[INTRIGUE POUDLARD] Cinq vibrations

08/06/2015

A pas déterminés, mus par la curiosité, la volonté de supprimer toute incertitude, Harmony avançait dans le couloir, vers les escaliers. Alors qu'elles avaient quitté les toilettes de Mimi Geignard, toutefois, le bruit reprit. La préfète des Serpentards s'arrêta. « Tu as entendu, McPhee ? On dirait une réponse. » Elle écouta attentivement. Trois vibrations. Non. Ce n'était pas tout. Il y en avait davantage mais le bruit faiblissait. C'était une confirmation, à tous les coups. Il fallait qu'elles se rendent au cinquième étage. Elles ne pouvaient se tromper.

*

Les étages furent rapidement gravis, les préfètes rompues à l'exercice de la ronde quotidienne savaient quels escaliers prendre, et bientôt elles se trouvèrent devant la Salle de l'Union. Ce lieu, inauguré à la rentrée 1997, devait figurer le pansement des plaies béantes après les procès, la reconstruction de l'école. Pour se souvenir, échanger, trouver une épaule sur laquelle pleurer. Harmony avait méprisé cette initiative. C'était comme mettre un glaçage sucré sur un gâteau au goût amer et retombé. C'était inutile.

Elle ne pouvait soutenir la vue de ces sorciers chouinant la disparation d'un être proche ou bien d'en profiter pour dispenser des paroles mielleuses et sans fond. C'était pathétique.
La jeune fille n'y était donc allée qu'à partir de sa nomination de préfète. Pour faire bonne figure. Pour afficher un masque compatissant devant des enfants déboussolés. Et puis, maintenant qu'elle était engagée auprès d'Anastasiya, il lui fallait se montrer, donner les clefs à celles et ceux qui oseront réfléchir et les rejoindre.

C'était donc bien la première fois qu'Harmony se dirigeait vers la porte de cette pièce avec envie, voire une véritable impatience. Dans le salon, rien de notable, toutefois. Comme d'ordinaire, l'un ou l'autre élève y était installé, dans un coin, à lire le journal et papoter. Harmony parcourut des yeux la pièce, d'un regard bien trop sérieux pour l'atmosphère ambiante. Elle scrutait les plafonds, les murs, dans l'espoir de discerner une voie de canalisation. « Tu crois qu'il peut y avoir quelque chose, dans cette pièce ? Tu sais ce qu'il y avait ici, avant ? » demanda-t-elle, pressée, à Eleonora.

Peut-être s'était-elle trompée et il leur faudrait user de leur passe-droit pour visiter la salle de bains des préfets. Mimi les y attendait probablement. Néanmoins, cela ne collait pas. La salle commémorative faisait bien plus de sens pour cristalliser l'attention des fantômes qu'une piscine d'eau mousseuse.

HRP:

24/02/2016

Les deux préfètes se dirigeaient d’un pas rapide vers le Cinquième étage de l’école, quand Harmony fit signe à Eleonora de s’arrêter. Les deux jeunes filles pouvaient entendre un nouveau bruit dans les canalisations. Un son répétitif qui venait d’un ailleurs inconnu. N’était-ce pas simplement un élève, qui s’ennuyait dans la bibliothèque et qui tapait du pied dans un tuyau à ses pieds ou Rusard, qui réparait quelque chose ou encore Slughorn, qui préparait une potion inconnue d’Elo, dans les cachots ?
Enfin, il n’était pas question d’abandonner une hypothèse, avant de l’avoir testée. La Poufsouffle fit donc une moue indécise, pour répondre à la Serpentarde, avant de hausser les épaules et de reprendre son chemin vers la Salle de l’Union.

