Frozen Night [SC]

Sujet: Frozen Night [SC] Mer 19 Sep 2007 - 23:43

La nuit venait de tomber sur Poudlard. Une nuit noire, glacée, sans étoiles et sans lune. En temps normal, un temps et une nuit où n'importe qui de réveillé, à Poudlard, n'aurait eu qu'une envie: retourner se coucher au plus vite. De fatigue ou de peur, car si tout allait bien à Poudlard, c'était précisément le genre de nuit où les personnes pour le moins louches se regroupaient, le plus souvent pour pratiquer des activités malsaines par petits groupes.
Mais on était pas en temps normal, à Poudlard. Au contraire.
Depuis deux semaines à présent, les mangemorts avaient pris Poudlard, semant la terreur et la mort sur leur passage. Partout, dispersés, des cadavres d'élèves, parfois très jeunes, jonchaient le sol. Au surplus, non contents de les tuer après les avoir abominablement torturés, leurs assassins les laissaient en plan pour semer la panique chez les apprentis sorciers, et prenaient même un malin plaisir à piétiner ardument leurs corps, sans le moindre remords.
En cette période, tout était inversé. On prétendait souvent que le jour était le symbole du bien, la nuit le symbole du mal. Mais c'était dans ce genre de condition qu'on se rendait compte qu'elle était fausse. La véritable hypothèse aurait été de dire que le jour appartenait au pouvoir dominant, et la nuit à ses opposants.
Jadis, ç'avait été les aurors, par conséquent le "bien", le pouvoir dominant...et la nuit appartenait aux mangemorts. Maintenant que c'était les mangemorts les plus forts, la nuit regorgeait d'aurors et autres personnes encore assez courageuses pour leur faire face, et ce malgré les surveillances assidues des mages noirs...

Ca faisait à présent le seizième corps, cette nuit-là, à qui Malva rendait un semblant d'hommage mortuaire. Tandis qu'elle continuait sa macabre besogne, elle n'avait pû s'empêcher de compter le nombre de morts. Sa mission était simple, bien qu'horrible: chaque mort qu'elle trouvait, elle devait en bénir rapidement le corps, avant de le faire disparaître d'un sortilège, pour qu'il puisse au maximum conserver sa dignité. Elle étouffa un sanglots lorsqu'elle arriva devant le petit corps mutilé d'un tout jeune Poufsouffle: il avait dix ans tout au plus, et semblait en avoir quatre...
Mais pourtant, elle se reprit, et continua sa macabre besogne avec détermination. Il le fallait. Elle devait rendre un dernier hommage aux élèves, leur conserver un semblant de dignitié... Elle allait ainsi de corps en corps, essuyant de temps à autre une larme furtive, mais plus que décidée à poursuivre.
Elle eut un sourire cynique en se rappellant l'histoire de Boucle d'Or et les Trois Ours, que sa tante lui avait raconté étant petite, et qu'elle aimait particulièrement...Dans le conte, Boucle d'Or allait de gentianes en gentianes, en cueillant une toujours un peu plus belle, se traçant comme une sorte de chemin...Et elle, pareille à une Boucle d'Or des enfers, elle traçait à son tour son chemin, allant de cadavre en cadavre...
Ses pas s'arrêtèrent juste devant une salle de classe. La porte était entrebaîllée. Et par cette ouverture, on pouvait voir un bras, dont la main, livide, était terminée par des doigts d'une extrême finesse, pareils à ceux des fés. Encore un mort...Ou plutôt, une morte, s'il fallait en croire l'aspect de la main.
Elle poussa la porte, qui résista; le corps était coincé juste derrière. Elle soupira. Il faudrait trouver une autre idée...Pointant sa baguette à travers l'embrasure de la porte, elle lança un "locomotor mortis" informulé. Le corps se souleva, flottant dans les airs, et Malva put rentrer.
En voyant la décédée, elle fut prise d'émoi subit. Elle était d'une très grande beauté: ses yeux étaient fermés par de longs cils noirs, ses traits étaient fins, son front haut, sa bouche rose et voluptueuse, et ses longs cheveux auburn qui flottaient librement sur ses épaules avec une grâce aérienne. La jeune femme s'approcha, et remarqua qu'au creux de sa main droite, elle tenait une lettre soigneusement enveloppée et cachetée. Malva la prit délicatement des mains de la victime, et la déplia lentement. Ce qu'elle y lut l'emplit d'une compassion sans bornes:

Mon Amour,
En ces temps sombres, je ne saurais dire si je vais bien ou mal. Le fait de ton absence me fait mourrir un peu plus chaque jour, mais le souvenir de ton sourire m'emplit de bonheur. J'espère de tout mon coeur que les mangemorts ne te font pas trop de mal...
Pour ma part, je sens que ma fin est proche. La mort se fait un peu plus menaçante chaque jour, et bientôt elle viendra me chercher.
A l'heure où j'écris cette lettre, on m'a fait boire un poison qui me consume lentement de l'intérieur. Ne t'inquiète pas, dès que je pense à toi, je ne souffre plus trop.
Lorsque tu recevras cette lettre (si jamais tu la reçois), je crois que je t'aurais quitté. Je veux que tu vives, John...Je veux que tu sois heureux. J'ai toujours désiré si ardument ton bonheur...Je serais avec toi à jamais, quoi que tu fasses, j'en fais le serment. Je t'attendrais jusqu'à la mort, et bien au-delà.
Je dois à présent te dire adieux, car Elle m'appelle, d'une voix si douce que je ne puis y résister davantage.
A jamais tienne.
Lauretta.

