui avait disparue, Marie, pourquoi Alda l’avait jamais mentionnée avant ? Elle serait au courant quand même, si elles étaient amies. Et si elles l’étaient pas, pourquoi Alda voulait retrouver sa trace so badly ? Au fond, la sorcière était persuadée que c’était plus que ça. Plus quoi, elle savait pas ; mais elle le découvrirait. Parole de Kvelgen.

Puis si elles étaient plantés là, devant cette baraque, c’était à cause de la Lionne. Jusque-là, c’était toujours ses initiatives qui les embarquaient dans des situations impossibles. Et Mara savait pas lui dire non, parce que c’était trop tentant. L’aventure était le plat du jour quand elles devenaient les sœurs Papin. En plus, qui assurerait ses arrières si elle était pas là ? Et c’était toujours mieux que de glander en Norvège. Ça l’empêchait de trop réfléchir, ça lui changeait les idées. Dans le fond, elle la remerciait d’être venue l’arracher à sa monotonie. Même si elle lui avait pas laissé trop le choix. Avec sa bouille d’ange et ses yeux de cocker, là.

« - Rappelle-moi c’qu’on fout là exactement ? » demanda-t-elle en levant le nez pour observer le manoir dans son entièreté. Le soleil lui fit plisser les yeux et froncer le nez.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptySam 30 Juil 2016 - 1:39

Marie n’en pouvait plus. Au sens propre, comme figuré. Sa génitrice n’avait pas été tendre avec elle, tant que toutes blessures possibles étaient présentes sur le corps de la brune. Si au début, elle s’était promis de ne pas pleurer, la douleur était devenue trop forte à supporter. On dit que la douleur physique n’est rien à côté de la psychologique. C’est complètement faux. La douleur physique est incestueuse, moins supportable. La douleur mentale, ou du cœur, elle persiste, mais épargne. Et actuellement, Marie se demandait comment cela était possible pour qu’elle soit encore en vie.

Son corps étendu telle une poupée de chiffon usée sur le sol, la petite toussait de plus belle. Ses malheurs, si nombreux en quantité, pouvaient sûrement paraître ridicules à leurs énonciations. Les haillons de la brune couvraient son corps amaigri. Normalement, elle avait le droit à un peu de pain à la mie sèche de temps en temps. Mais là, combien de jours s’étaient écoulés depuis que la descendante des Winnesser n’avait pas eut le goût de la nourriture sur son palais ?
Sadique, indescriptible, cette femme blonde aux yeux azurés, sa propre mère la regardait debout à l’autre bout de sa cellule. La fille d’Alexandre trouvait à peine la force de lever le regard vers elle.

-Pourquoi ? Nous nous sommes haïs certes, mais cela… Qu’ais je fais pour le mériter ?

Pour seule réponse, Vanessa Winnesser lâcha un léger ricanement, amplifiant davantage la folie de la scène. C’était grotesque. Le personnage en lui-même l’était. Son ventre, arrondi par sa grossesse bientôt terminée, dans deux mois, cela serait achevé. L’héritier mâle tant convoité par cette femme serait à son entière disposition. Si pour le moment, Marie n’avait éprouvé que de la répugnance vis-à-vis de ce futur nourrisson, quand elle vit ce que sa mère lui infligeait, elle avait presque de la peine pour cet enfant qui subirait peut-être la même chose.
Soudain, un coup frappa à la porte. L’adulte, après avoir pointé un couteau sous sa fille, lui intimant le silence, partit ouvrir. Marie n’entendit pas distinctement les voix, mais ce qui était sûr, c’est qu’elles étaient plusieurs. Alors, dans un dernier geste, la verte et argent hurla, d’un cri déchirant, de souffrance, de peur, de haine. Elle ne s’évanouit pas, mais elle ne peut rester plus longtemps accroupie et s’effondre à nouveau. Consciente.

Elle avait hurlé, parce qu’elle le devait.
Elle avait hurlé, parce que sa vie en dépendait.
Elle avait hurlé, parce que sinon, elle allait y passer.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyDim 31 Juil 2016 - 5:52


Mission Impossible : Sauvetage d'une Winnesser !
19 Juillet 1997

« P
our Marie. On est là pour avoir des infos’ sur la petite Winnesser qui a disparu. C’est ici qu’elle vit, alors je suppose que sa mère ou quelqu’un du domaine saura nous donner des indices utiles. Après, je ne te demande pas de jouer à cache-cache avec la fillette et moi non plus, mais je dois t’avouer que cet endroit me fait un peu peur, et venir toute seule ne me semblait pas… prudent. On connait toutes les deux la réputation de cette famille… »

Le coeur battant de plus en plus fort dans sa poitrine, Aldabella cru que celui-ci allait exploser lorsqu’on lui ouvrit. Retenant son souffle, la blonde tourna la tête vers la silhouette se tenant dans le seuil et l’observa intensément. Pendant un instant, elle en oublia de respirer. Devant elle, une dame, visiblement très enceinte, les scrutait, le visage à la fois dur et chaleureux. Un étrange mélange unique aux aristocrates, qui arrivaient à se faire accueillants malgré la froideur que leur imposait leur titre. Intimidée, la Rouge enfonça ses mains dans ses poches, sans pour autant baisser la tête, au contraire ; le menton relevé, le regard voilé, l’esprit fermé, elle se racla la gorge pour donner un semblant d’assurance à sa voix.

