La musique, c'est du bruit qui pense... [PV avec Rowan]

17/03/2015

Amaranthe avait du mal à s'habituer à la vie en communauté à l'Académie. Heureusement, elle avait une chambre individuelle où seule Clio venait troubler sa quiétude. Elle s'était levée ce dimanche matin aux premières lueurs du jour.
Après s'être préparée et avoir nourri sa sacrée de Birmanie, elle coiffa sa longue chevelure feu en une simple queue de licorne haute et elle se couvrit de sa cape.
Elle attrapa sa besace où elle mit son journal, un grimoire sur l'histoire de la magie péruvienne et quelques partitions. Elle prit son étui et elle sortit sans faire de bruit.

Elle marcha d'un bon pas, impatiente de se retrouver au bord de la rivière. Elle avait ressenti le besoin de jouer du violon et de laisser ses pensées vagabonder au rythme des notes.

Quand elle arriva au cours d'eau, au bout d'une quinzaine de minutes, elle fut soulagée de voir qu'elle était seule. Elle s'assit dans l'herbe et elle sortit les différentes partitions. Qu'avait-elle envie de jouer? Elle hésitait entre plusieurs morceaux. Souvent elle essayait de trouver un air qui l'apaiserait.
Elle prit quelques secondes de réflexion et elle finit par choisir un concerto qu'elle connaissait sur le bout des doigts et de l'archer.
Elle avait laissé son sac ouvert et le livre péruvien dépassait.

Elle sortit tendrement l'instrument de son étui puis elle se leva.
Elle le plaça amoureusement et se mit à jouer.

Après quelques mesures, ses yeux se fermèrent et un doux sourire se dessina sur ses lèvres. C'était un air que sa mère aimait entendre jouer alors ses pensées se tournèrent vers elle et au peu de temps qu'elles avaient eu ensembles à son retour de Salem.
L'irlandaise avait eu du mal à reconnaître son petit frère, il était devenu un vrai casse-coup. Il était aussi têtu qu'un boutefeu chinois et il n'avait pas sa langue dans sa cape.
Comment sa mère faisait-elle pour supporter son insolence? Peut-être était-elle pareille à son âge...

Elle continuait de jouer enivrée par la musique et elle n'entendait plus rien d'autre que les notes. Elle était dans un autre monde. Elle avait oublié qu'elle était dans une école et qu'elle n'était pas la seule à venir se ressourcer dans ce lieu de nature.

La semaine lui avait paru longue et éreintante, partagée entre des cours aussi intenses que harassants et des veillées nocturnes soucieuses. La situation au sein du monde sorcier le rendait bien plus anxieux qu’il voulait l’admettre. Et son caractère studieux ne lui offrait pas plus de répit face au nouveau rythme scolaire. De ce fait, il était exténué.

C’était sans compter l’accumulation des coups de théâtre ces dernières semaines. Une française trop perspicace, le retour de Dwight, et les retrouvailles délicates avec Vela. Face à ces chamboulements qui l’éprouvaient, Rowan s’appuyait sur la présence de son meilleur ami, Heath. Ce dernier se révélait être une balise particulièrement stable et rassurante, tant bien même qu’ils ne portaient plus les mêmes couleurs.

Au moins, il considéra avec sarcasme qu’il ne risquait pas de s’ennuyer cette année...

***

Ce dimanche d’octobre, brumeux et quiet, l’ancien serpentard profita de la tranquillité des premières heures du jour pour s’éloigner du donjon. Puis de l’académie.

Il alla s’égarer le long de la rivière, se laissant porter par ses pas tandis que la nature s’éveillait à son propre rythme. L’automne couvrait les environs de son linceul, profondément ancré dans la continuité du monde. Le jeune homme s’apaisa peu à peu.

A proximité d’un méandre du cours d’eau, Rowan discerna une mélopée fraîche et presque instinctive. Il s’approcha dudit chant avec son flegme coutumier, identifiant alors autant l’instrument que la musicienne. Dont le visage lui était familier.

Évidemment. Amaranthe.

En silence, le jeune homme se posa à sa droite, dans l’herbe. Il ajusta sa cape autour de lui, avec des gestes précis et maniérés, se couvrant quelque peu.

