Give Love a Bad Name (PV Alycia)

21/11/2015

Le cri du cœur, c'est fou ce qu'il pouvait être plus fort que ma raison et cette foutue fierté. J'arrive pas à croire que je sois agenouillée sur le sol gelé en face de la cabane hurlante qui hurle, elle aussi, dans des cris étouffés. Je la comprends que trop bien. C'est plus facile de crier sa honte et ses sentiments que de les refouler, mais je ne veux pas les refouler... Je les accepte, je ne sais juste pas comment faire pour agripper le cœur d'Anton.
Je m'avoue presque vaincue, je suis persuadée que ma vie ne l'intéresse pas.
McWood, morte ou pas...
Qu'importe après tout. Mais en soi, mon père était à l'origine de tout ce que je détestais. Son caractère gentillet, naïf... Inconscient, incontrôlable... Bête tout en étant intelligent. Cette joie vie dégoulinante que je hais plus que tout... Aucune fierté. Et le pire, mettre sa famille en danger pour de stupides expériences. Il m’écœure.

Pourtant je l'entends revenir vers moi, Anton. Mon cœur se remet doucement en marche, accélérant de plus en plus. Alors véridique, ça a marché ?
Son ton a changé, il est enfin plus doux. Oh Merlin, merci. Je peux respirer à nouveau comme si mon corps se reconstruisait tout seul, les briques se recollant, les éléments se ressoudant entre eux. Je tourne doucement la tête dans sa direction, et je vois que ses prunelles sont plus belles, plus douces... Il ne m'en veut plus. Pas encore, en tout cas. L'envie de plonger dedans revient, l'envie de lui appartenir est plus forte que jamais. Je me sens enfin libérée. Mais je reste persuadée qu'il est comme un chat sauvage, un geste brusque et il s'enfuirait. Je dois être maligne, ne pas faire n'importe quoi... Comme j'ai l'habitude de faire depuis que je le connais. C'est d'ailleurs très handicapant.

Il me touche. Et mon corps s'embrasse à ce contact. Je me consume, j'ai envie de sourire mais il saurait que je ne suis qu'heureuse qu'il soit revenu. S'il voit cela sur mon visage, il partira en se remettant en tête qu'il n'a pas à être avec moi. Puis il promet, doucement, sûrement... Il ne me laissera pas là. Je me mets quand même en garde contre les mots prononcés, il ne me laisse pas là mais il ne me laissera pas là-bas non plus. Je lui attrape les avant-bras pour me mettre équilibre, mes jambes ayant retrouvé leur équilibre. Je tiens fermement ses bras, je ne veux plus qu'il s'en aille. Je ne veux plus me sentir abandonnée.
Son regard accroche le mien, je me sens seule au monde, unique dans cet univers qui est maintenant le nôtre.
Je ne sais pas si je dois ou non franchir le peu d'espace qui nous sépare mais je ne le quitte plus des yeux.

« Tu le connais, McWood ? »

C'est tout doucement que je le demande, je n'aime pas trop parler de lui mais si je pouvais au moins en parler à quelqu'un sans avoir à le qualifier de : « mon père est mort. », « personne de très important. », « un sorcier de bas de gamme. » … Non pas que j'ai envie de savoir s'il s'est également moqué de lui, mais savoir si mon histoire lui serait venue aux oreilles. On ne sait jamais. Même si je préférais que non, on connaissait McWood mais pas Alycia McWood. Bref, je le regarde, me demandant vraiment si mon nom lui dit quelque chose. S'il se moquera.
Puis après tout, est-ce qu'il s'intéresserait ? Je ne parle pas de moi. Je ne saurais narrer mon histoire. J'essaierai s'il me le demande. Pour lui, encore.

« Et maintenant, ton nom. »

Je tiens fermement ses bras ne quittant ses prunelles noires. Il est à moi, bon sang.

