Ou pas?

Lorsque Shin parvint à la lisière de la fôret interdite, elle se retourna à demi, son regard se posa sur Leo de longs instants avant qu'elle ne continue à marcher à pas lents. Lorsqu'elle fut bien à l'abri des arbres elle s'arrêta et sortit sa baguette magique. Elle la caressa longuement, amoureusement, et lorsqu'elle se retourna enfin, ce ne fut qu'un jet de lumière que Leo eût le temps d'appercevoir. Il fut alors aussitôt projeté contre l'arbre le plus proche avec une violence inouïe. Le regard de Shin n'exprimait rien si ce n'était le détachement. Elle s'approcha de lui à pas lents, et appuya sur son menton pour lui faire relever les yeux vers elle.

"Tu ne sais pas à qui tu as affaire Callman. Je ne te laisserais pas t'amuser bien tranquillement avec les petites poulettes de Poudlard pour retrouver leur cadavre le lendemain, ou pire, l'incarnation abjecte des personnes de votre espèce..."
Sa voix était sifflante à présent, elle releva d'un seul coup de baguette magique et le saisit par le col.

"Je ne sais pas pourquoi on a jugé bon de te ramener à Poudlard... Mais j'ai dans l'idée que ce n'était pas sans idée derrière la tête. N'essaye pas de me bluffer avec tes grands discours à la con, ça ne prends pas. Qu'est ce que tu cherches?!"
Elle affirma sa prise sur le col de Leo, sa baguette magique toujours à dix cm de son visage.

"Il me semble qu'en 50 ans, tu n'as pas eût le temps d'apprendre une donnée essentielle. La puissance n'a rien avoir avec la réussite, l'essentiel est d'avoir du cran."

Shin laissa retomber Leo mollement sur le sol. Elle leva les yeux vers le ciel et observa la demi-lune quelques instants.
"J'espère simplement que nous n'aurons pas à nous croiser dans d'autres circonstances... Cela risquerait de me faire manquer à mes devoirs de directrice de maison..."
Elle sourit d'un sourire carnassier, et c'était presque comme si tout le sang qu'elle avait sur les mains pouvaient luir à cet instant.
"Comment peut-tu être si sur que tu sauras te contrôler...?"

"Il me semble que de puissants mage noirs qui ont décimé la population plus tard sont passés par les bancs de cette école..."

Murmura Shin, le regard incandescant, comme perdu dans le vague. Elle poursuivit d'une voix lente:

"Je n'ai rien contre toi Leo Callman, je te préviens simplement, que perdre le contrôle est tellement aisé...Cela arrive comme ça, par hasard, et une fois que c'est fait, notre notion d'humanité diminue, on oublie tout, famille, amis, et on se retrouve à l'état de bête sauvage sans avoir rien pu faire pour l'empêcher..."

Son ton était songeur, mélancolique presque, elle avait perdu tout agressivité.

Shin avait perdu toute son agressivité. Sa voix douce se fit entendre comme un murmure dans la nuit. Leo la regarda intentivement. Il vit le regard de la jeune femme se perdre dans l'horizon. Elle parlait comme si elle évoquait sa vie. Son parcours.

- Parlerai tu par expérience ?

Leo devenait curieux des allusions faite par Shin. Lui savait trés bien qu'il ne perderai pas le contôle, il avait apprit à se maitriser. Alors une question lui vint à l'esprit. Shin Aoki savait-elle se contrôler?



[ Dsl c'est court -_-' ]

"Hélas."

Shin s'assit sur le sol et ramena ses genoux à elle. A cet instant, elle ne ressemblait plus à rien d'autre qu'une petite fille perdue qui aurait laissé couler le fil de sa vie sans le voir vraiment. Elle eût un sourire triste et poursuivit d'une voix toujours aussi lente:

"Au point où j'ai failli tuer l'homme que j'aimais le plus au monde."

