Unwritten ♣︎ Anton & Mia

Unwritten

16 avril 1997

Les jours avaient allongés. Les températures étaient redevenues plus clémentes, laissant aux élèves de l'Académie le loisir de profiter des extérieurs en sortant de leurs journées de cours bien remplies. Pour les élèves submergés par le travail, les journées restaient malgré tout bien longues. Ceux ne vivant que pour leurs études les percevaient comme toujours trop courtes. Anton lui, ne les voyait que défiler vers le jour où les Mangemorts se pencheraient à nouveau sur son cas pour vérifier l'avancée de sa tâche. Un mois tout juste après son retour de l'allée de embrumes, le grand brun faisait son possible pour rechercher des pistes viables. Mais il semblait se heurter à un mur à chaque fois. Il ferma son "Encyclopédie du monde magique et de ses alentours" un peu trop violemment. Son voisin lui jeta un regard noir, plein de sous-entendus sur son comportement déplacé et dérangeant. Peu lui importait, il soupira, rendant un regard sombre et presque menaçant à celui qui avait osé le regarder de travers.

Anton se leva, jeta son sac sur son épaule et alla replacer son livre - inutile à sa quête, comme la centaine qu'il avait déjà parcouru - à sa place. Il fallait qu'il trouve quelque chose. Quelqu'un. L'Ordre du Phénix ne figurait nul part. Il fallait donc qu'il trouve une connexion au sein du château. Il serra les poings et ferma les yeux quelques secondes devant l'étagère haute de plusieurs mètres. Dans quelques minutes il devait retrouver Mia dans le jardin anglais. Elle ne devait pas savoir ce qui le tourmentait et il devait donc reprendre l'air paisible et apaisé qu'il s'était forcé d'arborer ce dernier mois avec elle. Elle ne pouvait pas savoir ce qu'il se passait. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle souhaiterait aider, mais surtout, qu'elle se rendrait malade de le savoir à nouveau en danger.

Hors de question.

La lumière de l'extérieur l'ébloui quelques instants. Les jeux d'ombres et de lumières laissant son esprit divaguer sur la bataille du Bien contre le Mal. Tout tournait en boucle dans son esprit, depuis des semaines, dès qu'il fixait le vide, le visage masqué de la Mangemort lui ayant donné un ultimatum, lui revenait. Ses yeux verts et le sourire narquois qu'il devinait encore parfaitement...

Le voile devant son regard se leva. Il était déjà arrivé au milieu des petits parterres du jardin anglais. Au loin, il aperçu un petit pont, désert pour le moment. Sa colocataire n'était pas encore arrivée, ce qui soulagea un peu Anton. Il aurait le temps de se conditionner pour revêtir le masque du petit-ami serein. Même si les sourires qu'il esquissait en voyant la belle blonde n'étaient jamais forcés.  

En sortant de leurs cours Anton s’était rendu à la bibliothèque comme souvent en ce moment. Il semblait prendre très au sérieux le mémoire dirigé par le professeur Fitzsimmons ce qui avait le don de surprendre l’étudiante, en sachant ô combien il ne portait pas le Médicomage dans son cœur. Ils s’étaient donné rendez-vous quelques heures plus tard pour une balade dans le parc près du Jardin Anglais et Mia avait profité de ce moment pour passer voir Novenka. La campagne venait tout juste de commencer et la nervosité commençait à gagner doucement la jolie brune.

Elle avait bavardé un long moment, au départ de façon très sérieuse sur le programme qu’elle allait présenter puis progressivement la conversation avait dérapé sur des sujets beaucoup plus futiles et des potins. Peu de temps avant de retrouver le jeune homme elle avait rejoint son dortoir pour se changer et se remaquiller légèrement : ils avaient beau se connaitre depuis des années et loger sous le même toit, la future médicomage se refusait à se laisser aller de par sa nature coquette et sa conviction selon laquelle il fallait, pour qu’un couple dure, surprendre l’autre le plus souvent possible. Mia avait enfilé une petite robe noire plutôt courte et avait sorti un blaser blanc de sa penderie quand de petits coups frappés à la vitre attirèrent son attention. Une jolie chouette se trouvaient là, donnant de légers coups de becs contre le carreau. Elle l’ouvrit et s’attela à détacher avec soin la lettre ficelée à la patte de l’animal. L’étudiante donna un biscuit à la chouette et la laissa s’envoler.
Lorsqu’elle regarda de plus près l’enveloppe elle reconnut aussitôt l’écriture et sentit son ventre se serrer. Alycia. La serpentard. Celle qui lui en voulait tant et qui avait laissé Anton, son Anton en pâture aux Mangemorts. Elle se mordit la lèvre tâchant de réprimer cette angoisse qui grimpait en elle. Elle décacheta l’enveloppe non sans peine à cause de ses mains tremblantes et lut ses mots :
« J'espère que tu pleures encore, un mois après.
J'espère que ton cœur est brisé, un mois après.
J'espère t'entendre geindre de là où je suis...
J'espère tellement Johnson.
Tellement que je jubile à l'idée de te savoir anéantie quand ton amant, tantôt kidnappé, a fini par se fermer comme une huître. Oui tu penses le retrouver... Oui tu crois qu'il est avec toi, dans tes bras... Sous tes baisers.
Il n'est plus le même Johnson, c'est un menteur.