30/09/2015

Anton pouvait sentir la jeune femme fermement agrippée à lui pour trouver l'équilibre, puis le garder. Même une fois trouvé, elle ne le lâcha pas. Probablement de peur qu'il ne tienne pas ses promesses et qu'il fuit à nouveau. Mais s'il avait promis, alors il tiendrait cette promesse car il était un homme de parole. il croisa à nouveau son regard, vissé dans le sien. Il y vit un semblant de joie, qu'elle tentait probablement de cacher. Cette fille était un livre ouvert. Même si son visage tentait de garder cette froideur irréelle, il pouvait voir qu'elle était satisfaite d'elle même car elle avait, en quelque sorte, réussit un très joli coup.

S'il parvenait à comprendre ainsi la Serpentard, c'est qu'il était pareil. Souvent, il préférait cacher ses émotions, l'imperméabilité étant une solution bien plus évidente à gérer tant on pouvait prendre du recul sur la situation, sans laisser paraître quoi que ce soit. Mais il avait tellement utilisé cette technique qu'il saurait la reconnaitre entre mille. La posture, le regard. C'était, pour lui, flagrant. Mais il ne commenta pas. Le faire serait déplacé vis à vis d'Alycia, qui avait montré un peu de sa vulnérabilité juste avant. Il respecterait ça, lui même n'étant pas sur d'en être capable.

- J'en ai un peu entendu parler oui...

Effectivement lorsqu'il avait été plus jeune à Poudlard, il avait entendu les histoires de "ce bon vieux fou de McWood". Cependant, il n'avait jamais réellement trouvé cela drôle de mourir dans un accident, à contrario de ses amis de l'époque. Mais les esprits jeunes ne voyaient souvent que la superficialité de l'action. Lui, à l'époque, avait pensé à sa famille. Mais le fait de relier aujourd'hui ces deux évènements lui faisait un peu l'effet d'un choc. J'avais n'aurait-il pensé que la petite fille que McWood avait blessé pendant sa fameuse expérience était Alycia. Peut-être était-ce donc pour cette raison qu'elle avait affirmer un caractère si froid et distant de toute marque de chaleur.

Comme un échange de bon procédé, la vert et argent lui demanda son nom de famille. Anton n'aimait pas tellement parler de ses attaches familiales tant il en avait de mauvais souvenirs. Son enfance n'avait pas été heureuse jusqu'à ce que Poudlard lui offre l'opportunité de s'échapper de cette demeure froide et dénuée d'amour parental. Il n'était pas sur que son patronyme ne lui dise quoi que ce soit. Les Costellos étaient de la haute bourgeoisie et avaient fait parti d'une vague de rumeurs les accusant d'être Mangemorts. Ils s'en étaient sortis indemne, malgré les actions fantasques de ses frères, qui avaient été arrêtés, puis relâchés par les Aurors. Ils étaient aujourd'hui encore, en fuite quelque part dans le pays.

- Costello. Souffla t'il dans la pénombre, presque complète à présent, presque en attente de réaction.

21/11/2015

Je suis si contente que ça doit se ressentir. Mon pouls avait repris ses battements réguliers, et mon cœur agissait au son rare de la voix de celui que je prétendais aimer. Il n'était pas bavard, mais si l'un de nous pouvait l'être pour l'autre, je me dévouerai sans problème. Évidemment que j'avais envie de me dévoiler, lui montrer que je n'ai rien à lui cacher, que je suis prête à tout pour lui faire comprendre que, oui, je suis sûre de ce choix auquel je m'accroche si durement. De vouloir qu'il me regarde et m'estime. Anton est l'homme que je veux près de moi, que ce soit pour quelques mois, des années, toute la vie... Je veux qu'il soit un passage de mon histoire si ce n'est l'histoire toute entière, pourquoi pas. Je suis au prise d'un sentiment qui me rappelle que je suis vivante, que je ne suis pas morte ce jour là. Cette cinquième année est époustouflante, j'ai des amis extraordinaires... Même si je me sers de certains, mais j'ai envie de continuer à découvrir les sentiments... Car même si je maudis leurs souffrances, qu'est-ce qu'ils sont bons quand ils sont positifs, si jouissifs... On en redemande, on devient gourmand. Toute la vanité de l'échelle humaine.

