[ Hangar à Bateaux] Fuir la réalité - Libre

Aujourd'hui, second jour de septembre 1997.

Le hangar à bateaux était désert et Gareth en avait profité pour y venir après ses cours de la journée. Il faisait encore assez jour pour ne pas avoir besoin d'utiliser le sortilège "Lumos". Le second année voulait un endroit au calme pour fuir la réalité des lieux. Tout lui rappelait ce qui avait eu lieu en juin 1997 et ce n'était pas une bonne chose pour le petit Davis.

Il aurait treize ans fin septembre et pourtant il se sentait encore un enfant au fond de lui-même ; un enfant qui ne savait pas gérer ses émotions tristes. Il voulait pleurer seul et le hangar lui avait semblé l'endroit adéquate pour cela. Gareth savait que peu de gens y venait.

Il descendait dont les immenses escaliers jusqu'au lieu de recueillement et entra dans le bâtiment. Tout était calme, les barques étaient bien rangées et pas un bruit hormis celui de l'eau se faisait entendre. Gareth eut quelques frissons tant il constata que le château avait une chaleur bien plus accueillante que celle que hangar de bois et de brique.

Il s'assit sur le bord du quai laissant ses pieds se balancer au dessus de l'eau du lac noir. Il savait bien qu'il ne risquait rien ici. Le fameux calamar ne venait jamais dans ce lieu.

Tournant la tête en tous sens pour vérifier qu'il n'y avait personne, il se détendit mais un peu trop au point que des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir de n'avoir pas pu défendre le château et empêcher des élèves de mourir. Il était un sorcier et croyait qu'il aurait pu faire ne serait-ce que le plus petit effort pour se battre mais le règlement de l'école avait stipuler que les élèves de la 1ère à la 4ème année devaient se faire évacuer vers Pré Au Lard.

"J'aurai du faire quelque chose. Je me suis enfui comme un lâche !!" hurla-t-il entre ses larmes.

Seulement c'était plus facile de dire cela sachant comment la bataille s'était achevé que sur le moment. Gareth n'aurait sûrement pas fait le poids face à des mangemort aguerris à des actes de tortures voir à donner la mort. Il devait plutôt se réjouir d'être toujours en vie.

Mais ce n'était pas son cas. Il se sentait coupable d'avoir survécu alors que tant d'autres étaient morts. Et dire qu'il avait été enchanté de faire sa rentrée à Poudlard jusqu'au moment où il s'était levé ce matin et avait constaté que certains de ses camarades étaient bel et bien morts et ne reviendraient plus jamais dans les couloirs du château écossais...

Le soir arrive vite sur Poudlard ces temps ci. La salle commune des Gryffondor est embaumée par un silence mortuaire. Emy, affairée sur son lit feuilette la gazette du sorcier et son article sur Dumbledore. Les souvenirs douloureux remontent et l'émotion est trop forte.

Ses camarades sont sortis dans la grande salle, elle est donc seule et laisse aller ses émotions. Pour elle c'est trop, tout est de trop. Sans amis en ce début d'année elle est seule, Teresa l'a laissé tomber et ses deux autres amis ont laissés leurs vies dans la bataille.

Le seul sur qui elle peut compter depuis son arrivée à Poudlard, c'est lui, Henry. Emmitouflé dans son petit pull à rayures rouge et or, il est sublime. Sa fourrure d'un roux éclatant et ses yeux verts illuminent la pièce. Il est là, assis à l'entrée de la porte, observant une poussière qui virevolte.

Emy sèche les larmes qui coulent contre ses joues et observe son fidèle animal. Un chat, malin et connu de tous. Il ne tient pas en place, et se balade au château comme bon lui semble. Il lui arrive même se se retrouver dans les couloirs sombres des Serpentard. Cependant personne ne lui cherche des noises, et on l'admire. Il est devenu un peu comme une mascotte, même si les professeurs ronchonnent lorsqu'il s'introduit dans une salle de classe sans y être invité.

Dumbledore l'appréciait également, Emy repense à la caresse qu'il lui a donné la première fois qu'elle et Henry ont rencontrés ce grand homme. Il suffit de cela pour recommencer à pleurer.

Henry profite de cette occasion pour venir réconforter sa maitresse. Quelques minutes plus tard, il saute furtivement du lit et se met à courir et à foncer hors de la salle commune, attiré, comme par quelque chose.


Elle se met à dévaler les escaliers à sa poursuite. De longues minutes passent et Henry fonce vers le hangard à bateaux. La jeune sorcière, à bout de souffle, reprend ses esprits et se remet à marcher. Elle sait que c'est son endroit favori, elle aura simplement à venir le rejoindre et le ramener au château avant que la nuit tombe, pour éviter qu'il reste dehors et qu'il risque de se blesser... où pire. Elle continue sa marche et arrive à l'entrée du hangard, un cri vient rompre le silence habituel de l'endroit :






Elle se précipite à l'intérieur, ce n'est pas Henry qu'elle voit d'abord, mais un jeune Serdaigle, assis sur le bord du quai. Elle décide de s'approcher doucement et voit Henry s'assoeir à côté du jeune garçon et poser sa tête sur ses genoux.




Elle entend le jeune sorcier pleurer et comprend qu'il ne va pas bien du tout. S'asseyant à côté de son chat, elle regarde le jeune garçon et sort un mouchoir de sa poche.

Gareth entendit la voix appeler un certain Henry et le serdaigle se demandait s'il s'agissait de son ami gryffondor Henry Callaway. Cela faisait bien longtemps que Gareth n'avait plus eut de nouvelles du gryffondor qui devait être maintenant en deuxième année comme lui. Une voix féminine en plus.

Gareth sursauta quand un chat s'approcha de lui et s'assit à ses côtés. Ca devait être la propriétaire de l'animal qui criait après lui. Le jeune adolescent se tourna vers le félin et lui caressa la tête. L'animal avait l'air d'apprécier et tant mieux pour Gareth car au moins cela lui évita de se faire griffer par ce chat.

"Oui ça va."

Gareth avait sorti ça comme ça et se rendit compte de sa bêtise.

"Non ça va pas mais merci à toi de t'en préoccuper. C'est personnel vois-tu. Désolé d'avoir déranger l'espace privé de ton chat. Henry c'est ça ?"

Le serdaigle se frotta les yeux pour essuyer les larmes qui commençaient à vouloir sortir et couler sur les joues du deuxième année. Il se leva tout doucement et vit alors face à une élève plus âgée que Gareth n'avait du voir sans jamais lui parler à Poudlard.

"Merci. Non ce n'est pas la peine. Reprends-le."

Gareth esquissa un semblant de sourire pour montrer à sa camarade qu'il essayait de faire face à ses problèmes. Surtout qu'il était venu au hangar à bateaux pour pleurer tranquillement et ça lui était même refusée avec la venue de cette élève plus vieille.