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 D'ambivalence et de paradoxes

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Pippa Funnell
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MessageSujet: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyDim 13 Nov 2016 - 22:34


Mince Pippa, passe au dessus de ça.

Je ne savais pas trop quelle raison avait poussé mes pas dans le jardin anglais. Je détestais cet endroit, ce qui n'était pas peu dire compte tenu des sentiments ambivalents qui me dépassaient lorsque je songeais à Haveirson. Ce jardin était, pour moi, aussi artificiel et incompréhensible que le reste de l'académie ; à la différence que je lui voyais tout ce qui n'était pas moi. C'était propre, rangé, carré. On l'appelait jardin, mais il n'avait rien de naturel. On aurait pu en trouver un pareil au centre de Londres ou de Manchester, parfaitement intégré à un décor dont il n'aurait guère détonné, à l'inverse de moi.

Je serrai ma cape à l'emblème de Poufsouffle autour de mes épaules et repris ma marche d'un pas lent, presque hésitant. Les cours de botanique se passaient bien, mais je ne parvenais pas à trouver ma légitimité dans un château où la magie se révélait omniprésente, où tout semblait virtuose pour chacun, comme s'ils appartenaient à cette vie par essence. Pourtant, je voulais terriblement en être aussi, atteindre ces buts que je m'étais fixé, de relier la pharmacopée magique à la science moldue et trouver, enfin, un moyen universel de relier deux mondes qui signifiaient tant pour moi.

« AAAARGH. »

Le hurlement de frustration m'avait échappé si brutalement qu'il m'avait surprise moi-même, et un éclat de rire me secoua après un silence de stupéfaction de deux secondes. J'exprimais rarement mes sentiments avec rage, et comme toujours lorsque cela m'arrivait, je me trouvai ridicule. D'une main mal assurée, je chiffonnai mes cheveux, déjà ébouriffés par le vent, indécise.

Sérieusement Pippa, il faut que t'avances, tu peux pas juste continuer à te tirer des balles dans le pied comme ça.


Je sortis ma baguette, qui m'avait si mal servie aujourd'hui encore. Chez Ollivander's, j'avais été fascinée par le fourmillement qui s'était répandu dans mes doigts, discret et rassurant à la fois, lorsque je l'avais brandie pour la première fois. C'était le sixième essai, mon cœur battait si fort que je n'entendais plus qu'à moitié les commentaires du maître fabricant, agacé par le temps que tout ceci prenait. Enfant, alors, j'avais cru que c'était normal, que tout cela n'était qu'un jeu de hasard, avant d'apprendre que la baguette devait choisir son sorcier.

« Hêtre, crin de licorne, vingt-huit virgule sept centimètres, très souple. »

Je levais les mains à hauteur de mon visage, enserrant ce maigre bout de bois entre mes deux index, détaillant chaque nœud, chaque éraflure du bois, toutes ces caractéristiques que je connaissais par cœur pour les avoir observées longuement durant mon adolescence. Souvent, je m'étais demandée si j'aurais développé une plus grande connivence avec le monde magique si seulement j'avais été une sorcière brillante.

« M'as-tu seulement choisie ? »

Je soupirai, avant de réaliser qu'au delà de mes doigts tendus, de mes mèches virevoltantes, se tenait une silhouette qui m'était vaguement familière. Pourtant, plutôt que de baisser les bras pour offrir un regard curieux à l'inconnu, je fermai les yeux, refusant pour l'heure de détailler les traits d'un visage que je n'étais pas sure de vouloir reconnaître. Poudlard était loin derrière moi, je l'avais presque oubliée, reniée. Retrouver certains de mes anciens camarades, bordés de réussite ou pire encore, de marques et de pertes infligées par les mêmes déchirures qui me hantaient encore. Sorciers, moldus, unis par le Secret. Sans vraiment le savoir. Avec un nouveau soupir, je rouvris les yeux pour fixer mon regard sur celui qui, comme moi, avait eu la drôle d'idée de visiter ce jardin aseptisé dans la bruine d'un fin d'après-midi de novembre. Et je restai pantoise.
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Macsen Pierce
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyDim 13 Nov 2016 - 23:41

D'ambivalence et de paradoxes
Featuring Pippa Funnell

Qu'est-ce que tu fais ici... Non, calme-toi. Il était là, tu sais ce que tu dois faire. Si personne ne te montre la voie, trouve la par toi-même... Tu n'es qu'un imbécile. Stop !

