-{ So lucky ... (Alizée)

This is the beautiful day. Oui, aujourd’hui était une belle journée pour une fin de mois d’Avril. Le soleil. La chaleur intense. Pas si intense que cela en vrai, Cataleya s’imaginait au bord de la plage, la tête penchée en direction du soleil. Aaaah le Brésil lui manquait. Depuis quelques semaines elle se sentait mal. Pourtant d’un point de vue médical tout allait bien, mais à l’intérieur d’elle-même elle se sentait mal. Cataleya avait le mal du pays. Ici le soleil n’était pas aussi intense que le continent sud-américain mais pour un pays comme l’Ecosse sa qualité n’était pas si mal que ça. Pourtant, en ce moment la jeune Galvão se sentait bien, pas au point d’en faire bouger une plaque tectonique, mais elle se sentait bien.

Les examens de fin d’année allaient bientôt avoir lieu. Annonçant avec eux, la fin de l’année scolaire, Cataleya avait hâte de retrouver ses parents et de se dégourdir les jambes ailleurs que dans la forêt interdite de Poudlard. Elle avait hâte de découvrir de nouveaux paysages et de profiter de son bon vieux climat tropical. En attendant, elle devrait se contenter de ce qu’elle avait.

Cela faisait environ deux heures que Cataleya travaillait différentes techniques de quidditch, aussi bien ses lancés, que  la technique de la Fourberie de Finbourgh. Après un nouveau but, elle sentit une énième goutte de sueur tiède et poisseuse ruisseler le long de sa tempe. Ses mains se crispèrent sur le manche de son balai. Elle défia une dernière fois du regard les buts et décida finalement de s’arrêter pour la journée.

Mettant pied à terre, Cataleya récupéra ses affaires ainsi que son livre d’histoire de la magie et se dirigea vers le parc afin de se rendre à la volière. Elle devait envoyer une lettre à ses parents et par la suite réviser son cours d’histoire de la magie. En cours, elle n’écoutait rien, les élucubrations bucoliques de cette vieille biscotte de Binns l’ennuyait au plus haut point. Frustration. Voilà ce que ressentait Cataleya à la sortie de ce cours. Ennui. La Gryffondor était une hyperactive qui aimait être occupée, et ce cours ne l’aidait pas à s’entretenir psychologiquement. Bien au contraire. Le vieux fantôme avait tendance à lui taper sur le système, et un jour ses nerfs finiraient par lâcher. Et ce jour-là, elle était sûre que ça ne se finirait pas très bien.

Soufflant à cette future perspective, Cataleya enfonça sa main gauche dans son sac à la recherche de son paquet de sucreries. De sa main droite, elle portait son balai ce qui ne l’aidait pas à atteindre son objectif. Au bout de quelques minutes et malgré son équilibre précaire, la petite brune sortit victorieuse de la bataille. Souriante, elle sortit le sac avec une telle force que celui-ci s’envola dans les airs. Perplexe, elle leva les yeux en l’air pour voir où celui-ci allait atterrir. Cependant, ce dernier n’atteignit jamais le sol. C’est à ce moment qu’un volatile en profita pour voler au-dessus d’elle et chiper le sac au passage. Aaaah stupide volatile. Non mais c’était une blague ? Une très mauvaise blague ? Le hibou contourna par la suite Cataleya et de ces yeux orangés on aurait dit qu’il la scrutait de manière snob. La jeune Galvão avait l’impression d’avoir été dépouillé de son égo.

Mais alors qu’elle regardait toujours l’oiseau, celui-ci disparut soudainement derrière un arbre. Prenant conscience de ce qu’il venait de se passer, Cataleya lâcha brutalement ses affaires et son balai alla percuter violemment le sol. Sacrilège. Se rendant compte de ce qu’elle venait de faire, Cataleya agita les mains dans tous les sens.    

« AAAAAAAAAAAAAH !! Pourquoi ? » Baissant les bras, Cataleya souffla à nouveau. Cette journée était en fait vraiment merdique. Non mais franchement à qui cela arrivait ce genre de truc ?! Lasse, Cataleya se laissa tomber par terre. Elle n’avait envie de rien, elle venait de se faire ses subtilisés ses bonbons. Soit toute sa vie. Ses bébés. Elle allait mourir dans ce parc. Morte de faim. Seule…

Baissant les bras, Cataleya souffla bruyamment. Sa journée commençait bien, très bien même. Un gros euphémisme. Non en ce moment rien n’allait, et se faire voler ses bonbons par un tétrapode à plume ne la réjouissait pas plus que ça. Une vie en enfer. C’est sans doute comme ça que Cataleya aurait baptisé son livre, s’il y en avait eu un à son effigie. Elle avait tendance à attirer les problèmes. Généralement c’est parce qu’elle les cherchait. Mais quand ce n’était pas le cas, ceux-ci n’étaient jamais bien loin. Et aujourd’hui ça semblait être le cas.

