Douce errance sous le ciel bleu.

29/07/2007

6 Juillet 97 – Chemin de Traverse.

-Vous connaissez Independance Day ?Si ! ce film trop cool là qui est sorti l’année dernière, avec tout plein d’effet spéciaux et ou les aliens veulent détruire les humains avec leurs super-vaisseaux trop badass et leur super laser destructeur. Et bien, depuis que je suis arrivé à Londres, je me sens un peu comme les humains face aux aliens, sauf que les extra-terrestres qui veulent ma mort, c’est les moldus. Bientôt, je me promènerais dans la rue en prenant pour Will Smith ! Bon ça c’était la référence cinématographique du jour ! Passons à ce qui m’amène ici ! –

J’avais promis à ma mère d’être prudent, comme tous les jours depuis une semaine d’ailleurs. Une semaine… C’est long en fait quand on ne sait pas quoi faire de ses journées dans un pays ou l’on ne connait personne. En plus, ce n’est pas comme si les gens étaient accueillants. Ils foutent tous la chair de poule à tirer la tronche comme ils le font. Bon, je devais aussi me montrer patient et un peu moins démonstratif. Les Anglais étaient réputés pour leur côté « coincé » à côté de leurs cousins américain, beaucoup plus ouverts, et avec les évènements récents qui avaient secoués la Grande-Bretagne, il fallait bien les comprendre. D’ailleurs, ma mère m’avait suffisamment rabâché les oreilles avec ça « mets-toi un peu à leur place Leo » et « gnagnagni et gnagnagna ». Comme si c’était ma faute si les anglais avaient hérité du psychopathe sorcier le plus tordu du siècle ? Enfin en tout cas, je ne me mettais pas à leur place – faut dire que j’en avais pas vraiment l’occasion-, et même si je trouvais ça horrible pour eux, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que la plupart des élèves avaient choisi de se battre, et donc d’accepter le risque d’y laisser la vie. Tout les journaux sorciers avaient relaté l’information, même outre-Atlantique. Nos professeurs nous avaient suffisamment bassinés les oreilles avec ça – pas que j’étais vraiment attentif mais bon, j'avais pas fait le pitre comme d'habitude au moins –. La plupart des élèves avaient étés évacués, n’étaient resté que ceux qui avaient refusés de partir pour X raison qu’eux seuls connaissaient. C’était stupide. Et je pense que j’aurai aussi été stupide. Sauf que je l’ai pas vécu, et que je peux pas savoir comment j’aurai vraiment réagi à leur place, je ne peux que supposer.

Bref, ma première semaine à Londres fut pour le moins, ennuyante. J’avais passé le premier jour à défaire mes affaires et à prendre mes marques, mais surtout me remettre un peu du décalage horaire. Les six jours suivants, j’ai arpenté en long en large et en travers le chemin de Traverse. Je dois dire que… ça fout un peu les boules quand mêmes. J’aurai bien aimé me balader dans le Londres Moldu, mais ma mère ma fait promettre de pas y foutre les pieds pour le moment, et elle est douée pour obtenir ce qu’elle veut – Le chantage affectif vous connaissez ? Celui là même avec les larmes de crocodiles, et les « promets-le » théâtrale, si-si ! – .

Je flâne un moment dans les petites ruelles adjacentes, j’évite l’allée des embrumes. Je m’y suis paumé la première fois que je suis venu et… disons que j’ai un peu flippé lorsqu’une silhouette encapuchonnée ma pincée les fesses. J’ai détalé à toute vitesse en me tenant mon précieux postérieur, j’ai eu peur qu’elle me les abîme.
Je finis par revenir dans la rue principale et je regarde distraitement les vitrines sombres et ternes, autant que les visages que je croisais. C’était tellement déprimant. Mes mains fourrées dans les poches de mon bermuda kaki, j’avais l’avantage de surplomber la plupart des passants grâce à ma taille. Ma chemise blanche à manche courte avait les deux premiers boutons déboutonnés contrastant avec les vêtements austères des sorciers de la rue passante. – Sérieusement, ils nous refont le remake de la famille Adams ou quoi ? Mais bon, respectons leur deuil non ? – Avec cette chaleur, je décide de me diriger vers le glacier sorcier un peu plus loin dans l’avenue, tout en m’attardant quelques secondes sur la vitrine des accessoires de Quidditch…

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

Cela faisait à présent quinze jours que le monde sorcier avait totalement basculé. Tout ce que Hope avait connu depuis sa naissance ne semblait plus être qu'un tas de cendres. Les terribles évènements qui avaient eu lieu à Poudlard avaient tout modifié, et après tout, qu'importe que le bien ait triomphé ? Qu'importe qu'ils aient fini par vaincre les Ténèbres ? Pour y parvenir, ils avaient dû payer bien trop cher, certains de leur vie, et quant aux survivants, ils garderaient des blessures qui ne se refermeraient jamais. Le Seigneur des Ténèbres était mort, disait-on, et certains sorciers semblaient profondément convaincus que le futur serait bien plus doux ; ils espéraient pouvoir tout recommencer sur de bonnes bases. Mais comment cela pourrait-il être possible ? Tout avait changé, plus rien n'était pareil. Il y avait eut tellement de morts qu'il était même impossible de tous les compter, et quant aux blessés... ils étaient encore plus nombreux. Poudlard avait été mis à feu et à sang et personne ne pourrait jamais l'oublier.