Elle releva les yeux vers Leo et croisa son regard.

"Que penser d'une fille comme moi? Les apparences nous préservent habituellement de tout mais elles cèdent face à un coup d'oeil avisé. J'ai voulu me dire que je n'avais aucune attache, et que j'étais forte malgré tout. Je me suis lamentablement plantée. J'ai voulu croire que l'amour réparerait les blessures irréparables de mon âme et je n'en ai été que plus détruite encore."

Shin était assise au sol, elle se replia sur elle-même. Une petite fille qui s'était perdu dans son existence apparut à sa place. Cela étonna tout d'abord Leo, qui était habitué à l'agressivité et l'arrogance de la jeune femme. Leo redevint alors maitre de lui. Les canines se réduirent et son regard noisette réapparu. Il la comtempla dans son récit. L'imagianat commetre l'acte d'un amour passionnel.
Voilà donc ce qui avait détruit Shin.

- Souvent nos os craquent et notre coeur s'étouffe sous le poid d'un trop grand sentiment ...Mais l'amour, on y croit toujours au fond.

Leo s'était mit à penser à voix haute. Sa phrase se perda dans la nuit noir. Et comme pour donner un conseil, il reprit.

- Devant l'amour il faut baisser sa garde, même s'y on risque de se prendre une balle en plein coeur. Car parfois on peut y toucher le bonheur... Ou du moins le frôler un instant. Et là, c'est fantastique, on n'est constamment heureux ...

Leo leva la tête vers le ciel noir. Ferma les yeux et continua en murmurant.

- Et malgré l'arrière goût amer que cela laisse. On pourra dire que nous avons vraiment vécut...

Leo remit son regard sur Shin. Puis il lui tendit ses mains froides, l'invitant à se relever. On pouvait même voir apparaitre un léger regard protecteur du vampire à l'égard de la jeune femme.

"Qui peut parler d'amour. L'éternité n'a pas de sens. On peut vivre éternellement, on ne peut pas aimer éternellement. L'étendu des clichés du genre humain comme du nôtre est transcendant. On nous éduque dans l'idée que quelqu'un, quelque part est fait pour nous. Dans l'idée que cette personne saura nous rendre heureux. Mais le bonheur ne dure jamais. L'aimer trop fort m'a blessée plus que si cela n'avait pas été réciproque."

Un léger rire s'échappa de sa bouche.

"Tu es le premier à qui je me permets ces confessions stupide d'une éternelle blasée qui ne trouvera certainement jamais sa véritable place. Mon état & mon être n'est pas fait pour être épanoui."
Elle le fixa quelques instants lança d'une voix sombre:
"Ni toi, ni moi ne le serons jamais. Qu'est ce que l'amour comparé à une lutte constante pour la protection de l'être aimé, un refus de soi même et de s'avouer que tout cela ne rime à rien."

"Que sais tu réellement de moi...Que sait tu réellement de l'amour, du monde qui nous entoure...50 ans ne t'auront pas suffit à le comprendre réellement...Et cette foi aveugle que tu as dans ce sentiment si dérisoire est sûrement la chose la plus pathétique qu'il m'ai été donné d'entendre..."

Le regard de Shin se perdit dans le vague une fois de plus. Elle n'avait plus envie de parler avec lui, ou n'avait peut-être simplement plus rien à lui dire. Elle trouvait triste le fait que chaque personne qui avait su ne serait ce que l'espace d'un instant éveiller une trace d'intérêt en elle ne se montre irrémédiablement jamais à la hauteur. Peut-être était ce elle qui était complètement à côté de la plaque, mais elle aimait vivre intensément, et s'embarrasser d'une "âme sœur" n'était pour elle qu'une fuite à sa personnalité, sa propre existence. Le romantisme écœurant de Leo l'exaspérait, sa façon de parler de l'amour comme si c'était sa religion, sa "survie" lui donnait envie de hurler.