Sans lâcher les bras de mon aimé, je regarde autour de nous et je vois un rocher immense, assez grand pour recevoir nos deux popotins. Aussi je lui lâche un bras pour m'agripper à l'un d'eux, je ne tire pas fort, je montre seulement le rocher du doigt et je penche la tête sur le côté avant d'avancer en tirant un peu son bras pour l'emmener avec moi, nous asseoir. Je glisse ma main de son avant-bras jusqu'à sa main que je prends dans celle qui est frigorifiée. Je me rends compte dans sa main qu'elle est aussi froide que la mienne même s'il passait son temps à les fourrer dans ses poches. Toucher sa peau est un véritable bonheur. Je me sens pousser des ailes mais je ne prends pas mes aises loin de là. J'arrête de le dévisager maintenant que ma main est dans la sienne. Si je fais trop de choses en même temps, je risque de le faire fuir encore. Et je préfère largement ce genre de contact pour m'aider à dire ce que je vais raconter. Pour rebondir sur ce qu'il a cru entendre de mon père. Ça l'aiderait peut-être à m'en dire un peu plus sur lui, mais ça me fera du bien, j'ai besoin de m'exprimer. Depuis des années, j'ai gardé cette souffrance, cette haine enfouie en moi.
Je reviendrai sur son nom plus tard, j'ai en effet entendu parler de Costello mais je ne prête guère attention aux rumeurs, j'étudie des faits et non des illusions, des dires non vérifiés. Pour cela que je ne lis que la Une de la Gazette du sorcier, les autres rubriques sont inintéressantes.
Je prends un peu d'air avant de souffler rapidement l'air dans une fumée de brouillard blanche, je souris en coin et je fixe mon regard sur la cabane hurlante.

« Alors, vu que l'on ne parle pas beaucoup, je vais te raconter une histoire. McWood, l'inventeur fou. Il est extraordinaire en soi, les cheveux hirsutes, les yeux gris et fatigués, des lunettes rondes qui lui bouffent la moitié du visage, il a l'air simplet, bien heureux... Alors qu'il est le cerveau le plus garni jamais connu jusqu'ici. Même cette foutue Granger, même moi, on ne lui arrive pas à la cheville. Son rêve, son objectif c'est de trouver des potions, des sorts extraordinaires... Qui vaudrait qu'on se souvienne de lui. Alors le 10 juin 1989, mon père, parce que oui je parle de mon père, hein. Il se rend compte qu'un sort d'explosion, c'est possible ! Oui je l'entends gueuler dans son atelier juste sous ma chambre, même la voisine crie après lui à travers nos murs fins, le somme de fermer sa bouche de mandragore. Il teste son expérience... Tout tremble... La maison, la pièce. Je l'entends plus crier mais mon planché prend feu et se détache... Je tombe dans le néant. Je crois ne jamais m'arrêter de tomber... Je n'entendais plus rien, juste le noir, le feu et la sensation d'oublier... Je me bats, je cherche la lumière, une voix, un son familier... Et je sors d'un long cauchemar. Des journaux sur ma table de chevet, je suis à St Mangouste, je suis soignée de multiples blessures, notamment d'un traumatisme crânien. Je demande où est McWood et ma mère se met à pleurer... Mon père est mort. Je n'ai pas pleuré... J'aurais du. Peut-être. Je l'ai seulement maudit de l'avoir faite pleurer. Je l'ai maudit même de nous avoir abandonné, d'avoir continué son idiotie de boulot et d'avoir failli tuer sa fille... Incapable d'être altruiste. Son côté égoïste est en moi... Tous ses défauts, je les traîne avec moi. Alors j'ai peur de blesser mon entourage, pour ça que j'ai pas beaucoup d'amis. »

Je me rends compte que j'ai beaucoup parlé une fois que je referme la bouche une bonne fois pour toute, elle est pâteuse, j'ai l'impression d'avoir mis dix minutes à causer de mon père. Je suis peinée de la froideur de mes mots, comme si je racontais une histoire qui ne me faisait rien. Alors qu'elle me blesse, elle me tue, elle me ronge... Elle m'envoie doucement valser avec les ténèbres. Je lui en veux tellement, alors je serre doucement la main d'Anton pour me donner le courage, pour m'offrir la possibilité de voir outre ses fautes. Mais je n'y arrive pas. Au moins, il y avait Anton.

