Un rare après-midi ensoleillé de Novembre

Juliet avait donné rendez-vous à Nizar dans le jardin anglais pour profiter du magnifique paysage qui s'offrait à eux. De plus le temps était propice à une promenade à l'extérieur. La jeune femme avait donc sauté sur l'occasion pour sortir avec son nouvel ami. Elle l'appréciait beaucoup et lui accordait sa confiance. Ce n'était pas la même amitié qui liait Nizar et Juliet que celles qui la liait à Heath. Une amitié plus récente, et dont l'ancienne Serpentard n'est pas la petite protégée. Et puis, elle ressentait des sentiments amoureux envers lui. Enfin, elle n'en était pas sûr, mais elle tenait beaucoup à lui. Elle n'avait jamais eu de véritable amour, seulement des amourettes dans sa jeunesse, cependant ce n'ont jamais été des relations sérieuses. La jeune femme n'était pas encore assez sûr de ses sentiments pour les révéler. Néanmoins, pour l'occasion elle avait prit soin d'elle et fait attention à ce qu'elle mettait. Elle voulait donner une bonne impression à son camarade.

La sorcière s'assit sur un rebord en pierre et attendit patiemment que son ami la rejoigne. Elle ne tarda pas à apercevoir sa silhouette reconnaissable entre toutes. Juliet avait la mémoire très imagée et pouvait reconnaître quelqu'un de loin. Elle se leva pour ne pas paraître impoli avant de le saluer :

- Coucou Nizar ! Comment vas-tu ? dit-elle en lui souriant.

L'Abraxan était ravie de l'avoir en face d'elle. Il était toujours aussi élégant avec un physique de rêve. Son regard était ce qu'elle appréciait le plus.

L'après-midi promettait d'être riche en émotions et en discussions.

Aujourd'hui le temps était ensoleillé, ce qui était plutôt rare pour un mois de Novembre. Juliet avait donné rendez-vous à Nizar dans le jardin Anglais. Il faut dire que cela faisait un moment que les deux camarades ne s'étaient pas retrouvés un peu seuls, loin des autres et de leurs oreilles indiscrètes. Il s'était réjouit à l'idée de retrouver celle qui, le jour de son arrivée, lui avait tendue la main. Il avait été complétement attendrit par la jeune fille et touché par sa gentillesse. Un dernier coup d’œil dans le miroir, cheveux coiffés, cravate bien en place, il s'en alla souriant.

Il aperçu de loin sa camarade assise sur un rebord en pierre. Le soleil dans ses yeux l'empêchait d'avoir une vision claire mais il savait que c'était elle. Arrivé à sa hauteur, cette dernière se leva et le salua avec sa bonne humeur habituelle, ce qui le fit machinalement sourire. Il la serra alors dans ses bras.

« Juliet, je vais bien et toi ? »

Il s’assit sur le rebord et leva la tête au ciel.

« On dirait bien que le soleil aussi est au rendez-vous aujourd’hui » Fit-il en lui offrant un large sourire. « Tu m’as manqué »

Juliet ne s'attendait pas à ce que son ami le serre dans ses bras. Elle se laissa faire et sourit intérieurement. Il l'appréciait donc.

- Je ne peux qu'aller bien en ta présence.

La jeune femme parla sans trop réfléchir et ne se rendait pas compte que quelque part elle avait révélé le fond de sa pensée qu'elle voulait au départ garder pour elle.

- Oui, nous avons de la chance. Il se fait rare en cette saison pluvieuse, dit-elle en lui retournant son sourire. Tu m'as manqué aussi.

Non pas que les deux étudiants ne se voyaient pas souvent, au contraire ils se croisaient très souvent dans la salle commune d'Abraxan, mais très peu en tête à tête. Pourtant l'ancienne Serpentard aurait aimé passer plus de temps seule avec lui, mais ils auraient d'autres occasions au cours de l'année de se voir. Et puis, Nizar passait la voir de temps à autre sur son lieu de travail.

- Que racontes-tu cher ami ?

Juliet n'utilisait pas un langage soutenu d'habitude, mais ici elle l'avait utilisé plus pour rigoler qu'autre chose.

Elle invita son camarade à la suivre en arpentant les chemins du jardin. Il n'y avait malheureusement plus de fleurs ni de feuilles sur les arbres. L'automne était passé par là.

- Ce jardin est encore plus beau au printemps, quand les feuilles commencent à bourgeonner, et que les plantes deviennent colorées.

Elle lui répondit qu’elle se sentait bien maintenant qu’il était là. Il lui offrit un large sourire sincère, bizarrement lui aussi se sentait bien en sa présence.

