I've Got a Dark Alley FT. Azphel Lamar

30/09/2015

HJ:

I've Got a Dark Alley

by Wiise

Insupportable. Etouffante. Trop.

Voilà ce qui qualifiait, dans l'esprit d'Anton sa situation actuelle. Les Sang-Purs de Poudlard et Haveirson - si ce n'était pas ceux de tout le territoire Britannique - avaient reçu la même missive de la part de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. La marque des ténèbres floquant les parchemins ne laissait aucun doute sur la provenance. Lui-même n'en avait pas reçu, mais il avait été prévenu par plusieurs personnes, plus ou moins bien intentionnées. Mais, plus important, c'était son père qu'il l'avait prévenu que quelque chose se tramait. Leur relation distante faisant, il n'avait pas réellement porté attention à l'avertissement. Pourtant, le simple fait que son père lui écrive ainsi aurait dû le pousser à se méfier.

Son père... Anton poussa un soupir. Qu'est-ce que ce mot voulait-il bien pouvoir dire à présent. Certes il n'était pas son géniteur. Mais il était celui qu'il l'avait élevé, nourri, éduqué toutes ces années. On ne pouvait pas réellement savoir s'il l'avait aimé, n'ayant aucune preuve formelle de cela. La tête de l'Abraxan était pleine de questions sans réponses. Son père avait-il su toutes ces années ou venait-il de découvrir l'horrible mensonge, comme lui. Devait-il rechercher son père biologique pour obtenir des explications ? Car il le savait, sa mère ne dirait rien de bien valable. Elle s'entêterait dans ses pleurnicheries et autres vérités mensongères farfelues. Il était seul à présent. Il voulait juste être sur que tout le monde allait bien chez lui. Car même s'il recherchait toujours la fuite de la demeure familiale, ils restaient ses parents, et il ferait tout pour les savoir à l'abris de la menace.

Ses pas le guidaient vers le village de Pré-Au-Lard. Il irait flâner devant le magasin de balais ou boire une bière au beurre dans un pub. Il ne savait plus ce qu'il voulait. Ou ce qu'il devait faire. Le grand brun savait pertinemment qu'à présent, il avait une épée de Damocles au-dessus de la tête. La promesse des Mangemorts résonnait encore dans sa tête. A longueur de journée, et de nuit.

Amenons-le à quémander pardon, ou à payer. Il est mon ennemi, le vôtre, le nôtre.

Bientôt sa punition arriverait et, il ne pourrait probablement rien y faire. Tout le monde était au courant. Ou du moins ses ennemis. Visibles ou cachés.

L'étudiant entendit des bruits de pas derrière lui, ceux-ci accélérant au fur et à mesure que lui-même avançait. Il était trop préoccupé pour se retourner et découvrir qui se précipitait vers le centre du village, de la sorte. Mais ce n'était pas la place de Pré-Au-Lard leur direction. Il étaient deux. Ou trois. L'Abraxan n'eut pas vraiment le temps de voir. Il recevait déjà un coup dans le dos. Un objet dur, comme une batte de Quidditch, qui lui coupa le souffle et l'obligea à s'arrêter. Un deuxième assaillant, parvenu à sa hauteur le gratifia d'un coup de genou dans le ventre et d'un coup de poing dans la mâchoire.

Il pouvait entendre les mots, crachés à sa figure : "Traître", "Ennemi à ta race", "Batârd" et bien plus encore qu'il ne pouvait en retenir. Pourtant grand, Anton n'avait aucun moyen de faire face à ses assaillants tant ils étaient rapides et efficaces, touchant là où ça faisait mal. Ils le maintenaient ensuite pour venir le plaquer contre un mur, dans un coin sombre d'une allée, elle, encore plus sombre. Il pu voir plus clairement le visage des hommes dont l'un tenait fermement sa baguette contre la gorge de l'Abraxan.

«Tu ne devrais même pas foutre ta gueule dehors Costello. Les bâtards dans ton genre ne son pas les bienvenus ici. C'est triste tout ça... Tu ne peux même plus appeler Papa à la rescousse. Il est probablement mort à l'heure qu'il est, tout comme ta traitresse de mère.»

Il se débattit tentant de libérer de l'emprise des deux gorilles le maintenant en place. En vain. il du continuer d'écouter les railleries du sorcier se tenant toujours face à lui. Plus fier qu'il n'avait probablement dû être dans sa vie.

«Je pense que Quelqu'un ne tardera pas à te mettre la raclée que tu mérite... Mais rien ne nous empêche de prendre un peu d'avance ! »

Et les coups plurent de nouveau sous chaque partie exposée d'un corps et d'un coeur déjà meurtris.

22/11/2015

Comme pour implanter tranquillement l'inéluctabilité dans la tête d'Azphel, la réalité du monde sorcier continuait de se désagréger, de faire souffrir sa vision utopique que la guerre qui s'annonçait serait courte et ne laisserait que peu de vestiges derrière elle. Les jours passaient et continuaient d'apporter avec eux leur lot de malheurs et de nouvelles effroyables. Récemment, l'attaque sur Avalon avait réduit des vies en cendres et fait encore couler beaucoup d'encre. Le monde changeait violemment et Azphel se devait de grandir avec cet état de fait, d'accepter qu'il était pris au piège dans cette froide réalité : tout ce qui comptait à ses yeux, toutes les personnes à qui il tenait, étaient en balance.

Pour s'échapper de cette réalité de plus en plus suffocante, il s'était enfui du quotidien d'Haveirson pour le village de Pré-au-Lard. Cela faisait plusieurs mois qu'il n'y avait pas mis les pieds et il retrouva les toits triangulaires avec un plaisir certain. Le temps était calme, la température douce, une journée idéale pour se balader en somme, et surement aller prendre un verre. Ça lui ferait du bien avec toutes les choses qu'il avait à noyer, ses peurs en premier, mais pas seulement. Il y avait Isia et son doux visage qui flottait dans ses pensées, qui le narguait alors que lui même ne savait pas quoi en attendre.

Et il y avait Alycia, sa tendre sœur de cœur qui n'était pas au mieux. À choisir, il préférait voir des mages noir débarquer à Haveirson que d'avoir connaissance d'une attaque au château, la sachant là-bas. Il préférerait la savoir à l'académie proche de lui. Sa plus grande peur actuelle, à part de voir ses parents se retrouver confronté à la guerre, était qu'il lui arrive quelque chose à elle.
Azphel se rendit compte qu'il regardait le sol et ses pieds et redressa la tête en chassant ses pensées, posant ses yeux vert sur la façade des Trois Balais. Il hésita un instant, et son regard glissa dans la rue. Plus loin, plusieurs silhouettes chahutaient et il eut la désagréable impression de reconnaître le chevelure d'Anton tiré par deux gars, les boucles caractéristiques qui surplombait son visage de beau gosse.