Cela faisait à peine quelques jours que je débarquai à l'université galloise de Haveirson. C'était comblé de joie que je retrouvai mon pays natal, ma patrie. Là où s'était noblement hissée ma famille de richissimes égoïstes incapables d'amour. J'étais heureux d'avoir été réparti à la Confrérie du Phénix, même si cela n'avait pas vraiment de sens à mes yeux. Cela me rappelait simplement le noble cœur de ma baguette. Cette dernière n'avait jamais cessé de me servir, même si je n'étais devenu qu'un méprisable personnage, sombrant doucement dans les abysses d'une vie de ratages récurrents et de déboires insensées.

Personne ne t'aime... Personne ! Sinon, ils seraient venus à ton secours. Qui t'a porté ? Seules les ombres t'ont sauvé de la solitude. C'est faux ! J'ai toujours été un brillant élève, mes professeurs m'appréciaient. Ah, vraiment... Et des amis ? Tu en as des amis ?

La Maison Poufsouffle me manquait. Le Collège Poudlard me manquait. Mais il n'y avait plus rien pour moi là-bas, j'y ai appris tout ce que je sais aujourd'hui. Et si je voulais devenir le sorcier que j'ai toujours voulu être, alors je devais arrêter de vivre dans le passé. Un passé qui me sciait constamment le corps et l'esprit. J'étais proie à mes propres pensées, à mes propres défauts...

J'avais fait le choix de visiter l'université, histoire de trouver les coins discrets et tranquilles. Ceux où les gens éviteraient de me fixer, de me juger dans ma tourmente. Ils n'ont jamais compris pourquoi j'avais si mal.

Moi, je l'ai compris. Je ne veux pas de ton avis. Je trouverais la lumière et la pureté. Tu rêves, beau gosse. Tu es faible.

Mon chemin à travers l'académie m'avait mené jusqu'au Jardin Anglais. Un lieu à mes convenances, comme si l'on avait dessiné chacune de ses courbes en un rêve éveillé. J'aimais les compositions florales et autres parterres. J'ai toujours apprécié le travail soigné et perfectionniste qui consistait à faire des jardins un endroit splendide et régulier. Cela me paraissait un bon endroit pour lire, alors je marchais lentement à travers les allées pour profiter de l'air frais et de ce temps automnale que j'affectionne temps.

Ce n'est pas ici que tu pourras t'adonner à tes activités préférées. Arrête ! Je ne veux plus de toi, tu le sais. Non, je ne le sais pas. Tu te trompe de voie.

J'espérais ne croiser personne. J'avais encore et toujours cette démarche un peu maniéré de fils à papa, vêtu soigneusement, comme à mon habitude, avec des teintes d'orange pour répondre à ma nouvelle confrérie. J'arborais un fabuleux nœud papillon sur lequel trônaient des étoiles vides, vides comme mon âme.

Puis un drôle de personnage fit son apparition dans mon champ de vision. Je venais d'allumer une cigarette, ce que je faisais généralement lorsque j'étais en plein air. Une jeune femme, portant une robe de l'école de sorcellerie Poudlard... Étrange, jusqu'à ce que je m'aperçoive que c'était bel et bien le blason Poufsouffle. Peut-être quelqu'un que je connaissais, mais cachée derrière cette baguette qu'elle reluquait d'un air inquisiteur, je ne savais vraiment étudier les traits de son visage.

Je continuais d'avancer vers elle, puis elle me remarqua à son tour, elle abaissa ses mains et je la reconnu sans trop de difficultés. Cette jolie jeune femme qu'était Pippa Finnell. Malgré une certaine distance entre nous pendant nos premières années à Poudlard, elle devint ensuite une confidente intime, amie philosophe avec qui j'ai beaucoup partagé... je n'ai jamais vraiment su définir ce drôle de lien qui flottait entre nous.

Elle n'a pas été là, pendant quatre ans... Alors que moi, si ! Tais toi.

"Pi-..Pippa Finnell... Je reconnaîtrais ce visage déconcerté entre mille. Ce regard prit de court qui m'a souvent sondé. Que dire, je suis sûrement aussi altéré que toi par cette retrouvaille. Par quoi commencer ?"

Un de mes bras soutenait celui au bout duquel je tenais ma cigarette. Quelques mèches de mes cheveux étaient soulevées par la brise d'automne qui parcourait le jardin. Comme toujours, mon visage était inexpressif, j'avais l'air triste, encore bien plus qu'auparavant. L'alcoolisme et la toxicomanie avait marqué mon visage depuis ces quelques années, j'étais borné de cernes, mon visage était froid, j'avais perdu du poids.

Comment pouvais-je lui faire comprendre que j'étais comblé de revoir un visage familier. Même si elle et moi n'étions pas porté sur les mêmes goûts et idéaux. Nous partagions un nombre incalculables de similarités. Je siphonnais ma cigarette comme angoissé par la situation. Puis je me suis décidé à parler de nouveau.

