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 Heralded by thunder

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MessageSujet: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyLun 13 Juin 2016 - 0:15


Heralded by thunder

Juin 1997

Il était seize heures quinze lorsque Daphné fut autorisée à franchir les protections de Poudlard. Se faufilant dans le Château, employant tous les passages secrets que Blaise avait pu lui montrer, l’héritière Greengrass parvint à aller déposer ses affaires dans son dortoir et à sortir du nid de serpents sans être interpellée.

Son chignon serré, son port soigneusement altier et ses lèvres serrées avaient sans doute suffi à empêcher les plus jeunes de la questionner sur ses occupations des derniers mois alors que ses pas foulaient le sol de la salle commune. Autant d’artifices qui n’arrêteraient pas ceux qui la connaissaient mieux, ou qui n’avaient que faire du protocole ; Daphné n’aurait pas pu leur en vouloir, tant elle avait pris conscience de l’ampleur des dégâts qui avaient été infligés à son héritage, à son arbre généalogique noueux et alambiqué, tentant encore de dissimuler ses branches vouées à la mort, et à toutes les traditions dans lesquelles elle avait été élevée.

Parfois, c’était même par sa propre main que la miséricorde avait été maniée ; elle avait rompu tant de fils au cours des derniers mois qu’il était surprenant que l’illusion se maintienne encore, que l’annonce de ce qui allait fatalement se produire n’ait pas encore été prononcée par les oiseaux de mauvais augure que pouvaient être ceux qui observaient un peu trop bien.

Tous n’avaient pas l’oreille assez fine, assez entraînée, pour entendre le tonnerre – mais l’orage approchait, inéluctablement.

Elle ne pensait pas à l’orage d’été qu’elle était en train d’observer depuis la Tour d’Astronomie, mais d’un orage plus chaotique, dont les racines remontaient à bien trop loin pour qu’elle puisse empêcher qu’il se produise. Les projets avaient été discutés, travaillés, ciselés et soigneusement tus durant des semaines, voire même des mois – il n’avait jamais été question de faire marche arrière, de toute manières. Les quelques appréhensions qu’elle pouvait ressentir désormais étaient sans doute comparables à celles qu’elles ressentiraient si elle s’aventurait à se pencher par-delà la rambarde qui la séparait du gouffre ; c’était celles qu’elle avait ressenties lorsqu’elle pensait à ses projets de s’émanciper, de quitter ce carcan étouffant qu’avait toujours été l’aristocratie. Autrefois, elle avait oublié ses angoisses en se jetant un peu plus loin encore dans cette fuite en avant qu’avait toujours été la médicomagie, cette idée de se soustraire à l’autorité maternelle de la façon la plus audacieuse qu’elle connaissait.

Scarlett Greengrass avait bien fini par relâcher sa prise sur sa fille aînée, au bout du compte. Mais pas de la façon dont Daphné aurait voulu que cela se produise.

Elle secoua la tête, laissa son regard se perdre en direction du terrain de Quidditch, rendu invisible par le mauvais temps et par le rideau de pluie qui s’écoulait désormais ; Blaise ne savait toujours pas qu’elle était rentrée. Pas plus qu’Astoria, Hope, Jasper, Charlie, Cyril et Stanislas. Elle n’avait rien dit à personne, préférant se faufiler dans les lieux qu’elle avait foulés en étant reine comme si elle était devenue une voleuse.

Comment allaient-ils réagir ?

Cette question revenait perpétuellement lorsqu’elle tentait de fermer les yeux, accompagnée par ce questionnement entêtant et incessant sur leur survie à tous – leur survie à cette guerre, mais aussi au temps qui érodait tout, même les plus vivants des êtres. Charlie comprendrait. Astoria et Jasper la soutiendraient sans doute.

Elle était demeurée debout aux côtés de Rowan lorsqu’il lui avait avoué avoir pris la Marque, être devenu un Mangemort ; mais elle n’était pas certaine que ceux qui comptaient le plus pour elle pourraient parvenir à une telle abnégation au nom de leur amitié, eux aussi, alors qu’elle serait en train de tailler dans les traditions.

Oh, ce serait délicat. Cela commencerait doucement, par quelques annonces, par quelques évolutions que l’on se chuchoterait au creux des oreilles ; comme le fait que Daphné Greengrass refusait de se voir attribuer un mari, ou que Rowan Westminbrook fréquentait une femme qui n’était pas issue de l’aristocratie Sang-Pur. Ils broderaient cela savamment, avec la délicatesse que cet ouvrage allait réclamer pour éviter d’accélérer la destruction de leurs familles. Cela serait délicat, mais destructeur.

Ils allaient créer un chaos incroyable.

Elle n’avait aucune idée de si les autres acceptaient ce chaos, même si le roulement du tonnerre l’annonçait depuis des mois ; depuis que tous s’étaient aperçus, sans vouloir l’admettre parfois, que les choses devaient changer.

Changer ou périr, et sombrer dans l’oubli.


AVENGEDINCHAINS



HRP:


Dernière édition par Daphné Greengrass le Dim 26 Juin 2016 - 23:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyLun 13 Juin 2016 - 11:40



La tour d'astronomie


Le cours d'Astronomie n'était définitivement pas celui que Hope préférait, mais il était indispensable à sa réussite scolaire, et pour cela, elle s'appliquait à le travailler tout autant qu'elle le faisait pour les autres matières. Elle aurait tout à fait pu choisir de réagir comme sa chère petite Cataleya Galvão avec le cours de Métamorphoses du professeur McGonagall - c'est à dire... ne pas le travailler, tout simplement -, mais elle ne pouvait décemment pas faire cela. De plus, Hope devait également reconnaître que le fait de s'impliquer autant dans son travail lui permettait toutefois de ne penser à rien d'autre. Ni aux arrestations et aux perquisitions qui avaient eu lieu dans les familles de l'Aristocratie, ni aux Mangemorts qui s'étaient évadés de la prison d'Azkaban... elle essayait également de s'inquiéter le moins possible pour les personnes qui étaient si chères à son coeur et qui, malheureusement, se trouvaient bien loin d'elle. Rowan tout d'abord, qu'elle imaginait aisément marqué par les soucis, Deirdre et Duncan, ses chers cousins, mais aussi Daphné Greengrass qui, malgré les paroles rassurantes de Blaise, ne donnait plus signe de vie depuis bien trop longtemps maintenant.

