Métamorphosé en chat dans les cuisines [Lana, au début]

Dragan était allé dans les cuisines, il savait qu'il pouvait y tomber sur Lana, qu'elle voudrait sûrement lui parler. Pourquoi pas, il fallait qu'ils le fassent. Il s'était métamorphosé en chat comme à chaque fois qu'il allait dans les cuisines. Elle avait déjà vu sa forme de chat, elle le reconnaîtrait si elle le voyait.
C'était la première fois pour Dragan qu'il avait des remords et qu'il désirait parler avec la personne qu'il avait berné. D'habitude, il se réjouissait de faire souffrir, mais c'était différent cette fois.
Il errait alors dans les cuisines sous sa forme de chat et effectuait son parcours habituel, allant prendre quelques fruits pour se ressourcer.
Si il ne tombait pas sur Lana, il ne serait pas venu pour rien.

Lana était tranquillement allonger sur son lit à baldaquin lorsqu'elle réalisa qu'elle avait un léger petit creux. Elle avait eu la flemme d'aller manger dans la grande salle. Elle se leva et descendit dans la salle commune qui était pleine. Elle se fit un passage dans la foule avec difficulté et passa par le portrait. Elle descendit jusqu'aux cuisines. Elle n'avait croisé personne dans les couloirs.
Elle arriva devant le tableau où il fallait gratter la poire. Elle s'exécuta et entra dans le couloir qui menait aux cuisines. Elle avança à travers l'obscurité et entra. Elle ne vit personne. Elle se rapprocha alors du bar et elle aperçut un chat qu'elle connaissait très bien. Pendant une seconde, elle voulut revenir en arrière. Mais elle décida plutôt de rester. Elle observa le chat sans rien dire et attendit.

Dragan avait vu Lana arriver. Et pendant un moment, il avait senti son courage l'abandonner, il lui était venu l'idée de fuir. Mais non, il devait lui parler. Il avait été ignoble avec elle.
Il reprit alors sa forme humaine. Déjà, ses joues étaient rouges comme des tomates. Il n'osait pas vraiment affronter le regard de Lana. Il avait trop honte de lui. Il ne savait pas vraiment par où commencer la discussion. C'était la première fois pour lui qu'il avait affaire à ce genre de situation.
Il se lança finalement pour dire d'une voix qui avait un peu de mal à sortir :

- "Bonsoir Lana..."

Il se mordilla la lèvre inférieure. Il était visiblement embarassé.

- "Je ne vais pas te demander de me pardonner... D'habitude je n'aurais eu aucun scrupule à le faire... Mais, je ne peux pas te demander pardon tant que je ne me suis pas pardonné moi même.
On dirait que j'ai un peu changé ces derniers temps. Des remords... je n'en avais jamais eu, je ne sais pas quelle est la cause de ce changement en moi. Je n'avais jamais ressenti ça. C'est pour ça que je suis là maintenant. Je voulais te parler.
Je sais que ce que j'ai fait est inadmissible. Mais je ne veux pas te perdre... Je voudrais qu'on reste au moins amis..."

Alors qu'il parlait, presque sans réfléchir, que les mots venaient tout seul au grés de ce que lui dictait son coeur, la douleur dans sa poitrine, des larmes s'étaient mises à couler le long de ses joues.
On pouvait facilement mesurer les efforts qu'il déployait pour essayer de retenir ses larmes... en vain.
Il regardait Lana à présent. Il devait affronter son regard. Il n'était pas question de se défiler. Il avait mérité la colère qu'elle ressentait sans doute envers lui.
Mais les mots ne venaient plus. Il attendait une réponse... Au fond de lui, il savait qu'il ne méritait rien venant de Lana, mais il espérait.

Lana écoutait qu'à moitié ce qu'il lui disait. Ca lui était absolument égale, cela ne changerait rien. Cependant, elle écouta la fin, rester amis. Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, c'était un rire froid qui ne valait rien de bon. Lorsqu'elle vit des larmes coulaient sur sa joue, elle le haïssa encore plus. Elle avait envie de le gifler. D'ailleurs, elle ne s'en empêcha pas. Et une marque rouge s'ajouta à ses joues déjà rouge.

#Un gars de Serpentard qui pleurs ! Ca c'est la meilleure !#

Elle le gifla une deuxième fois de l'autre côté. Au moins, il avait deux marques équitables de chaque côté. Puis elle s'apprêta à parler.