"Je, je suis heureux de te revoir, ici, de surcroît. Comment te portes-tu depuis tout ce temps ?"

Mes mains tremblaient, j'étais nerveux mais apaisé. Comment allait-elle s'adresser à moi. M'avait-elle oublié ? N'étais-je pour elle qu'un fantôme du passé ?
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyLun 14 Nov 2016 - 18:20

Macsen Pierce.

L’ami-ennemi, l’image de ce que j’aurais pu être, si j’avais accepté ma condition, le confident inattendu dont je n’avais jamais été vraiment proche. Une sorte d’ami fantasmé et fantomatique dont l’existence était devenue de plus en plus floue par-delà les années ; tant que je m’étais même parfois demandé si je ne l’avais pas simplement inventé. De tous les visages de mon passé que je n’étais pas parvenue à reconnaître, il se distinguait par l’étincelle qui m’avait échaudée dès que mes yeux avaient rencontrés les siens. Il n’était plus que l’ombre de l’adolescent que j’avais connu, j’aurais eu toutes les raisons de ne pas remettre le nom sur ce visage-, amaigri et marqué. Pendant une seconde, je me laissai même à croire qu’il s’agissait bien d’un fantôme, avant que sa voix ne m’arrache à ma propre surprise.

Et, sans trop savoir pourquoi, un grand sourire étira mes lèvres, réponse parfaite à l’expression inexistante de son visage. Ce ton calme, détaché, m’était soudainement bien plus chaleureux que les accents d’enthousiasme que j’avais entendu dans les paroles d’autres camarades qui n’avaient jamais été que de vagues connaissances. Son ton m’était familier, normal, honnête, et cela me rassurait plus qu’une explosion de joie digne d’un film romantique américain. Alors, amusée par son analyse, ses mots qui portaient plus que son langage corporel, je dus me retenir de franchir la courte distance qui nous séparait encore pour lui sauter dans les bras.

« Macsen. » Je secouai la tête comme pour balayer sa retenue, sans me départir néanmoins de mon sourire, qui s’élargit même un peu plus quand il avoua se réjouir de nos retrouvailles. Je relevai vers lui un regard brillant, sans équivoque. « Moi aussi, je … » J’interrompais brusquement ma phrase, craignant que la pique référant à notre sang ne soit déplacée. Je ne savais pas comment Macsen avait évolué, et malgré nos années communes, je n’étais pas sure de l’avoir jamais vraiment connu. « Il me manquait des visages familiers, dans ce château si étranger. »

Je gesticulai un peu, sans trop savoir comment continuer pour répondre à sa question. Les tourments qui me hantaient depuis des semaines avaient désespérément besoin d’une oreille attentive et à l’époque de Poudlard, je savais que je pouvais trouver chez lui un interlocuteur attentif et compréhensif malgré nos divergences d’opinion. Ma relation au monde magique était bien plus hasardeuse que la sienne, ce en quoi il se mêlait plus naturellement aux sorciers de sang, que j’avais souvent tant de mal à comprendre. Néanmoins, l’ombre de son visage me retenait de reprendre le fil de mes confidences comme j’aurais tellement voulu le faire ; tout comme moi, il semblait avoir vécu quelques mois délicats, et je craignais de faire fuir mon peut-être unique allié en cette académie en me montrant trop brutale.

Je le sondai du regard encore un instant, avant de laisser échapper un rire court pour masquer ma gêne. « Oh tu sais... » Je haussai les épaules. « Comme toujours quand on m’abandonne dans le monde magique, un peu perplexe, un peu fascinée. A cet égard, je n’ai pas vraiment changé. Je ne sais toujours pas trop si j’aime cette académie, d’ailleurs, mais mon cursus me réussit plutôt bien donc je suppose que c’est mieux que rien. » Le tremblement de ses mains attira mon regard, alors que je faisais deux pas hésitants dans sa direction, désireuse de briser la distance. Je me mordis la lèvre, puis me résignai à le commenter pour l’heure. « Et toi ? Tu viens seulement d’arriver à Haveirson ? D’ailleurs je... »

Je me passai une main dans les cheveux, frappée par la réalité d’une situation que je n’avais pas prévue en revenant à l’académie. J’avais pensé ne rencontrer que des étudiants plus jeunes, tout juste sortis du collège ou presque, avec qui je n’avais eu que peu de liens. Je n’avais expliqué à personne ma volonté de quitter le monde magique, encore moins le pourquoi j’avais rompu tout contact avec mes amis d’alors.