Ainsi, elle travaillait beaucoup, peut-être un peu plus que de raison, d'ailleurs, afin d'obtenir un résultat positif sur ses résultats scolaires mais aussi et surtout sur son moral. Elle avait toutefois conscience que se cacher la vérité et se jeter à corps perdu dans un domaine n'était pas une bonne chose, mais elle préférait ne pas y penser pour le moment. Pour l'heure, justement, il lui fallait se diriger vers le septième étage et la Tour d'Astronomie, afin de rendre une dissertation des plus fascinantes sur les lunes de Jupiter et le système solaire, cartes du ciel à l'appuie. Evidemment, ce n'était pas un devoir obligatoire. En fait, ce n'était pas un devoir tout court, puisque Aurora Sinistra n'avait plus donné de dissertation à rédiger depuis quelques temps maintenant - comme les élèves se consacraient à la révision de leurs examens - mais... rendre un devoir supplémentaire ne ferait de toute évidence aucun mal, n'est-ce pas ? Ainsi, Hope grimpait les étages, tandis qu'elle pouvait entendre le bruit du tonnerre et de l'orage éclater à l'extérieur du château.

Enfin, elle arriva en haut de la Tout d'Astronomie, prête à rendre sa dissertation. C'est alors qu'il lui sembla reconnaître une silhouette familière, là, juste devant elle. Une ride d'incompréhension se forma sur son front alors que sa mine circonspecte scrutait la jeune femme qui se trouvait non loin de là. Mais ce visage, cette allure... Hope les aurait reconnus entre mille. Pourtant, c'était impossible, cela ne pouvait pas être... Si, c'était bien elle. Sans même se rendre compte de ce qu'elle faisait, sous la stupeur et la surprise, la jeune Serpentard lâcha ses livres de cours qui tombèrent au sol dans un fracas assourdissant, raisonnant dans tout l'endroit, tandis qu'elle portait ses mains jusqu'à sa bouche, comme pour étouffer un cris de surprise. Les yeux si bleus de Hope s'étaient écarquillés d'un seul coup, alors qu'il lui semblait qu'elle était en plein rêve. Une hallucination, peut-être ? Non, définitivement pas. Elle avait pourtant si souvent rêvé de sa soeur ; elle s'endormait parfois le soir, en se demandant si elle allait bien, en espérant aussi que, si quelque chose devait lui arriver, Blaise Zabini la préviendrait immédiatement. Mais elle ne rêvait pas.

Il lui fallut toutefois quelques secondes pour reprendre ses esprits, pour être certaine qu'il était bien question de cette personne si chère à son coeur, et lorsqu'elle s'en fut assurée, elle sentit des larmes s'amonceler aux coins de ses yeux. Jamais elle n'aurait pu espérer de surprise plus agréable. Et tandis qu'elle cherchait à retenir des perles de couler le long de ses joues pâles, elle n'eut alors qu'une seule pensée en tête : la rejoindre sans plus attendre. Hope en oublia alors totalement les convenances, et encore plus la réserve naturelle dont elle faisait toujours preuve. Et qu'importe si on la voyait réagir aussi vivement, elle n'en avait que faire. Elle enjamba ses pauvres livres laissés à leur triste sort sur le sol, marchant sans le vouloir sur la feuille de parchemin noircie par sa passionnante dissertation d'Astronomie, et elle parcourut aussi vite que possible les quelques mètres qui la séparaient de Daphné pour se jeter dans ses bras. Car c'était bien elle ; Daphné Greengrass.

Elle resta ainsi, dans ses bras quelques minutes, un peu comme s'il lui était impossible de parvenir à se séparer d'elle. Comme si elle avait peur qu'elle s'en aille, qu'elle lui échappe. Elle lui avait tellement manqué, son absence avait été atroce et la peur que la jeune Westminbrook avait ressentie était particulièrement douloureuse et difficile à supporter, tant elle s'inquiétait pour elle. « Oh mon dieu, Daphné ! », murmura la jeune fille qui, enfin, pouvait tenir dans ses bras celle qui était sa soeur, au même titre que Rowan était son frère. Elle se détacha ensuite légèrement d'elle, et posa son regard bleu dans le sien. « Mais quand... comment est-ce que... ? ». Peu importe, dans le fond, le principal étant que Hope pouvait enfin la revoir. Et elle la regardait, décontenancée. Les paroles lui manquaient, pourtant ; la surprise était si grande. Ainsi, Daphné avait été autorisée à passer les barrières de protections qui encerclaient Poudlard. Elle était enfin là. « Mais Astoria... et Blaise... Jasper ? ». Hope n'avait pas souvent vu Astoria ces derniers jours, pas plus que Blaise, mais elle savait que Jasper n'était au courant de rien. Il était avec elle, pas plus de quelques jours plus tôt, et il ne lui avait rien dit ; il ne savait définitivement rien. « C'est si bon de te revoir, ma très chère Daphné ». Elle avait encore tant de questions à lui poser, tant de choses à lui dire.