Un des types autour de lui tenait ce qui ressemblait à une batte, un autre lui assénait des coups alors qu'il le tirait dans une ruelle parallèle. Son sang n'avait fait qu'un tour. C'est Anton ou pas ? Mais il ne réfléchit même pas, il n'y avait pas à douter. Peu importe la personne en difficulté, il se devait d'aller l'aider. Azphel courut à toute vitesse pour redescendre la rue et parvenir à l'allée, l'adrénaline s'insinuant dans ses veines, sa main agrippant sa baguette ; là il reconnu son ami adossé à un mur de briques, menacé par une baguette et entouré de trois type louches.
«Tu ne devrais même pas foutre ta gueule dehors Costello. Les bâtards dans ton genre ne son pas les bienvenus ici. C'est triste tout ça... Tu ne peux même plus appeler Papa à la rescousse. Il est probablement mort à l'heure qu'il est, tout comme ta traitresse de mère.»

C'était quoi leur délire ? Des partisans de Voldemort à cracher sur les Sang-mêlé, encore ?
Le type qui menaçait son ami lança une autre phrase et les coups tombèrent sur Anton comme l'averse sur les sols.

- HÉ ! Connards, hurla Azphel en s'avançant vers le trio qui maltraitait son ami. Les trois types s'arrêtèrent pour lui faire face. En un Expelliarmus bien placé, Azphel désarma celui qui tenait sa baguette, mais il n'avait pas envie de s'en prendre à eux de cette façon. Ça pouvait lui coûter très cher.
Vous avez un problème contre les Sangs-mêlés, c'est ça ? Je crois que vous en avez un autre sous la main alors.

Sans réfléchir aux conséquences, motivé par la seule envie de sortir Anton de ce mauvais pas, il s'avança vers les trois types qui se suivaient dans la ruelle étriquée. Arrivant à hauteur du premier, il feinta un uppercut du poing gauche, coupa son geste et écrasa violemment son poing droit sur la mâchoire du gars. Il crut entendre un craquement en voyant le gars s'écrouler par terre, mais la douleur fulgurante qu'il ressentit dans la main après coup lui fit comprendre que c'était peut-être un de ses propre doigts qui avait craqué. D'ailleurs, il ne put s'empêcher de se tenir la main, ouvrant la bouche en un cri de douleur muet.
Trop tard, il ne put prévenir l'assaut du deuxième gars et reçut un coup de poing sur la tempe qui le fit tomber au sol. Dans un réflexe de survie, il arriva à redresser son visage pour voir le deuxième coup venir, et frappa le premier en écrasant son poing dans les parties intimes du gars, déclenchant un cri de fureur chez lui. Il eut le réflexe de rouler sur le côté et esquiva le pied du connard allégé de ses deux boules. Derrière eux, il aperçu qu'Anton s'était ressaisi et chargeait à son tour.

30/09/2015

Anton n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort mais là, il fallait être lucide. Sous une telle pluie de coups, il y avait peu de chances qu'il puisse s'en tirer en un seul morceau. Il avait beau tenter de mettre ses mains en bouclier, ils étaient trois paires de poings à continuer de s'abattre sur lui continuellement. Il cru entendre une détonation dans la ruelle et espéra qu'avec un peu de chance - bien que ce ne soit pas une période très propice à cela - ses trois assaillants seraient assez distraits pour qu'il se crée une échappatoire.

Mais ce ne fut pas une détonation qui attira leur regards. C'était un jeune homme dont il aurait pu reconnaître la voix et la silhouette à milles lieux. Azphel. Par quel miracle était-il arrivé ici ? L'Abraxan l'ignorait, mais il avait assez attiré l'attention sur lui pour qu'il puisse reprendre son souffle et se remettre debout. Si l'on pouvait appeler ça se tenir debout... Anton posa une main sur ses côtes probablement amochées par les coupes de pieds et de battes répétés. Son visage le lançait et il pouvait sentir du sang couler de son nez et près de son oeil gauche.

Pour autant, il n'allait pas fuir la scène et laisser à ces crétins le plaisir de la victoire. Azphel quant à lui, paraissait bien décidé à livrer bataille de son côté. Se tenant au mur pour avancer, Anton abattait son poing, plein de rage, sur le visage d'un des deux blond - probablement des frères pensa t'il - qui l'avait maintenu. Plusieurs bruits sourds plus tard, il semblait avoir atteint ses limites et geignait de douleur au sol. Son frère de coeur et de maisonnée s'occupant de l'autre blond, l'étudiant parvint à vaincre les signaux de douleurs pour s'approcher du brun qui venait de se prendre un très beau coup dans la mâchoire.

Avec ses dernières ressources, Anton l'attrapa par le col de son manteau haut de gamme pour le remettre debout et le plaquer à son tour contre le mur derrière lui. Son souffle était rapide, presque saccadé par la difficulté à respirer avec sa cage thoracique endommagée. L'adrénaline faisait des merveilles...

- Ce sont les bâtards dans ton genre qui mériteraient une correction. Mais Papa est probablement trop occupé à tuer des innocents dans la rue pour te faire une éducation digne de ce nom.

Ses mains, maintenant toujours le col de l'assaillant, touchaient à présent sa gorge. La puissance mise dans l'execution de sa revanche n'avait plus de limite et, sa grande carrure aidant, il comptait le faire souffrir à son tour. Même si cela voulait dire souffrir aussi de son côté. Son visage était crispé par la colère et la douleur, tant physique que morale et ses yeux avaient rarement été aussi sombres.

- Ne t'avise jamais de reparler de ma famille comme ça. Ou je te retrouverai, quitte à te traquer, et je te ferai souffrir, jusqu'à ce que tu me supplie de te tuer...

Il le lâcha. Faisant retomber ce corps effrayé, sans ses acolytes - malmenés par Azphel plus loin dans la rue - sur ses pieds. Avant de mettre fin à cette revanche justifiée, selon Anton, celui-ci assena un coup de genou violent dans l'entre-jambe de sa victime qui étouffa un cri de douleur en s'effondrant au sol. La cerise sur le gâteau arriva quand le grand brun vint saluer de son poing une dernière fois le visage de sang-pur devant lui. Il recula, pantelant, à bout de souffle.

Son cerveau n'avait pas oublié les dommages qui lui avaient été causé avant la rescousse d'Azphel qui paraissait se défouler à sa guise. S'assurant que personne ne viendrait de nouveau l'attaquer, il s'appuya contre un pan de mur pour tenter de reprendre son souffle, toujours court.

- Az... merci.

Il venait de lui sauver, probablement, la vie, tout en mettant en péril la sienne. Pour cela, il était fier de pouvoir considérer Azphel comme son meilleur ami ici-bas.

22/11/2015

Azphel avait encaissé plusieurs coups, combien exactement il n'était pas sûr, cinq ou six. Celui reçu à la tempe lui faisait horriblement mal bien qu'il ne se sentait pas saigner. Il avait reçu un violent coup dans les dents et était persuadé d'en sentir une bouger à l'intérieur de sa bouche qui se remplissait de sang. Il cracha par terre un filet rouge qui coula de sa bouche comme de l'eau, puis se releva, plus hargneux qu'avant, pour reprendre les débats avec le type qu'il avait castré. Il vit avec satisfaction à l'autre bout de la ruelle qu'Anton avait repris du poil de la bête à s'acharner à rendre les coups qu'on lui avait infligé gratuitement.