Tout en l’écoutant, il aborda sereinement ses incertitudes quant à la situation. Ces dernières finirent par se dissiper au sein de la mélodie. La musique du violon et de la flûte, bien joués, avaient ce don déconcertant de le rasséréner....

17/03/2015

Amaranthe s'exprimait par la musique et elle souriait gardant les yeux fermés. Son archet virevoltait sur les cordes. Elle était loin de se douter qu'un spectateur s'était installé près d'elle. Comment aurait-elle pu s'en douter? Elle était dans une bulle de bien-être où elle revoyait sa famille si chère à son cœur.

Elle entama les dernières mesures et quand son morceau fut fini, elle ouvrit les yeux.
Son regard noisette brillait de joie.

Elle tourna, instinctivement, le visage à sa droite et elle vit un jeune homme nonchalamment assis non loin d'elle.

Elle eut du mal à le reconnaître et oui il faut dire qu'elle le voyait rarement à la lumière naturelle du jour, toujours dans la pénombre des rayons remplis de grimoires poussiéreux de la bibliothèque à Poudlard.

Elle aurait pu se faire surprendre par quelqu'un de bien pire, non? Il avait été son partenaire de joutes verbales pendant quelques années. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.

Avant de lui adresser la parole, elle posa son violon dans son étui, son regard noisette ne quittait pas Rowan.

Elle finit par lui dire malicieuse:

- Comme il est étrange de vous croiser ailleurs qu'à la bibliothèque, le nez dans un épais grimoire.... Bonjour Rowan.

Des souvenirs lui revenaient en tête et un en particulier, le jour de leur rencontre. Elle avait réussi à obtenir un mot du professeur Binns pour aller à la réserve. Elle était à la recherche d'un grimoire sur la magie amérindienne méconnue et puissante.

La vieille harpie Madame Pince avait regardé ce parchemin comme si c'était un faux et au bout de quelques minutes qui lui parurent des heures, elle put enfin aller farfouiller dans la réserve.
Elle déchiffrait les titres des ouvrages en plissant les yeux vu le peu de chandelles éclairant ce lieu.

Quand elle trouva enfin cette ouvrage, elle vit une main passer et le prendre avant elle. Elle fut furieuse et se retourna pour se trouver face à un serpentard blafard à la tignasse corbeau.
Elle lui affirma que ce livre était à elle et elle tendit la main pour le reprendre. Il répondit par la négative et commença à argumenter. Alors à son tour, elle se défenda et au final, elle ne se rappelait plus qui gagna le droit de le garder pour le dévorer.
Leur discussion fut riche et enflammée. Et quand elle retourna dans sa salle commune, elle fut étonnée d'avoir croisé un élève si cultivé.

Spoiler:

Le jeune homme se laissa bercer par le doux flot musical qui montait du violon, tandis que son regard céruléen se perdait sur les alentours. Il apprécia à sa très juste valeur la tonalité gracieusement menée par sa camarade. Bien qu’il n’avait jamais eu connaissance de son habilité d’interprète, il ne fût pas déconcerté par son talent. Aussi loin que ses souvenirs remontaient à Poudlard, il se rappelait d’une jeune fille adroite et érudite, prompte à enrichir ses compétences. Ingénieuse, indubitablement.

Selon lui, la répartition d’Amaranthe à Serdaigle avait tout d’une évidence, encore aujourd’hui. D’une certaine manière, elle lui évoquait sa propre mère. Cette dernière était aussi une ancienne élève de la maison de Rowena, habile et aventureuse. Une ravissante blonde dont il n’avait hérité aucuns traits physiques...

Quand sa camarade cessa de jouer, Rowan porta son regard inquisiteur sur elle. Il perçu sa gaieté, presque contagieuse. Tout en conservant son expression digne, il esquissa un bref sourire à son attention. Évidemment courtois.

Habitué au silence, il attendit avec patience qu’elle soit disposée à le saluer.

« Peut-être suis-je devenu un homme plein de surprises ? » Rowan marqua une courte pause avant de reprendre, d’une voix paisible. « Bonjour Amaranthe. »

Il la considéra posément, jaugeant son attitude et ses mouvements. Elle semblait à la fois la même et... Différente. Les années, sans doute.

