Si le matin est froid, le coeur l'est bien plus...feat.Kyle Igazi et Aldabella Prendergast

Dernière édition par Marie Winnesser le Ven 4 Mar 2016 - 2:13, édité 1 fois

La grisaille du temps restait constante ces derniers temps. La même qui se présentait dans les émotions et sentiments de Marie. Âme en peine déambulant d’un cours à l’autre sans but précis. Robot obtempérant chaque ordre que l’on pourrait lui offrir, de même que sous un ‘Impérium’. Trop de choses se passaient en ce moment pour que la Serpentarde se porte à la meilleure de sa forme. Les sang-pur, qui ne cessaient de s’exposer aux dangers ces derniers temps, l’envoie de la lettre du Père de la jeune fille. Tout cela, rajouté à l’âme mélancolique de la première année ne laissait présager qu’un tableau, loin d’être agréable à regarder. Aujourd’hui, peut-être que l’invitation qu’elle avait reçue, de son ami Kyle allait mettre un peu de piment dans ses précédents jours, loin d’être divertissants.

Le blond était un ami récent, que s’était faite la Winnesser. Après avoir entendu les rumeurs sur le conflit qu’elle avait eut en compagnie d’Aldabella Prendergast, le sixième année était venue trouver sa cadette afin de lui communiquer, sa haine pour la préfète. Aussi tôt dits, les deux jeunes gens avaient conclu une sorte d’animosité commune pour la lionne, et n’hésitait pas à penser ensemble, des mauvais coups qu’ils pourraient lui donner sur un plateau d’argent. La petite brune supposait que donc, si son aîné lui avait préparé un rendez-vous, c’était sûrement à propos de la rouge et, or. Leur comportement pouvait paraître indécent, voir enfantin, mais peu leur importait les avis extérieurs, ils étaient des Serpentards, pas de braves petits moutons.

De plus, le dernier entretien avec la préfète des ennemies de sa maison, lui avait bien donné des envies sanguinaires à son égard, quand elle avait dû, récurer les trophées, de la salle portant ce même nom. La première année ne regrettait pas ses mots, loin de là. Ce qu’elle n’avait pas supporté, c’est la sorte d’abus de pouvoir dont avait usé la sixième année. En résumé, elle préférait ne pas à nouveau trop s’attirer ses foudres, et donc, rester en retrait. Mais, même si l’intention du sang-pur, était encore de mettre Prendergast au centre de l’attention, Marie, en ce jour, n’était donc pas d’humeur à lancer des pics. Elle était fatiguée, d’assez mauvais poils, et donc, peu abordable. Pour passer le temps, et surtout, l’envie de rentrer sous son lit, la descendante au sang souillé, dont elle tenait le secret, s’assied sur le rebord d’une colonne de pierre, attendant avec impatience l’arrivé de son camarade.

Les courants d’air glacial du matin, passaient sous les ailes des corridors, et venaient chatouiller le corps de la sorcière, refoulant une fois de plus, son envie de se réchauffer. Son amour pour le froid était inconditionnel, bien entendu, seulement, il lui arrivait parfois de vouloir le combler auprès d’un bon feu de cheminée. Qui, de préférence, ne pouvait se trouver qu’à deux endroits : sa vaste chambre, au manoir de sa famille, ou, la salle commune de la maison dont elle faisait partie.

Que donc faisait Kyle ? Si dans un quart d’heure, il n’est toujours pas là, Marie ne tarderait pas à retourner mécontente, à l’intérieur du château.