Le duel entre Azphel et l'écervelé devenait plus lent et imprécis. Les deux manquaient de forces dans leurs coups et se tapaient avec un impact comparable à deux mouches, ou esquivaient les coups adverses sans trop de difficulté. Il finit par profiter d'une maladresse de son adversaire pour se glisser dans son dos et l'étrangler rageusement avec son bras, évitant les coups qu'il lançait dans les airs pour se débattre. Quand il sentit l'homme proche de s'évanouir, il le relâcha dans la ruelle et lui envoya deux coup de pied dans le flanc, avant de cracher à nouveau l'amas de sang qui s'était reformé dans sa bouche.

- Az... merci.

Azphel se retourna et il sourit en voyant qu'Anton s'était débarrassé du troisième gars. Il fit l'inventaire de là où il avait mal en le rejoignant. Sa tête bourdonnait, ses côtes le lançait - il avait du prendre un coup de pied dont il ne se souvenait pas - et il avait une dent à moitié arrachée ainsi que la lèvre ouverte qui pissait le sang et commençait à le picoter sévèrement maintenant que l'adrénaline de leur bagarre était redescendue. Anton avait morflé encore plus et paraissait souffrir de partout.
Azphel se sentait essoufflé et il se contenta de s'adosser au mur à côté de lui, reprenant ses esprits.

- Comment tu t'es démerdé pour en arriver là ? T'as couché avec la fille d'un sang pur arriéré ?

Ce n'était pas vraiment une question, c'était plus une blague lancée à son pote.

- Sans déc, c'est vraiment pour ton sang que ces merdes cherchaient à t'embrouiller ? T'as du bol que je sois passé par ici aujourd'hui. Aller viens, dit-il en tapant sur l'épaule d'Anton, on se casse de là, je te paye une bière. Ils sortirent de la ruelle tant bien que mal, non sans adresser de derniers coups de pied en guise d'au revoir aux trois raclures sur le sol. Azphel ramassa la baguette du mec qui avait agressé Anton et la brisa en deux morceaux avant de la jeter dans le fond de l'allée.

Ils se dirigèrent silencieusement sur le chemin principal, essayant de ne pas attirer l'attention sur eux, allant dans la direction des Trois Balais. Azphel cracha de nouveau et épongea le sang qui avait coulé de sa bouche d'un revers de la main, pestant contre la douleur de la coupure de sa lèvre explosée et ses côtes qui le martyrisait.

- Tu devrais te rafistoler un peu mec, tu dragueras personne en pissant le sang de la sorte. Il regarda son ami l'air songeur, hésita, puis dit finalement ce qu'il avait sur le cœur : Sérieusement, qu'est-ce que tu as fait pour t'attirer des emmerdes pareilles, sérieusement ? On se connaît depuis huit ans et je t'ai jamais vu comme ça. Tu m'expliques ?

Il poussa la porte des Trois Balais, Anton sur ses talons. Il allait en falloir des verres pour expliquer cette histoire et noyer les restes de la bagarre.

30/09/2015

Anton porta sa main à sa poche de manteau tout en redoutant ce qu'il y trouverait. Sa main tâtonna quelques secondes et trouva enfin sa baguette. Intacte. Il soupira de soulagement. A plusieurs reprises, lorsqu'il avait entendu craquer certaines parties de son corps, sous les coups, il s'était dit que ces raclures avaient détruit sa baguette. Et il y tenait comme à la prunelle de ses yeux.

Il l'examina brièvement, cherchant des traces de craquelure qui auraient pu mener à la mauvais exécution d'un sort. Ce n'était, bien sur, pas l'objectif ici. D'un revers de manche, il épongea le sang qui coulait de son nez et de son arcade endommagée. Il pourrait réparer cela convenablement devant le miroir de son dortoir, en prenant soin de ne pas laisser de cicatrices. Il souleva ensuite son t-shirt pour évaluer les dégâts le long de son abdomen. Il était contusionné à plusieurs endroits et les hématomes commençaient à prendre une teinte violacée. Ses assaillants n'y étaient pas allés de main morte ni sur lui, ni sur Azphel.

Mais celui-ci avait l'air plus préoccupé par la raison d'une telle bataille entre deux clans que les conséquences de celle-ci. Il le regardait, interrogateur, désireux de savoir pour quelle raison le fils d'une famille respectable de Sang-Pur se ferait attaquer à cause de ses origines. Par des Sang-Purs. il avait probablement entendu les insultes proférées à son égard à lui et sa famille. Mais Azphel n'était, habituellement, pas du genre à juger. Il voulait, en revanche comprendre les choses. Ici à juste titre. Il avait beau le charier, Anton ne parvenait pas à sourire à son ami de longue date. les problèmes sentimentaux étaient à un tout autre degré que ceux qu'il avait à présent.

- Si c'était aussi simple... Soupira t'il.

Les deux Abraxans, autrefois Serpentards, s'étaient rencontrés le jour de leur répartition. Ils passaient beaucoup de leur temps libre à rêver aux jolies filles de septième année, alors inaccessible pour deux enfants comme eux. Mais quand l'adolescence avait pointé le bout de son nez, les gratifiant sincèrement de physique avantageux et attirant, les deux acolytes avaient passé un pacte un peu spécial. Ainsi, ils s'aideraient mutuellement à gagner le coeur - et le lit - de toutes celles sur qui ils posaient les yeux. Leur réputation de tombeurs n'avait pas tardé à envahir les couloirs, rendant leurs défis toujours plus durs. Mais cela ne faisait qu'ajouter à l'intérêt.

Il savait qu'il pouvait lui confier n'importe quoi. Sans jugement en retour. Azphel était, en plus de cela, de Sang-Mêlé. Lui évoquer son histoire ne soulèverait donc en rien une colère intarissable comme celle dont avait fait preuves les trois caïds qui devaient toujours geindre face contre sol. Il suivit l'étudiant dans la ruelle, la tête haute malgré les traces de luttes qu'il portait sur lui.

- Attends. Arrêtes de bouger...

Il lança un Episkey sur la bouche du jeune homme. Au moins, il n'aurait plus à cracher du sang tous les trois mètres. Si cela pouvait leur rendre un peu de discretion... Ils poussèrent alors la porte du Pub des Trois Balais. Ils y trouvèrent une table, à distance de l'entrée et à l'abris des regards. Mme Rosemerta les gratifia d'un grand sourire qui s'évanoui quelque peu en voyant leur têtes de boxeurs du dimanche.

Ils s'assirent et Anton se décida enfin à expliquer ce qui s'était passer, à voix basse, le ton lourd. Azphel n'avait pas reçu la lettre et à l'heure qu'il était, il devait être un des derniers à ne pas être au courant de l'histoire, à l'Académie.

- Les Mangemorts ont inondé les boîtes aux lettres des famille de Sang-Purs ce matin. Elles me visent directement...

Il marqua une courte pause, tentant de disposer les pièces de l'histoire dans le bon ordre. Il se retourna pour faire signe au serveur de leur amener deux bières et se retourna vers son confrère. Il pris une courte respiration, toujours handicapé par ses côtés meurtries et repris.

