Nuit d'insomnie ~ Libre

Le soleil se couchait à peine, et faisait encore miroiter ses rayons de miel à la surface lisse et argentée de l'eau salée. Les rives de la mer s'étendaient à perte de vue, droit devant eux, et tandis qu'accoudée au bastinage Peyton fixait l'horizon sans piper mot, Bryan avait passé son bras gauche autour de la taille de la jeune fille et le tenait amoureusement contre lui.
De temps à autre, le jeune homme se penchait pour fourrager son cuir chevelu du bout de son nez, ou déposer de tendres baisers au creux de sa nuque. Ce à quoi Peyton répondait par de légers sourires, des vrais, et lui murmurait parfois des "Je t'aime" du bout des lèvres. Pour la première fois depuis un an, elle ne s'était jamais sentie aussi bien...
Puis, d'un seul coup, elle ne sentit plus les bras forts autour de sa taille. Elle se retourna. Plus rien, plus personne. Elle appela :

- Bryan ?... Bryan ! Bryan !!!

Mais il n'était plus là. Il fallait qu'elle le retrouve, sans lui elle n'était rien, en son absence elle était vouée à passer le restant de son existence dans les ténèbres et le néant... Et elle ne savait même pas qu'en ce moment même elle dormait, et que ce n'était qu'un rêve, rien d'autre qu'un rêve comme les autres...
Elle se leva de son lit et dévala les escalers, traversa la salle commune au pas de charge, et dévala les marches de la Tour Nord quatre à quatre. Plus ça allait, et plus elle se dépêchait. Elle n'avait même pas prit de robe de chambre. Elle pénétra dans la fo^ret interdite sans même s'en rendre compte.
Au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait en appelant le nom de feu son bien-aimé, elle quittait le sentier, prenant des chemins remplis de ronces et d'orties, mais cela ne lui faisait rien. Strictement rien.
Elle ne se réveillait pas, et appellait de plus en plus fort. Elle ne pouvait pas avancer sans lui, il était toute sa raison d'être et de vivre... Elle devait le retrouver et le sauver, et criit le nom de Bryan à s'en arracher les cordes vocales, s'enfonçant toujours et encore plus dans la forêt interdite, ignorant même qu'elle y était et que bientôt, une personne viendrait l'y rejoindre...

Il devait être 3 heures du matin. Dans un des dortoirs de Poufsouffle, toutes les elèves dormaient, paisibles. Sauf une. La même depuis trois nuits. Celle qui avait peur de s'endormir, celle qui cauchmardait dès qu'elle fermait les yeux. Violet. Les yeux grands ouverts dans la nuit, comtemplant le plafond, elle decida de se lever. Effort inhumain, si on prenait en compte le fait qu'elle n'avait pas dormi depuis trois jours... Mais elle avait besoin de prendre l'air.

Après s'être habillée rapidement et silencieusement, histoire de ne pas reveiller Stella et Chanel qui dormait comme des nouveaux nés, Violet sortit du dortoir. Elle parcouru la moitié du chateau, esperant qu'aucun professeurs et prefets ne l'interromprait dans sa course nocture. Tout en marchant, elle jetait des petits coups d'oeil inquiets derrière elle, consciente que si on la decouvrait, elle risquait l'exclusion. Et ça, elle ne voulait pas. Elle ouvrit la porte du chateau, et sortit dans la nuit froide.

Violet, angoissée, tremblait de froid et de peur. Elle crut entendre des cris. Elle n'aurait jamais, jamais du quitter son dortoir. Elle tendit l'oreille. Les cris... C'était un humain qui les poussait, ou plutôt une humaine. " Bryan ". Non, erreur sur la personne, moi c'est Violet pensa-t-elle. Poussée par sa curiosité, elle essaya de reperer l'endroit où l'on criait. La fôret interdite. Tant mieux. Quoi de plus rassurant, la nuit ?

Elle y penetra, regrettant aussitôt son acte. Mais elle ne rebroussa pas chemin. Qui sait, quelqu'un avait peut être besoin d'aide ? elle accelera le pas et s'enfonça dans les ronces. Son echarpe s'accrocha à une branche, et ce fut son tour de laisser s'échapper un gémissement. Après quelques minutes, elle réussit enfin à la détacher de la branche et continua sa course. Elle aperçut enfin une jeune fille. Violet pensa d'abord qu'elle était somnambule. Elle s'assit sur un tronc, cherchant le repos, mais l'ombre s'en allait déjà, criant encore plus fort. Violet se releva, et attrapa le bras de la fille.