« Je ne pense pas que tu es très envie de parler de toi, sinon tu m'en aurais déjà dit plus, Anton Costello. Veux-tu que je te raconte d'autres choses sur ma vie ? Comme le premier match de Quidditch auquel j'ai assisté ? Ou ma rencontre avec la famille Black avant leur mystérieuse disparition ? J'ai plein de choses à dire, je ne m'en étais pas rendu compte... Au bout de tant d'années de silence. C'est donc ça, se confier. »

Je regarde le ciel nuageux, menaçant de perler ses flocons de neige. Anton m'a fait entrer dans tellement d'émotions en si peu de temps que je me sens complètement perdue. Je ne sais plus où j'ai posé mon masque de froideur. Je tente néanmoins de paraître toujours mature, je ne veux pas entendre dire que je suis une gamine capricieuse en plus.

30/09/2015

La bras fin d'Alycia vint se glisser autour du sien, comme elle avait l'air d'en avoir pris l'habitude, alors que leur regards se croisèrent à nouveau. Cette fois-ci, il ne dit rien. Ne fit rien. Si ce n'est qui apprécia presque le contact des deux peaux refroidies par l'air ambiant. Il n'avait pas envie de se battre. il était presque fatigué de cette journée. Le travail sur ses cours, le travail sur son sujet de thèse, le peu de sommeil qu'il avait eu de la veille. L'Abraxan avait l'impression de n'avoir pas vu sa journée passer, malgré ses allés et venus dans l'enceinte de l'Académie. En soir, il n'avait pas fait grand chose, à part zoner de longues minutes sur ses parchemins. Peu de travail avait été abattu.

Mais elle, elle l'éprouvait psychologiquement. Elle le poussait dans des zones d'ombres qu'il préférait ignorer la plupart du temps. Même si Anton n'était une mauvais personne à proprement parler, rares étaient les occasions qu'il s'octroyait pour devenir cette personne joyeuse et avenante. Les deux seules personnes avec qui il prenait cette liberté étaient Mia et Lana. Aujourd'hui, il lui semblait qu'il avait commencer à écrire le nom d'Alycia sur ce tableau, sans pour autant savoir s'il allait l'écrire au complet.

Il la suivit docilement lorsqu'elle lui indiqua un endroit, abrité du vent par un gros tronc d'arbre, où se trouvait un immense rocher, pouvant les accueillir. Dans les crissements de neige, ils traversèrent la courte distance, Anton sentit les doigts froid de la Serpentard venir se glisser dans les siens. Il continua de marcher, sans rien dire ou faire. Une fois installés, la jeune femme lui raconta son histoire, ou plutôt, celle de son père qui était bien différente de celle qu'il avait pu entendre autrefois.

A son tour, il décida de raconter une brève partie de l'histoire familiale, après avoir expirer doucement, pour se préparer, probablement.

- Mon mère à épousé mon père pour son argent, et non pas parce qu'elle l'aimait. Et lui, n'a rien vu. Il l'a aimé bêtement, pleinement pendant de longues années... J'ai deux grands frères, qui sont actuellement quelque part dans le pays, mais je ne sais pas où, puisqu'ils n'ont pas donner de nouvelles depuis des mois maintenant. Il pourrait tout à fait être mort que ce serait pareil...

Il fit une courte pause à cette pensée. Ils n'étaient pas ses personnes préférées au monde, mais il était de sa famille. Son sang. Ils avaient beau faire des choses insensées et stupides, selon lui, il n'en était pas encore arrivé à souhaiter leur morts.

