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 Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord

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MessageSujet: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyJeu 21 Mai 2015 - 12:22

Vie, Mort, Renaissance
Quinlan Fitzsimmons
Toujours là pour vous !
FicheLiensContact




Vie - RPs en cours

Aubergines vs Fèves : Le Retour de la Patate VII
Avec Neal, le bro.
Après son retour du Pérou, Neal a besoin de fournir quelques explications à son frère.

Homo homini lupus
Avec Rowan & Clemens
Rowan a un énorme problème et doit s'en débarrasser le plus vite possible. Et ça ne se fera pas sans casse.

Cours de Médicomagie - Libre - Juste Une Egratignure
Avec des étudiants, souvent les mêmes. Guest starring The Doctor.
Un petit cours de bobologie pour les non-spécialistes.

L'amour ne connaît pas de 'pourquoi' — Atelier de parole Poudlard
Avec plein d'élèves
Quinlan intervient en tant que guérisseur pour parler des petits problèmes de l'adolescence aux premiers concernés.

L'amour, entre bonheur & désespoir — Atelier de parole Haveirson
Avec plein d'étudiants
Quinlan discute (ou plutôt écoute les autres discuter) d'amour, de philtres, et de toutes ces choses...

De la Biéraubeurre pour les Kawaii Lords !
Avec l'équipe A de Quidditch
Un aftermatch amusant après une partie de Quidditch riche en émotions.

Aléas, Averse & Aveux
Avec mon Bro et Lanalia
Le lendemain de la St Valentin est décidément très étrange.

Après l'horreur, blessures & réconfort
Avec Megan & mon Padawan
La blessure de Megan pendant l'attaque d'Avalon l'emmène jusqu'à Sainte Mangouste. Quinn & Skyler la suivent.

Prévenir avant de guérir — Cours pour spécialistes
Avec ... ?
Un cours un peu difficile à faire mais prévu de longue date.

Bois, Poings & Haches de Guerre
Avec Chad
Quinn pète un câble dans les bois.

Jägermeister, Jabberwocky & Jockstraps
Avec Ruppie
Quinn & Ruppie se réunissent pour discuter autour d'une bière. Ou d'un peu de drogue, au choix.

Para Bellum
Avec Isolde
Un entraînement à la magie défensive mais surtout une occasion de discuter.

Café, liberté & autres joyeusetés
Avec Alexander Banefield
Quinn a vu une affiche qui l'a fait tiquer et a décidé de s'entretenir avec l'étudiant qui l'avait posté.


Mort - RPs terminés


Spoiler:

Renaissance - RPs avortés/en attente

Spoiler:


Chronologie

Chronologie Globale : LIEN

Novembre - Décembre 1996

Janvier - Février 1997



Fiche de duelliste
Âge : 33 ans
Métier : Professeur de médicomagie & Guérisseur (seul le premier est pris en compte)
Alignement : Ordre du Phénix
Seuil de base débutant : 26
Seuil de base intermédiaire : 36
Seuil de base avancé : 46

Traits de personnalité
Spécialiste
+5 sur les sorts de soins
Protecteur
+4 s'il doit protéger quelqu'un qui lui est cher : Neal Fitzsimmons, Clemens Neubach, Isolde Mayer, Rowan Westminbrook, Skyler Thanatos.
Mauvais Cavalier
-4 s'il doit lancer un sort alors qu'il est sur un truc qui bouge ou pire, en l'air.


Dernière édition par Quinlan C. Fitzsimmons le Lun 29 Fév 2016 - 15:48, édité 27 fois
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 8 Juin 2015 - 11:19

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord Tw2

De Nates Frangor Artis

Ou l'art de se casser le cul...





La partie du grimoire vierge qu’utilise Quinlan dispose de runes inscrites en filigrane. Il s’agit de mannaz sur les pages de droite, et þurisaz sur les pages de gauche.

11/1996 :

Le grimoire que j’étudie actuellement est des plus obscurs, et je dois l’avouer, un peu creepy. Etant d’un natural impatient, j’ai l’impression que je n’en aurais jamais fini avec lui. Tant mieux, d’une certaine manière, car son sujet et la façon dont il est présenté est on ne peut plus intéressant. Honnêtement, j’envisage avec cet ouvrage des recherches fructueuses, pour une fois. Agréable changement. Reste à percer le code. Il est écrit en latin, et je sens que même traduit, il me pose des pièges. A commencer par cet sort étrange qui ne semble pas fonctionner.

Vu que je ne suis pas le premier venu en ce qui concerne les sortilèges, je devrais m’en sortir mais... Un coup de malchance ? Les probabilités sont faibles. Plus j’essaie ce sort, plus j’échoue. Il ne fait que faire apparaître un arc blanc-doré qui ne fait rien. Nada. A croire que l’auteur du grimoire se fiche de moi.

Pourtant, je pense que je suis près de la vérité. L’auteur, qui a écrit ce grimoire sous le nom imagé de ‘fumée et miroirs’ a forcément laissé la clé quelque part. A moi de la trouver et de craquer le code. Ne pas se décourager, jamais. Tenter. Essayer, encore et encore.

Moins je travaille sur l’ouvrage en lui-même, plus j’ai l’impression de comprendre. On y trouve des sorts, des descriptions de plantes, des recettes de potions, même mais dans un livre écrit par ‘fumée et miroirs’… Rien n’est vraiment ce que ça prétend être. Très honnêtement, je pense avoir un début de réponse. Elle m’a été fournie par une étudiante. Le risque que je prends en la mêlant à mes recherches est non-négligeable, je sais, mais elle pourrait vraiment m’être utile. Le fait qu’elle m’ait aidé sans même le vouloir est déjà très parlant. Et elle s’y connaît un peu dans le domaine qui m’intéresse.

Le sort sur lequel je travaillais n’en est sûrement pas un. Ou alors, pas seulement. Une seule façon de vérifier : tenter d’entrer en contact avec des sujets volontaires. Pas de façon anonyme, cette fois. Sur le terrain.

Rien ne me dit que ça se fera, par contre. Entrer en contact avec un de leurs groupes sans en faire partie est extrêmement compliqué. Ne pas se mettre en danger ou les mettre en danger est encore plus ardu. A moins d’avoir de l’aide de l’intérieur, chose à laquelle je n’ose vraiment espérer. Risquer autant de vies pour un sorcier dont il ne sait même pas si ses recherches vont aboutir un jour ? Débile. Seul un idiot prendrait un tel risque.

 



 

 
(c) MEI

 

 


Dernière édition par Quinlan C. Fitzsimmons le Mar 23 Juin 2015 - 8:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyMar 23 Juin 2015 - 8:27

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord Tw2

De Nates Frangor Artis

Ou l'art de se casser le cul...





La partie du grimoire vierge qu’utilise Quinlan dispose de runes inscrites en filigrane. Il s’agit de mannaz sur les pages de droite, et þurisaz sur les pages de gauche.

11/1996 :

La tournure des recherches me plante au milieu d'un domaine que je ne connais mal. J'ai passé du temps à étudier inutilement et ça me tue. Le surplace me casse les burnes, cependant j'ai un renard perso. Clemens m'aide à les mener. Loin d'être un loup solitaire, je travaille avec et je l'aide en retour. Cible facilement par mes détracteurs, apparemment il se fout de l'essence avec laquelle on l'immolera. Animal ou humain ? Quelle différence ? Voir ça de façon binaire avec de grosses oeillères, c'est l'axiome de toute la société. Neubach a su voir au-delà.