Les services de Sainte Mangouste, cet hôpital sorcier caché au coeur de Londres, étaient pleins à craquer ; tous, sans exceptions. Le combat avait été d'une violence rare et les plaies, tant physiques que mentales, laissaient entrevoir toute l'horreur que les combattants avaient vécue. Les corps sans vie qui avaient été retrouvés dans les décombres avaient été progressivement déplacés, tandis que les blessés étaient arrivés par dizaines, et emplissaient à présent l'hôpital. Comme chaque jour, Hope était venue rendre visite aux personnes qui avait été blessées dans la bataille. Alors, elle faisait comme si tout allait bien, elle essayait de ne pas montrer qu'elle était complètement perdue... et puis elle tentait tant bien que mal de leur changer les idées, de leur remonter le moral. Certains avaient pu quitter Sainte Mangouste, à présent, mais d'autres blessés étaient encore là, et avaient encore besoin de soins. Alors, Hope avait pris une décision : elle voulait les aider, elle voulait se rendre utile. Elle se mettrait alors au service des blessés. Ainsi, elle avait demandé à être bénévole, afin d'assister les guérisseurs. Oh, elle ne faisait pas grand chose évidement, mais le peu qu'elle faisait lui permettait de ne penser à rien d'autre ; elle se rendait utile, peut-être pour la première fois de sa vie, et elle réalisa alors qu'elle aimait cela. Petit à petit, tandis qu'elle ne pensait à rien d'autre qu'au travail qu'on lui demandait de faire à Sainte Mangouste, elle voyait à présent comment orienter sa vie, du moins pour les semaines et les mois à venir. Et puis, quelque part, cela lui permettait de se rapprocher de sa mère. Sa pauvre mère. Elles n'avaient jamais été très proches, c'était un fait, mais sa disparition l'affectait à un point inimaginable. Et quant à son père...

Repensant à tout cela, Hope secoua vivement la tête alors que ses pas la menaient jusqu'au Chemin de Traverse. Elle ne voulait pas y penser, elle voulait oublier tout ça, tous ces évènements qui s'étaient produits, non seulement pour Poudlard, pour le monde sorcier, mais aussi pour elle et pour sa famille - mais quelle famille, à présent ? Elle n'avait plus que Rowan. Pour le moment, elle ne voulait penser à rien. Elle avait pleuré, tant pleuré. Elle était tellement triste et tellement affectée qu'elle ne savait plus quelle mort elle était entrain de pleurer, au moment où ses larmes se déversaient sur ses joues. Son père, sa mère, Alycia, Gabrielle, Yvain. Et à présent, elle faisait tout pour ne plus penser à rien : elle s'obligeait à oublier. Mais ce n'était évidemment pas la meilleure façon de faire. Bien au contraire, elle ne faisait que repousser une échéance et s'opposer à la fatalité. Comme si elle, du haut de ses quinze ans, pouvait avoir un quelconque pouvoir sur ça ! En vérité, elle était incapable de s'empêcher de pleurer, tout comme elle ne parvenait tout simplement pas à oublier ce qui s'était produit. Dans le fond, elle se contentait de porter un masque, pour paraître la plus forte possible, mais tout n'était que factice. Hope était fragile et ébranlée, et se montrer forte ne lui rendait peut-être pas service. Mais tenter d'oublier tout ce qu'il lui arrivait en se mettant au service des autres... oui, c'était peut-être encore la solution. Alors elle gardait toujours précieusement son uniforme de bénévole, vert pâle avec l'écusson de Sainte Mangouste dessus - il ressemblait plutôt à un tablier, en fait, puisqu'elle n'était que bénévole - avec elle, fièrement rangé dans son sac. Mais la tenue qu'elle portait elle, en revanche, était bien moins vive : sa robe était noire, avec quelques touches de blancs, cependant, bien qu'elle semblait de toute évidence cousue dans des matériaux luxueux. Elle était en deuil, après tout.

Elle flânait ainsi, dans les allées du Chemin de Traverse, sans trop savoir où elle allait, tandis que son Elfe de Maison la suivait de près - elle ne sortait jamais seule - mais se mêler ainsi à la foule lui permettait de se détacher de tout cela, et surtout de ne pas penser à ce qui allait se produire dans les semaines à venir. Thor, le petit Elfe de Maison, portait toujours son torchon blanc à carreaux rouge autours de cou, comme une petite cape. Il était venu la chercher devant les portes de Sainte Mangouste, pour plus de précautions, et comme elle voulait faire quelques achats, il l'avait accompagnée là. Mais pourtant, elle n'avait pas le coeur à faire les magasins. « Thor aller chercher rouleaux de parchemins et plumes pour Miss Westminbrook ». Il lui montrait alors le banc qui se trouvait non loin d'elle, pour qu'elle l'attende là. « Merci, petit Elfe », lui répondit-elle doucement, tandis qu'il disparaissait déjà dans la foule. Hope était bien loin d'être forte, et elle était bien jeune pour supporter tout cela. Alors, non loin de la boutique de Florian Fortarôme, elle décida de s'asseoir sur ce banc, ne serait-ce que quelques minutes, afin de se reprendre. Elle pouvait déjà sentir les larmes lui monter aux yeux, et qu'importe qu'elle soit triste, qu'importe qu'elle soit en deuil, elle ne voulait pas qu'on la voit pleurer : elle devait se montrer forte. Alors elle pencha la tête, ses longs cheveux noirs retombant devant son visage pâle. Une larme coula sur sa joue, d'ailleurs, mais elle la fit disparaître bien vite. Elle était tellement triste, mais elle essayait de faire de son mieux pour ne pas le montrer.

