Nothing will ever be the same.

29/06/2006

La lumière se faisait de plus en plus rare au fur et à mesure que les lampadaires qui bordaient la route semblaient s'éloigner d'elle. Le silence était presque total. Seul le crissement des graviers s'écartant sous ses pieds venait déchirer cette scène immobile. Elle ne faisait même pas attention aux tombes qu'elle évitait instinctivement. Se rendait-elle au moins compte d'où elle était ? En même temps, elle ne savait même où elle en était, ni qui ce qui restait d'elle. De ce qu'elle avait été un jour. Cette ado joyeuse, naive et amoureuse. Pendant des années. Ca avait duré longtemps, peut-être un peu trop. Surement assez pour qu'elle ne puisse plus combler ce manque qui lui rongeait les entrailles. Cette douleur qui la lacérait sans cesse. Elle ne savait même plus dire ce qu'elle était et encore moins où elle finirait. Jusqu'à ce que ses mains se tendirent vers elle et vinrent heurté l'amoncellement désordoné de briques froides au fond du cimetière. C'est là qu'elle se décida enfin d'arrêter sa course folle. C'était à présent au tour de sa respiration haletante de venir remplacer ses pas pour percer le silence qui l'enveloppait. Presque avec délicatesse, ses genoux ployèrent sous elle et elle glissa lentement. Elle finit assise sur les graviers, ses mains effleurèrent le mur pendant sa lente chute, ses doigts décelant le moindre détail de la pierre. Ses longs cheveux blonds coulèrent le long de son visage alors qu'elle inclinait la tête. On aurait dit qu'elle se prenait à contempler les miniscules pierres éparses.

Les secondes passèrent, presque immobile, figée par le temps. D'ailleurs, le temps n'existait plus, pas ici, pas maintenant. Son souffle se fit de plus en plus léger au fur et à mesure que les battements de son coeur se faisait moins rapides, et pourtant toujours aussi affolés. Malheureusement, elle aurait voulu que son esprit s'apaise au rythme de son corps. Mais ses pensées se bousculaient rageusement dans sa tête, la douleur étant telle qu'elle s'en faisait presque physique. Elle aurait préférer être réduite à l'état de légume. Respirer, manger, survivre et ne plus penser. A rien, à personne. Ne plus sentir la tristesse lui arracher violemment la moindre parcelle de bonheur, lui voler le moindre sourire. Pouvoir tout oublier. Qui elle était, ou elle allait, pourquoi elle était encore. Pourquoi la vie ne l'avait pas déjà abandonnée, bien que le destin semblait l'avoir déjà fait. Abolir la peine qui la rongeait de l'intérieur. Ce si beau cadeau qu'était la vie venait de lui enlever ce qui demeurait encore suffisament précieux à ses yeux pour avoir encore l'envie de finir ses jours dans ce bas monde. Mais désormais, lui partit, elle se retrouvait seule, sans ambition, sans repère ni accroche. Ses yeux la brulait, et pourtant, elle était désormais incapable de verser la moindre larme. Peut-être en était-elle arrivée à un point ou même son corps ne pouvait plus supporter ses pleurs, de la voir ainsi souffrir. Mais sa souffrance n'en était pas moindre. Son seul exutoire avait désormais été emporté avec lui, embrasant un peu plus encore les braises qui lui consumait l'âme.

Abandonnant un instant le sur, l'un de ses mains vint se poser au sol, ses doigts ratissant le gravier. Elle en saisit alors une maigre poignée, renfermant dans un brutale étreinte les petits cailloux. Lorsque l'étaux qu'elle formait se déssera enfin, elle laissa les gravillons glissers entre ses doigts pour rejoindre le sol, laissant apparaitre quelques imperceptibles points rougeatre dans le creu de sa main. Elle avait serré les cailloux dans sa paume avait la même force que celle avec laquelle elle s'était toujours accrochée à ses valeurs, ses principes et ses philosophies. Mais l'heure était à la constatation d'un monde bien pire encore que l'enfer. Autant mourrir et se consummer dans les flammes du Mal que de prolonger peines et douleur. Désormais, se bousculaient dans sa tête des idées dont elle n'aura jamais un jour imaginé le bienfondé. La mort semblait tellement attirante à présent, lui présentant tellement de vertus inexplicables. Elle qui avait toujours été droite, faisant respecter au maximum ce qu'on pourrait appeller le "bien", elle en subissait désormais la naiveté. Après tout," le bien et le mal n'existe pas. Il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour l'atteindre". Et elle se refusait, comme elle s'était toujours interdite et ne s'y soumetterait jamais, de tomber dans l'obscurité et de se laisser s'envahir par la faiblesse. Elle n'était pas faible, et ne le serrait jamais. Si le bien et le mal n'existaient pas, il faudrait bien qu'elle se range ailleurs. Et elle n'avait pas la moindre intention de finir parmis ses gens dont l'inoncence et la faiblesse faisait peine à voir. Dans ce cas, ce serait le pouvoir, le sien, celui des autres, qui la feraient vivre.