Malva sentit sa gorge se nouer à la fin de cette lettre. Un couple brisé à cause de cet évènement... Et si David et elle-même étaient jamais séparé par ce même obstacle, qu'adviendrait-il?
Soudain, entendant des pas dans sa direction, elle lâcha la feuille sous le coup de la surprise, et se précippita dans un coin sombre, avant de se lancer un sortilège de désillusion. Elle retint sa respiration. Et si c'était un mangemort?...

{Premier post réservé svp. Merci.}

Sujet: Re: Frozen Night [SC] Ven 21 Sep 2007 - 23:38

-- Désolée pour le délais, mais jsuis surchargée au max cette semaine XD --

Cette nuit-là, comme presque toutes les autres nuits depuis la terrible prise de Poudlard par les mangemorts, Lanalia n’arrivait pas à trouver le sommeil. Elle ne tenait d’ailleurs pas réellement à s’endormir, préférant garder l’œil ouvert et veiller sur le sommeil de ses camarades d’infortune. Elle se cala un peu plus dans sa couverture, le dos appuyé sur la pierre froide et suintante du passage secret dans lequel elle et quelques élèves avaient trouvé refuge. Il était dissimulé derrière une armoire de la salle des trophées et menait, au départ, à Pré-au-lard, mais une partie du passage s’était effondrée depuis sa construction. Les quelques vingt élèves qui s’y trouvaient s’en servaient donc comme cachette, même s’ils savaient bien que n’importe qui était susceptible de le découvrir… et chacun savait alors ce qui s’ensuivrait… Pourtant, ils continuaient d'espérer que tout ceci finirait par se régler, comme si tout n'était qu'un terrible cauchemard duquel ils se réveilleraient bientôt...

Lanalia soupira, se repositionnant en faisant attention à la petite fille de onze ans à peine qui s’était endormie sur ses cuisses, alors que la jeune Serdaigle tentait de la consoler et de la rassurer. Elle semblait paisible, à présent. Le monde des rêves avait cette capacité extraordinaire de nous soustraire à tous les maux de la réalité… Était-ce cela, le paradis? Un rêve éternel dans lequel toutes les angoisses disparaissent, dans lequel tous nos désirs peuvent entrer dans le domaine des possibilités? Un monde dans lequel tout peut être ou ne pas être rationnel? Un monde dans lequel il n’y aurait ni bien, ni mal… Un monde où cette petite fille pourrait vivre heureuse, sans la peur, sans l’insécurité, sans la menace pesant sur sa vie et sur celle de ses amis… Était-ce là le véritable Éden?

Réprimant un nouveau soupir, Lanalia s’enfonça encore plus profondément dans ses réflexions philosophiques… Pourquoi de telles horreurs pouvaient-elles arriver aux humains, aux enfants? Comment des gens pouvaient-ils répandre autant de souffrance autour d’eux? Quand trouveraient-ils la punition, quand les victimes pourraient-elles obtenir justice pour les actes de tous les assassins, de tous ces terribles serviteurs du mal? Autant de questions qui restaient sans réponse… Balayant du revers de la pensée toutes ces questions fondamentales qui ne faisaient que la déprimer encore plus, Lanalia leva les yeux vers les élèves endormis autour d’elle. La plupart avaient entre 11 et 14 ans. Il y avait quelques Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor, mais aucun Serpentard… Lanalia savait bien que tous les Verts et Argent n’étaient pas méchants et qu’un très grand nombre d’entre eux méritaient d’être sauvés de ce massacre, mais le préjugé généralisé envers eux, qui avaient la réputation d’appartenir à des organisations secrètes de magie noire ou dont les parents étaient parmi les mangemorts, avait poussé les réfugiés à ne pas révéler l’existence de leur cachette à l’un d’entre eux… Car en effet, comment pouvait-on être certains de leur fidélité? Comment savoir à qui faire confiance?

Lanalia eut une pensée pour Tigurius, son amoureux, et son regard se remplit de larmes... Elle n'avait aucune nouvelle de lui depuis plusieurs jours, car elle était restée dans cet horrible passage depuis qu'elle et un jeune Gryffondor l'avaient découvert. Elle aurait voulu y emmener Tigurius, mais elle n'avait pu le trouver, et il fallait se cacher au plus vite... Son amoureux avait des antécédents peu recommendables, ayant longtemps été le bras droit de Lord Voldemort... mais il avait trahi les mangemorts et leur maître en décidant de ne plus servir le mal, ce qui lui réserverait certainement une fin horrible s'il venait à tomber entre les mains des mages noirs... Lanalia priait pour lui à chaque instant... Elle n'était pas froncièrement croyante, mais dans les situations critiques comme celle-là, les êtres humains ont tous cette tendance à se raccrocher à tout ce qui pourrait faire une différence, à tout ce qui pourrait les rassurer...

La jeune fille étouffa un sanglot. Sans lui, elle n'était rien... S'il fallait qu'il lui arrive quelque chose, elle ne se pardonnerait jamais de ne pas être restée avec lui pour mourir à ses côtés. La seule chose qui l'empêchait d'aller le rejoindre, c'était le rôle qu'elle semblait jouer auprès des jeunes élèves avec qui elle était...

