Questions & no answer - Libre

19/12/2015

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Nova & Pippa

“Ces personnes qui ont le privilège de savoir ont le devoir d'agir.”

L

es jours passaient, défilaient à une vitesse déconcertantes. Personne, ni rien ne parlait de ce qu'il s'était passé durant les vacances, personne ne comprit pourquoi. Comme un secret enfoui, les isolés n'arrivaient à se confier. Pourtant il ne se passait pas un instant sans qu'elle n'y pense, ses nombreuses visites dans les geôles, la folie qui s'emparaient avec douceur de son âme, les silences qu'elle était contrainte d'émettre auprès de ses proches. Psychologiquement, Novenka avait été atteinte, et elle le savait, elle avait changé.
Subtilement, mais changée quand même. Ce mystère autour de ce changement de confrérie ne le devenait presque plus, quand les aprioris sur celles-ci étaient démantelés. Comment deux poufsouffles à la gentillesse surnaturelle et à la douceur non feinte pouvaient se retrouver dans une confrérie qui représentait l'animal de la mort. Il y avait forcément un sens.
Si, Nova n'avait pas chercher à comprendre quand elle était à Abraxan, cette année, elle allait chercher à comprendre pourquoi.
Cette année, elle comprendrait tout : pourquoi on l'a utilisé ? Pourquoi le ministère est impliqué ? Qui est le Comte, le vrai ? Pourquoi elle n'a pas pu sortir et pourquoi elle a changé de confrérie ? Elle saurait bientôt tout.

Le cours de botanique étant terminé, Novenka s'octroya le plaisir de fuir dans le salon de thé. Elle entra dans cette douce pièce aux parfums multiples et s'assit sur une chaise confortable près d'une fenêtre alors que magiquement une tasse fit son apparition devant elle dans des parfums sucrés.
Les jambes croisés, elle posa un livre sur la table et consulta en griffonnant sur un cahier. Alors que deux biscuits apparaissaient auprès de la tasse, Novenka porta la tasse fumante à ses lèvres en ne quittant pas la page des yeux.
Sinistros : le présage de mort. Le sinistros est connu pour être le chien de l'enfer, il prédit mort et malchance. Mais cela reste une légende, le Sinistros n'a jamais été aperçu.
Pourquoi avoir choisi une créature légendaire pour cette confrérie alors que les deux autres avaient des animaux, certes incroyables mais existants ?

Elle reposa sa tasse sur sa coupelle avant de se gratter le menton et tourna les pages sur les abraxans. Animal ailé, épris de liberté et d'amour. Avait-il quelque chose qu'elle n'avait plus ?
Elle croqua dans un biscuit à la cannelle et continua de tourner les pages jusqu'aux phénix. Animal fort, résistant, altruiste et aux propriétés médicales inégalables.
Qu'est-ce qu'elle n'avait pas là non plus ?
Pourquoi ce chien ? Le mystère ?
Elle écrivit : Mystère et réfléchit à son propre mystère. Etait-elle de ceux qui étaient un mystère pour les autres ? Quand on voyait William rougir chaque fois qu'elle se baladait dans la chambre... Sûrement, en tout cas, William était une énigme.

Elle soupira et but une nouvelle gorgée.
Si seulement c'était plus simple.

Elle ferma les yeux et profita du petit rayon de soleil qui vint éclairer son visage. Il ne faisait pas très beau aujourd'hui, c'est pour cela qu'elle avait opté pour une pièce du château plutôt que l'extérieur qui pourtant était sa libération psychologique.
Elle croqua de nouveau dans son biscuit et commença une microsieste en silence, seule. Enfin presque ?