 



 

 
(c) MEI

 

 
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 10 Aoû 2015 - 10:42

[Parce que je me suis dit que ça pouvait être drôle]

1 - Ton prénom IRL : Quinlan
2 - Un pseudo ou un surnom ? on en a tous obligés : Quinn, Queenie
3 – Ta date de naissance / Ton lieu de naissance / Ton age : 11 novembre 1963, à Norfolk. 33 ans
4 - Ton signe astrologique : Scorpion
5 - Fille ou Garçon : Tant que c’est consentant…
6 - Tu mesures  : 1m81
7 - As tu des frères et sœurs ou peut-être un animal de compagnie ?   J’ai un frère et un démon appelé le Docteur
8 - Que fais-tu dans la vie ? Etudes / travail / autre : Prof à Haveirson & guérisseur
9 – Ton lieu de résidence : Haveirson
10 - Ta couleur de cheveux : Noirs
11 - Ta couleur de yeux : Vert chelou avec du marron dedans.
12 - As-tu des piercings ou tatouages : Nope. Pas encore.
13 - La partie de ton corps que tu préfères : Mes yeux et mon cul. (y’a aussi ma b***********e)
14 - La partie de ton corps que tu détestes : Ma bouche et mon menton (on m’a dit un jour qu’ils étaient chelous.) Mes sourcils sont un peu trop épais aussi…
15 - Tes genres musicaux : Rock n’roll, heavy, trash metal, electro-dance
16 - Tes groupes de musique préférés : Queen, The Prodigy, Metallica, The Who, Bon Jovi, AC/DC, Creedance Clearwater Revival, Nirvana (et du coup les Foo Fighters), Blur, Oasis, Elton John…
17 - Tes films préférés : Star Wars, Jurassic Park, Indiana Jones, Pulp Fiction, Blade Runner, Alien, Carrie, The Shining et plein d’autres films d’horreur plus ou moins connus (Halloween, Hellraiser, Wishmaster…) J’attends Scream avec impatience !
18 - Tes acteurs/actrices préférés : Harrisson Ford... et en fait je m'en fous un peu des acteurs oO
19 - Tes livres et auteurs préférés : J’ai pas trop le temps de lire, mais Stephen King c’est pas mal (les nouvelles surtout. Elles sont courtes).
20 - Tes séries télé préférées : Doctor Who & X-Files… Mais sinon j’en regarde plus trop maintenant.
21 - Ta couleur préférée : vert sombre
22 - Ton chiffre préféré : 3
23 - Ta boisson préférée : Un cuba libre
24 – Ton objet fétiche ou porte bonheur : J’en n’ai pas vraiment… Sauf si le Docteur compte comme un objet :D
25 - Tes qualités : Passionné, je juge pas (enfin je m’efforce), ouvert
26 - tes défauts : Têtu, obstiné avec le tact diplomatique d’un rouleau-compresseur venu de l’espace.
27 -  Ce que tu aimes et que tu detestes chez les autres : J’aime les personnes franches, qui ont la force de faire ce qu’elles veulent de leur vie. Je déteste les manipulateurs et les gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
28 - Tes sports préférés : Danse et natation
29 - Ton plus grand rêve : Eradiquer la connerie humaine \o/
30 - Ton pire cauchemar ou ta plus grande phobie : Me retrouver dans une situation où je ne peux rien faire et de laquelle je ne peux pas m’échapper.
31 -  Une petite anectode marrante à partager avec nous :
Mon père a voulu m’appeler Freddy quand j’étais petit, mais je lui ai sorti que j’avais beau être bi, j’avais quand même de plus belles dents que Freddy Mercury. Alors il m’a appelé Queenie.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 10 Aoû 2015 - 16:03

Décembre 1986

L’hôtel et la plage près de laquelle il avait été construit étaient tout simplement magnifiques. L’endroit était lumineux et paisible, bercé entre l’eau turquoise du lagon et le ciel qui s’étendait à l’infini au-dessus de leurs têtes. Roxanne avait choisi un hôtel de plein air, un alignement de petits bungalows très confortables et intimes, parfaits pour les jeunes couples en lune de miel.

Ils n’étaient pas les seuls, évidemment : quasiment toute la clientèle du complexe était composée de couples. En hors-saison et en ce début de mois de décembre, il ne pouvait pas y avoir de familles et c’était tant mieux. Ils étaient au calme, et c’était exactement ce que Roxanne voulait.

Leurs valises n’étaient pas encore défaites qu’elle était déjà en bikini, ses longs cheveux noirs détachés et encadrant un visage d’ange. Quinlan se demanda un instant comment il faisait pour résister à une beauté pareille. Elle s’approcha de lui et l’embrassa.

— Allez dépêche-toi ! J’ai trop envie de me baigner !

— J’arrive.


Il sortit quelques vêtements, et alla dans la salle de bains pour se changer. Une fois en short de bain, il se drapa dans une immense serviette et sortit du bungalow, suivant Roxanne qui dans son enthousiasme l’avait distancé. Quand il installa les serviettes dans leurs transats, elle était déjà dans l’eau à l’appeler avec de grands gestes.

— Allez viens ! Elle est bonne ! Tu ne sais plus t’amuser ou quoi !?

Une petite provocation que Quinn accueillit avec un petit sourire en coin. Il ne pouvait pas laisser cet affront passer et se leva pour la rejoindre. C’est vrai que la température de l’eau était des plus agréables et que ça faisait terriblement longtemps qu’il n’avait pas nagé… Il fit quelques brasses sous l’eau, sentant les mains de Roxanne lui caresser le dos comme on caresserait un poisson. Il refit surface et plongea cette fois dans les grands yeux gris de Roxanne avant de l’enlacer. Jouant de cette proximité, elle sourit et le fit languir avant de l’embrasser.

Tout était réuni pour qu’ils passent des vacances merveilleuses : le cadre, l’attitude résolument positive de Roxanne, l’ambiance, le calme et l’odeur iodée de l’océan Indien. Mais Quinlan avait beau se forcer, il restait anesthésié. Il ne ressentait plus rien : les sourires de Roxanne étaient vides, ses mains étaient en papier de verre, ses baisers plein de sable. Après le dîner ce soir-là, il se doutait bien de ce qui allait arriver…

Roxanne n’avait pas lésiné sur les moyens : elle connaissait les goûts particuliers de Quinlan en la matière, puisqu’elle avait contribué à les brider. C’était d’autant plus écœurant de la voir aussi provocante et délurée alors que c’était la première à vouloir changer Quinn pour qu’il rentre dans le moule de la normalité. C’était aussi à moitié risible, elle qui ne connaissait ni les règles ni les codes qui allaient avec ce monde qu’elle lui avait interdit sans même chercher à le comprendre. Aurait-il été effectivement réceptif qu’il n’aurait pas pu s’empêcher de ricaner. Il se leva et devant l’étalage qu’avait fait Roxanne d’objets divers et variés, il se mit à trier.

— On va devoir oublier ça, et ça aussi. Tu ne sais pas t’en servir. Ça… C’est un peu trop dangereux.

Le visage de Roxanne s’empourpra de contrariété. Elle croisa les bras sur son ventre dénudé et lança un regard noir à Quinlan.

— Ça t’amuse bien de te moquer de moi, hein ?

— Quoi…?

— Tu le fais exprès ! Je fais plein d’efforts pour essayer d’aller vers toi, de me mettre un peu à ta place et c’est tout ce que j’ai en retour ? De la moquerie ?


Cette fois la contrariété faisait place à… de la tristesse ? Sur le coup, Quinlan s’en voulu d’avoir été aussi sec dans ses paroles. Il fit un mouvement vers elle, voulant la prendre dans ses bras pour la rassurer mais elle se recula.

— Dis-moi juste… Pourquoi tu fais ça Quinlan ?

Mais faire quoi ? Lui dire qu’elle n’y connaissait rien quand c’était manifestement la vérité ? Qu’est-ce qu’elle voulait ? Qu’il se mette en danger pour préserver son orgueil ? Il resta interdit.

— Pardon… Je voulais pas te blesser.

— Ouais c’est ça.


Cette fois, cependant, Roxanne accepta le contact qu’elle rendit plus intime très rapidement. Un peu trop au goût de Quinlan : ce fut son tour de reculer. Hélas, ça ne fit que contrarier Roxanne davantage.

— Quoi…? Tu me repousses maintenant ? Toi ?

Un sourire narquois étira ses lèvres alors qu’elle le poussa sur le lit et vint s’asseoir sur lui.

— Alors, c’est quoi ce soir ? Tu n’es pas fatigué, tu n’as pas l’air d’avoir de migraine, et compte tenu de ce que j’ai sous la main, aucun problème de mécanique.

Sous le choc, Quinlan fut incapable du moindre mouvement, ni même de la moindre parole. Roxanne se pencha sur lui, son sourire s’élargissant encore jusqu’à ce qu’elle pose ses lèvres sur les siennes.

— Allez, ça va te détendre…
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 10 Aoû 2015 - 16:42

Juin 1996

— Hé, vous connaissez pas la nouvelle les gars ! On a une star en soins intensifs !