Et j'attends avec impatience que tu pleures encore.

Alycia »

Elle se laissa tomber sur la chaise de son bureau qui se trouvait à deux pas d’elle. Que disait-elle ? Pourquoi ? Elle savait pour Anton et elle, comment ? Elle semblait savoir des choses qu’elle-même ne savait pas, Anton lui avait-il écrit ? Elle déglutit tentant de ralentir les battements de son cœur qui s’affolait à présent. Mia se releva, reposant l’enveloppe sur la table, enfila des escarpins noirs à petits talons et sa veste. Elle passa rapidement dans la salle de bain pour se rafraichir le visage rosi par cette missive, elle ne devait pas la laisser l’atteindre, elle ne devait plus lui donner cette force. Elle fourra la lettre dans sa poche de veste, lui seul pourrait répondre à ses questions.

La fraicheur des couloirs d’Haveirson lui redonnèrent rapidement contenance, bien que le temps se soit adoucit, ils restaient toujours très frais quel que soit la saison. Elle plissa les yeux en sortant du château, éblouie par le soleil qui caressait son visage. Elle traversa les grandes pelouses du château et l’aperçut près du pont où ils devaient se retrouver. Le lieu était follement romantique et elle s’en voulu par avance de gâcher ce moment avec cette lettre, elle lui en voulut à elle, de gâcher ce jour.
En approchant elle se greffa un sourire qui ne duperait personne sans aucun doute, elle avait toujours et un mal fou pour masquer ce qu’elle ressentait, son visage était beaucoup trop expressif. Mia sourit à Anton tant bien que mal, glissa une main dans ses cheveux, l’embrassant tendrement, s’enivrant de son odeur qui l’apaisant tant, dissolvant pendant quelles instants l’appréhension au creux de son ventre. Elle riva son regard dans le sien, déglutit avant de lâcher dans un murmure : « Anton, il faut que je te parle, regarde ce que j’ai reçu. – Elle sortit la lettre de sa poche, elle était légèrement froissée par la colère lorsqu’elle l’y avait fourrée. L’étudiante se posa sur le rocher qui se trouvait près d’eux et lui tendit la missive. L’abraxane tenta de scruter les expressions qui passèrent sur le visage du jeune homme elle chuchota. – Qu’est-ce qu’elle veut dire ? » Elle avait attrapé une mèche de ses cheveux qu’elle tordait machinalement entre ses doigts, saisit par l’angoisse, et par ce silence pesant.

Les clapotis de l'eau qui passait dans un courant régulier et serein sous le pont sur lequel s trouvait Anton lui rappela brièvement sa jeunesse. Lorsque son père l'emmenait camper lui, et ses deux frères. "Seuls face à la nature !" aimait entonner le patriarche Costello lorsqu'il décidait d'un lieu de villégiature temporaire. Bien sur, à l'époque, Anton et ses ainés ignoraient qu'ils campaient façon sorciers, avec tout le confort d'une maison cossue. Plus tard, ils avaient découvert la manière moldue et l'austérité qu'ils avaient évité. Mais chez les Costello, on ne campait pas comme des "traitres à son sang".

Le grand brun balança une brindille dans le flot de vaguelettes et la regarda disparaître au loin. Quelle belle connerie. Les sang-purs n'étaient qu'une façade de froideur et de distinction cachant une perversion incontestée et une auto-valorisation qui dégoutait à présent, plus que cela n'aurait dû, l'Abraxan. Il avait toujours considéré les sang-mêlés comme inférieurs et les moldus comme repoussants. Aujourd'hui, sans pour autant le crier sur les toits, il avait sérieusement commencé à revoir sa copie. Même si les vieilles habitudes ont la peau dures, il devait admettre son nouveau "statut". Il fronça le nez et tourna la tête.

Au loin, Mia avançait d'un pas dynamique vers lui. Elle lui sourit et l'embrassa doucement. Lorsqu'il recula, posant son regard sur le visage fin et délicat de la belle blonde, Anton fronça les sourcils. Ce sourire était faux. Cette expression de joie, forcée. Il posa les mains sur les épaules de la jeune femme et bloqua ses yeux sombres dans les siens. Mais il n'eut même pas le temps d'essayer de lui faire dire que quelque chose n'allait pas, qu'elle lui tendait un parchemin froissé. L'étudiant s'en saisit, questionnant Mia du regard.

