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 L'âge d'airain | Libre

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MessageSujet: L'âge d'airain | Libre    L'âge d'airain | Libre  EmptyJeu 9 Juin 2016 - 23:21

6 juin 1997
19h30

Anthime Carrow et son épouse, interpellés vis-à-vis de l'affiliation de la défunte Alecto Carrow auprès de Celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-Nom, ont avoué couvrir la fuite d'Amycus Carrow. Ils ont donc été condamnés pour complicité envers un ennemi de l'état, et seront envoyés en prison dans la soirée.

La nouvelle, Flora l'avait accueillie avec difficulté ; elle se trouvait dans la volière, ce matin là, mais avait eu écho du chaos qui avait gagné la grande salle lorsque la liste des collaborateurs présumés du Seigneur des Ténèbres avait été offerte aux murmures impudiques, au sein de l'édition matinale de La Gazette du Sorcier.  Charlie Grant s'était battue avec un Serdaigle ; Orion était même intervenu ; elle ne connaissait pas le nom de tous les protagonistes mais sa soeur Hestia semblait, à son grand regret, avoir été témoin de cette débâcle. L'épisode lui avait été narré alors qu'elle lisait l'article, à peine quelques minutes plus tard, alors qu'elle arpentait le dédale des couloirs pour se rendre en cours ; le journal avait été délaissé, et elle s'en était emparé avec appréhension lorsqu'il lui avait semblé s'appesantir sur elle les regards avides. Au sein de leurs missives, ses parents demeuraient évasifs ;  mais Jonathan Carwood enquêtait sur la famille Rosier, et Daphné avait été reçue au sein du ministère à l'occasion du mystérieux décès de Scarlett Greengrass. La matriarche déchue de l'aristocratie sorcière.

Très vite, l'eczéma avait rongé la peau lisse et opaline de ses épaules à la façon d'un venin acerbe, et il lui avait été nécessaire de farder son visage marbré par l'anxiété - ou bien était-ce l'embarras ?

Il lui avait été impossible de retrouver Hestia, pourtant ; elle n'était plus apparue dans la Grande Salle, et elle ne l'avait pas trouvé dans les serres qui longeaient le parc du domaine. La lumière du mois de juin ondulait paresseusement sur la surface moirée du lac noir ; et les pelouses offraient, veloutées, leurs reflets émeraudes. Gagnée par la fièvre, étourdie par le parfum sucré des fleurs du printemps, elle-même avait peiné à se présenter parmi ses camarades, lors du déjeuner, quand interrompre ses recherches avait été nécessaire - ses errances, en vérité ; le souffle haché, il lui fut nécessaire de reprendre ses esprits avant de retrouver l'alcôve solennelle du château.

Mais elle savait sourire, savait comment porter ses épaules et la courbe gracieuse de sa nuque, savait offrir l'apparence aimable de l'assurance désinvolte et affable que l'on associe aux jeunes filles insouciantes de bonne familles.  Si sa baguette magique, sculptée dans l'aubépine, frémissait encore entre ses mains crispées lors du cours de sortilèges, et si elle avait dû confusément s'excuser pour s'extirper de la salle, animée par une angoisse suffocante, brutale et soudaine comme une morsure, elle se trouvait à présent recomposée, à l'heure du dîner ; et cherchait Aldabella du regard en approchant la table drapée de pourpre.

Son attention fébrile, troublée par une potion sédative prescrite avec diligence par l'infirmière, heurtait pourtant un autre de ses camarades. Un bref instant, elle considéra passer son chemin - la proximité de son amie, à la manière d'un onguent appliqué sur la déchirure d'une brûlure, lui semblait indispensable ; pourtant, le garçon lui arracha les prémisses d'un rire, qu'elle étouffa pudiquement dans la paume de sa main. Elle concéda, alors, à s'adresser à lui ;

« oh, Nathan !..», déplora-t-elle en croisant les bras, son expression conciliante trahissant subrepticement un amusement ourlé de condescendance qui était souvent celui avec lequel elle accueillait ses velléités rebelles ; « Peut-être devrais-tu t'y prendre d'une autre façon », suggéra-t-elle patiemment ;  « Les couteaux à viande ne sont définitivement pas faits pour ça. »

hrp:
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Nathan G. Saunterton
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MessageSujet: Re: L'âge d'airain | Libre    L'âge d'airain | Libre  EmptyMer 15 Juin 2016 - 11:49


