Cours improvisé [ Aaron]

Samedi 06 septembre 1997, à l'aube

Profitant du fait que tous les cours n'étaient pas encore donnés, quelques jours après la rentrée, le jeune Kvelgen avait une petite idée en tête. Ce petit étourdit n'avait pas encore bien retenu le règlement de l'école et s'était mit en tête de s'exercer un peu à la magie. C'était sa première année à Poudlard et il ne connaissait pas encore les lieux, mais il était certain de pouvoir trouver un endroit au calme et où il ne serait pas pris en flagrant délit. A dire vrai, sur le moment, Evan se moquait un peu d'être repéré par les professeurs, cela faisait des années qu'il attendait d'être dans cette école et il n'était pas question pour lui qu'il reste les bras croisés, le nez plongé dans des bouquins aussi volumineux que ceux de Poudlard. Alors certes, au début Evan s'était montré étrangement calme, mais une fois la rentrée si triste passé, il avait repris du poil de la bête. Retrouvant peu à peu son caractère turbulent et désobéissant, c'était donc naturel de le voir se lever si tôt ce samedi, sac en main et près à partir à l'aventure.

Le jour se levait à peine quand notre petit aventurer sortait du territoire des Gryffondor sur la pointe des pieds. Il s'était habillé en civil, dans une tenu qu'il jugeait plus pratique et plus confortable. Comme s'il partait en expédition, Evan avait chargé son sac à dos de nourritures et de boissons et d'autres petites babioles. Dans la poche intérieure de sa veste se trouvait sa baguette, objet essentiel pour ce qu'il envisageait de faire. Il ne connaissait pour le moment pas grand chose à la magie, mais il s'était dit qu'il pourrait s'exercer au sort de lévitation. Le premier cours d'enchantement avait consisté à leur enseigner le sort de "Wingardium Leviosa " mais Evan avait eu quelques difficultés et soulever des plumes l'ennuyait un peu, il voulait voir s'il était capable de mieux. Un mouvement de poignée, un mot magique, il pouvait bien retenir cela tout de même et pourquoi ne pas essayer sur quelque chose de....plus vivant.

A cet instant, en déchiffrant les pensées du petit casse-cou, on comprenait donc mieux pourquoi il avait emmené Frisbee avec lui, son chat rouquin. Connaissant le tempérament  de son chat, le jeune garçon l'avait gardé dans la cage de transport, le temps d'arriver à l'endroit souhaité. L'endroit?! En fait Evan n'en n'avait pas la moindre idée et se contentait pour le moment de traverser les couloirs en évitant soigneusement de rencontrer quelques adultes que ce soit. Une fois à l'extérieur, il se dirigeait un peu au hasard et fini par s'arrêter dans les magnifiques jardins de l'école. Là, dans un recoin derrière une grande haie, il déposait son sac et libérait son chat.

-Tu reste à coté de moi, hein?! Frisbee! Tu vas nous faire repérer! Chuchotait, Evan.

par chance pour ce dernier qui déposait sa veste au sol en sortant sa baguette, son chat décidait de rester dans un coin d'herbes à jouer avec un insecte. A cet instant, Evan était persuadé de s'être trouvé un coin tranquille, mais il entendit rapidement des voix d'élèves non loin, signe que d'autres lèves tôt traînaient dans le coin. Le Gryffondor fut soudainement moins sûr d'avoir choisis la bonne cachette pour s'entraîner. Avant de commencer son petit entrainement et ne sachant comment commencer, Evan décidait de manger quelques gâteaux et s'installait sous un arbre avec Frisbee, sa baguette posée dans l'herbe près d'eux.

Aaron dormait tranquillement dans son lit douillet avec ce petit bruit de vent sifflant autour des vitres qui avait le don de calmer et d’apaiser le Serdaigle. Il voulait profiter de sa journée, étant donné qu’il n’avait que deux cours l’après-midi, et, que comme tous les samedis, il faisait la grâce matinée. Le Bleu et Bronze profitait un maximum de cette journée idyllique quand un éclair blanc se cogna contre la fenêtre. Ce choc le fit sursauter, qui se leva de suite et brandit sa baguette en vigne droit devant lui. Quoi qu’il peut en dire, la bataille avait laissé quelques séquelles chez le jeune homme. Le garçon souffla, amusé par son propre étonnement, et partit ouvrir la fenêtre. Heureusement pour lui, les autres garçons qui dormaient dans le dortoir n’avaient pas été réveillé. L’animal qui s’était écrasé contre la vitre n’était autre que Winter, son hibou blanc comme neige, qui portait dans son bec crochu une lettre. Cet imbécile d’oiseau, après s’être pris la vitre, était tombé dans une gouttière quelques mètres plus bas. En le voyant, son hibou poussa un cri strident et se dirigea vers lui à grands coups d’ailes.

