Deuxième Tâche ~

Jess était en proie à un certain stress. Aujourd’hui démarrait la seconde épreuve et elle se demandait si elle allait être plus complexe que la première. Non pas qu’elle avait eu peur, au contraire, elle avait bien réussi et était fière d’elle seulement, elle se doutait que la difficulté des tâches serait croissante et un petit doute commençait à s’installer en elle. Pourquoi la tâche commençait dans la salle commune des Poufsouffles ? Et pourquoi cette boite était-elle posée là ? Cette petite boîte qui semblait si précieuse et posée là innocemment ? La salle commune était déserte. Encore une fois, Jess était seule pendant que les élèves étaient en cours, du moins ils devaient. Elle regarda chaque coin de la pièce, peut être que quelqu’un était caché là ou qu’une tierce personne l’observait grâce à un maléfice. Pourquoi se sentait-elle constamment observée ? Elle balaya du regard le plafond jusqu’à que ses yeux se posent à nouveau sur cette fameuse boîte. Personne aux alentours, personne qui l’a surveillait. Bien. Elle s’approcha lentement, limite sur la pointe des pieds puis toucha le couvercle de la boîte. Maintenant il lui semblait presque inévitable qu’elle l’ouvre. Elle la saisit délicatement, comme si elle tenait un objet des plus précieux et l’ouvrit tout aussi doucement. Une musique inconnue retentit aux oreilles de Jess, plus elle l’écoutait, plus elle perdait le sens de la réalité. Les notes la plongèrent bientôt dans un état de léthargie …

Vous marchez dans les couloirs de Poudlard avec tranquillité. Le château est étrangement désert, et une certaine tension règne dans le silence pesant qui vous entoure. Mais vous êtes calme et détendue. Soudain, surgit derrière vous une jeune femme que vous n’avez aucun mal à reconnaître : Ruby Wilstorne. Elle vous sourit.

« Bonsoir, Jess. »
« Bonsoir, Ruby… »

Sans un mot de plus, elle vous emboîte le pas et vous la suivez instinctivement. Elle se met à marcher de plus en plus vite, et vous la suivez en marchant à son rythme, puis peu à peu, en courant. Tous deux riez sans raisons apparentes, mais vous ne trouvez pas cela anormal. Le rythme de la course s’accélère, mais vous n’êtes ni essoufflée, ni fatiguée, et vous continuez à courir derrière Ruby, vos cheveux flottant derrière vous, l’air sifflant à vos oreilles. Soudain, vous arrivez devant une porte et votre amie s’arrête brusquement, mais vous en aviez eu l’intuition et vous ne la heurtez pas. Elle ne rit plus à présent, et vous regarde d’un air grave.

« Tu n’es pas venue me défendre. »

Vous regardez Ruby sans comprendre, mais celle-ci se contente de vous regarder avec cette même insistance, dénuée de reproches mais qui vous plonge tout de même dans la culpabilité.

« Je vais mourir. »

L’image de Ruby s’évanouit et la porte devant laquelle vous étiez s’ouvre à la volée, tandis qu’un rugissement épouvantable s’échappe de la pièce. Vous reconnaissez les toilettes de Mimi Geignarde, et un monstre horrible, dégoulinant de bave et de sueur, qui retient votre amie Ruby Wilstorne prisonnière entre ses pattes terrifiantes…

Jess se réveilla en sursaut. Elle était assise sur un canapé de la salle commune et s’agrippa à ce dernier. Le rêve qu’elle venait de faire était étrange, très étrange. Elle tenta de reprendre son souffle et de se calmer. En fermant les yeux elle revoyait très bien la scène, sauf qu’elle ne savait plus à quoi ressemblait le montre qui tenait son amie enfermée. Elle haussa les épaules, après tout, ce n’était qu’un rêve. Elle se leva, un peu trop précipitamment pour quelqu’un qui croyait avoir retrouver son sang froid et tâta sa poche, pour prendre sa baguette. Seulement, elle s’aperçu bien vite que cette dernière n’était plus à sa place. Tremblante à présent, elle regarda par terre et renversa presque le canapé pour tentait de la retrouver. Non, tout cela n’était plus une simple coinsidence, sa baguette ne pouvait pas disparaître comme ça surtout après un rêve aussi bizarre. Maintenant elle n’avait plus qu’une certitude, elle devait retrouver son amie au plus vite, et elle se doutait bien qu’il n’y avait qu’un seul endroit où la voir : les toilettes de mimi geignarde.