« Je suis ravi de vous revoir depuis tout ce temps. Vous avez une somptueuse maîtrise du violon... Il y a de quoi combler bien des princes. »

17/03/2015

Spoiler:

Amaranthe l'observait, sa peau avait toujours sa blancheur d’albâtre et il avait toujours une chevelure indomptable mais il avait mûri. Des petites rides d'expression au coin des yeux donnaient à son regard plus de profondeur.

Elle eut un petit sourire en coin à sa réponse avant de dire de sa voix douce:

- Peut-être.... Elle fit une petite pause avant d'ajouter amusée en penchant légèrement la tête sur le côté :

- M'inciteriez-vous à le découvrir? Perdait-elle la tête avec cette petite remarque? Le soleil ne brillait pas assez fort pour lui avoir tapé sur la tête. "Ah par le caleçon de Merlin!!! Tout ça c'était la faute de Christopher qui l'avait incité à se montrer curieuse et lui avait appris à poser des questions anodines pour avoir des réponses pertinentes."

Et après tout, il n'était pas un parfait inconnu. Bon d'accord, elle ne connaissait que son nom et son érudition mais il ne pouvait pas n'avoir que cette qualité, non ? Elle n'était plus à Poudlard où les serpentards étaient diabolisés par les autres maisons. Il ne pouvait pas tous devenir des mages noirs en puissance. Une personnalité était complexe et ne pouvait pas se limiter à deux ou trois caractéristiques.

Elle s'assit avec agilité en face lui et referma l'étui de son violon avant de remettre les partitions dans sa besace.

Il semblait lui aussi connaître les règles de l'étiquette en société et se montrer courtois face à son interlocuteur, interlocutrice en l’occurrence.
Elle répondit simplement à ses premières paroles :

- Nous avons tous choisi de vivre comme nous l'entendions après nos ASPICS. Cette académie réunit des anciens condisciples qui n'auraient pas eu l'occasion de se recroiser... Et le plaisir est partagé.

Sa dernière remarque la fit sourire et elle rétorqua espiègle :

- Un Prince dîtes-vous.... Et où en trouver ? Si ce n'est dans les sociétés moldues. Devrais-je choisir une carrière de musicienne professionnelle?

Elle secoua la tête avant de poursuivre sa réflexion:

- Il y a plusieurs centaines d'années, peut-être aurais-je pu l'envisager et me faire inviter à la cour autrichienne... Mais à présent, c'est peu probable....

Et sa franchise allait certainement encore lui jouer des tours mais elle ne pouvait tout de même pas se mordre la langue pour retenir la phrase qui allait suivre. Elle posa son regard brun clair parsemé de paillettes vertes et le regarda sans ciller avant d'ajouter d'un ton faussement anodin en évoquant "celui dont on ne doit pas prononcer le nom":

- Et nous, nous n'en avons qu'un et qui s'est adoubé lui même...

Autour d'eux, la nature semblait sortir de sa torpeur matinale, en dépit de la défection du soleil. Un souffle de l'Ouest, froid et léger, agita les branches des arbres en bordure de la rivière, faisant craquer leurs écorces et leurs nervures. En symbiose avec cette douce effervescence, les feuilles se détachèrent. Elles offrirent une farandole d'or et de bronze ternes. Quelques rares oiseaux s'agitèrent ici et là, voletant à peine au-delà des dernières frondaisons d'octobre, avant de s'évanouir dans la brume déclinante.

Déjà encombré de nuages bas et sombres, le ciel se troubla davantage à l'horizon.

Rowan avisa le caractère taquin de sa camarade, dont la gestuelle était exécutée avec un égaiement non feint. Il estima celle-ci amusante, bien qu'insolite.

Tout en écoutant paisiblement les quelques mots d'Amaranthe, il la scruta de son regard céruléen. Il attendit en silence jusqu'à ce qu'elle soit installée en face de lui. Et voulant accentuer leur court épisode de frivolité, Rowan se pencha légèrement dans sa direction. Sa voix adopta une note caressante, presque éthérée.