- Ma mère est une mégère de première gamme et mon père est un petit homme dur et amer. Je les ai toujours tous les deux mais... moins je les vois, mieux je me porte. J'ai grandi dans un univers de codes et d'étiquette où les marques d'affections sont mal vues et les corrections, nombreuses... Mes parents estiment plus que tout leur réputation et leur argent. Plus même que leur propres enfants.

Anton évitait le plus possible la demeure familiale. Sa mère le jugeant toujours pour tout et en toutes circonstances, le comparant sans cesse à ses frères, tableaux e perfection quand lui, semblait ne jamais rien faire de satisfaisant. Elle, était froide et insensible, toujours prête à se mettre en avant pour tout. Son égoïsme dépassait des sommets jamais inégalés quand son père, faisait tout son possible pour la satisfaire. Leur passion du Quidditch était la seule chose qui les rapprochait sans pour autant les liés en quelque manière que ce soit. Il parlait du jeu comme d'une bataille qu'il ne fallait jamais perdre, enlevant presque tout le charme et la magie de ce si beau sport.

Il soupira, mettant fin à la confiance et croisant les pupilles vertes de la jeune femme. Il espérait avoir été à la hauteur de ses confidences puisque lui, n'était clairement pas entraîner à ce genre d'exercice.

21/11/2015

Je crois que je n'ai jamais autant écouté avec attention qu'à cet instant. Même les professeurs ne pourraient le croire, j'étais tellement concentrée sur chaque mot, les imprimant un par un avec leur sens, leur puissance, les sens cachés, les lignes cachées... Je m'imprègne de sa voix surtout. Elle est d'ordinaire si rare, très peu présente... Il ne fait que des petites phrases qui détonnent mais épousent parfaitement le physique du personnage. Joue-t-il aussi un rôle à cause des souffrances endurées durant l'enfance ? J'ai du mal à comprendre comment la vanité et l'avarice de l'homme peut aller à l'encontre de l'amour de son enfant... J'ai beau haïr mon père, il m'avait toujours portée dans son cœur... Je raviserai peut-être ma rancœur à son encontre.
Pour le moment mon cœur et mon esprit n'écoutent que lui. Cette colère dissimulée, je ne la connais que trop bien. C'est un masque ! Voilà donc ce qu'il fait. Il porte un masque continuellement. Il le porte bien mieux que moi, le lui faire enlever relevait de l'exploit, du génie !
Je suis un génie.

J'apprécie fortement les confidences de mon aimé. Parce qu'il l'est, et maintenant qu'il s'était un tant soit peu livré, il ne pourrait plus me dire que je ne le connais pas... Je pourrai lui parler de ce qu'il m'a confié, mot pour mot. Je sais enfin qui il est, son nom, une partie de son histoire, ses rapports houleux à la famille. J'estime ma réputation aussi, mais si un jour je venais à avoir des enfants, je ne pense pas être capable de les faire passer après quelque chose d'aussi surfait. Aussi, je suis trop jeune pour penser à ce genre de bagatelle. J'ignore tout simplement ce faux-semblant de futur que j'ai imaginé, un instant. Quelle aurait été ma vie si j'avais eu une sœur ou un frère... ? Être fille unique à faire naître en moi les traits de caractère difficile de l'égoïsme, l'égocentrisme et le caprice.
J'obtiens toujours ce que je veux. C'est indéniable. Regardez qui me tient la main, ou plutôt à qui je tiens la main ! Ah.