Jess sortit en courant de la salle commune, sans sa baguette, elle se sentait comme vulnérable. Elle se trouvait dans les couloirs, ces mêmes couloirs menant sans détour aux fameux toilettes. Elle fut tenté de s’y précipiter mais elle savait, malgré elle, qu’elle ne pouvait pas venir à bout d’un certain monstre, qui plus est sans sa baguette. Elle regarda derrière elle. Que pouvait-elle allait chercher ? Une idée germa dans son esprit. Vite, très vite, elle descendit une volée de marches pour se retrouver dans les escaliers les plus tordus de l’Angleterre, les escaliers mouvants. Lentement, trop lentement, le premier escalier se mit en marche. Alors qu’il s’approchait de la suite des marches, il changea soudain de direction, menant Jess vers les étages supérieurs. Pestant silencieusement, elle attendit que l’escalier modifie sa direction mais rien à faire, une fois posé, il ne bougea plus. D’un pas rageur elle remonta et attendit un suivant qui tarda à arriver. Soupirant de colère, elle le prit mais ce dernier crut bon de faire la même chose que le premier et Jess se retrouva au point de départ. Bon, elle avait encore le choix, elle pouvait se faire tout à pied. Elle courut vite jusqu’aux escaliers normaux et s’arrêta à temps pour se rendre compte de leur état. Quelqu’un avait répandu une sorte de boue immonde sur toutes les marches. La serpentarde fouilla dans sa poche, et trouva un stylo. Elle le jeta dans la boue, il flotta quelques instants puis dans un bruit de sucions le stylo disparut de la surface. Jess leva les yeux au ciel, heureusement qu’elle n’avait pas foncé tête baissée.

Rebroussant chemin, elle attendit qu’un des escaliers mouvants vienne à elle. Ce qui arriva, craignant la même chose que tout à l’heure, elle se mit juste à l’extrémité, s’apprêtant à sauter sur le suivant. Ce qu’elle fit sans hésiter quand elle fut assez proche des marches suivantes. Elle s’agrippa à la rambarde, respirant un bon coup, se rendant compte de ce qu’elle venait de faire. Elle jeta un regard au vide et haussa les épaules ,d’un air pas très convaincu il faut dire, mais l’avenir de Ruby était en jeu. Elle se prépara à renouveler l’expérience mais cette fois-ci elle n’en eut pas besoin, l’escalier se posa tout naturellement au rez de chaussé. D’un pas assuré cette fois, Jess reprit sa course en direction des cachots. Elle ne croisa toujours personne, comme si son épopée avait durée moins d’une heure. Peut être après tout mais à elle, il lui semblait que déjà quelques heures s’étaient écoulées. Ne ralentissant pas son allure, elle débarqua dans les cachots. Alors que l’endroit où elle voulait aller se trouvait non loin d’elle, la verte et argent s’arrêta sans raison apparente. Elle resta silencieuse, se retenant presque de respirer. Elle s’approchait de son but, la salle de potion. Aucun bruit, même pas une plume qui gratte la feuille. C’est bien ce qu’elle pensait, les élèves n’étaient pas là. Plus en confiance, elle entra dans la salle.