« Bonjour, madame. Vous devez être la mère de Marie ? Écoutez, nous ne voulons pas déranger, mais comme vous le savez probablement, la petite a disparu. Nous avions rendez-vous, elle et moi, et une lettre anonyme a annulé notre rencontre. Je ne vais pas vous le cacher ; je m’inquiète, et je ne doute pas que vous aussi. Auriez-vous quelques minutes à nous accorder pour, peut-être, nous aider à la retrouver ? »

Mordillant sa langue, Aldabella se demanda si elle n’avait pas abusé sur le monologue. Elle avait la mauvaise manie d’en faire un peu trop lorsqu’il s’agissait de diplomatie et, parfois, elle en payait le prix. Mais la maîtresse Winnesser les remercia plutôt et les fit entrer. Jetant un nouveau coup d’oeil à Mara, la blonde pénétra à l’intérieur de la demeure et, instantanément, fut estomaquée. Peut-être était-ce à cause de la décoration luxueuse absolument éblouissante, ou simplement du mauvais pressentiment qui l’envahissait au fil de ses pas. Dans tous les cas, son ventre se comblait d’une boule impossible à gérer, qui grossissait et s’étendait, propageant son venin jusque dans ses poumons, dans ses membres, son visage.

Crispée, le souffle court et les yeux secs à force de les tenir ouverts, Aldabella refusa d’un simple mouvement de tête le thé que leur proposait leur hôte. Elle était beaucoup trop angoissée pour avaler quoi que ce soit. Polie, elle prit place sur le fauteuil que lui indiquait la dame, tendue et mystérieuse,  semblable à  une poupée de cire. Après tout, elle se trouvait au manoir uniquement car on le lui avait ordonné et, tel le bon pantin qu’elle était, elle s’exécutait avec obéissance ;  le dos droit, la tête haute, comme si Oscar Underwood tenait directement ses ficelles au-dessus d’elle. Les yeux levés vers son hôte, elle observait celle-ci qui tentait désespérément de s’asseoir malgré son énorme ventre.

Pourtant, elle n’avait eu aucune chance de s’installer car, venu de nul par, un son strident figea les trois femmes. Un hurlement perçant, horrible et désespéré qui venait de quelque part dans le manoir. Un cri du coeur qui avait longé les couloirs et les étages pour atteindre les deux adolescentes qui, instantanément, échangèrent un regard. En un instant, les membres figés d’Aldabella furent traversé d’une décharge électrique et, en un bond, elle se remit sur pied, baguette en main et tendue sur Winnesser. Son regard glacial posé sur la femme, elle siffla quelques mots entre ses dents, sans cligner ni détourner les yeux. Sa cible se tenait droit devant elle et tous ses sens étaient en alerte. À la moindre tentative de la part de la mère de Marie, la blonde n’hésiterait pas. Lors de la Bataille, elle avait passé à deux doigts de tenter d’assassiner son propre oncle, alors rien ne la retiendrait de mettre hors d’état de nuire une nouvelle partisane. Après tout, elle avait déjà régléle cas de Nott et de Rowle et, étrangement, elle le vivait particulièrement bien.

« Mara ? Ça ne te dérangerait pas de chercher la source de ce hurlement ? Madame et moi, on va discuter un peu. En tête à tête. »

Elle ne l’avait pas vu partir, mais avait entendu ses pas s’éloigner dans les couloirs déserts de la demeure. Maintenant seule avec Winesser, elle posa la pointe de sa baguette contre le cou de celle-ci et l’enfonça légèrement, faisant tourner le bout de chêne entre ses doigts fermés et sa paume.

« C’était quoi, ce cri, dites moi ? Marie ? Et ne me mentez pas ; mon amie est déjà en pleine recherches. Pourquoi votre propre fille serait-elle portée disparue si elle se trouvait dans votre propre maison ? Et, surtout ; pourquoi aurait-elle eu ce besoin de hurler ? »

Baissant les yeux pour la première fois, elle les posa sur le ventre gonflée de la femme et, instantanément, son coeur se serra. Faire du mal à cette personne signifiait de prendre le risque de blesser le bébé, ce petit être encore innocent. Un enfant qui n’avait encore pas vu le jour avait une infinité de possibilités d’avenir devant lui. Peut-être deviendrait-il un génie du mal, ou alors contribuerait-il au sauvetage de l’humanité. Peut-être serait-il un grand homme ou un citoyen lambda. Cet enfant, c’était à la fois une multitude de chances et de risques. C’était soit quelqu’un de bien, ou de pourri jusqu’à la moelle. Du cinquante-cinquante.  Un pile ou face. Mais pour l’instant, il représentait son meilleur espoir.

Alors, pour la première fois depuis le 25 juin, tu ravales tes valeurs, tes principes et ta morale. Tu empoignes, de ta main gauche, la nuque de Winnesser qui est toujours soumise à la baguette pesant contre sa gorge. Instantanément, de ta dextre, tu pose le bout de chêne sur son ventre. Vos deux visages sont près, si près l’un de l’autre, que tu peux sentir son souffle haletant contre ta joue. Et de cette voix rauque et feutrée qui t’est si inhabituelle, tu vas lui murmurer quelques mots. Oh, ne t’en fais pas, ma jolie ; je sais que tu souffres terriblement à prononcer de telles paroles. Que les sons vont te brûler la gorge. Mais un jour, lorsque tu ne seras plus une pauvre faible, tu y arriveras sans problème. Il faut simplement que tu t’armes de patience et que tu agisses avec bravoure, pour une fois. Tu es une Gryffondor, ou pas ? Allez. Parles.

« Et ne faites pas l’imbécile, ou cet enfant sera à moi. À un si bas âge, c’est pas très compliqué de l’envoyer dans les bras du Seigneur. »

Tu ne t’en rends pas compte, et elle ne le remarque pas non plus, mais du coin de tes lèvres se dessinent un minuscule, infime et faible sourire. Ce n’est pas grand chose, je l’admet, mais il faut bien commencer quelque part.

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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyDim 31 Juil 2016 - 16:52

Sa Lionne d’amie était tendue comme l’arc d’un gamin pendant un tournoi. Bon, on faisait plus de tournoi de tir à l’arc aujourd’hui. La belle affaire, vous aviez compris ce qu’elle voulait dire ! La narratrice trouvera une meilleure métaphore la prochaine fois, parole. Sans encore interroger Alda à haute voix, Mara approuva. C’était définitivement une enquête, d’un autre niveau que leurs petites aventures. Pensive, la blonde avait un tourbillon de questions dans la tête. Elles sonnaient toutes comme si Léa Papin lui cachait quelque chose. La face cachée de la vérité transpirait dans son attitude. Si elle se décrispait pas, elle allait choper une tétanie musculaire. La porte s’ouvrit sur une bourge au ventre rebondi. Mara avait une impression pesante ; le plus dur c’était pas d’entrer. C’était de pouvoir sortir.