37-47-57

Aujourd’hui s’annonçait être une bonne journée, Kyle était terriblement en forme après seulement quelques heures de sommeil. De plus, la température extérieure était froide, et les quelques nimbostratus indiquaient un risque d’averse dans l’après midi. Le temps reflétait parfaitement le caractère du jeune Serpentard. Par contre, si la température s’annonçait pluvieuse, les deux compagnons de marche de Kyle ne seraient sûrement pas du même avis enjoué d’aller à l’extérieur. Le vert et argent lança donc un charme d’impervius sur lui-même ainsi que les deux félins avant d’enfiler son chaperon imperméable et se diriger vers la sortie.
Le 6em année avait l’habitude de sortir simplement pour profiter de la nature, mais cette fois, il avait donné rendez-vous à la jeune Winnesser, qui semblait elle aussi avoir des ennuis avec la petite peste de Prendergast.
Ce n’était pas le genre de Kyle d’aller chercher les ennuis, mais si Aldabella cherchait l’attention, alors le vert et argent serait ravi de lui en donner.
Une fois à l’extérieurm, Kyle n’avait aucune idée où son amie sorcière pouvait bien être, la cour était si grande, mais Marie était si petite, par où commencer?
Le jeune homme se pencha vers ses deux amis avant de murmurer:

Duc exercitum.

Ce qui n’était aucunement une formule magique, seulement une façon polie de demander aux deux félins de trouver la sorcière. Après seulement quelques minutes de recherche, Kyle pouvait apercevoir son amie Serpentard au loin, mais alors qu’il était encore à plusieurs mètres, Voodoo et Arkamash, eux, étaient déjà partie à la course vers l’autre Serpent.
Marie sembla se réjouir à l’arrivée de Kyle, qui ignorait depuis combien de temps elle attendait. Comme d’habitude, Marie alla voir Voodoo en premier, le chat qui devait être son favori puisqu’il était complètement noir.

Je suis désolé si je t’ai fait attendre, je n’avais aucune idée où tu étais. Une chance que ses petites bêtes m’ont aidé.
Normalement Kyle n’aurait pas été si sympathique, mais le jeune homme laissait tombre sa carapace de d’être supérieur avec les gens qu’il aimait bien.
Alors, tu es en forme?

344

Il était plutôt étrange de constater à quel point une simple suite d'évènements pouvait changer le comportement d’une personne. De simples mots, de simples gestes pouvaient tout briser, tout gâcher. La beuglante qu’avait reçue Aldabella quelques jours plus tôt lui avait laissé un terrible vide dans la poitrine, une douleur impossible à décrire. Et la réponse de Ghrystal à sa lettre d’excuse avait été encore pire ; quelques lignes à peine mais, oh, tellement glaciales. Elle avait bien du mal à revêtir son sourire habituel, son expression douce qui faisait son charme. Sans le support de son frère, elle n’était rien ; juste une adolescente brisée au nom souillé.

Seule dans le dortoir, elle était allongée sur son matelas, pliant et dépliant le morceau de parchemin envoyé par son aîné. Elle le connaissait par coeur, désormais. Ces mots, ces petits symboles d’encre griffonnés, elle les avait tellement hais. Elle éprouvait pour eux une rancoeur encore plus grande que celle qu’ils dégageaient eux-mêmes. Et après les avoir analysés, compris, détestés… la jeune fille n’en pu plus de les voir. Alors d’un bond, elle se redressa sur son lit, posa les pieds au sol est descendit des chambres. Elle ignora complètement les Gryffondors qui étaient dans la salle commune. Peu importait qu’elle les connaissait ou pas ; son esprit était figé sur une seule pensée et sa vue, brouillée de larmes. Elle se posta juste devant le foyer, plia la lettre en deux et la jeta dans le feu. Elle ne laissa couler qu’une seule perle de tristesse. Les autres, elle les ravala alors que le parchemin se crispait sous la chaleur des flammes. L’adolescente regarda le papier brûler jusqu’à ce que ces mots terriblement douloureux ne furent rien d’autre que de la cendre puis, remonta sans dire un mot au dortoir. Elle se drapa de sa cape personnelle, délaissant les couleurs de sa maison et quitta la tour des Gryffondors, se dirigeant vers l’extérieur du château. Poudlard était peut-être sous quarantaine mais il était hors de question qu’Aldabella reste enfermée entre ses murs infiniment. C’était donc le coeur lourd qu’elle prit la direction du parc, le vent léger d’avril dans ses cheveux.