Son regard glissa alors vers son plus grand allié, un jeune homme du nom d’Olivier qui avait le même âge qu’elle et qui appartenait à la maison des Poufsouffle. Tous les deux étaient les plus vieux, donc à eux était directement revenue la tâche de diriger le groupe et de veiller sur les autres. Entre eux s’était donc établi un lien de confiance et de soutien mutuel, qui leur permettait de tenir le coup devant les autres et de ne pas craquer…

Toujours avec des gestes d’une extrême lenteur, Lanalia regarda l’heure. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà… Elle savait que c’était le meilleur moment pour sortir furtivement du refuge afin d’aller chercher de la nourriture et un peu d’eau, car c’était en ces moments-là qu’il y avait le plus d’alliés dans les couloirs de Poudlard… Cependant, cela restait toujours une mission extrêmement dangereuse. Les deux jeunes hommes de 15 ans qui s’étaient proposés pour y aller la veille n’étaient pas revenus… La Bleu et bronze savait qu’il valait mieux se déplacer par groupe de deux au moins, mais elle ne pouvait se résoudre à réveiller Olivier, ni même à le forcer à se mettre en danger… de toute façon, deux, trois ou 10 personnes ne sauraient vaincre la menace des mangemorts, alors pourquoi en sacrifier plus qu’il ne fallait?

En faisant très attention de ne pas réveiller la petite fille toujours endormie sur ses cuisses, Lanalia se leva et se dirigea vers la sortie du passage secret, serrant bien fort sa baguette magique. Elle était morte de peur, certes, car elle savait qu'elle ne pourrait jamais faire face à un mangemort si elle en croisait un... Mais depuis quelques jours s'était également infiltré en elle une sorte de fatalisme, de résignation. Elle savait que si elle devait tomber face à face avec un mage noir, elle mourrait. Mais elle savait aussi que pour les élèves avec qui elle se trouvait, elle devait prendre le risque. Qu'à cela ne tienne.

Elle se dirigea vers les cuisines, là où elle espérait trouver quelque chose à grignotter. Mais, en passant devant une salle de classe vide, elle entendit un léger bruissement qui la fit se coller contre le mur, l'oeil et l'oreille aux aguets. Comme la personne ne se montra pas, et Lanalia était certaine qu'il y avait quelqu'un dans la classe, elle en déduisit que cela devait être un Aurore ou quelqu'un du côté du " bien "... Car les mangemorts ne se cachaient plus, à présent. Le coeur battant à tout rompre, la belle blonde entra par l'interstice de la porte, sans même la toucher. Elle regarda autour, sans rien voir... bizarre... Mais son regard tomba alors sur le corps étendu par terre, un corps qui lui était famillier...

" Mon dieu... Lauretta... " murmura-t-elle, sous le choc.

C'était la première fois qu'elle voyait un cadavre... et qui plus est, un cadavre qu'elle connaissait... Dégoûtée, choquée, elle ne pu s'empêcher de reculer et de se pencher pour être malade... Le manque de sommeil, la peur constante, la déshydratation et le manque de nourriture n'aidèrent pas à son état, et elle craqua complètement... se mettant à pleurer sans pouvoir s'arrêter... et en même temps, elle ne cessait de se dire qu'il fallait qu'elle se contrôle, qu'on allait l'entendre et la tuer... Elle tomba à genoux, des larmes roulant sur son visage livide.

" Qui... Qui est... là...? " articula-t-elle, toujours en murmurant.