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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyMer 15 Juin 2016 - 19:37

Heralded by thunder
Tour d'Astronomie - Juin 1997


L’air était aussi électrique que l’atmosphère du château en ces temps troubles. Au-delà des remparts de l’école, l’on pouvait distinguer de menaçants nuages noirs ; chargés d’eau et de tonnerre. Les premières averses de Juin s’annonçaient violentes. Le regard perdu dans la voûte brumeuse du ciel assombrit, Stanislas arpentait les couloirs extérieurs en sa seule compagnie. Son cours de potion venait de prendre fin avant l’heure ; Terence Higgs fut prit de vomissements après avoir ingurgité une concoction mal dosée – pour le plus grand plaisir de Karkaroff, qui se réjouissait de partir plus tôt, après une journée harassante. Les allées étant désertes, il ne s’inquiéta pas de la venue d’une quelconque figure de l’autorité et coinça une cigarette fraîchement roulée par Charlie entre ses lèvres. L’inhalation de la nicotine apaiserait ses pensées tourmentées par les récents événements – du moins, il s’était convaincu que ce geste l’apaisait.

L’approche des examens le mettait d’une humeur à la fois impatiente et maussade. Bientôt, il quitterait l’académie de Poudlard afin de poursuivre ses études à Haveirson, aux pays de Galles. Bien entendu, cette conséquence admettait qu’il rejoigne alors ses frères aînés – d’autre part il laisserait derrière lui ses plus proches amis. Un arrière-goût amer serpentait dans son esprit, lorsqu’il repensait aux dangers qui menaçaient le monde sorcier ; l’idée qu’il apprenne une disparition, ou la mort d’un ami dans les journaux le mettait mal à l’aise. Quitter Poudlard signifiait qu’il ne pourrait plus garder un œil sur eux ; son frère comme sa sœur, mais aussi ses meilleurs amis. Pas un jour ne passait sans que les noms de Grabbe et Goyle ne reviennent hanter ses pensées, quand bien même il eu peu d’affection à leur porter. N’en restait pas moins l’absence de Daphné et de Drago. Stanislas déglutit. Pour chasser ses inquiétudes, il se contentait de penser à son propre devenir, qui lui restait entre les mains, contrôlé et soigneusement manipulé.

Appuyé contre la pierre usée du cloître, Stanislas sortit de ses pensées lorsque les chuintements d’un pas léger lui parvinrent. D’un bref coup d’œil, il vérifia le carrefour des couloirs ; presque trop tard, il aperçu néanmoins la robe de sorcière d’une élève. Une élève qu’il connaissait peu, mais apprendrait à connaître puisqu’il le fallait. Hope Westminbrook. Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres, lorsque Stanislas se redressa pour lui emboîter le pas de quelques secondes. Laissant comme seule trace de sa présence une traînée de fumée. Ce n’était pas malhonnête d’ainsi la suivre avec une discrétion appliquée ; aucune de ses intentions n’étaient mauvaises à son égard, Stanislas voulait seulement plaisanter un peu en la surprenant. Un instant il se demanda si elle pourrait lui en vouloir ; si elle refuserait sa présence ; si le voir allait la gêner. C’est que, depuis la nouvelle confidentielle de leurs fiançailles, leur relation n’était plus si insignifiante. Lorsqu’ils se côtoyaient, les non-dits transpiraient derrière chaque regard qu’ils échangeaient, taisant l’indicible. Ils s’étaient promis d’occulter leur lien.

Mais la malice reprit le dessus sur ses questionnements ; la jeune Westminbrook était encore un mystère pour lui et si Karkaroff était résigné à l’épouser, envisager une amitié avec la brunette était encore possible. Après tout, quitte à finir coincés ensembles, autant rendre les choses agréable – voire amusantes. Peut-être qu’une conversation improviste et, surtout, déliée du sujet tabou pourrait aboutir à un bon moment et une amitié naissante. C’est ce que Stanislas espérait. Quand bien même on disait Hope Westminbrook très sage et maniérée, le slave caressa l’espoir de lui faire découvrir un monde plus – distrayant. L’attirant dans les confins des interdits, jusqu’à lui enseigner les plaisirs qui dérogent aux règles du savoir-vivre.

A quelques secondes d’intervalles, Karkaroff imitait le parcourt de la jeune fille, jusqu’à emprunter les escaliers de la tour d’astronomie. Ce chemin lui rappela leur rendez-vous de l’autre soir et il hésita quelques instants à poursuivre sa démarche ; était-ce un moment d’intimité qu’il allait interrompre ? Afin d’anéantir le doute, il continua jusqu’à ce que Hope ouvre la porte et foule les pavés du sommet. Amorçant quelques pas, l’ingénue se figea à peine fut-elle arrivée à destination. De sa position, Karkaroff ne comprit pas ce qui l’avait, semble-t-il, pétrifiée au milieu de sa route. Soudain, le bruit lourd de ses manuels tombant au sol brisa le silence. Leur résonnements fut seul voix de cette interruption. Que lui arrivait-il, enfin ? Privilégiant la réflexion à l’action, Stanislas resta dans les escaliers, juste assez proche du seuil pour distinguer sa cadette. Finalement, il la vit reprendre possession de son corps en avançant de quelques pas ; dans un mouvement similaire, Stanislas acheva la montée des marches et passa le pas de porte. La scène à laquelle il assista lui coupa le souffle.

Devant lui, l’étreinte de Hope Westminbrook, blottie aux creux des bras de l’héritière Greengrass. Ce ne pouvait être qu’elle ; il la reconnu aussitôt. Qui d’autre pouvait avoir autant d’élégance dans son port altier, dans ses gestes filés – une beauté éclatante, jusqu’à la précision dans laquelle la chevelure ensoleillée de Daphné avait été ramassée en chignon. Le visage de Hope était enfouit tout contre le cœur de son aînée, qui elle dévoilait ses traits féminin et gracieux à la pâleur du ciel. Son portrait n’avait pas perdu des émotions qui l’avait tant de fois animé ; cependant le temps était passé et il sembla qu’elle fut davantage femme que jeune fille. Une constatation qui troubla Stanislas, resté muet devant la massive porte en bois. Il s’interdisait d’approcher, refusant de troubler leurs retrouvailles et ce moment bercé par l’essence de la douceur. Une accalmie qui l’éclaboussait malgré la distance, comme si lui aussi touchait au rayon de chaleur qu’était Daphné Greengrass ; surgie d’entre les nuages gris. Et alors il referma sa bouche, bée de stupéfaction, laissant un discret sourire creuser le coin de ses lèvres.