Elle n’en avait rien à faire de l’heure, du climat ou des autres. Elle voulait simplement oublier les paroles de Ghrystal aussi vite qu’elles avaient brûlé. Les bras contre sa poitrine sous sa lourde mante bleue nuit, elle avançait d’un pas rapide, bousculant possiblement certains élèves au passage. La blonde ne souhait qu’une seule chose ; que tout redevienne comme avant. Que la stupide Gazette n’ait pas tout gâché ses efforts, que son frère ait eu confiance en elle comme il l’avait toujours fait, que cette maudite quarantaine soit levée pour qu’ils puissent s’expliquer.

Encore des élèves sur son passage. Ils étaient deux, cette fois. La capuche sur la tête, elle ne reconnu pas le duo et ne s’excusa pas lorsqu’elle passa entre les deux. Qu’ils tombent, s’ils le voulaient. Elle s’en moquait.

Tout ce dont elle avait besoin, c’était la paix.

Le froid commençait à légèrement à pigmenter la pâleur de l’enveloppe corporelle de la jeune fille. Se frictionnant une énième fois, les mains, dans l’espoir d’y trouver, ou d’y créer une maigre once de chaleur, la sang-pur tourna le visage de droite à gauche. Avec comme conviction, d’y trouver Kyle dans son champ de vision. Toujours pas. Que pouvait-il donc bien faire ? La lettre, qui lui avait envoyé, était-il une blague d’un fort mauvais goût ? Il ne restait plus que quelques minutes avant que l’esprit de la Serpentarde, la pousse à retourner au chaud. Resserrant sa cape, autour de son dos, une voix lui parvint, celle qu’elle espérait entendre depuis qu’elle était arrivée. Igazi, accompagné de deux chats, que la descendante des Winnesser aimait fortement, se trouvait devant elle. Voodoo, ce petit félin, dont elle éprouvait du plaisir à passer du temps avec, s’approcha d’elle, en quête d’une quelconque marque d’affection. Commençant à caresser, le museau rosé de la bête, Marie répondit toutefois à son aîné.

-Bonjour Kyle. J’attends depuis un petit moment, ça ne fait rien. Oui, à ce que je vois, ces beaux animaux t’apportent beaucoup de choses.

Lui faisant signe d’approcher, afin que dans leurs futures paroles, les deux adolescents n’aient pas à clamer leur discussion, la plus jeune demanda, non sans une once de curiosité :

- Alors dis-moi tout. Que me vaut ce rendez-vous, que tu as toi-même organisé ?

Marie en avait de grandes hypothèses, oh oui. Bien que les deux jeunes gens s’entendent bien, et passent de bons moments ensemble. Un seul rester leur favori. Prendergast. Plus précisément, Aldabella, alias, la préfète idiote des lions. Il faudrait juste qu’elle passe par là, et, le tour serait joué, les deux serpents n’auraient plus qu’à refermer leur crochet sur sa petite langue prétentieuse.

-Je suppose que c’est à cause d’….

La jeune fille n’eut point le temps de terminer sa phrase, coupée dans son élan, une personne, sans visiblement la moindre politesse, vint heurter la brune. Les effets, de la bousculade, firent cogner le dos de la sorcière contre la colonne de pierre. Celle-ci dut se mordre les lèvres pour retenir un gémissement de douleur. Une des sculptures, aux bouts partiellement aiguisés, avait presque pénétrer sa peau.

Aucun doute, qu’elle aurait prochainement un ecchymose tout neuve ! De toute manière, la première année collectionnait les blessures en ce moment. Récemment, une poufsouffle lui avait ouvert les lèvres, Marie ne cessait de se faire mal, et maintenant, ça !
Se réajustant de tout son haut, plissant les yeux vers le gougeât, la verte et argent pût remarquer qu’il s’agissait d’une fille, blonde, environ sixième année… Alors là. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. La malotrue qui l’avait bousculée, n’était autre qu’Aldabella elle-même ! Devait-elle se mettre en furie, ou sauter de joie à l’idée de ridiculiser la préfète ? Ou sinon… Faire plaisir à Kyle et rester légèrement en retrait. Ce fut la troisième, et raisonnable option que choisit la brune, non sans murmurer à l’oreille de son camarade :

-Je t’en pris, réduit là en poussières, fais-nous plaisir.