Sujet: Re: Frozen Night [SC] Sam 22 Sep 2007 - 15:09

Reculée dans son coin, espérant désespérément trouver un soupçon de paix, Malva tentait de toutes ses forces de rester calme, ne pas paniquer, encore moins s’affoler… Tandis que son cœur battait la chamade, tel un petit oiseau blessé cherchant à s’envoler pour échapper au prédateur, elle se sermonnait pour rester calme, et faisait de son mieux pour contrôler les pulsions de son buste, à l’intérieur duquel ses poumons ne faisaient que réclamer à chaque fois un peu plus d’air. Malva n’inspirait que de toutes petites goulées d’air, bien peu suffisantes… Et pourtant, elle devait rester ainsi. L’ombre et le sortilège de désillusion étaient sa seule chance de s’en sortir. Malva était une sorcière puissante, et elle pensait avoir une chance si elle devait se battre contre un mangemort seul. Mais certainement pas à deux en même temps. Si elle possédait une certaine force, elle était loin d’être imbattable…
Elle ferma les yeux, et se laissa glisser contre la pierre humide du mur. La personne tardait à rentrer dans la pièce, semblait hésiter…A moins que ça ne fût son propre stress qui la rendait ainsi. Savoir qu’on allait peut-être se battre et mourir, c’était impressionnant. Mais être dans l’attente d’un combat auquel on n’aurait pu échapper, c’était bien pire. Certes, en ces instants, la nuit était propice aux aurors et gens du même acabit…Mais cela était loin, bien loin de vouloir dire que la personne qui s’apprêtait à entrer était quelqu’un de son « camp ». Bien que si elle avait voulu en trouver de son côté, à Poudlard, c’était précisément le genre d’heure à laquelle il fallait se pointer, l’espérance d’en trouver était très infime…Les mangemorts étaient loin d’être stupides, et patrouillaient régulièrement dans les couloirs, par grands nombres. Et généralement, ils n’étaient jamais seuls…
Malva songea avec amertume, et peut-être quelque part, de la résolution, que cela aurait très bien pu être la dernière nuit qu’elle connaîtrait. Elle songea à David, son mari, ainsi qu’à Matthew, son fils. Les deux personnes qu’elle chérissait le plus au monde…Elle ne supporterait jamais qu’il leur arrive le moindre mal. Sans l’amour de David, qu’était-elle ? Rien du tout. Une simple coquille humaine perdue et sans personnalité, errant sans but dans les fonds froids du monde… Et sans Matt ? La même chose…A une différence près : Matt avait besoin d’elle pour le guider, jusque dans sa vie d’adulte. Sans sa mère, il ne lui restait plus que son père. Et s’il perdait peu après son père, il ne lui restait rien.
Elle rouvrit les yeux et fronça les sourcils. Non. Il ne fallait pas qu’elle parte du fait qu’elle allait mourir. Qui partait avec l’idée de perdre avait déjà perdu. Elle ne mourrait pas. Malva était une battante, et, elle résolut que si son destin avait décidé que cette nuit serait sa dernière, elle vendrait très cher sa peau, de sorte que quand il se souvienne d’elle, son adversaire eût le souvenir d’une femme prête à tout pour rester en vie. Elle saisit sa baguette et la tint fermement. Elle était prête. Qu’il vienne. Elle le tuerait, s’il le fallait. Ca n’aurait pas été la première personne à connaître ce sort, de la main de Malva…Ni même, il fallait bien l’avouer, la dernière…
Comme en réponse à sa décision, la porte s’ouvrit, en grinçant légèrement sur ses vieux gonds rouillés par le temps. Malva vit avec un certain soulagement, il fallait bien l’avouer, apparaître une élève. Environ dix sept ans, grande et mince, Malva distingua, sur sa robe de sorcière déchirée par endroits, cousu au niveau de la poitrine, l’insigne des Serdaigle. Elle se détendit. Ca n’était pas un mangemort… L’animagus l’observa plus en détails. Malgré son état visible de faim et de fatigue extrême, la Bleue et Argent était particulièrement belle, avec son allure gracieuse, ses traits harmonieux, sa silhouette fine et ses longs cheveux qui descendaient jusqu’à la taille, tel l’or pâle éclatant de tous feux sous un soleil méditerranéen au printemps.
Malva se mordit violement la lèvre inférieure en voyant que visiblement, la jeune fille était très proche de la morte. Elle arrêta de se mordre lorsqu’elle sentit des goutes de sang perler de sa lèvre inférieure, et glisser lentement le long de son menton puis de sa gorge, traçant un sillage rouge écarlate sur sa peau claire. Que faire ? Se montrer ? La Serdaigle était loin d’être idiote, elle avait comprit qu’elle n’était pas seule…La moindre des choses aurait été de se montrer, de l’aider, de la soutenir…D’ailleurs, elle demanda qui était là. Mais la réalité était loin d’être si simple que ça. Et si c’était un coup monté, qui savait ? Une mangemorte excellente actrice qui s’était fabriquée un polynectar, et n’attendait plus qu’elle se montre pour passer à l’action. Il fallait bien l’avouer, Malva était l’otage idéal, en tant qu’épouse du chef des aurors en personne…Et s’ils la capturaient et envoyaient une missive à David, comme quoi s’il voulait avoir une chance de revoir sa chère femme un jour, il devait venir la chercher chez les mangemorts ? David aurait foncé là-bas sans hésiter, Malva le savait…Et c’était bien là qu’était le problème, car si les mages noirs tenaient David, ils le tueraient sans hésiter…
Pourtant, elle se décida enfin à apparaître. Tant pis pour le danger, cette jeune fille, qui qu’elle puisse être, avait besoin d’aide. Elle défit le sort de désillusion qui la maintenait invisible, et s’avança lentement, de façon à se qu’un rayon lunaire puisse l’éclairer. Sans un mot, elle nettoya les vomissures de la jeune fille. Elle comprenait parfaitement son mal être, même si elle ne vivait pas ça. Il était des gens qui n’avaient pas vu assez de sang dans leur vie, d’autre qui en avaient vu assez pour y avoir prit goût, et d’autres encore qui en avaient vu tant et tant qu’ils en étaient dégoûtés…comme Malva. Depuis son enfance, sa vie avait été un tel bain de sang qu’elle n’en pouvait plus.
Elle s’accroupit aux côtés de la jeune fille et posa une main sur son épaule. Elle ne savait par où commencer. Elle savait qu’il fallait qu’elle la renvoie dans sa cachette immédiatement pour qu’elle y trouve un minimum de sécurité, c’était beaucoup trop dangereux ici, mais comment renvoyer ainsi une jeune fille prise par la faim, la fatigue et la douleur ? Elle ne voulait pas la paniquer, et encore moins la brusquer, mais par quel moyen lui faire comprendre ?...
Elle inspira profondément, et mit son index sur sa bouche, pour lui signifier de ne pas faire de bruit, ou le moins possible. Puis, la voyant en larme, elle fouilla dans la poche de sa cape et lui tendit un mouchoir, avant de murmurer :