Cataleya avait déjà assez de problèmes à régler et en plus de ça elle n’avait plus de bonbons. La sorcière venait d’épuiser ce qui lui restait encore de sensibilité. Elle en avait vraiment assez. Ce n’était pas seulement de simples bonbons qu’elle venait de se faire dérober, mais il s’agissait bien des derniers de sa réserve. Cataleya était à présent à court de sucreries, chose qui ne lui était encore jamais arrivée. Et à cause de la situation actuelle, elle ne pouvait pas se ravitailler comme elle le voudrait chez Honeydukes. A cette pensée, la brune grogna bruyamment. Le monde entier était contre elle ou quoi ? Si McGonagall était le monde alors oui.

Depuis quelques temps, le professeur McGonagall avait Cataleya dans son collimateur et ce pour de nombreuses raisons. En cours, Cataleya était très dissipée, la métamorphose n’était pas une matière qui la passionnée, bien au contraire. Elle ne voyait pas l’intérêt d’étudier une telle discipline, pour elle métamorphoser des objets ou des animaux n’avaient rien d’extrêmement fascinant. Non, elle, ce qui la branchait c’était la botanique, et la défense contre les forces du mal. Du coup quand elle ne chahutait pas en cours, elle dormait, et ça McGonagall trouvait ça inacceptable. Pour faire réagir la jeune Galvão, la vieille animagus lui avait posé un ultimatum. Soit elle se remettait à niveau en métamorphose, soit elle se ferait virer de l’équipe de quidditch. Autant dire que le fait que McGonagall soit directrice de la maison de Gryffondor ne l’aidait pas, bien au contraire.

Pourtant Cataleya ne savait pas encore comment elle allait réagir. Elle ne savait pas si elle allait coopérer avec son futur « professeur particulier » ou si elle allait lui faire la misère, ce qui mettrait forcément McGonagall en rogne. Et ça elle était sûre que la vieille sorcière ne l’admettrait pas et ne l’épargnerait pas. Soit elle était gentille et tout se passait bien, soit elle n’en faisait qu’à sa tête et tout dérapait. Cataleya avait des avantages à retirer si elle se tenait tranquille. Elle n’était parfois pas des plus réfléchies. Mais pour l’instant, elle ne s’était pas encore décidé.

Et maintenant elle se faisait voler ses précieux enfants chéris –les bonbons- par un stupide vertébré volant. En ce moment, sa vie ressemblait à une blague, mais une très mauvaise blague… C’était désespérant.

Alors qu’elle allait plonger sa tête dans l’herbe, une chevelure arc-en-ciel passa devant elle. Elle l’avait déjà vu dans les couloirs, mais sans plus de détails. A son tour, l’adolescente agita ses mains dans le ciel, chose qui n’allait pas vraiment changer la situation. Cataleya trouvait ça rassurant qu’elle ne soit pas la seule à être excédé lorsqu’il s’agissait de sucreries. « Aaaaaah je suis sûre qu’à nous deux on aurait pu l’avoir ! » Mais ce n’était pas le cas. Elle était désolée ? Si ça avait été sa faute pourquoi pas mais là, elle n’était responsable de rien. A moins que cette fille ne s’amuse à apprivoiser des oiseaux et à les dresser pour voler les bonbons des autres. Mais elle ne semblait pas fautive pour un sous. D’ailleurs élever des oiseaux pour voler des choses ce n’était pas une si mauvaise idée. Ça pouvait être utile pour piquer les sujets d’examens ou rendre fous certains élèves…