21/11/2015

L'humeur est exécrable, j'ai réussi à envoyer tout le monde balader. Je ne sais pas pourquoi mais en ce moment les gens de ma maison faisait n'importe quoi. Maintenant que Malefoy, Greengrass et Gallant n'était plus là, c'est comme si la place de nouveau leader était disponible. Affables et provocants, ils s'échinaient à penser qu'ils étaient meilleurs que tout le monde. Agaçant... Médiocre.
Ma maison a beau être la plus belle, elle n'en reste pas moins la plus imbécile. De cet orgueil mal placé et de ses réactions impulsives, les moins réfléchis s'amusaient à faire n'importe quoi, régner un faux règne. Imbéciles, voilà tout.
Mon allégeance au Seigneur des Ténèbres était un fait avéré mais secret, cependant, les rumeurs allaient bon train. McWood est une mangemort... Le monstre marionnettiste est une mangemort.
C'est ainsi que l'on fait régner une loi, la crainte. Insulter ou s'échiner à rabaisser inutilement l'autre avec des mots mal choisi... Pitoyable.

J'avais laissé Marie de côté depuis que j'avais commencé mes entraînements aux sortilèges de magie noire. J'avais beau vouloir la glisser avec moi dans les Ténèbres, il était pourtant hors de question de la mettre en danger inutilement. Bien que je m'en sers comme d'un bouclier, je ne souhaitais aucunement son malheur, bien au contraire. Les patacitrouilles dans ma poche résultait de mon intérêt pour la jeune protégée.
Malgré tout, je n'ai pas pris la peine de la mettre au courant de ce qui m'arrivait en ce moment. Quand je serai persuadée de pouvoir être mangemort, je lui tendrai la main et je serai à mon tour : son maître.
La journée n'était pas bonne et je crois que je suis fatiguée par les évènements dernièrement. Arrivée dans le parc je profitais de l'air pour respirer.
L'air a beau être saturé par le malheur, cela faisait un bien fou. J'avais tué mon chat... Comme j'avais tué plusieurs autres animaux. Encore. La nouvelle d'animaux disparus s'était rependu comme une trainée de poudre mais je joue parfaitement l'innocente.

Un peu plus loin sur le chemin, je crois reconnaître Prendergast qui se dirige vers... Marie et un autre gars de ma maison. A vrai dire, peu obtenait ma sympathie. Kyle ne m'avait montré aucun côté intéressant, il était donc inutile pour moi. Donc je ne voyais pas l'intérêt de l'apprécier outre mesure. Cependant, son côté impulsif et franc mélangé à sa haine pour la Gryffondor m'inquiétait légèrement.
Je soupire. Je ne suis pas d'humeur à jouer le preux chevalier, mais un accord était un accord. Et je me devais de l'honorer.
Avançant à distance raisonnable je la vis bousculer Marie. Je plisse les yeux et à mon grand étonnement, elle reste calme. La dernière fois qu'elle avait croisé la rouge et or, Marie s'était égosillée. On l'entend à l'autre bout du château vanter les mérites du Seigneur. Non, la réaction était de nouveau profondément ... impulsive et inappropriée.
J'avance à pas déterminé, le menton haut. Mon regard se pose sur Marie plus que sur Kyle qui n'avait pas eu le temps de réagir. Je m'arrête au côté de Prendergast, croisant les bras.

