J’espère que mon courrier ne vous paraîtra pas inapproprié, et qu’il vous parviendra sans dommages à l’École de Sorcellerie Poudlard. Je ne suis guère habituée à employer les oiseaux pour communiquer, mais mes collègues n’ont pas pu me renseigner quant à l’existence d’un service postal dans les environs. J’ai donc du me résoudre à utiliser leurs méthodes.
J’ai récemment été engagée à l’Université Magique Haveirson en tant que professeur de sociologie et d’étude des “moldus”, comme ils nous nomment. Je me permets donc de m’adresser à vous, car j’ai entendu dire via le biais de mes étudiants que Poudlard avait elle aussi recruté un enseignant exempt de pouvoir magique, afin de remplir des fonctions semblables aux miennes. Ma curiosité n’a pas manquée d’être piquée, et c’est précisément pour cette raison que je me permets de vous écrire. Le quotidien est brutalement remis en question quand on se retrouve plongé dans un univers à la fois si proche, et si différent. Je ne veux pas m’avancer à propos de votre avis sur la question, mais je ne connais que trop peu de personnes capables de porter un regard juste sur un tel bouleversement. Ainsi, je me permets de vous suggérer une rencontre afin de partager nos expériences et nos conclusions quant à cette drôle d’expérimentation que vous et moi menons en parallèle.
L’université est malheureusement plutôt mal située dans la campagne galloise, et même en voiture (ou particulièrement ?), les infrastructures ne sont guère faciles d’accès. Cependant, je rentre à Londres tous les vendredis soirs afin d’y passer le week-end. J’y conserve un appartement afin de ne pas négliger mes autres engagements, en marge de ma nouvelle charge de professeur. Peut-être pourrions nous nous rencontrer autour d’un verre, dans un bar bien ordinaire de notre capitale, prochainement ?
Avec mes salutations amicales et distinguées,
Charlotte E. Estell
Professseur de sociologie à l’Université Haveirson