Souffle à l'ombre

24/02/2007

Il devait être trois heures de l'après midi, lorsque la double porte donnant sur le parc s'entrouvrit. Le temps, bien que sec, n'était pas splendide, et un petit vent froid avait ramené les plus motivés dans la chaleur de leurs salles communes. Comme toujours dans ces cas là, Ellen était la première à faire le contraire de ce que faisait les autres. Elle n'était pas folle non plus, la chaleur de la salle commune aurait été bien plus agréable que la basse température qui régnait au dehors, mais à l'inverse, le calme du parc était bien plus reposant que le vacarme de la salle commune.

Ellen sortait donc dans le parc, prévoyant une petite balade aux alentours de la forêt interdite. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'en était plus approchée, et ce lieu lui plaisait encore bien, à condition de ne pas trop s'y enfoncer. La jaune et noir reserra son écharpe autour de son cou et réajusta sa cape sur ses épaules. Un petit regard autour d'elle lui apprit que quelques gryffondors se baladaient près du lac, la jeune fille choisirait donc un chemin détourné pour éviter les quelques baladeurs de ce milieu d'après midi.

La jeune fille se dirigea d'un pas décidé vers un des coins les plus reculés du parc, là où l'herbe était fort peu souvent foulée, et où quelques bê-bêtes originaires de la forêt venait voir la lune de temps en temps. Silencieuse comme une ombre, elle se déplacait rapidement, dans le but de s'éloigner le plus vite possible du château et de ses occupants bruyants. Une fois arrivée à la cabane que devait occuper le garde chasse, qui était vide depuis quelques temps, Ellen s'arreta un instant, jaugeant les arbres qui ne se trouvaient plus guère loin d'elle à présent.

Un arbre récemment abattu, légerement dans l'ombre de ses condisciples attira son attention. Il n'était pas encore recouvert de mousse, ni de bestioles qui passent le plus clair de leur temps à vous monter dessus, et les grands chênes qui formaient l'entrée de la forêt coupait bien le vent. La jeune fille sortit sa baguette magique, plus par habitude qu'autre chose, les mauvaise surprises étaient monnaie courante dans la forêt. Elle allait s'asseoir sur le tronc, pour profiter des derniers moments de liberté qu'elle pouvait voler avant la tombée de la nuit et le souper, lorqu'un bruit venant d'un endroit plus avancé dans la forêt attira son attention. Quelques instants plus tard, l'ombre d'un silhouette passa dans son champ de vision, à une quizaine de mètres d'elle. L'ombre procurée par les ramures des arbres environants était reposante, mais aussi fort peu pratique en ce moment même... Ellen pointa sa baguette devant elle:

- Lumos !

Sujet: Re: Souffle à l'ombre Sam 3 Mar 2007 - 18:43

Nina n’arrivait définitivement pas à se concentrer avec le remue-ménage qui régnait dans sa salle commune. On était samedi, le week-end était entamé, et tout le monde semblait un peu hystérique. Un peu trop à son goût, même. Pourtant, la jeune fille avait envie de lire son livre. Et quand elle avait une idée en tête, ce n’était pas trois/quatre bavard et six commères qui allaient faire foirer cela. D’une manière ou d’une autre, même si elle ne lisait pas son livre, elle ne supporterait pas de rester au milieu de ce bazar ambiant une seule minute de plus.

Après avoir jeté un coup d’œil par la fenêtre, d’où provenait une lumière blanche éclatante – les nuages recouvrant la voûte céleste -, la jeune Serdaigle remonta jusqu’au dortoir, saisit un simple gilet – merci encore, elle n’était pas frileuse, loin de là, ce qui en étonnait plus d’un, d’ailleurs, de la voir toujours habillée légèrement -, qu’elle enfila sur ses épaules, attrapa son livre entre ses doigts agiles et descendit les Escaliers qui, ce jour, elle en remerciait Merlin, n’avaient pas décidé de faire des siennes. Même les couloirs étaient pleins d’élèves pépiant, murmurant, riant – ce qui eût à ce moment-là le don d’agacer la jeune fille, Morgana seule doit savoir pourquoi -, et le Hall était plein d’une chaleur étouffante. Les lumières étaient déjà allumées, les flammes dansant sur les murs de pierre, ombres intouchables et captivantes. Elle aimait regarder le feu, elle avait toujours aimé cela. Le crépitement des flammes, la chaleur sur sa peau, ces étincelles qui faisaient briller ses yeux. Ce sentiment de fougue, de sauvagerie, d’impatience.