Il reconnu l'écriture penchée d'Alycia McWood et ses doigts se crispèrent légèrement autour du papier. Ses yeux parcoururent rapidement la lettre. Chaque mot donnait envie à Anton de grogner de colère. Comment cette peste pouvait-elle avoir l'audace d'importuner Mia. Qu'elle ne l'importune, lui, avec des lettres sans aucun sens, passe encore. Mais qu'elle oseenvoyer de telles choses à Mia... Il leva finalement le nez vers sa colocataire, visiblement inquiétée par la missive. Le grand brun vint s'asseoir près de celle qui partageait non-seulement sa chambre, mais à présent sa vie et soupira. Il réprima le grognement de colère qu'il sentait monter en lui et posa sa voix, toujours aussi grave qu'à son habitude.

- Ça veut simplement dire que cette fille à perdu le peu de raison qu'il lui restait. Souffla t-il, esquissant un demi-sourire presque désolé. Alycia McWood est une jeune fille perdue, fanatique et psychologiquement instable. Fais comme moi... Il froissa machinalement la lettre qu'il fourra dans sa poche. Ignore-la.

Il posa son regard un instant sur la nature paisible et verdoyante à nouveau. Le mois d'avril avait, malgré la fraicheur persistante, poussé les élèves dehors et les extérieurs de l'Académie, retrouvaient enfin un peu de vie. Le jeune homme regarda un couple passer devant eux, collés l'un à l'autre se murmurant des choses qu'il ne préférait pas entendre. Son attention se reposa sur Mia qui semblait persister dans son inquiétude.

- Si tu crois ce qui est écrit dans cette lettre, alors elle gagne son petit jeu de manipulation. Je suis toujours le même okay ? Une cicatrice en plus...

Le soir où Anton était revenu au château, Mia l'avait soigné de toutes ses plaies, sauf une, au coin du sourcil qu'elle avait omis. Il ne l'avait pas soigné non plus, souhaitant peut-être secrètement garder une trace de ce qui lui était arrivé ce jour là. De ce qui arrivait lorsqu'on croyait aveuglément être invincible et intouchable. Quand on faisait confiance aux autres. Il sourit à la belle blond et glissa ses doigts sur sa joue, venant l'embrasser doucement, comme pour étouffer les craintes qu'il sentait grandir chez elle.

Mia écouta les mots d’Anton avec attention s’accrochant à chacun d’eux, de toutes ses forces pour anéantir cette angoisse qui avait grimpé en elle. Cette fille ne pouvait pas avoir raison, elle avait couché ses mots lettres sur le papier sans aucune certitude, dans une tentative de distiller le doute tel un poison et elle avait presque réussi. Elle ne pouvait pas savoir pour eux, étant donné que même au sein de leur confrérie c’était un secret. Elle suivit des yeux un couple qui passaient près d’eux puis retourna à son raisonnement.  La jeune fille avait changé ses suppositions en certitude pour se donner un air de « miss je sais tout », pour donner l’impression qu’elle était là dans l’ombre à guetter ses moindres faits et gestes, donner un soupçon d’omniscience. Mais ce n’était pas possible, les élèves de Poudlard ne pouvaient quitter les murs du château et les rumeurs de leur relation ne s’étaient pas rependues au sein même d’Haveirson alors jusqu’à Poudlard c’était impensable.

L’étudiante pris une profonde inspiration chassant cette peur, chassant les doutes se blottissant dans les bras d’Anton, son Anton, il était là près d’elle comme jamais il ne l’avait été et cette adolescente ne pourrait rien y faire contre, les mensonges venaient d’elle pas de lui. Elle releva la tête, embrassant son cou et murmura presque honteuses : « Désolée d’avoir douté et de l’avoir laissé m’atteindre, ça n’arrivera plus. – Elle posa un baiser sur ses lèvres avant d’ajouter. – Je ne voulais pas gâcher ce moment. – Mia attrapa la lettre qu’Anton avait fourré dans sa poche, un sourire malicieux sur les lèvres puis tira sa baguette de sa poche et enflamma la missive. Elle regarda le parchemin se consumer rapidement sur le chemin de terre jusqu’à devenir de simples cendres infimes, insignifiantes. – Bon débarras ! – S’exclama-t-elle. Son cœur était plus léger à présent, elle se sentait mieux. Elle se leva piétinant les résidus sans y prêter attention et tendit ses mains vers le jeune homme. – Alors on la fait cette balade ? » L’attirant contre elle, elle l’embrassa et enroula ses doigts autour des siens.
Elle appréciait ce coin plutôt excentré du château, comme les beaux jours débutaient tout juste les lieux n’étaient encore pas vraiment fréquentés et aussi pouvaient-ils laisser un peu de côté les précautions qu’ils prenaient jusqu’à maintenant pour tenir leur couple à l’abri des commérages et potins.