« … Oseriez-vous effleurer ne serait-ce que la pénombre de mon âme ? » Il cerna avec fermeté sa propre concentration, ne pouvant pas décemment éclater de rire après une déclaration qu’il espérait plus poétique que facétieuse. Et ce, même si cette dernière lui semblait provenir d’un effroyable poncif. Au moins avait-il tenté de lui rendre sa... Taquinerie.

Le jeune homme se redressa avec son flegme coutumier, une esquisse de sourire passant sur son visage. C’était de bonne guerre, évidemment. Après tout, elle l’avait suffisamment contredit, intéressé et agacé à la fois, durant leurs années à Poudlard, pour qu’il ose répliquer aujourd’hui.

Il reprit la parole avec douceur, ne voulant pas la brusquer plus que de raison par ses inepties.

« Ma foi, il existe toujours quelques royautés en Europe. Certes, elles n’ont plus le faste de la grande époque de l’absolutisme... Mais vous seriez stupéfaite devant la dévotion qu’elles ont encore pour la musique. » Il marqua une pause et lança un regard vers l’étui du violon. « C’est un art noble, et il serait affligeant de devoir s’en priver. »

Rowan allait enchaîner sur quelques réconforts possibles quand Amaranthe évoqua le grand mage noir. Sans rien laisser transparaître, il la fixa droit dans les yeux.

« Vous ne perdez jamais le Nord, Amaranthe. » Il ne bougeait plus d’un cil, ancré dans une indifférence implacable. Protectrice. Intérieurement, il ne savait plus quoi dire...

17/03/2015

Amaranthe était une jeune fille qui se montrait taquine ou malicieuse avec les rares personnes en qui elle avait confiance.
Elle ne savait pas pourquoi elle se comportait ainsi avec cet être étrange. Il était tellement différent des personnes qu'elle côtoyait habituellement... non seulement sa maison d'origine la rendait méfiante mais son apparence maladive le rendait inoffensif mais son parlé le rendait digne d'un "lord" mauvais jeu de mot...

Pourquoi avait-elle envie de le découvrir ou plus simplement de le connaître, elle ne pourrait le dire? Était-elle une sorcière qui ne considérait les autres que sur leur langage ?
Oubliait-elle que le mal perdurait ou du moins avait envie de renaître ?
Avec sa tignasse et sa maison représentait-il les ténèbres ?

La jeune rouquine était perturbée par ce qu'elle ressentait et encore plus quand il lui posa cette question : Oseriez-vous effleurer ne serait-ce que la pénombre de mon âme ?

Elle caressa son visage d'un regard et elle fit semblant de réfléchir avant de dire espiègle :

- Croyez-vous qu'effleurez-votre esprit me troublerait ? Pensez-vous que votre intelligence pourrait me déstabiliser ?

Ce jeune homme était intelligent, l'ancienne serdaigle le savait mais elle ne voulait pas qu'il la pense sans esprit... Elle avait besoin de retrouver leur relation et ne pas perdre la face car il avait découvert une de ses facettes. La musique la trahissait, elle mettait son âme à nue quand elle jouait et elle ne voulait pas qu'il puisse l'utiliser.
Quand il évoqua la royauté, elle éclata de rire.. Les moldus n'avaient-ils pas souffert dans le passé et en réponse, ils avaient coupé la tête de leur roi. Et leur roi était le symbole des discriminations. Elle installa un silence qu'elle finit par arrêter au bout de quelques secondes qui lui parut des heures.

Elle eut un petit sourire avant de dire :

- Croyez-vous que j'ai besoin de dévotion? La musique existe pour apporter du plaisir aux autres, non ? Et vous, pensez-vous qu'il faut instaurer une hiérarchie ou croyez-vous que nous pouvons nous laisser guider par notre intuition ?

Elle avait évoqué le sujet qu'il ne fallait pas. Il était à serpentard, certainement un sang pur et évoquer le Lord était une mauvaise idée mais elle était spontanée et elle avait besoin de le tester et peut-être savoir s'il était un langue de plomb.
Et quand elle entendit sa réponse, elle soupira déçue et elle finit par parler :

- Rowan, pourquoi perdrais-je le nord quand le pire est entrain de se passer ?

