M'excuser n'est pas possible | LIBRE

21/11/2015

Le 4 Avril 1997
17h45

HRP:

L'atmosphère étrange et le dénie des autres, l'acceptation du mal et le rejet du bien. Le besoin de mourir pour renaître plus dure et malfaisante qu'avant. Voilà bien l'exercice le plus difficile qu'il m'ait été demandé de faire. Dans un silence ravageur et pourtant les sentiments négatifs et positifs s'amusaient à perpétuer une guerre sans fin.
Voilà des semaines que je me bats à savoir quel camp je dois choisir de sauver... Dois-je me battre pour l'amour qui me garde un peu vivante ou dois-je tout annihiler pour ne servir qu'une seule cause : les voir tous morts.
L'amour que me porte Aaron et mes amis, si tant que je peux dire en avoir de véritablement sincères, m'apporte une douce lumière dans un monde chaotique et désarmant. Emprunt de tueries et de manipulations, où la fin est proche tandis qu'un nouveau commencement gronde d'arriver.

Le chant des feuilles orchestré par le vent du printemps tandis qu'un léger brin de soleil apparait sur cette parcelle du lac. Où, les pieds proches de l'eau, je me demande si je ne ferai pas mieux de me jeter tout simplement dans l'eau et de me faire manger par toutes ces créatures qui n'aspirent qu'à cela. Je finis par soupirer et je recule de quelques pas pour finalement m'assoir sur le rocher qui donne un côté bucolique mais habillé à cet espace triste et froid.
Où pourtant la vie reprenait doucement ses droits, alors que l'eau noire berçait doucement la berge et que les chouettes passaient non loin dans des hululements agaçants, je finis par me décider à sortir de ma poche les fameuses patàcritrouille qui ne me quittent quasiment jamais depuis que j'ai décidé de prendre Marie sous mon aile, depuis cette friandise était devenue ma préférée.

Bien des choses s'étaient passé en très peu de temps, aussi peu de temps que celui de lever la tête d'un bouquin. Dès lors que j'avais décidé de passé à l'action, cette action n'a plus quitté ma vie. Jamais. Cependant, j'ai perdu bien des choses également... Je suis un peu plus rebelle qu'avant, légèrement plus arrogante et condescendante. Alors que j'étais exemplaire, me voilà avec huit heures de retenues à faire avec Rogue. Je suis toute aussi assidue et adoratrice du savoir, mais l'espoir de toucher du doigt le Seigneur des Ténèbres grandit à mesure que le temps passe... Devenue depuis peu l'apprentie d'un MM digne de ce nom, aristocrate de sang pur à l'apologie similaire à la mienne. Dont les mots et leur résonances, prouvaient la soif et le pouvoir.
Je me suis éloignée volontairement d'un ami, cependant. Prise de remords et attaquée par les doutes... Je savais qu'il remarquerait que je n'allais pas bien, et qu'un tourment secret m'obligeait à mentir. Il devait sans nul doute s'en soucier déjà.

Je prends une pierre légère que je jette de toutes mes forces dans l'eau qui se trouble, et de légers cercles s'élargissent pour disparaître. Julian me manque... J'ai bien besoin de parler à quelqu'un. Mais, je ne peux pas lui dire, et ce, aisément, que je suis devenue l'apprentie d'un mangemort et que j'y trouve mon compte, y prend mon pied.
Le sang, le pouvoir... Ma démence ne réagit qu'à ça, et ma vie ne tourne qu'autour de cela. Je ferai tuer tout ceux qui resteront proches de moi... Et je ne pourrai rien faire à part les regarder mourir...
Dans un geste de frustration et de résignation, je laisse tomber ma main sur le rocher et je finis par m'assoir sur le sol et de m'adosser sur le rocher, fermant les yeux alors que le soleil chatouille mon visage.
Ma cape de sorcier serait sale et mon uniforme poussiéreux... qu'importe. J'ai connu pire.

Sujet: Re: M'excuser n'est pas possible | LIBRE Mer 2 Mar 2016 - 18:02

Dans une vie, il nous faut plusieurs choses. Premièrement, un endroit que l’on considère comme chez soi. Sans cela, nous ne sommes que de pauvres itinérants, errants à la recherche de quelque chose que nous avons perdu. Deuxièmement, la famille est également importante. Peut importe si vous n’avez pas une bonne relation, ils vous ont quand même nourri et habillé. Ce qui fait de ses membres vos protecteurs, en quelque sorte. Troisièmement, les amis. J’ai appris, lorsque je n’avais pas encore conscience de ma "sorcellerie", pourrait-on dire, que les amis sont nos influences, les personnes qui nous procurent autant de bien que de mal. L’amitié peut être forte, ainsi est-elle faite, mais faible, trop souvent faible. Une seule parole de trop et plusieurs années de bonheur peuvent éclater en morceaux.