« Je suis désolée de jamais avoir pris de tes nouvelles. C’est pas contre toi, mais j’ai cru un moment qu’il serait mieux pour moi de vivre comme une moldue. »

Et comme on peut le constater, ça t’a pas vraiment réussi, Miss Funnell.
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Macsen Pierce
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyLun 14 Nov 2016 - 20:41

D'ambivalence et de paradoxes
Featuring Pippa Funnell

Ne la laisse pas t'attendrir avec son sourire niais... Elle est faible. Non, c'est une fille bien. Ne me gâche pas un tel moment...

J'étais là, devant elle, elle et cette retenue qu'elle aimait me montrer, sûrement de peur que je la juge. Pourtant rien ne m'aurait jamais fait plus plaisir que de la prendre dans les bras. Sa douceur, sa simplicité... Elle semblait heureuse de me revoir, au sourire qui embellissait son petit minois et à ses yeux pailletés qui me reluquait comme si elle venait de retrouver quelqu'un à qui elle tenait vraiment. D'ailleurs je n'ai jamais vraiment su si elle tenait à moi. Pour ma part, je crois que je l'apprécie.

Elle a toujours été ce zeste de poésie et d'innocence dont j'avais besoin à Poudlard. La magie était un univers qui lui avait toujours été comme inconnu. Jusqu'à sa septième année, elle semblait constamment perdue. Elle se rattachait au moindre synonyme de réalisme. Elle me permettait de ne pas oublier que j'étais né moldu, tout comme elle. La magie avait comblé un vide béant chez moi, ce qui n'a visiblement jamais été le cas chez elle.

Pippa Funnel, cette étrange gêne dans la posture et l'attitude. On aurait dit qu'elle ne savait pas non plus comment aborder la discussion. Comme si elle avait peur de dire une bêtise. Si elle savait tout ce que j'avais vécu pendant ces quatre années de silence, elle comprendrait que même si elle m'annonçait ma mort, mon expression ne changerait pas pour autant.

Pourquoi tu t'évertue à croire que cette fille t'apprécie, elle a juste besoin de toi, comme les autres. Moi aussi, j'ai besoin d'elle, alors fous-moi la paix !

Toute en gesticulations elle s'exprimait d'une gêne camouflée derrière un rire timide. Finalement, elle s'approcha avant de se mordre la lèvre et de reprendre. Mon regard était plongé dans le sien, j'écoutais le moindre de ses mots avec une attention qui m'avait manqué. Oui, en fait, elle m'avait terriblement manqué, voilà ce que je ressentais, le manque de quelqu'un. Et elle me permettait en ce moment de m'accrocher à quelque chose. De me dire que je n'étais pas seul.

Tu n'es pas seul, je suis là, moi. Tu n'es rien, tu n'es qu'ombre et solitude. Alors pourquoi m'entends-tu, comment me parles-tu, si je ne suis rien, dis-le moi... Hors de mes pensées.

Je venais de terminer ma cigarette. Je ne voulais pas détourner mon regard du sien, je la jetais donc un peu plus loin. La faire tomber à mes pieds et l'écraser aurait été irrespectueux, juste devant elle. Je ne savais plus où mettre mes mains, qui pour une fois n'étaient pas gantées. Une chose innommable, connaissant mes goûts vestimentaires. Alors j'ai pris une décision incroyable : j'ai pris ses mains. Oui, j'ai pris les mains de Pippa dans les miennes. Ces dernières ont instantanément cessé de trembler, mais j'angoissais à l'idée qu'elle ressente la froideur de mon corps et de mon âme.

J'étais figé mais je devais lui répondre, entretenir la conversation. Pippa était mon amie il y a longtemps, elle l'était sûrement encore au milieu de ce Jardin Anglais dans cette toute nouvelle université.

"Toujours fidèle à ce scepticisme envers ta qualité de sorcière. C'est amusant, en un sens, de savoir qu'une partie de toi est restée la même. Te connaissant, tu as dû t'orienter... Laisse-moi deviner... Vers un cursus en rapport avec l'apothicairerie ou peut-être la runomancie. Pour ma part, oui. Je viens seulement d'arriver. Disons que j'ai pris du temps à me décider."

J'avais toujours cet air un peu maniéré, que ce soit dans ma gestuelle ou ma façon de m'exprimer. Je me voulais réconfortant dans mes paroles. Comme une sorte de : Regarde, je suis là moi aussi, ça va être cool. Et en plus j'y croyais. Je me disais qu'en la retrouvant on pourrait s'entraider, dans cette nouvelle épreuve que sera Haveirson.

"Je ne t'en veux pas. Tu sais... Durant tout ce temps, je n'ai pas été au top de ma forme, de toute façon. Je n'aurais pas voulu que tu me vois ainsi. Je n'étais pas beau à voir. En revanche, toi ? Vivre comme une moldue ? Mais quelle surprise. Moi qui te voyait Directrice de Poudlard, ou Magicomédecin, je suis sur le cul."