Une fois dans un salon à la déco passée depuis plusieurs siècles, son impression se confirma. Elle se sentait prise au piège, dans cette baraque surdimensionnée. Ses yeux furetaient partout, notant scrupuleusement le chemin qu’elles avaient fait. Ce serait foutrement utile en cas de repli surprise. Kvelgen ne parlait pas, elle observait et analysait son environnement. Y avait trop d’endroits où cacher un cadavre ici, au sens littéral et figuré. Si Marie était toujours de ce monde, ce serait pas de la tarte à la citrouille de lui mettre la main dessus. A l’affût, prête à choper un tisonnier en fer qu’elle avait repéré près de la cheminée, elle s’installa. Assise au bord du canapé en velours, droite, elle gardait jalousement son silence. Un cri plaintif interrompit le bruit blanc du thé qu’on verse dans une tasse.

Le cœur fou et les réflexes d’un ninja, elle tira sa baguette. C’était pas vraiment son point fort, mais elle avait que ça sous la main. Les sourcils froncés, la mine suspicieuse, elle jeta un coup d’œil à sa partenaire. Ouais, ça puait la merde cette situation. Empoignant le tisonnier tant convoité, elle attendait les ordres. En bon petit soldat, la sorcière s’éloigna dans les couloirs déserts de la demeure. Alda pouvait parfaitement se débrouiller ; c’était une grande fille. Puis vu le sang-froid qu’elle appliquait à sa réaction, elle aurait aucun mal à gérer une femme enceinte. D’ailleurs, Mara était impressionnée par ce comportement si méthodique, presque comme si on lui murmurait quoi faire. Un souffleur devait se cacher dans son cerveau. Hm, ça ressemblait pas à la gentille préfète qu’elle avait connue à Poudlard. Mais les gens changent, pas vrai ?

Instinctivement, elle était revenue près de l’entrée. L’idée fugitive de se barrer sans se retourner lui traversa l’esprit. Sérieux, elles s’étaient foutues dans un joyeux bordel. Mara était sûre que tout ça les dépassait, qu’il y avait autre chose. Le cri repassait en boucle dans sa tête ; étouffé, comme provenant des tréfonds du manoir. Elle dépassa l’entrée où filtraient les rayons du soleil d’été, et où la poussière dansait en fines pellicules. Ses pas grinçaient, malgré son acharnement à se faire la plus légère possible. Si y avait un groupe de gus embusqués, ils pourraient lui tomber dessus sans mal. Qu’ils viennent se frotter à la Kvelgen ; elle avait vu pire ! Au loin, sur la gauche, y avait une porte entrouverte. Elle se figea l’espace de quelques secondes, s’attendant à voir débouler tout et n’importe quoi. Mais rien ; que l’obscurité latente de cette bouche d’ombre.

Forcément, ça menait à des escaliers à perte de vue. Pourquoi fallait toujours que ça finisse dans une cave glauque ? Inspire, expire. T’as peur de quoi ? A ton âge, on flippe plus du noir, Kvelgen. On prône le noir pour sa tranquillité et son silence. T’avais qu’à mettre un pied devant l’autre, et avancer. Rien de bien exceptionnel rapport à d’habitude. Alors, elle entama sa descente dans les entrailles de la baraque. Tisonnier et baguette, elle s’y agrippait autant qu’à son courage. En avant toute !

Heureusement, la cave était mieux éclairée que les escaliers. Mara recula devant sa découverte inopinée ; ça aurait pu être pire. Une gamine, recroquevillée sur elle-même. Visiblement pas au top de sa forme. D’ailleurs, elle s’était réfugiée dans un coin quand la blonde s’était approchée. Une once de dégoût passa sur son visage, tandis que ses tripes se tordaient. Pas pour la captive, non, pour la femme qu’Alda avait désigné comme otage. Lentement elle s’accroupit, gardant tout de même ses armes aux poings. Juste au cas où.

« - Hey… C’quoi ton nom ? J’suis là en paix, j’imagine que c’est ce qu’on dit quand on trouve quelqu’un dans une cave. » Quel tact incroyable.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyMar 2 Aoû 2016 - 23:03

Mère de Marie :


Si l’adulte s’attendait à cela. Alors, qu’elle avait dû écourter son entretien avec sa descendante, à qui, elle faisait subir sans modestie de véritables horreurs depuis des semaines, elle avait trouvé sur le pas de son domaine, deux élèves de la même école que la première année. L’une, à la chevelure bouclée, avait l’air d’avoir une sérieuse envie de pénétrer dans le manoir, alors que l’autre, plus réservée, n’acquiesçait que face au dialogue de sa camarade. Avec un sourire, qui se voulait certainement aimable, la sorcière avait donc dut laisser passer les adolescentes.
La femme, enceinte qui tentait tant bien que mal de tenir une posture digne, avait emmené ses invités non-désirés dans le salon. Alors qu’elle leur proposaient du thé, un hurlement retentissait contre les murs du manoir. Ceux de la gamine. Merde. Avant que Vanessa n’ait le temps de courir à l’extérieur de la pièce, une baguette fut pointée sur sa gorge. Qu’elle audace, pour un si jeune âge. Tandis que celle qui tenait son arme contre sa jugulaire intimait une discussion, l’autre blonde partit hors de la pièce.
Non. Il ne fallait pas qu’elle trouve Marie. Surtout pas. Sinon, tous ses plans seraient compromis. L’adulte fut surprise de la tournure des évènements. Sous les menaces et les questions le l’étudiante, la mère de la Serpentarde éclata de rire. Un rire sonore. Un rire inconvenant pour la situation.