Après une journée de cours particulièrement éreintante où il avait dû lutter à chaque instant pour rester éveillé - la faute à l’une de ses fréquentes nuits blanches passées à explorer les moindres recoins du château - le jeune Saunterton était affamé ! Déjà que bien reposé, suivre les cours d’histoire de la magie relevait du véritable calvaire, alors fatigué, c’était comme réaliser les 12 travaux d’Hercule dans la même demi-journée. Plusieurs fois, il s’était surpris à s’endormir, allant jusqu’à s’assommer à moitié sur son bureau quand sa main n’avait plus eu la force de soutenir sa tête. Le boum qui avait suivi avait fait se retourner la moitié de la classe, mais il en fallait davantage pour distraire le Professeur Binns qui avait poursuivi son interminable monologue comme si de rien était. Autant dire que lorsque la fin du double cours avait sonné, il était sorti en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « révolte gobeline ». Et depuis ce moment-là, son estomac criait famine (« FAMINE !!! ») sans discontinuer.

Le jeune Gryffondor eut toutes les peines du monde à s’atteler à ses devoirs cette soirée-là (« Ah ah, Ah ah. »), les mots dont il noircissait son parchemin lui paraissant particulièrement ineptes, ce qui n’était pas peu dire. Enfin, l’heure de rejoindre la grande salle pour dîner arriva enfin, et il s’y rendit au triple galop, prenant place à la table des Gryffondor en compagnie de plusieurs premières années comme lui. Dès lors, il s’appliqua à goûter l’ensemble des plats passant à portée de main, se servant allègrement et mangeant avec grand appétit afin de calmer cette faim qui le tenaillait depuis le milieu de l’après-midi. Donc autant dire que l’étiquette et les bonnes manières étaient le cadet de ses soucis en ce moment.

Il était d’ailleurs en train de couper une part de tarte à la rhubarbe quand on l’interpella avant de le réprimander gentiment. « Peut-être devrais-tu t'y prendre d'une autre façon » Même sans relever la tête, il sut aussitôt à qui il avait affaire. En effet, depuis le premier jour où il avait mis les pieds au château, Flora Carrow semblait nourrir l’ambition de le transformer en parfait gentleman, ce qui la conduisait à le reprendre fréquemment, le plus souvent quand ils prenaient leurs repas non loin l’un de l’autre à la table des Rouge et Or. Nathan se retourna vers la sixième année et lui adressa un grand sourire, légèrement gêné toutefois. Qu’avait-il bien pu faire de travers cette fois-ci ? Il fit carburer sa cervelle à plein régime pour savoir quels pouvaient bien être les codes du découpage de tarte à la rhubarbe… Pris d’une inspiration géniale, il tendit son petit doigt en l’air, ce qui, d’après lui, ne manquait pas de lui conférer un air parfaitement aristocratique qui devrait ravir Tata Prout-Prout, comme il l’appelait dans son petit monde intérieur. Fier de lui, il la sonda du regard, avant de se décomposer devant son air exaspéré, quoique amusé. « Les couteaux à viande ne sont définitivement pas faits pour ça. » Des couteaux « à viande » ? Mais quel est l’abruti qui a décrété que ce couteau ne couperait que de la viande ? Il tranchait pourtant parfaitement la tarte à la rhubarbe… C’était à n’y rien comprendre.