« Il ne nous fera pas ce plaisir, Marie. » Mon regard glisse doucement sur Kyle. « Vous feriez mieux de veiller à vos gestes et vos paroles, l'humiliation n'est pas une solution adaptée ici. » De nouveau, je pose mes yeux sur Marie, ma douce Marie, ma jolie marionnette de onze ans... « Tu me déçois d'agir ainsi. Je me fiche de savoir quelles sont tes revendications d'une telle haine, Kyle. » Dis-je avant même qu'il n'ouvre la bouche. « Vous feriez mieux de passer outre cette légère bousculade que n'importe quel autre élève aurait pu faire... Si tu restes bêtement sur le chemin, Marie. »

Sans accorder cependant un regard à Prendergast, non, je brûle, je bouillonne. Je regarde avec une telle intensité Marie que je pourrais la consumer si je le pouvais. Qu'elle avance d'un pas, qu'elle se taise... Qu'elle me fasse confiance et qu'enfin elle embrasse son destin auprès du Seigneur.

« Sois plus intelligente que ça, Marie. L'impulsivité ne te mènera nul part, tu sais comment on doit agir pour... se venger. »

37-47-57

Sorry:

La jeune Marie était sur le point de répondre quand une maladroite Gryffondor poussa les deux sorciers.
Oh alors là, s’il y avait bien une chose que le Serpentard détestait, c’était de se faire bousculer. Il y a une façon plus polie de passer sans rependre des bactéries sur des pauvres innocents sur son passage.
Bon, les deux Serpentards étaient sur le chemin, mais aucune excuse n’était bonne pour un tel acte de violence gratuite.
Mais quand Kyle réalisa vraiment de qui il s’agissait, là, c’était le comble du comble. Ha, la petite peste de Prendergast, encore avec ses manies insupportables. Comment pouvait-elle s’attirer tant de compassion de son entourage si elle agissait comme une vulgaire vermine.
Insupportable.
Le jeune Igazi ne répondit par contre à ce geste d’impolitesse que par un simple soupir, cette traîtresse à son sang ne méritait pas l’attention de Kyle. Pas encore.
Le jeune homme se retourna simplement vers Marie pour continuer là où ils avaient été interrompus. C’est seulement là qu’il remarqua que la pauvre Winnesser avait l’air plutôt mal en point. Si Kyle avait pu se stabiliser après le geste maladroit et stupide de Prendergast, Marie, elle, avait été plutôt secouer.
Pour qui se prenait donc cette Aldabella, en plus d’être plantureusement stupide, la voilà maintenant qui blesse des sorciers de 1ère année.

Je t’en pris, réduit là en poussières, fais-nous plaisir.

Alors quand la jeune Serpentard ajouta ce commentaire, Kyle ne pu s’empêcher de sortir sa baguette. Il était temps de faire œuvre d’un merveilleux sortilège Igazi. Après tout, si la famille de Kyle se tuait à trouver de nouveaux sorts, il fallait bien les utiliser.
Malheureusement sa réflexion fut coupé quand une autre Serpentard l’interrompu.
Alycia? Mais qu’est-ce qu’elle faisait ici, Marie ne l’avait tout de même pas invitée quand même, ce serait ridicule.
Peu importe pourquoi elle était là, elle était maintenant en train de se mêler des affaires des autres.

Il ne nous fera pas ce plaisir, Marie.

Pardon? Elle qui n’avait jamais osé adresser la parole à Kyle essayait maintenant de lui donner des ordres? Pathétique. Elle pouvait bien se sentir supérieur avec son air hautain, elle n’aurait certainement pas la chance de se voir régner sur Kyle.
Mais Alycia avait raison. Agir ainsi ne serait pas très sage, il fallait attendre, réfléchir puis attaquer quand toutes les chances seraient de leur coter.
Kyle n’eut même pas le temps de s’expliquer que Mme Je-Suis-Meilleure-que-Vous ajouta:

Tu me déçois d'agir ainsi. Je me fiche de savoir quelles sont tes revendications d'une telle haine, Kyle.