Le parc avait beau être calme, il n'était pas encore désert. Anton se contenta alors de lui sourire doucement pendant qu'un autre groupe d'élèves passait devant eux. La situation était difficile pour lui. Il savait que le fait que sa relation avec Mia ne soit pas encore dévoilée pouvait l'atteindre, la faire douter. Or, elle n'avait rien à craindre de ce côté. Elle était tout ce dont il avait rêvé. Et plus. Elle était sa meilleures amis, sa partenaire de crime et à présent sa petite amie. Les rumeurs avaient beau avoir toujours eut cours sur leurs relation ambiguë, aujourd'hui, les choses étaient différentes.

Le grand brun surprenait souvent des regards en coin à son égard lorsqu'il se déplaçait dans l'Académie. Il savait les rumeurs qui accompagnaient ces observations à peine dissimulées. Ces chuchotements à peine voilés. Après les menaces, les Mangemorts avaient mis leur plan à exécution et l'avaient gardé captif pendant des heures. Certains le soupçonnaient d'être passé de leur côté. D'autres, de l'avoir toujours été. Le peu d'élèves compatissant à sa douleur psychologique d'avoir eu à faire face aux sous-fifres de Vous-Savez-Qui, le regardaient avec pitié. Il préférait encore les regards haineux. Aucun n'avait bon. Personne ne savait l'immensité de la tâche qu'il lui restait à accomplir. Surtout, il ne souhaitait pas que les rumeurs atteignent, de quelque manière que ce soit, sa colocataire. Anton savait qu'elle était forte et solide, mais il souhaitait lui épargner les réflexions et regards pleins de sous-entendus.

Ces derniers jours cependant, les choses avaient semblées se calmer. Avec l'arrivée des élections de Présidence de Confrérie, les élèves étaient occupés et son histoire s'évaporait peu à peu vers les limbes du passé.

- Je comprends... Cette fille aurait le don de faire douter un hibou sur ses capacités à voler. Souffla t-il doucement. Il aurait presque pu ressentir de la peine pour Alycia. Mais seule la colère et le dégout ressortait à la pensée de la Serpentard.

Il releva le nez vers Mia, qui enflamma le parchemin blasphématoire. Il regarda les fibres se déchirer et se transformer en cendres, qui se posèrent sur le sol, avant de filer avec le vent léger de printemps. Leurs soucis derrière eux, Anton se leva et offrit son bras à sa colocataire pour qu'ils puissent commencer la balade qu'ils avaient tous les deux attendu toute la journée. Il déposa un baiser sur la tête de la belle blonde avant de commencer à marcher.

- Tu as vu Novenka ces derniers jours ? Il sourit doucement. La dernière fois que je l'ai croisée on la voyait à peine derrière sa pile de brouillons de programme pour l'élection...

Ils avaient beau tous deux avoir promis de participer très activement à sa campagne, leurs emploi du temps ne leur permettaient pas d'être tout le temps présents aux côtés de la Yougoslave pour l'assister dans ses tâches de campagne. La partie des jardins qu'ils arpentaient était à présent beaucoup plus calme, et les hauts arbustes permettaient un peu plus d'intimité. Le futur Médicomage en profita pour laisser ses doigts rejoindre ceux de Mia avant de les emprisonner dans sa main, un sourire malicieux aux lèvres. Il en aurait presque oublié le poids qui ne quittait plus ses épaules, les problèmes qui ne quittaient plus ses pensées.

Relâchant sa main, Anton lui offrit son bras déposant un baiser sur la tête de Mia. Elle sentit quelque chose se tordre dans son ventre, le désir d’Anton de laisser leur relation cachée avait le don de faire descendre la jeune femme quelques pieds sous terre, la ramenant à ses doutes, ses craintes… bien qu’il sache lui montrer dans leur intimité combien il tenait à elle cela avait pour effet de la rendre triste.

Il lui parla de Novenka plongée dans sa campagne présidentielle, à dire vrai l’étudiante se faisait beaucoup de souci pour sa meilleure amie car elle savait qu’elle se donnait toujours à 1000% dans tout ce qu’elle entreprenait et elle avait peur qu’elle s’y épuise. La campagne allait durer un bon mois il fallait qu’elle se ménage c’est pour cela qu’Anton et elle lui avait proposé son aide. Elle sourit cependant en imaginant la scène et lui répondit : « Oui je l’ai vu juste avant de venir, on en a parlé un peu, ça avait l'air d'aller ! J’espère qu’elle gagnera, elle seule peut être à la tête d’Abraxan ! – Elle marqua une pause songeuse, à la recherche du nom de famille quasiment imprononçable du candidat en face d’elle. – Surtout pas Prendertruc ! » Elle étouffa un rire avant de de mordre la lèvre, un peu honteuse de dénigrer ainsi un des apprentis aurors qu’elle avait fait réveiller en pleine nuit pour partir à la rescousse d’Anton.