J'échappais un rire stupide.

Toute en finesse, je venais d'apaiser sa culpabilité, de faire un résumé rapide de ma terrible situation et de dévier, plein d'humour, le sujet sur sa personne. Cela m'intéressait, d'ailleurs. J'étais loin d'être étonné qu'elle ait tenté une virée à la vie moldu à l'improviste. Mais je voulais en savoir plus. Qu'est-ce qui l'avait poussé à un choix si radical après sept années à Poudlard.

J'exerçais un drôle de petit mouvement de pouces sur ses mains que je tenais doucement. J'aurais aimé apprendre de quelle confrérie de Haveirson elle était membre, mais on venait de se retrouver et je ne voulais pas la bombarder de questions. On venait juste de se retrouver. On devait d'abord combler les mystères de ces dernières années. Je n'avais pas hâte que ce soit mon tour. J'avais peur de ce qu'elle pouvait penser. Après tout, je n'ai été qu'un être méprisable depuis mon départ de Poudlard. Je n'ai jamais estimé mériter l'attention de Pippa.

J'étais heureux de réussir à lui prouver que j'étais heureux de la revoir, malgré mon air indéniablement triste et mon état ... physique. Étonnamment, ses deux yeux brillants ne me jugeait pas et ça me rassurait quelque part. J'étais en confiance avec elle. Je sentais que je pouvais tout lui dire, même si je n'en ressentais pas l'envie.
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyMar 15 Nov 2016 - 0:12

Le silence s’éternisait un peu, et je commençais à me tendre. Aussi loin que je me souvenais de Macsen, je lui avais, d’une certaine manière, fait confiance. Il était décidément plus secret, différent du stéréotype de Poufsouffle à qui on pouvait offrir le monde sans se soucier que jamais il ne le trahisse. Lui, il était un peu plus versatile, comme une ombre non pas fantomatique mais rassurante, tandis qu’il flottait, à la fois à l’écart et au milieu de nous. Accrochée par son regard dont je ne pouvais alors plus dévier le mien, je me mis à douter de sa joie de me revoir, face à ce visage toujours neutre et à la gêne qui grandissait en moi. Peut-être m’en voulait-il terriblement malgré tout, peut-être était-il plus rancunier que l’image que j’avais gardée de lui, peut-être que…

Ingénue, je baissais les yeux vers ses mains qui venaient de saisir les miennes. Je n’aurais jamais pu anticiper ce geste, ni cette proximité soudainement si intime alors que nous déterrions seulement un lien qui avait pu, un jour, s’appeler amitié. Je réalisai alors seulement que mes doigts étaient frigorifiés et qu’ils n’avaient, depuis bien longtemps, plus enlacés ceux d’un autre. Alors je rougis légèrement, sans me départir de mon sourire néanmoins, heureuse de retrouver un geste aussi simple qu’il était chargé de signification. Humain.

Quand sa voix brisa le silence – dont je n’avais déjà plus conscience – je me sentais étrangement légère et apaisée.

« Amusant… Ne te moque pas de moi, je sais que je suis prévisible ! » lui reprochai-je légèrement, arborant une mine faussement boudeuse qu’une lueur dansante dans mes yeux niait sans équivoque.  Je m’étirai légèrement pour compenser – sans succès – notre différence de taille et discerner tous les traits de son visage, tandis que j’essayais de deviner moi aussi, dans quelle voie il avait bien pu se diriger. « La runomancie, oui, ça aurait pu, mais non, je songe à devenir apothicaire. Ou n’importe quoi qui ait un rapport avec les plantes magiques, en fait, mais ils n’ont pas ‘Hasard de ta vie avec une mandragore’ dans les cursus. J’ai pris ce qui se rapprochait le plus. »

Je haussai les épaules l’air faussement dépitée. Ses piques me firent à nouveau sourire, car je reconnaissais bien là le lien parfois caustique qui nous avait uni, à force de longues discussions sur nos états. Je m’étais souvent demandée si ma négation du monde magique ne l’avait pas parfois dérangé, lui qui s’y était si volontairement abandonné dès son entrée à Poudlard. C’était notre plus grand sujet de discorde, et notre plus grand point commun tout à la fois et alors que le sujet était horriblement sensible avec n’importe qui d’autre, j’accueillais sa réaction sans sourciller. Il pouvait en rire, car il savait tout ce que cela représentait.