Un petit sourire intérieur se fit ressentir en Kyle. C’était trop drôle. Cette pauvre Mcwood se croyait définitivement supérieure. Pensait-elle vraiment que du haut de ses 16 ans elle pourrait parler ainsi à un membre de la famille Igazi?
C’était pathétique.
«Tu me déçois» Avait-elle dit. Comme si ces paroles affectaient Kyle.
Alors que celui-ci s’apprêtait à répondre avec tant de rage et de haine envers Alycia, il réfléchit un peu puis réalisa que sûrement qu’elle n’avait pas remarqué qu’il s’agissait de Prendergast; sûrement qu’elle ne voulait que faire un petit geste héroïque. Ah, mais ce qu’elle était immature.
Bien que cette Serpentard ne soit que légèrement plus jeune qu’Igazi, elle avait définitivement un comportement de gamin.
Bon, si cette folle voulait agir ainsi, Kyle pouvait bien lui faire plaisir, après tout, ce n’était pas le temps de se faire des ennemis.
Par contre, il était hors de question qu’il se laisse parler ainsi par une inconnue.

Tu me déçois? C’est toi qui me déçois de parler ainsi, tu devrais apprendre à respecter tes supérieurs, gamine.

La jeune Mcwood jeta un regard noir à Kyle avant de se tourner vers Marie sans rien ajouter sur ce sujet. Sans doute avait-elle compris le message.

633

SI LE MATIN EST FROID, LE COEUR L'EST BIEN PLUS...
Avril 1997

A

ldabella avait poursuivit son chemin, le regard fixé vers l’horizon, sans se soucier de ses épaules qui picotaient suite au choc contre les obstacles qui s’étaient trouvés sur sa route. C’est lorsqu’elle entendit la plainte de douleur d’une élève qu’elle daigna enfin s’arrêter. Avait-elle blessé quelqu’un ? Tout d’un coup inquiète du mal qu’elle venait d’infliger, la jeune fille pivota d’un coup et posa les yeux sur sa victime. Et d’un coup, rapide comme l’éclair, toute sa culpabilité s’envola, drainée au loin par la brise du printemps qui secouait ses cheveux ; au sol était échouée Marie Winnesser, cette petite chipie de première année qui l’avait provoqué, quelques semaines auparavant. Et à ses côtés, évidemment, se trouvait Kyle Igazi, cet imbécile aux intentions encore plus sales que son propre nom.

Alors que les deux s’entendaient à lui faire payer sa maladresse, la Rouge se mordit la joue pour s’empêcher de riposter. Elle avait mieux à faire que de perdre son temps avec deux jeunes insignifiants dans leur genre, et préférait conserver le peu d’énergie qu’il lui restait pour des activités plus constructives que de leur sauter à la gorge. Et heureusement pour elle, McWood, sortie de nul part, vint se poster à ses côtés et prit sa défense devant les deux Serpentard.

Aldabella n’avait pas oublié leur pacte ; bien au contraire. Elle était prête à le respecter coûte que coûte ; elle devait gagner la confiance d’Alycia, et vice-versa. Alors, lorsque Igazi ouvrit à nouveau la bouche pour lâcher une nouvelle absurdité à la Verte, elle se rapprocha du petit groupe et releva le menton, avant de prendre la parole à son tour.

— Tes supérieur ? Igazi, tu n’es pas sérieux ? Tu crois vraiment que, puisque tu es d’un an son aîné, tu lui es supérieur ? L’âge n’a aucune influence sur l’esprit, et tu en es la preuve vivante. Regarde toi ; dix-sept ans et toujours aussi médiocre. Je n’ai aucune envie d’argumenter avec toi -et il en va de soit pour toi aussi, Marie-, mais je ne tolérerais pas un tel manque de respect dans cette école. Détestez moi autant que vous le souhaitez, j’en ai rien à foutre. Mais je ne suis pas une incapable et peu importe ce que les gens racontent, je ne le serai jamais !

Ses poings serraient sa robe de sorcière avec une telle fermeté qu’ils en tremblaient légèrement. Elle n’avait aucune idée de si le discours était adressé aux deux étudiants de la maison de Salazar ou à elle-même mais elle n’arrivait plus à se taire.