Les quelques mots, ineptes et facétieux, qu'il avait lâché en se rapprochant de son interlocutrice, semblaient effleurer plus que de raison cette dernière. D'une manière complètement imprévisible, cela le captiva vivement. Son regard inquisiteur se fascina pour la légère confusion qu'il aperçut, cherchant à s'immiscer dans les méandres insondables de la rouquine. En vain.

Tout au plus, il parvenait à éprouver un vague désarroi en pâle écho des émotions d'Amaranthe, impossible à définir correctement.

Rowan sentit l'attention de la jeune femme se concentrer sur lui et le frôler. Comme une douce mouvance, attentionnée et rare. Privilégiée. L'impression le piqua au vif avec une soudaineté imprévue, qu'il se garda bien d'afficher. Encore une fois, quelque chose d'atypique lui échappait. Décidément, les premiers mois à Haveirson étaient loin de se dérouler sans complications.

Une année paisible tenait définitivement du miracle. Lointain et inaccessible.

Dans un silence finement contrôlé, il esquissa un sourire sibyllin en guise de réponse. Si sa camarade souhaitait finalement poursuivre leur petit jeu... L'ancien Serpentard pourrait bien se montrer plus audacieux et taquin que jamais. Inconsciemment, quelque chose se déroulait entre eux, hors de sa portée et de sa compréhension. Et il ne parvenait pas à déchiffrer l'information. Si ce n'est par une poussée affriolante.

Était-ce la faute aux années en plus ? A l'atmosphère ? Aux derniers événements ? A la beauté de la mélopée et de la musicienne ?

Bon sang. Se raviser. Se maîtriser. Ne rien laisser transparaître. Il ne devait pas se rajouter une nouvelle préoccupation de cet acabit.

Le jeune homme se laissa caresser par l’espièglerie d'Amaranthe, puis son rire. A ce dernier succéda un bref silence, que son interlocutrice rompit avec quelques questions plaisantes. Mais de nouveau, il préféra retenir sa langue pour profiter des allégations avancées et de leurs questionnements. Il céda seulement un hochement de tête flegmatique et maniéré, indiquant ainsi sa préférence pour l'intuition.

S'en suivit un sujet peu agréable. Surtout pour lui. Il se sentait suffisamment perdu pour ne pas devoir encore y réfléchir, tiraillé qu'il était entre deux forces opposées... Et oppressantes. Fermement décidé à ne pas faiblir, le jeune Westminbrook s'ancra dans une nonchalance énigmatique.

Écartelé entre deux émois dissemblables et innovants, brûlants autant qu'inquiétants, il cerna sa concentration.

« Le pire. En effet, je ne peux nier la réalité des faits. » Il se tût un instant, son regard céruléen tentant d'accrocher le sien. « Cela dit, plus que quiconque, vous devez savoir à quel point ce débat est synonyme de tension aujourd'hui. » Sa voix adopta un ton plus doux. « Avez-vous peur de lui ou de ce qu'il pourrait... Vous faire ? »

Et que dire des moldus ?

17/03/2015

Le trouble qu'elle ressentait face à ce sorcier énigmatique ne faisait que grandir quand elle comprit qu'il pesait chaque mot et muselait chaque émotion qui pourrait se dessiner sur son visage.

A ses premières interrogations, il ne lui accorda qu'un sourire qui se révéla tout aussi indéchiffrable. Le genre de sourire qui voulait tout dire et rien dire et vous donner envie de poursuivre la discussion.

Elle se rappela d'une peinture célèbre de monde moldu, elle s'appelait Mona Lisa, par contre elle ne souvenait plus du nom du peintre.
Quand le spectateur contemplait cette jeune femme, il se demandait à quoi elle pensait. Beaucoup de contemplateurs se sont perdus dans son regard et son sourire mystérieux, se demandant à quoi elle songeait quand l'artiste l'avait rendu éternelle.

Voilà ce qu'elle ressentait face à lui, une envie de poursuivre ses recherches et découvrir ce qu'il cachait derrière son masque de gentleman érudit.