Il suffit de quelques secondes pour que finalement, la plus jeune reprenne contenance et rompe délicatement l’étreinte. Le tableau paraissait improbable, pourtant il était réel ; Daphnée Greengrass se tenait devant eux. Elle semblait être en bonne santé, heureuse de revoir Hope qui s’empressait maintenant de prendre des nouvelles, certainement. Une chose que Stanislas ne pouvait lui reprocher ; car combien de fois avait-il interrogé Blaise concernant sa concubine ? Ne se satisfaisant qu’à peine des informations mystérieuses et mots énigmatiques laissés par son ami. Lui aussi s’était inquiété de l’état de Daphnée, ainsi que de son devenir. La revoir sous ses yeux était un véritable soulagement qu’il appréciait et savourait, encore de son côté de la tour. Il ne pouvait réprimer son sourire, devenu arrogant à mesure que l’inquiétude s’estompait. Arrogant, mais ravi. Au contraire de Hope, Stanislas réprimait ses émotions et se montrait patient avant de les rejoindre ; par respect comme par principe – il ne fallait pas se montrer trop hâtif, quand bien même il eut voulu prendre Daphné dans ses bras, lui aussi.

Cigarette éteinte au bord des lèvres, Stanislas jouait avec la barre de nicotine en s’approchant d’une démarche désinvolte, très tranquille et mains dans les poches ; l’effet de la surprise s’estompait, lui conférant un air détendu (comme s’il avait su que c’était aujourd’hui, son retour si attendu, comme s’il avait pu deviner). Lorsqu’il atteint enfin leur hauteur, Karkaroff darda ses prunelles outremer sur la sorcière blonde. « Pas trop tôt Greengrass – un peu plus et je me serais inquiété de te revoir un jour. » On ne changeait pas les bonnes habitudes. Le sourire mutin qui ourla ses mots trahissait l’ironie. Elle lui avait manqué, il s’était inquiété ; et tout se lisait dans ses yeux. « C’est bon de te revoir. » Et dans un geste amical, il l’invita dans ses bras, étreinte de retrouvaille - adressant au passage un clin d'oeil à Hope.


Dernière édition par Stanislas Karkaroff le Sam 2 Juil 2016 - 12:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptySam 2 Juil 2016 - 0:07



Le fracas des livres qui tombaient était si différent de celui du roulement du tonnerre qu’elle se retourna vivement, les yeux écarquillés par la surprise ; mais ce n’était qu’Hope. Sa sœur. Et elle ouvrit les bras lorsqu’elle se jeta dans sa direction pour l’enserrer, avant de resserrer sa prise sur elle comme pour l’empêcher de s’enfuir, ce qui était ridicule. C’était Daphné qui avait fui, et non le contraire. Mais ses mains s’agrippaient tout de même au corps frêle de sa cadette, emprisonnant son corps contre le sien, et tout à coup l’orage semblait s’être éloigné.

Puis Stanislas apparut, à son tour, et Daphné eut beaucoup de mal à s’empêcher de pleurer ; de laisser sa bouche se tordre en une moue douloureuse ; de laisse à ses deux camarades la possibilité de voir à quel point cette réunion imprévue l’atteignait. Car l’odeur d’Hope embaumait, et la stature si familière de Stan était éclairée par les torches et les éclairs, car elle se trouvait enfin à Poudlard, et car elle savait qu’elle allait pouvoir tous les retrouver lorsqu’elle se lancerait à leur recherche. Charlie, Cyril, Astoria. Blaise.

Elle était, enfin, à la maison.

Car la maison n’était pas le Manoir Greengrass ; ce n’était pas la froideur du marbre ou la chaleur des feux qui étaient allumés dans les cheminées polies, gravées de motifs floraux et de lianes qui s’entrecroisaient, ou même les roses du jardin d’hiver que sa mère avait fait pousser, autrefois, et qui étaient sans doute laissées à l’abandon depuis sa mort ; ce n’était pas sa chambre aux meubles richement décorés et aux bois lourds, précieux. Elle n’avait pas mis les pieds chez elle depuis presque un an, à présent – car son père n’avait pas voulu qu’elle y rentre lorsque des Mangemorts y transitaient encore, et parce qu’elle avait refusé d’y retourner lorsqu’elle avait pris conscience qu’elle se retrouverait à faire face au vide qu’avait laissé Scarlett Greengrass.

Un vide qui n’en était pas tout à fait un, car les conséquences planaient encore au-dessus de sa tête. Maintenant qu’elle avait pris le temps d’y réfléchir, de cesser de se jeter un peu plus dans cette fuite en avant insensée pour ne pas admettre que c’était Tori qui –

Ses mains se crispèrent sur les épaules de Hope, brièvement, avant de la laisser s’échapper de son étreinte ; et les questions qui se succédèrent la firent sourire, brièvement.

« Je suis rentrée il y a à peine une heure. Il faut bien que je passe mes examens, non ? »

La mention de sa famille manqua de la déstabiliser, mais elle était bien trop rôdée à ce jeu pour se laisser submerger. Elle aurait tout le temps de le faire – plus tard. Lorsqu’elle serait seule.