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24/07/2016

Le cours de botanique avait tenu toutes ses attentes. A ce niveau, la déjà célèbre académie Haveirson avait tenu toutes ses promesses. Tout comme elle l’avait fait pour son architecture époustouflante et son lot de mystère. J’avais frémi en découvrant aux nouvelles que les nombreux disparus de cet été étaient ‘simplement’ restés enfermés dans une université où j’avais volontairement choisi de me rendre… et où j’étais déjà installée. Il était trop tard pour faire marche arrière, mais mes craintes quant mon retour dans le monde magique s’étaient ajoutées à la peur des étranges choses que j’allais peut-être y vivre. Poudlard m’avait laissé un souvenir féérique, mais après tout, je n’étais alors qu’une gamine. Passé vingt ans, on percevait les choses autrement, et plus je repensais à mon ancienne école, plus je me disais qu’il fallait sincèrement être fou pour y envoyer ses enfants.

Les mains encore couvertes de terre, je vadrouillais sans but dans les couloirs, plongée dans ma solitude. Rester seule ne m’avait jamais posé trop de problèmes, mais je préférais en choisir le moment. Depuis la rentrée, j’avais observé les autres de loin, ces étudiants aux regards fuyants et craintifs, qui malgré leur emprisonnement estival, tentait de reprendre le cours normal de leur vie. Je trouvais ça étrange, mais cela m’inspirait parallèlement un certain respect. Comme la petite nouvelle que j’étais, je me tenais à l’écart avec mes propres problèmes, soudainement bien futiles.

Avec un soupir dépité, je bifurquais dans une pièce à la porte ouverte, jouant avec ma baguette – comme souvent lorsque j’étais seule – comme s’il s’agissait d’un artefact incompris tout droit venu d’une autre civilisation. D’ailleurs, si ma baguette avait des sentiments, elle devait très probablement se sentir incomprise. En l’état, j’étais surtout heureuse d’avoir pu la laisser au fond de mon sac alors que je plongeais joyeusement les mains dans les feuilles et le terreau. Là au moins, je ne passais pas pour une empotée.

Pippa, ton humour m’étonnera toujours.

Je pouffais pour moi-même, une seconde avant de réaliser que je n’étais pas seule. Une étudiante de mon cours était installée dans ce qui ressemblait à… un salon de thé ? Cette université était décidément pleine de surprise, et même de bonnes apparemment. Classe et distinguée, elle griffonnait sur un parchemin, sans avoir visiblement relevé mon arrivée. Alors, hésitante entre une première tentative de sociabilisation et une fuite éperdue, je l’observais.

Son visage m’était familier. Elle s’était trouvée à quelques places de moi, lors du cours de botanique, et j’étais presque certaine de l’avoir croisée dans la salle commune de Sinistros – répartition qui m’avait laissée baignante dans la frustration. Pourquoi, moi, la sorcière rationnelle devais-je me trouver affublée d’un animal qui n’existait que dans des légendes sinistres ? – et j’étais absolument convaincue qu’elle était aussi une ancienne Poufsouffle. En revanche, j’étais incapable de me rappeler son prénom, ce qui compliquait l’approche cool et détendue à laquelle j’aurais voulu m’adonner.

D’abord Eleonora, ensuite elle… Soit tu as Alzeihmer, soit ton cerveau a vraiment quelque chose contre les sorciers, en plus du monde magqiue. Voir les deux, ça expliquerait des choses.

Je me pinçais la lèvre, un brin pataude, avant de me laisser finalement tomber dans un fauteuil situé en face de la brune. Du bout de ma baguette, je pointais machinalement son parchemin comme je l’aurais pointé du doigt.

« Tu fais déjà le devoir de botanique ? »

Une odeur nauséabonde me monta alors aux narines, tandis qu’une tâche noirâtre s’étendait lentement sur le parchemin de ma camarade.

« Oh, diable, je suis désolée ! Cette foutue baguette ! J’aurais voulu lancer un sort qu’il ne se serrait rien passé, et là... »

Je me levais avec empressement pour réparer mon tort à la manière moldue, alors que déjà, l’étincelle de magie que j’avais involontairement provoquée s’éteignait, ne laissant pour seul témoin de mon exploit qu’une marque de la taille d’un pouce. A nouveau désemparée, je restais cette fois assise-là, attendant la sentence de la jeune femme à ma bêtise.