« Oh arrête, j’aurais très bien pu devenir médicomage. Enfin, j’aurais probablement essayé si j’avais un jour été capable de métamorphoser ma première aiguille en allumettes. D’ailleurs, je suis les cours de médicomagie, ici. » Sans plus rire, je plongeais mon regard dans le sien – ou pour le moins, j’essayais d’accrocher ses yeux pour y lire comment agir – sans savoir sur quelle information poursuivre mon discours. Je n’étais pas dupe de sa pirouette, de la façon si habile avec laquelle il avait avoué son malaise avant de le noyer sous les achoppements un peu ridicules de ma propre vie. J’hésitai, incertaine qu’il soit déjà prêt à répondre aux questions qu’on allait forcément aborder, à un moment ou à un autre.

« J’ai voulu étudier la pharmacologie à Manchester, mais il me fallait un diplôme d’une école moldue avant ça, donc j’ai passé un an à Londres pour obtenir mes A-levels avant d’entrer à l’université. Ca aurait pu bien se passer si le Secret n’avait pas été levé cette année-là, il s’est passé... » je m’interrompis, frissonnant, alors que je me remémorais les exactions des mangemorts « … enfin, tu as du entendre parler de ce qu’ils ont fait à Manchester. C’était compliqué à gérer, puis avec le retour au Secret, l’essentiel de ma famille ne sait plus rien, et voilà, redevenir sorcière était probablement la meilleure chose à faire. »

Je n’aimais guère en parler. J’avais surpris de nombreux regards, curieux, intrigués, parfois même dégoûtés quand j’annonçais mes expériences pré-Haveirson à l’entrée d’un cours. Le monde magique était devenu un univers étrange, particulièrement pour ceux de notre ascendance avec le retour à l’isolement. Je n’osais pas lui demander pourquoi il avait été si mal, parce que j’avais justement peur que tout cela soit lié.

« Et je parle toujours autant aussi, ça non plus ça n’a pas changé. » dis-je avec une moue contrite, car je ne voulais pas avouer que ces retrouvailles me libéraient d’une tension pour mieux m’emplir de questionnements guère plus faciles à porter. « Toi, tu as l’air d’avoir beaucoup changé, par contre. » ajoutai-je avec douceur, tout en étirant mes pouces hors de l’emprise de ses doigts, pour ponctuer mes paroles d’un geste plus tendre. « J’ai un peu de mal à imaginer ce que tu es venu chercher de plus ici, alors que tout semblait déjà te réussir naturellement. A te voir, j’aurais presque dit que tu t’engages dans les relations magiques internationales, si je ne te savais pas si bon duelliste pour qu’une telle décision soit du gâchis. »

Au début, j’avais jalousé un peu sa réussite si éclatante sur tous les fronts, moi qui avais toujours peiné à réussir les sortilèges de base. Avec les années, et notre rapprochement, je m’étais néanmoins réjouie sincèrement de sa brillance désinvolte. Au fond, c’était peut-être ça que je redoutais le plus pour lui ; une chute proportionnelle à l’ascension.
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Macsen Pierce
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyMar 15 Nov 2016 - 16:42

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Elle avait ces réactions, si humaines... A chacun de mes mots, à chacun des siens, le monde me paraissait de plus en plus réel. Comme si IL avait disparu. Je buvais la moindre des ses paroles comme l'on prend un médicament contre l'anxiété. J'avais envie de la blottir contre moi, de caresser ses joues à peine rosées par la gêne et la timidité. Elle savait qu'elle pouvait tout me dire, mais elle avait toujours cette retenue si touchante.

Elle n'était visiblement pas indifférente à mon humour quelque peu piquant. Elle savait en cet instant comme en tout autre que je comprenais sa position. Je n'avais pas eu la même approche mais nos vies n'étaient pas les mêmes.

"Je te taquine... Mais tu n'es pas prévisible, tu es juste toi, naturelle et simple. Ce qui finalement te rend si exceptionnelle."

Lui répondais-je brièvement. J'étais sincère. C'était une fille méritante et pleine de potentialités. Mais j'ai toujours pensé qu'elle ne s'en été jamais vraiment aperçu. Alors je repris :

"Être une bonne sorcière, ce n'est pas être une bonne lanceuse de sorts. C'est avoir ce goût, cette étincelle pour ce que l'on fait. Tu feras une fabuleuse apothicaire, j'en suis persuadé, Pippa. Et ne laisse jamais rien ni personne te faire douter de la sorcière que tu es."

Je me sentais libéré d'un poids en lui annonçant tel compliment. Je venais à peine de la retrouver et je lui avais enfin avoué ce que je pensais d'elle. A Poudlard, j'avais souvent été en retenue sur mes opinions, m'importait surtout mon avenir et ma réussite, sûrement mon côté Serpentard... Mais j'avais besoin de lui dire à quel point je l'admirais. Elle était fidèle à elle-même, et je crois que cela la rendait bien plus forte que moi.

"Au passage, je pense que la médicomagie te sera forte utile pour tes projets."