- N’ayez crainte, je ne vous veux aucun mal…

Sujet: Re: Frozen Night [SC] Lun 24 Sep 2007 - 5:14

Lanalia tentait de se contrôler du mieux qu'elle le pouvait. Ses sens étaient brouillés par la peur panique et le choc traumatique... Elle avait toujours vécu une vie tout à fait ordinaire. Elle avait grandit dans une famille normale, outre le fait que sa mère et son frère étaient sorciers... Elle avait eu une enfance heureuse, des parents aimants, un frère et une soeur qui la rendaient fière d'être l'aînée... Des amis formidables, de bonnes notes à l'école, un amoureux qu'elle aimait et qui l'aimait plus que tout. Bien entendu, elle avait souvent lu dans les romans ou vu dans les films moldus des scènes d'horreur ou le sang et les morts devenaient un élément banal parce que trop présenté. Mais c'était en cet instant qu'elle se rendait compte que le voir ou le lire pour le plaisir n'avait absolument rien à voir avec le fait de vivre réellement une scène d'horreur. Quand on regarde un film, on sait que même si l'on a peur, même si notre coeur bat à tout rompre, même si le stress et l'angoisse nous submerge, on n'a qu'à fermer la télé et tout s'arrête. On sait que peu importe ce que l'on voit ou ce que l'on vit, on continuera notre vie comme si rien de tout ça n'était arrivé. Ce n'est qu'une distraction de plus, deux heures d'images irréelles qui n'auront aucun impact sur notre vie. Mais quand on vit des événements bouleversants dans la vraie vie, on sait que jamais plus notre monde ne sera le même. Depuis la prise de Poudlard, la jeune fille avait mis toutes ses énergies à rassurer, à guider et a aider les élèves avec qui elle s'était retrouvée en situation de survie. Elle se donnait corps et âmes à leur protection. Elle n'avait pas encore réalisé l'ampleur du drame qui se passait sous leurs yeux. Quand deux personnes s'en vont à la recherche de nourriture et ne reviennent pas, une partie de nous espère qu'ils ont simplement trouvé un endroit plus sécuritaire, qu'ils sont tombés sur une personne de confiance qui les a tiré de là. On ne réalise pas qu'ils sont probablement morts... Étendus sur la surface glaciale du dallage de pierre, les yeux grands ouverts par la surprise et l'effroi, le visage livide et le regard sans vie. Comme Lauretta.

C'était comme si la vision de cette amie, que Lanalia connaissait bien, morte depuis elle ne savait combien de temps, avait fait court-circuiter quelques fibres de son cerveau. Elle prenait soudainement conscience de tout ce qui se passait dans le château, que la liste des morts était bel et bien réelle et que ses amis, ses connaissances, ces enfants qui avaient encore toute la vie devant eux, étaient vraiment morts. Morts. Lanalia ne cessait de se répéter ce mot. Mes amis meurent.

Bien sûr qu'elle comprenait la situation avant. Elle savait ce qui se passait. Sa raison lui disait tout cela. Mais son coeur, son âme ne l'avait pas encore réalisé. Comment pouvait-on faire de telles atrocités à des enfants, à des humains tout court? Lanalia pleurait pour tous ces amis, tous ces visages familiers qu'elle ne reverrait plus jamais. Elle pleurait sans pouvoir s'arrêter... Puis, tout à coup, elle reprit conscience du moment présent. Elle se trouvait dans une salle de classe avec le cadavre de son amie, et une présence qu'elle ne connaissait pas... Elle avait tout d'abord cru que c'était un Auror. Son esprit naïf l'avait fait parvenir à des conclusions hâtives et positives, mais maintenant, elle doutait fortement de son raisonnement... Elle ne savait pas comment agissaient vraiment les mangemorts. Ce qu'elle savait, elle l'avait entendu par des rumeurs, et bien souvent, celles-ci n'étaient que des commérages sans fondement. Car en effet, ceux qui voyaient vraiment les mangemorts ne survivaient pas pour raconter leur histoire... Alors comment pouvait-elle être certaine que cette personne qui se trouvait près d'elle n'allait pas la tuer sur-le-champ?

Une petite voix s'interposa pourtant dans l'esprit de la jeune fille. L'intuition, probablement... * Si elle avait voulu te tuer, elle l'aurait déjà fait... * ne put-elle s'empêcher de penser. Et puis de toute façon, rien ne lui servait d'avoir peur, de crier ou de s'en faire, car si elle était vraiment en présence d'un mangemort, elle se savait bien trop impuissante et en trop mauvais état de santé pour en sortir vivante. Son sort était joué d'avance.

C'est avec un regard empreint de fatalisme qu'elle se tourna dans la direction du léger bruissement qui se fit entendre alors. Un rayon de lune éclaira une jeune femme plus âgée qu'elle, qui sans un mot, nettoya les vomissures de Lanalia d'un geste de baguette magique. Lanalia lui lança un regard méfiant... Il ne fallait faire confiance à personne, pas même à cette femme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Peut-être cherchait-elle justement à gagner sa confiance pour ensuite lui tendre un piège. Mais lorsqu'elle s'accroupit à ses côtés et posa une main sur son épaule, la jeune Serdaigle sentit qu'elle était vraiment quelqu'un de bien. Elle versa encore plus de larmes, soulagée mais encore méfiante, submergée d'émotions contradictoires. La femme lui proposa un mouchoir, qu'elle accepta avec gratitude...

" Merci..." murmura-t-elle, tentant de se contrôler au mieux qu'elle le pouvait pour ne pas faire de bruit. Ne sachant pas quoi dire, elle choisit de mettre les choses au clair... " É... Écoutez... Je... Si vous êtes là pour me tuer... Faites-le maintenant... Il ne vous sert... À... à rien d'attendre plus longtemps... "

En son fort intérieur, elle ne pensait qu'à Tigurius... Son visage lui apparaissait clairement, ses traits droits et fins, son air ténébreux et mystérieux... Son regard rempli d'amour lorsqu'il posait les yeux sur elle... Son sourire charmeur, son humour, ses caresses, ses baisers... Elle ne voulait pas mourir... Elle ne voulait pas le perdre... Mais elle devait faire face à la mort...