Une fois arrivée, les deux préfètes déambulèrent entre les fauteuils, à la recherche d’indices. Elo se demandait ce qu’elle pourrait trouver dans la pièce : un simple tuyau, un lavabo, une tache humide ?
Dehors, le vent projetait des grosses gouttes contre les fenêtres. La météo s’était dégradée tout au long de la journée et c’était une vraie tempête d’automne, qui frappait Poudlard. Décidemment, l’ambiance était vraiment propice à leur enquête. Les battants tremblaient sous les assauts du vent et les gouttes de pluie s’écrasaient contre les carreaux, avant de couler de biais, poussées par la force du vent.
Un instant, les pensées d’Elo la portèrent vers Kirkwall. La tempête faisait-elle rage là-bas aussi ? Son père était-il en mère ou se trouvait-il dans leur humble salon, au-dessus de la boutique de sa mère, dans les douces effluves des fleurs ? Elle frissonna et sourit en visualisant son cher papa. Que penserait-il de l’enquête de sa fille ? Sans doute aurait-il déjà des difficultés à croire à ses histoires de fantômes…
Un bruit sourd rappela Elo entre les murs de Poudlard. Un jeune Poufsouffle venait de bousculer un tabouret, en se levant. Elle bondit presque, surprise dans ses pensées. Le garçon lui présenta des excuses et elle lui répondit d’un geste apaisant et d’un sourire.

Elle revint ensuite vers Harmony, qui l’interpella à mi-voix.
Tu crois qu'il peut y avoir quelque chose, dans cette pièce ? Tu sais ce qu'il y avait ici, avant ?
Eleonora repensa à ses visites de première année, à son exploration de l’école de sorcellerie et eut bien du mal, à trouver la réponse.
Je ne sais plus. C’était une salle de classe toute simple, non ? Il nous faudrait un elfe ou Rusard, pour savoir. Enfin, un elfe plutôt… Je me passe volontiers d’Argus. A moins que…
Elle se tourna vers les lourdes bibliothèques de la pièce et laissa ses yeux glisser sur les rayonnages, avant de trouver ce qu’elle cherchait. L’Histoire de Poudlard. Le lourd et épais volume était présent en quelques exemplaires. Elo les récupéra tous et les posa sur une table proche. Restant debout, elle commença à feuilleter rapidement le premier, cherchant des indices entre les pages, des noms d'anciens propriétaires, des notes quelconques, un mot, n’importe quoi. Mais ils faisaient plus de mille pages chacun. Après le premier ouvrage, elle se lassa et releva les yeux, pour croiser ceux d’un personnage intrigué par leur quête.

Les tableaux, bien sûr ! Elle alla voir la petite bonne femme, qui avait cessé de sécher des grosses tasses de terre cuite, pour observer les deux préfètes. Il fallut un moment à Elo pour la resituer.
Madame Dooderidge ? Je peux vous poser quelques questions ?
Dodderidge, Daisy Dodderidge… Allez-y ma grande ! Qu’est ce que vous voulez ?
Eleonora rougit un peu et se mordilla les lèvres, désolée d’avoir écorché le nom. Elle fit signe à Sharen d’approcher.
Vous êtes dans cette salle depuis longtemps ou vous avez été déplacée, quand les lieux sont devenus la Salle de l’Union ?
Il lui semblait normal que l’on ait placé le tableau de la première patronne du Chaudron Baveur dans cette salle, mais auparavant, où l’avait-elle vue ?
Et sauriez-vous si des fantômes sont passés récemment par ici ?
Bon, récemment, pour un tableau vieux de quelques siècles, ça pouvait dire tout et n’importe quoi, mais les filles verraient bien !

Code couleur Daisy Dodderidge:

03/01/2007

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L'Eveil

Intrigue Générale
Daisy Dodderidge observait les élèves d'un œil maternel, tandis qu'elle travaillait ses pots de terre cuite. Elle aimait beaucoup l'atmosphère chaleureuse qui se dégageait de cette salle et il lui arrivait souvent de se perdre dans la contemplation des protégés de Poudlard. Néanmoins, nul ne s'était jamais adressé à elle, alors quand la préfète de Poufsouffle s'adressa à elle, elle sursauta, mais une certaine joie s'alluma dans son regard.