En s’éloignant du château ils avaient quelque peu distancé les étudiants qui flânaient en cette fin de journée et le jeune homme sembla considérer qu’ils ne seraient pas vu d'ici. Il enroula ses doigts autour de ceux de Mia et un sourire se dessina sur son beau visage. L’étudiante serra ses doigts entre les siens, heureuse de trouver ce contact chaud, plus doux, plus intime. Elle riva son regard dans le sien avant de souffler, soucieuse : « Tu penses qu’on va devoir se cacher encore longtemps ? – Elle porta sa main à ses lèvres embrassant chacune de ses phalanges. Elle glissa ses bras au creux du dos de l’abraxan et posa sa tête contre son torse, fermant les yeux profitant de ce moment, de ce calme, et du doux clapotis de la rivière glissant non loin d’eux. Elle voulait se rassurer, que cette angoisse en elle disparaisse. Lui seul pouvait l’apaiser. Ne voulant se laisser ronger par le doute, par les questions sans réponse elle enchaina, relevant doucement la tête du torse du jeune homme. – Tu lui as reparlé à Alycia ? Comment sait-elle pour nous ? – Mia se mordit la lèvre, elle s’en voulait d’avoir peur de cette enfant, mais ses mots étaient effrayants. – Tu sais heureusement que les élèves de Poudlard sont cloitrés au château maintenant, elle veut tellement me faire souffrir qu’elle pourrait débarquer ici, pour faire du mal. – Elle marqua une pause cherchant ses mots. – On dirait une démente. – L’abraxane déposa un baiser dans le creux du cou d’Anton et dans un murmure libéra ses dernières craintes. – Elle était quoi pour toi ? » Elle déglutit elle n’était finalement pas certaine de vouloir en entendre la réponse, elle s’en doutait mais ne savait pas tellement quel effet la verbalisation des choses aurait sur elle.

Il était étrange de voir à quel point cet endroit du parc était peu fréquenté. Ou alors, y avait-il un accord tacite entre les élèves pour que cette partie du parc soit faite pour ceux ayant besoin d'intimité ? En tous les cas, il était agréable de pouvoir se balader aux côtés de Mia sans trop se soucier des regards insistants. Sa carrure imposante faisait qu'il était difficile de passer inaperçu dans les couloirs. Mia souvent à ses côtés pour assister aux cours, faisait alors l'objet de regards courroucés et de langues de vipères. Elle aussi.

- Bon, tant mieux alors. Il sourit en pensant à Novenka et à son accent qui faisait tout son charme. Il l'appréciait grandement et ne souhaitait que le meilleur pour elle. La présidence de leur confrérie en tête de liste. Ghrystal n'avait aucune chance face à elle, il n'en avait aucun doute.

Mia elle, semblait rongée par les doutes. Il était flagrant que les justifications qu'il lui avait donné quelques minutes auparavant n'avaient pas suffit. Elle enchainait les questions, sur un ton qui se voulait dégagé mais qui ne dupait personne. Surtout pas Anton. Ses pas se firent plus lent, jusqu'à s'arrêter presque totalement. Il soupira et fronça les sourcils. Son visage semblait raffoler de cette expression ces derniers temps... Le grand brun ne savait pas réellement comment réagir. Les questions avaient été lâchées comme des bombes pour celui qui n'aimait pas parler de ses sentiments et de ses pensées les plus enfouies. Même s'il s'agissait de Mia à ses côtés.

Il leva légèrement la tête vers le ciel bleu, à la recherche des mots pour répondre à la belle blonde sans la blesser. Mais ce n'était pas le fort du jeune homme. Et il ne savait pas vraiment quoi répondre.

- Je ne sais pas... Ça ne me plait pas plus qu'à toi. Mais je préfère pour le moment. Le temps que les choses se tassent.

Il ne doutait pas que la campagne allait mettre suffisamment les gens en émoi pour leur faire oublier un temps ses péripéties. Déchainer les passions étaient, selon lui, le meilleur moyen pour leur faire oublier des "futilités". Puisque c'était sensé n'être rien de plus que cela. Une histoire sans grand intérêt qui devait vite être oubliée pour qu'ils puissent, tous les deux, reprendre une vie un tant soit peu normale. Même si celle d'Anton était liée à la réussite de sa mission. Il doutait donc de la quantité de normalité qu'il allait pouvoir retrouver.

Alycia, quand à elle, représentait toujours un sujet épineux. Même s'il ne faisait que la maudire intérieurement à présent. Il n'avait pas réussit à qualifier leur relation à l'époque où certains auraient pu croire à quelque chose de plus que de l'amour à sens unique. Il avait eu de l'affection pour elle, indéniablement. Il s'était égaré en voulant bien faire et n'était pas parvenu à faire marche arrière à temps. Les choses étaient floues lorsqu'il fallait penser à la Serpentard. Quelque part, il cherchait encore à comprendre les raisons qui l'avaient poussée à agir ainsi. Les raisons qui lui, l'avaient aveuglées au point de ne pas percevoir la noirceur de son âme lorsqu'elle se confiait à lui. Mais mettre des mots sur leur relation si particulière était bien plus compliqué que tout cela réunis.
Anton hésita plusieurs fois. Devant le regard presque inquisiteur de sa colocataire, il perdait pied.