29/07/2007

J’avais fini par décoller mon nez dès vitrines pour reprendre ma marche jusqu’à la boutique de Florian Fortarôme. Je suis en Angleterre que depuis une semaine, mais je peux déjà dire que c’est ma boutique préférée. J’y suis allé tous les jours cette semaine, si bien que le gérant m’appelle déjà par mon prénom. Juste avant d’arriver au glacier, j’aperçois une jeune femme assise sur un banc. Je distingue à peine son visage caché derrière sa longue et soyeuse chevelure brune. Mais elle me paraît attristée et elle est toute seule là, sur ce banc. Je regarde autour, mais personne ne semble se diriger vers elle. Tout le monde passe sans faire attention à sa présence alors je m’avance doucement. J’ai bien remarqué sa robe noire. Est-elle en deuil ? Elle a beau avoir agrémenté sa dont le tissus me paraît luxueux – En tout cas ce n’est pas de la sous-marque à première vue ! – d’un peu de blanc, elle n’en est pas moins sombre pour autant. Je constate en arrivant devant elle et après quelques tentatives de regarder à travers ses cheveux, qu’elle semble particulièrement attristée. Je suis un peu sur les fesses du coup. Je réfléchis quelques instants avant de dire avec mon accent bien américain « Hey, ça va pas ? » l’interpellais-je en m’agenouillant devant elle pour capter son regard et voir enfin son visage. « Tu en fais une tête d’enterrement, » ajoutai-je sous le ton de la plaisanterie, oubliant qu’une guerre venait tout juste de se terminer. « Tu es toute seule ? » demandai-je un peu inquiet pour elle.

L’idée de l’invité à manger une glace me traversa l’esprit, mais pour le moment, je me retins, tentant déjà une première approche avec la jeune fille dont je ne distinguais toujours pas le visage caché par ses cheveux.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

Hope ne savait absolument pas depuis combien de temps elle était assise ici, sur ce banc, devant la boutique de Florian Fortarôme. Les enfants et même les adultes se pressaient dans cette boutique pour déguster les délicieux sundaes qui étaient proposés, et un petit garçon pleurait non loin de là parce que sa glace venait de tomber par terre. La jeune Westminbrook, quant à elle, attendait patiemment le retour de son petit Elfe, Thor. Il ne devrait plus être très long, à présent, ou du moins, c'était ce qu'elle espérait. Mais tandis qu'elle attendait là, tranquillement, une voix l'interpella, ce qui la fit presque sursauter. Elle se redressa un peu, afin d'être plus présentable, et elle s'empressa de passer sa main sur sa joue, pour effacer toutes traces de ses larmes. « Non, je vous remercie, je vais très bien », dit-elle avec précipitation, tout en restant douce et agréable. Elle parla d'une toute petite voix, presque timide, même, alors que ce jeune homme qu'elle ne connaissait absolument pas s'agenouillait face à elle.

En vérité, elle était tellement ailleurs qu'elle ne fit même pas attention à son accent, pourtant si différent de ce que l'on entendait en Grande-Bretagne. Mais si elle paraissait réservée, douce et polie, la phrase que le jeune homme venait de prononcer lui fit relever vivement la tête. « Que... Comment ? Qu'avez-vous dit ? ». La pauvre enfant manqua de peu de s'étrangler, alors qu'un sanglot lui bloquait la gorge. Etait-il sérieux ? N'avait-il donc pas connaissance de ce qui s'était passé quelques semaines plus tôt ? Confuse et choquée, elle le regardait avec ses grands yeux bleus, profondément blessée. « Je ne trouve absolument pas ça drôle ». Elle le réprimandait presque. Sa voix était ferme, voire même un peu trop sévère, en totale opposition avec son visage doux. Elle avait parlé d'une façon un peu trop sèche, complètement à l'opposée de ce qu'elle était d'habitude.

Oh, il ne pensait de tout évidence pas à mal, mais le fait est que ses paroles l'avaient secouée, si bien qu'elle pouvait presque déjà sentir les larmes lui monter aux yeux. « Ce ne sont absolument pas vos affaires », précisa-t-elle, alors qu'il lui demandait maintenant si elle était seule. En quoi cela le concernait ? « Excusez-moi... », lui dit-elle poliment, toutefois, pour lui demander de se pousser. Elle se leva alors d'un seul coup, sans plus faire attention à lui, et elle commença à faire quelques pas dans l'allée. Nerveusement, elle chercha son petit Thor, et espérait qu'il arriverait vite, surtout qu'elle sentait qu'elle risquait de se remettre à pleurer.

29/07/2007

Elle avait sursauté lorsque je m’étais adressé à elle. J’avais bien vu son geste rapide pour essuyer ses larmes. Elle pleurait donc ? Mais elle m’assura qu’elle allait bien en dégageant enfin ses cheveux. Je découvris alors un visage terriblement attirant. Mon cerveau avait même fait une pause de quelques secondes alors que je notais chaque trait délicat de sa peau pâle. Elle était d’une beauté époustouflante, même avec une telle tristesse dans son regard. Et cette façon qu’elle avait de me vouvoyer, je ne faisais quand même pas si vieux ? On devait avoir le même âge non ? Je ne m’attardais pas plus sur ça, que déjà, elle s’offusqua pour quelque chose que j’avais dit. Je la regardai bêtement, ne comprenant pas ce que j’avais pu dire de déplacer pour la mettre dans cet état. « Mais qu’est-ce que j’ai dis ? » demandais-je penaud.