-Eh bien jeune dame, je vous trouve bien sûre de vous pour m’attaquer ainsi. Savez-vous seulement à qui vous vous en prenez ? Vous vous en prenez à moi chez moi, dans mon salon, et comme seule menace, celle aussi pitoyable et insignifiante que de me prendre mon enfant ? J’hésite à vous qualifier d’orgueilleuse ou de trop confiante.

Sur ses paroles, l’ancienne bleu et bronze posa une main sur son ventre maintenant arrondie. Elle haussa les sourcils quant aux regards que lançaient la blonde à ce dernier, avant qu’à nouveau, un doux sourire apparaisse
.
-Oui, c’était Marie, et alors ? Vous n’oserez pas lever la main sur moi. Vous avez trop ce bel esprit qui vous empêche de blesser un être innocent, celui qui se trouve en moi. C’est ça qui vous perdra. Mais laissez-moi vous dire une dernière chose.

Soudain, l’air de Vanessa se fit plus sombre, plus défensif. Bien moins bienveillant.

-Je préfèrerais me planter un couteau dans le ventre plutôt que de laisser mon fils à êtres comme vous. Confrigo !
Le sort avait réussi, et se dirigeait droit vers l’adolescente. Ce ne serait plus qu’une question de temps avant que cette dernière ne finisse encastrée dans le mur.


Marie :

Elle avait entendu des pas au-dessus de sa tête. Des voix plus fortes, des bruits de bas rapides, plus lents. Marie n’avait aucune idée quant au cri qu’elle avait lâché. L’avait-on entendu ? Où les voix rassemblées n’étaient que des acolytes à sa génitrice qui ne se gêneraient pas pour rajouter du poids à son supplice. Quand un long silence s’était suivi, la verte et argent, bien moins fière que pendant sa précédente année, s’était davantage recroquevillée contre le mur de sa cellule. Merlin, quand la matriarche des Winnesser redescendrait, cette fois, son couteau ne s’enfoncerait ni dans sa main ni dans sa cheville, mais dans sa jugulaire.
Alors que la Serpentarde, tentant de résister au sommeil dont elle pourrait bien ne pas se réveiller, elle entendit un bruit. Ou plutôt, plusieurs bruits. D’abord étouffés, jusqu’à ce qu’ils deviennent parfaitement perceptibles. Quelqu’un arrivait. Sa mère. Elle allait encore lui faire du mal, encore, en ne se souciant pas le moins du monde de la maladie que sa fille avait sûrement contracté, ou que les cris qu’elle pousserait.

Cependant, au lieu de la seule, effrayante et monotone silhouette que la première année apercevait depuis des semaines, c’en était une tout autre qui franchissait le seuil du cachot. Elle avait l’air d’être jeune. Trop jeune pour être une amie de Vanessa. Elle s’approcha lentement de Marie, avant de s’accroupir devant elle. Les yeux de la sang-pur étaient écarquillés, et même si les paroles de cette fille étaient bien plus réconfortantes que toutes celles que la Winnesser avait pu entendre ces derniers temps, la petite ne put s’empêcher de resserrer son corps mutilé, blessé entièrement contre elle.
Mais bon, au moins, pour le moment, elle ne lui avait rien fait. De toute façon, à ce niveau, Marie ne risquerait plus rien, donc bon.

-… Marie…

Sa voix était tellement rauque, qu’on arrivait à peine à déceler l’articulation que la jeune fille y avait fournie. D’un léger mouvement de tête, elle désigna les chaînes qui entravaient ses poignets et chevilles, et murmura d’un air peu audible :

-… Elle… J’ai… Ma baguette… Sur elle…
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 7:46

Note au staff’ s’il passe par là:



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19 Juillet 1997

P
our qui tu te prend ? Et elle alors, cette vieille folle, de quel droit te parle-t-elle sur ce ton ? Quel est son titre pour qu’elle se permette ainsi d’attaque sa propre fille ? Je sais que c’est difficile, Alda, mais tu ne peux pas laisser passer de telles atrocités. Peut-être es-tu orgueilleuse, peut-être as-tu trop confiance en toi, c’est bien vrai, elle n’a pas tord ; mais  toi non plus. Cette femme est véritablement détraquée, aliénée. Et, peut-être n’en as-tu pas conscience, ou simplement refuses-tu de l’admettre, mais des fous, tu en as déjà éliminés. Souviens-toi de Nott, ma belle. Cette partisane que tu as vidé de son sang et lui renvoyant son propre sortilège au visage. Et Rowle, ce Mangemort que tu as anéanti. Oui, Alda. tu as tué. Toute seule, comme une grande. Et regarde toi maintenant, plus forte, plus endurante, plus puissante. Tu fais le bien en utilisant le mal, alors est-ce vraiment immoral ? Non.

Elle inspira longuement suite à la réplique de Winnesser. Comment une femme pouvait-elle qualifier la menace de la perte de son enfant de pitoyable ? Si quelqu’un était déplorable dans le salon luxueux, ce n’était certainement pas Aldabella. Elle le savait. Elle finissait par l’admettre, par l’accepter. Elle n’était plus une enfant, désormais. Elle avait atteint la majorité ; on la qualifiait d’adulte, maintenant, et il était de son devoir de se battre pour la justice de ce monde. Alors, comme toujours, elle se démènerait contre les ténèbres pour que la lumière gagne. Comme toujours, elle défendrait la veuve et l’orphelin. Comme toujours, elle était prête à se sacrifier pour le bien d’autrui, pour défendre les innocents de la menace qui les guettait. Cette fois, cependant, ses méthodes seraient différentes.

Winnesser continua son monologue, plongeant ses yeux dans le regard glacial de la Rouge. L’esprit fermé, les dents serrées, les jointures blanchies contre sa baguette, elle respirait d’un souffle court et saccadé, tâchant de contrôler la rage qui tentait de refaire surface. Mais la femme ne lâchait pas le morceau ; elle lançait insulte par dessus insulte, allant jusqu’à faire déborder le vase.