- Je te l'ai dit, Alycia n'est rien pour moi. Je ne lui écrit plus depuis... Il marqua une courte pause, leva les yeux au ciel pi soupira de nouveau. C'était une adolescente perdue qui avait besoin de quelqu'un. Et j'imagine que c'était moi. Pourquoi est-ce qu'on parle encore de ça ?

Son impatience grognait dans sa gorge et il se retenait de reculer du contact de Mia pour la laisser exploser. Il s'en voulait d'avoir laisser la jeune femme influencer autant sa vie. De l'avoir poussé au mensonge, à la noirceur. A l'avoir, en quelques sortes, façonnée à son image. Il s'en voulait d'avoir cédé à ses tirades, à ses regards suppliants. Il la revoyait tomber à genou sur le sol froid près de la Cabane Hurlante, ses grands yeux clairs envahis par les larmes.

Anton recula d'un pas, puis deux. Passant ses mains dans ses cheveux. Réprimant la colère qu'il ne voulait pas déverser sur Mia. Pas sur elle. Il voulait être l'homme parfait pour elle, patient et attentionné. Mais les questions qu'elle lui avait posé semblait invoquer le vieil Anton. Celui qui n'en avait rien à faire de rien.

- C'est toi que je veux ok ? Est-ce que le reste a réellement d'importance ?

Son ton était impatient, à la limite de l'énervement. Ses poings, crispés le long de son corps attendaient à présent la réaction de Mia.

Si quelques secondes auparavant Mia avait trouvé le calme du lieu apaisant désormais le silence ponctué du clapotis de la rivière laissait s’égrener les secondes en un temps qui lui parut une éternité. La première réponse d’Anton vint briser la quiétude de la nature, ne rassurant pas davantage la jeune femme : « le temps que les choses se tassent », de quelles choses parlaient-ils ? Les élections ? Quel était le lien avec eux ? Le rush du mémoire dans lequel s’était plongé activement Anton ? C’était étrange. Elle ne dit rien, ne sachant que dire, emprise à son questionnement interne. Les mots suivants ne répondirent pas à sa question et la plongèrent d’autant plus dans des réflexions silencieuses, tentant de faire taire la petite voix dans sa tête qui la poussait à en savoir plus à crever l’abcès qui l’emprisonnait à présent.

Le ton d’Anton était dur, froid, et la colère, l’agacement empreignaient sa dernière phrase. Elle avait tout gagné, elle avait réussi à tout gâcher, ce moment qui aurait dû être un moment de détente, d’amour se transformait en cauchemar, en une discussion douloureuse pour l’un comme pour l’autre. Il recula d’un pas, puis deux,  se passa les mains dans un geste de gêne, pour réprimer des émotions qu’il ne voulait déverser. Elle resta là les bras ballants, cet espace entre eux lui semblait presque un fossé énorme, creusant ses craintes, elle avait maintenant peur qu’il la laisse ici, seule face à ses questions sans réelles réponses, seule face à ses angoisses. Elle ne fit pas de gestes pour le retenir comprenant bien un besoin d’être seul après ce qu’elle avait fait : tout gâcher.
« C'est toi que je veux ok ? Est-ce que le reste a réellement d'importance ? – L’intonation dans sa voix vint la frapper comme une claque, comme si elle avait osé poser des questions idiotes, comme si elle avait appuyé volontairement où ça fait mal. Des picotements violents grimpèrent de ses joues à ses yeux, elle l’avait déjà vu dans des états similaires mais elle n’en avait jamais été la cause, habituellement elle était celle qui apaisait, qui déliait ses tensions, pas celle qui les provoquait. Elle croisa les bras sous sa poitrine, se mordant douloureusement la lèvre pour ne pas laisser échapper de larmes. Mia se détourna quelques secondes d’Anton, projetant son regard sur la nature sans la voir, dans un besoin de reprendre le contrôle sur la culpabilité et la tristesse qui s’emparait d’elle. Un léger souffle de vent vint ébouriffer ses cheveux, rafraichissant ses joues échauffées, elle coinça une mèche de cheveux derrière son oreille et murmura – Je suis désolée... – Les mots s’étranglèrent dans sa gorge dans un pincement douloureux. Elle plongea son regard dans le sien, si sombre, si empreint d’émotions différentes, elle articula. – Tu as raison, il n’y a que ça qui compte. » Elle détourna de nouveau la tête, ne supportant plus de le voir dans cet état, par sa faute. Une larme roula sur sa joue, heureusement pour elle, du côté qu’Anton ne pouvait voir. Elle prit une profonde inspiration, fermant les yeux, cherchant à s’apaiser.

Anton serra les dents, irrité par son propre comportement. Il devait l'avouer, il était faible lorsqu'il s'agissait de ses émotions. De les partager surtout. Il avait toujours été habitué à garder celles-ci pour lui. A les enfermer loin des regards, dans un coffre scellé, dont lui seul avait la clé. Son père leur avait souvent asséné cette phrase, à ses frères et lui-même - "ne mettez pas la clé de votre âme dans la poche de quelqu'un d'autre". L'Abraxan appliquait cette adage également pour son coeur, même si son père semblait ne jamais en avoir eu, il paraissait logique de penser ainsi.

