Aurore boréale.

[Sujet ouvert à la première personne qui y répondra ! xoxo. + OUI, les aurores boréales le soir ça existe, et c'est même possible en Angleterre ok ! ++ je le précise parce que jusque récemment je pensais pas que c'était possible...]

Joy venait de terminer son dîner en compagnie des autres étudiants de l'Académie, le soleil disparaissait de plus en plus, et elle ne savait pas quoi faire désormais. La jeune femme n'avait pas envie de rentrer à la Salle Commune juste après le repas, elle avait envie de.. découvrir ! L'académie, forcément, mais pas seulement, aussi ses étudiants. Elle avait remarqué qu'il y avait beaucoup de différences, pas seulement entre elle et les autres, mais entre tout le monde. Elle en avait vu des joyeux, des froids, des amusants, en bref, toutes sortes de personnes qu'elle se devait d'étudier. Oui, car, pour apporter la paix dans le monde, elle se devait de connaître l'humanité entièrement, de A à Z, afin d'ainsi pouvoir la remettre dans le droit chemin. En réalité, elle se fichait qu'il y ai des gens gentils, de gens méchants, elle-même n'était pas un exemple. Ce qu'elle ne supportait pas, c'était les guerres, tout ça, tout ça. C'étaient les criminels qui méritaient de mourir. En pensant à tout ceci, elle sert son poing, alors qu'elle se dirigeait tout à fait au hasard.

Finalement, elle arriva au niveau de la rivière non loin du château. Et elle devait avouer que c'était vraiment agréable comme cadre, puisque celui-ci l'apaisa automatiquement. Joy aimait les belles choses ; et cela se voyait d'ailleurs. La demoiselle marcha le long du ponton, et lorsqu'elle arriva au bord, elle s'y assit tout simplement, les jambes pendant dans le vide. La légère brise d'automne venait caresser ses joues, et ses yeux se clorent finalement, laissant le vent déplacer quelques mèches de ses cheveux. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, bien longtemps après... elle put voir le plus merveilleux de tout les spectacles, en effet, le ciel se jouait des humains ce soir, les couleurs étaient magiques, bien plus magiques que tout les sortilèges qu'elle avait pu étudier en cours. Une aurore boréale, pour le plus grand plaisir de ses yeux. Joy admirait la beauté de toute chose, et on pouvait dire que ceci était... parfait. Et émouvant. Néanmoins, elle était presque sûre qu'elle était la seule à ne pas être au courant qu'il y avait une aurore boréale ce soir-là. Peut-être que quelqu'un d'autre voudrait admirer ce spectacle seul ? Elle n'avait pas penser à cette éventualité... Mais cela promettrait d'être drôle, en tout cas, si quelqu'un d'autre se pointait.

Se balader tout seul lui aérait l'esprit, comme on disait souvent. Entre les cours et l'ambiance générale du monde, la bonne humeur n'était au beau fixe tout le temps . S'il se donnait l'apparence d'un mec "Je m'en foutiste" il ne l'était pour ainsi dire pas vraiment. Il se souciait de peu de chose en général, et ses sujets de préoccupation se comptaient sur les doigts d'une seule main. Il y avait tout d'abord lui, et en suite sa famille. Les amis venaient en dernier. Pourquoi ? Parce qu'une famille on la connait depuis des années et des années. Aussi on s'attend aux réactions, aux habitudes, ce sont des milliers d'heures passés quotidiennement ensemble à bâtir une relation stable et saine, qui nous pousse vers l'avant. Les amis, on devenait vite proche en l'espace d'un ou deux ans parfois moins, et la traitrise venait en général cent fois plus vite.
C'est pour cela que le père adoptif de Nathanael lui avait bien apprit dès le départ à prendre garde aux amis, et lui avait inculqué cette règle de vie : « Si tu as quelque chose à faire, ne le remet pas aux mains de tes soit-disant proches. Fais le toi même. Y comprit si tu n'est pas sûr de parvenir au maximum de tes résultats, tu sera toujours moins déçu de faire quelque chose de moyen, plutot que de laisser les autres faire de la merde. » A ceci il avait ajouté : « Cependant, rien ne t'empêche de te servir de tes amis pour te faciliter la tâche, s'ils ont une utilité, a toi de t'en servir. »