« C’est gentil ça,  tu sais moi aussi. » Répondit-il en lui caressant le bras.

« Que racontes-tu cher ami ? »

« Oh tu sais " chère amie" les cours ma foi… Rien de bien palpitant. J’ai fait la connaissance d’une fille de Phénix. Mais rien de bien spécial. Ahh oui,  mon oncle va peut-être m'obtenir un stage au Ministère de la magie du moyen-Orient. Et toi ? »

S’attarder sur Jessica ne servait à rien surtout pas en cette belle journée. Il voulu aussi lui demander la raison pour laquelle elle l’avait convié dans les jardins, peut-être voulait-elle lui parler d’une chose en particulier ? Ou se faisait-il des idées ? Le vent était doux et caressait son visage. Elle voulu marcher le long des chemins du jardin, il lui offrit alors son bras pour l’accompagner dans sa promenade.

« Ce jardin est encore plus beau au printemps, quand les feuilles commencent à bourgeonner, et que les plantes deviennent colorées. »

« Tu as sûrement raison, ce doit-être plaisant à regarder. Il faut dire que dans le grand nord les jardins c’est pas vraiment ça …Neige.. Pleine rocheuses..» répondit-il en riant avant de prendre un ton plus doux, protecteur. «  J’espère que l’on ne sait pas moqué de toi récemment.. » ajouta-t-il d’un ton hésitant en tournant la tête vers elle.

Nizar lui caressa le bras, Juliet se laissa faire, mais était toutefois agréablement surprise. Elle n'avait pas l'habitude qu'on se comporte de cette manière avec elle. Cependant cela ne la dérangeait pas, surtout venant de son ami.

Il lui raconta qu'il avait fait la connaissance d'une fille de Phénix, et que son oncle allait peut-être lui obtenir un stage au Ministère de la magie du moyen-Orient. Il en avait de la chance ! L'ancienne Serpentard espéra dans son fort intérieur qu'il ne partirait pas longtemps à l'autre bout du globe, ou qu'il n'y partirait pas pour ne pas qu'ils soient éloignés. Elle garda sa pensée pour elle, sachant que c'était tout à fait égoïste de sa part de penser cela. C'est pourquoi, Juliet se réjouit pour son camarade.

- C'est super ! Tu dois être content, dit-elle en souriant. Et bien moi, je suis sortie quelques fois à Avalon avec des amis ces derniers temps. Tu dois connaitre Dwight, nous avons bu un verre ensemble. La semaine dernière, j'ai mangé au restaurant du village en charmante compagnie. J'étais avec mes deux amis de Poudlard, Heath et Rowan. Le premier est à Abraxan, tu dois l'avoir déjà aperçu, et le second est à Sinistros.

Il était vrai que la jeune femme ne s'était pas ennuyé ce dernier mois, et en particulier depuis la fin de la fête d'Halloween. Elle avait pu renouer quelques liens avec des anciens camarades et s'était un peu plus sociabilisée que d'habitude. La sorcière avait été surprise de voir tout les efforts qu'elle avait fait pour s'intégrer parmi les étudiants de l'université. Elle était contente d'avoir pu renouer avec le milieu de la magie. Elle arrivait à s'y faire une place, plus que parmi les moldus.

- Tu as sûrement raison, ce doit-être plaisant à regarder. Il faut dire que dans le grand nord les jardins c’est pas vraiment ça …Neige.. Pleine rocheuses..»

Nizar venait de l'école de Durmstrang, dans un pays d'Europe du Nord. Le temps ne devait pas y être bien plaisant, déjà qu'à Poudlard il ne faisait pas très beau. Juliet appréciait le soleil et le préférait au mauvais temps, mais la neige ne lui posait pas de problèmes. Elle avait passé toute sa vie en Angleterre et n'en était jamais sorti, donc elle ne connaissait pas le plaisir de se dorloter au soleil et de se baigner dans l'Océan.

- J'imagine. C'est autre chose. Tu dois être quelque peu dépaysé.

- J’espère que l’on ne s'est pas moqué de toi récemment.

La sorcière avait confié à l'Abraxan qu'elle avait subit des moqueries durant son enfance et adolescence. Elle n'en recevait plus aujourd'hui, c'était surtout du mépris et de la haine auxquels elle avait à faire. Fort heureusement, il n'était qu'une minorité à ne pas l'apprécier, elle pensait à Clemens, par exemple.

- Non, je n'ai plus ces problèmes là. Les mentalités ont évolué depuis Poudlard et les gens changent.

