Un journée comme les autres ? Pas si sur...

En ce vendredi matin, David s'était levé un peu plus tôt afin de préparer Matthew pour le ramener chez la nounou. Malva avait du rester au travail toute la nuit en raison de sa nouvelle nomination au poste de ministre de la Coopération Magique Internationale. Les époux Corner n'avaient eu que très peu de temps pour eux ses derniers jours. Lors de ses premiers jours en tant que Chef des Aurors, ce qui remontait à quelques petites années, le jeune homme avait aussi passé une semaine épouvantable en raison de la nombreuse paperasse à remplir, des réunions importantes pour se tenir au courent des responsabilités que l'on avait à prendre, etc. Il imaginait tout à fait l'état d'esprit de son épouse, et prévoyait d'ailleurs pour ce dimanche une petite sortie en famille pour la relaxer un petit peu...
Une fois son fils déposé chez la nounou, David transplana au Ministère de la Magie. Il se dirigea vers l'ascenseur, afin de prendre la direction du quartier général des Aurors. A sa grande surprise, l'ascenseur était vide. A l'exception d'une seule personne : la Ministre de la Magie en personne, Morgane Collignon. Elle ne l'avait pas encore aperçu, sa tête étant plongé dans des papiers qui paraissaient important. David entra, et les portes de l'ascenseur se refermèrent.

- Salut Morgane ! dit David en souriant à la jeune femme. Tu vas à quel niveau ? demanda le jeune homme afin de savoir sur quel bouton appuyé.

Malgré l'heure matinale, David se sentait plutôt en forme. Il n'avait pas trop de boulot ces temps-ci... Les Mangemorts n'étant pas apparu depuis quelques semaines. Il pouvait ainsi s'occuper plus de Matthew, et passer plus de temps avec son fils ; ce qui le rendait heureux et euphorique.

[Premier post réservé à Morgane]

Au dehors, elle savait que le soleil ne s'était levé que depuis peu. Et pourtant, celà faisait déjà un moment qu'elle était au Ministère, règlant l'une ou l'autre affaire. Certes il était encore tôt pour déjà travailler, surtout qu'elle aurait pu arriver plus tard et repartir à la même heure. Mais elle aimait profiter du calme matinal, quand les couloirs étaient encore relativement vides. Il était toujours plus agréable de travailler dans ces conditions et pouvoir voyager d'un niveau à l'autre sans être noyé dans la foule. Et puis cela permettait aussi d'éviter certains désagrément comme les interruptions et les questions intempestives dès qu'elle quittait son bureau. Or à cette heure-ci il n'y avait que les travailleurs les plus assidus, ces employés motivés par leur travail. Sans compter qu'il n'y avait pas encore le moindre visiteur.

Sortant à la volée de son bureau, elle se rendit sans devoir faire le moindre détour pour arriver à l'ascenceur. Le bruit de ses pas résonnant dans l'immense couloir se voyait parfois accompagné par ceux de quelqu'un d'autre, avant qu'à nouveau il n'y ait plus qu'elle. La porte rouge se referma juste derrière elle, alors de progressivement s'enfoncer dans les différents niveau. Le va et viens des gens était plus que limité, à cette heure-ci. Et alors qu'elle était a présent seule dans l'ascenceur venant de s'immobiliser, le nez dans ses feuilles, une voix la tira hors de ses pensées. Relevant la tête, elle se retrouva face à David.

- David, comment tu vas ? Répondit-elle en lui rendant son sourire. Au 4ème. Et toi, où est-ce que tu vas de si bonne heure ?

Elle fit alors un paquet de ses feuilles, les rangeant ensuite dans la farde qui les contenait quelques instants auparavant, se retournant vers l'Auror. A vrai dire, ils n'avaient plus vraiment l'occasion de se voir très régulièrement. Pas depuis qu'il l'avait délivrée de cette fameuse armoire dans laquelle Peeves l'avaient enfermée. Etrangement, elle s'en souvenait comme si c'était hier.
Mais elle n'eut pas vraiment le temps de se plonger plus profondément dans ses souvenirs qu'un inquiétant grincement se fit entendre au dessus de leurs têtes. Elle savait que ce n'était pas normal, et le regard qu'elle lança à David était explicite. Et visiblement, il se posait au moins autant de question qu'elle ...