C’est sur ces réflexions que je me dirigeais vers l’extérieur du château, avec ; ce qui n’est guère surprenant ; un livre à la main. Je commençais à étouffer dans la salle commune des Poufsouffle ; quelqu’un avait oublié ses vieilles chaussettes sous un fauteuil, empestant la pièce ; et Tobias était introuvable. “Sûrement en train de s’empiffrer ou de donner des coups”, pensai-je. Je m’arrêtai un instant, ne sachant où trop me diriger ; je ne m’habituerai jamais à la grandeur de Poudlard ; puis, poussé par mon instinct, je m’orientai vers le lac. Normalement calme, je pourrais y lire en paix, m’évadant enfin du stress que me procurais les BUSEs, ces temps-ci. Il eu un petit coup de vent, me glaçant les mains que je camouflai immédiatement sous ma cape, réprimant un frisson.

J’arrivais proche de la berge lorsque j’entendis le bruit d’une pierre qu’on lançait dans l’eau. Pris par surprise, je me cachai derrière l’arbre le plus proche, mon coeur battant à tout rompre ; “Satané coeur, tu ne peux pas battre normalement ? Je n’ai pas vu de détraqueur, ma foi !”. Je jetai un discret coup d’oeil et aperçu, à ma grande surprise, Alycia qui était en train de s’allonger à moitié sur le sol, moitié sur une roche. Je restai ainsi un moment, fixant la frêle silhouette ma meilleure amie. Elle m’inquiétait beaucoup, ces temps-ci. Je voyais bien qu’elle me cachait quelque chose. Son visage n’était plus aussi resplendissant qu’avant et sa démarche, quant à elle, était de plus en plus incertaine. J’avais tellement peur qu’elle s’effondre que je voudrais pouvoir être toujours à ses côtés pour l’aider, ce qui est malheureusement impossible.

Je m’approchai doucement d’elle, me forçant de ne faire aucun bruit. Je m’arrêtai debout, à ses côtés, et pencha le haut de mon corps au-dessus d’elle. Un sourire malicieux d’étampé sur mon visage, j’ouvris la bouche et demanda ;

- Auriez-vous besoin d’un peu de sommeil, mademoiselle ?

21/11/2015

L'approche d'un élève ou d'un professeur me fait ouvrir doucement les yeux, qui que ce soit, je ne suis pas d'humeur à papoter de ma présence près du lac en plein milieu de la berge alors que les autres s'amusent dans le parc à profiter de l'herbe et des fleurs. Ce monde quasi sans vie me convient bien mieux que tout autre endroit dans l'école. Besoin de me retrouver seule et de réfléchir. Tandis que le chaos semé dans ma vie grignote les dernières forces pour y résister, la douceur des rayons du soleil n'arrange rien si ce n'est me rendre plus perplexe quant à l'amour que je porte aux autres. Devrais-je les détester comme j'ai décidé de haïr ma mère ? Dois-je donc râler auprès d'eux pour les voir s'éloigner et me donner la possibilité de les haïr à leur tour ?
La douce voix de Julian me fait tourner la tête vivement vers lui, me créant une douleur à la nuque. Les yeux écarquillés et les joues rouges, je me dis que les pensées sont de drôles de phénomènes magiques, à peine pensons-nous à l'un d'eux qu'il apparait comme par magie dans le seul endroit où l'on est presque sûr que personne ne viendrait mettre un pied.
Je ne suis pas mécontente qu'il soit là, loin de là. Je suis surprise, voilà tout. Comme si l'instinct de Julian l'avait conduit jusqu'à moi alors alors que de tout ces deux derniers mois, j'avais tout fait pour qu'il reste loin de moi... Je ne voulais pas le mêler à mes affaires bien sombres, et continuaient de sombrer encore dans les ténèbres. De ces fils poisseux dont j'étais devenue coutumière.
Je glisse mon regard vert sur son visage amusé qui se voulait pourtant rassurant, je ne lui souris pas. En réalité, je suis légèrement contrariée qu'il m'ait trouvée.
Même s'il m'a manqué, même si le voir me donne la fâcheuse impression de faire une grave erreur. Même s'il me donne mauvaise conscience, je suis persuadée que ce que je fais est juste et m'est utile.

Je finis par lever la tête de sorte à bien le voir même si la position n'était pas très confortable. Je l'observe, son sourire à beau être effronté, il n'en reste pas moins inquiet. Il n'est pas un imbécile de Gryffondor, il réfléchit, lui. De ce fait, il est bien sûr que je cache quelque chose, ça se lit sur son visage qui en dit bien trop.