- Ma mère aurait eu une aventure avec un moldu, il y a dix-neuf ans.. Les lettre expliquent donc que ma famille, soi-disant de Sang-Pur, cacherait un bâtard dans ses rangs. Moi... Tu-Sais-Qui ne prend pas vraiment bien le fait qu'on lui fasse des cachoteries de la sorte. Surtout quand on s'appelle Costello.

Le serveur leur amena leurs boissons et Anton arrêta immédiatement ses explications. Il savait qu'à Pré-Au-Lard, les oreilles avaient tendance à traîner et les langues à se délier. Une fois ce dernier reparti, l'Abraxan avala un gorgée avant d'en finir avec l'histoire.

- Tu-Sais-Qui veulent faire payer la traîtrise de ma famille. J'imagine qu'il va bientôt envoyer les Mangemorts nous trouver... Si mes parents sont toujours en vie...

Il n'avait pas eu de nouvelles de son père, malgré la missive pressante qu'il lui avait faite parvenir. Il ne pouvait s'empêcher de penser que quoi qu'il tente de faire, fuir ne résoudrait à rien, si ce n'était un acte de lâcheté. On le retrouverait bien assez vite, qu'il le veuille ou non. Quant à la suite, il ne l'imaginait pas glorieuse.

- Toute l'Académie doit déjà être au courant. Peut-être Poudlard aussi. Et si ça se trouve toute l'Angleterre... Heureusement qu'ils n'ont pas collé ma tête sur leur lettre, sinon je serais déjà mort.

Son ton était sombre, quoique légèrement cynique, comme à son habitude. Ce n'était effectivement pas son visage sur les lettres. C'était à la place, la Marque qui était estampillée le long des parchemins.

22/11/2015

Azphel avait gratifié son ami d'une tape amicale, quoi que légère compte tenu des circonstances, après qu'il lui ait épongé le sang de sa baguette. La douleur, elle, omniprésente, avait quelque chose de salutaire. Azphel y trouvait un certain réconfort, content d'avoir pris une demie raclée, pensant que cette douleur servirait peut-être à expier ses maladresses et les choses qu'il se reprochaient. Une pensée qu'il garda secrète. En pénétrant dans le bar de la sorte, ils firent taire quelques sourires ce qui amusa fortement le duo de têtes brûlés.

Ils avaient pour habitude de ne pas tenir compte des réactions extérieures, quand on s'était amusé à tenir un livre de compte de ses conquêtes, on se souciait difficilement de l'avis des autres. Et Azphel refusait de faire pitié alors il faisait comme si de rien n'était. Ils se posèrent dans un coin, là où il n'y avait pas d'adultes ni de moufeteaux de Poudlard pour venir écouter leur discussion et Azphel resta silencieux, attendant les détails que son ami n'allait pas tarder à lui exposer. Il le regardait légèrement soucieux, quelque peu décontenancé de l'avoir trouvé en si fâcheuse posture.

Azphel arrangea quelque peu ses mèches de cheveux et arbora un air surpris quand Anton commença son récit en évoquant les Mangemort et... une sorte de mise à prix sur lui ? Il fronça les sourcils, ses yeux émeraude détaillant son ami comme s'ils le découvrait pour la première fois. Il attendit la suite, patiemment, jetant un œil par dessus l'épaule de son bro' pour observer les bières qui se préparaient derrière le comptoir. Il eut du mal à croire l'histoire qu'Anton lui racontait, que sa mère aurait eu une aventure...
Il avait toujours cru tout connaître de son ami et ses acquis se désagrégeait lentement au profit d'une réalité aussi menaçante que violente. Il aurait pu ne pas croire Anton si seulement il n'avait pas mis autant de cœur dans ses explication et ne venait pas tout juste de se faire passer à tabac.

Un serveur arriva, leur deux choppes de bière à la main et ils attendirent qu'il ne retourne s'affairer dans le pub pour reprendre la discussion. Il trinquèrent silencieusement, à leur amitié et tout ce qui en découlait, les nuits chaudes dans les bras de sorcières insignifiantes comme les moments à se prendre des coups sur la tronche.

- Merde, ça a du te faire un sacré choc de découvrir ça, nan ? J'aurais jamais pensé...

C'était le problème des adultes, ils étaient doués pour cacher plein de choses aux enfants et les laisser se démerder avec la vérité des années plus tard.

- Tu-Sais-Qui veulent faire payer la traîtrise de ma famille. J'imagine qu'il va bientôt envoyer les Mangemorts nous trouver... Si mes parents sont toujours en vie... Il marqua une courte pause avant de reprendre : Toute l'Académie doit déjà être au courant. Peut-être Poudlard aussi. Et si ça se trouve toute l'Angleterre... Heureusement qu'ils n'ont pas collé ma tête sur leur lettre, sinon je serais déjà mort.

- Ouahou. Heureusement que je suis arrivé, qui sait si ces débiles t'auraient pas tué... Azphel le regardait, les yeux quelque peu affolés, inquiets. il se demandait ce qu'il pouvait faire pour aider son ami qui semblait plongé dans des embrouilles qui dépassaient largement le stade du quiproquo.

- Si t'as besoin de mettre les points sur les "i", d'intimider une ou deux personnes pour que ces conneries cessent, je suis ton homme tu sais. Je te suivrais quoi que tu fasses, je laisserai pas quelque chose t'arriver sans rien faire.

Azphel se surprit lui-même, lui à qui la guerre faisait effroyablement peur. Mais là, avec son ami salement amoché devant lui, il se sentait boosté, mue par une énergie nouvelle de ne pas se laisser faire, de ne pas regarder les injustices sans lever sa baguette. Il casserait la gueule à d'autres pour Anton, sans problème. Et après, ils découcheraient comme les vainqueurs le méritent. Azphel plaça sa main dans bouche et en ressortit un peu de sang qu'il lécha. Ça continuait de pisser à l'intérieur et l'alcool lui piquait la lèvre, mais c'était pas grave, au moins sa désinfectait. Sa tempe le lançait et il aurait bien rajouté un coup de pied ou deux dans les burnes des types à terre en guise de remerciements.

Anton était vraiment mal barré à bien y regarder. Pourtant, il se dégageait de sa gueule de bel ange un calme certain, probablement d'apparat. il aimait ça chez lui, ils se ressemblaient sur ce point, à jouer des apparences devant les autres. Azphel serra le poing droit qu'il tendit au milieu de la table, ce qui lui arracha une grimace. Il se rappela alors qu'il avait senti craquer quelque chose en écrasant sa main dans la figure d'un des types, ça lui revenait maintenant. Anton lui tapa dans le poing mollement, ayant perçu son rictus.

- Je te promets qu'on va trouver quelque chose. Au moins pour écarter les cons de ton chemins, tous ces sorciers, "fils de..." qui viennent te courir après parce qu'il veulent jouer au mage noir en herbe. Je suppose qu'on pourra pas éloigner des Mangemorts à nous deux, mais casser quelques petits merdeux devraient calmer papa et maman je pense. Ils avaient enquillé leur bière rapidement. Là il reconnaissait bien son pote. Azphel leva la main pour manifester au serveur leur envie d'être resservis assez rapidement. Il y avait surement d'autres choses à noyer que toutes ces sales Histoires.