Une salle vide, voilà ce qui l’attendait. Elle ferma la porte derrière elle, au cas où, puis se dirigea rapidement vers les réserves du professeur de potion. Elle passa en revue tous les ingrédients puis choisit ceux qu’elle voulait. Il n’y avait que deux chaudrons dans la salle mais c’était suffisant. Disposant ses ingrédients sur une table voisine, elle commença à faire ses préparations. Le cours de potion était l’un des seuls auxquels elle assistait et s’intéressait vraiment, alors autant user de ses connaissances. Elle coupa en morceaux tout ce qui devait l’être, elle mélangea les ingrédients qui devait l’être, porta à ébullition les chaudrons quand il fallait, attendait le temps réglementaire, remuait toujours dans le bon sens et avec beaucoup de soin. Jessica s’appliquait vraiment dans son travail, elle était très concentrée, elle devait quand même se remémorer deux recettes dont une apprise seule et ne surtout pas les mélanger entre elles. Au bout d’une heure, la première potion fut prête, une délicieuse odeur s’en dégageait, principal atout de cette potion là. Elle remplissait à peu près un demi chaudron. Jess chercha un récipient pour les contenir puis trouva trois gourdes dans un coin de la pièce. Elle les remplit chacune à leur tour et posa le tout sur la table. Pendant ce temps, la seconde potion fut prête. Cette dernière était en petit quantité, elle remplissait seulement le fond du chaudron. Jess tira de sa poche une petite fiole qu’elle avait trouvé en même temps que les gourdes. La potion remplissait juste ce petit récipient que Jess boucha et fourra dans sa poche. En fouillant un peu mieux dans la salle, elle trouva un vieux sac d’apparence miteuse mais avec une sangle qui tenait assez bien. Elle l’attrapa et rangea les gourdes dedans.

Sans baguette il lui était impossible de vider les chaudrons mais elle se promit de tout remettre en ordre une fois qu’elle aurait récupérée cette dernière. Elle fit une dernière inspection de la salle et mit quelques objets, dont des mini potions déjà faites, dans son sac. Une fois ce dernier mit sur l’épaule, elle partit en direction des cuisines. Depuis sa dernière épreuve, elle n’y était pas retournée. Elle pouvait justifier sa présence par le fait qu’elle venait prendre des nouvelles de son bracelet. Elle marcha d’un pas qu’elle voulait détendu, ça ne servait à rien de stresser, autant faire les choses avec calme. Elle arriva rapidement aux cuisines sans encombrements puis se glissa dans le tunnel. En arrivant, personne ne l’accueillit, comme si les cuisines étaient vides. Jess se fit plus silencieuse. Tout en se mettant debout, elle entendit un bruit bref, comme une respiration précipitée. La serpentarde se dressa et tendit l’oreille. Sur la pointe des pieds, elle longea le mur quand tout à coup un cri horrible parvint de l’arrière salle. Peeves en sortit, un sourire béa sur les lèvres jusqu’à qu’il croise le regard sévère de Jess. Il s’arrêta d’un coup et partit aussi vite qu’il le put, ce qui était simple pour lui. Jess, intriguée, s’approcha de l’arrière salle, pour voir ce qui avait bien pu faire ce démon.

Le spectacle qui l’attendait était à voir. En plein milieu de la pièce, pendue par la queue au bout d’un fil accroché au plafond, se trouvait Miss Teigne, la chatte du concierge de Poudlard. C’était d’elle que provenait ce fameux bruit que Jess avait entendu en arrivant. En la voyant arrivée, la chatte se débattit avec force, tentant sûrement de briser le fil, bien que la Serpentarde ne pensait pas qu’elle soit aussi maligne. La verte et argent poursuivit son chemin, ce n’était pas son animal après tout, elle devait trouver ce qu’elle était venue chercher ici d’abord. Et sans les elfes, obtenir de la nourriture à profusion était un peu compliqué. Elle changea de pièce, ignorant les appels désespérés de Miss Teigne et ouvrit tous les placards à sa portée. Seulement, elle avait toujours le même résultat : un placard vide hormis du sel et du poivre qui traînaient. D’un geste machinal, Jess s’empara des deux et les fourra dans sa poche. Alors qu’elle allait ouvrir un énième placard, un cri l’alerta. C’était Rusard qui cherchait sa chatte. Bien que sa voix fut grave et faible, Jess pouvait nettement la distinguer et Miss Teigne devait sûrement en faire autant car ses appels redoublèrent d’intensité. Abandonnant ses recherches, la serpentarde courut dans la pièce voisine et tenta de détacher l’animal. Même si le nœud fait par Peeves n’était pas très solide, Miss Teigne donnait tellement de coups de griffe qu’il était difficile de la libérer. Au bout d’un moment, alors que la voix de Rusard s’approchait dangereusement, Jess parvint à la sortir et la posa sur le sol. Bien vite, le félin partit rejoindre son maître. Maintenant il fallait espérer qu’elle ne le ramène pas ici. Ce que, bien évidemment, elle fit. En entendant le tunnel s’ouvrir, Jess eut un moment de panique mais se ressaisit aussitôt. Elle se cacha derrière un canapé mais se doutait que Miss Teigne pouvait reconnaître son odeur. Elle réfléchit puis mit sa main dans sa poche. Elle y trouva le sel, le poivre et sa fiole. Sa main se resserra autours du poivre, enfin elle avait une idée. Rapidement, elle se balança tout le poivre dessus et en garda un peu dans sa main. Comme elle l’avait pensé, Miss Teigne débarqua assez vite dans la pièce. Quand elle arriva à la hauteur de Jess, cette dernière lui jeta tout le poivre restant à la figure. La chatte qui se comprenait pas ce qui lui arrivait, repartit le queue entre les jambes et miaula une fois aux pieds de son maître. Rusard lui parla doucement jusqu’à que sa voix disparaisse. La verte et argent attendit un moment, tout était à nouveau silencieux, maintenant elle savait qu’elle était seule. Soit la chatte était repartie, soit Rusard revenait avec quelque chose. La dernière option ne semblait pas vraiment possible alors Jess sortit de sa cachette et recommença ses recherches.