« Non, personne n’était au courant. » La dernière phrase de Hope lui arrache un sourire sincère, attendri ; teinté d’une mélancolie donc elle ne parvenait pas tout à faire à se défaire. « Toi aussi, Hope. Toi aussi. »

Ses prunelles se relevèrent vers le fils Karkaroff qui, nonchalamment, se déplaça vers elle tout en tripotant la cigarette qui demeurait éteinte au bord de ses lèvres, lui offrant une pique comme bienvenue, comme s’il souhaitait à tous prix faire comme si elle ne s’était pas évaporée pendant des mois sans un mot, comme si les journaux n’avaient pas annoncé lugubrement sa mort et celle de Drago Malefoy.

« Tu sais très bien que tu aurais été incapable de te passer de moi »
rétorqua-t-elle, la joie de le revoir habillant son regard. « Je suis certaine que le camarade de travail à la bibliothèque que tu as trouvé pour me remplacer est médiocre. »

Elle n’attendit pas l’invitation pour le rejoindre, pour briser la barrière qu’elle érigeait habituellement entre elle et les autres ; elle n’aimait pas être touchée, mais elle aimait encore moins la douleur qu’elle avait ressentie dans son poitrine en les quittant, ce trou béant que leur absence avait foré, et qui ne semblait ne s’être résorbé qu’au moment précis où elle s’était glissée de nouveau dans son ancienne peau – dans celle de Daphné Greengrass, élève à Poudlard, et non pas dans celle de Daphné Greengrass, portée disparue et présumée morte. Alors elle se glissa dans ses bras sans hésiter un seul instant, savourant leur présence à tous les deux.

« Blaise ou Charlie ? » demanda-t-elle sans s’extirper de ses bras. « Lequel a été assez désespéré pour accepter de travailler avec toi ? »

Elle ne répondit pas à son ultime remarque ; elle n’en ressentait pas le besoin. La réponse se lisait dans sa façon de l’étreindre, de poser sa tête contre son torse, dans ses gestes et ses paroles plus douces qu’à l’accoutumée, aux intonations presque avalées par la violence de l’orage qui éclatait tout autour d’eux.

D’ici peu, elle allait briser leur monde, le faire exploser et éparpiller les morceaux. Elle pouvait bien profiter de quelques instants de réconfort.

Juste quelques instants, pendant lesquels l’odeur de la pluie imbibait le moment de solennité, alors qu’elle brisait à peu près tous les codes de l’aristocratie en se jetant presque dans les bras d’un simple ami. Mais Stan et Hope étaient loin d’être de simples amis ; ils étaient sa chair et son sang ; l’ossature qui courait sous ses muscles et ses tendons, qui lui permettaient de toujours continuer à avancer un peu plus loin à chaque fois.

Son foyer n’était pas le Manoir Greengrass, ni même Poudlard ; c’était eux, son foyer. Et elle l’avait enfin retrouvé.



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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyMer 6 Juil 2016 - 0:16



La tour d'astronomie


Tandis qu'elle se trouvait dans les bras de Daphné, elle oublia tout de ses manières et de son respect des convenances. Qu'importe si sa joie débordait un peu trop ; elle était tellement heureuse de la revoir. Cependant, elle repensa brièvement à cet article de la Gazette du Sorcier qui affirmait sans vergogne la mort de Daphné Greengrass, aux côtés de celle de Drago Malefoy - dont personne n'avait de ses nouvelles. Hope n'y avait pas cru, évidemment, préférant alors considérer les pages du magasine comme un ramassis de ragots. Toutefois, elle devait bien avouer avoir laissé le doute s'insinuer dans son esprit. Et si elle n'était véritablement plus de ce monde ? Elle se souvenait l'avoir pensé, un soir d'avril dans son dortoir, alors qu'elle tentait de trouver le sommeil en observant les profondeurs du lac noir. Elle s'était toutefois efforcée de ne pas y penser outre mesure, de ne pas se laisser démoraliser par les potins d'un magasine sans scrupule. Et puis, s'il était arrivé quelque chose à Daphné, Blaise le lui aurait certainement dit. Après tout, il lui avait semblé qu'il en savait bien plus qu'il ne voulait réellement le dire.

Se faisant alors presque violence pour ne plus penser au pire, Hope avait poursuivi le cours de sa scolarité sans ne plus rien laisser paraître de ses inquiétudes au sujet de Daphné : elle allait en cours, elle voyait ses amis tout en n'étant jamais très loin d'Astoria ou de Jasper Greengrass, elle jouait au Quidditch, elle donnait des leçons de Métamorphoses à Cataleya Galvão ; mais toujours en conservant dans son coeur l'intime conviction qu'elle reverrait un jour sa soeur. C'était à présent chose faite, et qu'importe les semaines qu'elle avait passées loin d'elle, à se demander si elle la reverrait, quand et dans quel état, surtout, à présent elle se trouvait devant elle et, ainsi dans ses bras, il lui semblait que rien d'autre ne comptait. « Oh, oui, c'est évident », répondit-elle alors qu'elle lui expliquait qu'elle devait bien passer ses examens de fin d'année. Et, alors qu'elle se trouvait encore là, perdue dans les bras de Daphné, elle sourit, heureuse de la revoir. « Blaise m'avait assuré que tu allais bien. Ou du moins, aussi bien qu'il était possible, aux vues des circonstances », dit-elle tout doucement, tout en faisant référence à leur entrevue du moins d'avril, dans une salle de classe désaffectée. « Je suis toutefois soulagée de pouvoir vérifier que c'est bien vrai ». Mais plus encore, il lui avait précisé qu'elle n'était pas seule.