Quinlan leva distraitement la tête, écoutant les bavardages de ses collègues d’une oreille. Les ragots étaient monnaie courante dans la salle de repos d’un hôpital, et Quinn pouvait comprendre qu’on avait besoin de lâcher du lest, mais quand même. Ils n’allaient pas recommencer, si ?

Dr. Bateman était un parieur invétéré, et il avait rapidement converti une partie de son service à ses jeux plus ou moins malsains.

— C’est un joueur de Quidditch ! Apparemment les schleus n’ont pas réussi à le réparer celui-là, alors on nous l’a envoyé !

— C’est si moche que ça ?


Cette fois ce fut au Dr. Flagg de répondre, une jeune interne qui devait sûrement en vouloir aux fesses de Bateman pour le suivre aussi aveuglément sur tout ce qu’il disait ou faisait. À moins qu’elle soit déjà son plan cul régulier. Quinlan l’ignorait et s’en foutait royalement.

— Pire encore ! Il a le bras en charpie, je sais même pas si c’est récupérable… Et justement !

Là, par contre, c’était trop.

— Vous allez vraiment parier là-dessus ?

Oh mon Dieu. Ces quelques mots furent accueillis avec un énorme blanc dans la conversation, comme s’ils avaient déclenché l’apocalypse. Finalement, Bateman haussa les épaules.

— Ouais comme d’hab. Si ça te dérange, t’es pas obligé de participer.

— T’inquiète pas, j’en ai aucune envie. Alors cette fois ça va être quoi ? 10 Gallions s’il garde son bras, 20 Gallions s’il remonte sur un balai ? Comme avec Carel, c’est ça ?


Flagg partit d’un rire sonore, comme si Quinn venait de faire la meilleure blague du monde.

— Ah, c’est donc ça, t’as toujours l’histoire du pianiste en travers de la gorge en fait ! Je vois vraiment pas pourquoi, tu l’as sauvé, lui et son bras.

— Et vous en avez profité pour vous faire un paquet de pognon.

— On se détend comme on peut…!


Les yeux de Quinn se plissèrent.

— J’appelle pas ça ‘se détendre’ quand on est prêt à saboter les soins d’un patient juste pour pas perdre de fric.

Flagg piqua un fard, visiblement atteinte.

— T’as aucune preuve !

Quinlan ricana et la regarda de haut :

— Ton attitude est une preuve suffisante.

Mais évidemment, Bateman vint à la rescousse de sa chère et pas si tendre.

— De toute façon, tu vas faire quoi, Fitz ? C’est pas ton patient celui-là, il est même pas dans ton service. Et tout le monde sait que t’y connais rien en Quidditch, tu pourras pas utiliser cette excuse pour t’occuper de lui.

Il n’avait pas tort, tout de même. Se renfrognant, Quinn garda pour lui ses menaces de mort : ça ne servait rien de prévenir des abrutis pareils, mais s’il apprenait qu’il y avait eu un ‘accident’ en soins intensifs et qu’un.e de ses collègues avait gagné un pari en lien, il allait læ tuer. Tout simplement. Il allait finir par tuer quelqu’un.

Soupirant rageusement, il se demanda finalement si c’était pas une bonne idée de raccrocher l’hôpital, au moins quelques temps. Les gens étaient trop cons, que ce soit ceux qui foutaient le feu à leur gamin supposé loup-garou, ceux qui se faisaient du fric sur le malheur des autres quitte à en oublier leur travail, ou ceux qui laissaient parler leurs tendances meurtrières parce qu’ils étaient trop lâches pour réagir autrement.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 10 Aoû 2015 - 21:01



Janvier 1990

1990 était arrivée. Inexorable, le temps passe et se soucie bien peu de ceux qu’il laisse au bord de la route. Se sentant étranger dans sa propre famille, Quinlan n’arrivait pas à se réjouir d’avoir survécu jusque là. Souriant pour la forme, il embrassa ses parents et son frère et alla s’enfermer dans sa chambre. Il était encore trop déprimé pour picoler.

L’été s’était fini sans qu’il ne s’en aperçoive, puis l’automne était arrivé et reparti. Et maintenant, perdu dans cet hiver qui l’engourdissait, il se demandait ce qu’il avait bien pu foutre de sa vie. Comment il avait pu en arriver là, et ce qui allait se passer ensuite. Il n’avait eu aucune nouvelle d’elle depuis cette fin juillet. Plus rien. Elle avait disparu. Et aussi étrange que cela puisse paraître, il n’arrivait pas à s’en réjouir.

— Quinlan…?

Une voix se fit entendre derrière la porte de sa chambre. Allongé dans son lit, le médicomage avait la flemme de se lever pour aller ouvrir et le fit d’un coup de baguette magique. Sur son lit, le Docteur râla. Son père entra et referma la porte derrière lui. Malgré ses cheveux blancs, il gardait un visage jeune qui affichait un sourire sincère.

— Comment tu te sens ?

Quinn haussa les épaules. Il n’en savait rien. Il ne sentait pas grand-chose de toute façon. Il ouvrit la bouche, ignorant ce qui allait en sortir.

— J’imagine que vous devez être déçus, après tous les plans qu’on avait fait…

Fitzsimmons père fronça les sourcils et s’assit sur le lit, caressant distraitement le dos du Docteur.

— Tu sais très bien que ça nous a surpris que tu décides de t’engager, mais ça ne veut pas dire que ta mère et moi sommes déçus que ça ne se fasse pas. C’est ta vie, Quinlan.

Vraiment ? Alors elle ne ressemblait plus à grand-chose. Lui qui avait simplement pensé préparer l’avenir avait fait des plans sur la comète. Lui qui pensait seulement toucher le vrai bonheur du doigt s’était fait happer dans un engrenage qui l’avait broyé.

— Tu ne nous as pas dit ce qu’il s’était passé… Je te dirais bien que ça ne regarde que toi, mais on s’inquiète.

Évidemment. Ses parents avaient toujours été parfaits, jusque dans des situations comme celles-ci. Et pourtant, il ne leur avait rien dit. Absolument rien. Il leur avait seulement annoncé qu’il était de nouveau célibataire, et que tout redeviendrait comme avant. Il s’était ouvert à Neal, et il estimait que c’était suffisant. Pour lui. À aucun moment il n’avait songé à ses parents et au fait que son attitude éteinte leur mettrait la puce à l’oreille. Il soupira et essaya d’apaiser l’inquiétude de son père.

— Ça couvait depuis un moment… On s’est disputés et voilà. Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire.

— Queenie. Je sais quand tu mens.


C’était peut-être le seul.

— J’en ai parlé à Neal, et je n’ai vraiment pas envie de me répéter.

Visiblement peiné, son père garda un moment le silence, hésitant sur la suite. Et puis, quitte à lâcher la bombe…

— Tu avais du sang partout…

— J’ai dit que je ne voulais pas en parler !

— Dis-moi au moins que c’est le tien…


Le rire qui monta de la gorge de Quinlan était profondément mauvais.

— Tu me prends pour un psychopathe maintenant ? Bien sûr que c’était le mien ! J’étais fou de rage, je me suis battu comme un con, voilà.

Comprenant qu’il n’en tirerait rien d’autre ce soir, Fitzsimmons père soupira et quitta la chambre sans prononcer un mot de plus. Je sais quand tu mens.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyMar 11 Aoû 2015 - 19:46


Septembre 1974

C’était bizarre comme sensation, être tiraillé comme ça entre deux émotions totalement opposées. D’un côté, Quinlan était terriblement fier d’entrer enfin à Poudlard, mais d’un autre côté, il allait devoir y aller seul. Pas spécialement farouche, il n’était quand même pas bien sûr de réussir à se faire des amis. Quelque part, il savait déjà qu’il n’était pas vraiment ‘comme les autres’, même s’il ne savait pas exactement en quoi. C’était une impression, quelque chose qui lui revenait parfois en tête. Il regardait les autres enfants, les autres familles, et comprenait qu’il n’était pas vraiment de la même planète.

— Allez, vite, sinon tu vas louper ton train !

Il aurait presque voulu, remarque, mais à la place il se dépêcha et porta sa valise jusqu’au Poudlard Express. Aidé de son père, il s’installa dans un compartiment vide, et prépara un livre au cas où personne ne viendrait s’asseoir avec lui. Embrassant son père, sa mère et son petit frère, Quinlan soupira et laissa le train l’emmener loin de sa famille.