En retournant dans les cuisines, elle tomba sur un petit elfe qui lui demanda d’une voix pleine d’espoir :

- Il est partit ? Il est partit ?

Jess se douta qu’il parlait de Peeves, du moins, elle le pensait, elle hocha donc la tête doucement. L’elfe frappa dans ses mains et un nouveau bruit bref retentit, bien différent du premier. Puis il disparut. Etonnée, la sepentarde s’approcha d’un placard. Ce dernier était rempli à ras-bord. Dans son élan, elle en ouvrit un second, pareil, rempli. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle attrapa son sac et mit de la nourriture en tout genre dedans, allant d’une bouteille de lait à un paquet de biscuit. Une fois son sac assez rempli, elle se permit de manger un petit quelque chose, après tout, elle en avait vécu des aventures depuis ce matin. Tout en croquant dans une part de gâteau, elle réfléchissait à son plan d’attaque. Elle savait qu’elle allait avoir affaire à une bête, d’un penchant assez féroce, mais elle se savait pas du tout à quoi elle ressemblait. Elle haussa les épaules et termina sa part de gâteau assez vite. Comme toujours, elle jeta un dernier regard à la cuisine puis empreinta le tunnel en sens inverse. Son sac sur le dos, elle marchait d’un pas plus tranquille, réfléchissant aux moindres détails. Ruby avait besoin d’elle et elle devait y arriver du premier coup. De toute façon, Jess ne lâcherait pas l’affaire tant que son amie se sera pas saine et sauve, voilà jusqu’à où elle était prête à en arriver pour les gens qu’elle aimait.

En arrivant près des escaliers, elle jeta un regard douteux à ces derniers. Allaient-ils encore lui faire perdre du temps ? Elle n’eut pas à se poser la question plus longtemps car elle reçu sur la tête des boulettes de papier mâché. Poussant un soupir lassé, elle regarda vers le plafond, elle ne fut pas étonnée de trouver Peeves avec une petite sarbacane. Lui jetant un regard noir, elle se détourna et commença à marcher pour pendre le premier escalier venu à sa rencontre. Peeves disparut aussitôt. Jess se laissa guider par les marches qui la menèrent au second étage. Alors qu’elle prenait le chemin des toilettes de Mimi, le diablotin s’interposa continuant à lui lancer des boulettes. Perdant patience, elle lui cria après :

- Dégage de mon chemin sale nabot !
- Oh elle a traité le grand Peeves, la méchante sepentarde va le payer.