- Chut. Tu tiens vraiment à te faire prendre par les prefets ?

A présent, elle s'enfonçait en courant à toutes jambes dans un tunnel sous-terrain où le mot "lumière" semblait ne même pas exister. Un boyau tortueux où l'air était irrespirable et où il plânait dans l'atmosphère une curieuse odeur de vomissures et de souffre, mais Peyton s'enfonçait toujours plus profond, pour retrouver celui qu'elle aimait. Elle ne reculerait devant rien pour le sauver, avec lui elle s'était découverte, elle se sentait entière, et maintenant qu'il lui était enlevé c'était comme si on lui avait enlevé son âme toute entière... La haine la déchira, fulgurante. Elle allait tuer ceux qui avaient osé toucher à Bryan. Elle les torturerait et attendrait patiamment qu'ils se trainent à ses pieds comme de misérables vers de terre pour lui demander la mort... Alors, dans un de ses grands élans de compassion, Peyton la leur accorderait... Mais elle leur ferait payer, et cher.
Le rêve, d'un côté, où Peyton était plongée dans la plus parfaite lucidité, et une détermination incomparable. La réalité de l'autre, où elle dormait les yeux grands ouverts, en se déchirant la peau et les vêtements sur les ronces, mais n'en avait cure.
A présent, elle devait au moins se trouver à deux kilomètres du château, et ignorait qu'une jeune élève de Poufsouffle la coursait.
Retour au rêve.
Bryan apparaissait. Le visage tordu d'une douleur muette, il tendait la main vers elle. Peyton la tendit aussi. C'était trop loin... Se rapprocher, toujours et toujours, pour attraper sa main... Ses doigts effleurèrent ceux du jeune homme, quand soudain...

~ Chut. Tu tiens vraiment à te faire prendre par les préfets ? ~

La main de Bryan disparut brutalement, le rêve s'évanouit. Le décor se brouilla, et elle sembla tourna sur elle-même à une vitesse grand V, avant de se retrouver debout, au milieu des arbres. Son regard bleu glace se posa sur la jeune fille à côté d'elle. Plus petite, elle ne la voyait pas très bien, mais sûrement était-elle plus jeune. Les préfets... Ah oui, c'était vrai...
Elle se dégagea de l'étreinte de la jeune fille sur son bras, avant de s'paercevoir qu'elle avait de nombreuses petites plaies sur le visage, les mains et les jambes. Mais n'en partu pas effrayée le moins du monde, ni même surprise. Ce fut comme une simple constatation.
Puis elle répondit à voix basse :

- J'aurais pû crier encore plus fort que personne ne m'aurait entendue. Nous sommes trop éloignées du château pour ça.

La jeune femme qui se tenait devant elle avait les bras et les jambes couvertes d'écorchures. Mais elle ne semblait pas s'en rendre compte. Elle continuait à marcher, se mettant à courir par moment. La jeune femme ne s'arrêtait pas, elle semblait guidée par une haine sans borne et par ce prénom, qu'elle ne pouvait s'empêcher de crier. Bryan. Elle semblait incapable de former un raisonnement correct, rêvant à moitié, cauchermardant en même temps. Elle tendit la main, semblant chercher quelque chose.

Et pendant ce temps là, Violet la suivait discretement, docilement presque. Violet la regardait se débattre dans le vide. Et Violet ne pouvait rien faire, rien qui puisse attenuer la douleur de la fille qui courait devant elle. La femme se remit à crier, appelant toujours le même nom, le prononçant comme une incantation, comme une formule magique, qui apaise la douleur et qui la ravive en même temps. La fille continuait à hurler, et Violet prit peur. Peur des prefets, des professeurs, des autres. Ce fut à ce moment qu'elle attrapa le bras de la jeuen fille.

Celle ci redenscendit peu à peu sur Terre. Elle se retourna enfin vers Violet et la poufsouffle put enfin voir son visage. Elle avait des cheveux blonds, et des yeux bleus avec un regard de glace. Elle était plus grande que Violet, et surement plus agée. Plus mure en tout cas. Son visage aussi portait des marques d'écorchures, qu'elle ne sembla pas remarquer. Elle avait du courir pendant très longtemps. Elle dit seulement : " J'aurais pû crier encore plus fort que personne ne m'aurait entendue. Nous sommes trop éloignées du château pour ça. " Violet fut prise d'une envie de rire. Elle répondit :

- Tu crois que c'est grâce au Saint Dieu que je t'ai retrouvée ?