Se décalant légèrement d'elle, elle la regarda alors, détaillant chacun des traits de son beau visage ; elle n'avait pas changé. Daphné était toujours aussi belle et élégante qu'elle l'avait toujours été, et il lui sembla même que toutes ces semaines passées loin de tout lui avaient permis d'acquérir plus de prestance encore, si toutefois cela était possible. Mais c'est alors qu'une voix qu'elle connaissait bien raisonna tandis qu'elle se trouvait encore dans les bras de Daphné. Surprise, elle se dégagea légèrement tandis qu'elle apercevait du coin de ses yeux la silhouette de Stanislas Karkaroff. Tiens, que faisait-il là ? Un instant elle se demanda s'il l'avait suivie, mais elle était bien trop intéressée par le retour inattendu de sa très chère soeur pour penser à autre chose. Toutefois, alors qu'il étreignait la jeune femme, la prenant à son tour dans ses bras, Hope ne pu s'empêcher de rougir légèrement, tandis qu'il lui faisait un clin d'oeil. Cela l'énerva au plus haut point, d'ailleurs, car elle n'était absolument pas du genre à rougir pour un rien. Etait-ce parce qu'il avait surpris ce moment d'affection ?Quoi qu'il en soit, c'était affreusement perturbant ; il faudrait donc qu'elle remédie à ce détail. Comme si de rien n'était, elle baissa légèrement la tête et détourna le regard, afin de le porter vers l'horizon, secoué par l'orage.

Elle écoutait alors distraitement leur échange, légèrement en retrait par rapport à eux  car elle ne voulait surtout pas interférer avec leurs retrouvailles ; elle savait à quel point ils tenaient l'un à l'autre. En vérité, Hope était bien peu intéressée par l'identité du nouveau binôme de Stanislas mais toutefois elle ne dit rien, se contentant alors d'écouter avec amusement les piques qu'ils se lançaient mutuellement, un doux sourire sur les lèvres. Elle les observait alors, mais son regard n'avait de cesse de se porter vers Daphné, sa chère Daphné. Elle scrutait encore son visage et ne parvenait pas à réaliser qu'elle se trouvait bien devant eux. « Tu n'imagines pas le vide que ton absence a créé. La Maison Serpentard n'était plus la même ; Poudlard n'était plus pareil ».  



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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyMar 6 Sep 2016 - 21:46

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Tour d'Astronomie - Juin 1997

L’étreinte était aussi agréable qu’elle était douloureuse ; sentir Daphné tout contre lui, prisonnière de ses bras, lui rappela qu’il avait eu si peur de ne jamais voir arriver ce moment. Son retour avait été si long à attendre. Un geste qui lui sembla nécessaire, pour s’assurer de ne plus la laisser filer, l’empêcher de s’évaporer à nouveau. S’épargner tout un discours aussi, de longues phrases d’inquiétude que leur accolade traduit mieux que milles mots. Et enfin il eu un sourire, si innocent et machinal. De soulagement. La remarque sarcastique de l’héritière lui arracha même un rire – très léger, mais sincère. « J’ai tenté de convertir Blaise à la bibliothèque… Ce n’était pas très concluant » répondit-il en s’imprégnant de son parfum, avant d’ajouter avec insolence « Tu n’es pas si facile à remplacer, il faut croire. »

Elle était même plutôt indispensable. Les années passées à Poudlard ont toujours baignée dans un trouble palpable, que ce soit volontaire ou non. L’adolescence se faisait, bien souvent peu sagement dans des règles décousues par un monde nouveau ; celui des premiers conflits, des premiers examens, des première trahisons, des premières victoires. Et les enfants devenaient grands, partageant leurs aventures, s’écorchant ensemble dans des échecs ou savourant le goût nouveau de l’alcool. Au fil des années, entre problèmes et moments de gaietés, Daphné avait toujours porté ce visage de sérieux, de calme et de maturité. Et si elle était devenue irremplaçable, c’était avant tout pour sa bienveillance et sa capacité à être immanquablement présente pour ses amis. Blaise, Charlie, Hope, Drago, Yvain, Pansy et même Sharen et McWood. Tous tombaient d’accord lorsqu’il s’agissait de reconnaître les qualités d’amitié de Daphné, qui raisonnait en chacun d’eux comme la voix de la raison. Elle était indispensable ; elle était une sœur pour certains d’entre eux – dont Stanislas, qui ne voyait plus Poudlard de la même façon depuis qu’elle ne faisait plus partie de son paysage.

Savourant encore quelques instants leur retrouvaille, Stanislas rompit lentement l’étreinte, en déposant sur son amie si chère un regard habillé de réconfort. C’est là que la voix de Hope retentie à nouveau, confiant à quel point l’absence de Daphné avait été douloureuse pour elle ; pour eux. Stanislas acquiesça en accrochant les yeux de Hope aux siens. « Mais, tu es à nouveau parmi nous, ajouta-t-il à l'adresse de leur camarade retrouvée. Et je suis impatient de voir la tête des autres lorsqu’ils te verront. » Il n’osait imaginer la réaction démesurée de Charlie, la surprise des Serpentards. Et puis, l’envie de la questionner sur ces dernières semaines reprit le pas sur le bonheur des retrouvailles. Une curiosité inassouvie qui soulevait tant de doutes que de questions. Drago serait-il bientôt de retour, lui aussi ? Où était-elle durant tout ce temps ? Comment avait-elle vécu cette mise en quarantaine ? Blaise était-il son seul intermédiaire, ou Astoria avait été tenue alerte ? Il s’interdit néanmoins de l’incomber avec ses questions, devinant que le moment n’était pas encore venu. La pluie tombait toujours. «  Tu as l’air d’aller bien, en tout cas. Ton absence n’a rien enlevé à ta beauté, c’est rassurant », suggéra-t-il simplement comme pour initier le sujet. « Ici les choses n’ont pas trop changées ; Charlie s’est battu avec un Serdaigle, il y a une semaine. Blaise s’impatiente de ne pas pouvoir découvrir la vitrine de Tissard & Brodette. J’ai cru voir ta sœur à la bibliothèque avec mon petit frère (il haussa un sourcil en évoquant ce point)… étudier pour les examens ? Les filles (sûrement parlaient-il de Alycia, Gabrielle, Lili & Pansy) sont fidèles à elles-même. Et puis (il posa son regard sur Hope et sembla hésiter un instant)Quelqu’un s’est amusé à verser un philtre de confusion dans le verre de Hope. Il fit une courte pause. Nous n’avons pas encore trouvé le coupable. »