Avec le même sourire débile sur le visage, le diablotin bleu balança des papiers mouillés couvertes d’encre noire sur Jess. La verte et argent, sachant le combat perdu sans baguette, courut se mettre à l’abri dans une salle de classe. En entrant, elle ferma aussitôt la porte et resta appuyée contre un grand moment. Génial, sa robe était remplie d’encre noire maintenant. Les hurlements de Peeves finirent par s’atténuer, il avait dû se lasser et devait être parti. Poussant un énième soupir, la serpentarde entreprit d’ouvrir la porte pour faire ce qu’elle avait à faire seulement cette dernière refusa de s’ouvrir, comme si elle avait été fermé par enchantement. Les nerfs de Jess commençait à être à rude épreuve, sans baguette, elle n’avait aucune solution pour ouvrir cette satanée porte ! Elle jeta un regard à la pièce dans laquelle elle se trouvait. A première vue, c’était une salle de classe banale mais en observant bien, on pouvait voir des ombres limite transparentes s’activer, semblables à des fantômes. La verte et argent ne bougea pas et scruta la scène avec plus d’attention. Les ombres étaient en fait assise sur les bancs, un fantôme plus grand était au tableau et parlait. Oui, c’était bien un cours qui se déroulait devant elle avec des élèves fantômes. Jess osa s’approcher de l’ombre la plus proche et passa sa main devant les yeux de cette dernière : aucune réaction. Elle étudia les visages des gens avec attention, quelques uns lui étaient familier. Les élèves étaient jeunes, 3ème ou 4ème année. Elle remarqua notamment une fille de serpentard. C’était bien des gens de Poudlard qui avait cours là. La scène était intrigante certes, mais elle devait trouver un moyen d’ouvrir la porte. Elle eut une idée, les élèves devaient bien avoir des baguettes. Elle en trouva une sur un pupitre mais celle-ci était de la même matière que les élèves, ainsi quand elle tenta de l’attraper, sa main passa au travers. Comme ça, elle n’était pas plus avancée.

Le prof semblait être passionné par son cours mais les élèves bâillaient d’ennuis. Selon Jess, si venir en cours c’était fait pour dormir, il valait mieux rester dans son lit, c’était bien plus confortable. Elle passa entre les tables à la recherche d’un objet lourd pour forcer la porte. Un escalier montait vers une seconde salle, et la serpentarde n’hésita pas y entrer. La pièce était vide, avec seulement une mini harpe en son milieu. Jess regarda l’instrument intriguée puis s’apprêta à sortir de cette pièce inutile lorsqu’au denier moment, elle décida d’emporter l’objet. Si jamais elle s’ennuyait, elle pouvait apprendre. En redescendant dans la salle de classe, elle remarqua un bout de bois caché par un cadre posé au sol. Elle s’en approcha et fit basculer le cadre. Le bout de bois était en fait la moitié d’une poutre. Ecarquillant les yeux, elle jeta un regard à la porte, ça devait suffire. Elle posa son sac contre le mur et releva ses manches, encore remplie d’encre noire. Elle poussa le bout de bois, se doutant qu’il était inutile qu’elle tente de le porter. Ce dernier se déplaça assez bien, elle esquivait les bureaux pour le placer juste devant la porte. Une fois installé, elle appuya de toutes ses forces contre le bois. Ses efforts se donnèrent rien. Désespérée, elle s’assit dessus et regarda les fantômes gesticuler. Tout à coup le prof lança un sort vers elle, heureusement elle se jeta sur le côté au dernier moment. Le sort, assez puissant et bien réel lui, fit exploser la porte. Jess regarda le professeur d’un air étonné puis aperçut l’intitulé du cours « comment supprimer des obstacles ». Un sourire en coin, elle attrapa son sac et l’instrument de musique puis sortit presque en courant de la salle de crainte que le prof décide de refaire apparaître une porte.