[ est-ce qu'on fait intervenir un mangemort fictif? Frozen Night [SC] 1070527147

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Sujet: Re: Frozen Night [SC] Mer 26 Sep 2007 - 23:03

[Comme tu veux, c'est toi qui voit!^^]

Malva eut un sourire soulagé lorsqu’elle accepta son mouchoir avec une certaine gratitude. La jeune fille semblait extrêmement sensible, et cela semblait renforcé par la fatigue, l’inquiétude et la faim. Malva se mordilla la lèvre inférieure. Elle aurait évacué des tas d’élèves chez elle, si elle avait pu, afin de leur garantir un minimum de sécurité…Et même si ça aurait été difficile, elle aurait été ravie de le faire, elle n’aurait demandé que ça.
Seulement voilà : Malva n’avait pas de chez elle. Ou plutôt, elle n’en avait plus. Quelques semaines après que Matthew soit né, Eva Langdon était venue, et avait lancé un sectumsempra sur le bébé. Fort heureusement, Malva s’était interposée, et c’était prit le sort de plein fouet. Elle, elle y avait survécut. A sa place, Matthew n’aurait pas tenu une minute. David l’avait sauvée, mais malgré tout leurs efforts, les jeunes parents avaient perdu le combat, et Matthew leur avait été enlevé. Par Frank Evans et Shin Aoki. Ils avaient soumis Eva à un impéro, elle qui avait pourtant juré à Malva que quoi qu’il arrive, elle ne ferait jamais de mal ni à elle, ni au bébé. La jeune femme ne lui avait toujours pas pardonné, impero ou pas. Pour elle, Eva avait commis une grave erreur : après tout, elle était mangemorte, n’était-elle pas censée être immunisée contre ce genre de sortilèges ? L’animagus avait juré de faire payer très cher cette erreur à son ancienne amie.
Puis, Eva avait fait brûler leur maison. Le petit nid douillet où le jeune couple vivait en parfaite harmonie avait brutalement disparu, leur éclaircissant la vue sur l’horreur du monde dans lequel ils vivaient. Une simple missive avait été laissée, demandant une rançon de mille gallions si jamais ils voulaient avoir une chance de revoir un jour leur enfant bien-aimé vivant. Une atrocité. Matt venait à peine de naître, il avait encore besoin du lait de Malva, et voilà qu’on le leur enlevait. Les jeunes parents avaient été effondrés. Les mille gallions en question représentait la totalité de ce qu’ils possédaient en argent liquide. Le reste avait été brûlé, et leur enfant enlevé. Ils payèrent tout de même la somme, et récupérèrent leur enfant, avant que Clara Sawyer ne leur propose adorablement de venir habiter chez elle quelques temps, le temps qu’ils aient pu amasser assez d’argent pour se trouver un nouveau logis.
Et voilà. Maintenant elle était là, désirant de tout son cœur pouvoir faire quelque chose, et se sentait honteuse, oui, honteuse d’être si inutile, avec le sentiment d’être bonne à rien, une simple gêne, comme un grain de poussière dans l’œil. Elle ne pouvait prendre des élèves chez elle, car les « chez elle » en question, c’était le chez Clara, et qu’elle ne pouvait se permettre d’héberger des élèves sans son autorisation.
Elle sentit sa gorge se serrer à la pensée de son amie. Clara…Où pouvait-elle bien être en ce moment ? Allait-elle bien ? Etait-elle en sécurité ? La reverrait-elle jamais ?...
Tant de questions qui restaient sans réponses, et ne faisaient que l’angoisser davantage. Elle ferma les yeux. Jadis, son oncle lui disait souvent que lorsqu’on était pas sûr d’une chose, il fallait écouter son cœur. Elle fit le vide dans son esprit, tentant de suivre ces conseils. Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, elle les rouvrit, avec un regard sombre. Clara était en vie. Mais elle souffrait, énormément…Que ne pouvait-elle aller la rejoindre afin de lui apporter aide et réconfort !
Elle fut sortie de ses pensées par la voix douce de la jeune fille. Ses paroles la consternèrent tant qu’elle ouvrit la bouche sans trouver à répondre. Etaient-ils donc si désespérés ? N’avaient-ils donc plus la volonté de vivre ? Avaient-ils donc tant vécut d’horreurs que ça pour qu’elle en soit presque à la supplier de l’achever ? Quelle monstruosité, quelle chose inhumaine les mangemorts avaient-ils donc commise pour que les élèves en soient réduits à une telle extrêmité ? Elle prit la main de la Serdaigle dans la sienne, et murmura d’un ton calme :

- Avez-vous donc tant perdu pour ne plus avoir le désir de vivre, et vous battre jusqu’au bout ?...

Soudain, elle se rappella que la jeune fille était morte de faim. Elle eut un sourire sans-joie. Pour ceci, on pouvait y remédier…Elle soupira. Habituellement, lorsqu’il s’agissait de cuisine, Malva mettait un point d’honneur à tout faire à la moldue, car selon elle, la cuisine sorcière était d’une barbarie incontestable, un peu comme la cuisine chimique. Mais cette fois, il faudrait faire fi des principes de sa petite vie courante, à vrai dire elle n’avait pas réellement le choix…
Elle eut un geste de baguette magique, accompagné d’un sort informulé, et un paquet de muffins au chocolat apparut dans ses mains. Sans attendre davantage, elle le tendit à la jeune fille, qui visiblement en mourrait d’envie. Peut-être croirait-elle, méfiante, qu’il s’agirait de poison, mais selon Malva, elle ne mettrait pas longtemps avant de craquer, à l’odeur du délicieux fumet que les pâtisseries dégageaient, sans se poser davantage la question de l’empoisonnement, tant elle semblait avoir faim. Malva lui conseilla quand même, pour en être sûre :

