C'est la vie, pas le Paradis. Rodéo...

- - - Les toilettes du deuxième étage étaient vides. Un inquiétant silence y régnait, mais il en fallait bien plus pour effrayer December qui s’avançait vers l’une des cabines avec un pas déterminé. Elle ouvrit la porte, la claqua derrière elle, rassembla sa jupe et s’assit sur le rebord de la cuvette blanche. Là, elle pleura, bien qu’aucun gémissement, aucune lamentations, aucun sanglot ne sortit de sa bouche ; elle pleurait en silence. Comme elle dormait dans un dortoir, la jeune fille avait appris à ne laisser que les larmes la trahir. Quelle honte que d’être entendue à pleurer ! Elle pleurait donc en silence, toujours. Ceci, donc, ne la soulageait pas. Elle se battait avec elle-même pour ne pas laisser échapper de sanglots, de jérémiades que tout être humain laisse sortir quand il est malheureux et qui généralement fait du bien. Les larmes dégoulinaient le long de ses joues, lui troublaient la vue, mais elle n’émettait aucun son. Seul le silence régnait en maître…
- - - Celui ci fut hélas détrôné quelques minutes plus tard par les pas et les vociférations d’une jeune fille qui entra en trombe dans les toilettes, cassant un silence presque religieux. Dans sa cabine, December ferma les yeux et pinça les lèvres, excédée. Encore cette Myrtle ! Une gamine de première année qui, depuis son arrivée, ne cessait d’interrompre ses larmes-party en se réfugiant elle aussi dans les toilettes. Le problème avec cette Myrtle, c’est qu’elle geignait, sanglotait, poussait des cris de rage, donnait des coups de pied dans les portes des cabines, ouvrait tous les robinets pour inonder les toilettes, bref, elle foutait un bordel incommensurable et surtout i.n.s.u.p.p.o.r.t.a.b.l.e pour la Vert et Argent. December, n’y tenant plus après avoir entendu l’énième sanglot de rage de la fillette, se leva d’un bond et ouvrit la porte de la cabine avec un coup de pied énergique. Le bâtant de celle-ci s’ouvrit et se rabattit d’un bruit sec contre la cabine d’à côté, faisant sursauter Myrtle, penchée au dessus d’un des lavabos, le visage rougi et inondé de larmes. December vint se planter en face de la gamine aux lunettes, et s’écria :




- - -Le visage de Myrtle se fendit en une horrible grimace de chien battu, et elle se mit à geindre :



- - -Ladite Mimi Geignarde se figea soudain et la regarda avec de grands yeux, sa bouche s’arrondissant en cul de poule dans la stupeur. Elle la pointa d’un doigt timide :



- - -Au surnom que tout le monde lui donnait, December fit la grimace. Ne pouvait-elle donc pas se taire cette Mimi Minable ? Malheureusement, elle continua dans sa lancée, la gourgandine :

« On me donne des surnoms, on se moque de moi, mais au moins les Serpentards ne viennent pas me faire des crasses. Je crois qu’il faut relativiser en fait : y’a toujours plus dingue que soit. Et puis moi, c’est pas de ma faute. Mais toi, c’est clair que t’as fait quelque chose de pas net… regarde toi, t’as l’air si… si… si détestable ! »

- - -December ne supporta pas un mot de plus. Contemplant la Mimi de toute sa hauteur, elle cracha, siffla tel un serpent :



- - -Alors qu’elle finissait ces mots, un spasme violent lui déchira l’abdomen et elle se tordit en deux, tombant sur les genoux. Elle se mit à tousser, et cracha. Un filet de sang sortit de sa bouche et forma une minuscule flaque à ses pieds. Sonnée, elle contempla la traînée de sang qui, un instant, sembla prendre la forme d’une tête de serpent. Elle poussa un cri et bascula vers l’arrière, tombant sur les fesses ainsi que sur un sol trempé. Elle regarda de nouveau le sang avec crainte, mais celui-ci avait reprit l’aspect d’une minuscule flaque sans forme. Les battements de son cœur se calmèrent et December jeta un regard froid à Myrtle-Mimi qui la regardait avec des grands yeux effrayés.



- - -December n’en dit pas plus, se releva et quitta les toilettes en courant.