Regarde-toi, plus bas que terre. Cette fille n'a jamais rien compris. Elle est faible, ne la laisse pas t'attirer vers le bas. Au contraire, elle est lumineuse et pleine de grâce, elle me tirera vers le haut, contrairement à toi. Tu te mens à toi-même Macsen, tu te trompe de voie. Tu es si puissant. Pas avec toi en tout cas...

Elle sombrait tout à coup dans un discours étrange et anxiogène. Étais-je si loin de tout ? Avais-je complètement raté le monde dans lequel je vivais ? Le Secret, les Mangemorts... Mon visage se raidit à ses paroles. Malgré toute la joie que m'évoquait sa présence et son attention. Je me rendais vraiment compte du gouffre que j'avais creusé et dans lequel je m'étais terré jusqu'à présent. Si je n'avais pas rejoins Haveirson, je ne serais sûrement plus qu'un souvenir lui-même oublié.

"Je... euh... Non. Enfin... Je n'ai pas entendu parler de tout cela. J'étais, ailleurs, oui c'est cela, ailleurs. Peut-être que j'aurais du être plus attentif. Peut-être que je suis trop égoïste. Je ne sais pas. Je ne sais plus."

Je venais de perdre tous mes moyens. Mes mains tremblaient, j'étais comme un enfant qui cherche ses parents au milieu d'un parc d'attraction bondé de monde. Je n'osais plus plonger mon regard dans le sien. Qui étais-je pour avoir ignoré jusqu'à ma propre existence sur cette terre. Et là, je voyais ce piédestal s'écroulait sous mes pieds. Que devait-elle penser de moi. Elle était peut-être là parce qu'elle avait pitié de moi, finalement. Je ne savais comment réagir.

Pourtant elle était douce et ses paroles l'étaient tout autant. Comme si elle voulait prendre soin de moi, s'intéresser à ma personne. Mais que lui dire ? Avais-je assez de courage pour affronter ma propre réalité et faire part de mes tourmentes ? Tendresse, spontanéité. Tout ce qu'elle était me poussait à me confier, à dire une vérité si triste et si douloureuse...

"J'ai beaucoup changé, oui." Je m'exprimais de façon concise, angoissée. Mon comportement était devenu tout autre. C'était comme si je tentais de fuir mon propre corps sans pouvoir m'en détacher, emprunt de honte et de peur. "Je suis venu ici.. Pour, pour devenir Auror, devenir quelqu'un de bien, trouver la lumière. Tu comprends Pippa, j'en ai besoin, je dois la trouver, chaleureuse, réconfortante, elle doit me sauver. J'en ai besoin..."

Chacun de mes mots pesaient comme un lourd fardeau, mes yeux noircis par l'autodestruction larmoyaient. Je voulais lui hurler la vérité, lui dire que j'avais besoin d'aide. Mais j'étais trop fier pour ça et trop honteux également. Je voulais m'effondrer dans ses bras, lui avouer ma détresse et mon désarroi. Face à moi, elle semblait comme un ange venu m'apporter réconfort et bienveillance. Mais pourquoi n'arrivais-je pas à faire confiance, même à la personne la plus louable que j'ai sûrement connu ..?

"Je souffre Pippa. J'ai mal."

Ces quelques mots étaient soudainement sortis de ma bouche, indépendants, solidaires. A ces deux phrases, mes tremblements cessèrent et mon visage se figea. Mes yeux brillants de tristesse fixèrent mon interlocutrice et confidente. Autour de moi, le temps s'était arrêté. J'avais besoin d'elle. Besoin d'une réponse, d'un avis. Au fond de moi, je savais qu'elle m'aiderait. Mais IL était là.

Tu es faible Macsen. Tu perds ton temps. Tu n'es qu'un raté.
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MessageSujet: Re: D'ambivalence et de paradoxes   D'ambivalence et de paradoxes EmptyJeu 17 Nov 2016 - 21:17

Je le regardais, un peu idiote, rendue perplexe par son compliment. Ils étaient rares dans mon souvenir, et quand bien même, je n’en avais jamais été demandeuse. Je connaissais ma valeur humaine, les tâches dans lesquelles j’étais excellente, et je m’accommodais assez bien de leur rareté. Je n’avais jamais vraiment recherché la réussite ou la reconnaissance, et c’est ainsi que tous mes camarades m’avaient toujours perçue. Une fille sympathique, sans histoires et qui se font dans la masse, un peu excentrique parfois mais avec assez de fraîcheur pour que ce soit salué d’un sourire amusé avant que les regards ne se détournent, finalement indifférents.