Il savait ce qu'il venait de faire. Il l'avait blessée. Elle. Mia Johnson. La magnifique jeune femme qui se tenait devant lui et qui lui avait ouvert ses bras, comme son coeur, au moment où il avait eut le plus besoin d'elle. Il posa finalement ses yeux si sombres sur le corps frêle et à découvert de sa colocataire. Sa voix douce se brisa dans une excuse mécanique. Ses questions étaient simples et avaient pour but d'éclairer la situation, de chasser les doutes qu'elle aurait pu avoir quand à une adversaire qui n'avait pas l'ombre d'une chance face à elle. Pourtant, il semblait incapable d'y répondre convenablement, ouvrant ainsi la porte à plus de doutes et de questionnements.

Anton joignit ses mains devant sa bouche, se forçant à prendre le temps de la réflexion. Avec n'importe qui d'autre, il aurait laissé tombé et serait parti, laissant derrière lui l'empreinte de sa colère et de son mécontentement. Mais il s'agissait, à nouveau, de Mia. Son point faible. Celle qu'il voulait protéger à tous prix. Celle qui était capable de voir le bon derrière sa façade froide et hautaine. Celle qui se mordait la lèvre d'une manière si significative. Celle qu'il avait blessé. Cette pensée s'insinua dans son cerveau, le harcelant de sermons, le ramenant à la réalité de la situation. L'étudiant laissa ses mains glisser sur ses cuisses et scruta le visage de Mia, perdu dans une contemplation factice d'une nature qui semblait s'être tue devant sa colère déplacée. Il pouvait y deviner les larmes qui coulaient malgré elle et se trouva, pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, en être la cause.

Cette pensée le fit vaciller, comme d'entendre de nouveau sa voix de briser sur des paroles en lesquelles il souhaitait tant qu'elle croit. Elle détourna de nouveau la tête et Anton lâcha un dernier soupir face à sa propre bêtise. Le bruit de ses semelles sur le sable mélangé à la terre du chemin des jardins vint briser le silence trop intense qui avait de nouveau élu domicile dans leur conversation. Ses poings se relâchèrent pour venir se poser tour à tour sur le bras crispé de Mia, et sur sa joue humide pour la sécher de sa peine. Il se pencha un peu vers elle pour pouvoir planter son regard franc et navré dans le sien.

- C'est moi qui suis désolé. Je suis un vrai con par moment.

Il marqua une courte pause, dissimulant un sourire gêné et cherchant ses mots dans le paysage ensoleillé d'une journée qui s'était, pendant un moment furtif, annoncée parfaite. Sa main glissa à la naissance de la mâchoire de la jeune femme tandis que ses rétines retrouvèrent les siennes.

- Je ne supporte pas de te voir douter comme ça. De toi... de moi... de nous ? Et surtout à cause d'Alycia McWood. Il aurait presque craché son nom si la situation s'y était prêtée. Personne ne t'arrive à la cheville à mes yeux, Mia Johnson. Ce nom là fut dit avec affection et une note de douceur dans son regard sombre.  Personne.

Il espérait que ces mots soient suffisant pour effacer la peine et le doute que l'étudiante ressentait en sa présence. Il fallait que lui, parvienne à atténuer cette partie de sa personnalité si virulente et noire. Presque effrayante par moments.

Elle l’entendit lâcher un soupir et se raidit au bruit de ses pas contre le chemin terreux, l’appréhension se creusa d’autant plus dans son ventre, est-ce qu’il allait partir et la laisser là ? Face à ses peurs, face à ses doutes... Cette angoisse supplémentaire s’évapora presque automatiquement, lorsqu’il déposa ses mains contre ses bras, sur sa joue où s’était échappée une larme. Cette douce chaleur contre sa peau vint l’adoucir quelques instants.

Son regard emprunté de culpabilité trouva le sien : « C'est moi qui suis désolé. Je suis un vrai con par moment. » Son ton était plus calme, moins dur que celui qui avait précédé, Mia aurait presque esquissé un sourire en l’entendant s’insulter si elle ne s’était pas sentie si crispée si déboussolée. Elle inclina sa tête pour la loger au creux de sa main dans une tentative de retrouver cette douceur dont il savait la combler. Elle posa la sienne contre son torse alors qu’il plantait de nouveau ses yeux sombres dans les siens. Son regard se durcit et son visage se raidit à l’énonciation du nom de la serpentard alors que ce voile se leva lorsqu’il prononça le sien.
Mia dépose sa tête contre le torse du jeune homme, fermant les yeux, caressant du bout de ses doigts le cou de celui qui comptait tant pour elle. Il ne fallait plus qu’elle doute d’eux, surtout pas à cause de cette gamine qui ne cherchait qu’à tout détruire sur son passage. Elle ne la laisserait plus faire basculer des moments de sa vie comme elle l’avait fait aujourd’hui, c’était la première et la dernière fois, elle se le jurait. « Ça n’arrivera plus Anton, je te le promets. Je ne la laisserais plus m’atteindre… – Elle marqua une pause relevant le nez vers lui, déposant un baiser sur l’arrête de sa mâchoire. – Je ne la laisserai plus nous atteindre. » Cette promesse était comme un serment, elle ne voulait plus que cette fille ne les touche, elle comme Anton, elle ne voulait plus la laisser s'approcher de lui, surtout après ce qu'elle lui avait fait, après ce qu'elle leur avait fait.