19/12/2015

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Nova & Pippa

“Ces personnes qui ont le privilège de savoir ont le devoir d'agir.”

N

ovenka resta un moment interdite face à la tache sur son parchemin. Comme si ses réflexions nébuleuses se solvataient à des réflexions éphémères et non concrètes. Le destin.
La jeune yougoslave n'avait pas eu le temps de réagir ni même de sursauter en réalité. Quand Pippa, de sa confrérie, lui avait adressé la parole, Novenka semblait avoir entendu sa voix de loin, rappelée seulement à la réalité quand cette dernière avait taché son parchemin remplit d'informations concernant les animaux des trois confréries.
Puis le choc était passé, la main sur sa tasse, elle la quitta pour la poser sur l'avant bras de sa camarade. « Ce n'était pas mon devoir, ne t'affole pas. » l'accent roulé aurait pu avoir l'air sévère, comme toutes les personnes venant de l'est, néanmoins on sentait la bonté et l'indulgence dans ses paroles et son sourire bienveillant. En lâchant doucement son amie, elle roula le parchemin qu'elle laissa choir sur la table à côté du livre ouvert à sa droite. « Ça aurait été une autre histoire si tu avais attaqué le livre..., elle rigole doucement en hoquetant, c'est celui de la bibliothèque. Le... Comte me l'aurait fait payer. »

Elle frappa dans ses mains une fois et une tasse fumante apparut devant Pippa accompagné de ses délicieux biscuits à la cannelle. Depuis peu, elle avait appris à vivre de magie étrange. Elfe de maison ou gobelin, quelqu'un préparait les thés et les biscuits ici, et Novenka avait pour habitude de frapper dans ses mains. « Je ne sais pas si c'est un bon protocole, mais il fonctionne. » Elle but une nouvelle gorgée de sa tasse puis referma le livre pour le pousser près du parchemin souillé. « Comment vas-tu, Pippa c'est ça ? Je crois que tu es en première année, comme William. » Elle lui tend un main chaude et généreuse, le revers de la main posé contre la table. « Je m'appelle Novenka Cieslak, en deuxième année. Je suis ravie de pouvoir te parler enfin. »
Elle pointa le livre du doigt et s'expliqua : « Je fais des recherches sur la signification des animaux de nos confréries, j'ai décidé de lever au moins ce voile mystérieux. Je me demande pourquoi j'ai changé de confrérie et ce que peut représenter mon animal pour passer d'un cheval ailé à un chien sinistre. »

Bavarde, oui. Novenka n'était pas de ceux qui jouaient du mystère, non elle en faisait parti contre son gré. Si elle pouvait être la plus clairvoyante, et tout comprendre, elle serait... ennuyée. Mais ce challenge avait quelque chose d'excitant et qui lui procurait la sensation d'être occupée. Depuis que la présidence avait pris fin, Novenka ne savait plus comment passer son temps libre sans penser à Rowan. Encore et encore.
Cette obsession certaine devait cesser. Tout comme elle aurait aimé que sa relation puisse se faire au grand jour face au monde.
Mais petite-amie d'aristocrate, sang-pur... Cette souillon au sang-de-bourde, comme appelée par les jaloux, devait faire preuve de discrétion pour que les tentatives politiques de son aimé puisse poindre au jour.
Patience est mère de sûreté. Oui, mais la folie insinuée en elle, cet été, l'a rendue plus fragile, inconstante... Psychologiquement perturbée. Un peu.
« Toi qui n'a connu que cette confrérie, que penses-tu d'elle ? »
D'un revers de pensées soudaines, Novenka balaya ses remords, sa culpabilité et ses doutes. Pippa était face à elle, et la politesse ainsi que la décence la rappelaient à l'ordre.

