Loin des accointances - Matthew Duke

Novembre approchait, les élèves de première année étaient bouillonnants de joie à l'idée de fêter Hallowe'en au château. Les cinquième année commençaient à crouler sous les devoirs. Du moins, ceux pour qui les BUSEs importaient. Nombreux étaient ceux qui flânaient encore, inconscients de la charge de travail qu'ils se créaient pour la fin de leur année.
Harmony avait passé la matinée à plancher sur son parchemin de métamorphose. Assise dans un coin de la bibliothèque, un tas de grimoires faisant barrage à tout curieux, elle s'était échinée à trouver un sens aux sorts de transmutation qu'elle étudiait. Elle avait beau lire tout ouvrage, tout traité, qui lui tombait entre les mains, elle était incapable de comprendre ce qui se produisait lors d'une métamorphose.
A force de travail, elle finissait par obtenir des notes convenables et comptait faire de même pour les examens. Il n'était pas question d'abandonner, de choisir la facilité. Même si cela supposait, elle le savait, qu'elle y passe encore des nuits complètes en prévision des ASPICs, plutôt que de se concentrer sur des matières où elle était meilleure. Il était important qu'elle soit excellente, dans tous les domaines.

Vers midi, elle devait rejoindre Matthew Duke. Elle voyait régulièrement le Pouffsouffle, depuis leur rencontre l'année passée. Ils n'avaient pas tellement avancé sur la console du garçon, tant l'entreprise était complexe. Le sujet revenait souvent dans leurs conversations, néanmoins, il n'était plus le cœur de leur relation.
En juillet, ils s'étaient donné rendez-vous à Londres pour visiter des salles de jeux. Harmony, pleine d'appréhension, avait apposé ses mains sur les manettes. Très vite, elle avait réalisé qu'il n'y avait rien de sorcier – à juste titre. Elle n'était pas spécialement douée à ces jeux mais trouvait ça amusant. Elle avait aimé les jeux de guerre, ceux où on jouait un tireur, ainsi que les jeux de course de voiture. La vitesse était assez grisante, même si elle n'existait que derrière l'écran.
La compagnie de Matthew avait été agréable et elle l'appréciait toujours, une fois par semaine environ, autour d'un thé ou lors d'une balade.

Aussi, elle le retrouva dans la Grande salle, où ils devaient déjeuner ensemble avant d'aller se promener, ou s'installer dans la salle Prairie, si une averse devait trop durer. Elle le salua d'un geste de la main, poli, et lui demanda de ses nouvelles. « Matthew ! Comment vas-tu ? » dit-elle simplement. Elle embrayerait certainement sur les affres de la métamorphose : le garçon était prompt à lui donner des conseils.
Elle entreprit de le conduire au bord extérieur de la tablée des Serpentards, lui fit signe de prendre place et fit de même. Elle se servit des légumes et un morceau de viande de volaille, sans sauce.