Une histoire d'amitié [PV]

C'était un matin du mois d'octobre, et Jo, un jeune homme qui avait fini ses études en sorcellerie, dormait dans son dortoir. Il rêvait, et comme toutes les nuits, depuis une semaine, il fit le même rêve ;

Clara courait, Jo courait, ils couraient dans la direction inverse, ils couraient l'un vers l'autre, criant leurs noms respectifs. Tous les deux avaient le sourire aux lèvres, ne pensant qu'à une seule chose : le moment où ils se serreraient dans leurs bras. Mais très vite, ce rêve qui semblait merveilleux se transforma en cauchemar. Car les deux amis ne se retrouvaient pas ensemble, il y avait toujours cette même distance qui les séparait. Et Jo criait, Clara criait, mais cette fois, ils criaient de désespoir...

Jo se réveilla en sursautant. Bien sûr, ce rêve n'avait rien de terrifiant pour les autres, mais pour Jo... pour Jo, ça lui rappelait cette situation, cette situation désespérante qu'il y avait entre lui et Clara. Cette situation amorcée par l'accablante nouvelle de la mort d'Ewan...

Jo se leva, ça y est, il avait enfin prit sa décision : il allait parler à Clara. Ce n'était pas la peine de réfléchir plus, car il en avai envie, il avait envie que les ponts coupés avec Clara se resoudent, et que leur amitié soit restaurée. Et pour ça, il fallait qu'il se bouge, qu'il aille la trouver, qu'il lui parle... Un regard par la fenêtre et les projets de Jo furent repoussés : il était six heures du matin, et la jeune femme devait encore être dans les bras de Morphée.

Mais Jo se leva quand même, il se disait qu'il serait mieux dans la salle commune, que dans ce dortoir à l'aspect si chaleureux mais qui pourtant était cassé par les ronflements de ses semblables. Il arriva dans la salle, juste après avoir enfilé sa robe. L'endroit était calme, apaisant. Le cadre idéal pour réfléchir ! Il s'assit sur le fauteuil le plus confortable et commença sa réflexion... jusqu'à ce qu'elle soit interrompue par les pas de quelqu'un descendant les marches du dortoir des filles.

Clara avait revêtu une robe de chambre bleu ciel, qui faisait gracieusement ressortir la couloir vert-bleutée de ses yeux. Elle avait une mine sombre et chagrinée, et on pouvait immédiatement comprendre en la voyant qu'elle avait longuement pleuré. Elle descendait les marches de l'escalier du dortoir des filles en repensant au rêve qu'elle avait fait.

C'était toujours le même rêve, celui qui hantait ses nuits depuis sa dispute avec Jo. Tous deux couraient l'un vers l'autre, souriant et n'ayant qu'une envie : celle de se retrouver. Et puis, au dernier moment, ils se cognaient contre un mur invisible qui els séparait... Ils criaient, mais...

La jeune femme secoua la tête. Elle ne devait plus y penser... ce n'était qu'un cauchemar, après tout. Mais la réalité ressemblait tellement à ce cauchemar... Clara se sentait coupable, non pas d'avoir brisé sa plus grande histoire d'amitié -car c'était plutôt Jo qui l'avait fait- mais d'en avoir causé la rupture, d'avoir causé la mort d'Ewan qui elle-même avait engendré la dispute entre Jo et Clara.

Clara descendit les escaliers, tentant d'y voir plus clair en essuyant ses yeux embués de larmes. Soudain, elle se figea. IL était là. Devant elle. Vautré dans un fauteuil de la salle commune des Gryffondor, où elle venait tout juste de pénétrer.

Les deux jeunes gens restèrent là un moment à se regarder. Clara fut prise d'une envie soudaine de courir vers Jo, comme dans son rêve, et de briser enfin ce mur invisible qui les séparait, de lui sauter dans les bras...

Mais quelque chose la retint et elle grimaça. Trois mots à peine, trois petits mots qui n'avaient l'air de rien et qui faisaient toute la différence... trois mots alignés terriblement que Jo lui avait lancés à la figure d'une façon si écoeurante : "Tu me dégoûtes."

Alors, Clara tourna les talons d'un air dédaigneux et commença à monter les marches de l'escalier pour retourner dans le dortoir des filles. On aurait presque pu la voir faire la roue, tant ell ressemblait en cet instant à un paon orgueilleux et bourré d'amour propre.

