Première Tâche ~

Les yeux de Morgane parcoururent une nouvelle fois le petit bout de papier. Le Basilic ... La chambre des secrets. Chambre dont l'ouverture était cachée dans les toilettes de Mimi Geignarde. Repliant l'indice avant de le glisser dans sa poche, la jeune femme ne perdit pas plus de temps, s'élancant à grande enjmabée vers le château. Il lui semblait presque que le parc était plus grand que d'habitude, que le chemin qui la menait vers le hall s'était rallongé. Probablement était-ce dû au stress et à l'exitation qui lui nouait les entrailles. Poussant les battants de la porte presque brusquement, ce ne fut pas une entrée mais une irruption qu'elle fit dans le hall. Ou un passage éclair, tout était relatif vu la vitesse à laquelle elle marchait. Elle gravissait désormais les escaliers, se dirigeant presque instinctivement vers ces toilettes. Après toutes les années qu'elle avait passées dans ce château, elle connaissait les couloirs par coeur. Sans pour autant avoir la prétention d'en connaitre tous les passages secrets ... C'était bien simple, personne ne pouvait, de toute façon.

Les toilettes ne devaient plus être bien loin, désormais. Le regard fixé droit devant elle, elle ne prenait pas grande garde au sol sur lequel elle posait les pieds. Pas avant qu'une immense tache noire n'attire son regard. Elle s'arrêta brusquement, au bord d'un gouffre. D'une longueur avoisinant les 5 mètres et occupant toute la largueur du couloir, cet espèce de trou lui empêchait le passage. Prenant un prudent appui contre le mur, elle fit mine de se pencher dans le vain espoir d'en voir le fond. Dans un violent sursaut elle se redressa, le coeur palpitant, ses yeux se fermant presque par réflexe. Le néant, le noir total, comme si ce gouffre n'avait pour fond que l'infini. Mince, qu'est-ce qu'un truc pareil fichait là ? Sous le coup de la panique, à vrai dire, elle n'avait même pas eu le réflexe de sortir sa baguette. Encore moins d'y voir autre chose qu'un trou immensément profond dans les couloirs du château, aussi anormal celà puisse-t-il être. Les paupières toujours closes, elle fit prudemment un pas en arrière. Puis un deuxième. Elle continua ainsi jusqu'à sentir dans son dos le mur du couloir adjacent. Bloquée, elle se décida enfin à réouvrir les yeux.

Elle laissa échapper un sursaut alors que le décor apparaissait à nouveau. C'était pas possible ! Elle se trouvait toujours au bord de cette infinie crevasse, à croire qu'elle n'avait pas bougé. Elle ferma à nouveau les yeux, prenant sur elle même afin de ne pas cèder à la panique. La respiration saccadée, elle se laissa lentement glisser le long du mur, finissant assise sur ses talons. Le gouffre l'avait suivie ... Il fallait qu'elle reprenne ses esprits, qu'elle se calme. Ce n'était pas normal, pour sûr. En même temps dans un tel tournoi il fallait s'attendre à peu près à tout.

- Réfléchis bon sang ... Murmura-t-elle.

A vrai dire, elle n'osait même plus ouvrir les yeux. Elle savait qu'elle ne verrait devant elle que ce vide, au bord duquel elle était accroupie. Elle resta ainsi quelques minutes, à tenter tant bien que mal de se reprendre. Peu à peu, les idées finirent par s'éclaircir dans son esprit. Tout d'abord, elle devait savoir s'il ne s'agissait pas d'une simple illusion d'optique. A la hate, elle fouilla dans ses poches. Elle avait bien un truc inutile qui trainait ... Rien mis à part l'indice qui venait de lui être confié, ses poches été aussi vide que ce trou. Elle attrapa alors sa baguette, balaya du regard les alentours. Elle devait bien pouvoir trouver quelque chose à balancer là dedans, une pierre ou quelque chose gisant au sol. Et elle finit par trouver.

- Accio. Lanca-t-elle d'une voix encore tintée d'émotion.

La pierre atterit dans les mains de la jeune femme, avant qu'elle ne la lâche dans le vide d'une main tremblante. Voyant le cayou disparaitre dans le néant sans émettre le moindre bruit, ses premières peurs étaient confirmées. Il s'agissait bel et bien d'un trou dont le fond semblait avoir disparu. Elle se prit la tête entre les mains, s'obligeant à réfléchir. Ce truc n'était pas normal, sinon il ne l'aurait pas suivie dans ses déplacements. Or il avait reculé avec elle. Donc ce n'était ni une simple illusion, ni quelque chose de réellement matériel ... A croire que ce trou était fantôme. Le mot résonna un instant dans sa tête. Fantôme peut-être pas, par contre ... Saisissant à nouveau sa baguette, elle hésita cependant un instant. Après tout, elle n'avait rien à perdre. Au pire, son sort irait percuter les briques, ce qui n'était en soi pas dramatique. A nouveau, la jeune femme ferma les yeux un moment durant. Immobile, seules ses lèvres bougèrent, au bout de longues secondes.

- Riddikulus !