A présent, Peyton avait honte. Honte de sa conduite, honte de ne pas s'être éveillée plus tôt. Quelle stupidité, décidement... Bryan était mort. Mort. Mort. C'était finit. Il avait quitté sa vie à jamais. Et elle devait faire sans. Elle devait vivre. A quoi bon renacler le passé ? Inutile. Tout, tout était inutile. Ce n'était qu'un amas incessant et débile d'idées et d'envies grouillantes, qui sentaient de loin le pourri avant même qu'on y ait touché. Comme quoi...
Elle aurait aimé pleurer. Un an. Un an qu'il était mort. Un an qu'elle n'arrivait pas à s'y faire. Un an qu'au fond de son coeur, elle criait à l'aide et éprouvait le désespoir le plus profond. Mais rien. Toujours et éternellement le néant pour venir la secourir. Car seul Bryan le pouvait. Et Bryan n'était plus là. Il lui avait demandé de vivre pour lui, elle l'avait fait. Son corps. Mais son âme était bel et bien morte, et elle n'avait pas pû empêcher cela.
Elle aurait aimé pleurer. Encore et encore. Plutôt deux fois qu'une. Mais il n'y avait aucune eau pour ça. Peyton était un désert sec et aride. Une coquille vide. Alors elle se contentait de regarder droit devant elle de son regard dur et infranchissable, aussi impassible d'apparence que son intérieur était agité.
Elle répondit à la jeune fille avec indifférence, avec même une once de moquerie :

- Je crois surtout que tu as le sommeil moins fort que les autres personnes, en particulier ces pauvres préfets qui passent leur nuit à faire des rondes... Honnêtement, je crois même qu'à ce moment tu ne dormais pas.

Elle haussa un fin sourcil et la regarda, n'attendant pas de réponse particulière. Elle savait qu'elle avait visé juste.
Quand au bon dieu... Peuh. S'il existait, alors c'était le Diable. Pour faire subir aux hommes de telles choses... Et Peyton n'y croyait pas. Et le détestait de toute sa force.

Violet et l'inconnue s'était arrêtées de courir dans le bois. Violet regarda celle qui lui faisait face. Elle semblait absente, mais pas comme elle l'était avant. Non. Elle se souvenait juste, s'en voulait, pleurait de l'intérieur un être cher [ xD ], peut être. Violet ne savait pas ce qu'elle avait, Violet ne comprenait pas pourquoi cette fille criait, Violet n'était pas légilimens. Elle ne pouvait pas consoler cette gryffondor, elle le sentait. Le desespoir, la gryffondor le considérait comme son présent et son avenir. C'est ce qu'elle degageait comme impression, en tous cas.

Qui pouvait aider la demoiselle, sinon ce "Bryan" ? Question bien difficile, dont Violet n'avait pas la réponse et ne cherchait pas à la trouver. Après tout, chacun ses secrets, son passé. Tout le monde a quelque chose à cacher. Peyton semblait vouloir cacher son âme et ses sentiments sous son regard froid. D'ailleurs, plus Violet regardait ses yeux, plus elle se disait qu'elle l'avait déjà vue. Mais où, et quand ? A poudlard, c'était sur, et... Au terrain de Quidditch. Cette fille était attrapeuse à gryffondor, mais Violet ne pouvait memoriser son nom. Pey...Quelque chose, lui semblait-il. Violet la regarda. C'était bien Pey-Quelque-Chose.

L'attrapeuse répondit, presque en ce moquant : " Je crois surtout que tu as le sommeil moins fort que les autres personnes, en particulier ces pauvres préfets qui passent leur nuit à faire des rondes... Honnêtement, je crois même qu'à ce moment tu ne dormais pas. ". Violet fut prise d'une envie de rire, accompagnée de l'envie de répondre " Quel sens de la deduction ". Elle se retint juste à temps, histoire de ne pas se prendre un pain en pleine poire et de ne pas declencher la 3° guerre mondiale.

- Peut être... Je ne me souviens plus, mentit-elle. Sinon, c'est aps toi l'attrapeuse des Gryffondors, Pey-Quelque-Chose ?