Désireux de faire plaisir à son aînée qu’il appréciait malgré tout, le jeune Saunterton se mit à la recherche d’un couteau qui aurait une « tête à trancher du cake ». Il avisa un couteau sans dent, dont il aurait été incapable de définir la fonction, mais il estima néanmoins qu’il remplirait parfaitement la fonction désirée. Mais avant de commettre un nouvel impair qui le ferait immanquablement passer pour le dernier des sagouins, il préféra demander l’avis de Tata Prout-Prout. « C’est celui-là, pas vrai ? » Un couteau à beurre ? C’était encore plus incompréhensible que le couteau à viande… A ce stade, il estima que seul le destin pouvait encore lui venir en aide. Il ferma les yeux, promenant sa main au-dessus de la table, avant de l’abattre au hasard sur un couvert. Un couteau. Trop fort ce petit ! « Dis Flora, tu peux m’expliquer à nouveau pourquoi c’est important de pas couper son steak avec le couteau à salade, ce genre de truc ? » Couper sa salade ? Oh, le malheureux, il n’a pas dit ça ? « … avec le couteau à salade, ce genre de truc ? » Ah si, il l’a dit… Toute une éducation à refaire qu’on vous dit ! Heureusement qu’il a une bouille angélique et un sourire à faire fondre un iceberg…
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MessageSujet: Re: L'âge d'airain | Libre    L'âge d'airain | Libre  EmptyDim 3 Juil 2016 - 14:42

« C'est celui-là, pas vrai ?
- Non, en réalité, ce n'est pas exactement celui-ci non plus », expliqua-t-elle à mi-voix ; « Le couteau à beurre a encore un tout autre usage. »

Flora souriait, malgré tout, devant son air déconfit ; lui offrant alors la plus compatissante de ses expressions - oh, le garçon semblait se donner tant de mal !...Et lui allouait un exercice à laquelle se consacrer, alors que ses pensées confuses se trouvaient hantées par La Gazette du Sorcier et ses brèves sordides ; elle ressentait sur elle le poids des regards, cuisants comme la marque d'un fer incandescent sur la peau lisse et vulnérable de sa nuque.

Mais peut-être était-ce simplement son imagination ; n'était-elle pas « disposée » à « l'agitation » ? Voir à la « névrose », aurait formulé une personne moins bien attentionnée, malveillante, en soulignant à quel point les femmes de la famille Carrow s'étaient rendues par le passé coupables d'hystérie !  

« Oh, je t'en prie, la salade ne se coupe pas », corrigea-t-elle alors qu'elle se glissait à ses côtés, comme si l'erreur eut été la simple conséquence d'un oubli ; une distraction à laquelle elle se savait elle-même susceptible d'être sujette (une mémoire terrible que la siennes, déploraient parfois ses enseignants…!)

Hésitante, elle avisait les assiettes lourdes de viande grillée, de légumes rissolés, brillants de leurs sauces onctueuses ; les desserts crémeux, épaissis de mélasse, de sirop mielleux et de sucre poudreux. Si elle avait a peine déjeuné et se trouvait étourdie par la faim, la potion qui lui avait été prestement prescrite tendait à amenuiser davantage son appétit, qui se trouvait déjà victime des caprices de ses humeurs.  

« Dis Flora, tu peux m’expliquer à nouveau pourquoi c’est important de pas couper son steak avec le couteau à salade, ce genre de truc ?
- Et bien - » Un bref instant, elle songea à lui expliquer en quoi sa tranquillité d'esprit dépendait de sa capacité à attribuer à chaque objet une fonction précise ;  « C'est une question d'usage », dit-elle, avant de poursuivre sur un ton docte mais complice, à la façon dont l'on transmet un savoir ; « Il m'a toujours été enseigné que les bonnes manières ouvrent les bonnes portes. »

Au contraire de la famille Malfoy, ce n'était pas sur leur fortune que pouvaient compter les Carrow pour gagner la bienveillance de leurs hôtes - ou simplement pour s'assurer de se voir offrir des invitations à l'une de ces réceptions aristocratiques donnés au sein du microcosme Sang-Pur ; comme un secret d'alcôve, murmuré dans un sourire narquois, il se répétait que la maison Carrow était ruinée, «désœuvrée», avec rien à présenter d'autre au monde que l'immaculée pureté de leur sang, exempt du moindre métissage. Travaillé à la façon d'un élixir, par une série d'alliances et d'unions mûrement calculées, il demeurait leur ultime richesse. Battait l'écheveau des veines arachnéennes d'Hestia Carrow au travers de sa peau pâle et translucide comme du papier humide ; perlait sur les épaules de Flora et imprimait le coton de ses chemises en aquarelle de pourpre lorsque, prise d'une violente crise d'allergie, elle écorchait nerveusement ses plaies.