Jo, ne pouvant pas s'empêcher de repenser à ses noirs cauchemars, se leva brusquement. C'est alors qu'il vit une ombre remonter au pas de course les escaliers qui menaient au dortoir des filles, comme pour fuir quelque chose, ou quelqu'un. Alors, Jo se précipita dans cet escalier et commença à poursuivre cette personne, qui devait vraisemblablement être une fille.

Mais -et c'était la première fois qu'il tenta malgrès lui l'expérience- les marches d'escaliers se dérobèrent sous ses pas juste quand il eut atteint le dixième degrès de l'escalier en colimaçon. A présent, ce n'était plus un escalier normal, c'était comme un tobogan géant. Et en un rien de temps, le jeune homme se retrouva en bas.

"Et mince...!"

Et comme Jo était déterminé à avoir en face de lui cette mystérieuse personne, il réfléchit à un moyen de l'ammener près de lui. Il pointa sa baguette magique vers l'orifice et murmura :

"Incarcerem !"

Des cordes jaillirent de l'extrémité de la baguette et se précipitèrent vers l'entrée pour s'emparer du fuyard. Quand un cri retentit, ce qu'il fut pour Jo le signe que ça avait marché, il tira le bout de cette corde. Le voile fut lever... Cette personne, c'était Clara.

"Diffindo !"

Les liens furent rompus, et Clara fut libérée. Jo n'avait plus qu'une envie en cet instant, c'était de la prendre dans ses bras, et de vomir des mots affectueux et réconfortants. Mais la raison de leur dispute revint comme une claque dans la tête de Jo. Alors, il ne fit rien, mis à part qu'il l'aida à se relever.

Clara remontait les marches de l'escalier du dortoir des filles, quand elle entendit des pas derrière elle. Elle résista de toutes ses forces à la tentation de se retourner instinctivement. Elle savait très bien que c'était JO, qui montait afin de comprendre qui pouvait bien se lever à cette heure-ci et remonter les marches en le voyant. Clara ressemblait de plus en plus à un paon, avec son air dédaigneux, sa démarche siamoise et sa façon de plisser les lèvres comme si elle marchait sur un tapis roulant devant trois mille personnes.

Mais soudain, elle sentit des cordes s'enrouler autour de sa taille et poussa un cri. elle tomba en arrière et dégringola les escaliers pour atterrir aux pieds de Jo, qui en la reconnaissant sembla avoir une bouffée d'affection... mais non, Clara avait dû rêver, car un instant plus tard, le visage de Jo se transforma, et il eut de nouveau la même expression que celle qu'il avait eue lorsqu'il avait lancé cette terrible phrase dans la figure de Clara : "Tu me dégoûtes".

Les cordes se défirent sous un coup de baguette magique de Jo, qui lui tendit la main pour l'aider à se relever. Clara plissa les lèvres d'un air dédaigneux et se releva toute seule. Ses yeux pétillaient de colère.

- Tu ne pouvais pas résister, hein ? Tu en pouvais pas résister à la tentation de m'humilier encore !

Jo comprennait, mais pourtant ne comprennait pas, la réaction de Clara. Comment aurait il voulu de nouveau l'humilier ? Et surtout, l'avait il déjà humilié ? Et de qulle façon ? Jo préferait ne pas y penser, pour que la ranceur ne s'installe pas.

"Ce n'était pas mon intension... mais crois ce que tu veux !"

Jo avait beaucoup de mal à regarder Clara dans les yeux. A chaque fois qu'il le faisait, il y voyait dedans la tête d'Ewan. Mais il fallait oublier ça, et vite. Car jo s'était rendu compte qu'il fallait faire son deuil.

"Ecoute Clara... euh..."

Citation :: "Ce n'était pas mon intension... mais crois ce que tu veux !"

Clara lâcha un "pff" dédaigneux et se releva en marmonnant toutes sortes de choses, comme "mais bien sûr", ou encore "et faux-jeton, avec ça..." Elle se passa la main dans les cheveux et s'apprêta à remonter dans le dortoir des filles lorsque Jo l'aborda à nouveau.

Citation :: "Ecoute Clara... euh..."

Clara se retourna vivement, ses yeux océan pétillant d'une colère mal dissimulée. Elle essayait vainement d'être calme, mais c'était impossible. Elle sentait dans son coeur la plaie qu'avaient formée les paroles de Jo dans la volière, elle sentait la fissure de leur amitié saigner encore d'avantage.