Puis Peyton se rendit compte qu'elle avait froid. Le vent semblait filtrer toutes défenses humaines pour glisser avec une souplesse enivrante sur son corps avant de lui infliger ses morsures douloureuses.
Elle se rendit compte qu'elle était pieds nus. En pyjama. Sans robe de chambre, et surtout, encore plus terrible... sans baguette. Elle qui d'habitude ne s'en séparait jamais... Mais là, elle était tout simplement inoffensive. Incapable de comettre le moindre tort. Ou presque. A la limite, le froid ne la dérangeait pas, elle avait passé sa vie à avoir froid, elle était habituée... Mais sa baguette... C'était être privée de sa meilleure défense, outre ses poings. Et à coup sûr pas génial pour le lieux où elle se trouvait...
Puis son esprit se retourna vers la jeune fille. Elle se demanda pourquoi elle était là. Elle était certaine que son interlocutrice le savait, mais qu'elle désirait le garder pour elle. Et Peyton n'avait ni l'envie ni la patience d'insister pour savoir.
N'empêche que ça l'intriguait. Il était certain qu'elle n'était pas venue comme ça... Une deuxième année, pour sauver une quatrième ? Cela n'avait pas beaucoup de sens. Lorsqu'on était en deuxième année, c'était surtout sa propre vie qu'on mettait en danger avant de sauver celle des autres, en général...
Un bref hôchement de tête suivit la question de la deuxième année.

- Peyton James. Ouais, c'est bien moi. Quand à toi ? Tu m'excuses, j'connais pas tout l'monde à Poudlard ^^"

Et ça, pour ne pas connaître tout le monde, elle ne connaissait pas tout le monde... En réalité même, très peu de personnes. Juste celles de sa maison, les profs, Shin Aoki pour les Serpentard, et puis les personnes qui faisaient de quidditch. Et ça se limitait à là.

[ Shin Aoki est pas à Serpentard ? ]

Pey-Quelque-Chose devait avoir bien froid. Pieds nus, en pyjama, sans robe de chambre, sans echarpe. Et puis, elle n'avait pas de baguette en main, et dans la forêt interdite, qui comme son nom l'indique est interdite, c'était assez déconseillé. Les deux elèves se retrouvaient dans la forêt interdite, l'une était une somnambule desarmée sans baguette, et l'autre était une 2° année debutante qui venait du monde moldu. Autant dire qu'elles étaient sans defense, dans un lieu reputé pour son danger, où des tas de bêtes se balladaient en liberté. Violet sourit, et regarda l'attrapeuse. Non vraiment, le froid devait la transpercer. Elle sortit sa baguette.

- Accio Robe de Chambre et Chaussette.

La Poufsouffle attendit que les deux objets arrivent. Le seul sort qu'elle était capable de lançer en ayant un espoir pour qu'il fonctionne. Elle n'était vraiment pas très douée en magie. Mais Ô miracle, son étoile veillait sur elle et avait decidé de l'aider. Une Robe de Chambre aux couleurs de Poufsouffle vola jusqu'à elle, accompagnée d'une paire de chaussette d'une jolie couleur verte emeraude. Violet les attrapa, et donna les deux vêtements à la Gryffondor. Elle ajouta :

- Si tu peux supporter d'avoir un vêtement aux couleurs des Poufsouffles... Quant à ta baguette, si tu veux la réccuperer, je te prête la mienne...

Violet regarda Pey-Quelque-Chose. Celle ci venait de répondre à sa question precedente. Oui, elle était bien attrapeuse à Gryffondors. Et son vrai nom, c'était Peyton James. Original comme nom, Violet ne l'avait jamais entendu. Elle, son nom était plutôt courant. Elle en connaissait au moins trois ou quatre... Elle sourit et répondit aimablement, vu qu'elle était aimable de nature, et gentille, et tout le tralala :

- Violet. C'est pas etonnant que tu me connaisses pas.