David repensa brièvement à la dernière fois qu'il avait vu Morgane. Ils se trouvaient dans les couloirs de Poudlard, et la jeune femme s'était retrouvée coincée dans une armoire suite à une mésaventure avec Peeves, l'esprit frappeur, si ses souvenirs étaient exactes. Etant donné que ça remontait déjà à quelques temps, il n'en avait pas la certitude. Depuis, de nombreuses choses s'étaient déroulés dans leur vie respective. David était devenu papa et Morgane Ministre de la Magie. Avec la quantité de travail qu'elle avait à faire, l'Auror n'avait même pas eu le temps de la féliciter de sa nomination au plus haut poste du Ministère de la Magie.

- Je vais très bien, et toi ? demanda-t-il en souriant, tout en appuyant sur le petit bouton où il était écrit le numéro 4, niveau auquel Morgane désirait se rendre.

Les portes de l'ascenseur se refermèrent, et il commença à descendre vers les niveaux inférieurs, s'enfonçant dans les profondeurs de la terre. Il se retourna vers Morgane.

- Au quartier général des Aurors. Je vais profiter du fait qu'il n'y ait personne pour m'occuper de quelques papiers en silence. Parfois la journée il est impossible de se concentrer... dit-il en regardant la quantité énorme de parchemin que Morgane portait dans ses bras.

David se plaignait, mais la situation de la jeune Ministre devait être encore pire. C'est alors qu'ils entendirent un étrange grincement au dessus de leur tête. L'Auror leva les yeux, mais il ne pouvait pas voir ce qu'il se passait au-dessus de l'ascenseur. Il lança à Morgane un regard. Elle paraissait tout aussi inquiète que lui. Mais ça ne s'arrêtait pas là... Tout à coup, l'ascenseur s'arrêta brusquement, secouant les deux amis. David s'accrocha à la barre pour ne pas tomber.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda David à Morgane, espérant se tromper sur ce qu'il pensait qu'il leur arrivait. Ne me dis pas qu'on est... coincé...

Et dire que David travailllait pour elle, et elle n'avait encore jamais eu l'occasion de lui reparler autrement qu'un vague salut dans les couloirs. Ils ne se parlaient jamais, ne s'étaient jamais vraiment revu depuis cette fameuse après midi qu'ils avaient passés enfermés dans une salle de classe désafectées avant de se retrouver coincés dans une bibliothèque particulièrement glauque. Et pourtant, à les voir, ils paraissaient être deux amis de longues dates. Certes, cela faisait des années qu'ils se connaissaient, même s'il n'avait jamais développer une amitié particulière. Mais ca faisait du bien à la jeune femme de pouvoir parler avec quelqu'un autre que pour le travail, avoir une discussion qui n'avait rien de solennel. Ca lui faisait presque du bien, d'être tutoyée par quelqu'un. Par instant, cette façade droite, solennelle devenait difficile à porter. Car bien qu'elle ne devait laisser paraitre aucune faiblesse dans son rôle de Ministre, elle n'en était pas moins humaine. Par chance, elle parvenait à porter cela sans en être débordée. Pourvu que ça dure.

- Je vais, en tout cas. Répondit-elle dans un sourire.


Elle le regarda appuyer sur le bouton sur lequel le chiffre quatre était dessiné, avant qu'il ne se retourne à nouveau vers elle, la jeune femme posant instinctivement son regard sur l'Auror. Visiblement, lui aussi semblait parfois incommodé du bruit et de l'agitation qu'il pouvait régner dans les couloirs pendant la journée, à l'heure où le ministère tout entier ressemblait plus à une immense fourmillière en effervescence.

- C'est vrai ... Il faudrait penser à insonoriser les bureaux, afin de permettre plus de calme. Et voilà, encore un peu de travail en plus .. Répondit-elle dans un sourire.


Sourire qui fut bien vite effacer alors qu'elle sentit l'ascenceur s'ébranler sous leurs pieds. Qu'est-ce qu'il se passait, encore ? Après avoir brusquement ralenti et émit grincements et cliquetis métalliques, la cage finit par s'immobiliser. Entre deux étages, en plus ... Elle lança un regard au plafond, espérant que tout se débloquerait d'une seconde à l'autre. La jeune femme capitula et abandonna l'espoir que l'ascenceur redémarre. C'était pas possible ... A croire qu'elle ne pouvait pas croiser David sans qu'ils ne finissent coincés, tous les deux.