- Si c'est pour me dire que je devrais être morte à la place d'Ewan, tu peux te taire...

Clara se figea, étonnée de la violence de ses propres paroles.

Un grand silence s'instala. Les mots que venait de divulguer Clara engendrèrent à nouveau une blessure dans le coeur de Jo. Ce n'était pas les paroles en elles-mêmes, mais plutôt l'interlocuteur qui les prononçaient qui faisait réagir Jo si violement. N'avait il pas déjà assez souffert de cette histoire pour qu'on lui balance de tels mots à la figure ? Le jeune homme se retourna, pour ne plus avoir ce visage angélique mais pourtant accompagné de ce coeur si froid en cet instant. Une larme profita de ce moment où personne ne pouvait la voir pour se décrocher de son oeil vert et filer droit par ce chemin pré-tracé. Cette larme avait été crée par le sentiment de déception s'exerçant au plus profond du coeur de Jo. Toutes ces semaines, la seule question s'étant posée dans son ésprit était si il devait ou pas pardonner à Clara. Et le jour, enfin, où il avait prit cette décision...

"Pourquoi...?" murmura-t-il si bas que même Clara, se trouvant à moins d'un mètre de lui, ne l'entendit pas.

Jo se posait beaucoup de questions sur les raisons qui poussaient Clara à dire ce genre de choses. Pour lui, et sûrement aussi pour une personne impartiale et en dehors de l'histoire, ces mots là étaient beaucoup plus blaissants que ceux qu'avaient prononcé Jo à la jeune fille... "Tu me dégoutes..."... Ces mots, le jeune hommes les avait tant regrettés, ces mots qui si souvents s'étaient révélés déstructeurs quand au beau milieux de la nuit ils revannaient à la charge... ces mots enfin, qui le rongeait à tout moment..."

*Pourquoi...?* pensa-t-il cette fois, sans divulguer aucunes paroles étants sucseptibles d'être entendues.

Clara vit Jo se retourner et se mordit la lèvre. Une larme discrète coula sur la joue de la jeune fille, venant tracer une marque brillante sur sa peau rosie de honte. Clara ne savait pas exactement ce qui lui avait prit de dire une chose pareille. Son coeur blessé à mort lui avait fait dire des choses qu'elle ne pensait absolument pas. Elle était comme un chien blessé qui mord, comme un chat orgueilleux offensé dans son amour-propre.

La jeune femme releva les yeux vers Jo. Celui-ci était toujours tourné, et avait marmonné quelque chose dans sa barbe. Les yeux de Clara pétillaient de colère... mais soudain, son regard sembla s'adoucir... elle venait d'avoir un flash-back.

- Aguamenti ! Aguamenti !

Les deux amis éclatèrent de rire. Le hall était déja presque entièrement innondé, et ressemblait à une petite piscine. Petite, certes, mais suffisamment abondente en eau pour faire glisser quiconque s'aventurait par là.

- Aguamenti !

Soudain, Sirius Black, un préfet, arriva dans le hall. Il glissa et tomba par terre, puis se releva et se mit à crier sur Clara et Jo, tandis que ceux-ci échangeaient un regard et explosaient de rire.

Une autre larme coula sur la joue de Clara. La jeune rouge et or s'approcha lentement de Jo et le prit dans ses bras...

Jo sentit des bras l'entrelacer affectueusement. Clara avait apperemment ravalé sa colère, son orgueil, pour laisser déborder son affection. C'est alors que le jeune homme accepta ce qui était semblable à une demande de pardon. Les paroles, si blaissantes certes, qu'avait dites Clara une minutes auparavant, se noyaient dans ce débordement affectif et chaleureux. Le poids de ces dernières semaines, la souffrance éprouvée chacun de leur côté, prouvaient ostensiblement à Jo et Clara qu'ils avaient besoin l'un de l'autre...

"Clara... je..."

Que dire dans un tel moment ? Même si les plaies ouvertes du coeur à Jo commençaient peu à peu à cicatriser, les mots ne venaient pas aussi facilement que l'on aurait pû croire. Pourtant, après des semaines et des semaines, ils avaient tellement de choses à se raconter !

Alors Jo pensa préférable de commencer par des excuses, en mettant de côté son orgueil.

"Je... je suis vraiment désolé d'avoir réagi comme j'ai réagi... Ecoute, la mort d'Ewan m'a tellement accablée que j'ai essayé par tous les moyens possibles et imaginables d'y trouver une cause plausible. Et c'est tombé sur toi... toi qui l'avait rejeté... la cause indirect de son suicide..."