" Ton petit discours, tu peux te le garder ! "

Elle n'avait pas grand chose à rajouter et attendit. Elle remarqua qu'elle pouvait être vraiment froide qu'en elle le voulait.

Dragan fut surpris par la réaction de Lana.
Il essuya alors ses larmes et cessa son petit manège. Un léger sourire quelque peu blasé vint alors orner ses lèvres. Et il dit :

- "Tant pis... j'aurais au moins essayé. Mais tu peux être sûre que si j'ai fait tant d'efforts pour essayer de te garder en tant qu'ami, c'est que j'en avais réellement envie. Enfin, plus besoin de jouer la comédie. Tu sembles avoir une décision toute prise pour ce qui est de moi."

Lana serait peut être surprise mais Dragan bien qu'il soit un enfoiré de première catégorie, ne s'avisait pas de frapper une femme. L'envie même ne lui venait pas, même lorsqu'il était en colère. Et donc il n'eut aucun geste déplacé lorsqu'elle lui avait mit deux gifles. Après tout, il les avait bien méritées. Et puis, le contact des mains de Lana, même lorsqu'elle frappait, était plutôt agréable.

Lana parut un peu embrouiller. En faite, c'était plutôt Dragan qui s'était embrouillée. Mais sa colère était passée, ça lui avait suffit.
Elle ne comprenait pas une chose et elle reprit la parole.

" Juste un truc, si tu voulais tellement me garder en ami, pourquoi as-tu joué la comédie ? Cela voulait dire que c'était encore un de tes petits numéros...Enfin bon, c'est peut être moi qui m'embrouille ! "

#J'aurai peut être mieu fait de le garder pour moi.#

Lana avait qu'une envie maintenant, c'était de partir. Elle n'aurait même pas eu le temps de prendre un truc. Mais finalement, elle se glissa derrière Dragan et attrapa un paquet entier de dragés surpise de bertie Crochus. Elle le mit dans sa poche et elle partirait si Dragan n'avait rien d'autre à lui dire.

Dragan remarqua qu'il avait beaucoup de mal à mentir à Lana... Il ne comprenait pas pourquoi, mais sa voix le trahis... Il avait séché ses larmes, mais en son intérieur, son corps demandait à pleurer, et sa voix était tremblotante. Il dit :

- "Oui j'ai joué la comédie..."

Mais il s'arrêta net... Il était évident qu'il avait envie de pleurer. Il se tourna vers Lana, il semblait détruit. De nouveau il avait du mal à la regarder dans les yeux. Sa voix chevrottait toujours mais il ajouta :

- "D'accord... Je crois que t'as compris... Je ne jouais pas la comédie... Du moins au début, mais j'ai essayé de faire en sorte que c'est ce que tu crois. Je n'avais jamais pleuré comme ça auparavant... J'ai voulu me convaincre moi même que ce n'était qu'une mascarade, mais je ne peux pas convaincre mon corps... Et comme tu peux l'entendre... Je pleure toujours."

Il essuya une fois de plus les larmes qui coulaient sur ses joues.
Il avait envie de se rouer lui même de coups. Il baissa les yeux au sol. Il avait honte de pleurer ainsi devant Lana... D'un autre côté, c'était la première fois qu'il ressentait ce genre de chose, il n'était peut être pas si inhumain qu'il le pensait finalement.
Il ne savait pas s'il devait partir où si Lana avait peut être encore quelque chose à lui dire. Elle savait la vérité à présent. Il avait essayé avec sincérité de la garder, mais il avait ensuite joué la comédie... bien peu de temps à la vérité, son corps étant incapable de garder les émotions si fortes qui avaient fait leur apparition en lui.
Il regardait le sol dans la direction de Lana, attendant de voir ce qu'elle allait faire.

Lana s'ennuyait. Il pleurait toujours, et pour elle, se n'était pas amusant à voir. Mais elle n'avait plus du tout confiance en lui et savait qu'il pouvait encore faire de la comédie. Ce n'était pas très dur de pleurer. Tout le monde pouvait le faire. Elle hésita à partir. Après tout, elle avait ce qu'elle était venue chercher. Elle pourrait s'installer dans son lit en espérant que ses colocataires soient dans la salle commune ou alors se mettre dans un fauteuil pour manger tranquillement. Mais quelque chose la fit rester. Elle voulait savoir si c'était vraiment de la comédie. Elle se remit alors à jouer à être la plus froide possible.