Elle traversa ce Hall sans aucun regret, sans se dire qu’elle aurait pu simplement aller à la Bibliothèque plutôt que de crever dans le froid, dehors. Elle savait qu’elle n’aurait pas froid. Mais elle avait néanmoins besoin d’un peu de fraîcheur… Descendre, puis quelques pas à travers le Parc, où quelques courageux élèves avaient osé s’aventurer, emmitouflés sous trois bonnes couches de vêtements, tentant de réchauffer leurs mains en soufflant dedans. Passage auprès du Lac, ah ! Ce qu’elle aimait l’eau, aussi. L’eau, et le feu. Deux éléments totalement opposés, mais Nina était une jeune fille très contradictoire. Et très compliquée, ce n’était plus un secret pour personne. Ce qu’elle aimait dans l’eau ? Les reflets ridés par le vent, la surface cristalline, le froid. Une impression de liberté, de légèreté. Là encore, des élèves. Elle ne serait donc jamais tranquille ? La lisière de la Forêt…

Quelques pas de plus, son livre toujours à la main. Que lisait-elle, au fait ? La légende d’Emira. Il avait été un grand sorcier, à ce qu’on racontait. Une lumière. Droit sur elle. Un sourire poli apparut sur son visage. Une jeune fille de quelques années de moins qu’elle, visiblement, se trouvait là.

- Désolée… Bonjour.

Désolée de te déranger, oui. Mais puisque tu es seule ici, c’est-à-dire qu’il y a moins de monde ici que n’importe où ailleurs, tu vas devoir supporter ma compagnie. Point barre, fin de l’histoire. Hum et euh… Bonjour, parce que personne ne doutait que Nina était une personne fort bien élevée et très polie =D .

24/02/2007

Ellen laissait sa baguette vagabonder d'un côté à l'autre, cherchant l'ombre qu'elle avait aperçue durant un instant. C'est pourquoi elle sursauta quand sa baguette éclaira distinctement le visage d'une jeune fille, de quelques années plus agée qu'elle, portant les couleurs de Serdaigle. La jeune fille retint un soupir d'exaspération, ne serait-elle donc jamais tranquille ? M'enfin, rencontrer quelqu'un à l'orée de la forêt interdite montrait bien qu'elle n'était pas la seule à en avoir un peu marre du bruit constant qui régnait au château. Après tout, cette rencontre ne lui ferait peut-être pas de mal, en fin de compte...

C'est au moment où elle parvenait à cette conclusion, que la jaune et noir se rendit compte que sa baguette était toujours pointée sur le visage de la grande brune qui se tenait en face d'elle. Elle lui jeta un regard d'excuse et baissa la pointe de sa baguette, avant de se tourner à nouveau vers ce pourquoi elle était venue dans cet endroit précisément: le tronc qui pourrait lui servir de fauteuil pour passer un instant au calme. Elle observait un botruc qui farfouillait dans les feuilles au pied d'un arbre non loin de là, quand elle prit enfin la parole.

- Oui, bonjour à toi aussi, et ce n'est pas grave. Ses paroles avaient été prononcées d'une voix neutre, sans timbre. - Je suppose que tu es ici pour la même raison que moi, la recherche d'un peu de calme dans ce domaine de fous ?

Ellen prononca ses derniers mots en ramenant ses jambes contre elle, le vent l'avait déjà fait frissonner plusieurs fois, et la dernière chose qu'elle souhaitait, était bien de tomber malade, même si l'infirmière aurait probablement réglé ça avec une potion qui lui ferait sortir de la fumée par les oreilles, où qui la ferait devenir violette pendant deux heures, ce n'était jamais agréable.
La curiosité naturelle de la Poufsouffle lui fit cependant lever les yeux, elle ne connaissait en vérité pas grand monde à Poudlard, et ce pas grand monde était surtout constitué de personnes originaires de la même maison qu'elle. On disait les serdaigles sympathiques, intelligents et surtout, calmes. Qualité qu'elle appréciait particulièrement chez les gens qu'elle rencontrait...

- Au fait, moi c'est Ellen.

Il était assez rare, en fait, qu'Ellen lance véritablement les discutions, mais elle trouvait fort ridicule de rester dans le calme, à deux, sans dire un mot. On pouvait rester au calme tout en discutant. Enfin, c'était bien ce qu'elle pensait, puisque généralement, quand elle cherchait véritablement le calme, personne ne cherchait à savoir où elle se terrait, et personne, surtout, ne la trouvait, enfin, jusqu'à aujourd'hui. Le botruc qu'elle avait quitté des yeux depuis quelques minutes, avait à présent entreprit d'escalader le tronc qui se trouvait sous la jeune fille, et au moment où il y parvint, il en profitant aussi pour continuer son ascension sur la Poufsouffle. Iritée, celle ci fit un grand geste du bras pour envoyer voler le petit être, qui commenca un vol plané qui se termina par l'enfoncement de ses longs doigts tranchants dans la main de la juene fille. Ellen ne put retenir un hoquet de surprise, et soupira à nouveau. Quelques gouttes de sang perlait sur sa peau claire, et le botruc, toujours fixé près de ses doigts, lui adressait un regard mauvais, tout en gardant ses brindilles profondément ancrées dans la chair. La jeune élève finit par hausser les épaules, jugeant qu'une nouvel tentative pour faire voler le petit homme de bois risquerait d'agraver encore la situation. Malgré la douleur cuisante qu'elle ressentait dans la main et le poignet, qu'elle décida d'ignorer, elle reporta son attention sur la Serdaigle.