Évidemment, il y avait peu de chance pour que son compartiment reste vide. Au bout de quelques minutes, une fille et un garçon demandèrent à s’asseoir.

— Comment tu t’appelles ?
— Quinlan. Et toi ?
— Quinn… C’est bizarre comme nom ! Moi c’est Belle et lui c’est mon frère Al. T’es en quelle année ?
— Euh… Première.
— Ooooh ! Comme Al ! Trop cool ! Alors, tu penses que tu seras dans quelle maison ? Moi je suis à Poufsouffle !
— Je sais pas…
— J’espère que tu seras à Poufsouffle aussi. Ou Gryffondor, ce sont les meilleurs, les plus drôles ! Enfin, du moment que t’es pas à Serpentard hein !
— Pourquoi…?
— Tu sais pas ? Tous les mages noirs sont des Serpentards ! Ils sont méchants et mesquins et ils n’aiment pas les moldus !
— Mais ma mère…
— Chut ! Dis rien, c’est dangereux.


Quinlan se tut alors. Il ne connaissait pas bien les maisons de Poudlard, tout simplement parce que son père n’en avait pas vraiment parlé. Il n’y attachait aucune importance, et d’ailleurs, Quinn n’avait aucune idée de la maison à laquelle son père avait appartenu. Intimidé, Quinlan resta silencieux, se contentant de hocher la tête de temps en temps en espérant que la conversation s’oriente sur un sujet où il pourrait participer. Ce qui ne tarda pas à arriver.

Entre le moment où il avait fait la connaissance de Belle et Al et celui où il entrait enfin dans l’enceinte de Poudlard, Quinlan était persuadé de s’être fait des amis. La cérémonie de la répartition n’allait pas tarder à commencer. Nerveux, Quinn ne tenait plus en place.

— Fitzsimmons, Quinlan !

Il s’avança et s’assit sur le tabouret où on lui plaça le Choixpeau sur la tête.

— Hmm… je vois de l’ambition, un certain anti-conformisme, de la volonté…
— Je peux aller à Poufsouffle ?
— Oui, tu peux. Mais ce serait du gâchis. Tu as besoin qu’on t’ouvres des portes à la place de celles que tu te fermeras…

— SERPENTARD !

Les murmures parcoururent la Grande Salle alors que Quinlan alla rejoindre la table de sa maison, hagard. Il chercha le visage de Belle à la table des Poufsouffle mais quand il le trouva, il n’y lut que du mépris. S’asseyant en silence, il ne s’attendait pas à être apostrophé par un quatrième année.

— Fitzsimmons, c’est pas une famille de Sang-Purs irlandais ça ?

Se souvenant des mots de Belle, Quinlan hocha simplement la tête.

— Bienvenue parmi nous Quinlan !
— Merci…
— Tu peux m’appeler Severus.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyJeu 13 Aoû 2015 - 17:16



Juillet 1989

Il y en avait partout. Absolument partout. Sur les murs, sur le sol, sur ses vêtements, et même quelques taches au plafond. Il y en avait partout. Quinlan regarda ses mains tremblantes : elles en étaient maculées. Une goutte glissa sur un de ces cils, une autre s’insinua à la commissure de ses lèvres. Même comme ça, elle continuait à le violer. Il cracha, et recula, incapable de détacher son regard du spectacle lamentable qu’était Roxanne. Son visage était méconnaissable, son œil gonflait, son arcade et ses lèvres avaient explosé, et sa mâchoire ne semblait pas tout à fait droite.

Hagard, Quinlan se demandait bien ce qu’il s’était passé ces dernières minutes. Sa mémoire lui faisait défaut, mais il avait encore assez de logique pour comprendre qu’il était responsable de ce qu’il venait de se passer. Les objets brisés autour de Roxanne étendue inconsciente sur le sol, ses poings tremblants aux articulations éclatées et le sang. Partout, du sang.

Il avait perdu le contrôle. Comment…? Péniblement, Quinlan essaya de retracer le fil des événements.

Ils s’étaient levés après une nuit où il n’avait pas su la repousser, encore une fois. Il faisait tout pour la dégoûter pourtant, lui demandait des choses de plus en plus étranges dans le but que, écœurée, elle le laisse enfin tranquille. Mais ça n’avait fait qu’empirer. Pris dans une spirale d’émulation malsaine, il avait fini par craquer. Ce matin, il avait été réveillée par ses mains et sa bouche, et n’avait eu d’autre réflexe que de la gifler. Vexée, elle était partie prendre une douche.

Elle avait ensuite fait son entrée magistrale dans la cuisine où Quinlan prenait son café, le regard perdu dans le vague. Elle avait innocemment demandé pourquoi il n’avait pas fait de pancakes ce matin. Il lui avait innocemment rétorqué de les faire elle-même. Elle lui avait alors rappelé à quel point il pouvait être injuste, insensible, froid, connard. Il lui avait donc fait remarqué que c’était un spécimen rare de vampire, qui suce aussi bien le fric, l’espace vital, l’énergie, le sang que la queue de sa victime. Elle lui avait balancé du café brûlant à la tronche. Il avait vu rouge.

Il s’était jeté sur elle tous poings dehors, lui claquant la tête contre le mur carrelé de la cuisine, puis contre le sol où il avait continué de la rouer de coups. Il ne savait pas combien de temps ça avait duré, mais elle était toujours inconsciente. Inconsciente… ou morte ?

Se ressaisissant, il se pencha sur elle et vérifia qu’elle était toujours en vie. Pour le meilleur ou pour le pire, elle l’était. Il la plaça en position latérale de sécurité, et commença à panser les plaies les plus urgentes. Puis, il appela une ambulance.

Il souviendrait toujours du regard et du ton que prit l’ambulancier avec lui, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait raison, c'était un connard. Il les regarda partir, n’ayant aucune envie de les suivre, et sans même s’en rendre compte, il plia bagage. C’était sa maison, mais il pouvait bien la lui laisser. Ce serait la dernière chose qu’elle aurait de lui. Elle lui avait tout pris, mais c’était fini. Qu’elle porte plainte, il s’en foutait royalement. Il savait qu’avec quelques paroles mielleuses et un gros chèque, elle fermerait sa mouille et irait enfin voir ailleurs s’il y était.

Sur ces entrefaites, il ne se changea pas, prit ses bagages et transplana chez ses parents. C’est là qu’en voyant le Docteur se frotter à ses jambes et miaulant d’inquiétude, il fondit en larmes.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 17 Aoû 2015 - 18:03


Avril 1978

Quinlan, 14 ans:

Mouais, il était plutôt calme, ce printemps. Maintenant qu’il était en quatrième année, Quinlan commençait à connaître un peu tout le monde à Poudlard, surtout les filles. Il y en avait un paquet qui l’intéressaient, mais il n’arrivait pas à se décider. Chacune avait son charme, ce petit quelque chose qui les rendaient uniques. Quand il en parlait à Neal, ce dernier se contentait de sourire. Il avait intégré Poudlard lui aussi, mais avait été admis chez les Poufsouffle. En pleine guerre civile sorcière, l’amitié entre les deux frères était d’autant plus étrange. Mais seul un fou aurait osé la remettre en cause.

— Non, sérieusement, je ne sais pas comment on peut se focaliser à un tel point sur une fille… C’est pas comme s’il y en avait plein ! Et elles sont toutes merveilleuses !

Quinn décocha un sourire charmeur à l’une d’entre elles qu’il venait de croiser — il l’avait déjà embrassée derrière les arches de la cour intérieure, celle-là — et Neal hocha la tête. Son petit frère était compréhensif, même quand justement il n’avait pas l’air de comprendre. Quinlan lui tapa dans le dos et partit d’un grand rire.

— Je te le dis moi, ce Severus, il se prend la tête pour rien ! Il finira par changer d’avis, tu verras ! Tout le monde finit par changer d’avis.

Il marqua une pause avant de s’éloigner un peu de son frère.

— Je dois retourner travailler. On a un devoir à rendre avec Peter, donc… On se voit demain !

— Ok ! Bonne nuit !

— Bonne nuit, bro !

En marchant d’un pas enthousiaste dans les couloirs, Queenie tomba sur un visage bien connu : Belle. La fille qu’il avait rencontré le jour de son arrivée à Poudlard. Elle était maintenant en sixième année, et elle portait décidément bien son nom. À elle aussi, il lança un sourire dévastateur malgré la puberté qui avait décidé de bourgeonner sur son visage. Heureusement, il avait toujours cette dentition parfaite et ces yeux hypnotisants.