Mais, s’il était un fait, c’est que la sorcière que j’étais avait toujours vécu dans l’ombre des autres. Je n’avais jamais été la meilleure en rien, et si mon ambition me faisait détonner de l’ensemble de mes camarades, c’était bien plus parce que ma voie n’en intéressait que peu. L’apothicairerie ne faisait pas rêver, malgré son utilité évidente. L’année des BUSEs, tous ne parlaient que de médicomages, d’aurors et de chercheurs de sorts, de métiers turbulents et qui changeaient le monde. Moi, je pensais qu’on ne pouvait le changer qu’auprès de ses proches.

Telle un chevalier blanc, errant et incompris, oublié des histoires.

Alors, je regardai Macsen avec un sourire un peu menteur. J’étais touchée par ses mots, et je voulais le rassurer à ce sujet, même si je ne les croyais pas. Néanmoins, je n’avais pas la force d’argumenter, ou de briser son intention alors que nos retrouvailles étaient si inattendues et me faisaient tant chaud au coeur.

« Merci. »

Une parole simple, qui voulait tout et rien dire, mais dont le flou signifiait parfois plus que de s’empêtrer dans des remerciements consumés au milieu desquels je risquai de me mettre à mentir. Laisser la conversation glisser sur mes années passées comme une moldue et les remous de l’histoire qui m’avait amené en cet instant présent me semblait être une pente moins savonneuse.

Il me fallut cependant une seconde pour digérer son commentaire. La levée du Secret avait placé les sorciers sur les unes des journaux de Grande-Bretagne et il me paraissait vraiment invraisemblable que quiconque sur le territoire puisse manquer une information si outrancière. La violence s’était accumulée de semaines en semaines, toujours plus acerbe, jusqu’à ce que les deux populations ne se jettent l’une contre l’autre dans un combat de coq haineux qui avait plongé le pays dans une terreur sans précédent. Involontairement, inquiétée par la signification de sa confidence, je serrai subrepticement ses mains pour le soutenir lui, et me soutenir moi. Je penchai la tête légèrement sur le côté, sondant son regard toujours plus profondément tant qu’il me le permettait encore.

« Ail… ailleurs ? » bégayai-je avec douceur, avant de le laisser reprendre, effrayée qu’une interruption plus longue ne lui fasse perdre le fil. Je me sentais devenir blanche au fur et à mesure qu’il parlait, et j’espérai seulement que la pénombre qui tombait doucement sur le jardin le lui masquerait. Je n’avais que peu d’épaule pour soutenir le malheur des autres, et je n’étais pas femme à me complaire des jérémiades ambiantes dans les dortoirs, dont j’avais bavé lors des années à Poudlard. En revanche, et bien que cela me fasse souvent entrer dans une sorte de panique, je n’avais jamais pu me détourner de la détresse d’un être.

Je secouais la tête, sans savoir que répondre, sans trouver les mots pour apaiser un discours que je ne comprenais pas, et qui me dépassait certainement dans son ampleur. Alors je lâchai une de ses mains, tandis que je renforçais ma prise sur l’autre, et trouvai une échappatoire dans la marche. Il me fallait reprendre contenance, replacer les pièces de cet étrange puzzle dans lequel je m’étais trouvée jetée alors que tout ce que j’avais voulu, en cet fin d’après-midi était de me plaindre sur mon propre sort, alors qu’il n’était pas si pauvre.

Face à l’effondrement de Macsen, je me sentais honteuse. « Tu as toujours été quelqu’un de bien, Macsen. Toi non plus tu ne dois laisser personne te faire douter. » Ma voix tremblait un peu, de crainte et d’hésitation à la fois, mais je veillais à ne lui laisser aucune chance d’échapper à ma prise tandis que je l’entraînais avec moi, plus avant dans le jardin. « Et toutes les erreurs sont pardonnables. » Plusieurs mangemorts avaient, après tout, été graciés cet été et même si, à mes yeux, participer à leurs actions étaient un des crimes les plus terribles, je doutais sérieusement que l’homme que je tentais de soutenir ait été l’un deux.

Et si, Pippa ? Et si il était un mangemort, même pas repenti puisqu’il ne s’est pas livré. Le fuirais-tu ? Tenterais-tu de le réconforter comme tu es occupée à le faire ? Qu’est ce qui a vraiment de l’importance ?

Je me passai une main dans les cheveux, par nervosité, et jetai un œil sur le côté pour tenter de déceler une modification dans son expression. Sa main était froide dans la mienne, et je voulais à tout prix empêcher cette froideur de remonter jusqu’à moi, me transir, et m’embrouiller l’esprit.

« Tu n’es pas seul. Je ne sais pas ce que je peux faire, ni même si je peux faire quelque chose, mais je ne t’abandonnerai pas à ça. » Promesse que j’espérais sincèrement être capable de tenir. « Qu’as-tu fait, en quittant Poudlard ? »
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