« Dodderidge, Daisy Dodderidge… Allez-y ma grande ! Qu’est ce que vous voulez ? »

Elle encouragea la jeune fille du regard, tandis que celle-ci rougissait et appelait sa camarade à la rescousse. La question la fit néanmoins se renfrogner, et elle se perdit dans la contemplation de ses souvenirs pendant quelques instants. Tout cela semblait déjà si, si lointain.

« Je… Je ne me souviens pas vraiment. » La vie d'un tableau était longue, si longue. « Mais il y faisait très froid, avant que je ne sois déplacée ici. Oui, c'était définitivement quelque chose de désagréable, comme un couloir je pense. Pas du tout chaleureux, ah ça non ! »

Quant aux fantômes, l'interrogation lui fit hausser les épaules. Daisy Dodderidge était une femme de chaleur et de bonne chair.

« Ah, les fantômes, je n'aime pas trop parler avec eux. Ils sont froids et inconsistants, ce n'est pas la vie ça, ma petite ! Faites comme moi, ne leur portez pas trop attention et la vie n'en paraîtra que plus agréable. » Elle rattrapa de justesse l'une de ses tasses, que le gestes de ses mains potelées avaient manqué de faire tomber. « La dernière fois, je crois que c'était avec Helena, mais qu'est ce qu'il faisait froid ! Et elle était si peu civile ! Cette dame réfléchit beaucoup trop, si elle n'était pas déjà morte, ça l'aurait tuée, je vous le dis ! »

08/06/2015

Bien. Elles étaient arrivées dans cette fameuse salle, dont l'ouverture devait augurer un horizon de miel et de manne sous la rosée asséchée. Restait à savoir si, en deçà de cette promesse, elle pouvait leur donner quelques réponses sur les phénomènes étranges remarqués dans le château.
Les deux jeunes filles s'employèrent donc à rechercher un élément de tuyauterie qui expliquerait l'interpellation dans les toilettes du second étage. Hélas, leur fouille ne leur donnait aucun indice. La manne s'éloignait.

Harmony, peu confiante, retournait auprès de sa collègue et lui demandait si elle se souvenait de la fonction de la pièce, avant cette rentrée. Elle n'en savait pas plus et suggéra d'en référer à Rusard ou à un elfe de maison. « Je connais un elfe de maison assez friand d'histoires sur le château, il pourra peut-être nous aider. Ifty est très aimable. » déclara-t-elle, ravie. La petite créature l'avait rencontrée alors qu'elle cherchait le portrait de Jane Croft et s'était perdue dans le noir, dans une pièce qui s'était révélée être la salle des souvenirs. Il avait montré beaucoup d'enthousiasme pour cette découverte et semblé intrigué par les mystères du château, d'après ce qu'il disait. L'elfe était bavard et enjoué.

Toutefois Eleonora ne s'avoua pas vaincue : il existait encore des pistes non explorées qu'elles pouvaient remonter seules. Ainsi, elle se dirigea vers un des tableaux, Harmony derrière elle. La blonde était impressionnée par la mémoire de la préfète de Pouffsouffle – jamais elle n'aurait cru que le fait de connaître le nom des tableaux pouvait être d'une quelconque utilité. Finalement, les réponses de Daisy Dodderidge la renvoya à son avis préalable : ce n'était pas bien nécessaire de faire la connaissance des personnalités semi-animées du château.
Ce qu'elle disait cependant au sujet d'Helena Ravenclaw était intéressant. « Savez-vous ce qui l'inquiétait ? » demanda-t-elle.

Elle se tourna vers Eleonora. « Le château a été reconstruit pour la rentrée. Le froid dont Mme Dodderidge parle, le fait que les fantômes se cachent. Ça ne peut pas ne pas être lié à cela. Si nous avons l'impression qu'il est refait à l'identique, la magie utilisée doit imprégner les murs différemment. Les fantômes le ressentent certainement, comme un malaise. » Elle soupira. C'était probablement vain. Au final, cela n'impactait pas les élèves alors à quoi bon se préoccuper ? « Qu'en penses-tu ? » L'important était de continuer à vivre et de débusquer les nouveaux enjeux. Ils étaient nombreux et dépassaient le simple jeu de cache cache avec des êtres disparus et éthérés.