Maintenant elle se trouvait non loin du lieu dit, où se trouvait enfermée son amie. Elle réfléchit à comment elle allait s’organiser. Elle ne connaissait pas grand chose en créature féroce mais elle improviserait Elle passa en revue dans sa tête ce qui composait son sac, elle avait tout. Elle fouilla dans sa poche, la fiole se trouvait toujours à sa place, avec du sel. Elle inspira un bon coup et s’approcha sans faillir de la porte des toilettes. Une respiration bruyante en provenait. Jess ferma les yeux puis les réouvrit, elle était fin prête à affronter n’importe quoi. Elle entrouvrit délicatement la porte en faisait le moins de bruit possible. Elle glissa un œil. Quand elle aperçut la bête, elle faillit pousser un cri mais se retint et ferma le plus vite possible la porte. Ok, là, elle en était persuadée, les organisateurs de ce tournoi étaient vraiment fous ! () Elle respira un bon coup, après tout ce n’était qu’un chien à trois tête qui détenait son amie, enfin non, plus précisément un immense chien à trois têtes toutes horribles. Sa cervelle s’activa à toute vitesse, elle avait toujours la harpe dans ses mains et son sac sur le dos. L’instrument de musique lui rappela un livre, un conte que lui lisait sa mère. Il lui semblait qu’à la fin, le héros finissait par s’en sortir avec une harpe. Mais contre qui se battait-il ? Tout à coup, ce souvenir lui revint en entier. C’était contre un chien à trois têtes. Sûre d’elle, elle entra carrément dans la pièce, tout en oubliant qu’elle ne savait absolument pas jouer de la harpe ! Les têtes se levèrent vers elle en même temps, et leurs mâchoires immenses semblaient faire des grands sourires carnassiers, prêtent à dévorer Jess en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Tout en tentant de ne pas paniquer, elle improvisa deux, trois notes, mais le chien ne semblait pas du tout réceptif à la mauvaise musique et commença à avancer vers elle.

Ayant à nouveau une idée, elle courut aux lavabos qui trônaient en plein milieu de la pièce. Ils étaient sales, ils n’avaient sûrement pas servi depuis un moment mais la propreté de ces derniers n’intéressait guère Jessica en cet instant précis. Elle ouvrit son sac en vitesse et jeta dans chaque lavabo de la nourriture qu’elle recouvrait toujours du contenu de ses gourdes. Elle finit par en faire le tour pendant que le chien la suivait et tous les lavabos contenaient à présent du pain, des biscuits, des parts de gâteaux, des fruits, le tout arrosé de sa première potion. L’odeur de cette dernière commença à se faire sentir et le chien fut attiré. Chacune de ses têtes reniflaient un lavabo. Bientôt, elles dévoraient l’ensemble du contenu. Pendant qu’il s’occupait à manger toute la nourriture, Jess chercha du regard Ruby. Cette dernière semblait endormie, elle était ligotée posée contre un mur. Le cœur serré, Jess attendit que les chiens eut fini de tout manger avant de se précipiter vers elle. Comme prévu, la potion fit effet presque aussitôt. Les paupières des têtes du chien s’abaissèrent lentement et le monstre tomba tout à coup. Potion de sommeil instantané, plutôt efficace. Le seul inconvénient était que l’effet n’était que éphémère sur les animaux, ou plutôt les créatures. Elle sortit donc la fiole de sa poche et l’ouvrit. La serpentarde s’approcha du molosse sans précipitation et s’accroupit près d’une des têtes du monstre. Sa gueule était ouverte, elle passa donc sa main entre ses dents et déposa quelques gouttes de sa potion sur sa langue. Elle s’occupa de la seconde tête, laquelle avait la langue pendante, bien plus pratique, elle refit à nouveau la même opération puis s’approcha de la dernière tête. Sa gueule était fermée. Elle reboucha sa fiole, elle ne pouvait pas se permettre d’en perdre quelques gouttes puis la remit à sa place. Prenant son courage à deux mains, et tentant d’oublier la bave qui s’échappait de la gueule du chien, elle tenta d’écarta ses mâchoires, sans grand succès. Elle commença un peu à paniquer, la potion allait bientôt ne plus faire effet. Elle retenta et dans un ultime effort, elle parvint à séparer les deux mâchoires. Vite, très vite, elle ouvrit la fiole. La tête commençait à entrouvrir les yeux. Elle vida le contenu de sa fiole sur sa langue et ses paupières se refermèrent aussitôt. Poussant un soupir de soulagement, elle regarda avec satisfaction la créature. Potion de sommeil éternel. Là, au moins, le chien en avait pour un moment avait de se réveiller. Jessica recula et se dirigea vers son amie. Elle l’a libéré de ses liens et l’observa. Elle espérait que Ruby se réveille rapidement.