Mains dans les poches et l’air flegmatique, il se concentra sur l’héritière Greengrass et évita soigneusement les yeux de Hope. La promesse était claire ; personne à Poudlard ne devait être au courant de leurs hypothétiques fiançailles. Pour poursuivre sur le même ton et évincer le doute, il enchaîna de façon détachée « Ce doit être loin du quotidien qui devait être le tien ces derniers temps. » Et puis, à leurs adresses à toutes deux « Vous préférez rentrer, afin d’en discuter à l’abri ? Je veux dire – de la pluie, comme des oreilles indiscrètes. » Car il se souvenait parfaitement bien de cette insécurité ressentie, le soir où, au même endroit, quelqu’un avait épié sa conversation avec Hope. « Quoique, tu dois être épuisée de ton voyage Daphné et, nous t’avons un peu accaparé. »
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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyMer 21 Sep 2016 - 10:54



Le prénom de Blaise avait toujours cet effet étrange sur elle, même des mois après – il lui évoquait immédiatement des souvenirs si tièdes qu’elle s’y brûlerait presque, et un sourire naissait toujours au creux de ses lèvres, si rapidement qu’elle avait parfois du mal à le retenir, à l’empêcher de partir et de s’exhiber au monde ; ce n’était pas aisé de devoir dissimuler quelque chose d’aussi grand et imposant, et elle doutait qu’Hope ait jamais été dupe, ne serait-ce qu’un instant. Elle l’avait probablement su avant même que Daphné ne le découvre ; quelque chose d’aussi brillant et puissant était, tôt ou tard, destiné à être exhibé sur la place publique, mis à la merci des loups et des chiens qui tenteraient de le déchiqueter – car elle doutait que la réputation sulfureuse des Zabini ravisse sa famille, si sage et si modérée, si mesurée et si aimée ! Mais la famille Greengrass avait donné naissance à trois enfants, et deux d’entre eux étaient déjà armés et prêts au combat, prêts à tout brûler sur leur passage sans même le regretter un instant ; prêts à enflammer des territoires et à laisser périr les arbres et les racines millénaires qu’ils piétinaient.

La troisième enfant – la première, l’aînée, la seule qui avait tenté d’épouser le carcan familial, la seule qui s’était lovée dans les traditions et qui avait supplié le Choixpeau de ne pas l’envoyer ailleurs que dans la Maison de ses ancêtres – était au bord du précipice, et s’apprêtait à déclencher l’orage ; mais ils ne le savaient pas encore. Ils ne le soupçonnaient sans doute pas. Car lorsqu’elle s’extirpa de l’étreinte de Stanislas, et que son regard se lia au sien le temps d’entendre le roulement du tonnerre, au loin, son sang s’électrisait dans ses veines arborescentes et ciselait sa détermination.

Il ne la suivrait pas. Elle le savait. Mais il ne la rejetterai pas non plus – et c’était une certitude encore plus puissante.

« Ne t’en fais pas, Hope » répondit-elle finalement en se détournant vers elle. « J’étais en très bonne compagnie – rien n’aurait pu m’arriver. »

Rowan – son frère, son sang, son âme sœur ; celui qui avait toujours été là, et qui le serait toujours, quoi qu’il pouvait advenir dans le futur – y avait veillé.

« J’ignorais qu’il connaissait le chemin menant à la bibliothèque, pour tout dire » rétorqua-t-elle, une étincelle tentant d’enflammer son sang – en vain. Souvenir résiduel, réminiscence de ce jour de Février où elle avait porté sa mère en terre, avant d’accepter de lâcher prise, enfin.

La phrase, légère, que Stanislas rajouta ensuite, la percuta avant violence, diffusant son électricité en suivant les chemins sinueux qui traçaient ses veines dans son corps ; car elle ne s’était pas attendue à une telle confidence de la part de l’héritier Karkaroff. Il ne parlait pas de son statut, de ce qu’elle apportait à Poudlard ou à l’Aristocratie ; il ne parlait pas de son utilité ou du fait qu’elle était irremplaçable car les autres enfants Greengass n’avaient pas l’envergure ou l’envie de prendre le relais, de porter cette armure poussiéreuse d’or et de place, de bijoux et de diamants à sa place.

« Vous m’avez manqué aussi » convint-elle, la voix aussi légère que l’euphémisme qu’elle articulait. « Je compte sur toi pour empêcher Charlie d’atteindre à mon intégrité physique lorsqu’elle découvrira que je suis rentrée sans la prévenir » ajouta-t-elle à l’attention de Stanislas.

Le récit des évènements qu’elle avait manqués, attendu et réconfortant, la fit d’abord sourire – mais la mention du philtre de confusion dans le verre d’Hope lui fit rater un battement. Car l’image qui s’imposa à ses yeux, immédiatement, fut la silhouette d’Astoria, vêtue de ce manteau de zibeline, ses mains couvertes de –

« Je vois. »

Et la menace était perceptible ; elle pouvait être entendue, elle résonnait dans ses mots et dans la façon qu’elle avait de se redresser, de pincer les lèvres, de réajuster machinalement son chignon déjà parfait. La terreur que lui inspirait ces souvenirs du quatorze février avait été domptée, à nouveau, jugulée et transformée en une colère sourde à l’encontre de ceux qui tentaient, une fois encore, d’atteindre les membres de sa famille.