Elle ne répondrait pas à cette missive, ni aux suivantes si cela devait arriver. Cette fille devait sortir de sa vie aussi vite qu’elle y était entrée. Elle n’était rien pour Anton cela devait en être de même pour elle. Mia fit glisser ses mains autour de la taille de l’abraxan l’enlaçant le plus étroitement qu’elle pouvait, le serrant de toutes ses forces contre elle. Elle voulait oublier ce moment d’éclatement, elle tenait trop à lui, à eux pour que ces choses-là ne prennent le dessus et viennent voiler leur relation qui avait si bien commencée. Elle songea quelques instants à la façon de teinter cette atmosphère de douceur. L’étudiante déposa un baiser sur les lèvres du jeune homme avant qu’un léger sourire viennent illuminer son visage, annonçant les prémices d’une plaisanterie : « Tu te rappelles de ce que Fitzs a dit ? Toujours prévenir avant de guérir. On va se prévenir avec le whisky pur feu que je cache dans ma penderie ? ». Mia espérait que cette note plus légère leur permettrait de retrouver leur monde.

Un léger courant d'air frais vint rafraîchir l'esprit d'Anton, qui écoutait à présent avec attention les paroles qui sortaient de la bouche de Mia. Elle semblait toujours aussi crispée et peu à l'aise, ce qui était étrange à observer, sachant qu'il était la cause de cette attitude. Ses sourcils étaient froncés, sa bouche pincée et elle tortillait ses doigts discrètement. L'Abraxan sentit cependant qu'après ses propres excuses, elle ne cherchait qu'à retrouver la bulle de tendresse et de complicité qui était la leur.

Depuis quelques semaines, il avait fait des efforts et s'était évertué à être le garçon parfait pour Mia. Il savait, de part ses précédentes relations dont il avait été témoin, qu'elle ne méritait que ce qu'il y avait de mieux. Et Anton faisait tout pour ne serait-ce que de tenter de parvenir à cet idéal. Mais malheureusement, avec son caractère et la manière dont il avait été élevé, froidement et sans affection, il luttait en permanence contre sa nature d'homme hautain et distant. Même si la belle blonde rendait les choses faciles, il ne doutait pas qu'ils auraient à faire face à ce genre de situation dans le futur, si Anton ne faisait pas plus attention à son propre comportement.

Lorsque sa colocataire vint capturer la taille de l'étudiant, celui-ci fit de même au milieu du dos de Mia, l'emprisonnant dans une étreinte délicate. Il lui offrit un petit sourire en voyant son visage se détendre dans ce qu'il savait être l'amorce d'une idée farfelue. Son sourire se fit plus large en entendant son idée, et il bascula légèrement la tête en arrière pour rire doucement.

- Okay Mlle Johnson, je crois qu'il n'est jamais trop tôt pour ça. Le soleil était encore assez haut et donnait de sa chaleur par brefs accoups. En plus, il est important d'écouter ses professeurs, surtout notre bienaimé Fitz...

Il savait que son professeur de médicomagie avait horreur de ce surnom pour avoir entendu des élèves en parler à la sortie d'un cours. L'un d'eux avait été témoin de la colère froide de son professeur qui avait entendu un de ses élèves se permettre de le désigner par un tel nom. Depuis ce jour, Anton se faisait un réel plaisir de le qualifier ainsi, dans la discrétion des discussions qu'il avait avec Mia.
A contre-coeur, il desserra ses bras. Comme dans une peur légère que leur répit ne s'effondre en même-temps que leur étreinte. Il lança alors glisser sa main vers celle de Mia, qu'il emprisonna une dernière fois dans ses doigts. Il savait parfaitement que retourner au château signifiait devoir se tenir à une distance correcte l'un de l'autre. Raviver, donc, le souvenir de la conversation plus que désagréable qu'ils venaient d'avoir. Anton serra légèrement les dents, tentant de sourire, malgré tout, d'un air malicieux. Entendant d'autres élèves arriver dans leur direction au loin, il se pencha pour glisser à l'oreille de Mia :

- Allez vient, je t'invite dans ma chambre... ma coloc' n'est pas là ! Il haussa et baissa rapidement les sourcils d'un air taquin et rit doucement, attendant la réaction de la jeune femme.