« J'avoue que la nuit a été légèrement courte. Mais l'endroit y est propice également. »

Le sourire inexistant, de ce visage fermé et froid, le masque porté comme un besoin vital. J'essaie de garder mes distance avec lui, qu'il comprenne que je ne suis pas disposée à me confier, néanmoins je ne veux pas non plus qu'il s'en aille. La solitude a ses avantages tout comme ses inconvénients, je n'ai pas encore renoncer à l'amour, à l'amitié... Même dans les ténèbres, j'aurais besoin de cette part de lumière pour guider mon chemin à travers les assauts incessants de la manipulation et de la démence.

« Qu'est-ce que tu fais ici, tu n'es pas en train de chercher des nouveaux animaux magiques ? »

Sarcastique mais Julian me connait, il sait que je suis comme ça parce que quelque chose me taraude. Il ne le prendra pas mal, il s'en inquiètera, ce qui est en soi bien pire. Alors je me rattrape doucement, regardant le lac qui s'éloigne dans des infinis pourtant maîtrisés.

« Pardonne-moi, assied-toi. Comment vas-tu ? »

Sujet: Re: M'excuser n'est pas possible | LIBRE Ven 4 Mar 2016 - 16:51

Cela faisait un moment que je n’avais pas vu Alycia, et elle m’avait énormément manqué. Elle me regarda avec un visage qu’elle voulait impassible, mais j’y décelai un air de contrariété. Ce visage-là, je l’avais vu à maintes reprises lorsque je la croisais dans les couloirs, ne pouvant lui parler de peur que notre relation ne soit révélée. Cela me pesait tellement de ne pas pouvoir lui procurer un sourire sincère ! Je me décidai donc à la faire sourire, même si j’étais inquiet à son propos. Peut-être qu’un peu de bonheur lui donnera le goût de parler de ce qui se passe, bien que je ne sois pas totalement convaincu.

Elle releva la tête dans une position qui me semblait désagréable pour elle et me regarda longuement.

- "J'avoue que la nuit a été légèrement courte. Mais l'endroit y est propice également." se décida-t-elle à dire.

Je me devais d’affirmer à propos de l’endroit en hochant la tête. Les lieux étaient si calme que l’on aurait entendu une mouche voler. L’eau du lac était exemptée de tout mouvement, me faisant penser à un grand trou dans le sol. Le soleil, quant à lui, avait déjà commencé à se réchauffer à ce temps-ci de l’année, ce qui nous permettait de profiter de sa chaleur naissante. Après quelques secondes, je réalisai la première phrase qu’elle a dit. "J’avoue que la nuit a été légèrement courte"...faisait-elle encore de l’insomnie ? Je soupirai intérieurement, souhaitant pouvoir l’aider dans ce qu’elle vivait. Seulement, à la place de me renseigner sérieusement sur son manque de sommeil, je ne fis que la taquiner.

- "Humm..." je souris en pensant à ce que j’allais dire. "Serait-ce la faute d’un certain Aaron…?"

Je fus pris d’un petit fou rire, puis m’arrêtai en pensant qu’elle n’aurait peut-être pas apprécié la plaisanterie. Je la regardai d’un air incertain, commençant à jouer avec mes mains d’un air nerveux. C’était un tic que j’avais développé depuis ma tendre enfance, la faute à mon éternel stress ressenti.

- "Qu'est-ce que tu fais ici, tu n'es pas en train de chercher des nouveaux animaux magiques ?"

Je pris un air faussement offusqué et évitai sa question :

- "Ne le vois-tu pas ?" je sortis ma baguette et fit semblant de lancer des sorts."Je cherche des moustiques !"

Mes fossettes prirent vie lorsque je lui souris."C’était la plaisanterie la plus nulle que j’ai pu faire durant toute ma vie." pensai-je. Cependant, c’était son genre d’être sarcastique lorsque quelque chose la chicotait, ce qui me rendit deux fois plus inquiet. J’avais la certitude qu’il se tramait quelque chose et qu’elle me le cachait volontairement. Bien qu’elle fasse ceci pour me protéger ; j’en ai bien l’impression ; elle ne devrait pas garder cela pour elle. Ça la ronge de l’intérieur, je le vois bien.

Mon visage prit malgré moi un air inquiet qui dut paraître, puisqu’elle se reprit. "Sale visage qui ne m’écoute pas !"

- "Pardonne-moi, assied-toi. Comment vas-tu ?" me demanda-t-elle..

Comme si je n’attendais que sa permission, un sourire sur mes lèvres, je rangeai ma baguette et m’installai en indien à ses côtés, mon épaule collée à la sienne. Je plaçai mon coude sur mon genoux droit, accotai ma mâchoire dans ma main et la regardai de mes yeux sombres.