- Mangez, vous en avez bien besoin, si vous voulez mon avis…

Sujet: Re: Frozen Night [SC] Sam 6 Oct 2007 - 4:35

Lanalia pensait à Tigurius, à son amour pour lui et à ce qu'il avait fait pour elle... Sans lui, elle ne serait jamais devenue ce qu'elle était maintenant. Elle s'était tellement épanouie au cours de leur relation, elle avait appris tellement de choses sur elle, sur l'amour... Elle ne le remercierait jamais assez pour tout ce qu'il lui avait permis de découvrir... D'ailleurs, pourrait-elle avoir encore l'occasion de lui dire merci pour quoi que ce soit? Pourrait-elle seulement le revoir? Elle se remémora leur dernière rencontre... Il était venu la voir alors qu'elle sortait de la salle commune pour la prévenir que quelque chose de terrible allait se produire à Poudlard et qu'il devait absolument se cacher. Il n'avait pas eu le temps de lui expliquer quoi que ce soit, sinon qu'elle devait à tout prix se mettre en sécurité et ne sortir que lorsque tout serait terminé... Qu'il viendrait la chercher lorsqu'il en aurait l'occasion... Ils avaient échangé un baiser rempli d'amour et d'inquiétude, de peur et de passion... Lanalia avait versé plus d'une larme, sachant que si elle le laissait partir, il y avait des chances que ce baiser soit leur dernier...

Un voile de désespoir s'abattit sur son visage, assombrissant son regard déjà complètement vide. Il lui fallait faire face à ce qui arrivait, même si cela était... impossible à accepter. Elle n'arrivait pas à vivre avec le fait que ses amis, ses connaissances, ses professeurs et surtout Tigurius, étaient en danger... Elle ne s'inquiétait pas tant d'elle-même, mais voir ses proches, les personnes qui lui étaient les plus chères, mourir, disparaître ou même souffrir lui était absolument insupportable. Elle refusait d'y penser, en sachant qu'elle ne leur était d'aucun secours. Combien d'entre eux étaient en ce moment même face à un mangemort? Combien d'entre eux faisaient en ce moment face à leur propre mort? Si jeune, et si conscient de la méchanceté du monde...

Après qu'elle eût prononcé ses paroles, la jeune femme la regarda avec une expression indescriptible dans les yeux. On aurait dit de la surprise et une intense tristesse... De la compassion, aussi. Lanalia n'en fut même pas étonnée. Elle ne savait plus trop si elle devait faire confiance à cette femme, mais... à cette étape, elle n'avait plus trop le choix. C'est à ce moment que celle-ci lui prit la main dans un geste empreint de sollicitude. Lanalia la regarda alors, plongeant ses yeux dans ceux de l'inconnue. Elle en était maintenant convaincue, elle était du côté des bons. À la question qu'elle lui posa ensuite, Lanalia ne répondit que par de nouvelles larmes, silencieuses cette fois. Elle roulaient sur ses joues sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, exprimant son soulagement devant cette personne de confiance et son désespoir devant la situation presque sans issue que tout le monde vivait à Poudlard. Elle ne savait pas quoi répondre, et se doutait que la jeune femme n'attendait pas forcément de véritable réponse...

La belle jeune femme fit un sourire dénué de joie, qui plongea Lanalia dans la perplexité totale. Quand elle la vit agiter sa baguette magique, elle retira prestemment sa main de celle de Malva et fit un imperceptible geste de recul. Elle avait beau croire que cette femme était digne de confiance, la situation des derniers jours la laissait tout de même méfiante. Cependant, ses défenses tombèrent un peu lorsqu'elle vit le paquet de muffins au chocolat qui apparut et que la jeune femme lui tendit. Elle salivait rien qu'à sentir leur délicieux fumet... Ils semblaient délicieux, encore chauds et puis de toute façon, dans son état, elle aurait mangé n'importe quoi. Cependant, quelque chose la retenait... Un reste de sa méfiance, probablement. Semblant deviner son malaise, la jeune femme l'incita à manger. Lanalia ne se fit pas prier deux fois, elle se saisit du paquet et pris un muffin qu'elle entreprit de manger.

" Merchii... " dit-elle, entre deux bouchées.

Elle avait conscience de ne pas être très élégante, elle avait sûrement du chocolat plein la bouche et même autour... Mais en réalité, elle s'en fichait royalement... Manger lui faisait un bien énorme, la dernière chose qu'elle avait avalé était une orange qu'elle avait partagé avec Olivier, la veille. Et puis comme c'était bien connu, le chocolat avait une sensation extrêmement réconfortante sur qui en mangeait lors de situations critiques... Cependant, le corps avait une curieuse façon de réagir dans de tels cas. En effet, après une forte déshydratation et une privation de nourriture, il était fort déconseiller de trop manger d'un coup... Le système digestif devait avoir du mal à s'adapter à ce débordement soudain de nourriture, car Lanalia commençait à se sentir fort nauséeuse. La première chose à laquelle elle pensa fut " On m'empoisonne..." et la seconde fut cette réflexion sur le métabolisme du système digestif. C'était incroyable comme en de certaines situations, des choses qu'on nous avait dites dans des moments absolument anodins nous revenaient d'un coup, prouvant que la mémoire était une faculté beaucoup plus puissante qu'on pouvait l'imaginer.

Elle déposa les restes du muffin avec les autres, décidant qu'elle ferait mieux de ne pas s'empiffrer dès maintenant... Et qu'elle devrait en garder pour ses camarades de survie. Elle se tourna de nouveau vers la jeune femme, avec un visage cette fois un peu plus serein.