« Vous n’oserez pas lever la main sur moi. Vous avez trop ce bel esprit qui vous empêche de blesser un être innocent, celui qui se trouve en moi. C’est ça qui vous perdra. »

Oh ? Elle insinue que tu ne peux pas le faire ? Comme c’est mignon. Moi, je sais que tu le peux. Tu peux accomplir tout ce que tu veux, Bella, mais seulement si tu crois en toi comme moi, je crois en toi. Tes ancêtres te regardent, de là-haut. Tu te dois de les rendre fiers de toi, de ce que devient leur famille. Je ne te demande pas grand chose. Rien qu’un petit Incarcerem, si ça peut te faire plaisir. Tu ne toucheras pas au bébé, elle sera livrée aux aurors et toi, tu ne te seras pas laissé faire. Tu vois ? Tout le monde est content. Mais pour l’amour du ciel, arrête de laisser le monde entier te piétiner, Alda. Dans la vie, il y a les proies et les prédateurs. Et jamais, au grand jamais, je te laisserai passer ta vie dans la première catégorie. Tu es le loup qui chasse la brebis. Hors de question que j’accepte que  tu tabaisses au titre de faible. Tu es une Prendergast. Tu es née pour accomplir de grande chose, et non pour regarder les autres réussir à ta place. Détruis ceux qui se trouvent sur ton passage. Fais le doucement, si t’es trop douce, trop gentille, pour refuser de faire du mal aux autres. Mais par pitié, arrête de les laisser te blesser, toi ! Tu vaux mieux que ça.

Et comment qu’elle valait mieux que ça.

Lorsque le Confringo résonna, elle n’hésita pas une seconde. À peine Winnesser s’était-elle défaite de l’emprise de la Rouge que celle-ci avait pointé sa baguette sur la femme, et à la simple prononciation du sort, elle avait su quoi faire.

La silhouette arrondie de Winnesser se découpait gracieusement ; les rayons du soleil traversant les carreaux de verres de la fenêtre devant laquelle elle se trouvait venaient accentuer les courbes de la dame et, avec un tel éclairage, elle avait l’air d’une battante. Enceinte ou pas, sa pose sérieuse, en pleine position d’attaque, lui donnait des allures de guerrière, de femme sans peur. Malheureusement pour elle, son adversaire était tout aussi déterminée. Bras tendu, sourcils froncés et lèvres pincées, sa réponse fut presque instantanée.

Plus jamais, on n’essuierait ses pieds sur elle, on ne la traiterait comme un être inférieur. Elle n’était pas meilleure que quiconque, elle le savait bien, mais elle ne valait pas les traitements qu’on lui infligeait. Elle n’avait pas mérité le putain de karma qui collait à sa peau. Toute sa vie, elle avait tenté de respecter les enseignements de sa mère ; que le monde était sombre, et que pour lui offrir une lueur d’espoir, elle se devait d’agir avec courage et gentillesse. Et la gentillesse, elle en avait fait une overdose. Maintenant, il était temps de devenir courageuse.

« Déflecto ! »

Et alors que Vanessa Winnesser fut propulsée contre la fenêtre, éclatant le verre en centaine de cristaux lumineux, alors qu’elle chutait, les yeux écarquillés et la main désarmée, de l’étage de son propre domaine, Aldabella expirait longuement en baissant sa baguette. Le cri qu’avait poussé la folle ne l’avait pas ébranlé une seule seconde et, une fois le silence de nouveau pesant, la Rouge avança doucement jusqu’à perforation qu’elle venait de provoquer. Baissant les yeux, elle observa le corps gisant de la mère de Marie. Le verre l’avait tranchée de part et part et, bien qu’elle ne bougeait déjà plus, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se vide de son sang.

Mais du haut de son étage, Aldabella n’éprouvait aucun remords. En relevant la tête, elle poussa un soupir et leva les yeux vers le soleil ardent.

Désormais, tu ne seras plus jamais une proie.



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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 22:57

Marie, c’était elle. Jackpot Kvelgen ! Putain, les Aurors devraient direct t’embaucher comme détective privée. Autant de flair qu’un cochon truffier, cette sorcière. Remarque, elle lui avait demandé son nom simplement pour confirmer. Parce que c’était assez logique que ce soit Marie, en fin de compte. Sauf si la mère Winnesser aimait séquestrer des gamines dans sa cave. Il lui semblait que c’était le genre de loisir illégal qui pouvait mal tourner. Dans ce cas-là, ça allait très mal tourner. Mara avait pas capté ce que la captive lui avait dit. C’était sans doute pas très important, et y avait plus urgent. Genre lui enlever ces foutues chaînes.

« - Bon allez, faut pas traîner. Tu sais où sont les clefs ? Fébrile, elle lui indiqua un trousseau suspendu près des escaliers. Erreur d’amateur, laisser l’espoir de la liberté là où le piège est posé. Elle la débarrassa de ses chaînes, simplement. Sans magie. Pas de temps à perdre avec tout ça. La blonde fixa son regard glacé sur elle. Écoute bien maintenant. Aldabella est en haut avec ta mère. On est venues te chercher. Ça va bien s’pass- »

Un fracas de verre éclaté troubla leurs messes basses. Ça venait de l’étage, pour sûr. Et Mara était prête à parier que c’était pas un gamin qui avait pété une fenêtre dans l’entrée. Non, c’était plus grave que ça ; elle le sentait à la boule d’angoisse qui grandissait dans son estomac. Par Merlin et tous les autres, si quelque chose était arrivé à la Lionne… D’un signe de la main, elle fit comprendre à la brune de rester ici. Son regard implorant fuyait vers le haut des escaliers, alors qu’elle gravissait les marches 2 par 2. Tous les scénarios possiblement horribles s’esquissaient devant ses yeux. Plus elle s’approchait du salon, plus elle balisait sévère. Les yeux clos, elle pria ses grands dieux.