- "Comment pourrais-je ne pas pardonner à une si jolie dame ?"

Je me pris les chevilles et m’étirai le dos en le reculant, regardant le lac et les arbres de l’autre côté de l’eau.

- "Je vais bien" dis-je en souriant sarcastiquement."Enfin, aussi bien que pourrais l’être un étudiant de Poudlard stressé par les BUSEs" riais-je.

21/11/2015

Malgré son envie de plaisanter et de détendre l'atmosphère, j'avoue que la mention d'Aaron me tord le ventre. Que penserait-il de moi s'il apprenait ce que j'avais fait, ce que je fais et ce que je compte faire ?
Oh oui, je lui dirai... Je finirai par tout lâcher pour me dédouaner d'un mal que je ne peux gérer toute seule. Je n'ai que seize ans, porter de tels poids est l'ordre du miracle. On pleure les BUSEs mais elles sont si insignifiantes quand des problèmes plus grands encore s'ajoute à l'équation.
L'éphémère. Cette petite chose qui n'a besoin que d'une journée pour vivre, qui grandit et meurt en si peu de temps, par moment je me dis que c'est une vie bien rempli si son espace temps à lui et plus lent que le nôtre, d'une certaine immortalité quand on observe le temps qui s'accroit à mesure que l'espace déchante.
Malgré ma remarque sarcastique, Julian utilise à nouveau l'humour pour camoufler son embarras et me pardonner d'un ton si sec et dur.
Les moustiques, ils n'avaient pas encore fait leur grand retour, le froid les agonisant alors qu'il me rendait vivante. Mais ce lac n'allait pas tarder à en être infesté, il fallait en profiter rapidement.

Les mots de Tobias résonnent doucement comme une mélodie mélancolique, d'une douce menace si son ami venait à souffrir. Qu'il essaye... Je ne tiens pas particulièrement à faire du mal à Julian, de tous mes amis, à part Aaron, il est sûrement le plus sincère et celui que j'aime vraiment comme tel. Je ne m'inquiète pas de son origine ou de l'image qu'il dégage à l'école, je ne m'inquiète pas de grand chose en réalité. Il est comme il est, et je l'ai accepté comme tel. Et une telle tolérance me fait penser que les ténèbres ne m'ont pas encore totalement engloutie. Je dois donc annihiler ce genre d'amour et de tolérance pour être sûre d'être une bonne partisane. Ce qui me vaut également la réflexion de croiser Malefoy sous peu... Incessamment sous peu.

Quand il s'assoit près de moi, je le regarde faire. Je ne pipe pas mot, préférant l'observation à la conversation. Un compliment après la rudesse de mes mots, c'était bien lui. Les poufsouffles avaient cette magnifique faculté à tout pardonner, à tout comprendre et à s'en ficher de ce qu'il peut bien se dire. Même si c'est une maison sous-estimer, en son cœur y créchait de belles personnes. Sauf certaines... Mysie et Eleonora... Sont toutes deux des garces que je vais me faire plaisir à torturer. Un jour.
D'abord, je dois m'occuper de réunir assez de marionnettes pour me protéger des assauts et des rumeurs.
On en vient même à penser qu'Aaron est sous Imperium et qu'il ne peut aimer une fille comme moi. Blessant, oui mais gérable. C'est pour lui que je m'inquiète.
A mon grand soulagement, il ne me demande pas comment je vais. Il se contente de rire encore, et encore. Des BUSEs prochaines et de son stress.
Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement, mon regard glisse doucement sur le lac toujours aussi arrogante et condescendante. Comme si j'étais maintenant supérieur aux éléments et à la Nature.
Néanmoins sentir le genoux de Julian ainsi que sa main me sort d'une certaine torpeur et je profite de ce temps pour regarder au loin.

« Je pense que tu n'as pas de soucis à te faire pour tes BUSEs, au pire, si tu as vraiment besoin, je pourrai t'aider. Prends ça comme un remerciement, tu sais que je n'aime pas fournir mon aide. »

Je repense à Smaragdin. Mon nouveau maître, celui qui maintenant m'entrainera. Dans trois jours, j'allais devoir m'exercer sur les sorts interdits, torturer, contrôler et... tuer d'innocentes créatures.
J'avais déjà ramassé quelques rats, chats et crapauds que j'avais gentiment caché dans la forêt, dans des cages, je leur donnais à manger et je les avais suffisamment éloigné pour que Hagrid ne les trouve pas ou un tout autre élève.