HJ/ Si, faute d'inattention, j'ai édité ^^"

DJ/

Honnêtement, dans une situation comme celle-là, Peyton n'espérait franchement pas qu'il leur arriverait un pépin ici. Avec une baguette pour deux personnes, deux filles, dont l'une assez vulnérable, et l'autre pas toute puissante pour autant...
En réalité, le but présent de Peyton était de rentrer au château au plus vite. Elle était enfoncée elle ne savait où en forêt, et pour se retrouver, le sortilège de pointe au nord aurait été utile, en sachant que Poudlard se trouvait à l'est par rapport à la forêtt interdite, mais pour ceci, il fallait une baguette magique, et comme c'était un sort de niveau cinquième année, Peyton doutait que la propriétaire de la seule baguette ici puisse s'en servir, en sachant qu'elle-même avait quelques difficultés...
Visiblement, la petite blonde avait remarqué son embêtement, au moins pour le côté vêtements, et elle s'empressa de lui passer des vêtements. Peyton ne put dissimuler un sourire. Voyant la direction d'où provenaient les chaussettes et la robe de chambre, on pouvait deviner par où se trouvait le château sans avoir à utiliser de point au nord... Pas plus mal.
Avec un signe de tête en guise de remerciement muet, Peyton s'empressa d'enfiler les effets sans plus d'histoires, couleurs de Poufsouffle ou non. Si elle avait été de nature chichiteuse, elle aurait très certainement soupiré car le jaune canari des Poufsouffle jurait avec sa chevelure blonde, mais comme elle ne possédait pas ce trait de caractère...
La jeune fille fut sympathique de lui proposer sa baguette, ce qui était d'ailleurs loin d'être stupide de la part d'une deuxième année, car s'il leur arrivait quoi que ce soit, il semblait tout à fait évident qu'étant la plus expérimentée en magie, Peyton serait aussi la plus apte à les défendre... Un problème se posait néanmoins : la pratique des baguettes. En effet, il s'agissait d'un art subtil et compliqué, mais que par chance Peyton avait étudié en lisant un livre. Et il était notament écrit dedans que si l'on se saisissait de la baguette d'une personne en la désarmant, cette baguette nous obéïssait sans opposer de résistance. Or, si l'on s'en saisissait tout simplement, sans recours à aucun sortilège d'attaque, son veritable propriétaire restait celui du début.
Le problème se posait bien là : Peyton n'avait pas sa baguette pour désarmer la jeune fille, afin que la baguette de cette dernière lui obéïsse. Et si ç'avait été le cas, si Peyton avait eu sa baguette, désarmer son interlocutrice aurait été un geste purement et simplement insensé. Avec un signe de tête négatif, elle répondit donc :

- Merci, mais je pense qu'il vaudrait mieux que ça soit toi qui gardes ta baguette...

Puis elle se présenta comme étant Violet. Avec un sourire, Peyton acquiesça simplement d'un léger signe de tête. Objectif à présent : rentrer à Poudlard. Avec un signe de la main en direction de Violet pour lui dire de faire comme elle, elle commença à marcher dans la direction d'où étaient venus les vêtements.

- Okay Violet, maintenant tu pourrais me dire combien de temps tu m'as suivie, et si tu courais vite ? Si oui, on multiplie par deux le temps passé à me suivre, ça devrait donner le temps qu'on mettra à rentrer au château en marchant... Et si on se perd pas en route.

Peyton, puisque c'était son vrai nom, eut un sourire que Violet ne comprit pas, se saisit de la Robe de Chambre et de la paire de Chaussette quand Violet les lui tendit, puis les enfila. Ses cheveux blonds ne s'accordaient pas merveilleusement bien avec le jaune des poufsouffle, mais Peyton ne dit rien. Elle eut un hochement de tête, que Violet considera comme un remerciement muet. Le peu qu'elle avait pu voir et entendre de Peyton lui laissait penser que c'était une personne un peu froide, et assez solitaire.

Violet venait de proposer sa baguette à Peyton, celle-ci parut reflechir pendant quelques instant. Puis Violet se rendit compte que sa proposition était assez stupide. Une baguette n'obeissait que si elle était piquée de force. Peyton avait du y penser elle aussi, car elle refusa poliment son offre. Violet eut soudain une idée. Même si elle n'était vraiment pas très intelligente, il lui arrivait d'avoir des « Revelations ».

- Et si je faisais Accio Baguette de Peyton, tu penses que ça marcherait ?

Peyton se mit en marche, surement en ayant pour but de retourner à Poudlard, car elle prit la direction que les vêtements avaient pris pour les rejoindre. Elle eut un mouvement de la main vers Violet, pour lui faire signe de la suivre. Violet hésita. Maintenant qu'elle était dans la forêt interdite, elle aurait pu en profiter pour capturer des Veracrasses, indispensables pour la prochaine potion à preparer. Or Violet n'avait pas l'argent pour en acheter. Mais elle decida de partir quand même : Elle commençait à ressentir la morsure du froid.