" Arrête un peu de pleurer, on dirait un bébé ! "

Elle essayait d'être très froide, et elle pouvait le faire sans difficulté et il n'y verrait rien. Elle continuait de le regarder en l'imitant. Puis elle éclata de rire. Ce rire était encore froid. Puis elle attendit de voir si c'était de la comédie ou si c'était sincère. Mais de toute façon, cela ne changerait rien.

La dureté des mots et du comportement de Lana avait fini d'achever Dragan qui essaya de faire comme elle le dit en ravalant ses larmes, mais il avait une boule dans la gorge. Il se sentait tout petit. Il s'assit donc par terre, s'adossant à un mur et croisa les bras sur les genoux, posant son menton sur ses avant bras. Le regard perdu dans le vide, il faisait des efforts démesurés pour essayer de ne plus pleurer. Mais bien qu'il ait réussi une première fois à retenir ses larmes assez longtemps pour faire croire à Lana qu'au fond, cela ne lui faisait rien. Ses larmes l'avaient bien vite rattrapé déjà la première fois, et à présent venaient s'ajouter les sarcasmes de Lana. Il n'avait jamais eu le coeur aussi serré, les larmes coulaient à flot. Il réussit tout de même à articuler ses quelques mots entre ses sanglots :

- "Tu peux déverser ta colère sur moi... Je l'ai bien mérité."

Et il resta assis attendant que Lana continue à le détruire petit à petit.

Lana avait fini son petit numéro. Elle ne savait pas plus si c'était de la comédie ou si c'était sincère mais pour elle, s'était la même chose. Elle ne le pardonnerai pas pour autant. Malgré qu'elle aurait préféré ne pas le voir pleurer. Ce n'était pas amusant pour elle, elle commençait à se demander si il ne s'était pas trompé de maison en l'envoyant à Serpentard. Pour elle, c'était une maison de dure et pas de gars qui se mettait à pleurer pour un rien.

" Bon, j'ai plus rien à te dire ! Salut ! "

Lana s'apprêtait à partir. Elle préfèrais le laisse seul, et rentrer tranquillement dans sa salle commune pour s'amuser. Ici, ce n'était pas drôle, pourtant, elle aimait bien aller dans les cuisines. Elle se retourna alors vers la porte.

Dragan constata avec étonnement qu'elle n'avait pas envie de passer sa rage sur lui. Les larmes coulaient un peu moins. Et il avait relevé la tête pour la voir partir.
Comment cela se faisait il qu'il culpabilisait à ce point... Il n'avait jamais culpabilisé. C'était quelque chose qu'il aurait préféré ne jamais ressentir d'ailleurs... Tant de peine, alors que d'habitude il aurait simplement jubilé du mal qu'il avait fait.
Quelque chose ne tournait pas rond et il ne savait pas pourquoi.
Lana s'était tournée vers la porte et s'apprêtait à partir. Il n'avait pas la force de la retenir, et surtout il ne méritait pas qu'elle reste pour lui. Il se dit qu'il devrait de toute façon attendre d'arrêter de pleurer. Il ne devait pas se faire voir dans cet état.
Il balbutia à Lana :

- "J'espère quand même qu'on se reverra..."

Lana se retourna. Elle, n'espérait pas trop le revoir, mais ce serait possible, comme aujourd'hui. Poudlard n'était si grand que ça. Elle ne lui répondit pas et ouvrit la porte. Elle lui eta un dernier regard. Elle trouvait qu'il faisait pitié ^^. Elle marcha lentement et remonta les escaliers. Elle entama son paquets de dragées en chemin. Comme d'habitude, elle ne rencontra personne et arriva dans sa salle commune sans problème. Elle s'installa dans un canapé, vide et mangea tout en réfléchissant. Elle ne fit pas attention à ce qui se passer autour d'elle.

Dragan sentait que ses larmes continuaient à venir, il se dit donc que manger une pomme ferait passer le temps. Ce qu'il fit.
Lana était partie, elle n'avait pas dit un mot. Elle l'avait simplement regardé d'un regard dédaigneux. Au fond, il se sentait presque mieu qu'elle le traite comme elle l'avait traité. Il avait mérité tout ça.
Il se disait qu'il avait payé sa dette. Que peut être qu'au fond de lui, c'était ce qu'il était venu chercher ici.
Finalement, mangeant sa pomme très lentement, en pensant à ce qu'il avait fait et à sa situation actuelle, il avait fini de pleurer au bout d'une bonne vingtaine de minutes.
Il se leva alors, essuya les larmes qui étaient restées sur ses joues et rejoignit son dortoir.