— Quinlan !

— Ça va, Bételgeuse ?

— Hé, je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça !

Elle rigolait, pourtant.

— C’est ton nom. Tu vas où comme ça ?

— Prendre un bain dans la salle de bains des préfets. Tu veux venir ?

La non-subtilité de cette proposition fit rire Quinn aux éclats, qui refusa poliment.

— Pas ce soir, Belle… J’ai un devoir de Défense Contre les Forces du Mal à rendre pour demain matin.

— Oh, tu me trompes avec quoi… Des vampires ?

— Si tu savais…

Affichant un large sourire, elle s’approcha de lui et lui laissa un bisou sur la joue avant de continuer sa route. Quinlan n’avait jamais bien compris pourquoi elle était revenue sur le premier avis qu’elle s’était fait de lui quand il avait été réparti à Serpentard. Peut-être qu’elle s’était rendue compte que tous les Serpy n’étaient pas des connards ? Ou peut-être que c’était parce que Neal était chez les Poufsouffle et qu’ils formaient une fratrie fusionnelle ? Il ne savait pas et quelque part, il s’en fichait. Il n’était pas du genre à se demander le pourquoi du comment quand il pouvait squatter la salle de bains des préfets régulièrement.

Quelques minutes plus tard, Quinlan était confortablement installé dans la salle commune des Serpentards, admirant le ballet des algues à travers les vitres. C’était une idée géniale d’avoir construits les cachots juste en-dessous du lac. Quinn aimait l’eau, et passait le plus clair de son été à nager.

— Alors, ces loups-garous ?

Peter vint s’asseoir près de lui sans prévenir, ramenant ses propres notes. C’était un élève de quatrième année, comme lui. Ils faisaient à peu près la même taille, mais c’était bien la seule chose qu’ils avaient en commun. Peter avait de grands yeux bleus, des cheveux châtains et une mâchoire bien dessinée pour son âge. À côté, Quinlan ne se sentait pas spécialement séduisant avec la grande galoche qui lui servait de menton.

— Ouais ouais… Bon alors, on fait comment ? Il nous faut un plan…

— D’abord définir : c’est quoi exactement et à quoi on les reconnaît. Et après on peut balancer leurs points forts et points faibles. Ça pourrait le faire, non ?

— Ouais !

Quinn commença à prendre des notes, rédigeant parfois directement ce que Peter lui dictait involontairement. Quelque chose attira soudain son attention.

— Dis, la Cabane Hurlante, à Pré-Au-Lard…

— Ouais…?

— Et si c’était un loup-garou ? J’ai pas vérifié pour la lune, mais je suis sûr que ça colle.

Peter semblait dubitatif.

— Tu vas pas un peu vite en besogne là ? Et même si c’était un loup, pourquoi il hurlerait à chaque fois ?

— Je sais pas… Normalement les loups font ça pour signaler leur position… Peut-être qu’il est tout seul ?

— Il vaudrait mieux pour nous, si t’as raison !

Quinlan ne put s’empêcher de rire, tout en retournant la question dans son esprit.

— Je me demandais aussi… La Cabane Hurlante ne ‘hurle’ pas en été, si ?

Peter haussa un sourcil.

— Je vois où tu veux en venir.

— Tu crois que je peux avoir raison ?

— C’est pas impossible…

— On pourrait appliquer nos théories alors, et le débusquer !

Pensif, Peter lâcha sa plume et regarda un moment le feu de la cheminée.

— Est-ce que ça vaudrait le coup, tu crois ?

Ce fut au tour de Quinlan d’écarquiller les yeux.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Bah, même s’il y a un loup-garou à Poudlard, il n’a fait de mal à personne, non ? C’est pas toi qui disait que l’intitulé ‘Défense Contre les Forces du Mal’ c’était de la merde ?

Peter avait réussi à fermer la grande gueule de Quinlan, et c’était un sacré exploit. Ce dernier avait posé ses grands yeux verts sur lui, avec un respect mêlé d’un certain amusement. Les mots lui échappèrent.

— Je t’aime bien tu sais.

Les yeux bleus de Peter brillèrent soudain, même s’il ne put s’empêcher de lâcher un rire.

— Arrête, ça devient bizarre là.

C’est vrai, c’était bizarre. Quinlan ne savait pas vraiment ce qu’il se passait, mais ça lui laissait une impression étrange. Un peu comme si Peter était comme une de ces autres filles. En mieux. Merde. Lui qui était si prompt à dire que chacun faisait ce qu’il voulait dans le privé, lui qui avait eu des conversations étonnamment adultes avec son père sur ce genre de sujets — et bien d’autres — il n’arrivait pas à accepter que peut-être que ce serait bien possible que peut-être il aimerait aussi Peter.

C’était d’une hypocrisie… Mais Quinn ne pouvait pas s’empêcher d’avoir peur. Les jours suivants, il n’arrivait pas à s’arrêter d’y penser. Chaque mot, chaque regard entre lui et Peter devenait plein de sous-entendus et de non-dits, mais aucun n’osait faire un pas vers l’autre. Quinn savait faire avec les filles, mais avec un garçon…? Et s’il avait tout mal compris dès le début… Qu’est-ce qu’il allait faire si Peter se moquait de lui ?

Mais Peter ne se moqua pas. Alors qu’ils avaient fait semblant de travailler un devoir d’Astronomie jusque tard dans la nuit, bien au chaud devant le feu de cheminée de la salle commune, ils se rendirent compte qu’ils étaient seuls. Leurs mains se touchèrent, leurs doigts s’enlacèrent et finalement, leurs lèvres se touchèrent.

Le seul problème, c’était que le lendemain, quasiment tout Poudlard était au courant.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyMar 25 Aoû 2015 - 17:38

Janvier 1991 — Première Partie

Sainte-Mangouste était étonnamment calme pour un samedi soir. Quinlan avait repris le travail depuis plus d’un an, ne voulant pas rester inactif trop longtemps. Il s’était trouvé un nouveau logement, un appartement londonien où il vivait seul mais dormait souvent accompagné. Entre le soutien indéfectible de ses parents et de Neal, son frère, il estimait qu’il avait réussi à s’en sortir. Et puis, il y avait le Docteur aussi, qui désormais ne le quittait plus.

Tout n’était pas réglé, loin de là. Il avait juste suffisamment de concentration pour travailler correctement, mais le traumatisme mettrait du temps à s’estomper. Le fait est qu’il allait voir une psy, et que l’idée même d’avoir besoin d’aide à ce niveau-là l’ennuyait profondément. Il n’avait pas l’impression que ce soit très efficace… Le Dr. Gilliam lui avait dit de tenir un journal, et d’y noter absolument tout ce qui lui passait par la tête. Quinn avait essayé plusieurs fois avant de s’y faire.

Alors qu’il s’apprêtait à y rajouter une page, voire plusieurs, il relut les plus anciennes entrées. Les débuts étaient lamentables.

Journal a écrit:
12/01/90 : Voilà. J’ai l’air con à écrire tout seul. Gilliam me le demande, mais sérieux ? Flemme.

14/01/90 : Toujours rien à dire. Je me demande bien à quoi ce journal va me servir. En plus, j’aime pas écrire.

15/01/90 : T’aimerais bien que je te dise ce que j’ai fait, mais je vois pas en quoi ça te regarde. C’est pas comme si c’était intéressant.

25/01/90 : J’ai dit que je t’avais oublié à Gilliam et elle m’a doucement engueulé alors me voilà. J’ai mangé une pomme ce midi.

05/02/90 : En fait, Gilliam m’a dit qu’elle ne mettrait jamais son nez dans ce journal. J’ai un doute mais en attendant je préfère quand même rien dire. C’est ma psy, je sais. Ça veut pas dire que j’ai envie de tout dire non plus.

06/02/90 : Je pensais pas que ça arriverait mais j’ai fait un putain de cauchemar cette nuit. Y’a des moments où j’aimerais juste ne jamais avoir à dormir. Ou alors qu’on me demande pas de me réveiller.

10/02/90 : Gilliam m’a encore demandé si j’écrivais dans ce foutu journal. Ouais. C’est pas comme si j’avais envie de relire ce que j’avais déjà noté, par contre. Qu’elle aille se faire foutre.

