A la recherche du calme

Theodore venait de finir sa journée. Les cours avaient été longs et ennuyeux et il avait la tête sur le point d'exploser. Cependant, ce n'était pas le moment de se laisser aller. Il avait encore quelques devoirs à finir pour la semaine à venir. Il n'était pas un Serdaigle mais il avait de l'ambition et il savait qu'il était important d'étudier si il voulait devenir quelqu'un.

Entrant dans la salle commune, il alla se poser à une table dans un coin à l'écart. Les lieux étaient vides, il pourrait en profiter pour se concentrer. Sortant son livre de métamorphose, il reprit le cours vu plus tôt dans la journée et commencer à gratter la feuille de parchemin qu'il avait préparé.

Comme à son habitude, Theodore avait psychologiquement formé une bulle dans laquelle il s'était enfermé dans l'espoir de ne plus entendre le bruit environnant des autres Serpentards. Quelle ne fut pas sa déception quand il entendit l'un d'eux s'approcher de lui et lui adresser la parole.

Gardant le même air fermé qu'il ne quittait que rarement, il leva les yeux de son parchemin une fois seulement sa phrase achevée. Devant lui se tenait Zabini, un élève de sixième année comme lui.

- Il faut bien, il est à rendre pour le prochain cours de la semaine.

N'attendant pas de réponse spécifique de la part du jeune homme, il se replongea dans ses bouquins à la recherche d'informations lui permettant d'achever son travail. La "vieille McGonagall" ne plaisantait pas en matière de qualité quand elle leur demander de rendre un devoir. Et il ne comptait pas perdre de temps à la satisfaire bien qu'il n'en pensait pas moins au sujet de cette vieille chouette.

- T'es bien le seul à par moi à te mettre à l'étude. Les autres semblent occupés à tout sauf à prendre leur avenir en main.

Blaise semblait s'être plongé lui aussi dans son devoir de façon studieuse, ce qui n'était pas pour déplaire à Theodore qui eut l'impression d'avoir enfin un camarade doté de bon sens. D'ailleurs sa réflexion n'était pas dénuée de sens. Mais qui était-il pour juger de ce qui devait être ?

- Si le choixpeau a jugé bon de les envoyer à Serpentard, c'est qu'il a discerné chez eux une étincelle d'ambition. Peut-être ont-ils trouvés un autre chemin pour accéder au pouvoir. En attendant, bavasser ne leur servira à rien si ils finissent tous au bas de l'échelle. Tant qu'à se faire des contacts, autant n'en avoir que des intéressants.

Quittant des yeux la bandes de fanfarons qui se croyaient intéressants avec leurs singeries, le Serpentard se tourna à nouveau vers son condisciple.

- D'ailleurs, on est en 6è année maintenant, nous avons du choisir nos matières pour passer les ASPIC. Tu as déjà un plan de carrière ?

Nott avait écouté la réponse de Zabini sans arrêter de gratter le papier. Il en arrivait bientôt à la conclusion. La réponse de son camarade n'avait rien d'exceptionnel, après tout, il faisait partie de l'équipe de Quidditch de Serpentard et savait se montrer assez sournois pour sortir son épingle du jeu. Qui avait-dit qu'être un Serpentard n'avait pas d'avantage ? Néanmoins, penser et prendre au sérieux d'autres possibilités montrait une maturité qu'il s'étonnait de lui trouver. Peut-être que tout n'était pas perdu pour tout le monde. Enfin quelqu'un qui se montrait digne d'intérêt à ses yeux.

- J'ai un plan de carrière tout tracer quelque soit l'issu de la double guerre que mène le monde sorcier. Je ne compte pas me reposer sur mes lauriers et quelque soit la fin, je compte m'en tirer au meilleur compte.

C'était tout à fait son intention. Quitte à ne pas avoir de poids quant à ce qui adviendrait, autant y trouver son parti. Et pour cela, il fallait qu'il soit le plus fin possible. Le vert et argent à ses côté reprit la parole, toujours distrait par le chahut qui régnait un peu plus loin.

- Concernant ces deux bêtas, je n'en ai strictement aucune idée. Et même parmi les mangemorts, question ambition, je ne vois pas le Maître des Ténèbres leur donner une position enviable.

Ce n'était pas faux. Qui voudrait d'eux à un haut rang ? En dehors de leur sang-pur qui leur apporterait des avantages, ils n'avaient à première vu aucun qualité leur permettant de monter les échelons auprès du Maître. Quant à ce qu'ils avaient décidés à ce sujet, Nott se satisfaisait à l'idée d'être encore à Poudlard. Au moins, il pouvait retarder l'échéance car il savait pertinemment que le jour où il devrait rejoindre les rangs arriverait bien assez vite. Cette pensée lui retournait l'estomac mais en tant que dernier héritier de sa lignée et après l'échec de son père au Ministère, il ne pouvait pas se leurrer.

Son camarade de maison ne semblait pas avoir compris la première fois alors que Theodore avait essayé de résumer la situation de la façon la plus simple. Il prit tout de même le temps de lui répondre à nouveau, bien que dans d'autres circonstances, il l'aurait ignorer tout bonnement.

- Mon plan est d'être du côté des vainqueurs quoiqu'il arrive. Alors je vais me tailler une place de taille dans le monde magique pour que quelque soit l'issue, ma présence soit perçue comme évidente. Mais pour ça, il me faut tous les outils possibles et inimaginables à commencer par l'intelligence.

C'était un fait, l'héritier des Nott ne pouvait être qu'un Serpentard. Il n'y avait qu'eux pour se déplacer tel un reptile de façon silencieuse pour attraper leurs objectifs. Et la manipulation et la sournoiserie serait certainement de la partie. Mais pour atteindre son but, il devrait probablement s'entourer d'alliés à défaut d'amis et le jeune homme face à lui pourrait certainement faire l'affaire pour commencer. Après tout, même si son sang n'était pas noble, il avait l'intelligence de ne pas lécher constamment les bottes d'un autre comme le faisait la plupart d'entre eux avec le jeune Malefoy.

- D'ailleurs, ton plan de devenir joueur de Quidditch n'est pas trop mal. Quelque soit l'issue, il faudra divertir le peuple et quoi de mieux que le pain et les jeux ? Le seul cas qui pourrait te nuire serait de voir les moldus prendre l'avantage mais ils pourront fantasmer tant qu'ils voudront, ils ne feront jamais le poids face à notre pouvoir.