— Je m’en fou des rumeurs sur mon nom, je m’en contre balance de ce qu’ils racontent sur mes fréquentations. Je ne suis pas une honte, et ce ne sera jamais le cas. Et je vous interdis de me traiter ainsi. Et vous en avez eu la preuve à l’instant ; je n’ai pas peur de vous faire dégager du chemin si vous vous trouvez sur ma route. Alors, je vais vous le demander une dernière et unique fois ; allez-vous enfin trouver autre chose à faire de vos misérables vies que de cracher sur moi, ou je dois vous aider à vous occuper autrement ? J’ai de l’influence dans cette école ; si vous le désirez, je peux vous négocier de jolis travaux forcés en compagnie de Rusard. Il se fera une joie d’avoir un peu d’aide.

Elle releva les yeux vers Alycia, et lui adressa un sourire bref, une esquisse d’une seconde sur ses lèvres avant qu’il ne disparaisse à nouveau.

— C’est la dernière fois que je suis aussi clémente avec ta protégée. Ils disent tous : « Jamais deux sans trois. » Débrouilles-toi pour qu’il n’y ai pas de troisième fois.

Et elle se rapprocha de la Verte, gardant le regard rivé sur les deux autres Serpentard.

— J’ai peut-être juré de te protéger toi, murmura-t-elle à son oreille, mais il n’a jamais été question de Marie. Jamais.

Sa patience avait été effritée par la Beuglante, par la lettre et par les deux jeunes idiots, et elle n’avait plus aucune tolérance à leur accorder.Tant pis pour eux.

Une apparition, aussi sournoise que la vipère. Alycia. C’était devenu une habitude pour elle et la première année de passer du temps ensemble, ce qui faisait énormément plaisir à la plus jeune. Evidemment, elle ne pouvait se l’avouer. Mais, si son aînée Serpentarde faisait bien souvent preuve de clémence envers le caractère impétueux de sa cadette, elle pouvait tout aussi bien trancher l’élan de cette dernière. Lui retirer le tapis en dessous des pieds quand la plus jeune verte et argent allait trop loin, ce qui, avec Prendergast, arrivait souvent.

Les paroles de la cinquième année sont adressées à Kyle, mais Marie ne peut s’empêcher de se sentir visée, surtout quand le regard d’Aly se pose sur elle, la fixant d’un air intraitable. La petite sert légèrement les poings face à la remarque pourtant arrondie de cette dernière. Cependant, elle lui a prêté serment, et affection. Alors, la descendante des Winnesser vint se placer aux côtés de celle des Mcwood, et lance un regard discret à Igazi.

La jeune fille hoche sagement la tête face au conseil de la petite amie d’Aaron. Mais, sa colère ne put se retenir face aux mots de la rouge et or. Comment pouvait-elle se permettre de dire des choses aussi ridicules, dénuées de sens et d’intérêt ? Mais, rien ne servirait de répliquer. Prendergast est comme ses personnes qui refusent tous avis extérieurs aux leurs. Serrer les poings et ferma sa bouche, pour le moment était la plus sage décision.
Une fois le discours de la blonde terminé, Marie se tournait vers Alycia, dans l’espoir que celle-ci veuille bien terminer ce fâcheux entretien. D’un hochement entendu de tête, la cinquième année et elle se décident à partir.

-Nous allons cesser de vous importuner, et vous laissez mettre vos affaires en place. Je souhaite simplement te dire Prendergast, que ceci n’était pas une attaque, mais de la paranoïa.

La plus jeune brune se tourna ensuite vers le sixième année et continua :

-Quand à nous Kyle, je suis désolée que notre entretien n’ait pas tenue plus longtemps. Nous nous verrons sûrement dans la salle commune.

Sur ces derniers mots, accompagnée d’Alycia qui elle aussi fit ses aux-revoir aux personnes ici présents, Marie repartit vers la salle commune. Tu me le paieras Prendergast.