12/02/90 : Bon, je lui ai fait signer un papier comme quoi elle ne chercherait jamais à savoir ce que j’écris dans ce carnet. Pas sûr que ça aide, au final. C’est pas comme si je racontais des trucs super intéressants. Au pire, rien à foutre, je peux lui mentir. Ce ne serait pas la première fois.

Quinlan ne put s’empêcher de ricaner : c’était une sacrée tête de mule quand il s’y mettait ! Le début de ce journal était aussi vide que riche d’informations. À cette époque, il était encore fermé comme une huître, à tel point de ne même pas vouloir parler à un journal. Ce qu’il ne faisait pas de façon régulière, de toute façon. La prochaine entrée était datée de plus d’un mois plus tard.
Journal a écrit:

25/03/90 : J’avais bien envie d’égorger un patient aujourd’hui. Encore un de ces connards qui pensent avoir raison sur tout et tout le monde et qui vous regarde avec ce petit air complice, comme si vous faisiez partie de son espèce. Nan sale con, je suis pas comme toi. Je suis comme personne, et je t’emmerde. J’espère que tu vas faire une bonne grosse rechute des familles et en crever. C’est tout ce que tu mérites.

02/04/90 : Cette fois, c’est plutôt la famille des patients que j’aimerais bien envoyer ad patres. Sérieusement, essayer de faire passer une attaque comme ça pour un accident ? Ils se foutent de la gueule de qui ? Et puis c’est bon, je suis pas con non plus, et leur fille elle a une langue. En quelques mots, j’ai compris. Blabla sang-pur, blabla t’es sortie avec un moldu blabla déshonneur blabla on te défonce la tronche à coup d’acide. Bravo les cons. Et les autres qui se mettent à parier…
Quel monde de merde.

08/04/90 : Gilliam a demandé à voir mon carnet, finalement. Je l’ai envoyée bouler. J’ai pas envie qu’elle voit ça et puis de toute façon elle a beau être mon psy, c’est pas ses oignons. Je l’emmerde elle aussi, même si elle me fait les yeux doux. Le pire dans tout ça, c’est que je pourrais me la taper.

16/04/90 : Ah la bonne blague ! Gilliam qui me sort un truc magnifique aujourd’hui… “Vous couchez plus souvent avec des hommes parce que vous ne vous sentez plus en sécurité avec les femmes ?”
Non. Je couche avec des mecs parce que j’aime ça.

18/04/90 : Le bal des conneries continue ! Aux urgences, on a eu un champion aujourd’hui. Le mec qui se pointe avec des blessures défensives et sa copine qui se morfond dans le couloir, en culpabilisant à mort. Au début, je me suis dit “tiens un homme battu ? Ce serait étonnant…” Ouais bah oui. En discutant un peu, j’ai compris que c’était plutôt elle qui s’était défendue. Elle a dû être hospitalisée aussi, elle avait un sort offensif qui avait été mal défait, et ça la gênait pour marcher. Bref, tout ça pour dire que j’ai eu un magnifique exemple du mâle lambda qui se plaint, alors que c’est lui qui se comporte comme un enfoiré en premier lieu. Toujours avec les œillades en mode ‘toi avoir pénis toi comprendre’. Non, j’ai surtout un cerveau, ton nom, ton adresse et très envie de t’Avada Kedavrer la tronche.

30/04/90 : Bon, finalement je me suis fait Gilliam. Elle était pas terrible. En plus, la même nuit, j’ai fait un cauchemar… Heureusement que je fais de la paralysie du sommeil, ça l’aurait foutu hyper mal de me réveiller en hurlant à côté de ma psy.

10/05/90 : J’ai vraiment envie de changer de psy. Elle vient de me redemander mon journal. Et si t’allais pas plutôt te faire foutre ? Ah oui, c’est vrai qu’en ce moment j’ai pas trop envie de toi.
Ahaha.

15/05/90 : J’ai réussi à sauver un gamin qui s’était lancé un sort hyper dangereux à la tronche. Toute la famille, lui y compris, me soutient mordicus que c’était juste un accident, mais j’y crois pas. Ce gamin devrait aller voir quelqu’un, il ne va pas bien…
Ouais, c’est moi qui dit ça. Bon, c’est comme si j’allais lui recommander Gilliam non plus !

16/05/90 : Le ‘gamin’ s’est suicidé. Il s’appelait Nathan.

20/05/90 : Le Docteur est vraiment bizarre. Parfois il vient dormir avec moi et parfois non, mais j’ai toujours remarqué que chaque nuit où je fais un cauchemar, il dort avec moi. Comme s’il savait… C’est pas possible, si ?

25/05/90 : Ahaha j’ai trop envie d’aller revoir l’Autre là, et de lui faire un bon coup d’Oubliettes bien senti. Mais ça impliquerait de retrouver sa trace et de l’avoir en face… J’ai pas spécialement envie de ça. Et puis bon, à quoi ça me servirait, au final ?

27/05/90 : Il fallait que j’en parle pour que je la croise. Sérieusement. Avec un autre gars, et un bon gros suçon dans le cou. C’est complètement con, mais mon premier réflexe ça a été d’être jaloux. Comment je peux être jaloux, sérieusement…? Je la hais !

01/06/90 : Presque six mois de ce carnet, et c’est franchement pas glorieux. Au fait, encore un con aux urgences. Bon y’en a tous les jours mais là fallait que je le note. Le gars il serait tombé sur son balai et il aurait fini avec le manche enfoncé…
Il y a vraiment des jours où j’en ai assez qu’on me prenne pour un con. Après on se demande pourquoi je pars du principe que tout le monde l’est…!
Quinlan ne put s’empêcher de rire en se souvenant de l’anecdote. Il n’aimait pas spécialement le ton qu’il prenait il y a six mois, mais pas mal de choses avaient changé entre temps. Et beaucoup d’autres changeraient encore.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyLun 31 Aoû 2015 - 2:03

Décembre 1996

Quinlan détourna le regard du miroir. Quelques secondes par jour, c’était largement suffisant. S’habillant pour un de ses derniers jours de travail à l’infirmerie d’Haveirson avant les vacances de Noël, il fut surpris par un hululement caractéristique. Ouvrant la fenêtre de sa chambre, il laissa entrer le hibou. Une lettre ? Avec un sourire, Quinn la déroula, connaissant déjà l’expéditeur. En ce moment, il n’y avait bien que lui qui prenait la peine de lui écrire.

Il ne la lut pas tout de suite. Du moins, pas réellement. Il parcourut des yeux les majuscules, cherchant un éventuel double message. Rien. Il tenta alors le chiffrement habituel, mais à moins d’avoir vraiment la tête trop dans la gelée à la citrouille, il ne vit rien non plus. C’était une simple lettre, sans message dissimulé.

S’asseyant sur son lit et repoussant de la main le tissu qui recouvrait le miroir du plafond et qui avait tendance à tomber, Quinlan reprit sa lecture.

Comme s’il avait pensé que ce serait son intention de mettre les gens mal à l’aise… Enfin, restait que Quinn savait bien que ce qu’il y avait entre lui et Clemens pouvait faire sourciller. Il espérait juste que la majorité seraient déjà au courant, histoire que ce ne soit pas une découverte. Quant à un certain cours d’Astronomie… Étrangement, Quinlan n’en avait eu aucun écho. Il ne savait pas de quoi Clemens parlait.

Ma présence — dans tous les sens du terme ? Cette phrase arracha un sourire à Quinlan, qui s’évertuait à penser qu’il n’était pas spécialement intimidant. Pourtant, il suffisait d’ouvrir un peu les yeux pour s’en rendre compte. En ce qui le concernait, Quinlan avait plutôt tendance à se fier au jugement des autres. Il ne se considérait pas comme particulièrement intéressant, ou alors pas dans le bon sens du terme. Manipulateur ? Peut-être un peu, peut-être même beaucoup, mais pas avec Clemens. Néanmoins, Quinn vit la plaisanterie là où elle était et en sourit volontiers.

Clemens lui parla ensuite du géranium dentu : l’objet du cours n’était pourtant pas de trouver un remède miracle, ce qui fit sourire à nouveau Quinlan. Ses étudiants restaient candides et naïfs et quelque part, c’était une bonne chose. Dans sa réponse, le guérisseur préciserait sûrement que parfois, il n’y avait pas de solution. Pas de remède, ou du moins rien qui ne puisse être fait en quelques minutes et avec les moyens du bord. Le véritable objectif de son cours, c’était de montrer que parfois, limiter les dégâts en attendant des spécialistes suffit, et que d’autres fois, il n’y avait tout simplement rien qui ne puisse être fait.

