Quand un élève à besoin d'aide - Flashback 1992 = [pv Meolian]

Du haut de ses 11 ans, Meolian était fière et ambitieuse de rentrer à Poudlard ; enfin, elle allait rencontrer des étudiants de son âge qui ne procéderaient à aucune brimade, chose qu’elle subissait quotidiennement au sein des écoles moldus ; brimade, moquerie de ses maladresses. Elle n’y pouvait rien de nature enjouée et volontaire, par manque d’attention elle faisait des bêtises. Mais cette maladresse commençait à la peser, tout comme les réflexions diverses ce qui ne l’aidait en rien et conduisait bien souvent à de nouvelles faiblesses. C’était au final un véritable cercle vicieux.

A peine arrivée à Poudlard, les ennuis qu’elle pensait avoir laissé derrière elle resurgissaient ; précipitation, excitation ? elle ne savait pas trop ; des maladresses habituelles allant du verre renversé, de paroles blessantes sans vouloir forcément l’être et des étourderies en cours ; elle sentait de nouveau les regards braqués sur elle. Elle tenait bon devant les professeurs pour faire bonne figure mais elle craquait au dortoir seule.

La préfette l’aidait, mais elle ne voulait pas de pitié, son meilleur ami la soutenait mais elle avait peur aussi que ce ne soit que par pitié. Et si elle n’était pas à sa place à Poudlard ? Et si finalement elle était comme tous ses sang mêlés incapable de mettre à profit ses dons ?

Au milieu du cours des forces du mal, elle écoutait d’une oreille distraite le Professeur LUPIN, mais elle avait la gorge serrée ; encore une fois avant de rentrer, elle avait fait tomber son sac, des regards rieurs et des messes basses avaient eu lieu ; juste avant elle avait renversé en cours de potion les ingrédients nécessaires au travail demandé. Trop c’était trop elle réfléchissait à quitter Poudlard d’ores et déjà le soir même…

Ainsi à la fin du cours, les jambes lourdes, le cœur serré elle se leva ; c’est à ce moment-là que le Professeur LUPIN vint lui demander ce qu’il se passait ; elle ne put lui répondre et fondit en larmes. Et quand il la convoqua dans son bureau, ses larmes redoublèrent. Elle répondit néanmoins, qu’elle viendrait.

Une fois dans son dortoir elle commença à ranger ses affaires, rapatrier les affaires de Misty également. Elle était seule, personne ne la voyait faire. Puis quand vint l’heure du rendez-vous avec le Professeur Lupin, elle se rendit à son bureau. Sa décision était prise, la gorge était nouée. Elle se dirigea vers le premier étage et toqua à la porte du Professeur. Quand elle entendit « entrez », elle ouvrit la porte  qu’elle referma en douceur derrière elle. Les larmes n’étaient pas loin. Elle resta debout et dit, des trémolos dans la voix « vous vouliez me voir Monsieur Lupin, probablement à propos de ce qu'il s'est passé tout  l’heure ? je… » elle se remit à pleurer « je ne pense pas avoir ma place à Poudlard, je suis trop maladroite, je n’y arriverai jamais » en reniflant elle dit « j’ai préparé mon sac, ma décision est prise » la voix n’était pas ferme comme elle l’aurait voulu car au fond d’elle-même elle ne savait même pas si c’était réellement la bonne décision.

Meolian sur l'invitation de Remus, s'installa sur une chaise face à lui. Elle l'écouta, malgré ses sanglots, elle l'écoutait ; sa voix calme faisait son chemin dans sa tête, lentement les larmes se tarirent. A travers ses paroles, elle réussissait à percevoir non pas de la pitié mais plutôt un réel intérêt. Il n'était pas comme les autres, il semblait réellement vouloir l'aider. Mais par où allait elle commencer ? Son enfance parmi les moldus avec les railleries quotidiennes, une surprotection de ses parents qui ainsi n'aidait en rien dans sa prise de confiance ? Elle se sentait nulle, incapable de rien faire ; à Poudlard, elle se retrouvait seule face à elle même. Depuis 11 ans ses parents réparaient toutes ses erreurs. En plus son frère était parti l'avait laissée seule depuis un an maintenant, elle se demandait si elle n'était pas la cause de son départ. Tant de questions sans réponses et tellement de culpabilité au fond d'elle même.