Enfin pas tout le monde, pensa t-elle... En même temps le conflit qui s'était instauré entre Clemens et Juliet était compliqué et pas près d'être résolut. Et puis, l'ancienne Serpentard n'y mettait pas du sien non plus.

La jeune femme n'avait pas envie de s'attarder sur ce sujet, et préféra en changer. Alors qu'elle cherchait quoi lui dire, elle vit un serpent s'approcher d'elle. Ce n'était autre que la vipère que son père lui avait envoyé pour tenter de se réconcilier avec elle. Elle ne lui avait pas donné de nom, et ne s'en occupait pratiquement pas.

- Tiens, c'est mon serpent, dit-elle en le prenant dans ses mains. Tu ne connaîtrais pas quelqu'un qui en aurait envie ? demanda Juliet.

Elle avait vraiment envie de se débarrasser de l'animal. C'était un cadeau de son géniteur et elle n'y accordait aucune importance. Elle ne savait pas comment elle avait fait pour le garder jusque là et ne pas l'abandonner.

- C'est un cadeau de mon père... Je n'ai pas envie de le garder, mais je n'ai pas non plus envie de l'abandonner. La pauvre bête n'a rien demandé.

La sorcière n'avait pas vraiment d'empathie pour les animaux. Cependant, elle avait quand même un cœur et se voyait mal le laisser se débrouiller tout seul dans la nature. Ce cadeau était encore une preuve que son parent la connaissait très mal et lui avait envoyé ça sans savoir si elle allait apprécier ou pas.

Il écoutait chacune de ses paroles avec grande attention, acquiesçant d’un hochement de tête lorsque cette dernière mentionna Dwight.

« Charmante compagnie ah oui ? » Plaisanta-t-il en lui tirant la langue.

En la présence de Juliet, il lui était relativement difficile d’être sérieux. Peut-être était-ce parce qu’il se sentait à l’aise, lançant des âneries à tout bout de champs. Tandis qu’il continuait de l’écouter parler, son cœur fit une chute libre lorsque cette dernière – dans le plus grand des calmes – lui présenta son.. SERPENT qu’il ne vit pas immédiatement.

Pourquoi elle me parle de serpent ? Il était soudain devenu très bête, complètement abruti, ne comprenant pas un mot de ce qu’elle disait jusqu’au moment où elle attrapa le reptile dans ses mains.

« Tiens, c'est mon serpent. Tu ne connaîtrais pas quelqu'un qui en aurait envie ? » Il ne répondit pas et tentait de rester calme. « C'est un cadeau de mon père... Je n'ai pas envie de le garder, mais je n'ai pas non plus envie de l'abandonner. La pauvre bête n'a rien demandé. »

Tétanisé, raide comme un piquet, il perdit son teint doré et devint plus blanc qu’une blouse d’infirmière à la vue de cette « pauvre bête » qui ondulait entre ses mains. Il se déroba et fit un bond en arrière.

« Navré, Mille excuse Damoiselle Juliet ! Mais hélas… OH HELAS, je ne connais personne voulant d’une créature si majestueuse et mignonne qu’un serpent comme animal de compagnie. » répondit-il d’un ton sarcastique et exagéré. « Maintenant si tu.. » il s’interrompit. « N’avances pas avec ! » puis reprit « Si tu pouvais poser ton ami et le laisser vaquer à ses occupations de reptiles.. comme tuer des gnomes des jardins.. Ou je ne sais quoi… Je te préviens si tu approches avec je saute dans l’eau ! » Il montra du doigt le pont en bois et la rivière, à quelques mètre de lui.  « Et si je meurt noyé mon fantôme viendra hanter tes nuits, et même quand tu prendras ta douche ! » Lui cria-t-il en riant. « Par la moustache de Grindelwald pourquoi ton père t'as offert un serpent ? »

Juliet était ravit de passer du temsp avec Nizar, qui plus est son humour la faisait doucement rire.

- Charmante compagnie ah oui ?

Il lui tira la langue en lui disant cela et cela eut pour effet de faire rougir la jeune femme.

- Tout comme aujourd'hui, dit-elle avec sincérité.

Alors que l'Abraxan tenait son serpent dans ses mains, son ami eut pour réflexe de s'éloigner. Visiblement, il en semblait qu'il en avait peur. Elle se sentit gêné de lui faire subir cela. Son interlocuteur lui répondit qu'il ne savait pas qui voudrait de son animal.

- Tant pis je demanderais à quelqu'un d'autre.

Nizar lui demanda de poser son serpent sur le sol ce qu'elle s'empressa de faire en lui intimant de s'éloigner.