Après cette pensée déstructurée, Cataleya releva la tête vers l’adolescente à la chevelure fascinante. Mais lorsqu’elle vit les bonbons de l’autre sorcière, ses yeux brillèrent mais elle se heurta au fait qu’elle n’avait plus de sucreries dans sa réserve. Le temps qu’elle expédie sa lettre à ses parents, et qu’ils lui répondent, pendant deux jours elle devrait se passer de ces petites gourmandises. « Aaaaah en plus c’était tout ce qu’il me restait ! Je suis maudite ! En plus les sorties à Pré-au-Lard sont maintenant interdites à cause de l’autre taré de … » Voldemort ? Bon déjà qu’elle attirait l’attention, il valait qu’elle ne dise rien d’injurieux sur le sorcier surtout vu le contexte actuel. Bref. Regardant ailleurs, Cataleya tourna la tête rapidement et tenta de détourner la conversation. « Ohhh regarde un joli papillon… Il est tout violet ! J’adoore le violet ! Tes cheveux seraient cool avec que du violet ! Mais ils sont bien aussi comme ça ! » Oui Cataleya n’était pas une fan du rouge de Gryffondor. D’ailleurs lorsqu’elle avait l’occasion de modifier les couleurs de son uniforme elle ne se gênait pas.

C’est alors qu’elle piqua une partie des bonbons de la jeune femme. Elle était gentille, jamais, au grand jamais Cataleya n’aurait partagé ses bonbons avec qui que ce soit. Nooon, elle les aimait trop, elle ne pouvait pas les abandonner. Mère indigne. Enfin là on lui avait dérobé, c’était pire. Et pour l’instant son stock était en rupture. A moins qu’elle ne fasse une petite visite dans les cuisines, dans l’absolu elle n’en avait plus. « Pas question qu’on me pique MES bonbons ! Celui qui ose, je l’assomme avec mon balai ! » Attrapant un bonbon au passage, elle l’avala d’un coup et bizarrement elle semblait plutôt sérieuse. Peut-être parce qu’elle l’était ! « D’ailleurs merci ! Pour ton intervention qui aurait sans doute marché si on avait remonté le temps ! Mais çaaa… Bref et pour les bonbons ! Tu as ma reconnaissance éteeeernelle ! » Elle trouvait la Poufsouffle plutôt intéressante, elle avait une voix douce, presque enfantine. Par contre, maîtresse du contrôle, Cataleya aimait savoir à qui elle avait à faire. « Comment t’appelles-tu ? »

Depuis quelques temps c’était le foutoir intégral au Royaume-Uni, les attaques se multipliaient. Le ministère de la magie semblait impuissant face à la menace qui pesait. Les agressions grandissaient au fur et à mesure que le temps passait, et cela semblait inquiéter grandement le corps professoral. Depuis peu, il avait été décidé que Poudlard serait mis en quarantaine et ce pendant une période indéterminée. Cela pouvait durer des semaines si les choses ne se calmaient pas. Et Cataleya ne savait pas encore quoi penser de la situation. Elle était à la fois décontenancée, mais malgré son jeune âge, elle avait assez de maturité pour comprendre les conséquences d’une attaque envers les élèves de Poudlard.

Des élèves de Poudlard étaient morts à Pré-au-Lard ! Et à présent, ils étaient enfermés dans le château. Cataleya était déboussolée, elle ne savait pas si elle devait se sentir en sécurité, ou menacée. Elle n’était qu’une première année, elle n’avait pas encore acquis les bases nécessaires pour se défendre en cas d’attaque. Elle était à Poudlard, mais elle se disait qu’ils pouvaient tout aussi bien se faire attaquer n’importe quand. Par qui ? Là était la question. Le monde sorcier semblait divisé et la menace moldu n’arrangeait pas les choses. Nés-moldus et sang-purs étaient tous aussi menacés les uns que les autres. Etant une sang-pur, Cataleya était directement menacée. Pourtant, de son point de vue, elle n’était qu’une gamine et elle ne voyait pas ce qu’on pouvait lui reprocher. Mais ce n’était pas sa personne qui semblait poser problèmes, seulement son statut de naissance. Elle n’avait jamais rien demandé et pourtant elle était confrontée directement à cette guerre. D’ailleurs à Poudlard aussi les camps se faisaient sentir, Cataleya se fichait de la pureté du sang de ses camarades. Ce qui la préoccupait surtout : l’avenir de ses parents dans cette guerre. Peut-importe, le camp qu’ils choisiraient, elle resterait de leur côté.

Mais ses parents faisaient de leur mieux pour la préserver. Trop souvent elles émettaient des questions qui ne recevraient jamais de réponses. Elle était insistante, mais les échanges épistolaires entre elle  et son paternel ne finissaient jamais en effluves émotionnels.  Seul un sens de douceur et de délicatesse ressortaient de chacune des missives qu’elle recevait.