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24/07/2016

Je crois que j'ai eu une montée d'adrénaline quand j'ai entendu sa voix, sévère et bienveillante à la fois. D'abord, parce que j'ai cru qu'elle allait me manger toute crue avec un sortilège russe que je serais bien incapable de contrer, ensuite, par soulagement de savoir qu'elle ne m'en voulait pas. Néanmoins, je restai interdite un moment, alors que je laissais tourner sa phrase dans mon esprit. Certes, les bibliothécaires étaient toujours très protecteurs envers leurs délicats ouvrages, mais la simple évocation du Comte et de sa vengeance potentielle avait suffit à me glacer les sangs. Je pouvais imaginer une punition, une réprimande, mais de là à utiliser l'expression « me faire payer »… ? La jeune femme riait, pourtant, ne faisant qu'ajouter à ma perplexité, et à, je devais me l'avouer, une certaine inquiétude mêlée de curiosité à l'idée d'en apprendre enfin plus sur ce qui se tramait vraiment ici.

J'acceptai la tasse de thé avec un regard reconnaissant, avant de m'installer confortablement dans un fauteuil, loin de ma baguette. Le service automatique de thé chaud aux arômes riches et délicats était un drôle d'ajout à une université terrifiante ; mais je décidai de ne pas faire la fine bouche. Si l'empoisonnement était au programme du directeur, personne ne semblait encore en être mort – ce qui n'était pas forcément rassurant – et je ne pourrais probablement pas l'éviter éternellement. Autant se damner dès le début, ainsi.

« Pippa, c'est ça. Je suis contente de retrouver d'anciens Poufsouffle ici… C'est comme retrouver un peu de chez soi, je trouve. »

Je me penchai en avant pour serrer sa main offerte, et en profitai pour me rapprocher, afin d'avoir une bonne vue sur son livre.

« Je vois… C'est vrai que ces choix sont étranges ! Je veux dire, je me posais justement la question en arrivant. Tu vois, je suis tellement rationnelle que j'ai toujours été une vraie cruche en matière de magie, il y a quelque chose en moi qui refuse simplement de considérer que la magie existe. »

Je faisais une courte pause, avec une moue dépitée. Cette explication paraissait toujours très ridicule quand je l'exprimais à quelqu'un pour la première fois. A force, je m'étais habituée à l'aura étrange dont cela me drapait automatiquement, mais les regards que je recevais eux…

« Enfin, me retrouver répartie sous le seul animal légendaire de la troupe me dérange un peu. Et puis toi, William… Les Poufsouffle sont d'ordinaire si terre-à-terre ! »

Je haussais les épaules, dépitée, malgré mon envolée enthousiaste face à cette question et ce mystère. J'étais également soulagée de ne pas être la seule à m'interroger sur la signification des confréries et la raison de nos répartitions dans chacune d'elles. J'avais été très frustrée, à mon arrivée, de ne pas connaître au moins quelques uns des critères qui justifiaient nos séparations. Je plongeais mon regard dans les yeux de mon interlocutrice, me demandant si elle en savait plus que moi, mais souhaitait découvrir mon opinion avant de me partager – ou non – ce qu'elle savait déjà.

« Je… Je ne sais pas trop encore. Elle semble très différente de tout ce qu'on a connu à Poudlard, et puis cette aura de secret… Je n'aime pas trop ça, à vrai dire. Je n'étais déjà pas partisane de la compétition des maisons, mais je pouvais la … comprendre ? Au travers des traditions, et de l'histoire de l'école. Ici, j'ai juste l'impression qu'on nous cache des choses. »

Je sirotai mon thé doucement, plongée dans ma réflexion pour chercher d'autres éléments de réponse à une question que je ne m'étais pas encore posée de manière si claire.

« Tu peux me rappeler ton prénom ? Je me débrouille avec les visages, mais les noms… On t'appelait Nova à Poudlard, c'est possible ? »

19/12/2015

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Nova & Pippa

“Ces personnes qui ont le privilège de savoir ont le devoir d'agir.”