Si elle n'avait pas crié, elle n'en avait pas été bien loin. Bientôt, ce gouffre se transforma en une grosse bassine débordant de Chocogrenouille, suçacides, Dragées surprises & autres friandises.
Ce n'était pas un fantôme, juste un épouvantard. Elle aurait dû y penser plus tôt. Elle s'en serait presque voulue. Au moins ils avaient réussi à lui faire une belle peur. Elle inspira profondément, avant de laisser s'échapper dans ce long soupir toute l'émotion et la peur qui lui avait fait battre le coeur. Reprenant sa marche en contournant la bassine, elle prit cependant au passage un paquet de chocogrenouille dont elle fourra l'embalage, une fois vide, dans sa poche. Un épouvantard ... A présent, la situation l'amusait presque suffisament pour la faire sourire. Et elle s'était laissée avoir, malgré toute l'incrédibilité de la chose.

Le coeur encore battant, elle poussa la porte des toilettes désafectées que hantait désormais Mimi Geignarde. Le prochain indice ne devait pas être bien loin ...

A peine avait-elle franchit les portes qu'elle sentit quelque chose de dur percuter son épaule. Relevant les yeux, elle apercu la myriade d'objet que Mimi s'apprêtait à lui lancer à la figure. Protégant sa tête de ses bras, elle tenta tant bien que mal d'éviter quelques objets. Une fois que Mimi manqua de munitions et que les livres et autres divers objets dont elle venait de se servir pour bombarder la jeune femme furent étaler au sol, Morgane se redressa enfin, son regard se posant sur Mimi.

- Hey, qu'est-ce qui t'as pris ? Demanda-t-elle d'une voix qui, presque étonnement, n'avait rien d'agressif.

A vrai dire, Morgane venait de remarquer le petit bout de papier que Mimi serrait dans sa main translucide. Elle venait de comprendre qu'il s'agissait probablement de l'indice suivant. Si elle voulait le réccupérer, il allait falloir brosser le fantôme dans le sens du poil ... C'était dans ses cordes.



- Pour toi. D'après toi, à part pour venir te voir, pourquoi est-ce que je pourrais venir ici ?

Cette fois-ci, le visage de Morgane s'était adouci, laissant même apparaitre un sourire.



- Sincèrement, tu crois que si j'aurais voulu aller aux toilettes je serais ici, en face de toi ? Il y en a d'autres dans le chateau. Dit Morgane, d'une voix calme convaincante.

Même elle aurait pu céder si elle s'était trouvée à la place de Mimi. Encore un peu et elle se serait découvert des talents cachés de démagogue. Cette fois-ci, le visage de Mimi s'éclaira vraiment, laissant apparaitre ce large sourire.



- Parce que de la compagnie et quelqu'un pour discuter ne fait jamais de mal. J'imagine à quel point certains dans le chateau doivent te mener la vie dure. Ca doit pas être facile d'être la cible préférée de tout le monde, surtout après un mort comme la tienne.

Mimi continuait de fixer la jeune femme, l'air quelque peu scpetique. Morgane lui adressa à nouveau un sourire qui était ce qu'il y avait de plus sincère et amical. A vrai dire, même si elle n'était ici que dans le but de réccupérer l'indice, et même si Mimi était quelque peu perturbée et particulièrement suceptible, elle savait que certains élèves étaient vraiment méchants avec elle.

- Alors là je n'ai pas beaucoup de temps et je ne pourrais pas m'éterniser avec toi, mais je reviendrais te voir régulièrement.

La jeune femme resta un instant à regarder fixement Mimi, avant de froncer les sourcils, comme si elle remarquait un détail qui lui avait échapper.

- Tiens, qu'est ce que t'as en main Mimi ? Je peux voir ?



- Pourquoi tu ne m'interesserait plus ? C'est juste un peu de curiosité. Répondit la ministre en lui adressant un sourire. Ecoute Mimi, je veux bien t'accorder mon amitié et ma confiance. Mais j'ai besoin qu'en échange, tu m'offre la tienne aussi. Et des amis n'ont pas de secret l'un pour l'autre. Je peux l'avoir s'il te plait ?

Mimi sembla franchement hésiter. Visiblement, les paroles de Morgane ne la laissaient pas indifférente. C'était probablement bien la première fois que quelqu'un lui proposait aussi spontanément une amitié. L'air tout de même boudeur, elle sembla céder au regard implorateur que lui lancait Miorgane, et finit par lui tendre l'indice.

- Merci beaucoup Mimi, répondit Morgane en attrapant le bout de papier, tu est vraiment géniale ! Enfin, je suis vraiment désolée, mais je dois y aller. A bientôt !

Et dans un large sourire, Morgane quitta les toilettes. De toute évidence, l'idée que quelqu'un puisse la trouver géniale sembla mettre de bonne humeur Mimi, vu le calme qui persistait dans les toilettes. En temps normal, elle aurait probablement fait un vacarme énorme en plongeant violemment dans une cuvette. A vrai dire, elle prendrait probablement un grand soin à éviter les toilettes de Mimi désormais. Mais elle avait l'indice, c'était le plus important.
Sentant un certain stress l'envahir, elle déplia lentement le morceau de papier.