J'ose, oui, après qu'il ait fini de parler, j'ose poser ma tête sur son bras continuant de regarder au loin, en silence. Et contrairement à beaucoup de moments silencieux, je ne trouve pas celui-ci gênant, je le trouve même apaisant. Même si j'ai froid et que je ne serai pas contre un « incendio ». Mais je ne veux rien de plus qu'Anton, là, sur le moment c'est son contact qui me rassure, m'appelle. Je suis tellement tentée de l'embrasser à nouveau... C'est que l'on devient vite accro à ce genre de petites choses bêtes.
Mais si je pose ma tête ce n'est pas pour en profiter, c'est ma façon de dire que j'ai compris, que je comprends. Je connais ce sentiment, mais parce que j'en ai eu son inverse. Ma mère m'a trop couvée, trop étouffée... Je la fuis comme la peste. Elle vit à mon travers depuis la mort de mon père, ne supportant pas la personne froide que je suis. Quelle fut sa tête quand je lui ai dit être à Serpentard, quand je lui ai conté l'histoire de son fondateur. C'était si drôle. Elle n'était pas fière, elle hurlait qu'elle en parlerait au directeur. Mais oui petite maman, fais.

Je lève doucement la tête pour regarder son visage qui, chaque fois que je pose les yeux dessus, devient de plus en plus beau.
Je me demande quel âge il a, mais je n'ose pas aborder le sujet suite à l’aveu sur mon âge. Je ne sais pas quel âge il a, mais il faudrait qu'il ait au moins cinq ans de plus pour être gêné à ce point avec moi.
Puis...

« … Il n'y a personne. Ça peut rester secret. »

Qu'est-ce que je raconte ? Même moi je ne me reconnais pas, ma voix est plus basse, calme à faire peur, presque sensuelle... Je me redresse un peu, sans quitter sa main, je me lève pour me placer devant lui et je me penche doucement vers lui.

« Si tu veux, je ne le dirai à personne. »

Et enfin, je pose délicatement mes lèvres sur les siennes, retrouvant cette drogue que je ne saurais pas qualifier mais elle était pure et enivrante. C'est tout ce qui me vient à l'esprit quand je ferme les yeux.

30/09/2015

Les confidences terminées, c'est un silence relativement long qui vient s'installer, donnant l'impression qu'aucun des deux ne souhaitaient le briser. Anton tente d'ingurgiter les informations évoquée sur sa vie par Alycia. Et il se doutait très bien qu'elle faisait de-même de son côté. Mais ce silence n'avait rien de pesant, rien ne pressait de le dissiper par un semblant de conversation sur la météo ou sur les cours à l'école, comme cela arrivait régulièrement quand personne n'avait rien à dire.

Il sentit la tête de la Verte et Argent venir se poser contre lui et un nouveau sentiment vint lui tordre l'estomac. Il voulait tellement la rejeter qu'il se sentait presque coupable d'être ici avec elle. D'être calme et apaisé après cet épisode de dispute que lui-même avait provoqué. Pour lui, il avait toujours été plus facile de s'imaginer main dans la main avec une fille de son âge, de son école... Et il ne savait pas pourquoi, mais le fait de fréquenter - même si le mot ici sonnait presque faux - une élève de Poudlard lui donnait mauvaise conscience. Comme s'il la détournait de sa vie d'étudiante modèle là-bas. Il s'en voulait toujours autant d'être satisfait de ce contact entre eux et il lui faudrait un certain moment pour que ce sentiment disparaisse.

- Alycia...

Il voulu protester mais, à nouveau, il fut pris de court et désarçonné par le geste de la jeune femme. Par sa voix qui s'était faite plus sensuelle, presque provocatrice. Il oublia un instant toutes les barrières qu'il créait lui-même pour l'empêcher de divaguer dans une relation qui n'apporterait que difficultés pour tous les deux et se laisse aller à l'embrasser en retour.
Même s'il s'en voulu immédiatement, il avait apprécié l'instant, le contact de ses lèvres au siennes, son parfum...

- Personne de doit savoir quoi que ce soit...

Ce n'était pas une menace, mais il préférait que les choses soient claires. Quoi qu'il se passe entre eux - puisqu'il n'était pa encore sur de quoi que ce soit - personne ne devait savoir qu'ils se voyaient. Il savait que la jeune femme saurait tenir sa langue sui lui demandait. Elle paraissait prête à tout pour lui.
Toujours assis sur son rocher, le cerveau d'Anton tournait à mille tours seconde. Il était partagé, déchiré entre ce qu'il voulait et ce qu'il pensait devoir faire. Une chose était sure, il ne prendrait aucune décision aujourd'hui. Pas après avoir vécu autant de retentissements. Il voulait être sur de son choix avant de jouer, à nouveau, avec les émotions d'Alycia. Puisqu'il avait vu comment cela s'était passé auparavant et n'avait nullement envie de réitérer la chose.