Se sortant de sa torpeur et se rendant compte de sa stupidité, Cataleya dévia la conversation dans l’espoir de ne pas avoir induit de stress inutile chez l’adolescente. Il lui arrivait de faire preuve d’indélicatesse mais le temps qu’elle s’en rende compte, time’s up. Encore jeune, elle pouvait paraître irréfléchie, dans la démonstration elle savait faire preuve de recul, tardivement peut-être mais elle le faisait. Le temps des cris et des pleurs n’était pas encore passé pour Cataleya. Et elle espérait que cela n’arriverait pas de sitôt…

Alizée était un souffle de chaleur dans le quotidien de Cataleya, tout en elle exprimait la bienveillance. Comme une grande sœur… Avec toutes les sœurs de cœur que Cataleya avait, il était possible d’en écrire des centimètres de parchemins. Les relations étaient certes différentes, mais elles avaient toutes un point commun : inégalable dans le cœur de la brésilienne. Alizée avait la particularité d’être pétillante et originale. Ses cheveux représentaient sans une once de narcissisme son véritable elle. Une chose qui émerveillée Cataleya. « Huuum ! Le lilas me plairait beaucoup ! » Le bleu, le violet, le lilas teintés la vie de Cataleya, ce qui n’était pas forcément le cas du orange ou du rouge.

Attrapant sa lettre pour ses parents, Cataleya la lança dans les mains de la Poufsouffle, et elle lança distraitement, « C’est ce qui était prévu ! Avant que ce fichu volatile n’intervienne … ». Vu les circonstances de Poudlard, la brune faisait en sorte de prendre des nouvelles de ses parents au moins deux fois dans la semaine. Elle avait tendance à s’inquiéter, et cette situation ne faisait que renforcer son amertume pour l’école de sorcellerie. Les efforts de Kelsey pour l’aider étaient payants, mais ça ne durait jamais bien longtemps. Pourtant la sixième année ne fléchissait pas dans sa tâche, et Cataleya en était bien consciente. Elle avait de la chance d’être entourée, surtout pour une première année.

Alizée. C’était un prénom qui était à la hauteur de la personne que pouvait être la cinquième année. Exubérante. Rassurante. Sa magnificence se reflétait dans son prénom. Elle était un mystère à elle toute seule, et Cataleya se disait que ça ne pouvait être qu’un atout. « Cataleya ! » Simple, concis mais direct. Tout en prononçant cela, Alizée décida de se poser aux côtés de la première année. Alors que Cataleya écoutait les paroles de sa camarade, une pointe d’humidité vint se poser sur la main de la brésilienne. Sursautant sur ses deux pieds, la jeune Galvão tomba nez à truffe avec  un chat. Qui ne lui était pas totalement inconnu. Freya. Le chat de Hope. Que faisait-elle là ? Après tout, elle aussi avait interdiction de sortir de Poudlard. Alors qu’elle se reposa au sol, le chat vint se prélasser naturellement dans les bras de Cataleya. Mais alors que Freya colla sa tête sur son avant-bras, elle se mit à miauler de manière intempestive.

Ne comprenant pas, Cataleya posa le chat à ses pieds, qui en profita pour décamper. « Où est-ce que tu vas petit monstre ? » Se mettant à lui courir après à grandes enjambées,  elle accéléra son allure quand elle comprit que Freya voulait qu’elle la suive. Où ? Pourquoi ? C’était ce qu’on pouvait se demander. « Reviens ici… »

Spoiler:

Lilas ? Oui Cataleya se serait bien teint les cheveux en lilas, ou peut-être en gris. Le gris lui plairait beaucoup. Mais pour l’instant elle ne voulait pas toucher à ses cheveux. Ses cheveux étaient un nid de guêpe, une vraie galère à entretenir. De nature, ses cheveux étaient raides. Mais malheureusement, Cataleya les préférait lorsqu’ils étaient lisses. De ce point de vue, il s’agissait d’un handicap pour la brésilienne. Chaque semaine, elle s’en occupait pendant des heures afin de les garder dans leur état actuel. Passons autre, pour le moment elle ne voulait pas y toucher davantage. Si c’est pour qu’ils ne deviennent de la paille ça ne valait pas le coup. Elle préférait y toucher le moins possible, afin qu’ils s’abîment le moins possible. Mais bon, il s’agissait tout de même d’un sacré fardeau au quotidien. Surtout avec la masse qu’elle avait sur la tête.