Mais il n’allait pas jouer les rabat-joie avec cet étudiant un peu particulier. Les sous-entendus du paragraphe suivant lui donnèrent des bouffées de chaleur qu’il accueillit avec joie. Avant de se prendre une douche froide. Il comprenait où Clemens voulait en venir. Lui et Megan avaient été trop curieux, trop avides d’en savoir plus. Quinn ne trouvait pas ça paradoxal, même dans le cadre d’Haveirson. L’université pouvait effectivement être un lieu de connaissance, mais aussi l’endroit idéal pour laver des cerveaux. La question était de savoir si on apprenait aux étudiants à avoir un recul critique ou non. Quinn poussa un long soupir à l’idée d’un Clemens se sentant déraciné et puni.

Puis vint cette histoire de tenue. Pourquoi Quinlan lui en avait parlé ? Il le regrettait presque, même s’il était soulagé de lire que Clemens comprenait que son premier réflexe fut de lui offrir des vêtements. Néanmoins, le ton était étonnamment dur du Sinistros refroidit totalement le guérisseur. Il n’avait jamais sous-entendu que Clemens pourrait ne pas apprécier la tenue en elle-même, mais plutôt le fait que ce soit un cadeau qui corresponde davantage au donneur qu’au receveur. Pour Quinn, c’était un non-sens qu’il avait tenté de corriger avec un deuxième cadeau qu’il espérait un peu plus dans les goûts de Clemens.

Une chemise ? La bonne blague. Le guérisseur eut un sourire sans joie. C’était un ensemble complet fait quasiment sur-mesure et taillé dans la soie et le meilleur coton. Clemens ne pouvait pas savoir, mais Quinn se sentit blessé par ce qui devait sonner comme une plaisanterie à la base. C’était personnel. C’était lui qui avait donné les instructions à son père. C’était son père qui l’avait confectionné. Vexé, Quinn contrôla le ressentiment qui lui serrait la poitrine.
Et puis vint la phrase de trop.

Renvoyer Quinlan à toutes les erreurs qu’il avait faites sans le savoir, c’était comme lui foutre une tarte mentale. Peut-être était-ce ses nerfs à fleur de peau qui lui faisait avoir une telle réaction, mais le guérisseur se sentit vraiment attaqué. Tant et si bien qu’il chiffonna la lettre et l’envoya à l’autre bout de la pièce.

Un miaulement se fit entendre. Sans attendre, le Docteur lui grimpa sur les genoux, frottant sa tête contre son torse. Penché sur son chat, le guérisseur le caressa distraitement, vaguement conscient que derrière lui, le tissu cache-miroir était en train de tomber.
Il y avait des moments comme ça où Quinn regrettait vraiment d’avoir croisé le chemin de Clemens.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyMar 1 Sep 2015 - 14:18



Janvier 1991 - Deuxième Partie (Fin)

Quinlan reprit sa lecture, sachant pertinemment ce qu’il s’apprêtait à lire. Il avait ouvert la porte aux souvenirs, bons comme mauvais, tout en sachant que l’année dernière, il y en avait eu davantage de la seconde catégorie. Avec un soupir, il tourna la page.

Journal a écrit:
17/06/90 : Pas grand-chose à signaler. Je sais même pas pourquoi j’écris dans ce journal en fait. Les confrères continuent à parier sur les patients mais bon, je pense qu’on ne les changera plus pour maintenant. Je sais pas si c’est l’été qui arrive, la chaleur ou quoi, mais je me sens vraiment fatigué. Et j’ai de plus en plus envie de tarter Gilliam.

20/06/90 : J’ai craqué au boulot aujourd’hui. Enfin, cette nuit. Heureusement il n’y avait personne. J’ai pas vraiment envie de dire ce que j’ai fait, mais je l’ai fait. Je peux toujours dire que c’est la fatigue la responsable : elle a bon dos, mais je suis trop bon menteur pour ne pas reconnaître la vérité là où elle est.

08/07/90 : Qu’est-ce qu’il fait chaud sérieusement ! Je plains le service gériatrie de Ste Mangouste là ! Remarque, on risque d’avoir des accidents de sortilèges de froid ou d’eau…

09/07/90 : Ça n’a pas manqué ! Enfin, l’ambiance a l’air d’être un peu plus légère et c’est cool. Gilliam a arrêté de me saouler avec mon journal, ça doit jouer aussi.

19/07/90 : Gilliam aimerait que je prenne des vacances. Pile pendant les siennes, comme par hasard. Je sais pas ce qu’elle croit, mais elle me connaît vraiment mal si elle pense que j’ai envie de m’engager, ou même de passer plus de 24h en sa présence. C’est fou, c’est pas parce qu’on couche avec quelqu’un qu’on a envie de le voir partout…

22/07/90 : Voilà. Elle s’est vexée mais elle a trop rien dit. En même temps, elle serait bien mal placée pour me faire la morale de ce côté-là… Niveau professionnalisme on fait mieux, et puis même, c’est pas comme si je pouvais me forcer à avoir des sentiments aussi.

25/07/90 : Gilliam est en vacances ! Un mois tranquille : LIBERTEEEEE !!!

01/08/90 : Ok alors la nouvelle collègue elle va me saouler. À peine arrivée elle me fait les yeux doux en mode ‘hey hey y’a de quoi chasser dans le service !’. Je suis pas un cerf ou un sanglier, merci.

05/08/90 : Tiens, ça faisait longtemps que j’avais pas relaté un fait divers sordide. Cette fois, c’était une Cracmolle à qui on a fait boire plein de potions à la con en espérant qu’elle développe des pouvoirs. Je pensais voir ça que dans des familles sang-pur (ou soit-disant) mais même pas. Même pas.
Enfin, heureusement on n’a pas besoin de la magie pour régler certains problèmes.

06/08/90 : Merde, ce que j’ai écrit hier sonnait vraiment mieux dans ma tête ! J’ai rien fait hein. Pas moi. Ou pas directement, je sais pas. Mais je peux pas laisser cette pauvre fille rentrer chez elle pour se laisser torturer…
T’aurais fait quoi à ma place ?

10/08/90 : En fait Fran est plutôt sympa, une fois passé son côté chaudasse célibataire. Elle a de l’humour, et elle ne parie pas. Rien que ça…

18/08/90 : Rha, J-7 avant le retour de Gilliam. J’ai pas envie…

20/08/90 : Ok alors là je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais Fran vient juste de partir de chez moi. Oui, exactement ce que tu penses. Je sens que je vais le regretter.

25/08/90 : Pas Gilliaaaaaaam…

27/08/90 : J’ai très envie de me ‘tromper’ dans les potions en ce moment. On s’en fout, non ? Cette fille est une connasse.

02/09/90 : Gilliam passe de moins en moins à la maison, Fran de plus en plus. Je me demande ce que ça donnera le jour où elles vont se croiser. Oh moi je m’en fous, je leur ai jamais dit que j’étais exclusif, faut pas déconner non plus.

10/09/90 : Arrivage d’internes ! Y en a des mignons dis donc.

15/09/90 : Première ‘fête’ de l’année universitaire ! Ça fait du bien d’être à plus de deux quand même.

20/09/90 : Je suis désolé mais là certains patients me saoulent beaucoup trop. Ça ment, ça râle, ça se permet de juger ses proches, ça se plaint, ça parle pour ne rien dire, ça crie et ça pleure. Tain mais réveille-toi mec, si t’avais pas fait le con avec tes sorts à la noix tu serais pas là !

22/09/90 : Nan mais sérieusement, le gars il arrive aux urgences, il me traite comme de la merde et il croit que je vais bien le soigner… Ta mère s’appelle Espérance ?

31/10/90 : J’en ai marre de ce journal, sérieusement. Mais Halloween c’est cool.

20/11/90 : La vie, les cons, les pommes, tout ça. Sinon, Gilliam a fini par me taper une crise et Fran s’est trouvé un mec. Un ‘vrai’, qu’elle me dit, un mec qu’elle va pouvoir coller comme une sangsue, avec qui elle va pouvoir vivre et tout. Ok, tant mieux pour toi. Je suis sûr que ça l’empêchera pas de venir me voir quand elle aura envie de plus que juste une vie de couple monotone et sans saveur.