Et son questionnement restait vain, un banale hochement de tête semblait acquiescer le fait qu'il fallait se laisser guider par l'intuition. Mais peut-être souhaitait-elle que ce fut sa réponse....

Elle le regarda avant de lui lancer une remarque pleine de malice :

- Auriez-vous perdu votre langue ? Ou pensez-vous que je puisse lire en vous comme dans un vieux grimoire ?

Si le sinistros était un manuscrit, il était dans une langue qu'elle méconnaissait, du chinois ou de l'arabe car même les caractères restaient une énigme.

Et même quand ses questions portaient sur un sujet délicat, il réussissait à se contrôler et à ne rien montrer de son ressenti.

Mais comment faisait-il pour toujours conserver son sang-froid ? A croire que rien ne le touchait, ne l'inquiétait ou ne l'énervait ....

Quand il finit par prononcer sa première phrase, elle l'écouta avec attention et il semblait énoncer des faits comme un journaliste.

Quand elle croisa son regard et qu'il affirma qu'elle devait savoir que ce genre de débat était un sujet de polémique.
Elle fit un petit signe de tête et pensa surtout quand il avait lieu entre un sang pur et une sang mêlée.

Le ton de sa voix changea, il devint moins poli plus vrai quand il parla et cette banale question troubla le regard de l'irlandaise.
Elle pensa à sa famille, à son demi-frère qui était un sang pur et donc ne serait pas considéré comme une abomination, fruit d'une union impure comme elle l'était pour celui dont on ne doit pas prononcer le nom et ses fidèles veracrasses.
Son cœur se serra car un autre visage apparut, celui de son père moldu qu'elle n'avait pas connu. Machinalement, elle caressa du bout des doigts sa besace où elle conservait l'unique photographie qu'elle avait de lui.
Que lui répondre ....

Elle prit un petit moment avant de dire :

- La peur est une force qui permet de lutter contre le mal d'où qu'il vienne... Oui, j'ai peur...

Elle releva le menton et dit d'une voix déterminée :

- Je la dompterai pour qu'elle devienne mon moteur... Et vous, vous ne semblez pas avoir peur ?

HRP:

L'ancien Serpentard avait la doucereuse impression de mener une danse incertaine et tumultueuse, aux mots aussi audacieux que tranchants. Leur petit jeu commençait à lui échapper, et s'il s'en méfiait ardemment, il en éprouvait également un ravissement sans nom. Amaranthe se dressait face à lui, authentique et lumineuse. En complète discordance avec ce qu'il laissait entrevoir de son âme, sombre et mystique. Arriverait-elle seulement à saisir les pans dissimulés de sa personnalité ? Ou serait-il plus vif à lui échapper ?

La finesse malicieuse de la rouquine, ostensible dans le moindre de ses propos et de ses regards, ne fît qu'accentuer l'égayement de Rowan. Sans être capable de le définir consciencieusement, il se sentait bercé par un charme singulier et suave, presque hypnotique par son apparition impromptue. En cet instant précis, il sût plus qu'il ne comprit, qu'elle ne le laissait pas indifférent. Pas comme il l'aurait voulu. Certainement pas comme il l'aurait souhaité.

Bon sang. ENCORE ?

Deux manifestations aux ardeurs conflictuelles se déchirèrent dans son esprit. Rester serein. Conserver de la distance. Respirer. Il n'était pas raisonnable de s'emporter ainsi pour des penchants libidineux. Toutefois... Que risquait-il à explorer cette velléité ?

Sibyllin et enivrant, il ne lâcha pas son regard. Tiraillé entre deux volontés, le jeune homme se décida à expérimenter une nouvelle tentative. Sous les hurlements terrifiés de sa bonne conscience. « Je dois vous avouer que cette opportunité serait diablement attrayante... Même si je crains être un ouvrage loin d'être anodin à la lecture. »

Mentalement, une part de lui-même s'asséna une claque monumentale. Aie. Sans rien laisser transparaître, une agitation véhémente monta des tréfonds de sa maîtrise, tentant de le rasséréner. Implacable et cruelle.

Ses inepties allaient finir par lui coûter. A ne plus se contrôler, à se laisser divaguer sur des analogies périlleuses, ne s'aventurait-il pas sur des versants instables ?