Semblant vouloir evaluer le temps de la marche à faire, la gryffondor lui demanda si elle avait couru longtemps, et vite. Oh ça, Violet avait du courir assez vite pendant à peu près 20 minutes, elle n'aurait pas réussit à courir plus longtemps à cette vitesse. Elle ressera sa robe de chambre, avant de commencer à marcher.

- J'ai du te suivre en courant vite pendant 20 minutes. Je pense qu'on en aura pour 40 minute environ, dit Violet, une pointe de fatigue dans la voie.

Surement concentré dans ses calculs, elle ne vit pas la branche devant son pied droit. Et elle fit une chose digne d'un film moldu et comique de serie B, on l'on connait dejà l'action avant qu'elle ne se passe. Elle trébucha.

~ Et si je faisais Accio baguette de Peyton, tu penses que ça marcherait ?

Tout en marchant, écartant les branches des arbres qui leur entravaient le passage de gestes des mains, elle hôcha la tête en guise d'approbation, avant de préciser :

- Et ça aurait encore plus de chances de marcher si tu disais "Accio baguette de Peyton James." Lorsqu'on débute avec les sortilèges d'attraction, plus les consignes sont précises, plus l'on a de chances de réussir. Ensuite, on apprend à appeller l'objet voulu par un simple "Accio", mais je pense qu'il vaut mieux jouer la carte de la prudence...

Ce disant, elle écarta une nouvelle branche, et ne remarqua pas qu'il s'agissait d'une ronce. Elle ne réagit que lorsqu'elle entendit un petit "crac !" et grimaça en remarquant que les épines de la plante avaient déchiré un morceau de la robe de chambre que lui avait prêté la jeune fille. Elle espérait que Violet ne lui en voudrait pas trop. De toute façon, au pire, lorsqu'elles rentreraient au château, Peyton la raccomoderait, elle savait faire un peu de couture, aussi bien avec la magie qu'à la main.
Elle avait appris petite en regardant sa mère, moldue, qui raccomodait leurs vieilles guenilles, alors que cette dernière n'était pas encore plongée au plus profond de l'alcoolisme...
Quand à l'origine de son père... Ne l'ayant jamais connu, Peyton ne savait pas si c'était un sorcier ou un moldu. Mais peu importait, car quoi que fut son origine, elle ne diminuait en rien la haine profonde qu'elle lui portait.
A sa réponse, Peyton constata que la jeune Poufsouffle était fatiguée. En réalité, Peyton ne savait pas si elle l'était elle aussi ou non. Cela faisait tellement d'années qu'elle subissait la fatigue qu'elle ne la sentait même plus.
Puis soudain, elle entendit un bruit étrange, et Violet tomba. Vive comme l'éclair, Peyton la ramassa, et la prenant par les épaules, elle planta son regard dans le sien et demanda à voix basse :

- Qu'est-ce qui s'est passé, Violet ? Qui t'as faite tomber ?

La Gryffondor regarda autour d'elle, fixant les environs de son regard de glace. Soit elle était tombée stupidement sur une racine, soit... c'était autre chose... Car tout était possible dans cette forêt maudite.

L'idée de Violet pouvait probablement marcher, car Peyton hocha la tête en signe d'approbation, et en ajoutant : " Et ça aurait encore plus de chances de marcher si tu disais "Accio baguette de Peyton James. ". Violet était d'accord pour la première partie, la suite de la phrase de Peyton était plus basé sur la théorie et Violet decrocha. Elle et la théorie, ça faisait deux. Honnetement, pensa-t-elle, la magie et elle, ça faisait deux. Mais Violet essaya quand même. Ca valait le coup, de ne pas avoir une seule baguette, dans les mains d'une fille presque incapable de magie, qui venait de saisir que la vie ne tenait qu'à un fil.

- Accio Baguette de Peyton James.

Elle attendit, esperant la venue de l'objet. Elle esperait, elle souhaitait, elle voulait que ça marche. Dans une forêt comme celle-ci, il valait mieux avoir une baguette chacun. Chacune, dans leur cas. Elle aperçut un objet qui volait vers elles. Elle mit sa main au dessus de ces yeux, comme dans les films moldus. Sous le coup de la surprise, ses yeux s'ouvrirent comme ils ne s'étaient jamais ouverts. Elle ne put s'empecher d'éclater de rire.