-Doucement. Doucement.

Winter stoppa net son envol et s’accrocha à la paroi extérieure de la fenêtre. Il tendit le cou pour lui donner sa lettre. Aaron la reconnut vite grâce à son saut. C’était celui de sa mère.

-Maman, souffla-t-il, désespéré. J’imagine que c’est elle qui t’a dit de me la donner directement en mains propres, non ?

Son harfang poussa un nouveau cri comme pour appuyer ses dires. Sa mère avait toujours eu cette fâcheuse habitude, depuis sa première année à Poudlard, d’ordonner à son hibou de lui remettre ses lettres directement, comme si elle craignait que son fils ne se les fasse voler. C’était, du point de vue du Bleu et Bronze, complètement stupide et paranoïaque ; qui voudrait lire les conversations d’une mère et de son fils ? Personne, c’était ce que, visiblement, elle ne comprenait pas. Enfin, après que le hibou soit reparti, le jeune homme se réinstalla dans son lit et essaya de retrouver le sommeil. Mais c’était impossible. Aaron jura tout bas avant de se diriger vers la salle de bain, où il se lava et s’habilla. Il se promit d’envoyer un mot bien salé à sa mère. Le garçon portait bien sûr l’uniforme des Aigles. Qu’allait-il faire maintenant ? Il opta pour aller se balader dans les jardins de l’école, prenant avec lui sa baguette magique et quelques feuilles blanches, on ne sait jamais. Des personnes s’étaient déjà rassemblées dans la salle commune bleu azur et vaguaient à leur occupation en attendant sûrement leurs prochains cours. Aaron aimait, quand il en avait le temps libre, s’accoudait à une des nombreuses fenêtres de la salle des Aiglons et d’observer les majestueuses montagnes environnantes ou lire certains livres dans la bibliothèque des Bleu et Bronze. Le jeune homme poussa la porte et sortit dehors, dans les jardins de Poudlard. Le garçon inspira l’air frais qui sentait la rosée et l’herbe coupée. Il y avait cependant très peu d’élèves à une heure aussi matinale, ce qui était tout à fait normal. Le Serdaigle aurait dû en faire partit si Winter ne l’avait pas réveillé… Il marchait tranquillement sans se soucier de rien. Il essayait de se vider la tête de tous ces mauvais souvenirs violents et tristes… Un petit miaulement se fit entendre. Tiens, un chat s’était peut-être perdu dans les allées de haies ? En tant qu’ami des animaux, Aaron décida d’aller aider cette pauvre bête. Il le trouva après quelques minutes. Le petit chaton était en train de jouer avec un insecte. Ces miaulements étaient sûrement des cris de joie, et non de détresse. Mais que faisait-il là ? Avait-il perdu son maître ? Soudainement, pendant que le Bleu et Bronze était en pleines réflexions, un bruissage de feuille dans la haie se fit entendre. Le jeune homme sortit sa baguette et marcha tout doucement. Une fois à quelques mètres de ce qui avait causez ce bruit, il piqua un sprint et se tint devant un garçon d’à peu près onze ans à en juger sa taille. Il avait braqué son bout de bois à quelques centimètres de son visage et était en train de le dévisager. Ce qui était bizarre, c’est qu’il ne portait pas d’uniforme. Peut-être était-ce un Moldu ? Non, c’était impossible, aucun humain délaissé de magie n’arriverait à traverser les barrières mises en place.

-Qu’est-ce que tu fais là ?

Son ton était agressif, et le jeune homme le regretta.

-Qu’est-ce que tu fais là ? répéta-t-il, mais bien plus doucement.

Aaron eut alors droit à une petite explication. Le garçon, qui faisait partit de Gryffondor d’ailleurs, était parti dans les jardins dans le but de s’entraîner à la magie. Le jeune homme hésita quelques instants. Il hésita pour se proposer comme mentor ou pas. Mais la réponse fut vite choisie et c’est bien sûr la première option qui gagna. Un frisson d’excitation lui parcourut les vertèbres et à l’intérieur de lui-même, le Serdaigle jubilait déjà. Il ne savait toujours pas comment le première s’appelait, mais ce n’était qu’un détail. Le Bleu et Bronze se tourna vers le petit garçon et lui proposa :

-Je peux être une sorte de mentor pour toi, si tu en as envi. Si oui, je te propose d’aller dans la salle de classe n°11, au rez-de-chaussée, on y sera nettement mieux.