« Oui, c’est une bonne idée » concéda-t-elle. « J’ai le sentiment que l’orage s’intensifie. Rentrons. »

L’orage couvait, et la tempête menaçait.


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MessageSujet: Re: Heralded by thunder   Heralded by thunder EmptyMar 4 Oct 2016 - 0:40



LA TOUR D'ASTRONOMIE


Lorsque Stanislas et Daphne s'étreignirent, Hope eut l'étrange réaction de détourner les yeux, un peu comme si elle ne voulait pas interrompre ce moment si particulier entre eux. Ils étaient très proches, et ce depuis de nombreuses années - quoi que depuis bien moins longtemps que depuis que Hope et Rowan étaient proches de Daphne, sans doute -, aussi toute l'affection qu'ils se portaient mutuellement était bien palpable. Alors, légèrement en retrait par rapport à eux, Hope laissait son regard observer l'horizon, et l'orage qui menaçait.

« Nous sommes réellement chanceux de t'avoir trouvée ici », ajouta-t-elle avec un si beau sourire qu'elle adressa à Daphne... et un regard perplexe à l'attention de Stanislas. A présent que la surprise de revoir sa soeur était passée, elle parvenait à reprendre un raisonnement cohérent. Et de ce fait, elle se demandait pour quelle raison Stanislas se trouvait là. Hope, elle, devait rendre un devoir mais lui... qu'importe - elle tenta d'ailleurs de ne pas le regarder trop longtemps. « Evidemment... nous t'aurions vue un peu plus tard, mais... ». Elle s'arrêta, cherchant ses mots. « Ces quelques minutes, alors que nous sommes seuls avec toi, loin de l'agitation des couloirs, sont très précieuses à mes yeux ». Hope retrouvait Daphné, enfin, et aucun mot ne semblait suffisant pour décrire à quel point elle était heureuse de la revoir.

Suite à cela, Hope laissa ensuite parler Stanislas, qui évoqua successivement les différentes choses qui s'étaient passées durant l'absence de Daphne. Tout du moins ce qui avait attrait à leur groupe d'amis. Elle n'osa pas se mêler, mais cependant, quelque chose attira son attention. « Astoria ? A la bibliothèque ? Vraiment... ? », ne pu-t-elle s'empêcher de relever. Oh, la petite soeur de Daphne Greengrass était intelligente, Hope le savait bien, mais toutefois elle savait également qu'elle n'avait jamais été une grande amatrice de livres et de révisions. Après tout, peut-être que Féliks Karkaroff avait une bonne influence sur elle ?

Et puis Stanislas évoqua ce douloureux - et honteux - souvenir du filtre de confusion que Hope avait bu à son insu. Gênée, ses joues rosirent. « Oh... oui. ». Ce détail-là, Stanislas aurait sans doute pu se dispenser de l'évoquer. Hope fronça légèrement les sourcils, embêtée et mal à l'aise. « Madame Pomfresh s'est occupée de tout. Comme d'habitude elle a été très réactive et très consciencieuse surtout... De ce fait, j'ai pu quitter l'infirmerie le soir-même ». Une mauvaise blague, sans doute, mais une blague de mauvais goût qui aurait pourtant pu avoir des conséquences bien plus graves, du fait que Hope, en plus de ne pas avoir les idées claires, avait mal réagi au filtre de confusion. L'infirmière avait immédiatement penché pour une allergie. Mais quoi qu'il en soit, la jeune fille ne voulait pas alarmer Daphne, pas si tôt après son retour. Alors elle avait tenté de tempérer les choses. « Et puis... Stanislas m'a beaucoup aidée, ce jour-là. Du moins de ce que l'on m'a dit », termina-t-elle dans un murmure, tandis que son regard avait bien du mal à se poser sur l'un des deux visages qui lui faisaient face. « J'étais très bien entourée », dit-elle tout en adressant un rapide sourire au jeune homme - elle n'avait jamais pris la peine de le remercier, à présent qu'elle y pensait.

Et puis finalement, ils décidèrent de quitter la tour d'astronomie pour rentrer au château, d'une part afin de se mettre à l'abri de l'orage, mais surtout des oreilles indiscrètes. « Oui, je suis d'accord. Il me semble préférable que nous rentrions. Et puis la Salle Commune de Serpentard est bien plus confortable ». Et puis Hope, tout autant que Stanislas, savait parfaitement que la tour d'astronomie n'était pas un endroit sûr pour discuter. En effet, il y avait souvent des personnes indiscrètes... et le souvenir de cette nuit-là, alors qu'ils venaient tout deux d'apprendre leur engagement, s'inscrivit dans son esprit.

Au passage, elle ramassa ses livres et ses feuilles de parchemin qui étaient tombés au sol sous la surprise.

Ils commencèrent tous les trois à quitter les lieux, à redescendre les grandes marches qui menaient à l'intérieur du château, et la jeune fille se mordit un instant la lèvre inférieure, doucement, tiraillée entre l'envie de tout lâcher et cette promesse qu'elle avait faite, mais surtout qu'elle avait elle-même demandée à Stanislas. Ses pas raisonnèrent dans la tour tout autant que dans sa tête, et il lui sembla que son coeur battait à tout rompre. Mentir à Daphné. Cacher les choses à Rowan... Hope ne parvenait pas à se reconnaître. Instinctivement, elle chercha le regard de Stanislas une nouvelle fois, comme pour le supplier de l'aider à ne rien dire. Car Daphne était sa soeur, et que mentir lui était insupportable. Pourtant, elle ne voulait pas l'accabler de ce nouveau problème, pas si tôt qu'elle rentrait à Poudlard, et à peine quelques mois après la fin de ses fiançailles avec Rowan. Et puis elle l'avait promis... mais elle s'en voulait tellement.


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