Il fallait le magnifier, aussi - il fallait montrer comme l'attitude souveraine, la grâce et le port gracieux des épaules étaient ceux d'une adolescente de haut rang, en dépit des fourrures élimées à la bordure des manches et des mocassins taillé dans un cuir battu, un peu décoloré, qu'un entretien minutieux ne suffisait pas à dissimuler.

« Imagine quel embarras serait-ce, si tu te trouvais invité par - » Elle s'efforça d'assurer le ton de sa voix pour articuler le patronyme avec une déférence polie, mais froide ; « Monsieur Carwood, par exemple ; sans parvenir à savoir de quelle façon couper ton poisson correctement. Ce serait terrible. Je suppose que M. Carwood est très courtois, et qu'il ne se permettrait pas de te reprendre, mais tout de même. Tu serais mortifié. Et à juste titre. »

Elle conclut son exposition d'un air grave, repoussant d'un geste appliqué une mèche opaline de son visage ;

« Le secret », précisa-t-elle à l'attention du garçon, comme s'il eut s'agit d'une solution confidentielle - mais assurément miraculeuse ; « C'est de savoir que les couverts sont placés dans l'ordre dans lequel ils doivent être utilisés. De l'extérieur, vers l'intérieur. En l'occurrence, ce couteau me semble tout indiqué pour découper de la tarte », indiqua-t-elle en lui indiquant l'objet, après avoir parcouru du regard la confusion de la table où moirait paisiblement l'argenterie à la lumière dorée des lustres ; « Il faut simplement faire attention à ne pas te couper, d'accord ? Il est définitivement peu seyant de saigner à table, Nathan », s'amusa-t-elle d'un ton léger.

Et peut-être lui sera-t-il nécessaire de préciser par la suite qu'une part de tarte se mangeait à la fourchette, et sans nul autre couvert, songea-t-elle distraitement alors qu'il entreprenait de tailler sa part de gâteau. Avant cela, elle lui offrit un sourire encourageant.
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Nathan G. Saunterton
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MessageSujet: Re: L'âge d'airain | Libre    L'âge d'airain | Libre  EmptyDim 3 Juil 2016 - 16:55


C’était officiel. Malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, Nathan Saunterton était bel et bien incapable de faire la différence entre tous les couverts qui s’étalaient devant lui. A sa défense, il faut quand même avoir en tête que chez les Saunterton, il y a toujours eu l’attirail minimal constitué d’une fourchette, un couteau, et deux cuillers (mais comme l’une est sensiblement plus grande que l’autre, il avait fini par les utiliser correctement), et que ça n’avait jamais posé de problème à personne. D’ailleurs, le couteau à viande coupait tout aussi bien du beurre ou de la tarte, donc pourquoi tant d’ustensiles ? Le petit lion se fit la réflexion que Flora ne devait pas beaucoup faire la vaisselle chez elle, sinon elle aussi louerait la polyvalence d’un couteau. Mais il se retint de lui faire part de sa conclusion, et essaya plutôt de faire entrer dans sa petite tête la fonction précise de chaque couvert.

Entre deux tentatives pour enfin trouver le couteau adéquat, Nathan jeta un coup d’œil à son aînée. Il trouvait qu’elle avait la mine sombre, comme si elle était préoccupée… Mais peut-être était-ce tout simplement dû aux examens qui approchaient ? La lecture de la Gazette n’étant pas l’activité préférée du Gryffondor, il n’avait aucun moyen de savoir ce qui pouvait bien tourmenter Tata Prout-Prout. Mais ce n’est pas parce qu’on ne parcourt pas consciencieusement le journal qu’on se retrouve à l’abri d’apprendre un scoop, comme Nathan allait l’apprendre maintenant.