Elle se releva alors, la tête haute. Ce n'était plus la même flamme qui brulait en elle, plus la même lueur qui dansait au fond de ses yeux. Tout cet enfer, cette douleur qu'elle ressentait, il fallait qu'elle la partage, qu'elle l'exprime. Et elle l'exprimerait. Elle venait de s'en faire une promesse.

[Premier post pour Clara =)]

Sujet: Re: Nothing will ever be the same. Dim 30 Sep 2007 - 10:11

Il se faisait tard. La nuit étendait progressivement ses ailes d'un noir corbeau au-dessus de la ville de Londres, qui se préparait à un sommeil calme et silencieux. Seul se faisait entendre, au loin, un crissement de pneus de voiture de temps à autre, venant du centre ville. Rien, dans cette tombée du jour banale, ne montrait que quelques jours plus tôt, le monde des sorciers était encore en effervescence, exalté par la dominance des Mangemorts à Poudlard. Il y avait des jours où Clara aurait aimé être une moldue, insouciante et libre, loin des incertitudes engendrées par le secret de la magie. Et cette nuit-là, Clara aurait bel et bien pu passer pour une moldue. Car elle se rendait tout bêtement au cimetière de Londres, sans transplaner, marchant d'un pas rapide mais sans empressement.

En arrivant devant les portes en fer ouvertes du cimetière, Clara marqua un instant d'hésitation. Il en était toujours ainsi lorsqu'elle venait se recueillir devant la tombe d'Ewan, ce qu'elle n'avait pas fait depuis un bon moment. Devant ce portail sinistre, elle avait comme l'impression que quelqu'un lui donnait un avertissement. Non, Clara Sawyer. Tu n'as pas le droit de lui rendre visite. Tu ne le mérites pas. Il n'a pas envie de te voir... Et Clara se sentait alors amoindrie, petite et insignifiante dface à ce mystère que même les sorciers n'arrivaient pas à percer : la Mort. Mais elle finissait toujours par entrer, non par courage mais par obligation morale envers Ewan, qui était mort il y avait des années à cause d'elle, et pour qui elle n'aurait jamais fini de culpabiliser.

Clara prit une bouffée d'air pour se donner du courage et entra. Le cimetière n'était pas éclairé, et seuls les minces rayons dorés de la pleine lune y apportaient une faible lumière, suffisante pour pouvoir lire les noms gravés dans les tombes. Clara se dirigea directement vers celle d'Ewan Rookwood, l'un des plus grands amours qu'elle avait jamais connus, l'un des plus compliqués. En arrivant devant la tombe de pierre où étaient figés les mots « Ci-gît Ewan Rookwood, notre ami bien-aimé », Clara sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine, comme si soudain elle avait peur qu'Ewan ne sorte de cette tombe, ne la regarde de ses yeux doux et déçus et ne lui demande « Pourquoi tu m'as fait ça ? ». La jeune Auror ferma les yeux un instant, tentant de reprendre ses esprits. Tout ça, c'était de l'histoire ancienne. Elle ne devait plus y penser. Clara s'agenouilla près de la tombe, comme elle le faisait à chaque fois, toujours avec cet air tendu, ce regard débordant de remords et ce coeur battant à tout rompre, rongé de culpabilité.

"Bonsoir, Ewan. "

Et Clara commença alors le long récit de ses aventures récentes, car Ewan était devenu depuis sa mort son seul et plus fidèle confident, peut-être parce qu'il ne pouvait pas lui répondre et qu'elle n'avait donc pas à craindre sa réaction. Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, Clara avait comme l'impression qu'Ewan l'entendait vraiment, qu'il était vraiment là tout près d'elle quand elle parlait, qu'elle pouvait sentir son souffle dans sa nuque, son regard doux plongé dans le sien. Clara raconta tout à Ewan, tout ce qui lui était arrivé depuis la dernière fois qu'elle était venue au cimetière pour lui livrer son coeur. Pour finir, Clara caressa une dernière fois les lettres d'or gravées dans la pierre, et se leva, le regard vide et terne. Elle se dirigeait déjà vers le portail pour s'enfuir au plus vite de cet endroit maudit lorsque son regard fut attiré par une silhouette marchant à l'autre bout du cimetière, d'un pas déterminé. Clara fronça les sourcils, et porta instinctivement la main à la poche arrière de son jean, où était cachée sa baguette magique. La jeune Auror s'approcha doucement, discrètement, tentant de discerner dans l'obscurité les traits du visage de l'inconnu(e).

En y regardant de plus près, Clara reconnut à sa grande surprise Morgane Collignon, une jeune femme qu'elle connaissait plus ou moins. Ses traits étaient tirés par la douleur, son regard flamboyant de détermination. Clara s'approcha d'elle, sans trop savoir quoi dire, sans même savoir pourquoi elle avait soudain tellement besoin de lui parler, de la réconforter. Peut-être qu'instinctivement, elle sentait qu'elle n'avait d'autre issue pour oublier les tortures qui agitaient son esprit que d'aider les autres, de se réfugier dans leurs problèmes. Sans compter le sentiment amical qui la liait à Morgane, qu'elle avait toujours trouvée très sympathique.

"Tout va bien ?"

Sujet: Re: Nothing will ever be the same. Sam 10 Nov 2007 - 12:19

(je ferme

Nothing will ever be the same. 2869511017

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