Le ton de reproche et son regard terriblement blessé me mit non seulement mal à l’aise, mais m’intrigua aussi. La jeune femme se leva et tout en me demandant de me pousser d’une façon très polie, commença à s’éloigner. Je mis quelques secondes à réagir et à m’élancer vers elle. Je voulais comprendre ce que j’avais fais de mal. Je voulais comprendre pourquoi elle avait réagi comme ça et par-dessus tout… je voulais bien avoir son petit nom pour la revoir. « Hey attends ! » m’exclamai-je en attrapant son bras avec une certaine douceur pour la retenir et « Je ne comprends pas ce que j’ai dis de mal, je t’assure » dis-je avec mon accent, « et quoique ce soit, j’en suis vraiment désolé » ajoutai-je sans m’apercevoir que je tenais toujours son bras. « Laisse-moi t’offrir une glace pour me faire pardonner ? Ça me gêne vraiment de t’avoir peiné. » finis-je par dire un peu dépité, me passant la main libre dans mes cheveux un peu décoiffés.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

Il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Pourtant, n'importe quel sorcier de Grande-Bretagne - voire même du monde entier ! - était au courant de la tragédie qui s'était déroulée il y avait de cela tout juste deux semaines. Les blessures étaient encore fraiches. Il semblait sincère, mais lorsqu'il lui posa la question cependant, lorsqu'il lui demanda ce qu'il avait fait de mal, elle préféra ne rien lui répondre. Elle se leva alors et s'éloigna de lui, tout en essayant de ne pas se mettre à pleurer. Fallait-il vraiment que l'on vienne lui rappeler le cauchemar que tous avaient vécu ? Tout ce qu'elle voulait, c'était oublier, et pas qu'on lui rappelle encore et encore toutes ces choses affreuses.

Hope se leva très vite, bien décidée à s'en aller. Elle n'avait pas envie de rire et encore moins d'expliquer les raisons de sa tristesse. Alors, elle espérait qu'en partant il abandonne et qu'il la laisse tranquille, mais elle se trompait. En effet, quelques instants à peine après qu'elle se soit levée, il la rattrapait et - pire encore ! - il la retenait par le bras. Elle se tourna alors, surprise et même choquée, mais il ne lui laissa pas le temps de prendre la parole. « Je ne remets pas en doute votre sincérité, mais vous n'êtes pas sans savoir le drame qui s'est déroulé il y a tout juste quelques jours ». Rien que d'en parler, c'était quelque chose de bien trop difficile pour elle. Elle regarda tour à tour son bras et le visage de ce garçon, et quand bien même la retenait-il avec douceur, ce n'était absolument pas une façon correcte d'agir. Alors, elle se dégagea vivement. « J'ai perdu des personnes qui m'étaient très précieuses », finit-elle par dire, en espérant qu'il la laisserait alors tranquille.

Et, à présent, il voulait se racheter. Bien sûr, il semblait être très gentil, mais Hope ne le connaissait absolument pas, et de ce fait, il était hors de question, pour elle, d'accepter quoi que ce soit de sa part. « Je vous prie de m'excuser, mais je ne suis pas le genre de fille qui accepte de se faire offrir quelque chose de la part d'un inconnu ». Elle avait parlé gentiment, mais toutefois de façon catégorique. Hope ne cherchait pas à être méchante avec lui, bien au contraire. Après tout, il n'y était pour rien si elle était à présent orpheline ou si elle avait perdu des amis extrêmement proches. Mais elle ne pouvait pas accepter.

29/07/2007

J’étais spontané. Je réagissais le plus souvent sans réfléchir ou sans penser aux conséquences de mes paroles ou de mes actes. Aujourd’hui encore, j’en faisais les frais. Je l’avais retenue par le bras pour ne pas qu’elle n’aille plus loin. Mon geste pourtant innocent et sans arrière-pensée semblait l’avoir choqué. Je n’eus pas le temps de lui demander pourquoi qu’elle me parla du drame. Je fronçais les sourcils d’abord sans comprendre avant de réaliser. Elle parlait de l’attaque de Poudlard ! Pour le coup, j’étais vraiment mal d’avoir oublié, surtout que chaque chose autour de nous, rappeler la bataille : Les vitrines tintés de noirs, les gens en deuil, les unes des journaux. Tout. «Oh ? Tu parles de l’attaque qu’il y a eu à … Pou-dulard ? Pordlard ? Je te demande pardon pour ma maladresse, je… Je ne sais pas quoi dire, je n’ai aucune excuse… » Soufflai-je avec mon accent, vraiment mal pour elle.

C’est à ce moment là que je m’aperçu que je tenais son bras. Enfin plus exactement quand elle se dégagea brusquement de mon emprise. Je la regardai alors qu’elle m’annonça avoir perdu des personnes qui lui étaient chères. Je ne su quoi dire, alors je restais silencieux - Et comme ma grand-mère me répète souvent, au lieu de dire des âneries, tais-toi, j’applique à la lettre son conseil, pour une fois -, enfin presque, je réussi à dire « Je suis navré », en toute sincérité. Je ne pouvais pas imaginé ce qu’elle pouvait traverser et rien qu’à l’idée de perdre Théa ou Kyle c’était juste… impensable.