L

es poufsouffles sont d'ordinaire si terre-à-terre... Novenka la regarda en plissant les yeux et le nez.
Voilà un point intéressant, William, Pippa et Novenka venaient de poufsouffle donc, des animaux de la terre, gourmands et bon vivants. Innocents et naïfs à la gentillesse parfois exacerbée. Pourtant, Elena était elle aussi à Sinistros et c'était une ancienne Serpentard, quant à RJ c'était Gryffondor, ça ne collait pas.
« Ton raisonnement est intéressant, mais ... Il y a des anciens serpentard et gryffondor parmi les nôtres. Je doute que les anciennes maisons de Poudlard ait une incidence sur la répartition à Haveirson, mais je le note quand même... Parce que nous restons une majorité de poufsouffle... »
Après tout, peut-être que le choixpeau avait hésité entre les deux maisons pour ceux qui n'étaient pas d'anciens poufsouffles, mais voilà bien une information qu'ils n'auraient jamais.

Elle posa son regard sur le visage de Pippa qui était en pleine réflexion. C'était amusant de voir une sorcière douter de ses pouvoirs alors qu'elle avait, au quotidien, la preuve qu'une magie existe bel et bien. Elle sourit.
Pippa était un paradoxe, Novenka adorait les paradoxes.
Elle écoutait les explications de Pippa, son ressenti vis à vis de la confrérie, et ce qu'elle ressentait tout court sur la division des élèves dans trois confréries différentes.
Novenka n'était pas gênée par les confréries, comme à Poudlard, elle trouvait ça marrant de voir les personnalités redirigées dans une même maison, l'harmonie était sauvegardée.
Mais à Haveirson nous changions de confrérie chaque année selon une certaine évolution.
Changer.
Est-ce que Novenka aurait changée au point de devenir sinistre ? Légendaire ? Ou présage de mort ?
Trop étrange pour être vrai.

A la question de Pippa, Novenka ouvrit de grands yeux comme réveillée en sursaut pendant un rêve qui la galvanisait. « Je... Oui c'est ça, Nova. Sinon mon prénom entier est Novenka, mais je préfère qu'on m'appelle Nova, donc on y restera. » Elle lui sourit avec bonté, et chaleur. La familiarité, Novenka n'en avait pas peur, bien au contraire.
Elle était d'un naturel jovial, amical et sociable. Pour elle, mettre des distances entre ses camarades c'était se protéger soi-même, par timidité ou aversion des autres... ou par éducation.
Elle chassa l'image furtive de son petit-ami de l'esprit, chassant avec elle la voix qui trottait non loin.
« Regarde. »
Elle déroula le parchemin taché et récita : « Le Sinistros est une bête légendaire associé au chien. Il est le présage de malheur et de mort. Il n'a jamais été aperçu, mais plusieurs formes dans le ciel d'une nuit sans lune ont montré le chien et peu de temps après une mort s'en suivit. »
Elle posa son doigt sur un dessin d'un chien aux yeux jaunes et terrifiant. « J'ai dessiné ça... Mais je ne comprends pas comment une bête, dite si terrifiante, se retrouve à l'effigie d'une confrérie et ... nous dedans. »
Novenka savait qu'elle n'avait pas l'âme noire.
« Serait-ce une question de rendre service ou sommes nous associés à des présages ? Tu sais, il prédit la mort, il prévient... il n'est peut être pas... sinistre, mais bienveillant ? »
Absurde et pourtant ?
« Tu te décrirais comme quelqu'un de bon ? »
La question n'était pas simple, Novenka elle-même serait incapable de répondre à cette question, mais ses amis le lui répétaient suffisamment pour l'imaginer, un peu. Surement par pure modestie.
William & RJ étaient deux personnes au cœur immense. Avait-elle réussi à mettre le doigt sur quelque chose ?

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24/07/2016

Je hochai la tête ; forcément, il n'y avait que trois confréries pour répartir les étudiants issus de quatre maisons Poudlardiennes. Et autant que j'avais pu le comprendre, l'université était ouverte aux étudiants étrangers, et qui donc… n'avait peut-être jamais subi ce type de séparation. Néanmoins, je ne pouvais me départir de l'idée que si une maison se retrouvait représentée à la majorité dans l'une de nos confréries, cela devait avoir une signification, même si elle ne nous apparaissait pas limpide de prime abord. Il serait alors intéressant de se pencher sur la représentation des Serpentard, Gryffondor et Serdaigle chez les Phénix et les Abraxans pour peut-être tenter d'y voir plus clair.