« La vie ne tient qu'à un fil, n'est-ce pas ? Et on en est décisionnaire. Je pense que le pire est là. Le choix. Comment savoir si ce que tu décides de faire est mal alors que tu es persuadé que tu fais pourtant le bien ? »

Je regarde toujours le lac et je laisse ma tête tombé sur l'épaule de mon ami, mon confident... Celui de qui je vais devoir m'éloigner furieusement. Ce n'est pas une aventure dans laquelle il aimerait me suivre. Bien au contraire.

Sujet: Re: M'excuser n'est pas possible | LIBRE Dim 6 Mar 2016 - 22:56

Je crois qu’il n’y avait rien d’autre de mieux pour moi en ce moment que d’entendre la voix d’Alycia. L’écouter parler était pour moi une sorte de thérapie qui enlevait un poids de mes épaules. Je savais bien que c’était égoïste, mais les problèmes d’Alycia étaient toujours beaucoup plus importants et inquiétants que les miens, ce qui me faisait sentir mieux. Bien sûr, j’adorais pouvoir l’aider. En fait, qu’elle me permettait de l’aider me faisait sentir utile, et rien ne me fait plus plaisir que d’être utile. Au contraire, être un boulet est la pire chose qui pourrait arriver, puisque ce qui est inutile est majoritairement malmené ou bien jeté. Et se faire jeter n’est pas agréable.

- "Je pense que tu n'as pas de soucis à te faire pour tes BUSEs, au pire, si tu as vraiment besoin, je pourrai t'aider. Prends ça comme un remerciement, tu sais que je n'aime pas fournir mon aide."

J’avais évoqué les BUSEs puisque je n’avais pas vraiment d’autres sujets de conversation, mais sa proposition fit bondir mon coeur de joie.

- "Sérieusement ?!” m’exclamais-je, avec une expression de pure surprise sur le visage. "Whoaaaa….”

Je rapprochai mon visage du sien avec un air songeur tout en me frottant le menton, mine de réfléchir.

- "...hmm...aurais-tu mangé un bonbon de sympathie, par hasard ?” lui demandais-je tout en éloignant mon visage le plus vite possible pour éviter une possible pichenette vengeresse de sa part.

Qu’Aly m’offre son aide m’avait énormément étonné. Venant de sa part, c’était comparable à un troll qui avait décidé de tricoter un foulard rose pastel. Ou bien que Tobias réfléchisse. "Je suis curieux de savoir si un troll pourrait vraiment faire ça…et à propos de Tobias aussi.” pensais-je tout en réprimant un fou rire. Mais cela m’avait fait réaliser à quel point elle tenait à moi. Je l’ai toujours su, mais par manque de confiance en moi, je redoutais toujours que ce ne soit faux.

- “La vie ne tient qu'à un fil, n'est-ce pas ? Et on en est décisionnaire. Je pense que le pire est là. Le choix. Comment savoir si ce que tu décides de faire est mal alors que tu es persuadé que tu fais pourtant le bien ?” dit-elle.

Je dirais même à un quart de fil. Elle est tellement fragile qu’un rien peut la réduire en mille miettes. Et c’est tellement simple que s’en est frustrant.
Je restai indécis un moment. Les choix ont toujours été un sujet délicat, peut importe avec qui, puisque c’est quelque chose que l’on peut regretter autant qu’en être fiers. Et cela fait peur.

- "Je crois qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais choix.” lui répondis-je en commençant à jouer avec l’herbe à mes pieds. "C’est plus les choix qui nous sont offerts qui ont ce dilemme.”

Après quelques secondes, je me repris.

- "D’être bon ou mauvais, je veux dire. Sérieusement, pourquoi il faut faire des choix à cet âge ? J’ai de la misère à choisir entre continuer de manger du poulet panné ou de me garder de l’appétit pour le déssert !” me révoltais-je, pour ensuite redevenir sérieux ; non sans un sourire amusé. "Ce qui est important, c’est de ne surtout pas regretter, car les regrets nous rongent souvent petit à petit et finissent par nous tuer.”

Et j’espérais de tout coeur qu’Alycia n’aurait pas à regretter le choix qu’elle fera. Car il semblerait bien qu’elle en ait un à faire. Et un important.

21/11/2015

Le sourire en coin, je le regarde doucement quand il parle de bonbon de sympathie. Le jour où je serais vraiment sympathique, je pense que les strangulots marcheront et que les trolls sauront compter. Mais j'avoue que si un tel jour arrive, c'est qu'un grand changement aura été opéré, un changement auquel je ne crois plus et auquel, surtout, je ne crois pas. C'est sans doute ce qui me rend le plus nostalgique, j'aurais pu y arriver. Si je l'avais voulu, j'aurais pu. Mais je n'en ai pas envie, la souffrance est trop grande et la haine plus forte que tout, en ce bas monde.
Le plaisir de faire du mal me rend hystérique, j'aime cela, j'aime quand on me supplie, qu'on me résiste mais qu'on capitule aussi vite... J'aime le sang, j'aime jouer, anéantir... Détruire.