Je vois mon invitation pour me faire pardonner se faire remarquablement bien renvoyer, mais ça ne me démotive pas pour autant, au contraire, je suis quelqu’un de relativement persévérant. Je me contente de lui sourire, et je lui dis un peu plus enthousiasme, « Loin de moi cette idée ! Et je comprends parfaitement ton point de vue ! Je m’appelle Leo Buchanan, j’viens d’emménager en Angleterre, je suis américain. Tu vois, maintenant je suis plus un inconnu ! On va se manger une glace ? Ah moins que tu attendes quelqu’un ? Au fait tu t’appelles comment ?» demandais-je aussitôt, « parce que figures-toi que moins non plus je n’ai pas le droit d’être avec des inconnus ! » dis-je en lui faisant un clin d’oeil, espérant la faire sourire.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

A présent qu'elle lui avait expliqué pour quelle raison elle avait voulu fuir lorsqu'il lui avait dit qu'elle tête bien triste, il semblait tout peiné et désolé. Evidemment il n'y était pour rien, il ne pouvait pas savoir... Mais elle n'avait vraiment pas besoin qu'on lui rappelle tout ça. « Oui, je fais référence à l'attaque de Poudlard du 25 juin dernier ». Et, tout ce qu'elle voulait, c'était de ne plus y penser, plus jamais. Pourtant, elle savait parfaitement qu'il le faudrait bien, et que les jours à venir seraient tout aussi douloureux. Alors, lorsqu'elle lui dit qu'elle avait perdu des proches, il répondit qu'il était navré. Hope, quant à elle, se contenta de sourire bien tristement.

Il commença alors à lui parler de lui, à expliquer qui il était et d'où il venait. Ainsi, il était américain. « Oh... oui... cela explique l'accent, bien sûr ». Elle avait bien évidemment entendu son accent mais elle n'y avait pas vraiment fait attention jusque là. Mais quand il lui demanda comment elle s'appelait, elle hésita un peu. « Hope. Juste, Hope », dit-elle avec un beau sourire toutefois. S'il y avait bien une chose qui caractérisait Hope, c'était le fait qu'elle n'avait absolument pas honte de qui elle était. Bien sûr, elle avait été perturbée par l'emprisonnement de son père, et elle avait remis en question les choix de ce dernier... De plus, elle commençait à se sentir honteuse de ce que les Sang Purs et général représentaient, mais jamais elle n'aurait pu avoir honte de sa famille. Seulement, elle savait que son nom avait plus d'une fois été porté dans La Gazette du Sorcier, et elle avait parfaitement conscience que ce ne serait pas terminé. Alors, comme il venait tout juste d'arriver en Angleterre, elle préférait ne pas trop lui en dire.

« Vous... », commença-t-elle, mais elle se reprit toutefois bien vite. Après tout, c'était inutile de continuer à le vouvoyer. Ils devaient avoir le même âge, à peu de choses près. « Tu n'as pas le droit d'être avec des inconnus ? Je n'y crois pas une seule seconde ». Au moins, là il réussit à lui décrocher un sourire, ce qui ne semblait toutefois pas gagné. Et puis, finalement, elle décida de reconsidérer sa demande. Elle regarda une nouvelle fois si Thor n'arrivait pas, mais il y avait beaucoup de monde, ce jour-là, sur le Chemin de Traverse, et il allait sans doute mettre du temps avant de revenir. « Je suppose que je dois bien avoir quelques minutes devant moi », dit-elle tout doucement. Et puis elle était à peu près certaine qu'il essayerait quand même de rester avec elle. « Mais pas longtemps », précisa-t-elle toutefois, avec un sourire.

29/07/2007

J’avais fini par comprendre, et je m’en étais même voulu d’avoir été aussi stupide. Ce n’était pas comme si ma mère m’avait mise en garde n’est-ce pas ? Je la regardai, avec attention et douceur. Elle devait avoir mon âge. Elle était grande pour une fille, très grande – Enfin avant qu’elle arrive à ma taille, y a du chemin à faire hein ! – et elle paressait tellement fragile. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si elle avait participé à la bataille, mais je fis preuve d’un peu d’intelligence en m’abstenant de la questionner, songeant au fait qu’elle n’avait pas besoin de ça. Elle devait probablement être suffisamment triste et je me dis qu’elle avait peut-être besoin de se changer les idées. C’est d’ailleurs pour cette raison que je ne posais aucune question à ce sujet.

Lorsqu’elle mentionna mon accent, je pris un air offusqué que je ne gardais pas bien longtemps, « Hey, j’ai pas d’accent. C’est toi qui en a un ! » Répliquai-je amusé pour tenter de la détendre et la mettre en confiance. Ce ne fut qu’une demi-réussite puisqu’elle me concéda son prénom. Un prénom d’ailleurs fort jolie, mais pas autant qu’elle. « Je suppose qu’il y a une raison pour que tu t’appelles comme ça » dis-je avec douceur en songeant à la signification de son prénom.