- Désolé, je ne savais pas que tu en avais peur. Mais tu sais, il ne te fera pas de mal, dit Juliet pour tenter de la rassurer.

Puis la réflexion qui suivit la fit rire.

- Cette chouchoute dis donc, dit-elle pour le taquiner. Cela ne me ferait pas peur, au contraire, je serais ravi d'avoir ton fantôme qui me suis, ajouta t-elle.

Ensuite, en reprenant ses esprits, il lui demanda pourquoi son père lui avait offert un serpent.

- Et bien, il a tenté de renouer des liens avec moi. Cependant, son action aurait été veine puisque je n'accepterais jamais ses excuses, et plus je me tiens éloignée de ma maudite famille, mieux c'est.

En effet, elle était bien trop rancunière pour accepter les plates excuses de son père. Et puis, elle avait bien trop peur de lui faire confiance pour qu'il l'abandonne encore une fois. Juliet préférait ne pas avoir de famille plutôt que de renouer avec la sienne.

Elle déposa le reptile à terre, lui sommant de s’en aller puis s’excusa auprès de lui. Nizar se rapprocha d’elle à mesure que le serpent ondulait sur l’herbe, finissant par s’éloigner progressivement. Reprenant des couleurs, – plus de peur que de mal- il se redressa avec fière allure et retendit le bras à sa consœur afin de poursuivre leur petite promenade.

« Ne t’excuse pas ce n’est rien Juliet ! » répondit-il avec un large sourire « Quoi que tu m’as fait une belle frayeur, donc si un jour je trépasse tu seras la première à qui mon fantôme rendra visite. » ajouta-t-il avec humour.

Qu’elle était mignonne, son visage enfantin dégageait ce petit charme qui l’attendrissait tant. Juliet faisait partit de ces rares personnes qui faisait ressortir le meilleur de lui-même, sa douceur, sa tendresse. Comment faire du mal à un être si mignon ?

« Et bien, il a tenté de renouer des liens avec moi. Cependant, son action aurait été veine puisque je n'accepterais jamais ses excuses, et plus je me tiens éloignée de ma maudite famille, mieux c'est »

« Renouer les liens en offrant un serpent ? C’est complètement… » Il allait dire tordu, fou, quoi que ce serait typiquement le genre de cadeau que sa famille serait capable d'offrire. « ..Étrange… Enfin, tous les goûts sont dans la nature. »

Quel genre de parent offrait un reptile à son enfant ? Les parents adeptes des forces du mal bien sur. Il remarqua l’amertume avec laquelle elle parlait de son père, bien qu’elle n’eut jamais abordé le sujet avec lui, il se permit de briser la glace.

« Tu parles de ta famille comme si elle était démoniaque. »Il marqua une pause, ne voulant pas trop être indiscret. « pourquoi tu ne veux pas accepter ses excuses.. Que t’as t-il fait ? Tu n'es pas obligé d'en parler si tu ne le souhaites pas je comprendrai »

- Je ne m'attendais pas à ce que mon serpent vienne me rendre visite.

Juliet disait vrai. La plupart du temps, elle laissait errer son animal dans la nature, l'abandonnant à son triste sort. Elle était bien trop peu attaché à lui pour s'en occuper un tant soit peu.

Nizar avoua qu'il trouvait étrange que son père lui offre un serpent pour tenter de renouer des liens.

- C'est tout à fait du style de mon père. Cela ne m'a guère étonnée. Le soucis, c'est que je ne sais pas quoi en faire et je n'ai pas envie de donner de valeur sentimental à un cadeau venant de lui.

Son ami souligna le fait qu'elle parlait de sa famille comme si elle était démoniaque. Dé-mo-ni-a-que. Le mot était approprié. C'était un poison duquel la jeune femme voulait se tenir le plus éloigné possible.

- Le mot est juste.

La question qui suivit la déstabilisa, mais elle décida de se confier à son camarade, qui, elle l'estimait était quelqu'un de confiance. Et puis, il en savait suffisamment pour qu'il connaisse le fin mot de l'histoire.

- Je te n'avais pas parlé de mon père qui m'a délaissé après que ma mère soit partie ? Et bien, voilà, c'est ça. Il n'a pas prit de mes nouvelles pendant toutes ses années et c'est maintenant qu'il revient en croyant qu'avec un maudit serpent il pourra me faire plier.

Alors qu'elle parlait le ton de l'ancienne Serpentard était devenue nostalgique et elle avait moins d'assurance. Elle n'aimait pas parler de cette vieille histoire. Juliet ne pensait pas autant se confier à Nizar, mais voilà qui était fait.