Quand elle les rouvrit, Alda était là, debout et baguette au poing. Plus aucune trace de son otage, cependant. Son regard se posa sur la vitre en miettes et sur les fragments qui faisaient miroiter le soleil. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ; elle avait quand même besoin d’en avoir le cœur net. Prudemment, Mara passa sa tête au-dessus du vide. Le corps gisant et rond de feu madame Winnesser se découpait en bas. Sa position était désarticulée, empreinte de la violence de ses derniers instants. Elle inspira et se tourna vers son amie, visiblement très calme. Peut-être un peu trop.

« - Légitime défense, hein ? questionna-t-elle. Mais c’était plus sur le ton de l’évidence. C’était inconcevable que la Rouge l’ai tuée intentionnellement. Même pas envisageable. J’ai trouvé Marie en bas. Faut appeler les Aurors, et leur expliquer ce qu’il s’est passé. Sinon, on sera en tête d’affiche pour la liste des suspects. Parce que ça peut ressembler à un meurtre, aussi. »

Bizarrement, elle était pas tout à fait convaincue par la théorie de la légitime défense. Jamais elle accuserait son amie de meurtre, c’était évident. Mais c’était une drôle de coïncidence, même pour des gens qui avaient la magie dans leurs veines. La Norvégienne revint à la fébrile Winnesser, l’aidant à s’extirper de sa prison. Elle l’installa sur un des canapés du salon, et lui fit du thé. Elle était d'un calme olympien pour quelqu'un qui venait de : 1) délivrer une gamine maltraitée 2) voir un cadavre de femme enceinte. L'heure n'était pas au pétage de câble, Mara l'avait comprit. Elle but son thé. Comme si tout était normal, dans le meilleur des mondes.
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyJeu 11 Aoû 2016 - 11:20

Tandis que la jeune brune tentait de ne pas fermer les yeux, sous la peur de ne plus jamais les ouvrir, son aîné, qui devait avoir au moins cinq ans de plus qu’elle, s’empressa d’aller prendre la clé qui servirait à délier les chaines de la descendante des Winnesser, et fit donc le geste approprié. La sang-pur, bien qu’elle en ait la plus grande envie, ne parviendrait pas à rejoindre l’étage seul. Le nom de Prendergast fut prononcé. C’était donc elle qui… Alors que les deux étudiantes se haïssaient au plus haut point ?
Soudain, un grand bruit de verre fracassé. Cela signifiait qu’Aldabella était restée seule avec la marâtre Winnesser. L’amie de cette dernière, ça devait l’être pour qu’elle soit venue avec elle jusqu’ici, intima à Marie de ne pas bouger. Celle-ci en aurait rit jaune. Avec les blessures qu’elle avait, accompagné de ses haillons, et de sa force semblable en cet instant à celle d’une libellule, que pourrait-elle bien faire ?

Quelques instants plus tard, la sorcière à la chevelure de blé revint et épaula la Serpentarde pour l’aider à se lever. De nombreuses questions se bousculaient dans l’esprit de Marie. Quel jour étions-nous ? Qu’est-ce qui s’était passé en haut ? Comment les étudiantes avaient-elles fait pour la retrouver ? Pour l’instant, tout ce que la brune avait la force de dire, était un court « merci ». On la conduisit au salon, oh Merlin, ce salon qu’elle n’avait pas vu depuis presque un mois tout en étant enfermé dans sa propre demeure.
Prendergast se tenait devant l’imposante fenêtre. Brisée. La génitrice de Marie en était absente. Tout en fixant l’étendue de verre éparpillé sur le sol, la fille d’Alexandre se doutait de ce qui s’était passé. Sa « mère » était morte. Marie n’en éprouvait aucune peine. Même un certain réconfort après tout. Ses yeux noisette se levèrent sur Aldabella, et malgré le fait qu’à peine deux mois auparavant, elle lui aurait fait un croche-patte au détour d’un couloir, elle éprouvait en ce moment quelque chose de similaire à de la gratitude. Les seuls mots qu’elle put prononcer furent :

-Pourquoi ? Tu me détestes, non ? Même si je devine qu’on ne torturerait pas volontairement une fille qui n’en vaut pas la peine, tu n’avais aucune raison de me rechercher…

Quelques instants plus tard, ce qui était en fait plus des secondes que du véritable temps, Marie murmura, ses yeux toujours plantés dans ceux de la sang-mêlé déchu :

-Je pense bien que tu ne pourras jamais me considérer comme une amie. Nos similitudes sont trop rares, mais merci. Je te suis reconnaissante.

La sang-pur était à bout de forces, et commençait à chercher des yeux sa baguette que sa mère lui avait volée. Elle en aurait certainement besoin dans le futur.

Attention ! Exemple de blessures que possède Marie sur tout son corps ::
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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyLun 22 Aoû 2016 - 6:40