« Tu es sûre que ça ne se coupe pas, la salade ? Parce que c’est quand même bien pratique… Regarde. » Et joignant le geste à la parole, le petit lion se servit une feuille de salade, qu’il entreprit de faire entrer dans sa bouche sans l’aide salvatrice du couteau, mais avec moultes projections de vinaigrette et une élégance pour le moins, douteuse. « C’est comme ça qu’il faut faire ? C’est pas très élégant, si ? »

D’habitude, les pitreries de Nathan avaient pour effet de dérider la sixième année. Il n’était pas rare qu’elle parte dans un grand éclat de rire cristallin qui l’amusait beaucoup. Mais pas aujourd’hui. Décidément, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Au lieu de réagir à sa petite provocation, elle répondit de façon presque robotique à sa question. … les bonnes manières ouvrent les bonnes portes ? Mais qu’est-ce que ça voulait bien pouvoir dire ? Décidément, elle était particulièrement mystérieuse aujourd’hui…

Et à nouveau ce regard perdu dans le vague, lointain. Cette fois, quelque chose n’allait pas, il en était certain ! « Dis, Flora, t’es sûre que ça va ? Tu n’as pas l’air d’être dans ton assiette aujourd’hui. » Nathan posa sa main sur la sienne en signe de soutien, et lui adressa un large sourire engageant. « Tu peux me parler si tu veux. On est amis, hein ? »

Puis il reporta finalement son attention sur les couverts avec des yeux interrogateurs. Le grand secret était sur le point de lui être révélé… Pourquoi le choix des couverts était-il si primordial ? Malheureusement, une fois encore, la réponse ne le satisfit pas vraiment. En effet, il ne voyait pas trop ce que M. Carwood pouvait bien avoir à faire de se façon de manger, même s’il se retint d’en faire part à Flora. Il imaginait sans difficulté qu’il devait avoir des problèmes bien plus importants à régler que de s’assurer que Nathan Saunterton ne coupait pas sa salade ou qu’il ne taillait pas sa tarte avec un couteau à beurre… Quant à être mortifié, il avait réussi à éviter de l’être jusque-là, il ne voyait pas bien pourquoi les choses devraient être différentes avec M. Carwood.

Mais, soit. Si ça pouvait faire plaisir à Flora, alors il ferait les efforts nécessaires. On utilise les couverts de l’extérieur vers l’intérieur. Il en était maintenant à manger sa tarte, sa tarte est un dessert, le dessert se mange à la fin du repas, donc en toute logique il devait se servir des couverts les plus proches de son assiette. Sa part coupée avec le couteau tendu par Flora (avec le petit doigt bien levé, s’il vous plait !), il pouvait maintenant passer à la dégustation. Zut ! Fourchette bizarre à deux dents ou petite cuiller ? Aaaargh, quel dilemme ! Bon, il faut prendre une décision ! Sa main s’approcha lentement de la cuiller, mais il crut saisir une moue chez Flora et du coup il se saisit du verre, prétextant une terrible soif à étancher. Puis, plus confiant, il attrapa la fourchette chelou avec fierté et attaqua sa part de tarte avec gourmandise.

Elle était délicieuse. Bien sucrée, exactement comme il les aimait. Il mâchait lentement, en prenant bien soin de garder la bouche fermée, comme Flora le lui avait appris. Il se tenait exagérément droit, et tâchait d’adopter ce qui, pour lui, ressemblait à l’allure d’un parfait aristocrate. Arrivé à mi-tarte, un doute l’assaillit soudainement. Fallait-il utiliser le couteau à tarte pour couper de petits morceaux ou bien l’utilisation de la fourchette chelou était-elle suffisante ? Comme son ainée ne lui avait fait aucune remarque, il décida de continuer à la fourchette, jusqu’à disparition complète de sa portion. Puis, il reposa son couvert sur le bord de l’assiette, avant de se tamponner les lèvres avec sa serviette.

« Alors ? J’étais comment ? Je suis prêt à venir manger chez toi ou pas ? » Ce n’est pas qu’il ait vraiment envie de participer à un véritable repas aristocratique où il serait obligé de rester assis pendant des heures sans avoir le droit de se dégourdir les jambes, mais il était déterminé à ce que Flora soit fier de lui. Et si ça devait passer par une séance de torture gastronomique, qu’il en soit ainsi ! Cependant, à ses derniers mots, il put voir le visage de Flora s’assombrir. Zut !, il a fait une boulette. « J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas, Flora ? Je suis désolé, j’voulais pas... » Tout confus, Nathan se recroquevilla sur sa chaise, son regard à présent rivé sur les quelques miettes qui restaient encore sur son assiette.
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