- Dis-moi, j'ai cru comprendre que tu avais revu Alycia il y a peu ? Elle m'a parlé de votre... dispute ?

Il avait hésité à balancer le sujet, mais vu qu'il avait promis à Aly de lui parler, et à regarder l'allure déjà sacrément bancale de l'après-midi, ce ne serait qu'un détail dans un flot de discussion entre deux amis.

30/09/2015

Le fond du verre qu'on venait de lui apporter lui sembla arriver bien trop vite. Il ne savait plus s'il était assoiffé ou s'il avait hâte de soigner le mal par un autre mal. Il reposa son verre devant lui, dans un anneau d'humidité dessiné par les gouttes de buée ayant autrefois occupé la chope. Il le fit tourner lentement sur lui-même réfléchissant à sa situation actuelle. Azphel mentionna un choix. C'était une manière de voir les choses. Pour Anton, c'était plus une partie de son monde qui s'écroulait, tout bonnement.

- Plutôt oui...

Certes son père n'avait jamais été le plus aimant des hommes. Avec lui encore moins qu'avec ses deux autres frères. Certes cela aurait pu lui mettre la puce à l'oreille à l'époque. Aujourd'hui les détails de sa jeunesse redevenait chaque situation d'une vison neuve et peu réjouissante. Mais malgré cela, il l'avait aimé et l'aimait toujours, d'une manière différente que la plupart des garçons, probablement. Cependant, il ne lui souhaitait pas de mal, loin de là. bien au contraire, il espérait qu'il soit en sécurité et qu'il lui donnerait vite de ses nouvelles.

- Arrêtes, j'avais la situation bien en main...

Railla t'il, esquissant un sourire triste et cynique. Il fallait avouer qu'il était en fort mauvaise posture quand son meilleur ami était intervenu. Quelques minutes de plus auraient suffit à le rendre inconscient, encore quelques unes après cela et on n'aurait plus jamais revu Anton Costello à l'Académie d'Haveirson, ou nul part ailleurs.

Il savait qu'il pouvait compter sur Azphel en toutes situations. Mais se l'entendre dire une nouvelle fois après les péripéties d'aujourd'hui lui réchauffait un peu le coeur. Même si celui-ci ne pourrait rien faire le jour où les partisans auraient décidé de lui coller la correction qu'ils lui avaient promis. Si c'étaient eux qui lui infligeaient. Cela allait sans dire. Le jeune homme soupira, comme pour chasser l'angoisse qui montait à chaque fois que la sombre pensée de sa sentence refaisait surface. Il sauverait son honneur. Il le fallait. Pour sa famille.

Le serveur interrompit à nouveau leur conversation, déposant sans aucune délicatesse deux nouvelles chopes entre les deux étudiants. Anton leva la sienne vers Azphel pour trinquer.

- Au meilleur ami qu'on puisse avoir...

Il fit tinter son verre et bu une nouvelle gorgée de liquide frais en écoutant le changement de sujet d'Azphel. Il le reposa délicatement dans l'anneau déjà formé par le précédent verre et leva les yeux vers son ami, quelque peu surpris. Il ignorait jusqu'ici que son confrère connaissait Alycia si bien, au point de se confier à lui, sur un sujet sensé rester secret. Car si aujourd'hui sa relation délicate avec la jeune femme paraissait bien loin de sa "nouvelle" vie, il souhaitait plus que jamais que le moins de personne ne soit au courant de leurs "affinités". Ainsi, il pourrait peut-être la protéger de toutes ces rumeurs et traitements dégradant. Même s'il ne doutait pas qu'elle fusse capable de se défendre à la perfection.

Le doigt du grand brun parcouru l'anse de sa chope alors qu'il réfléchissait à sa réponse.

- J'ai été envouté par une fille de l'Académie... Elle m'a envoyé des chocolats garni d'un filtre d'amour et... Disons que j'ai plus ou moins flirté avec Mia.

Il plissa les yeux et se cacha derrière sa chope en buvant une nouvelle gorgée. Il passa ensuite sa main dans sa barbe naissante et esquissa un demi-sourire gêné.

- On va dire que j'ai fais mon connard en répondant à une lettre d'Alycia que j'avais trouvé dans ma poche... En disant que je ne voulais plus la voir, ni lui écrire. Parce que j'en aimais une autre...

Dit ainsi, il se rendait encore un peu plus compte à quel point elle avait dû être blessée, meurtrie dans ses sentiments et sa confiance pour lui. Leur connexion était quelque chose de difficilement explicable et, il avait toujours autant de mal à savoir ce qu'il espérait de cette relation. Ce qu'il en souhaitait. Car, même s'il n'en avait pas parlé avec Azphel, avec qui il parlait de tout, cela n'enlevait en rien l'affection qu'il portait à l'élève de Serpentard. Mais maintenant qu'il était au courant, il fut presque soulagé d'avoir quelqu'un - qui le comprenait mieux que personne - avec qui en discuter.

22/11/2015

Quoi qu'on en dise sur les circonstances, cette fois-ci plus particulières que d'accoutumée, Azphel était toujours content de se retrouver en compagnie de son bro, autour d'une chope ou autour d'une femme. L'après-midi paraissait cependant détachée de leur quotidien. Anton était différent, le regard abattu, un peu perdu, une attitude qu'il ne lui connaissait pas. Il faisait pitié, en fait, comparé à d'habitude. Son sourire charmeur paraissait endolori sous les coups, sa joie de vivre était absente de son regard où ne dansait qu'une peur lointaine, de quelque chose d'obscur...

À le voir, Azphel devinait qu'il aurait du mal à lui changer complètement les idées. L'humour n'aiderait pas, alors que son ami paraissait très attaché à reposer à chaque gorgée sa chope de bière dans le rond de flotte qui s'était formé sur la table. Le brun aux cheveux bouclés tenta une pointe d'humour et Azphel eut la courtoisie de rigoler. Un rire pas très franc, de ceux qu'on adresse à ses amis quand ils sont au plus bas et qui font plaisir même si tout le monde sait qu'ils sonnent faux.

Azphel se rendait compte que le sujet d'Alycia ne collerait pas de joie sur le visage de son ami, mais il doutait à cet instant qu'aucun autre sujet n'ait cette capacité. Alors autant en parler, il saurait le fin mot de l'histoire et pourrait peut-être contribuer à aider Aly' à tourner la page, ou non. C'était pas grave, il avait promis à sa sœur de coeur d'en parler, il le faisait. Tout comme il défendrait Anton de son corps s'il avait à le faire. Il le suivrait dans la tombe. Ce con devait le savoir, c'était ça le pire. Même si à ce moment, là à regarder les ronds de sa bière avec une mélancolie désarmante, il rendait une piètre image du Anton Costello des grands jours, Azphel irait crever pour lui, c'était une vérité.

Il savait qu'Anton ferait pareil.