- On devrait rentrer.

Il faisait de plus en plus froid et, même sous son gros manteau, Anton commençait à frissonner. Il jeta un coup d'oeil à sa montre. De toutes façons, les élèves de Poudlard devraient bientôt être revenu dans leur dortoirs respectifs. Il sentait toujours la main de la Verte et Argent dans la sienne, fine et froide. Le grand brun en vin à se demander comme une jeune femme d'apparence aussi froide et distante pouvait faire preuve d'autant d'audace et de chaleur face à un homme. Peut-être avait elle de l'entrainement derrière elle. Il fronça les sourcils avant d'oublier rapidement cette idée.

Il se leva doucement du rocher et la tira légèrement pour qu'elle le suive. Il se doutait qu'elle ne veuille pas rentrer et mettre fin à leur rencontre, mais c'était la chose à faire et, pour une fois, l'Abraxan respecterait cela.

21/11/2015

Mon monde se disloque, tout devient pastel, le froid n'existe plus malgré mes doigts rougis par le froid, malgré mes joues roses et le bout de mon nez gelé. Il me rend mon baiser, je le trouve magnifique, j'ai l'impression de ne plus faire qu'un avec lui. Toutes les mauvaises images que j'attribuais à mon premier baiser volé par Blaise, s'évaporent sous la passion de celui que je donne volontiers à Anton. Je suis sur mon nuage, je nagerai en plein bonheur si mon cœur n'appelait pas le pouvoir, si je ne comptais pas me retourner vers le Seigneur des Ténèbres. Aurais-je peut-être tout à abandonner... Mais pour le moment c'est de lui dont j'ai besoin, grâce à lui que j'ai l'impression que la vie mérite d'être vécue. Je suis une poupée animée, si l'image d'un soleil pouvait se matérialiser, tous les rayons de bonheur émanerait de moi. Même si cela fut court. Je suis heureuse.

Je pense que je peux pas réprimer ce foutu sourire en coin, satisfaite. Même s'il m'intime de garder le secret, évidemment que je le ferai, je lui ai dit que je ne le dirai à personne. Je ne signerai mes lettres que par mes initiales, lui évitant toute interrogation si l'on tombait dessus. Même si j'aurais aimé me pavaner en criant sur tous les toits que je suis avec un homme merveilleux. Nous reverrons nous ? Mon cœur se serre un peu, mais j'ai eu deux baisers rendus, un volé... Je lui tiens toujours la main et j'ai pu en apprendre davantage... J'aimerais laisser mon cœur pleurer. Mais je ne me laisserai aller qu'une fois rentrée. Je dois garder ce masque, cette confiance feinte. Garder la tête haute, le menton fier.
Je hoche la tête pour lui affirmer que je garderai le secret, que je ferai n'importe quoi pour lui, bon sang. Je suis si jeune, je l'aime. Est-ce qu'on aime vraiment à cet âge là ? Je ne sais pas, mais je suis bien, je me sens entière... Toutes les créatures du monde passent après mon amour pour Anton, ma passion pour la lecture... Tout. Je ferai tout pour le rejoindre à Haveirson avant qu'il n'est terminé, je lui montrerai combien je suis intelligente et qu'il peut se montrer en public avec moi sans avoir honte... Tiendrons-nous aussi longtemps ? Quel genre d'épreuves vont nous attendre ? Le reverrai-je...