- Ca t'arrives souvent d'avoir une Baguette de pain dans tes affaires ? Encore un coup du somnambulisme ? dit-elle en suffoquant de rire, et en attrapant la baguette qui venait à elle. Tu as faim ?

Violet reprit son serieux, essuyant les larmes de rire qui s'étaient echapées de ses yeux. Respirant avec difficultée, suivant Peyton en même temps, tenant sa baguette magique dans une main, la baguette de pain dans l'autre, elle se concentra, pour tenter d'enfin réussir le sort qu'elle avait à moitié réussi quelques instants plus tôt. Cette fois ci, le sort marcha, quand elle eut ajouté "magique" après baguette, et Violet tendit la baguette de Peyton à sa posseceuse.

Et Violet tomba. Aussi vive que l'éclair, Peyton la prit par les epaules, et réussit à la relever, malgrès le poids de la jeune poufsouffle, qui approchait les quarantes kilos. Peyton, surement inquiète à cause de la forêt peu rassurante, la regarda dans les yeux, et demanda :" Qu'est-ce qui s'est passé, Violet ? Qui t'as faite tomber ? ". Violet regarda à ses pieds. La Branche... Ce n'était pas une branche. Ca bougeait, comme un serpent. Violet laissa echapper un cri. Elle regarda Peyton et begaya, sous le choc et sous l'effet de la peur :

- Un.. Un.. Ser..Serpent ! Je deteste ça !

Comme conseillé, Violet prononça la formule, mais ce qui arriva n'était pas une baguette magique, mais... une baguette de pain. Peyton haussa un sourcil dubitatif, et jeta un coup d'oeil vers Violet. Même dans une situation comme celle-là, elle trouvait le moyen de rire. Vraiment barjes, ces Poufsouffles O_O
Elle répliqua d'un ton dédaigneux :

- Peuh, tu peux rire, n'empêche que d'un côté cette baguette nous sauve la vie. Je savais bien que ça servirait un jour... Puis d'ailleurs, c'est aussi en partie de ta faute, t'as pas complètement réussit ton sortilège.

Mais elle ne put s'empêcher de sourire quand, quelques minutes plus tard, sa vraie baguette atterit dans ses mains. Avec ça, elle se sentit beaucoup plus forte, expérimentée, quasiment indestructible... Et elle qui commenaçit à paniquer, même si elle n'en montrait rien, elle retrouva un sang froid parfait.
Puis le cri de Violet l'interpella. Un serpent ? Par ce temps-ci ?! Dans ce cas-là, ce ne devait certainement pas être un serpent ordinaire...
Elle murmura un petit "lumos !" et un faisceau de lumière produit par sa baguette éclaira une vipère de deux mètres de long, qui sifflait dans leur direction d'un air menaçant. Peyton fronça les sourcils. Pas ordinaire, non, ça c'était sûre. Elle pointa sa baguette dessus.

- Evanesco.

Un instant, elle crut que le serpent avait disparu, mais il reparut bien vite, plus furieux que jamais.

- Merde, mais c'est quoi ce truc ?!

Tandis que Violet se bidonnait, Peyton semblait assez etonnée. Puis, elle parut à peine vexée et articula : " Peuh, tu peux rire, n'empêche que d'un côté cette baguette nous sauve la vie. Je savais bien que ça servirait un jour... Puis d'ailleurs, c'est aussi en partie de ta faute, t'as pas complètement réussit ton sortilège. " Ce n'était pas faux. Mais Violet n'avait pu s'empecher d'eclater de rire. après tout, on ne voyait pas souvent des gens qui conservait une baguette de pain dans leur affaires. Et puis, normalement, c'était une baguette magique qui aurait du arriver. Violet était une optimiste, qui voyait surtout le bon aspect des choses, ou le comique de la situation. Elle répliqua, avec un graaaaand sourire :

- Je ne réussi jamais completement mes sortilèges. On va dire que je suis capable de faire de la magie autant que le premier moldu venu. Au moins, on ne crevera pas de faim...