Et puis elle sourit. Et là… Je la regardais limite émerveillé de voir ses traits s’adoucir et voir l’éclat d’un sourire sur son visage si… – Bon ok, je la trouve à magnifique et alors ? – angélique. Ma tentative d’humour avait porté ses fruits et elle était réceptive, j’en étais ravi. Enfin humour ? Ne dit-on pas que l’humour se base avant tout sur quelque chose de véridique ? « Bon d’accord c’est pas vrai ! » dis-je en riant avant d’amorcer une petite grimace, « Euh... par contre, ce serait bien que ma mère n’en sache rien si jamais on est amené à la croiser… Genre on se connait d’Ilvermorny et tout… Elle m’en ferait une crise sinon! Enfin, je pense pas qu'on la croisera, mais sait-on jamais si elle me flique... » Avouais-je mi-amusé, mi-sérieux.

Et elle finit par accepter mon invitation. Je me retins de lever les bras en l’air victorieux et je me contentais d’un sourire amical, « Et bien juste Hope, allons chez Florian Fortarôme, je suppose que tu sais qu’elles y sont délicieuse ? De toute façon, c’est le seul glacier que je connaisse ici, j’ai pas eu l’occasion de découvrir d’autres endroits depuis mon arrivée, » dis-je en m’effaçant pour la laisser passer, tel l’homme galant que j’étais – Non non, je ne m’envoi pas des fleurs ! – Nous prîmes la direction du glacier, et j’ajoutais « le temps de manger une glace, promis ! Et… Tu attends quelqu’un ? Parce que bon, on n’est pas à cinq minutes près, on peut l’attendre si tu veux ! » Proposai-je avec douceur après avoir remarqué son regard vers l’arrière.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

Finalement, Hope avait accepté la proposition de Leo et elle n'en revenait d'ailleurs pas elle-même. Que lui avait-il pris, de dire oui à ce garçon ? Peut-être que, dans le fond, elle espérait se changer un peu les idées. Il était agréable et gentil, et il était certainement le premier avec qui elle avait échangé quelques mots depuis l'attaque de Poudlard à ne pas être au courant ou du moins à ne pas y faire référence, et en un sens, c'était un peu comme une bouffée d'air frais. Elle consenti finalement à lui donner son prénom, et elle réalisa, espérant qu'il ne lui en demanderait pas plus, et elle réalisa que ça lui convenait. « Sans doute. J'imagine qu'il doit bien y en avoir une. J'espère que je porte bien mon prénom ». En vérité, Hope était souvent pessimiste, elle voyait parfois le verre à moitié vide et Blaise Zabini le lui avait d'ailleurs dit un jour, en souriant. Mais elle comptait bien tout faire, à présent, pour y remédier. Elle pleurait encore les morts qui l'avait affectée, mais elle voulait se reprendre ; elle serait plus forte, bientôt.

Hope haussa un sourcil. « Pourquoi devrait-on voir ta mère ? », demanda-t-elle le plus sérieusement du monde. Elle le regarda alors sans comprendre, un peu perdue. Quelle drôle d'idée. Hope ne savait d'ailleurs pas vraiment s'il était sérieux ou non... et elle attendit quelques secondes pour essayer de comprendre. Les anglais n'avaient de toute évidence pas le même humour que les autres, et Hope peut-être même encore moins. Elle était d'ailleurs d'un naturel très sérieux et très posé, et tout ce qui était plaisanterie ou autre... ce n'était pas tout à fait son truc. Alors, s'il riait, la jeune fille ne l'avait pas tout à fait compris. Dans le doute, elle n'ajouta rien.

Qu'il faisait chaud, ce jour-là ! Finalement, la glace que proposait Leo tombait à pic. Timidement, elle hocha la tête lorsqu'il lui proposa d'aller chez Florian Fortarôme. D'ailleurs, le glacier était tout juste à deux pas de l'endroit où ils se trouvaient. Elle ne répondit rien, toutefois, peut-être un peu gênée d'avoir finalement accepté de le suivre. Il la laissa d'ailleurs passer devant lui et elle lui sourit en retour, pour le remercier. Pourtant, alors qu'elle passait la porte du glacier, elle ne pouvait s'empêcher de regarder derrière elle, pour voir si Thor allait revenir. Leo s'en aperçut et il lui demanda alors si elle attendait quelqu'un. «Oui en fait, j'attends mon petit elfe. Il ne devrait pas tarder à revenir... Je m'en voudrais de le faire attendre, il est si gentil ! », lui dit-elle tout doucement.

29/07/2007

Elle paraissait si peu sur d’elle que ça en était déconcertant. Malgré mes tentatives pour détendre l’atmosphère et la faire sourire, elle restait intimidée si ce n’était pas stoïque. Je gardai néanmoins mon sourire amical, et je replongeais mes mains dans les poches de mon bermuda kaki, l’air décontracté. « Y a pas de raison, et puis je pense que tu le portes bien, c’est un très beau prénom…» dis-je détendu, je failli rajouter qu’il n’était pas aussi beau qu’elle, mais je m’arrêtais là, pas sur que cela lui plaise en fait. Les anglais n’appréciaient peut-être pas le style de drague à l’américaine, et de toute façon, elle n’était pas dans les meilleures dispositions pour se faire draguer.