« Ce n'est pas près d'arriver, ce genre de sucreries ne marchent pas sur moi. »

Je lui rends son sourire insolent avant de reporter mon attention sur le lac. Perdue dans des pensées sombres qui ne finissent pas de tournoyer comme un corbac autour de moi, comme si la possibilité d'être heureuse n'était pas une solution. Et je l'avais compris, quand sur le sol, Anton gisait comme un moins que rien, quand les masques des mangemorts s'étaient détachés du brouillard fumeux. Quand le corps solide d'une femme m'avait percuté au sol, quand on m'a demandé de déclamer mon nom et de choisir mon allégeance. L'abandon, le visage affreusement triste et déçu d'Anton m'avait donné une force nouvelle... La lâcheté.
Suite à cet évènement, je ne savais plus si mon choix était le bon. Mais quand le mangemort m'a contactée, tous mes doutes se sont évanouis.
Quand j'ai commencé à rassembler des animaux dans l'optique des les torturer et de les tuer, je n'ai ressenti aucune pitié... Mais un désir de vengeance. On entendait déjà les élèves se demander où avaient disparus leur animaux de compagnie. Et je passais près d'eux, le regard allumé, fier. Fière de tuer.
Après un long silence, je décide de le rompre.

« Je ne pense pas devenir une bonne fréquentation pour toi . » Je respire, prise d'une nausée. « Et ça m'embête de l'avouer, mais Tobias a raison sur un point : je vais te faire du mal. »

Je pose délicatement ma main sur la sienne et je le regarde sans expression, sans sourire. Tentant d'être convaincante et sérieuse, sans trahir ma tristesse et mon empathie.

« Si j'ai pris mes distances, c'est justement pour éviter que tu n'aies à souffrir. Tu dois entendre pas mal de rumeur à mon sujet. Comme quoi je suis une marionnettiste, l'autre tâche d'O'Connell ne doit pas manquer de te le rappeler. Dans tout ce que tu entends... tout n'est pas faux. »

L'image d'Aaron apparut dans mon esprit comme un nuage détruit par le soleil. Si je devais partir pour de bons dans les ombres, il est évident que je n'abandonnerai pas Aaron. Je l'emmènerais avec moi ou il fera le choix de rompre seul. Je n'aurais pas cette force.

« Néanmoins, je prendrai toujours soin d'Aaron, quoi que je puisse faire. N'aies crainte. »

La brise se leva délicatement faisant virevolter ses cheveux autour de son visage, comme ses mots étranges autour de Julian.

Sujet: Re: M'excuser n'est pas possible | LIBRE Lun 14 Mar 2016 - 17:45

J'étais venu à Poudlard avec la ferme intention de devenir plus sûr de moi et de m'affirmer. Tout mes proches ; Alycia, Tobias, Aaron ; ont contribués à ceci. Je suis devenu plus fort, capable d'avoir un opinion, ce qui était impossible il y a quelques années.
Je suis venu avec un idéal naïf et égoïste, ne pensant pas à ceux des autres.
Je sus venu avec l'intention d'aimer, d'accepter sans aucun rejet.

- "Je ne pense pas devenir une bonne fréquentation pour toi." commença-t-elle.

Je me figeai à ses mots. Une seule question tourne en boucle pendant qu'elle continue ;

- "Et ça m'embête de l'avouer, mais Tobias a raison sur un point : je vais te faire du mal."

"Quoi ?". Une question qui deviendra un "Pourquoi ?" alors qu'elle dépose doucement sa main sur la mienne, le visage teint d'une expression sérieuse.
Comment pourrait-elle me faire du mal ? Si elle ne le veut pas, elle ne le fera pas, c'est tout.

- "Si j'ai pris mes distances, c'est justement pour éviter que tu n'ai à souffrir."

"J'ai beaucoup plus souffert que si elle ne m'avait pas évité." Durant tout ce temps où elle prenait ses distances, je ne m'étais jamais autant sentit mal. J'avais avec elle un sentiment de sécurité ; alors pourquoi, pourquoi paraissait-elle si incertaine ? Malgré le sérieux de son visage, ses yeux, eux, ne peuvent me tromper. La touche de nostalgie et de douleur que j'y décèle me font hésiter quant à la justesse de ses propos. Pourtant, sans prendre compte de mes pensées, elle radote ; peut-être veut-elle me faire peur.

- "Tu dois entendre pas mal de rumeurs à mon sujet. Comme quoi je suis une marionnettiste, l'autre tache d'O'Connell ne doit pas manquer de te le rappeller. Dans tout ce que tu entends...tout n'est pas faux."