« Oui, oui, j'imagine bien… Mais ce n'est pas comme si les maisons de Poudlard n'avait rien en commun ou présentaient… certaines comptabilités d'esprit. »

Je me recentrait sur mon thé et les explications de Novenka. Je trouvais dommage qu'elle préfère qu'on la nomme « Nova », car bien que le surnom avait une sonorité agréable, j'appréciais particulièrement sa version complète. J'aimais les prénoms compliqués, en réalité, parce qu'ils sous entendaient souvent une histoire, un mystère ou une anecdote, comme une richesse qu'un petit être humain se voyait offert dès le moment de sa naissance. Gamine, j'avais passé des heures à retourner les bouquins d’étymologie de la bibliothèque pour comprendre la signification de tous les prénoms de mon entourage. Si j'avais oublié une grande partie de cette connaissance, j'en avais gardé le goût pour les dénominations un peu étranges.

Je me penchai vers ma camarade à son injonction. Des idées, j'en avais bien quelques unes, mais je n'osais toute les formuler dans la peur qu'elle ait déjà été prouvées fausses par l'expérience d'une année dans l'académie. Je n'avais pas passé assez de temps à me poser des questions sur de tels mystères, car j'étais plus préoccupée à me faire ma place dans les couloirs de cette étrange université. Novenka éveillait néanmoins ma fibre enquêtrice, et au fur et à mesure de son explication, je sentais que la chasse à la réponse me démangeait de plus en plus.

J'allais prendre la parole pour réagir sur la signification du Sinistros, quand la question, déroutante, me pris de court. Moi, quelqu'un de bon ? Je ne me l'étais jamais vraiment demandé, alors je relevais les yeux vers Nova, le regard brillant d'étonnement, avant de me renfrogner un peu pour y réfléchir le temps d'une seconde.

« Je… Pas plus ou moins que quelqu'un d'autre, j'imagine. J'ai toujours cherché à être quelqu'un d'agréable, de serviable mais je t'avouerais que les … événements de ces dernières années, la levée du Secret, et tous ces rebondissements m'ont fait reconsidéré mon attitude face aux autres. »

J'étais devenue plus méfiante, prêtant plus volontiers des intentions peu reluisantes aux inconnus. J'étais enfin sortie de l'adolescence et avais compris que l'Homme n'est pas un Poufsouffle. Un petit sourire sur mon visage fit échos à cette pensée.

« C'est une analyse envisageable, mais comment la transposerais-tu aux Phénix et aux Abraxans ? Bon, pour les premiers, ce n'est pas si difficile… Un symbole de renaissance, de renouveau après sa propre mort, ça pourrait être caractéristique d'une… grande remise en question, d'une forme de ténacité, peut-être de patience ? Tu sais quelle maison est la plus représentée à Phénix ? »

Je n'étais pas convaincue par ma propre réflexion ; la remise en question, la ténacité et la patience me semblaient aussi être plutôt typiques des Poufsouffles, mais peut-être l'amour inconditionnel que je portai à ma maison m'induisait-il en erreur.

« Et si la répartition de Poudlard nous faisait prendre une mauvaise voie ? On y était réparti sur base de qui nous sommes, notre essence en quelque sorte. Mais après tout, on pourrait imaginer de nous différencier sur… » Je cherchai mes mots un instant. « Sur base de qui nous ne serons jamais, ou de ce que nous souhaiterions, ou pas, devenir ? » Tout cela me paraissait fort flou une fois prononcé. « Ou un idéal qui nous pousserait à nous remettre en question ? »

Je glissai une main dans mes cheveux avant de me réconforter une nouvelle fois dans mon thé. Les possibilités me semblaient horriblement complexes, mais une petite flamme au fond de moi s'en excitait. Et si c'était simplement de ça, un nouveau challenge intellectuel et des partenaires avec qui le partager, dont j'avais vraiment besoin ?