Jo serra un peu plus fort Clara.

Clara pleurait abondamment sur l'épaule chaleureuse et accueillante de Jo. Il lui avait tant manqué... pourtant, il était là physiquement, dans la même salle commune, mais cependant si loin d'elle... elle avait tant souhaité inconsciemment qu'il soit de nouveau là moralement avec elle, qu'il lui pardonne cette terrible erreur qu'ele avait commise et qu'elle regrettait encore... l'orgueil avait définitivement quitté Clara, et elle serrait Jo contre sa poitrine en le couvrant de baisers affectueux sur le visage.

- Jo, tais-toi, tais-toi, ne dis plus rien...

Clara se mit à rire de joie... elle avait enfin retrouvé son meilleur ami, celui qui ne l'avait jamais quittée depuis qu'ils se connaissaient, et qui ne l'avait abandonnée que lorsqu'elle avait rejeté Ewan et qu'il était mort.

- Jo... enfin...

Clara se recula et regarda son ami... il avait les cheveux complètement en pétard, parce tellement elle les lui avait ébouriffés... Clara en rit de plus belle et sortit sa baguette magique. Elle la pointa sur Jo.

- AGUAMENTI !

Clara savait que si la directrice des Gryffondor arrivait en cet instant dans la salle commune, ils étaient bons pour trois semaines de retenue quotidienne au moins, mais peu lui importait... elle arrosait Jo avait autant de plaisir que si elle était en train de manger une glace à la vanille, et si ça continuait comme ça, la salle commune ressemblerait à une piscine.

Jo se prit un jet d'eau dans la figure. Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres, mais aucun rire ne se fit entendre. Il n'avait pas vraiment le coeur à rire, même si il avait "retrouvé" Clara. Et il fallait qu'elle le sache...

"Ecoute Clara..."

Comment lui expliquer... Comment lui faire comprendre sans la vexer, ou sans la chambouler ?

"Même si on s'est retrouvé... il faudra du temps pour que ça redevienne comme avant entre nous..."

Jo n'était pas prêt à rire, s'amuser comme il le faisait. Même s'il attendait que ça, il n'était pas prêt. Et le temps de cette préparation pouvait dûré deux jours comme une semaine, une semaine comme un mois. Mais en tout cas, son esprit et son coeur étaient libre et heureux de savoir qu'un jour oiu l'autre, cette complicité qu'il pensait perdue à jamais se rallumera...

Le sourire de Clara tomba, mais elle acquiesca d'un hochement de tête. Jo avait raison... la plaie de leur amitié était encore bien trop saignante, et il fallait attendre qu'elle cicatrise. D'ailleursn le "Tu me dégoûtes" de Jo restait encore coincé au travers du coeur de Clara, et elle n'avait aucun moyen de savoir si Jo le pensait encore, ou pas.

- Tu as raison...

Clara finit par sourire de nouveau. Elle était quand même soulagée... la jeune femme pensa alors à remonter dans le dortoir, et à s'endormir. Elle savait que le rêve récurrent qui la hantait depuis sa dispute avec Jo ne viendrait plus déranger son sommeil. Mais quelque chose la retenait encore... elle se tourna de nouveau vers Jo.

- Jo... est-ce que... est-ce que...

Les mots restaient coincés dans le bouche de Clara et ne voulaient pas sortir.

- Est-ce que je te dégoûte vraiment...?

La question de Clara, Jo s'y attendait fortement à ce qu'elle la pose. Il hocha donc la tête, en signe de négation.

"Pas du tout Clara... et d'ailleur... je voulais te dire..."

Jo prit son inspiration avant de dire :

"Je suis désolé de t'avoir dit ça... je n'ai aucune excuse je sais..."

Le jeune homme sourit. Il était content qu'il l'ai enfin dit.

"Bon, je crois qu'on va aller se coucher... et j'espère ne plus faire cet horribvle rêve..."

Jo avait dit ça comme ça, mais il remarqua que Clara y prennait de l'importance. Son visage avait changé.

"Qu'est ce qu'il y a ?"

Clara voulut dire quelque chose, mais son coeur serré l'empê^chait de parler. Elle soupira et se passa la main dans ses cheveux blonds nacrés.

- Rien. Bonne nuit...

Clara tourna les talons et remonta dans le dortoir des filles pour aller se coucher.