Après une courte pause, elle reprit :

- "Néanmoins, je prendrai toujours soin d'Aaron, quoi que je puisse faire. N'aies crainte."

N'aies crainte ?. Ce n'est pas pour Aaron que j'ai peur, mais bien pour elle ! Je me révoltai intérieurement, maudissant ce qui la faisait sentie mal. Mon coeur s'était serré de jalousie lorsqu'elle avait ajouté qu'elle allait prendre soin de mon ami. "Et moi ? Ne suis-je pas assez important pour toi pour que tu prenne soin de moi ?" pensai-je.

Et alors, malgré ma jalousie envers Aaron et mon envie de la consoler, je ne dit ; avec mon regard de chien blesssé que je ne pouvais contrôler ; qu'une simple question, question qui me trottait dans la tête depuis le tout début..

- "Pourquoi ?"

Je suis peut-être un lâche, mais un lâche obstiné.

Spoiler:

21/11/2015

Je le regarde un long moment après que sa question fut prononcé. Un seul et petit : Pourquoi ?
J'ai bien des réponses à lui donner, lui dire qu'il ne comprendra pas, qu'il va me détester. A quoi bon remuer une douleur si l'on ne veut pas en entendre parler ? Je ne sais pas s'il est vraiment prêt à l'entendre, de tout ceux qui m'entoure, il serait alors le seul à le savoir. Être au courant d'une telle chose n'était pas rien, si je lui donnais réellement les informations qu'il attend, il serait en danger. Je devrais alors l'entraîner avec moi dans les bas fonds d'une méandre sale et poisseuse des Ténèbres. Triste destiné pour une gentil garçon comme lui qui ne le mérite pas.
Deux jours plutôt j'avais accepté la mission confiée par mon maître qui consistaient à amasser suffisamment de créature pour m'exercer aux sorts de magie noire.
Pourrais-je lui dire que je compte tuer d'innocentes créatures, lui qui les adore ?

Je pose ma main sur la sienne, à nouveau. Je me penche doucement et lui colle un baiser sur la joue, silencieuse. Je regarde le lac qui dort tranquillement sans que le vent ne bouscule son sommeil.
Quelle douce poésie et quel doux parfum que celui de la pluie qui ne va pas tarder à tomber, pour finalement la cogner de milliers d'aiguilles... Elle ne sera plus aussi tranquille ensuite, et je n'aurai plus besoin de la jalouser.

Je me lève alors calmement, sans mot.
Observant toujours le lac serein, je finis par regarder Julian qui ne cesse de porter l'expression de l'incompréhension. Je lui souris avant de remettre, gênée, ma cravate à sa place. Je tapote ma cape de mes deux mains pour enlever la poussière. Si le monde devait être triste aujourd'hui, c'est que la douleur de Julian était retranscrite par les Dieux.
Fatiguée et lasse de mentir, je me contente simplement de rester muette.
Si je dois mentir, ce sera à des gens pour qui je n'ai pas d'autres choix que de choisir la lâcheté. En attendant, Julian mérite mieux que ça.
Je fais un pas vers le château, et décide me tourner à moitié vers lui.

« Si un jour on te demande, la McWood que tu as connu est morte ce jour. »

Je note le silence par le mien, et après une seconde à ne pas bouger, je me force à retourner au château, diamétralement triste alors que la fierté nait au creux de mon ventre. Tu n'as pas menti, tu ne l'as pas trahi... Tu le sauves seulement de ton devenir.
J'ai trahi de si nombreuses personnes, même de ceux que je pensais aimer.
Il n'en fera pas parti, je le protègerai. Comme je protègerai Aaron. Ils ne subiront pas mes choix... Ils vivront comme ils le veulent, je ne leur enlèverai pas ce libre arbitre... Comme ils ne m'enlèveront pas le mien. Mais de mon choix, ils n'ont pas à se décider de me suivre. De mon choix, s'ils étaient au courant, ils voudraient m'en sortir.
Pardonne moi, Julian.
Une larme coule le long de ma joue alors que le vent se lève, menaçant, accompagné de quelques gouttes d'eau... salées.