- J'ai été envouté par une fille de l'Académie... Elle m'a envoyé des chocolats garni d'un filtre d'amour et... Disons que j'ai plus ou moins flirté avec Mia.

Le mots avaient percuté froidement l'esprit d'Azphel. Face à son ami il resta stoïque, interdit. Est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? Des chocolats en philtre d'amour ? Bien sûr, Azphel n'était pas débile, il savait ce que c'était, mais il n'avait jamais vu personne victime de ça, alors qu'Anton le sorte comme excuse.. Il ne savait pas s'il devait parler, si c'était une tentative de blague de son ami, pour détendre l'atmosphère.
Alors qu'Anton glissait sa main sur sa barbe, le regard pensif, Azphel imagina son poing traverser l'espace entre eux et s'abattre sur la tronche de son ami, avant de lui fracasser sa chope de bière sur la gueule. Me dis pas que t'es en train de me dire que t'as trompé Alycia ?

Qu'Anton trompe une nana débile et sans importance ne l'aurait pas spécialement dérangé. Que l'on touche à quelqu'un qu'il connaissait, et qu'il considérait comme sa sœur, devenait soudainement très différent. La bière jouait peut-être un petit rôle. Et les coups qu'il avait pris pour son ami aussi. Il attendit la suite, la mâchoire serrée, la main resserrée autour de son verre qu'il pensait pouvoir brisé s'il serrait le poing.

- On va dire que j'ai fais mon connard en répondant à une lettre d'Alycia que j'avais trouvé dans ma poche... En disant que je ne voulais plus la voir, ni lui écrire. Parce que j'en aimais une autre...
- Ton connard ? demanda Azphel, crispé. Ton sacré connard de merde tu veux dire, non ? Mia ? Je croyais que vous étiez... meilleurs amis ? Tu flirtes avec Aly et tu fais quoi, tu te tapes Mia dans son dos à Haveirson ! Le ton d'Azphel était monté mais il n'arrivait pas à calmer son dégout. Si ça n'avait pas été Alycia, il l'aurait surement bien moins mal pris. Et hop, tu lui envois ça par lettre, c'est normal, c'est bien ça l'histoire ?

Azphel secouait la tête. Il n'arrivait vraiment pas à croire que Anton ait pu blesser à ce point celle qu'il considérait comme sa sœur de coeur. Du coup, il regrettait d'avoir posé la question cet après-midi. Il s'emportait sur son ami alors qu'il avait besoin de tout sauf cela. Et dans le fond, il serait toujours là pour lui.

- Excuse moi bro, tempéra-t-il en posant la main sur le poignet d'Anton. J'aime énormément Alycia, je lui confie beaucoup de choses et c'est pareil en retour, du coup, ça me fait du mal de savoir que tu lui as fait ça. Ca change rien à notre amitié, t'en fais pas. Je trouve vraiment dommage de l'avoir blessée de cette façon..

Azphel vida sa deuxième choppe. La bière lui montait à la tête et il ressentait un peu moins la douleur. De la main il fit signe au serveur qu'il n'allait pas assez vite pour les servir.

- Tu sais, je pense de plus en plus à nous. Et à Isia. Je sais que va venir un jour où on aura envie de se poser un peu, toi comme moi. Poudlard c'était une orgie, et je changerais ça pour rien au monde ! À penser à leurs frasques, il éclata d'un rire sonore. Mais je sais qu'y a un moment où moi, où même toi, on aura envie de se poser, de peut-être chercher la bonne. Ou au moins d'essayer. J'espère que tu regretteras rien à ce moment là !

Il donna une tape sur la main de son ami et lui adressa un sourire sincère, lui montrant qu'il pouvait changer de sujet. Heureusement pour tous les détails chiants de la vie, leur troisième tournée arrivait déjà.

- Et avec les merdes qui te collent au cul, ça te ferait peut-être du bien d'avoir un peu de stabilité, non ?

30/09/2015

Ce qui se passa à la suite du récit de son histoire n'étonna pas vraiment Anton qui resta calme et leva un regard noir vers Azphel. Certes, il avait merdé et il le reconnaissait. mais le comportement de son meilleur ami était ridiculement inapproprié. Il oubliait un peu vite ses propres frasques passées et se permettait des jugements sans savoir. Anton lui, bien qu'il en aurait également eu l'occasion ne s'était jamais permis de juger son ami pour ce qu'il avait fait, ou pas fait. Clairement quelque chose chez lui avait provoqué ce changement de réaction. Le grand brun se contenta de fixer le fond de son verre, de boire une gorgée de sa bière qui perdait en fraicheur et de relever le nez vers son compatriote. Agacé.

- Ca y est tu as fini ? Lâcha t-il sèchement, sentant les regards se faire plus courroucés autour de lui.

Les sorciers autour de leur tables reprenaient peu à peu leur conversations alors qu'Azphel s'excusait, peinant à cacher son dégout pour les choses qu'Anton avaient faites. Il fallait dire que le jeune homme avait dû mal à comprendre cette réaction violente, bien qu'il n'y ai pas réagit. il reposa sa bière sur la table, et s'y pencha un peu plus pour que son confrère Abraxan l'entende clairement sans que les autres sorciers présents dans le bar ne puissent faire de même.

- Mettons les choses au clair. Je ne me suis pas "tapé" Mia. Et avec Aly c'est... compliqué. Son ton était impatient et froid. Implacable.

Car ça l'était. Elle était jeune et fragile. Mais elle était surtout aveuglée par uns sentiment qu'elle ne connaissait pas encore et qui la dépassait. Il était ce qu'elle appelait "son obsession" et l'étudiant ne pouvait s'empêcher de trouver cette situation ingérable. Mais elle avait un tempérament d'acier qu'il était difficile d'influencer. Un caractère trempé et ingérable. Et un coeur ouvert et, à présent, meurtris. Il s'en voulait de ses actions et ferait en sorte de se racheter. Malgré cela, sa relation avec Alycia ne regardait pas Azphel en outre mesure que par les confessions de son amie. Il n'irait pas plus loin dans le sujet, qui était plus délicat que ce qu'Anton aurait voulu.

- Je ne savais pas que vous étiez aussi proches... un air de reproche traversa brièvement son visage avant de disparaitre complètement lorsqu'il leva les yeux vers celui qui avait risqué sa peau pour lui quelques minutes plus tôt. Je me rattraperai... ok ?!

Anton se cala dans sa chaise qui grinça sous cette action. Le pub était vieux et sentait parfois bizarre, mais il restait un de ses endroits préférés dans le monde magique. Il avait vécu bon nombres d'après-midi festives ici après leurs victoires au Quidditch. Aujourd'hui, tout cela paraissait une autre vie, lointaine et inaccessible dans ce contexte de décadence constante.

- Qu'est-ce qui t'arrives Az'...? Aurais-tu rencontré la femme de tes rêves ?

car c'était la seule explication possible à ce comportement inhabituel. Son ami Abraxan paraissait emprunt de romance et de rêveries d'une vie stable avec une femme, des enfants et pourquoi pas un chien. Lui, le dragueur indomptable, son partenaire de séduction qui avait fait tomber un nombres certains de filles, qui parlait de regrets et de stabilité. Le tableau était surréaliste. Mais il avait piqué la curiosité du grand brun qui esquissa un sourire a demi-moqueur devant tant de sentimentalisme.

