Poudlard se transforme en lac ! [Feat Megan O'neill and Azalaïs E. Ilderan]

Azalaïs manqua s'étrangler. Appeler Rogue ? Non ! Non ! Elle n'avait rien demandé de tout cela... Et si le professeur Rogue était connu pour être redoutable en matière de punition, il était surtout intransigeant ! Qu'importe ce que la jeune fille lui dirait, il la penserait et la jugerait en coupable, et elle n'avait aucune envie d'être traitée comme telle.
La détresse dût se lire dans ses yeux puisque Morange lui assura qu'elle s'en sortirait sans punitions. Bien que perplexe, elle se contenta de lui répondre :



Elle lui fit un grand sourire, pour prouver sa bonne foi, bien que ses yeux trahissaient la panique dans sa tête. Bien que la jeune fille aimait faire ce qu'il lui plaisait, elle n'en était pas moins stressée à l'idée de se retrouver punie ou de faire perdre des points supplémentaires. Sa loyauté à l'égard de sa maison était certaine.
Elle continua à nettoyer, tout en observant Megan demandant aux élèves d'aller chercher le professeur Rogue.

Lorsque cette dernière eut fini de donner ses instructions, elle se rapprocha de la jeune femme, et lui demanda calmement, en éloignant sa cape trempée d'elles pour ne pas la mouiller par inadvertance, au risque de s'attirer encore des ennuis.



Elle hésita un instant, avant de finalement se lancer :



Elle la regarda d'un air abattu, tête qu'elle avait dans ce genre de situations de crises, et qui reflétait parfaitement bien ses pensées et ses sentiments. Azalaïs était connue pour avoir du mal à mentir et à cacher ses émotions : son visage était le reflet de son état d'âme.

Elle recula un peu, attendant la réponse de Megan et se rapprocha de Morange. En chuchotant, elle lui demanda de la sortir de là.

Le serdaigle tenait toujours sa cape trempée alors qu’il s’adressait à moi. Il me semblait qu’il avait laissé son impertinence insolente de coté pour n’exprimer plus qu’un sentiment d’amertume qui se lisait dans tous les traits de son visage. Ses paroles me firent hausser un sourcil interrogateur alors que le petit pli entre mes deux sourcils se dessina plus distinctement.

“-Vraiment? Tu es devin ? Parce que jusqu’à ce que interpelle les élèves, j’ignorais moi-même que j’allais faire venir le professeur Rogue. A vrai dire, tu ne devras sa présence qu’à toi-même.”

Je gardai mes bras croisés contre ma poitrine alors que je regardais les deux élèves marmonnaient entre eux. Si ce que j’avais compris était exact, la jeune Poufsouffle n’avait rien à voir dans l’inondation, c’était dommage pour elle de payer les conséquences de la bêtise du Serdaigle, mais en un sens, elle aurait simplement pu dire qu’elle n’y était pour rien et pointer du doigt Morange, ce qu’elle n’avait bien évidemment pas fait. J’étais franchement une garce de la tester comme ça, mais je voulais voir à quel point elle pouvait résister à tant d’injustice, surtout que le Serdaigle ne semblait pas exprimer de remords.

Je fus apostrophé par la petite poufsouffle, bien plus polie et respectueuse que son aîné à ses côtés. Elle ne méritait franchement pas ça, et je me demandais comment le Serdaigle pouvait accepté de voir sa camarade effectuer une punition qu’elle ne méritait pas. Il n’avait donc aucun honneur?

“Effectivement Miss, mais vous pourrez remercier votre camarade de m’avoir rendu un peu moins conciliante. Et vous pourrez le remercier aussi pour son comportement. S’il avait effectué la punition avec un peu moins d’insolence à mon égard, vous n’en seriez pas là.”

Alors que je les regardais à l’oeuvre, je me redressais soudainement Rogue étant apparu juste derrière moi - j’étais toujours devant la porte de la salle de classe - je m’écartais pour le laisser passer et constater les dégâts. Il ordonna aux deux élèves d’ôter les chaussures et de nettoyer avec les chaussettes et j’eus vraiment un élan de compassion pour eux. Juste après, je lui fis signe de me suivre et nous sortîmes dans le couloir, laissant quand même la porte ouverte pour surveiller du coin de l’oeil les deux punis.

