~ Bloody rain

29/06/2006

Les quelques rayons d'un croissant lune éclairait les lettres noires, gravées dans le marbre plus clair. L'ombre d'une jeune femme se dessinait sur cette même pière tombale, agenouillée dans les gravillons détrempés par l'averse, qui touchait à sa fin. La pluie était fine, battant sur son visage, noyant les larmes qui coulaient le long de ses joues pour s'échouer au sol, se mêlant aux gouttes d'eau.

Laura Collignon
1921 - 1943

Morgane ne parvenait pas a détacher ses yeux des ces funestes inscriptions. La nouvelle était tombée l'avant-veille. Un hibou aux couleurs particulièrement sombres, qui avaient vite alarmée la jeune femme. L'enterrement avaient eu lieu dans l'après-midi, sous la pluie. Et elle avait veillé la toute la journée, comme pour s'encrer d'une réalité trop cruelle. Assassinée par une bande de Mages Noirs qui sévissaient depuis quelques temps déjà. Pourquoi elle ? Pourquoi lui avaient-ils pris ? Par provocation, probablement. Parce qu'elle était Ministre de la Magie.

Tremblant de rage, la jeune femme enserra un peu plus encore ces quelques roses blanches qu'elle avait apporté à la mémoire de sa soeur. Le sang coulait dans ses veines, ses tempes battant de toute la haine qui prenait son corps en étaux. Elle sentait les quelques épines de la tige lui piquer la paume de la main, mais ressera un peu plus encore son étreinte. Elle les retrouverait, les torturerait. La douleur s'étandait à présent à toute la main. Elle la vengerait. Son étreinte se relacha brusquement, les roses retombant mollement au sol. Sentant cette chaleur s'étaler progressivement, elle posa les yeux sur la paume de sa main. A quelques endroits, de minces filets de sang s'écoulaient des entailles. Probablement avait-elle serré le bouquet trop fort. Immobile, elle contempla le sang doucement couler, le long de sa main, de son poignet. Comme si ce fluide s'échappait de son corps avec la douleur et la haine qui l'étreignait. Et finalement s'écraser sur les pétales d'un blanc presque trop lumineux.

[Je dérange ? ^^]

Ce soir là, il n’y avait pas de pleine lune, la lune formé un croissant, il y avait une fine pluie qui tombait, mais pas assez pour faire sortir les gens, Mickaël c’était vêtu d’un manteau assez long pour le couvrir tout de même. Il se dirigea vers le cimetière, il avait quelque chose à voir. Il savait qu’aller dans un cimetière en pleine nuit n’était pas conseillé mais peu importait, ça lui rongeait l’esprit. Il vit quelques pierres tombales, il serpenta entre celle ci pendant de longue minute, regardant avec attention le nom de chaque personne ainsi que leur portrait. Il avait horreur de rentrer dans les cimetières.

Il ne trouva pas la tombe qu’il cherchait, il devait chercher un peu partout, ça devenait un peu louche. Il vit une silhouette, devant une pierre tombale, apparemment une fille, Mickaël s’approcha doucement d’elle, méfiant… On ne savait pas sur qui on pouvait tomber dans les cimetières, alors était-ce un mangemort ? Ou tout simplement une personne qui venait voir la pierre tombale de quelqu’un ? Une fois arrivé à environs deux mètres de la silhouette, il vit des roses par terre, elles étaient facilement visible car elles étaient blanches. Mickaël s’arrêta net, il regarda les pierres tombales, il maintenait sa baguette dans sa poche, il la serrait le plus fort que possible… Il était sur ces gardes, la personne avait du l’entendre, puisque les graviers ça faisaient du bruit … Il avait un peu peur, mais quelque chose l’empêchait de partir, il regarda un peu mieux, la lune éclairait, mais on ne voyait pas beaucoup de détail. La jeune femme semblait être brune, elle regardait quelque chose, il vit quelque chose tombait de sa main et il s’apperçu que c’était du sang. Un peu inquiet, il dit :

- Vous allez bien ?

Il resserra un peu plus sa baguette, et se préparé à riposter si il la personne voulait l’attaquer par peur … Ou parce que c’était un mangemort. Il fixa la silhouette attendant de voir une réaction de sa part.

29/06/2006

[Non, pas du tout <3 Et Moirgane est blonde XD ]

Elle n'aurait pas su dire combien de temps elle était ainsi restée à admirer le magnifique spectacle que lui offrait les gouttes de son sang, coulant sur son poignet, tombant lentement les unes après les autres. Mais lorsqu'elle redressa la tête, la pluie avait cessé. Et des pas résonnaient sourdement dans le cimetière, le bruit des gravillons sous les pieds d'un visiteur qui, pendant un long moment, sillona les allées bordées de pierres tombales. Il allait finir par tomber sur elle, inextricablement. Mais elle ne bougeait pas, comme inconsciente de toute réalité. Soudain, plus rien. Le silence était revenu, et une deuxième ombre s'étendait désormais sur ce nom gravé dans le marbre. Ce fut comme un électrochoc, un retour à la réalité, alors que cette voix qui lui était familière résonna doucement. Morgane s'essuya alors rapidement les joues d'un revers de la main, étalant accidentellement un peu de sang sur son visage. Vu l'humidité, elle ne remarqua même pas le liquide chaud qu'elle venait de se déposer. Elle devait faire peur, vraiment.

- Mickael, c'est toi ? Murmura-t-elle spontanément, relevant la tête vers lui.