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19 juillet 1997

« D
is moi, maman, pourquoi cet enfant m’a regardé avec un air dégoûté, sur le Chemin de Traverse, ce matin ? » Isadora avait figé. Puis, après un soupir, elle avait levé les yeux vers le ciel, comme si elle devait rechercher les mots justes pour rassurer sa pauvre fille. Comme si, avec une seule parole maladroite, elle risquait de détruire tout l’espoir qu’elle avait fait naître en elle. Comme si, par la faute d’une phrase en trop, tous ses efforts s’envoleraient en fumée, ne laissant qu’un vide froid et pesant dans le coeur de la fillette. « Vois-tu, Bella, les gens n’aiment pas tout ce qui est différent. Et toi, tu es différente. Tu es la descendante d’une grande famille de Sang-Pur, ma chérie, et tu sais que toi, tu es Sang-Mêlée. Tu le sais, n’est-ce pas ? » La petite avait hoché de la tête, sans trop comprendre où sa mère voulait en venir. Elle s’était alors agenouillée près de son enfant et avait posé ses mains sur les épaules frêles de sa cadette. Son air était grave mais, malgré tout, ses yeux de mère restaient d’une tendresse incomparable. « Les gens n’apprécient pas que Papa n’ait pas marié une aristocrate. Ils voulaient que la descendante Prendergast soit, disons, une princesse. Mais ce n’est pas le cas. » L’attention qu’offrait Aldabella à sa mère disparut en un instant et, piteuse, elle baissa la tête, déçue que sa propre mère ne la considère pas comme tel. Isadora, cependant, saisit son petit menton du bout des doigts et le releva. À nouveau, elle imposa le contact visuel et, instantanément, elles retrouvèrent leur connexion. « Toi, ma chérie, tu es une guerrière. Et c’est tellement, mais tellement plus que ce que les autres attendent de toi. Tu es forte, ma grande, et je suis persuadée que la vie ne te réserve que de grandes surprises. Mais écoutes bien ce que je te dis ; jamais, au grand jamais, tu ne dois utiliser ta force pour faire la Mal. Tu as bien compris, Aldabella ? Jamais. Peu importe les circonstances. »

Assassiner par accident une femme enceinte qui, en plus d’être partisane du Seigneur des Ténèbres, maltraitait sa fille… était-ce vraiment faire le mal ? Ou plutôt, n’était-ce pas, au contraire, rendre service à l’Univers ? Reposant les yeux vers le corps gisant, la Rouge eut, pour la première fois depuis l’incident, un pincement au coeur. Non par culpabilité d’avoir arraché sa vie à cette dame mais, plutôt, par peur de finir par trahir la promesse faite à sa mère. Peu importe les choix qu’elle faisait, la vie semblait vouloir la tester constamment. Comme si, cachés entre les nuages, se trouvaient des spectateurs qui n'attendaient qu’à la voir craquer. Comme si le destin avait déjà choisi pour elle à quel point son coeur était pur, à quel point son endurance était tenace. Serrant les mains contre sa poitrine, elle ne fit qu’hocher de la tête en réponse à Mara.

Oui, bien sûr. C’était de la légitime défense. Elle n’avait rien fait de mal, elle n’était pas une mauvaise personne. Elle n’avait pas tué Rowle ; son sortilège avait dévié de sa trajectoire. Elle n’avait pas tué Nott ; elle lui avait simplement protégé une camarade et, malencontreusement, blessé à mort la Mangemort. Et elle n’avait pas tué Winnesser ; elle avait sauvé sa propre vie. Et elle collaborerait avec les aurors, elle leur raconterait tout, leur offrirait même sa baguette  s’il le fallait. Alors, fixant toujours le ciel, elle matérialisa un Patronus et, lui répétant leur position et leurs besoins, lui demanda de se rendre au Ministère. Et alors qu’elle regardait sa création s’envoler, elle prononça enfin quelques mots à sa compagne.

« Vas chercher la petite. Elle doit savoir. »

Elle recula de quelques pas puis, sans se poser de questions, s’installa sur l’un des sofas. À ses côtés, la tasse de thé de Mara semblait refroidir ; elle ne fulminait plus, à présent. Le breuvage ne lui semblait plus ardent, i empli de fragrances et de passions. Juste une matière fade, vide de sens et d’intérêt. Un peu comme elle.
Le regard toujours fixé sur la tasse, c’est Marie qui l’arracha de sa transe, quelques minutes plus tard. Se tenant devant elle, la fillette, lacérée et épuisée, trouva tout de même la force de lui poser la fameuse question ; pourquoi ?

Pourquoi ? Comment dire. Car un professeur complètement déjanté l’avait prise pour espionne et l’avait forcé à partir à sa recherche. Pourquoi ? Car, si elle ne le faisait pas, ses amis et elle-même risquaient leur vie. Pourquoi ? Car, si elle ne s’était pas déplacé pour la sauver, elle serait, au mieux, renvoyée de Poudlard et, au pire, enfermée à Azkaban. Pourquoi ? Car elle n’avait pas le choix.

« Assieds-toi, premièrement. Vois-tu, lorsque j’étais petite, ma mère m’a dit que certaines personnes n’aimaient pas tout ce qui était… différent. Et j’ai bien réalisé qu’elle avait raison ; il ne se passe pas un jour sans que l’on ne me traite de Traitresse à mon Sang. Alors, je me suis promis de ne jamais juger les gens sans les connaître car, parfois, ce sont dans les différences que se trouvent les plus grandes beautés. Quand nous nous sommes rencontrées, la première fois, toi et moi, je me suis dis que tu étais exactement comme… eux. Mais avec ta nouvelle lettre, j’ai été prise au dépourvu. Tu as fais preuve d’une grande maturité et, je me suis dit que, peut-être au fond, tu étais différente, toi aussi. Alors il m’a semblé naturel de partir à ta recherche. C’était tout simplement la… bonne chose à faire. »


* * *


Seul dans son bureau, Manchu Yang était bien enfoncé dans sa chaise ou, plutôt, coincé dans celle-ci. Avec l'insouciance d’un enfant, il tournait dans un sens, puis dans l’autre, tout en enchantant de petits avions de papier. En gloussant, il les regardait voler à travers la pièce, virevoltant les uns auprès des autres. Puis, sans crier garre, l’un d’entre eux traversa un corps bleuté, translucide. Surpris, il lâcha sa baguette et ses petits yeux noirs se posèrent sur l’hibou qui battait des ailes devant lui. Reconnaissant bien qu’il s'agissait d’un Patronus, il écouta attentivement la voix d’une jeune fille qui s’en émanait. Précipitamment, il rechercha à tâton sa plume et un morceau de parchemin pour y noter les informations. Griffonnant l’adresse, il continua d’écrire lorsque le sortilège s’estompa. Puis, fier d’avoir tout mémorisé, déposa sa plume et d’un geste, tenta de se remettre sur ses pieds. Malheureusement pour lui, ses bourrelets en trop semblaient bien attachés à leur siège, et il lui fallut quelques coups de hanches pour se libérer de son emprise. Puis, de sa démarche singulière, semblable à celle d’un manchot en pleine Arctique, rejoignit le bureau de sa collègue. Un grand sourire aux lèvres, il ouvrit la porte sans cogner et agita le morceau de parchemin, se tenant toujours dans l’embrasure.