- Comment elle s'appelle ?

Il ignora la remarque de la stabilité. Sa vie sentimentale étant, aujourd'hui, un soucis bien lointain dans sa liste de priorités. Sa première étant, de rester en vie assez longtemps pour avoir une chance de repenser à ce genre de choses un jour. Il bu une nouvelle gorgée de sa Bière, attendant avec impatience la réponse de son acolyte.

22/11/2015

Anton avait raison, Azphel avait réagi connement. Aly était un sujet sensible, et qu'un mec lui face du mal à elle lui paraissait insupportable. Mais c'était Anton merde, son pote. Le mec qui se jetterai sous le Poudlard express pour récupérer la baguette d'Azphel. Il l'avait clairement vexé et quand le brun aux cheveux bouclés lui répondit froidement, il estima l'avoir mérité et il retomba lourdement contre son dossier. Il voulait éclaircir le point pour pouvoir en rediscuter avec Aly, il n'avait cependant pas le droit de juger son ami sans connaître tous les détails. Et puis, il n'était pas comme ça d'ordinaire, c'était inutile d'être agressif avec lui.
Fichu mélange d'idiotie, de sentimentalisme, d'alcool et de coups reçus.
Azphel but de sa bière et choisit d'occulter les répliques cinglantes et frustrées de son ami, qu'il classa de légitimes.

- Aly... dit-il en haussant les épaules, ne sachant comment réellement qualifier leur relation. On s'est rapproché de manière étrange tu vois, et c'est vrai que malgré notre écart d'âge ça pouvait pas sembler évident pour tout le monde. Mais je la considère comme toi. Elle et moi on peut tout se dire et pour être franc, la dernière lettre qu'elle m'a envoyé te faisait passer pour un connard. Mais je sais que c'est compliqué. Enfin j'imagine, je suis seul depuis six mois alors... L'âge, la distance... Il réfléchit un instant, trouvant à son tour un intérêt tout particulier à mettre sa chope de bière dans les ronds d'eau qu'elle avait laissé sur la table.
Essaye d'arranger au mieux oui. De réparer quelques dégâts, même si tout n'est pas simple. Parlons d'autre chose tu veux !

Il s'était exclamé assez fortement, pour montrer qu'il ne voulait pas le blesser et sincèrement passer à autre chose. Anton avait bien des problèmes en ce moment, et l'enterrer sous des critiques ne l'aiderait absolument pas. Mais Azphel ne s'était pas préparé à ce que son ami lui demande s'il avait rencontré la femme de ses rêves. Anton ne reçut pour seule réponse qu'un blanc marqué, et le sorcier qui fuyait son regard, pensif. La réponse était oui et non. La femme de ses rêves, oui, elle l'avait certainement été depuis Poudlard. Est-ce qu'ils avaient un avenir ? La réponse était bien difficile à donner, et la promesse de ne pas en parler autour d'eux était un silence à part entière à instaurer.
Même si ça le faisait clairement chier de mentir à son ami.
Là dessus, Alycia serait peut-être la seule à connaître l'existence de ses sentiments pour Isia.

- Naaan, lâcha finalement Azphel. Je sais pas, j'en ai peut-être envie en tout cas ? C'est surement la soirée de Saint Valentin qui m'a fait réfléchir, mais sinon j'ai personne en vue. Personne d'accessible.

Il ne pouvait pas parler d'Isia. Pour le bien d'Anton, il ne pouvait pas. Et pour que leurs sentiments aient une toute petite chance de perdurer. Et puis il savait qu'il y avait eu un différent entre eux, ça ne ferait que rajouter de l'huile sur le feu à un enchaînement de conversation qui accablait Anton.
Et en le regardant, Azphel n'avait qu'une envie, l'aider à se battre et à remonter la pente glissante sur laquelle il se trouvait. L'aider à sourire malgré les coups encaissés.

- Y a du monde dans mes rêves, mais je suis comme toi, dit-il, pour donner une forme étrange à la vérité. Je crois qu'en ce moment l'amour n'est pas une de mes priorités, je pense plus à ce que tout aille bien autour de moi, et c'est loin d'être le cas. J'aimerais déjà savoir que tout va s'arranger pour toi pour commencer.

Il gratifia son ami d'une tape amicale sur l'épaule avant d'ajouter en souriant :

- On profitera peut-être d'une prochaine soirée organisée pour se mettre à jour au niveau des nanas!

Disant cela, il savait très bien qu'il n'y échapperait pas, et qu'à la prochaine occasion, le duo d'irréductibles serait reformé. Il n'aurait qu'à jouer ce qu'il savait faire de mieux, de belles paroles pour entretenir le suspense, mais sans garantir aucun résultat. Pas tant qu'Isia danserait dans ses rêves.

30/09/2015

L'atmosphère devait presque étouffante. Peut-être était-ce le mal de tête qui le gagnait après les coups qu'il avait reçu, ou l'effet de la bière sur son métabolisme déjà bien ralentit. Les paroles d'Azphel paraissaient lointaines tant leur sujet lui semblait inaccessible. Il lui était, en effet, difficile de penser aux femmes et leur compagnie, lorsque sa seule occupation était de tenter de rester en vie à présent. Il fit un effort pour reprendre le fil de la conversation et rajusta sa position dans sa chaise. Il avait dû prendre un coup dans le genou puisque celui-ci se réveillait à présent alors qu'il plaçait avec difficulté ses pieds sous l'assis de son siège.

Son meilleur ami parlait de sa relation avec Alycia McWood, qu'il considérait comme sa soeur, où je ne sais quoi. Anton avait toujours eu du mal à saisir ce côté "famille inventée" que les jeunes aimaient à se créer. Un frère ou une soeur étaient par les liens de sang. Il en savait quelque chose avec ses deux ainés dont il avait, bien souvent dû trainer les boulets. Il sentit un pointe lui pincer le coeur. Peut-être était-ce tout bonnement de la jalousie... Un sentiment d'envie mal placé pour une jeune femme bien plus jeune que lui et déjà si mature... Il enviait la position d'Azphel en cet instant. Une femme en tête - il le voyait clairement malgré les mensonges effrontés de son ami. Des amis à soutenir ou à qui porter secours... Lui ne pouvait plus faire tout cela. Il était bloqué dans cette camisole qui portait le nom d'un traître, le nom d'un condamné. Son nom.

Il eut un sourire lointain en écoutant son confrère lui parler de ses rêves et de ses envies. Ce faible sourire se mua vite en visage fermé et sans émotions. Les mâchoires serrées, il esquissa un regard vers la vitrine embuée pour regarder les passants distraits déambuler dans la rue quasi déserte.

- Moi, ce sont des cauchemars qui me hantent... Lâcha t-il d'un souffle. Le regard triste. Et ils sont bien réels.