“J’ai découvert le serdaigle qui semblait faire chanter la gamine et quand j’ai vu de l’eau sortir de la salle de classe... J’ai compris. La gamine n’y est visiblement pour rien mais elle couvre le serdaigle donc j’attends de voir combien de temps elle va tenir, mais j’ai de la peine pour elle. Je comptais régler ça seule, mais... Je dois dire que le serdaigle est particulièrement agaçant et il m’a un peu poussé à bout avec ses remarques déplacées. Et attention, il a insinué qu'il avait quelque chose entre nous... Donc, évitons de lui donner des raisons d'avoir des soupçons ” Dis-je avec un sourire narquois sur le visage,, “Et les chaussettes? Sérieusement? J’y ai pas pensé!” ajoutais-je dépité d’avoir été battu sur le terrain du sadisme.

Et nous rentrâmes à nouveau dans la salle de classe pour regarder les deux élèves en action. Cela faisait longtemps que l'accident qui nous avait fait amants malgré nous avait cessé, toutefois, nous avions quelque chose en commun, et notre point de vue l'un sur l'autre avait été fatalement revue à la hausse. Malgré tout, il ne fallait rien laisser entrevoir de plus que de simples collègues ayant une relation amicale et civilisée et c'était d'ailleurs, tout le but de l'information que j'avais glissé à Severus.

Azalaïs entendit le pas glacial du professeur Rogue. Sa démarche était aussi sifflante que son attitude et que sa voix, laissant supposer une froideur, une rancœur et un profond mal-être. Elle soupira. Le carnage allait commencer et elle avait été trop bête pour ne pas s'en sortir plus tôt. Elle aurait dû avouer à Megan, balancer ses quatre vérités au Serdaigle et s'en sortir avec juste une cape détrempée. Tant pis. C'était trop tard maintenant.

Le professeur observa le carnage avec dédain, puis se tourna vers mademoiselle O'Neill pour demander des explications.

Et quant à vous deux, vos capes sont trempées. Retirez vos chaussures et utilisez vos chaussettes pour continuer d'éponger.

Azalaïs soupira et obéit. Elle enleva sa paire de bottines en cuir noir, paire qu'elle affectionnait particulièrement lors des temps de mi-saison tel que c'était le cas, et observa ses chaussettes en rougissant. Jaunes à petits cœurs noirs, légèrement montantes, avec le haut ondulé. Elle les aimait beaucoup mais le coton n'était pas réputé pour être une matière absorbante. Cela n'allait servir à rien. En maugréant intérieurement, elle se mit à la tâche.



Quelques secondes après, une fois que Rogue eut observé les deux jeunes gens obéir à leur punition, ils sortirent avec Megan pour qu'elle lui fasse un compte-rendu.
Elle les entendit chuchoter dans le couloir, sans pouvoir comprendre distinctement ce qu'ils se disaient.
Pendant ce temps, elle soupira et regarda, yeux penauds, Morange essuyer son carnage.



Quelques instants plus tard, le professeur et la stagiaire revinrent. Morange, visiblement gêné, pris la parole et essaya d'expliquer aux deux adultes qu'Azalaïs n'était en aucun cas responsable de ce qu'il s'était passé.
Quoi qu'il dise, Azalaïs se sentait prise au piège car même s'il disait qu'elle n'y était pour rien, Rogue et Megan se demanderaient forcément pourquoi elle n'avait rien dit plus tôt. Et l'explication " Je ne suis pas une moucharde " n'allait sûrement pas les convaincre.

chuchota-t-elle doucement en regardant le sol, embarrassée.
Quand il arriva au bout de son explication, elle se dit qu'il lui fallait tenter le tout pour le tout.



Elle espérait, sincèrement, que Megan réussirait à convaincre le professeur Rogue de la laisser tranquille. Elle les observa du coin de l'oeil, tout en continuant à éponger avec sa cape et ses chaussettes. Ces dernières avaient déjà gagné deux tailles, à force de les essorer puis de les tremper. Elle eut un léger plissement des commissures qui indiquaient un sourire intérieur. L'avantage, se dit-elle, c'est qu'elle pourrait les garder jusqu'à la fin de sa scolarité à Poudlard.