« Hé hé, coucou Baguette !  Tu sais que tu es à croquer aujourd’hui ? Regarde ça, il semblerait qu’on aille du petit boulot aujourd’hui ! Au manoir Winnesser. Je sais pas trop qui s’y trouve, mais ça risque d’être amusant comme tout ! Une nouvelle aventure pour nous ! »

Et, dès qu’elle fut prête, ils transplanèrent en un craquement.


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MessageSujet: Re: Manoir Winnesser   Manoir Winnesser EmptyMar 23 Aoû 2016 - 20:13

Tout le monde sirotait son thé, dans un silence sourd. C’était comme si la pièce avait hurlé pendant de longues minutes. Et maintenant, on n’entendait plus que l’écho irréel des cris. Ou peut-être que c’était dans sa tête. Jusqu’à preuve du contraire, les salons, ça gueulait pas. Mais vous savez, on n’est jamais à l’abri de rien avec des sorciers. Mara termina sa tasse, et la reposa un peu brutalement sur la table basse. Oh Morgane, qu’elle se contenait. Mille et une questions lui brûlaient la langue, tant bien pour son amie que pour la rescapée. En fait, elle se demandait ce qu’elle foutait là. Comment elle se débrouillait pour se trouver dans des situations aussi farfelues. Ça frôlait le burlesque.

Ses yeux s’attardaient régulièrement sur feu la baie vitrée. C’était étrange de réaliser qu’un corps sans vie reposait en bas. Tout près d’elles, et en même temps si loin. La blonde se sentait hors contexte, comme dématérialisée de l’instant. Et son soi externe était furieux. Elle pouvait pas s’empêcher de ruminer sa mauvaise impression. Celle qu’Alda lui cachait volontairement quelque chose. Et ça lui collait des grincements de dents impossibles. Si c’était vrai, bordel, elle allait rager de façon intense et non-modéré. Jusque-là, y avait eu aucun secret louche entre elles. Alors elle l’aurait en travers, si la Lionne lui faisait des cachoteries.

Sans rien dire, Mara les laissa discuter. De toute façon, elle avait rien à ajouter. Puis si elle ouvrait la bouche, un flot incontrôlable serait libéré. Des questions gênantes, des accusations vexées, et j’en passe. Valait mieux qu’elle la ferme, pour l’instant. C’était mieux pour tout le monde. Incapable de rester immobile plus longtemps, elle se leva. Machinalement, la Norvégienne fit quelques pas vers la scène de crime, avant de se détourner. L’image du cadavre était gravé sur sa rétine, de toute façon. Pas besoin d’aller se confirmer qu’il était encore bien là. Les morts, ça s’enfuit pas comme ça. Les Aurors allaient pas tarder à arriver. Sa respiration se fit plus lente. Tout se passerait bien.

***

Victoire se balança en arrière dans son fauteuil rembourré. Ses mains maigres vinrent masser doucement ses tempes. Son visage osseux la rendait d’autant plus sévère. Enfin, plus qu’elle ne le paraissait déjà. Ça faisait des heures qu’elle grattait des parchemins. Rédigeant des rapports, des demandes en tout genre, elle avait besoin d’une pause. Heureusement, l’Auror avait eu la plus merveilleuse des idées ; installer sa propre cafetière dans son bureau. Pas de pique-assiette pour en profiter à sa place. Rien qu’elle.

Les lèvres pincées et la mine pensive, elle attendait près de la machine. Fallait bien reconnaître ça aux Moldus ; ils avaient des inventions révolutionnaires. Évidemment, c’était le genre de truc qu’elle dirait jamais en public. Cette femme avait toujours mis un point d’honneur à ne pas prendre parti pour les uns ou les autres. Pour elle, c’était la seule façon de faire correctement son job. Bien que tous les autres membres de la police magique la voyaient comme quelqu’un de… spécial. Allez demander Victoire Vendret au bureau des Aurors. Vous verrez ce qu’on vous répondra.

La porte s’ouvrit sur la voix familière de son coéquipier. Elle fusilla Manchu du regard. Elle détestait ce surnom débile qu’il lui avait donné. C’était pas méchant, aucunement raciste. En même temps, qu’est-ce-qui ne l’énervait pas ? Voilà une bonne question qu’elle est bonne.
« - Montre moi ça, dit-elle sèchement en attrapant le parchemin. En deux gorgées de café, elle avait lu le mot. Ses yeux perçants se posèrent sur l’homme, et un sourire étrange se dessina sur son visage. Un sourire presque carnassier. Bien, alors ne perdons pas de temps, allons voir ce qui se trame au manoir Winnesser. »

Son ton doucereux trahissait son désir secret qu’il s’y soit tramé quelque chose de grave. Ni une ni deux, ils transplanèrent. Pop, les voilà devant l’immense bâtisse. De loin, ils ressemblaient à un duo comique. Le petit gros et la grande maigrichonne. Avec détermination, Victoire vint toquer à la porte. Une blonde aux iris bleues leur ouvrit, en leur expliquant brièvement la situation. L’Auror sentait qu’elle était tendue. Ils arrivèrent dans le salon, où ils découvrirent deux autres jeunes filles. L’une d’elles était dans un sale état. Le nez froncé, Vendret prit les devants. Comme à son habitude.

« - Mesdemoiselles, expliquez-vous. Et vite, je déteste perdre mon temps en banalités ! Allez, on se remue. Toi là, tu m’as l’air bien calme, j'aime pas ça. » lâcha-t-elle en tournant son regard suspicieux sur Aldabella.
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