15/12/90 : Bon, Gilliam a insisté et cette fois elle a raison : j’ai besoin de vacances. Je retourne chez Papa Maman pendant trois semaines, et c’est hors de question que je te prenne avec moi, alors tu vas attendre sagement ici.

Le journal avait sagement attendu, et le moment était venu de le reprendre.

Journal a écrit:
24/01/91 : Craquer, quand ça veut dire pleurer, c’est rien. Craquer, quand ça veut dire avoir l’impression que tout s’effondre autour de soi, qu’il n’y a rien à faire et que le monde ne changera pas de toute façon, c’est concevable. Craquer, quand ça veut dire prendre un scalpel pour s’ouvrir le bras ou la cuisse, c’est borderline mais on ne fait du mal qu’à soi-même. Mais là j’ai vraiment craqué. Je savais depuis longtemps qu’être guérisseur, ça pouvait être à double tranchant. Je ne suis pas au meilleur de ma forme, je le sais. J’ai suffisamment de cicatrices pour me le rappeler. Je ne suis pas spécialement pas fatigué pour autant. J’essaie de mettre certaines choses de côté pour me concentrer sur le reste, mais tôt ou tard, elles refont surface. Et d’une certaine manière, mon boulot en souffre.
En relisant ce carnet, je me dis que j’aime raconter surtout des histoires de cons et de cul. Ça résume assez bien ma vie, au final. Aujourd’hui, il s’est passé un truc qui fait que tout a changé. Tout va changer. Je le sais. Je le sens.
Ce gars se pointe aujourd’hui, le même genre de connard qu’on rencontre trente fois par jour, qui te fait des clins d’œil en pensant que t’es de son côté juste parce que t’es un mec. Je vais pas vous refaire le portrait. Le mec s’est pointé avec une partie des avant-bras explosée. Enfin, désintégrée plutôt. Il aurait dû rester à Ste Mangouste pour un moment. Le souci ? C’est que je sais qui lui a fait ça, et pourquoi. La fille qui l’a amené m’en a parlé et je l’ai renvoyée vers le service de psychomagie. Elle va en avoir besoin.
Vous savez, c’est très simple de substituer des potions ou de mal les doser, histoire qu’une infirmière innocente et ignorante tue un patient par inadvertance. Elle était fatiguée, la pauvre, elle n’a pas vérifié avant d’administrer un remède transformé en poison.
Bon débarras.
Vivement le prochain.

Quinn posa sa plume, le cœur étonnamment léger. Puis, avec un sourire en coin, il prit sa baguette et pointa le carnet.

— Incendio.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptyMar 8 Sep 2015 - 18:28


Juillet 1984

Quinlan avait bien du mal se trouver un stage, et avait dû partir jusqu’à Stockholm pour pouvoir poursuivre ses études. Il soupçonnait son caractère de jouer énormément sur ses chances d’obtenir un stage, et se prenait parfois à se demander si tel ou tel professeur n’avait pas fait passer le message de ne pas l’embaucher. Il se souvenait encore des remontrances d’un de ses enseignants à Londres. Instable. Peu fiable. Insouciant. Inconsidéré. Manque de professionnalisme. Il n’était pas dupe, il savait bien d’où lui venait cette réputation merdique, et ce n’était pas de son travail. Professionnalement, Quinlan n’avait rien à se reprocher. Du moins, rien de plus que les autres étudiants en médicomagie.

Alors il chercha à l’étranger, là où on ne le connaissait pas et trouva quelque chose bien plus rapidement que prévu. Sous l’île de Långholmen, dans le cœur de la capitale suédoise, Quinlan fit ses premières armes en tant que médicomage.

— Hé, regarde ça, Quinn !

Magnus était entré dans la salle de repos, le journal du jour à la main. Derrière lui, Søren et Vera, deux autres stagiaires que Quinlan avait appris à connaître et appréciait déjà. Pourtant, ça ne faisait que deux mois qu’il avait débarqué… Disons qu’il y a des événements qui rapprochent.

— Quoi…? Tu sais que je lis pas le suédois…

— T’abuses, ça ressemble à l’anglais. Bon bref, tu connais Stonewall, non ? Fin, tu devrais puisque…

Quinlan fronça les sourcils. Assis à ses côtés, Søren et Vera l’imitèrent.

— Je connais oui.

— Tu sais Magnus, on n’est pas obligé de connaître Stonewall pour défiler hein.

— Oui, enfin c’est pas pour rien qu’il est venu avec nous, non ?

Søren haussa les épaules.

— Friendly ?

— Ohé c’est bon je vous comprends là ! Je suis pas QUE friendly, vous devriez le savoir hein. Stonewall, donc ?

Quinlan en avait marre de ce petit jeu et voulait savoir où voulait en venir Magnus.

— Bah je sais pas. Je vais essayer de te traduire et tu me diras ce que t’en penses, ok ? Je veux vraiment ton avis là-dessus.

— Moi aussi, à vrai dire.

La voix douce de Søren résonna. Pas assez grave, comparée à celle de Magnus, profonde et caverneuse. Il fit la lecture au groupe, ou au moins à Quinlan, puisque les deux autres, suédophones, savaient déjà de quoi il retournait. De temps en temps, Vera venait apporter une précision et corrigeait l’anglais hésitant de Magnus.

Ce que Quinn entendit lui fit l’effet d’un choc. Cela faisait quinze ans, quinze longues années, et il avait l’impression désagréable d’avoir été dupé. Utilisé. Et surtout, d’avoir utilisé, sans même s’en rendre compte. Il se souvenait de ce mois de juin 1969, où du haut de ses cinq ans, il avait posé plein de questions à son père. Pourquoi ils sont en colère ? Pourquoi la police les frappe ? Mais ils n’ont rien fait de mal, si ?

Ils, ils, ils. Ils.

Et Magnus lui lisait l’interview de Stormé DeLarverie, de Martha Johnson, de Miss Major, et d’autres encore. Que des femmes, noires, latinos. Une culpabilité diffuse enserra son cœur, lui qui avait encore la chance d’être un homme de type caucasien dans ce monde. Finalement, la voix de Magnus s’éteignit.

— Alors ?

— …Pourquoi personne n’a été leur parler avant ? Quinze ans… Je sais même pas…

Quinlan jeta un œil à Søren et Vera.

— Je devrais même pas parler. J’ai rien à dire. C’est vous qui devez être dégoûtés.

Søren haussa les épaules.

— On a l’habitude.

— LGB. Vous n’êtes même pas dedans, alors que c’est… Ok, ça me dégoûte.

— Tu veux faire quoi ?

— J’en sais rien ! C’est vous qui me mettez ça sous le nez… Déjà faudrait peut-être changer ce sigle à la con, non ? Et puis… Je vois pas ce que je peux faire avec ma tronche, mon service trois pièces, et mon orientation qui n’existe pas.

Vera ne put s’empêcher de rire, rejointe par Magnus.

— Je crois qu’on a bien besoin de quelqu’un comme toi en fait. Ça te dirait de venir à la prochaine réunion ?

Quinn n’était pas sûr de comprendre, mais Søren confirma son hypothèse.

— Même entre nous, on ne nous prend pas au sérieux alors…

— Pourquoi on me prendrait au sérieux, moi ?

— Magnus s’est fait griller auprès du président, moi je suis une femme, et Søren… On doit bien être les seuls à l’appeler comme ça et à le considérer comme un mec donc bon.

— …Putain. Je suis même pas suédois. Ce qu’il faut pas faire…

Avec un petit rire, Magnus s’approcha et l’embrassa.

— Je t’apprendrai la langue.

— Sale pervers.

En vérité, Magnus lui apprit bien plus que le suédois.
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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord EmptySam 12 Sep 2015 - 11:45


Décembre 1996

Ainsi, il était retombé sur de vieilles photos de Stockholm en farfouillant après un vieux 'jouet' dans sa chambre. Tout lui rappelait Magnus, mais Quinlan n'avait aucun regret.

Je suis pas claustro mais ça envoie quand même:

Magnus a jamais voulu me dire ce que c'était et je sais toujours pas.:

Un jour, on a fait une reconstitution de cette statue avec Vera. Magnus a réussi à être jaloux.:

Stockholm c'est ça : de la flotte et une architecture que j'adore.:

HRP:

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MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord Empty

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