Un éclat de rire franc et joyeux s’échappa lorsqu’elle me demanda pourquoi nous risquions de voir ma mère. « C’est une blague ! Enfin j’espère… Disons que ma mère est du genre… mère-poule ! Tu vois ce que sais quoi? » Avouai-je pas gêné le moins du monde, « ça m’étonnerait même pas qu’elle me fasse suivre ! » Ajoutai-je sur le ton de la plaisanterie. J’espérais qu’elle ne prendrait pas mal mes paroles, même si dans le fond, je ne voyais pas trop ce qui était négatif. Ma mère était effectivement une mère-poule, bien que j’avais quand même pas mal de liberté ! – J’suis pas le petit fils-fils à sa môman pour rien ! –

Elle finit par me dire qu’elle attendait effectivement quelqu’un. Son elfe ? J’en restais complètement surpris. Je connaissais l’existence des elfes de maisons, mais aux Etats-Unis, les foyers n’en possédaient pas. Enfin du moins c’était extrêmement rare, et en général, ils n’étaient pas très bien vus dans la société, puisqu’il était souvent considéré comme des fainéants. En revanche, les écoles sorcières pour jeunes enfants et Ilvemorny en possédaient, tout comme les hôpitaux et les services publics sorciers. « Ton elfe ? » m’enquis-je pas sur d’avoir bien compris. « Euh, bah attendons le, il viendra manger une glace avec nous » lui proposai-je tout naturellement en retrouvant mon sourire amical. Après tout, si la compagnie de son elfe pouvait la mettre plus à l'aise, ça nous permettrait d'avoir une conversation plus ouverte, car je n'avais toujours aucune information sur elle.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

C'est très gentil, merci », lui répondit-elle, alors qu'il la complimentait sur son prénom. Suite à quoi, il essaya de faire une plaisanterie, mais cela ne fonctionnait pas vraiment. Evidemment, Hope n'avait pas beaucoup d'humour. Elle était une jeune fille intelligente et futée, mais elle devait bien reconnaître qu'elle ne connaissait pas grand chose à l'humour. Ce n'était absolument pas dans sa nature d'être amusante, drôle ou quoi que ce soit d'autre. Toutefois, elle était très douce ( la plupart du temps du moins ), gentille et bienveillante. « Oh... oui, évidemment, je suis navrée ». Elle ajouta à ses quelques mots un sourire désolé. Et puis de toutes façons, si elle n'était pas très amusante, elle avait des excuses : à Poudlard ou ailleurs, personne ne se serait jamais permis de se moquer d'elle. Quoi que Mara ne se serait peut-être pas gênée pour le faire. A son sujet, Hope avait d'ailleurs appris qu'elle avait participé à la bataille et elle hésitait à lui rendre visite.

« Espérons que ce ne soit pas le cas, alors », ajouta-t-elle lorsqu'il parla de sa mère. Et, en fait, ça commençait à l'inquiéter tout de même un peu. C'était très étrange... Sa mère serait réellement capable de le faire suivre ? Ce serait vraiment bizarre. Et perturbant. Pour une fille, ce serait normal, mais... c'était un grand garçon, non ? Aussi, Hope préféra ne pas y penser ; après tout, cela n'était pas ses affaires.

Et tandis qu'ils arrivaient devant la boutique de Florian Fortarôme, Hope lui parla de son petit elfe. « Oui, mon Elfe de Maison », précisa-t-elle. « Nous allions faire quelques achats dans une boutique un peu plus loin et il s'est proposé d'y aller à ma place comme j'étais un peu... ». Elle chercha les bons mots « ... fatiguée, dirons-nous ». Et en un sens, c'était vrai, elle était vraiment fatiguée. Même si elle était surtout triste. « C'est donc pour cette raison que je me trouvais sur ce banc ». Elle regarda une nouvelle fois, pour voir s'il arrivait, alors que Leo proposait de l'attendre. « Oui, attendons-le, pourquoi pas. Il ne devrait plus tarder, à présent. En revanche, je ne sais pas s'il aime les glaces... ».

29/07/2007

Je ne pouvais m’empêcher de sourire. J’avais compris que mon humour ne semblait pas l’atteindre, du moins pas comme je le voulais. Etait-ce une différence de nos deux cultures ? L’humour pouvait être perçu autrement d’un pays à l’autre après tout. Et puis, Hope avait peut-être tout simplement la tête ailleurs, trop traumatisé par la guerre qui avait secoué son pays jusqu’à cette fameuse bataille.

Je l’écoutais me parler de son elfe de maison, toujours un peu surpris. Peut-être que si j’avais été un peu plus attentif en cours de civilisation anglaise, je me serai rappelé que dans l’aristocratie sorcière, avoir des elfes étaient coutumes, mais comme j’étais loin d’être le plus assidu dans cette matière, ça m’était complètement sorti de l’esprit. « C’est sympa à lui de faire tes courses, » dis-je avec mon accent enjoué – oui j’suis un ignorant et alors ? - . J’en avais même oublié qu’ils existaient à la base, pour servir les sorciers, du moins c’était ainsi en Europe.

Nous nous arrêtions alors devant l’enseigne du magasin, attendant l’elfe de la jeune fille. Je pris un air choqué lorsqu’elle me dit qu’elle ignorait s’il allait aimer les glaces. « Mais bien sur qu’il doit aimer les glaces ! Tout le monde aime les glaces ! Les glaces, c’est la vie ! » Plaidoyai-je théatralement. « Bah quoi ? J’aime les glaces ! » dis-je en me calmant et en faisant des yeux de cocker avant d’éclater de rire. « Tu as l’air un peu fatigué, oui » constatai-je effectivement, « ça doit être à cause de la chaleur ! elle assomme complètement ! D’ailleurs, c’est dommage d’être si loin de l’océan, faire des petits plongeons serait pas de refus !» ajoutai-je vivement dans un éclat de rire. Je ne voulais pas lui rappeler par mes paroles, la période de deuil qu’elle traversait et je m’obligeais à dévier la conversation en attendant l’arrivée de son elfe.