Rentrer. Déjà. Ai-je le choix... Je n'ai pas envie de rentrer mais en voyant la lumière sévèrement décliner, je me dis que le couvre-feu ne doit pas être loin de sonner son glas. Je vais devoir rentrer à l'école et rester loin de lui. Il se lève à son tour et me tire pour qu'on avance... On va devoir traverser la ville, arriver à la Gare de Pré-au-Lard, je prendrais la calèche pour rentrer... Et son visage s’évanouira en même temps que le jour. Je ne veux pas.
Je n'ai pas le choix.
Je le suis, sans résistance continuant de garder ma main dans la sienne, serrant fort pour qu'il ne m'échappe pas. Pas encore. Je m'arrête avant d'arriver dans le centre de la ville, et je tire sur son bras pour qu'il se baisse un peu avant de monter sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur la joue. Tout léger. Plein d'attente.
Je retombe lourdement sur mes talons et nous avançons dans la ville. Il fait froid, personne ne s'attarde sur nous. Je ne connais personne... Aucun élève, et s'il y a des étudiants, je ne les remarque pas. Ils doivent être assis bien au chaud dans les bars.

Je ne sais pas pourquoi je ne parle pas, j'ai pas envie de briser cette magie qui ne s'apprend pas dans les livres. Je vois la Gare, Pré-au-Lard n'est pas bien grand. Avant de monter dans une calèche qui patiente, je me mets devant devant Anton. Je le regarde, j'imprime, j'analyse, je scanne le moindre de ses traits pour me le dessiner indéfiniment dans ma tête. Je lui serre la main une dernière fois avant de la lâcher pour de bon.

« Merci. A bientôt, n'est-ce pas ? »

Je ne sais pas pourquoi je pose la question, ce n'est pas « n'est-ce pas », c'est sûr. Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je saute dans la calèche qui démarre doucement. Je lui envoie un baiser avec ma main, un sourire en coin. Avant de le voir disparaître doucement dans la pénombre, son visage n'était qu'une couleur, puis son corps... Un point. Puis rien.

Je rentre au château pour dîner.
J'ai des choses à dire à Harmony mais rien en rapport avec Anton. Il est mon petit secret.
Je t'aime... Mon obsession.

30/09/2015

Anton n'eu pas à quémander pour obtenir ce qu'il voulait, qu'elle le suive. Il montèrent ainsi, main dan sua main, la petite bute enneigée qui les emmena sur un chemin plus stable des allées de Pré-au-Lard. A la seule lumière des lampadaires allumés à cette heure, l'Abraxan pouvait voir le semblant de joie qui transparaissait sur le visage d'Alycia. Elle avait de quoi être satisfaite puisqu'elle avait tout de même réussit à retenir le jeune homme au sale caractère.

Ils arrivèrent bientôt à la gare du village qui n'était pas bien grand et dont les allées étaient vite traversées. Il jaugea le monde alentour, presque personne à cette heure. Peut-être quelques étudiants qu'il ne connaissait pas et très peu d'élèves de Poudlard. Il espérait qu'elle n'ait pas dépassé le couvre-feu, car cela impliquerait une explication sur sa présence à Pré-au-Lard aussi tardivement, et il ne voulait pas qu'elle mente pour lui.

- A bientôt.

Il lui adressa un petit sourire, tout en appréciant le délicat baiser qu'elle dépose sur sa joue. Ses paroles furent brèves mais il ne voulait pas trop promettre. Certes, il devait se l'avouer, les dernières minutes auprès de la Serpentard n'avait pas été désagréables, loin de là. Mais il ne savait pas s'il serait capable de continuer ce genre de rendez-vous. Car à chaque fois que son regard se posait sur le visage de la jeune femme, un sentiment désagréable venait le ronger intérieurement. Le remord ? La frustration ? Lui même ne savait encore trop la raison de cette sensation Mais il préférait la découvrir avant de donner de faux espoirs à Alycia. Car il serait bien incapable de vivre quelque chose dans cet état d'esprit.

Avant que ses mains n'ayant retrouver leur places dans ses poches, il l'aida à monter dans la calèche et lui fit un bref signe de la main, avant de regarder la voiture s'éloignerait de se mettre lui-même en route vers Haveirson.