Sujet: Re: Souffle à l'ombre Dim 4 Mar 2007 - 7:44

Si la jeune fille qui avait pointé sa baguette illuminée sur elle un instant plus tôt l’avait royalement ignorée ou lui aurait dit d’aller voir ailleurs, cela ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Et elle n’aurait pas obéi, bien entendu. Esprit de rébellion, esprit de rébellion es-tu là ? Oui, ne laisse personne te dicter des ordres, ma chère enfant. [XDD Excuse-moi, petit moment d’égarement =P]

La Serdaigle se dirigea vers un tronc d’arbre contre lequel elle comptait prendre appui, mais attendit un instant, puisque la jeune fille, faisant dévier sa baguette, venait de lui poser une question, et la moindre des politesses serait d’attendre qu’elle ait fini. Les raisons de sa présence ? Oui, en effet, elles se rapprochaient fortement des siennes. Si la Poufsouffle en face d’elle avait un ton plat, dénué de toute émotion, ce n’était pas le cas de notre cinquième année. Elle était toujours pleine d’émotion, savait quelle attitude adopter. Son sourire s’élargit un peu, son ton fut teinté de sympathie :

- C’est exactement ça, oui.

Là, elle s’assit au pied de l’arbre avisé et déposa son livre sur ses cuisses enserrées dans un jean. Le week-end, plus d’uniforme obligatoire. Et c’était tant mieux. Quoique cela ne la dérangeait pas particulièrement, en réalité. Mais se promener en jupette par ce froid aurait pu lui donner quelques frissons.

Puis la jeune fille se présenta. Elle se prénommait Ellen. Nina hocha la tête, puis reprit avec chaleur. Elle ne semblait pas se forcer, n’appuyait pas sur ses mots. Sa voix était aussi douce que d’habitude, et tout semblait naturel, spontané chez elle. Ce qui l’était, effectivement.

- Moi c’est Nina. Nina McLayn, en cinquième année à Serdaigle. Enchantée, Ellen.

Bien sûr, il fallait légèrement tenir compte de leur écart d’âge dont la jeune fille avait déjà conscience avant même que l’autre ne le lui dise, mais ce n’était pas si important que cela.

A la vue de son sang qui perlait, à cause d’un botruc qui avait décidé de monter sur Ellen, l’adolescente fouilla dans ses poches. L’infirmière lui avait donné le nom d’une plante désinfectante, et depuis, elle en portait toujours une ou deux feuilles sur elle. C’était sûrement à cause de sa mère, un peu maniaque sur les bords, qui tenait toujours à ce qu’elle est une pharmacie dans son sac en cas de problème - -‘ .

- Tiens, met ça sur ta coupure, pour éviter l’infection.

24/02/2007

Ellen approuva d'un hochement de tête que la Serdaigle cherche elle aussi le calme. Elles étaient peut-être faites pour s'entendre, qui sait ? Toujours assise sur son tronc d'arbre, la Serdaigle vint s'y appuyer elle aussi, et posa un livre sur ses genoux. La jaune et noir eut un petit sourire, il fallait bien être à serdaigle pour venir lire à l'orée de la forêt interdite. Malgré tout, elle se pencha tout de même légèrement pour jeter un oeil au livre en question, le titre lui disait vaguement quelque chose, mais elle haussa les épaules, la lecture n'était pas vraiment son passe temps favori, aussi ne demanda-t-elle pas plus de renseignements.

Le botruc qui s'était fermemant accroché à sa main, avait aperçu un ver qui paressait lentement sur les feuilles au pied de l'arbre. Avec un nouveau regard mauvais pour la jeune fille, il sauta à bas du tronc, il manqua d'ailleurs de se casser une branche [ loool ^^ ] et attrapa le ver, qu'il commença à découper méticuleusement. Ellen tourna la tête le regard écoeuré, et se tourna vers la Serdaigle, qui, d'ailleurs, se présentait.

- Moi de même.

Nina, c'était un joli prénom. Qui allait bien avec la personne, d'ailleurs. Elle avait une voix douce, enjouée et sympathique, sentiment qui se refletait clairement sur son visage. Elle était en cinquième année, Ellen avait donc bien pensé, elle était plus âgée qu'elle, mais pas de beaucoup. La cinquième année, l'année des BUSEs, l'année des choix... La Poufsouffle ne l'enviait pas beaucoup.

Le sang de la jeune fille perlait encore sur sa main, trois fines coupures, bien distinctes, qui rougeoyait légèrement. La Serdaigle lui tendit quelques feuilles, pour éviter l'infection, d'après elle. Ellen La troisième année n'était pas très calée, au niveau des plantes, des remèdes, de l'homéopathie magique. Un peu hésitante, elle déchira lentement les feuilles pour les répartir efficacement, pensait-elle sur les blessures. Elle eut un regard de reconnaissance pour Nina.

- Merci. Ca m'évitera de devoir passer à l'infirmerie. Etant donné que les cours de soins aux créatures magiques ne sont pas dispensés pour le moment, et que la forêt est tout de même censée être interdite d'accès... Ca m'évite un entretien un peu.. fumeux, je vais dire.