L'après midi du 6 juillet 1997, près de la boutique de Florian Fortarôme

Alors que Hope expliquait à Leo que son petit elfe était parti faire quelques courses pour elle, elle sourit quand il lui dit que c'était gentil de sa part. « Oui, il est adorable ». En fait, " adorable " n'était pas tout à fait le terme à employer, concernant Thor. Le petit elfe était bougon, ronchon, grognon... mais avec Hope, il était un véritable amour. Peut-être était-ce parce que c'était elle, sa maîtresse ? Quoi qu'il en soit, Hope l'adorait véritablement, et il le lui rendait bient. « Mais tu sais... c'est son rôle, aussi. Il est mon elfe de maison depuis... très longtemps ! Et il en est très fier. Il me suit presque partout ». En effet, il faisait toujours de son mieux pour que tout se passe bien pour Hope, allant même parfois par anticiper les désirs de la jeune fille.

Il avait l'air tellement enthousiaste en parlant de glace ! C'était amusant. « Oui, c'est un dessert parfait par des températures aussi élevées », précisa-t-elle. Hope aimait ça et en mangeait quelques fois, tout comme elle le faisait avec des gâteaux... mais elle n'était pas gourmande, alors elle n'en mangeait que très, très rarement. Cela expliquait sans doute en partie pourquoi elle était si mince. L'autre raison était sans doute le fait qu'elle faisait beaucoup de sport : elle s'entraînait plusieurs fois par semaine au Quidditch, que ce soit avec son équipe, à Serpentard, ou avec Cataleya... voire lorsque Clemens lui donnait quelques conseils. « En vérité, cela ne me dérange pas vraiment... nager, je n'aime pas trop ça. Je préfère jouer au Quidditch, en fait ». Et puis elle devait bien reconnaître qu'elle n'avait jamais vraiment été habituée à aller à la plage. L'été, souvent, elle restait à Raven Heaven, ou bien elle allait avec Rowan chez leur mère. Et même s'ils voyageaient dans toute l'Europe, elle ne se baignait pas toujours. Elle ne pu s'empêcher d'être un peu triste, en réalisant que cela ne lui arriverait plus jamais, mais essaya toutefois de ne pas le montrer. « Et toi ? Fais-tu du sport ? ».

29/07/2007

Elle semblait enfin s’ouvrir et me parlait un peu d’elle. Il n’avait pas fallut de grand-chose, et j’en étais ravi. J’espérais juste qu’elle continuerait dans cette optique. C’était bien plus agréable, et même si j’étais de nature bavarde, je ne me voyais pas meubler la conversation tout seul. Parler de son elfe semblait lui délier un peu la langue, je posais donc une autre question qui m’intriguait un peu, « Comment ça se fait que tu as un elfe ? » demandai-je curieux, « je veux dire, aux Etats-Unis, les elfes de maison travaillent dans les institutions publiques, mais il n’y en a que très peu dans les foyers. En fait, je ne connais personne qui a un elfe à sa disposition… C’est courant en Angleterre ? » Demandai-je sur un ton amical. Je n’avais pas souhaité lui parler de la réputation des foyers qui en possédaient un aux Etats-Unis, ne souhaitant pas la mettre mal à l’aise, peut-être lui en parlerai-je si le sujet s’y prête.

Mon entrain pour les glaces ne semblait pas l’avoir perturbé, loin de là. Elle me répondit d’une voix calme, posé…. Presque avec une retenue volontaire. Comme si, l’idée de parler avec passion était proscrit chez elle – Bon d’accord, j’exagère p’tre un chouilla mais faut le reconnaître qu’elle n’a pas l’air d’une jeune femme normale… on se croirait dans un truc super formel ! –

Heureusement pour moi, elle commence à me parler de natation, puis le sujet fini sur le sport, et là, c’est bien, parce qu’elle fait la conversation, mais en plus c’est un sujet qui me plait ! Et parler de sport avec les filles, c’est tellement rare que je saute sur l’occasion. « Oh qui te parle de nager ? Je visais plus la trempette ! Tu sais, barboter tranquillou histoire de se rafraîchir un peu » dis-je sans me départir de ma jovialité. « Le quidditch ? Tu fais du quidditch ? Tu es a quel poste? » M’enquis-je aussitôt curieux. Ce n’était pas toujours simple de pouvoir se faufiler à travers les joueurs de l’équipe adverse quand on faisait une à deux têtes de plus qu’eux d’où le fait que je n’en avais pas fait beaucoup, et j’avais toujours préféré les sports moldus, que je trouvais plus physique. « Oui, je ne sais pas si tu connais le Football Américain ? Sinon y a aussi le basket-ball, la randonnée, et bien sur la course de balai. Je ne suis pas très doué au Quidditch, mais j’adore regarder les matchs ! » dis-je en souriant tout en regardant autour de nous si on pouvait apercevoir l’elfe. D’ailleurs, il me vint à l’esprit, qu’il ne nous verrait peut-être pas. « Humm peut-être devrions-nous aller l’attendre au banc ? Il ne nous verra peut-être pas avec sa petite taille et la foule qu’il y a. » suggérai-je alors.