En effet, c'était bien cette voix qu'elle avait cru reconnaitre. La sienne avait été grave, et quelque peu tremblante, aussi. A vrai dire, elle était peut-être trop vulnérable pour prendre plus de précaution quant à savoir qui l'abordait. Ou plutôt, ses réactions étaient désordonnées et lentes, car quelques secondes après avoir prononcés ces mots, elle se releva brusquement, une violente lumière jaillsant du bout de sa baguette, pointée droit sur le visage de ce visiteur. Qui était bel et bien Mickael. Son bras retomba alors machinalement, la lumière s'estompant pour disparaitre. Et ses genoux ployèrent, la jeune femme se retrouvant à nouveau agenouillée au pied de la tombe de celle qui un jour, avait été bien vivante.

Fixant la silhouette qu’il cru reconnaître, il attendit une réponse de la part de la femme. Lorsqu’il entendit sa voie, celle ci ne trompa pas l’esprit de Mickaël il s’agissait bien de la ministre de la magie en personne. Il avait plutôt de bonne relation avec elle, et il l’appréciait, elle l'aidait beaucoup surtout pour qu'elle ne dise pas qu'il soit loup garou. Lorsqu’elle se retourna, il eut un sursaut et fit une grimace de stupéfaction. Elle avait du sang étalé sur le visage que c’était-elle fait ? Mickaël ne voyait pas si elle c’était entaillé à la joue et si c’était profond. Lorsque la voie demanda si c’était bien lui, Mickaël dit d’une voie douce :

- Oui c’est bien moi …

Il ne pouvait s’empêcher de fixer la joue de la jeune femme et lorsqu’elle éclaira son visage, Mickaël plissa les yeux et ce les cacha d’une main. Elle avait levé sa baguette d’une manière brusque et Mickaël avait eut le réflexe de sortir sa baguette, il avait cru être trompé. Il n’aurait jamais douté ça de la jeune femme, mais il restait toujours le polynectar. Morgane tomba à genoux, devant la tombe, Mickaël enleva son manteau, et pris la précaution de prendre un mouchoir en papier de sa poche, il s’accroupit à coté de Morgane, et il lui posa son manteau sur les épaules. Il prit sa baguette et éclaira la pierre tombale, il vit le nom de Collignon, il comprit bien vite que Laura faisait parti de la famille de Morgane. Lorsqu’il vit sa date de naissance, Mickaël pensa que c’était soit une cousine ou soit une sœur, elle était encore jeune à peine vingt-deux ans... Il regarda la joue de Morgane et s’aperçu qu’elle n’avait rien, il fut assez soulagé, mais la main de l’ex-poufsouffle elle était assez amochée. Il essuya le sang de la joue de Morgane avec le papier et il dit :

- Je suis désolé, toutes mes condoléances …

Il resserra un peu plus son manteau sur les épaules de Morgane, et il essaya de la relever, il fit par la suite :

- Je pense qu’il serait préférable d’aller à un autre endroit non ?

Morgane avait du être assez traumatisé, Mickaël voulait en savoir plus sur Laura Collignon, mais elle était déjà dans un assez mauvais état émotionnel. Il ne fallait peut être pas en rajouter …

29/06/2006

Tous doutes s'étaient envolés, il s'agissait bien de Mickael. Quelqu'un qui aurait voulu lui nuire n'aurait de toute façon agit de la sorte, alors qu'il s'agenouillait à ses cotés, lui passant doucement sa veste sur les épaules. Elle pouvait sentir la chaleur du tissu se propager lentement à travers ses vêtements. Et pourtant, elle n'en avait pas moins froid. Ce froid qui ne se dissiperait qu'avec les années passant, voir peut-être jamais. Tant pis, elle apprendrais à vivre avec, comme tout le reste. Elle en avait presque oublié la présence de Mickael, jusqu'au moment ou il leva la main pour lui essuyer les traces sanglantes qui s'étalaient sur son visage. Elle se laisse docilement faire, ne lui adressant qu'un regard. Au fond, elle avait presque l'impression de ne pas être seule. Ce qui était peut-être vrai, en soi ...
Volontairement cela aurait probablement constitué un trop grand effort et pourtant, un rictus lui échappa alors qu'il lui présentait ses condoléances. Le pauvre, c'était toujours horrible de se retrouver dans une situation pareille. Quand on a rien d'autre à dire, parce qu'il n'y a rien à dire, parce plus aucun mot ne peut réconforter. Le seul possible réconfort est bien au delà des paroles, face à la mort. Elle releva lentement les yeux vers lui, une étrange flamme embrasant son regard malgré les larmes qui s'asséchaient peu à peu.

- Ce ne sera bien plus à moi qu'il faudra les présenter, tes condoléances ...

Ce ne fut qu'un murmure, un soupir empli d'une détermination rageuse soigneusement dissimulé dans un ton de voix presque ironique. Car oui, elle trouverait à se venger. Elle ressentit alors l'étreinte se resserer autour de son épaule alors que la paume de sa main venait de se refermer, ses ongles réouvrant par mégardes les petites plaies qui parsemait sa main.

- Si tu le dis ... J'ai du mal à distinguer ce qui est à faire ou pas, à vrai dire.

Quelques gouttes de sang s'échappèrent, s'écrasant au sol. Ce n'était pas la première fois qu'elle se sentait ainsi. Perdue, sans repère, comme si tout sentiment était renfermé précieusement et de manière la plus étanche possible afin qu'elle n'en soit plus la victime. Abandonnée, sans plus le moindre repère émotionnel, incapable de distinguer ce qui allait, ou pas. Elle se remit debout tant bien que mal, profitant de l'appui que lui offrait Mickael. Les genoux vacillants, elle parvint à esquisser l'ébauche de queqlues pas en compagnie de l'Auror. La dernière fois aussi, elle venait de perdre quelqu'un qui lui était si précieux. La dernière fois, c'était Esteban.