S’en suivi le sujet des lettres, Cataleya avait hâte d’envoyer sa lettre à ses parents. Dans cette lettre, elle leur expliquait son envie de rentrer à la maison, et de repartir au Brésil. Elle avait hâte que l’année scolaire se termine. Elle se réjouissait que les examens de fin d’année se terminent, et elle espérait que le mois de juin arriverait plus tôt que prévue. Elle commençait sérieusement à se lasser de Poudlard. Bien que le château continuait de l’émerveiller, le corps professoral et les cours l’ennuyait de plus en plus. Elle voulait se divertir et ne plus avoir à plonger son nez dans les bouquins. Elle voulait profiter du soleil, de l’océan mais aussi de son appareil photo. Elle espérait trouver de nouvelles espèces florales à photographier et à collectionner pour son herbier. Bref, elle devait envoyer cette lettre au plus tôt si elle voulait recevoir ses bonbons le plus rapidement possible. « Ahhh j’espère aussi, ma réserve est HS ! J’espère que cette saleté de volatile en profitera ! » En fait, elle espérait qu’il pourrait peut-être s’étouffer avec ce qu’il restait de son sachet. Oui, elle avait les nerfs, mais ça elle ne le contrôlait pas.

Mais alors qu’elle finissait sa phrase, Freya déambula dans les bras de la jeune Galvão. Elle se trémoussa et se pavana pendant quelques minutes, puis elle déboula à quelques mètres du parc en faisant attention à ce que Cataleya ait toute sa réflexion. Naturellement, la jeune brésilienne se mit à suivre l’animal sans se faire prier. Le norsk skogkatt enchaînait les petites foulées rapidement, mais il arriva bien vite à la périphérie de la forêt interdite. C’est à ce moment-là que le chat commença à ralentir et Alizée en profita pour le stopper net. « Ahah bien joué ! Elle n’ira pas plus loin ! » La Poufsouffle le prit alors dans ses bras s’en broncher. « Elle s’appelle Freya. C’est le chat d’une amie ! Elle n’écoute jamais ce qu’on lui dit ! Elle me rappelle un peu… » Moi ? Non ! Cataleya s’arrêta alors de parler quand elle entendit un hululement… Non mais attendez ! Elle voyait bien ce qu’elle croyait voir ! En fait, Freya avait voulu se montrer utile pour une fois. « Hey !! Regarde, ce ne serait pas le hibou qui a volé MA réserve de bonbons ? »

Freya n’avait pas eu le temps d’aller bien loin. Alors qu’elle en avait profité pour s’échapper, elle avait fait en sorte d’attirer assez l’attention de la première année de Gryffondor, pour que cette dernière se mette à la suivre. Cette stratégie avait d’ailleurs été couronnée de succès, vu que Cataleya s’était mise à la poursuivre sans se poser de questions. Elle avait au passage abandonné lâchement Alizée sans se retourner, afin de récupérer le chat de son amie au plus vite. Ce qui avait interpellé la jeune brésilienne, c’est la façon dont venait de se comporter le familier de sa protectrice. Cela faisait quelques mois que la jeune Galvão avait fait la connaissance de la jeune Westminbrook, et depuis il n’y avait pas un jour où elle ne passait pas un moment ensemble. Depuis l’adolescente avait pris une place importante dans la vie de la joueuse de quidditch, et par conséquent sa canaille de chat aussi. Cela c’était fait de manière naturelle et parfois il arrivait même que le norsk skogkatt se mette à traîner du côté de la salle commune de Gryffondor. Mais alors qu’elle le poursuivait à grande foulée, ce dernier s’était fait pétrifier instantanément sous la coupe d’Alizée. Bien visé. « Ah je vais la reprendre ! Par ici le petit monstre… Et ne cherche pas à t’échapper ! » C’est à ce moment-là que l’animal se mit à miauler de contentement, ce qui fit profondément rire Cataleya.

A ce même instant, le chat se remit à miauler mais de manière intempestive. C’est de cette manière que la jeune Galvão comprit ce qu’il se passait. De son temps passé avec Hope, Cataleya avait développé un certain attachement pour l’animal. Elle connaissait Freya comme si elle lui appartenait, et de ce fait elle avait trouvé son comportement inhabituel. De cette observation, il s’en était découler une certaine anicroche. C’est ainsi qu’elle repéra le hibou d’il y a peu. Le fameux cleptomane de bonbons. « Avec un peu de chance je pourrais peut-être le récupérer ! » Sauf que la journée de l’adolescente ne semblait pas être très chançarde…