- - -Cinq minutes plus tard, elle dévalait un escalier pour se rendre dans sa salle commune. Pas de chance, hélas, Peeves se trouvait sur son chemin, armé d’une canne. Il la tendit vers les pieds de la jeune fille qui s’y prit les jambes et termina les quelques marches qui lui restait en vol plané. Elle retomba lourdement et douloureusement sur le sol froid de pierre, et cessa de lutter, laissant son cerveau couper le moteur un moment…

- - -Elle se réveilla quelques minutes après, bien qu’elle n’avait aucune notion du temps qui était passé. Ouvrant timidement les yeux, elle essaya de bouger mais une horrible douleur dans les articulations de son corps la fit s’immobiliser. Elle jura…



- - -

[ T'es tombé dans le piège,
Le nez dans la neige,
En route vers le paradis
Tu parles d'un héros,
Fauché en plein galop
Et dire que tout le monde t'applaudit
Tu tombes, tu te relèves,
Jusqu'au jour où tu crèves
Tout ça pour tomber dans l'oubli !
C'est fini cowboy, fini, mais rassure toi,
On peut pas tomber plus bas... ]

Silhouette decoupée sur l'horizon. Alex revenait du parc, où il aurait pu faire ses devoirs, il aurait pu sympathiser, il aurait pu lire, écrire, écouter de la musique ( bien que la musique magique ne soit pas de son goût , les Bizarr Sisters étaient totalement demodées ) ,il aurait pu dormir ou ... Non, vide de toute ésperance, vide tout court, comme une pauvre âme perdue cherchant un soutien, il errait dans le néant de ses pensées , et ... souvenirs. Peut être quelqu'un lui avait il parlé, il n'en savait rien. Il se souvenait juste, dans un total flou amer, qu'il avait bousculé un mioche qui lui barrait la route en rigolant avec sa copine. D'un côté, ca lui rappelait ce petit homme, Mike, qui croyait tout savoir de la vie ... Il eut un sourire douleureux. Alors voila a quoi se résumait sa vie ? Se lever. S'habiller. Descendre manger. Aller en cours. Penser . Se souvenir . Manger . Aller en cours. Penser. Se souvenir . Se laver. Manger . Rester allongé sur son lit, dans un vide encore plus profond que le gouffre dans lequel il était plongé, et regarder le plafond, en écoutant le souffle régulier des gens qui, eux, dormaient. Il s'en voulait. Il s'en voulait énormement . Pourquoi n'était il pas assez fort pour tirer un trait sur Julia ... Elle avait été un courant d'air dans sa vie, non il ne l'avait pas aimé, il avait juste apprecié sa présence. Et pourquoi n'arrivait il pas a se souvenir exactement ... de ce qui s'était passé. Il avait été trahi par Johanna, une fois de plus trahi. Bien mélancolique,le petit Alex. A peine 17 ans, et on croit tout avoir vu de la vie . Chemin faisant, il poursuivait sa route vers sa salle commune, ésperant secretement que personne ne se mettrait en travers de son chemin. Passant devant les toilettes, il n'entendit pas les gémissements de Mimi Geignarde, qu'il avait appris à ignorer. Par contre, il entendit l'autre présence , ce qui était rare . Et curieusement ... cette voix, cette facon de parler l'attira . Il jetta un coup d'oeil furtif dedans, ésperant qu'un préfet ne passe pas et ne l'accuse pas de regarder dans les toilettes des filles. Il suivit la conversation, il vit la jeune fille cracher du sang, curieusement ?! Alex la suivit , malheureusement il y eut un crac sonore après qu'il eut marché sur quelque chose, ou quelqu'un ( ?! ), mais elle ne semblait pas avoir entendu. Il vit Peeves la malmener, il vit la jeune fille s'effondrer lentement, mais violemment les yeux mi-clos ... Il sentait que c'était le moment d'intervenir.

Peeves, dégages d'ici TOUT DE SUITE ou j'appelle le Baron Sanglant !

Ce n'était pas très menacant .. Pourtant, après une grimace qui fit rigoler doucement Alex, il repartit dans les airs, pensant deja a son prochain coup . Alex s'approcha de la jeune demoiselle, puis, trop timide, se recula et s'assit contre le mur. Il attendrait le temps qu'il faut, mais il était quand même humain, donc il attendrait qu'elle se réveille et ne la laisserai pas toute seule ici .

