Aléa de la vie : des émotions exacerbées [libre]

17/03/2015

Mon réveil fut étrange. Je ressentais non je ne le pouvais plus et pourtant, une émotion nostalgique m'avait envahi, peut-être était-elle née dans mes songes ? Est-ce que j'étais encore dans les bras de Morphée ? Je me posais la question et pourtant, je n'avais aucune réponse.

Cliodna était venue quémander des caresses et son ventre s'arrondissait de jour en jour. Est-ce que cette petite coquine avait forniqué avec un de ses congénères ? Je n'avais pas le temps d'y réfléchir, je mourrais de faim. Pour être honnête, mon besoin de me sustenter avait augmenté depuis que j'avais bu cette potion.

Est-ce que j'essayais de combler un manque ? Peut-être que ne rien ressentir devait avoir une contre-partie ? Je fis mes ablutions matinales et je choisis de revêtir une robe féminine. Je ne ressentais plus la même pudeur qu'avant et montrer mes formes ne me posait plus de problèmes.

J'hésitais à faire repousser ma chevelure feu à l'aide d'un sort mais le souvenir qui avait hanté ma nuit m'en empêcha. Il était inutile de tergiverser, je devais me nourrir sinon les grognements de mon ventre allait réveiller ma très chère Meg.

J'attrapais ma besace où j'avais eu la prudence de glisser ma baguette avant de me rendre à la cafétéria. Je croisais quelques étudiants souriants et inconnus dans les escaliers et enfin, j'arrivais à destination.

Je poussais la porte et j'appréciais que la salle fut presque vide. J'évitais de me mêler aux autres depuis la mort de Bentley et de William. En repensant à eux, je sentis une pointe de tristesse m'envahir. Une larme roula malgré moi et je l'essuyais rapidement. Je ne comprenais pas pourquoi ? J'avais tout fait pour ne plus être fragile.

Je regardais le buffet et je fis mon choix rapidement : du thé et une généreuse part de tarte aux fraises. Rien que de sentir l'odeur de ses fruits, je me sentais saliver. Je m'installais à une table vide et discrète.

Je me servis une tasse de ce breuvage salutaire avant de prendre une grosse bouchée de cette douceur tentatrice et de la porter à mes lèvres avec impatience. Je faillis m'étouffer.

Quelle déception inadmissible ! De la crème pâtissière mais quelle horreur, quelle idée inadmissible ! Je ne pus m'empêcher de la recracher dans ma serviette et je sentis une colère noire m'envahir. Sans que je puisse me retenir, j'envoyais valser de la main l'assiette de cette erreur culinaire contre le mur. Le bruit de la vaisselle cassée retentit et troubla le calme de la pièce.

J'étais enragée. Mes yeux noisettes lançaient des éclairs et ils eurent le malheur de se poser sur un observateur malvenu...