" Qui êtes-vous...? "

Mais soudainement, un bruit se fit entendre non loin d'elles, dans le couloir... Lanalia sursauta, son coeur se mettant à battre à toute vitesse. Le bruit se répéta, et des voix se firent entendre. Ce qui se passait semblait impliquer plusieurs personnes, des hommes comme des femmes, et ils ne semblaient pas tous d'accord... On entendait des cris, des sortilèges lancés et forcément reçus, d'autres qui se fracassaient sur les murs en détruisant la pierre... Les bruits se rapprochaient de l'endroit où elles se trouvaient. Lanalia lança un regard de détresse à la jeune femme...

Sujet: Re: Frozen Night [SC] Mar 9 Oct 2007 - 23:04

Un sourire satisfait illumina le visage pâle de Malva en voyant qu’elle mangeait avec empressement. Elle savait que le chocolat avait des vertus incroyables de réconfort en période de malheur, et malgré le fait que ça ne soit pas elle qui en mangeait, voir la Serdaigle si heureuse et réconfortée en cet instant lui fut d’un plaisir indescriptible, qu’elle n’avait pas éprouvé depuis lors quelques temps déjà. Malva n’était pas toujours comme ça, mais il arrivait parfois que le bonheur des autres suffisent au sien. Et quand c’était le cas, c’était toujours une joie et un réconfort étrange qui l’envahissaient. Elle se rappela soudain son enfance… Lors de ses cinq ans, son oncle avait décidé de recueillir et d’adopter des louveteaux, dont la mère avait été tuée. Lorsque Malva lui avait demandé pourquoi il faisait un tel geste, il avait répondu avec un sourire sombre « Elle est terrible, la tentation de la bonté…Tu ne le comprendras que trop au cours de ta vie, ma petite Malva ».
A cet instant, elle repensa à son cher oncle, lord Eddard Stark. Ned…Quinze ans déjà qu’il avait été assassiné. Quinze ans qu’elle le regrettait et pleurait sa mort, lui qui avait été comme un père pour elle, et dont la blessure que lui avait causé son décès ne s’était jamais vraiment cicatrisée…
A présent, elle songeait à combien il avait pu avoir raison à cette époque-là. Ned avait toujours eu raison. Il avait été un exemple pour Malva. C’était un modèle de calme, de force, d’intelligence, de sagesse et de justice, et dont, malgré ses efforts, l’animagus était certaine de ne jamais réussir à égaler. Combien de fois au cours de sa vie avait-elle été tentée par la bonté ? Et combien de fois avait-elle cédé à cette tentation ? Elle n’aurait su le dire…Un nombre si incroyable que pour la plupart, elle n’en avait plus le souvenir, ou très vague…
Mais si cela était capable de vous procurer de la joie, il pouvait tout autant vous infliger le pire des remords…Ainsi, elle resongea à Theon. Theon, son ennemi juré depuis quinze ans, elle qui l’avait auparavant considéré comme son propre frère. Theon qui lui avait tout apprit, qui riait et jouait toujours avec elle…la consolait tout le temps…Son amie le plus intime et le plus fidèle, qui était devenu son plus mortel ennemi dès lors qu’il avait assassiné Ned, son père adoptif… Depuis lors, Malva avait promis à son oncle mourant de venger les Stark en tuant le jeune homme.

Seulement, lorsque l’occasion s’était enfin présentée, qu’il s’étaient battus, et qu’elle avait gagné, son pire ennemi n’attendant plus que le coup fatal, elle avait été prise d’un flash bach…Elle s’était subitement souvenue de tous ses éclats de rire qu’ils avaient eu onze ans auparavant, du nombre de fois où ils se retrouvaient le soir pour parler et s’amuser, de toutes les fois où il lui avait ébouriffé les cheveux en l’appelant affectueusement « soeurette »…Et elle avait cédé, malgré sa promesse. Elle avait laissé ce traitre, cet assassin, ce monstre filer…Et elle ne se l’était toujours pas pardonné, même si ça faisait à présent quatre ans que l’évènement s’était produit.
Elle se mordilla la lèvre inférieure. Dès lors, elle s’était juré que la prochaine fois, elle ne faiblirait pas…Mais y aurait-il seulement de prochaine fois ? Et si ça se reproduisait, qu’est-ce qui lui disait que la même faiblesse ne la reprendrait pas ?... Elle ferma les yeux. Non. Il ne fallait pas penser à ça, pas pour l’instant…Il y avait des choses bien plus importantes à régler…
Elle tourna ses yeux verts vers la jeune fille, qui avait à peine finit son premier muffin. Elle haussa un sourcil surpris. Etait-ce tout ? Elle qui avait pourtant si faim, elle s’était contentée d’un muffin au chocolat ? Soudain, elle se rappela avoir lu quelque part que lorsqu’on était affamé, il fallait éviter de manger trop d’un coup, si l’on ne voulait pas tout revomir…Malva se mit à culpabiliser, étant tout de fois en admiration devant cette personne qui pensait aussi aux autres et leur en avait laissé, preuve d’une intense bonté.
La jeune fille s’enquit enfin de connaître son nom, mais Malva n’avait pas ouvert la bouche que des bruits de combats se firent entendre. La jeune femme n’attendit pas davantage, c’était le signal tant attendu. Bondissant sur ses pieds, elle tira sa baguette magique de sa ceinture, et murmura à la jeune fille :

- Si vous vous sentez capable de vous battre, suivez-moi…sinon, restez ici et cachez-vous, ne faites pas de bruit…