La baguette de Peyton arriva et celle-ci eut un sourire en la retrouvant. Elle sembla plus sereine, beaucoup plus sure d'elle, comme si elle pouvait vaincre le monde entier grâce à cette baguette. Son visage n'exprima plus qu'un sentiment de confiance, tel qu'on parfois les rois, quand ils montent sur le trône. Oui, Peyton semblait rassurée, pour dire les choses simplement. Mais cette expression disparut de son visage dès que Violet lui designa le serpent. Il était rare de voir un serpent en pleine forêt par des temps aussi humide.

Peyton murmurra un petit "Lumos" et Violet put enfin distinguer la longueur et la grosseur du serpent. Une vipère de deux mètres de long. Charmant. Quoi de plus normal ? Violet eut un frisson, et sortit sa baguette magique. Elle la serrait d'une telle force qu'elle avait l'impression qu'elle allait lui exploser dans la main. La peur lui serrait le ventre, mais son côté optimiste lui rappela qu'elle n'aurait surement plus la chance de voir une vipère aussi grosse dans sa vie. Elle sourit, la peur prenant une place moindre dans son ventre. Maintenant, ça serait bien qu'il parte, pensa-t-elle. Peyton eut la même idée qu'elle et lança un evanesco.

Le serpent disparut, et Violet eut un sourpir de soulagement... Juste avant de voir que le serpent était reapparu, et qu'il avait l'air furieux. Peyton lacha un : " Merde, mais c'est quoi ce truc ?! ". Violet se demanda si sa compagne savait parler le FourcheLangue. Ca leur aurait été utile. Mais Violet pensa que si Peyton savait parler le FourcheLangue, elle l'aurait déjà utiliser. Ce serpent semblait être le fruit d'un sortilège, un sortilège interdit, dont Violet ne se rapellait plus le nom.

- Peyton ? murmura-t-elle. Tu as beaucoup d'ennemis ? On dirait que c'est le fruit d'un sortilège... Tu sais, le... le... le Serpensortia !

Tout en se reculant, Peyton poussa Violet derrière elle. Déjà que la Poufsouffle semblait être terrifiée par les serpents, il ne fallait vraiment pas l'exposer... La vipère se dressa, et Peyton sentit les petits cheveux de sa nuque se hérisser en constatant que la bête faisait sa taille en se dressant sur son corps ondulant. Et pourtant, Peyton était grande... Un mètre soixante dix à quatorze ans, ce qui n'était pas rien...
Elle entendit Violet murmurer dans son oreille le Serpensortia. Elle secoua la tête, et répondit à voix basse, tout en tenant la vipère à distance grâce à sa baguette magique :

- Impossible. Si c'était le fruit d'un simple "Serpensortia", un "Evanesco" tout aussi simple aurait suffit à la faire disparaître. Non Violet, il s'agit d'autre chose... Mais je ne sais pas de quoi...

Mais cela lui fit au passage penser qu'en effet, elle avait énormément d'ennemis à Poudlard. Pour ainsi dire, elle n'avait pratiquement que ça. Elle en avait tant qu'elle s'en faisait sans même s'en rendre compte, et qu'il ne lui aurait pas suffit de ses doigts de mains et de pieds réunis pour tous les compter.
Mais dans cette histoire, la seule fautive dedans, c'était bel et bien elle. Elle était si insupportable, si détestable qu'il n'en fallait pas long pour qu'elle se mette quelqu'un à dos. Pourtant, la Gryffondor ne s'en était jamais plaint. Elle allait même jusqu'à prétendre qu'elle aimait ça.
Un ou deux amis lui sufisaient entièrement pour exister, tel qu'elle le répétait souvent. La plupart de ses amis étaient morts, et des vivants, il ne lui en restait qu'un seul véritable : William Anderson, son meilleur ami. Mais ça, c'était une autre histoire.
Alors l'hypothèse de Violet selon laquelle un élève lui aurait inspiré un songe qui l'aurait entraîné dans la forêt où se trouvait le serpent, c'était loin d'être stupide... Quoi qu'un peu tiré par les cheveux.
Puis, une idée la traversant, elle pointa sa baguette magique sur le reptile.

- Lachlabask !

Des flammes brûlantes sortirent de la baguette de l'adolescente pour se diriger vers la vipère, qui se consumma. Et disparut. Peyton eut un sourire satisfait.

- Eh ben voilà, en fin de compte c'était pas infaisable !

Elle s'assit sur le tronc d'un arbre au sol, tendit un morceau de pain à Violet et en prit un aussi, qu'elle mordit à pleine dents. Mais peut-être avait-elle parlé trop vite...