Tandis que l'ancien Serpentard, à la nonchalance édifiante, se sermonnait intérieurement, son interlocutrice eut l'air de s'enfoncer dans quelques réflexions impalpables. S'agrippant à la moindre parcelle de raison et aux rouages acérés de son impassibilité, Rowan identifia tardivement l'ébranlement de la jeune femme. Le temps qu'elle accordait à sa réponse se révéla plus long qu'a l'accoutumée. Sans les clés nécessaires, il ne parvint pas à comprendre ce qui le dépassait. Avait-il touché un point sensible ?

La soudaine hardiesse dont elle fît preuve le frappa de plein fouet. Droit et stoïque, ses ardeurs furent froidement douchées. A son grand soulagement. Du moins, jusqu'aux premières introspections.

De quoi avait-il peur, au fond ?

Était-ce de perdre son père, partisan de Voldemort ? Sa mère, assassinée par les non-sorciers ? Sa sœur, Hope ? De découvrir que ses amis affiliés à la magie noire, ou non, se trouvaient en danger ? A l'évidence, il craignait davantage les actions des aurors et des moldus que celles des mangemorts. Après tout, n'était-il pas un Sang Pur dont les allégations se dessinaient autrefois comme élitistes ? Assurément, les années avaient apaisé sa verve, et les bons conseils de sa génitrice le poussait à remettre en cause tout ce qu'il entrevoyait du monde.

Cela dit... Ne restait-il pas le suppôt idéal et tout désigné des forces du mal, aux yeux des autres ?

Perdu dans des torrents de pensées agités, un éclat lointain et foudroyant le réveilla. La délicate brise des premières heures de l'aube disparaissait sous un vent impétueux. A l'horizon, une coulée nuageuse et obscure se dirigeait vers eux. Petit à petit, un voile de pluie se distingua, semblable à un mur d'eau.

Cette tempête présageait-elle des houleuses perturbations qui allaient se déchaîner tout le long du mois d'octobre ?

D'une voix sans appel, entre le velours et l'acier, Rowan s'adressa à sa camarade avant de se relever.

« Rentrons au château. »

Avec une douceur visible, il l'aida à faire de même puis l'accompagna jusqu'à l'intérieur de l'immense bâtisse. Après quoi, il profita de la première occasion pour s'esquiver... Une grande première. C'est dire la difficulté du sujet initialement abordé...

17/03/2015

HRP:

Amaranthe était loin de se douter de la tempête intérieure que ressentait Rowan. Il restait toujours impassible et même nonchalant. Rien se semblait l'atteindre en apparence.
Elle ne s'était jamais sentie comme une femme séduisante, elle était simplement la bonne copine un peu coincée.

Même si son séjour américain l'avait changé, à force de côtoyer Christopher de 10 ans son aîné, elle avait assisté à des événements mondains où elle avait du se vêtir avec des tenues classes et féminines. Elle avait du aussi faire attention à sa coiffure et son maquillage. Le regard de ses partenaires de danse n'étaient pas les mêmes que ceux de ses anciens condisciples à Serdaigle.

Elle éclata de rire à ses paroles avant de dire amusée :

- Hum vous tentez une amatrice de livre, pensez-vous que la simple crainte de tomber sur des sujets dangereux m'empêcherait de l'ouvrir ?

Quand ils évoquèrent la peur du mal qui grondait et qui voulait recouvrir le monde d'un voile de ténèbres, elle finit par poser son regard sur le visage opalin de son interlocuteur après avoir refoulé ses angoisses au fond d'elle.

Il restait silencieux et elle pensait lire un léger trouble mais elle ne put poursuivre l'étude de ses traits car la nature commença à se déchaîner.

A croire que Gaïa lui donnait une bonne excuse pour ne pas se dévoiler...

Quand il dit qu'il ferait mieux de rentrer, elle acquiesça d'un petit signe de tête et elle accepta son aide pour se relever.
Elle récupéra ses affaires.

Lorsqu'ils arrivèrent dans le hall de l'académie. Ils se saluèrent et Ama lui accorda un dernier sourire avant de retourner dans sa chambre.

THE END

05/11/2006

[SUJET LOCK]