Il ne voulait pas avoir cet air abattu. Il aurait préféré pouvoir entré à l'Académie et se barricader dans sa chambre. Seul. Mais il risquerait d'y croiser Mia. Mia... Les choses avec elles s'étaient aussi compliquées d'un seul coup. Entre la soirée post-Saint-Valentin et sa situation actuelle, il avait préféré réduire le temps passé en sa compagnie. Pour son bien à elle. Il ne voulait pas la voir blessée par sa faute. Il avait envie de laisser cette colère, cette tristesse, ou ce désespoir - il ne savait plus comment qualifier ce qu'il ressentait - sortir, d'une manière où d'une autre. Il aurait tout donné en cet instant pour redevenir le Anton insouciant et hautain qu'il avait pu être quelques jours auparavant. Pour pouvoir penser qu'il irait au bal avec, pour seul préoccupation, sa tenue et sa cavalière.

- Peut-être ouais...

Qui saurait dire s'il serait encore en un seul morceau lorsque la prochaine soirée aurait lieu...
Il avait envie de noyer sa peine. Calmer les douleurs physiques et psychologiques qui l'empêchaient de respirer confortablement. Laisser, pour quelques minutes, quelques heures, le poids sur sa cage thoracique se dissiper. Il se retourna dans une légère grimace, vers le serveur, occupé au bar.

- Deux whisky Pur Feu !

Il se retourna alors vers son ami de toujours et se pencha sur la table, un regard entendu sur le visage.

- Et tu va me parler de cette fille dont tu te refuses à parler...

22/11/2015

Il ne pouvait pas se reprocher d'avoir essayer de distraire Anton, s'être écarté de la discussion Alycia pour l'avoir tournée vers les filles en général. Il essayait de lui changer les idées, peut-être pas de la meilleure des manières, mais il essayait tout de même de le faire. Pourtant Anton semblait abattu, presque résigné à souffrir en silence, sans motivation pour s'égayer un peu, comme s'il acceptait que le monde se dresse devant lui, comme un fardeau qu'il avait mérité. L'alcool apaisait sans doute la douleur, quelques souffrances, mais ne l'aiderait pas à rediriger ses pensées. Azphel essaierait une autre fois de l'aider.

Deux whisky pur feu arrivèrent rapidement pour laisser place à des alcools plus sérieux que la bière, bien que le mélange risquait fortement de monter à la tête après les trois pintes qu'ils avaient enquillé. Azphel avait essayé d'éluder la question, mais Anton le connaissait mieux que personne et insista pour savoir qui faisait tourner le coeur de son ami en bourrique, changeait ses pensées au point d'en oublier leur passé fou pour un horizon posé.

- Je me refuse pas à en parler, répondit-il en rivant son regard émeraude dans les yeux d'Anton. C'est juste qu'il n'y a pas grand chose à en dire. J'ai le béguin pour cette Isia, de notre confrérie. J'ai bien discuté avec elle le soir de la Saint Valentin et je crois qu'elle me plaît. Il plongea à grosses gorgées dans son verre pour choisir comment orienter sa pensée sans mentir à Anton. Mais c'est rien de plus, j'en suis presque certain. Elle est trop posée, trop aristocrate et je crois pas qu'il y aura quoi que ce soit de sérieux entre nous. Mais je désespère pas d'en trouver une qui me fera cet effet.

Azphel but de nouveau pensivement, méditant Isia, mais orientant ses pensées vers d'autres femmes, des pensées un peu ballottées dans son esprit. Il y vit Jessica, Megan, Alycia et d'autres visages dont il ne connaissait pas les noms. Il avait du mal à envisager une femme sérieusement et ce depuis plusieurs mois, c'était peut-être pour cette raison que la sorcière qui habitait ses pensées échappait à sa réalité.

- Lanalia est canon. Elle me plaît bien, admit-il pour satisfaire la curiosité de son meilleur ami. Peut-être que je tenterais ma chance si j'en ai l'occasion prochainement, avant la fin de l'année. Même si j'avoue que je pense pas tant que ça aux nanas, j'essayais plus de te changer les idées. Y a tellement de problèmes autour de moi que je les remues sans arrêt et que j'ai du mal à penser autre chose. En général je sors le soir pour me changer les idées. Nos soirées à tous les deux me manquent, il faudra que l'on se refasse ça bientôt, avant qu'on soit rouillés.

Clairement, depuis que Anton et Mia s'étaient installés ensemble, les deux amis profitaient un peu moins l'un de l'autre, ce n'était plus comme à Poudlard. Il espérait qu'avec tous les déboires de son ami, et les actualités magiques peu glorieuses, ils trouveraient plus de temps pour se voir tous les deux.

30/09/2015

Anton avait dû mal entendre parce qu'il cru comprendre qu'il s'agissait d'Isia. Il avala une nouvelle gorgée de whisky mais le regard d'Azphel n'avait pas vacillé. Il s'agissait bien de l'Abraxane avec qui il avait eu une altercation assez violente mais qui s'était, finalement relativement bien terminée. Il comptait même à présent sur la jeune femme pour l'aider dans ses recherches. Un retournement de situation plutôt inattendu fallait-il avouer. En plus de cela, Anton comprit la difficulté de la chose sachant que les deux jeunes gens étaient colocataires, tout comme Mia et lui. A croire que l'arrangement des chambres était fait de sorte à leur compliquer la vie.

Le grand brun tapota le bras de son ami. Il comprenait les difficultés sentimentales dans lesquelles il se trouvait bien qu'elles ne paraissent moins compliquées que les siennes puisqu'il n'y avait que Isia. Anton se recula à nouveau dans sa chaise et écouta Azphel noyer le poisson assez habilement, il devait l'avouer. Il esquissa un demi-sourire et finit son verre tout en se levant. Il devait passer à l'infirmerie pendant que celle-ci était vide s'il voulait être tranquille pour prendre soin de ses contusions. Et puis, passer le reste de la journée à boire pour oublier sa peine n'était pas une spirale dans laquelle il voulait plonger trop rapidement car, il le savait, la tentation deviendrait vite grande. Et dévorante. Il perçu le prénom de Lanalia, dont il n'avait plus eu de nouvelles depuis un moment à présent. l'Abraxan se demanda si son ami était au courant de la relation compliquée qu'ils avaient entretenu à un moment donné, jusqu'à très récemment.

- Je pense que tu as loupé ta chance mon pote, j'ai entendu dire qu'elle avait quelqu'un depuis le Bal de la Saint Valentin. Quel gâchis...

Il avait entendu des rumeurs selon lesquelles il s'agissait de Neal Fitzsimmons. Il repensa au frère de son professeur de Médicomagie qui avait eut l'idée grandiose de lui enterrer les pieds dans le sol du Hall la veille. Il éprouvait pour cet homme une haine profonde à présent, et savoir la douce Lanalia à ses côtés ne lui évoquait qu'un sombre gaspillage d'un si beau caractère. Anton aurait évidement préféré la voir au bras de son ami plutôt qu'un sombre idiot de la sorte. Il prit son manteau et alla payer l'addition au serveur du pub avant de sortir, suivit par son meilleur ami, sous les regards insistants des quelques sorciers toujours présents.