- Visiblement, si ... C'est pas possible quand même, j'ai prévenu les gars de la maintenance que l'ascenceur commencait à avoir des difficultés. Lacha-t-elle dans un soupir. Bon ben voila. On a plus qu'à attendre que ca redémarre, sinon on trouveras bien un moyen d'en sortir.

En même temps, ils n'avaient pas trop le choix. Au pire, si dans quelques minutes ce n'était pas reparti, elle trouverait bien un moyen de contacter quelqu'un de la maintenance magique pour venir les libérer. Quoique, à cette heure-ci, il n'y avait pas grand monde ...

L'ascenseur était bel et bien coincé. C'était la première fois que ça lui arrivait, et il fallait avouer que la situation l'inquiétait un peu. Mais après tout, ils finiraient bien par sortir. Mais quand ? L'ascenseur redémarrerait-il tout seul ? David en doutait. Morgane et lui allaient devoir rester coincés là jusqu'à temps qu'on vienne les sortir de ce pétrin.
David soupira, avant de laisser échapper un rire nerveux.

- C'est pas croyable... On se retrouve toujours coincé on dirait. Après le placard, l'ascenseur ! dit David en regardant Morgane, mi-stupéfait, mi-amusé.

David appuya plusieurs fois sur le bouton qui menait au niveau 4, mais sans aucun résultat. Il pensa alors à une chose, et en fit part à Morgane.

- A ton avis on peut tenter quelque chose avec nos baguettes ou pas ? demanda l'Auror en espérant qu'elle aurait une idée de sorts ou enchantements à utiliser.

La magie pourrait peut-être les enfoncés encore plus qu'ils ne l'étaient déjà, mais David ne pouvait se résigner à rester sans rien faire, à attendre que l'on vienne leur porter secours. D'autant plus que les employés n'arrivaient que dans une heure et demi, et le temps qu'ils comprennent qu'un des nombreux ascenseurs était coincé, Morgane et David commenceraient probablement à manquer d'un d'air.

A vrai dire, elle non plus ne s'était jamais retrouvée coincée dans un ascenceur du Ministère. En même temps, cela ne devait pas arriver bien souvent. Bon ben voila, elle était coincée avec David dans cette cage métallique. Par chance, elle avait encore eut le bonheur de tomber sur lui. Seule ou accompagné d'un employé au fayotage intempestif ou la bassinant avec le travail, elle ne l'aurait probablement pas supporter. Enfin, maintenant qu'ils étaient là, et probablement pour un bout de temps, autant en profiter un peu. Poudlard ... Tellement de souvenirs.

- Tu te souviens cette bibliothèque super louche dans laquelle on s'est retrouvée ?

Ce fut à son tour de laisser échapper un léger rire. Cette journée, elle s'en souviendrait probablement toute sa vie. Ils l'avaient échappés belle, tout de même.

Et puis elle se retourna vers David. Tenter quelque chose ? Elle ne voyait pas particulièrement quoi, après tout c'était le boulot de la maintenance, pas le sien. Et elle préférait laisser faire les experts. Maintenant, ils ne seraient pas là avant un moment.

- Si tu as une idée ... Mais personellement, la mécanique n'a jamais été mon domaine de prédilection, et je n'ai pas tellement envie de finir écrasée au niveau du département des mystères, si tu vois ce que je veux dire. Lacha-t-elle dans un sourire en coin.


Et elle jetta un oeil à sa montre. Les premiers employés arrivaient vers 8h. Et il était à peine passé 7h. Elle laissa échapper un léger soupir. Soit ils attendaient une heure, soit ils tentaient autre chose.

- J'ai peut-être un idée qui nous épargnerait d'avoir à attendre une heure qu'ils arrivent. Je vais envoyer un Patronus à l'un des gars de la maintenance, histoire d'en ramener au moins un pour régler le problème.

Au bout de quelques secondes de silence et d'apparente concentration, un mince filet argenté commenca à s'extirper de s baguette, prenant progessivement la forme d'un imposant cheval. La jeune femme resta quelques instants de plus silencieuse, avant de faire un bref mouvement du bout de sa baguette. Dans une légère levade, l'animal s'éloigna, disparaissant de l'autre côté de la paroi métallique.

- Et maintenant, on a plus qu'à attendre une réponse. Répondit-elle calement.