C’est alors qu’Alizée la sorcière entra en action, mais alors qu’elle lançait un sort de métamorphose, celui-ci rata. Un échec des plus cuisants. Mais c’est alors qu’une transformation partielle endommagea l’oiseau. Ce dernier changea subitement de couleurs et c’est alors que Cataleya fut prise d’un fou rire. « Ah ah ah ah ah ! Je-comprends-pourquoi… Ah ah ah ah ah ! » La brune était actuellement en pleine crise de fou rire, et elle ne semblait pas encore être prête à retrouver son calme. « Ah ah ah ah ah ah ! Je-ne-peux… Ah ah ! Je ne peux pas m’arrêter de rire ! » Elle en fut tellement déconcertée, qu’elle se tenait à présent les côtes.  La fin de sa crise de rire arriva vite et c’est alors qu’elle reprit. « Je comprends pourquoi Hope me tanne autant avec les métamorphoses ! » Oui, en à peine 3 secondes, Alizée déclencha une nouvelle partie de son cerveau. Elle voyait à présent où Hope voulait en venir quand elle disait que les métamorphoses pouvaient être importantes. « A ne t’excuse surtout pas ! Ouh merci pour ce moment de divertissement ! C’était épique ! » Si Cataleya rapportait ça à son professeur particulier, elle était sûre qu’elle ne partagerait pas l’engouement de la gamine.

Alizée attrapa alors les friandises de son sac, et elle les tendit gentiment à la brésilienne. Chose que Cataleya refusa. « Ah je ne peux pas accepter ! Tu as essayé de m’aider deux fois déjà et bien que cela fût en vain c’était honorable de ta part ! » Elle repoussa alors les mains de la Poufsouffle à son opposé…

Cataleya avait repéré le stupide volatile, voleur de friandises. Aaaah, si elle arrivait à l’attraper, elle lui arracherait quelques plumes. Il avait osé lui voler des bonbons. Non mais des bonbons. Qui oserait faire ça ? Un truand ? Un malfaiteur ? Ou un fou attiré par les sucreries. En tout cas, maintenant que la brésilienne avait été dépossédée de son bien, elle n’avait rien à perdre. A part, courir derrière l’animal volant. Elle avait évidemment mieux à faire, mais pour le moment elle ne comptait pas partir sans son sachet de petites douceurs. Alors qu’elle avait l’intention de courser l’animal, un sortilège de métamorphose la dépassa de quelques centimètres.

A ce rythme, la première année s’arrête sans demander son reste. Lorsqu’il vit l’état de l’oiseau, elle se mit à exploser de rire. Et son fou s’accentua davantage lorsqu’elle fut recouverte de détritus sucrés. La maladresse d’Alizée avait fait exploser le sachet, provoquant une pluie d’arc-en-ciel. La robe de sorcière de Cataleya était à présent fichue, et un peu trop collante. « Très bien j’accepte ! Aaahah tu pourrais me faire faire n’importe quoi avec ce genre de dons ! » Sous l’insistance de la Poufsouffle, la brésilienne finit par accepter le don de friandises. Elle en aurait au moins un petit peu dans sa réserve. Ça lui suffirait peut-être jusqu’à ce que ses parents lui envoient une nouvelle récolte.

Alizée était têtue, bornée, une chippie mais aussi une bonne personne. Elle veillait au bien de Cataleya bien avant le sien. Peut-être qu’elle en faisait trop, mais elle le faisait surtout inconsciemment. Pour une fois, et sans doute pas la dernière, la première année lui laissa gain de cause. Dans le cas de sucreries, elle ne ferait pas la mijaurée. Est-ce que vous oseriez la traiter d’opportuniste ? Je n’espère pas ! Bande de lâches ! Cataleya profitait juste de la situation. Pour une fois, elle n’était pas responsable de ce qu’il se passait. La cinquième année était juste attentionnée, et la brunette le lui revaudrait bien. Et c’est sans poser de question, que la brésilienne avala d’une traite une patacitrouille. Cataleya était une friande de confiseries, elle en était même très accro. Enfin, vous allez me dire : il y a pire comme addiction, sauf peut-être pour les dents.

Bon maintenant que l’incident était clos. Freya devait retourner dans les cachots du château. Alizée était prête à la suivre dans la tanière des monstres. Intérieurement, la jeune Galvão jubilait et la remercier. « Ahaha ! Vous êtes aussi folles l’une que l’autre ! Allez rentrons ! » Et c’est avec Freya sous le bras, que les deux adolescentes regagnèrent le château en trottinant. Le temps se dégradait. L’orage approchait.