[Hors-rp: Tu m'excuses ? J'me suis senti le droit d'intervenir un peu dans ton rp ... ^^ ]

- - - Tout était flou dans sa tête. Un bruit sourd y résonnait, martelant son pauvre crâne par intervalles réguliers. Le moindre son était amplifié, et December avait un mal fou à éclaircir ses idées, à réfléchir. Elle n'osait bouger, de peur de ressentir la douleur foudroyante qui animait ses os malmenés. Elle restait donc là allongée sur le ventre, la joue gauche contre la pierre froide du couloir qui menait aux cachots, les yeux fermés, épuisée par sa précédente crise. Elle sentait encore le goût salé et écœurant du sang dans sa bouche qui avait rougi ses lèvres d'une bien inquiétante manière, faisant ressortir la pâleur de sa peau. Qu'avait-elle donc fait ? Comment pouvait-elle ainsi prédire la mort d'une personne ? Etait-ce vraiment une prédiction, un pressentiment ? Le spasme habituel qui en avait découlé prouvait que si, cela en était bien un... Myrtle, cette pitoyable gamine, allait donc mourir ? Quand, comment ? Dans ces... toilettes ? Non, c'était impossible ! Elle n'avait jamais ressenti le futur de cette façon... elle n'avait jamais que ressentit les mouvements ou les intentions de certaines personnes dans la minute qui allait suivre, jamais il n'avait été question de sentir la mort... Et puis, comment Myrtle pouvait mourir dans des toilettes ? C'était inimaginable ! Ah moins que... ah moins que... elle ne mette fin à ses jours ? Non, cette Mimi Geignarde était trop lâche pour tenter pareille chose. Cette option était donc à exclure. Réfléchie, Ember, réfléchie, bordel ! La tâche de sang... elle avait formé la gueule d'un serpent... Myrtle allait mourir dans les toilettes par la morsure d'un serpent ? Non, non... il n'y avait pas de serpent à Poudlard... ou alors un plaisantin de mauvais goût... Un accident... Aaaah, quel casse tête !
- - - Elle poussa un soupir et bougea légèrement la tête de sorte que son front brûlant rentre en contact avec la fraicheur des dalles de pierre. Ce n'était qu'une crise de plus, elle savait gérer. Ne faire aucun effort pendant de bonnes minutes, et le malaise partirait de lui même. Pendant tout ce temps, elle n'avait pas ouvert les yeux, ne voulait pas les ouvrir. Rester encore quelques temps dans son cocon, fuir encore un peu la réalité, se détendre. Il fallait qu'elle se détende, qu'elle laisse fuir peu à peu la vapeur avant de s'ouvrir, sinon telle une cocotte minute elle allait exploser sous la pression. Oui, une cocotte minute, comme dans les cuisines de l'orphelinat. Hum, non, mauvais sujet de pensées en fait, on rebrousse vite chemin. Le devoir de Métamorphose à rendre pour le lendemain et qu'elle n'avait toujours pas fait ? Oh non, ta gueule, sale conscience, va donc enquiquiner quelqu'un d'autre.
Au fil des minutes, December arrivait à réfléchir plus calmement, plus clairement surtout. Elle sentait ses muscles prêts à refonctionner au moindre ordre, le goût du sang disparaître et ses yeux plus coopératifs. Elle les rouvrit donc et les referma aussitôt de surprise au moment où elle croisait un regard d'un bleu étrange sous une masse de cheveux noirs. Elle resta immobile quelques secondes de plus, serrant les poings de rage. Merde ! Mais pourquoi, bordel, POURQUOI ?. La poisse, diraient certains. Maintenant qu'elle se repassait l'image des yeux bleus et de la mèche les cachant à moitié, la jeune fille supposa qu'elle était en présence d'un de ses "camarades" de maison, plus particulièrement de son année. Alexis... Non, Alexandre... mais non, banane, c'est trop long, ça... ah ouais, Alex. Mcquelquechose.



- - - Pendant qu'elle avait murmuré ces quelques mots, elle avait rouvert les yeux et affronté le jeune homme du regard. Attaquer avant qu'on ne m'attaque, tel était sa règle. Et c'était comme ça avec tout le monde. Y'en avait ras le bol de subir. Je crache, je mors, et ENSUITE je pose les questions.