Les larmes s'étaient arrêtées, elle regarda Remus, ses yeux étaient douloureux à force d'avoir pleurer. Il attendait une réponse mais que devait elle lui dire ou ne pas lui dire ? Puis elle commença, après tout peut être était ce le moment de commencer à se confier ?

Des bribes de paroles commençaient à sortir de sa bouche « maladresse », « ma vie est tellement bâtie sur des maladresses, j'ai été surprotégée, mon frère est parti, je suis seule ». A voir le regard de Remus, elle comprit qu'elle devait formuler de vraies phrases « je sais que j'ai reçu comme tout le monde ce courrier pour m'affecter ici mais je me sens seule depuis la rentrée, je n'ai jamais été seule, toujours quelqu'un pour me protéger et réparer mes bêtises et là je suis seule, et plus je me sens seule, plus je fais des bêtises, je dis des inepties, je fais tomber mes livres, tout est devenu dur pour moi ; j'ai l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine, je suis perdue  "

Elle ne savait pas si Remus comprenait son malaise, elle ne savait pas comment formuler autrement ; ses mains tremblaient, les larmes avaient cessé de couler probablement en raison du fait qu'elle n'en avait plus à faire tomber mais son anéantissement était tel que les épaules étaient basses, son dos courbé et sa tête baissée.

Lorsque Monsieur Remus déposa devant elle la tablette de chocolat, elle le remercia d'un hochement de tête et en prit un morceau. Le chocolat fondait dans sa bouche et lui procurait un bien tel qu'elle se détendit. Elle ferma les yeux et se rappela cette friandise délivrée par sa maman, quand elle rentrait d'une journée compliquée où elle avait été empreinte à ces moqueries perpétuelles.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux elle vit le visage crispé de Monsieur Lupin, il semblait lutter lui aussi, ses traits semblaient résister à une envie irrépressible de se laisser aller. Ainsi, lui aussi était sensible. Elle ne savait pas s'il était touché par sa situation où si lui même était atteint dans sa chair. Mais elle chassa rapidement ses idées de son petit cerveau de gamine.

Ses paroles se voulaient rassurantes, mais comment pouvait-elle aller voir les autres ? Sa préfette l'avait prise sous son aile, mais elle n'avait pas que ça à faire, son ami Jasper chez les Gryffondor était un allié fidèle mais qu'elle ne pouvait pas sans arrêt ennuyer. C'était le commun de son existence, ne pas oser, ne pas aller. Quant à aller auprès des Professeurs c'était de l'inimaginable. Elle devait vraiment prendre sur elle, rendre fier ses parents, espérer le retour de son frère un jour.

Elle baissa à nouveau les yeux et dit « vous savez je suis tellement réservée, je n'ose jamais aller vers les autres, peur de les déranger » , elle leva de nouveau les paupières vers Monsieur Lupin et poursuivit « mais si vous me dites que je peux y aller sans crainte je peux essayer, j'ai envie de réussir, mais j'ai tellement peur de ne pas y parvenir, tout est nouveau pour moi ici, ; j'ai envie de tout faire en même temps car je ne sais jamais par quel bout commencer; je sais que tout le monde est là pour m'aider, mais comment faire avec son propre caractère ? Je suis de nature impulsive, brutale dans mes gestes, dans mes paroles mais avec une volonté d'aider ; je n'arrive pas à savoir par où commencer ».

Elle se leva, fit les 100 pas dans la pièce « vous savez j'ai tellement envie de rendre fiers mes parents, on a perdu mon frère il y a un an,tout comme moi il a un caractère impulsif qui a provoqué de maintes fois des crises de colère entre papa et lui ; il est parti, ils n'ont plus que moi maintenant et je n'ai pas envie de les décevoir. C'est peut être ça mon souci, moi je crois encore à son retour, il va revenir, mais eux ils ont perdu tout espoir... »