Satisfaite de sa victoire avec Mimi Geignarde, elle déplia l'indice qu'elle venait d'obtenir, ses yeux parcourant avidement les quelques mots qui étaient écrits. Son foyer, à Poudlard ? La salle commune, simplement. Décidément, les indices étaient plus simples qu'elle ne l'avait pensé. Tant mieux, la victoire ne se rapprochait que plus aisément, elle n'allait pas se plaindre.
S'engageant d'un pas décidé dans les couloirs, elle se hatait presque pour se rendre à la salle commune de Poufsouffle. Mais désormais, elle restait prudente. Elle se doutait bien que ça ne pouvait pas être aussi facile que ça. Une lointaine détonation confirma cet étrange présentiment que quelque chose l'attendait. Curieuse mais appréhendant tout de même ce qui allait survenir, elle sortit déjà sa baguette. Et malgré tout, elle fut particulièrement surprise de voir arriver face à elle deux énormes Scroutt à pétards.
Une violente détonation fit trembler le mur, tandis que l'un des scroutt se jetait vers elle. Les flammes qui avaient jaillit de la créature avaient noirci les briques avoisinantes, tandis que Morgane esquiva du mieux qu'elle put le premier scroutt. Profitant des quelques secondes de répit que lui laissairent les deux créatures avant de revenir à la charge, Morgane tenta de se souvenir de ce qu'elle savait de ces bestioles là. Trouver le point faible dans cette carapace qui leur couvrait le dos. Qui ne leur couvrait que le dos, d'ailleurs ... Il fallait qu'elle touche le ventre. Elle avait bien une idée pour y parvenir, mais c'était risqué. Et elle n'avait pas l'intention de ressortir de ce tournoi avec un membre en moins. La seule solution qui s'offrait encore à elle était la réussite, simplement. Elle tentait de réfléchir rapidement, mais une nouvelle explosion retentit. Les flammes qui en résultèrent filèrent droit sur elle.

*Protego !*

Ce sort régissait plus du réflexe qu'autre chose. A vrai dire, elle n'aurait pas eu le temps de pronocer ce simple mot sans s'être retrouvée rotie. Un champ invisible sembla s'étendre autour d'elle, empêchant les flammes de l'atteindre. Sans avoir eu le temps de le voir arriver, ce même scroutt qui venait de faire vibrer les murs fonça droit sur elle. Dans un maigre mouvement d'esquive, elle parvint à ne pas finir embrochée, bien que désormais allongée au sol. Elle n'avait pas eu l'occasion de choisir le moment mais maintenant qu'elle était à terre ...

- Stupéfix !

Sa baguette pointée sur le ventre découvert de l'animal, elle n'était pas parvenue à controler son éclat de voix. A vrai dire, elle avait eu peine à se rendre compte de l'intensité avec laquelle elle avait fait jaillir cet éclair rouge, qui toucha sa cible. Le premier scroutt s'immobilisa alors, s'effondrant dans un bruit sourd mêlé d'une troisième détonation. Toujours au sol, elle n'avait guère le temps de réfléchir. Pointant sa baguette dans la direction de la créature restante, elle écouta ses premiers réflexes, éloigner l'animal.

- Repulso !

A nouveau elle avait crié. Le scroutt, touché au ventre tout comme son semblable, fut propulsé à bonne distance, s'écrasant contre le mur. Morgane se protégea la tête des mains afin d'éviter les quelques gravats du mur dont quelques briques s'étaient vues détruites, abimé par l'impact. La créature retomba alors sur la carapace, exposant involontairement son ventre à l'air. Alors qu'il se balancait dangereusement pour se remettre sur ce qui lui servait de pattes, Morgane se releva. S'approchant du scroutt tout en restant suffisament loin pour ne pas se voir gratifiée d'un coup de patte, elle leva à nouveau sa baguette.

- Impedimenta. Lanca-t-elle d'une voix forte, et pourtant particulièrement calme.

Et le second Scroutt s'imobilisa instantanément. Elle resta un quelques secondes à observer l'immonde créature qui gisait lamentablement sur le dos. Satisfaite de sa victoire, elle esquissa un sourire en coin, froid et presque hautain. Il en fallait plus que ça pour l'arrêter. Elle était là pour gagner ce trophée, honnorer sa maison et son statut. Ce n'était pas deux Scroutts à pétard qui l'empêcherait d'arriver à son but.

Tournant les talons, elle reprit sa marche vers sa salle commune. Désormais, cette appréhension qu'elle avait ressenti au début se voyait peu à peu noyée, submergée par ce sentiment étrange d'exaltation, de puissance, de supériorité presque. Elle se rappelait désormais clairement pourquoi elle était là. Son seul et unique but. Elle savait à présent à quel genre de chose s'attendre et rien, rien ne l'arrêterait. Cette victoire, elle la voulait, elle l'aurait. Et c'est brulante de détermintation qu'elle franchit l'arcade qui la menait à sa salle commune.