Sujet: Re: M'excuser n'est pas possible | LIBRE Lun 21 Mar 2016 - 19:25

Un bisou sur la joue, whoa.
Ça devait vraiment aller mal.
Je comprenait qu'elle ne veuille pas en parler. La plupart - ou plutôt, la majorité - du temps, je faisait exactement la même chose. Quand c'est déjà difficile pour nous, faire souffrir les autres est une pensée qui peut nous rendre fou. La seule chose qui nous permet de survive à cet élan de folie, c'est de tout prendre sur nous. Quand bien même, une autre sorte de folie s'abattra sur notre esprit fragile, menaçant de le changer, ou même de l'anéantir.
Ainsi donc, je la comprenais plus que quiquonte.
Mais ça me frustrait. Cela me révoltait tellement qu'au lieu de faire comme d'habitude ; subir en silence, écouter, compatir et répandre la joie de vivre ; je serrai les poings, oubliant mon dégoût pour les émotions néfastes.
La colère. Un sentiment si dérisoire, si risible, si simple. Je ne m'échauffais pas contre Alycia, bien au contraire.
Je maudissais sa situation. Ses regrets.

Lorsqu'elle se leva et se tourna en direction château, mon coeur se serra. J'avais l'impression que si elle faisait un pas de plus, cette distance qui se creusait entre nous allait être définitive. Et je ne voulais pas que ça se finisse comme ça. Mon affection pour elle me déchirait en deux ; l'accuser de ses actions et maintenir de la colère envers elle ou bien la pardonner et la laisser partir seule dans un monde certainement sombre ?
Un si grand dilemne. Que ferait Aaron à ma place ?
Il lui pardonnerait. Il l'aimerait malgré tout.
Et Tobias ?
..il lui collerait un coup de poing dans la figure. Pas bonne idée.
Et moi, que ferais-je ? Je n'en avais aucune idée.
Je ruminais ces deux choix, n'osant pas la regarder lorsque j'entendi seize douloureux mots portés par sa douce voix. Et soudain, le choix que je devais faire me paru évident.
Je m'avançais lentement vers elle, la regardant dans les yeux. Doucement, tendrement, je l'enlaçais et enfoui mon visage dans ses cheveux. Ils sentaient le printemps, l'odeur du renouvellement. Le lilas, également.
Alors, réconfortant, je lui
tapota la tête ;

- "Je ne pourrai peut-être jamais savoir ce que tu vis, mais sache que je serai toujours là lorsque tu en auras de besoin." lâchai-je.

Je la prit ensuite par les épaules en regardant son visage.

- "C'est à ça que servent les amis, non ?" achevais-je en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues, lui souriant.

Je ne pourrai plus être en colère contre elle. Je lui pardonnerai toujours. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de me sentir blessé tout au fond de moi.

21/11/2015

Alors qu'il me prend dans ses bras comme une douce poupée de chiffon malmenée. Comme de la pitié dans son échine. C'est horripilant.
Pire, insultant. Je reste stoïque, froide et sans sentiment.
Je ne veux pas qu'il s'apitoie sur mon sort, je ne veux pas qu'il m'aide. Je veux qu'il me laisse... Qu'il prenne ses distances. Qu'il comprenne.
Je suis dangereuse, et ce n'est pas fini. La démence n'est pas une maladie, c'est une tare. C'est un virus qui vous ronge de l'intérieur, auquel vous ne pouvez rien faire, si ce n'est plié genou.
Je me dégage de son étreinte avec une violence toute nouvelle. La rage s'accumule sur mes traits pourtant rigides.

« Je t'ai dit de me considérer MORTE. »

Je siffle les mots jusqu'à cracher le dernier. Je ne veux pas qu'il prenne part à mon combat, c'est trop dangereux. Il serait en danger... Je m'en voudrai toute ma vie s'il devait lui arriver quelque chose.
J'ai déjà du mal à m'imaginer emporter Aaron dans mon bordel, je n'y entrainerai pas plus de personnes chères à mon cœur.
Tobias prendra soin de lui.
Et il n'aura pas le choix.

« Maintenant, j'aimerais que tu me laisse tranquille, Ells. »

L'appeler par son nom et non son prénom me fend le cœur. Comme un au revoir informulé. Comme un dernier soupire envolé.
Je lui tourne définitivement le dos, et m'avance en marche rapide jusqu'au château, je me retourne une dernière fois, l'énième. La dernière : « Ne me suis pas. »
Je laisse ma cape flotter au gré du vent alors que mon pas se veut lourd et chargé d'émotion.
Si je ne le protège pas de moi, personne ne le fera.
Si aujourd'hui c'est la démence, demain ça peut être un ennemi... Il mérite de vivre dans la lumière et non dans l'ombre.
Je sais nos amis prendre soin de lui... Même ce foutu O'Connell.

Je me rue à la salle commune jusque dans ma chambre, j'évite les questions de Lilianor et je ferme le rideau de mon lit pour m'assoupir un instant. Étouffant un semblant de larme.
Je ne connaîtrai plus son parfum. Je n'entendrai plus sa voix dire mon nom sans amertume... Je le verrai peut être haïr, lui qui s'en croit incapable.