Il releva les yeux pour observer là ou il marchait. Penser à son père le laissait songeur, éprouvant ce sentiment qu'il ne ressentait pas souvent : de l’inquiétude. Avec la guerre qui opposaient les moldus aux sorciers, aucun de ces derniers n'étaient à l'abri d'une potentielle attaque et sa famille adoptive avait déjà été la cible de quelques actes minimes contre eux. Heureusement le ministère était passé pour arranger les protections, mais il avait plusieurs fois entendu ses parents parler de déménager pour un temps, s'établir ailleurs le temps que tout ceci se calme. Cette idée de calme futur venant de sa mère avait été remise au placard par son pessimiste de paternel. Pessimiste ou réaliste ? Il avait rétorqué que cela n'aurait une fin que lorsqu'il y aurait une guerre ouverte et totale et que l'un ou l'autre des camps aurait subit des pertes considérables avant de stopper. Si la partie adverse acceptait qu'il y ait des perdants et des gagnants à la fin bien sur, et ne décide pas tout d'un coup qu'il n'y aurait plus que des gagnants tout court et plus rien en face.  
Nathanael soupira légèrement et leva le nez pour apercevoir qu'il s'était retrouvé sur le ponton, et qu'il était loin d'être seul. Une silhouette était assise au bout, le nez en l'air. Avant de se demander ce qui pouvait retenir son attention ainsi, il remarqua les étranges reflets colorés sur l'eau. Aussi porta-t-il son regard,curieux, sur la voute céleste avant de bloquer un court instant, le souffle coupé une petite seconde. L'Abraxan était ému par peu de chose, et surpris encore moins. Mais voir un tel spectacle était tellement peu commun qu'il en oublia ses objets de préoccupation en voyant les nuances de couleurs se prélasser dans le ciel noir piqueté d'étoiles.

Désireux de vouloir partager ce moment avec quelqu'un (ce qui était plutot rare), il s'approcha de la personne qu'il reconnu presque instantanément avec ses cheveux blonds, et ses yeux en amande. D'une voix douce pour ne pas trop lui faire peur, il prit la parole.

« Rester seule et distraite par la nuit pourrait s'avérer dangereux miss Evans. Permettez moi de vous rejoindre dans votre distraction. »

Et, sans attendre de réponse positive ou négative, il s'installa au sol non loin d'elle, sans être trop proche. Il adressa un petit clin d'oeil complice à la jeune fille avant de revenir au ciel.

L'asiatique s'était finalement replongée dans ses pensées, admirant le si beau spectacle qui s'offrait à elle seule. C'était une sorte d'honneur. Le paysage semblait si paisible ainsi, calme, il semblait tellement... loin de toutes ces horreurs auxquelles elle pensait juste avant. Au final, c'est ce genre de petites choses qui arrivaient à lui faire croire parfois que tout allait bien, mais Joy n'est pas bête, elle sait qu'une fois sortie de sa petite bulle, tout redeviendra comme avant. Elle se mit doucement à balancer ses jambes au-dessus de l'eau, peut-être finirait-elle par retirer ses chaussures afin de tremper le bout de ses pieds ? Cela lui semblait comme étant une bonne idée, mais pas de suite, pour le moment, elle se contentait d'admirer en silence. Le silence, c'était une chose qu'elle appréciait énormément car cela lui permettait de penser tranquillement, réfléchir, faire une sorte de point. Souvent, les gens lui disaient qu'elle n'avait pas de coeur, mais n'était-ce pas faux ? Qui pouvait autant vouloir sauver le monde de la douleur si il n'avait pas de coeur ? Elle n'avait pas vraiment d'amis, du moins, elle savait à quoi s'en tenir avec autrui, car elle sait que l'humain est malgré tout, tout aussi corrompu que la société dans laquelle il vit.

Elle était bien, là, en réalité, la solitude ne la dérangeait pas tant que ça. Mais, comme elle s'y attendait, sa solitude fut troublée puisque que quelqu'un la rejoignit, et une voix qu'elle connaissait bien se fit entendre. Elle ne bougea pas, gardant le regard planté sur le ciel tandis que Nathanael s'installait à ses côtés, mais pas trop près quand même. C'est vrai qu'ils n'étaient pas si proches que ça pour vraiment agir d'une certaine façon ensemble, d'autant plus que son éducation plutôt centrée du côté asiatique de sa mère, lui avait conféré le fait qu'elle n'aimait pas trop qu'on se montre tactile avec elle. En gros, c'était un bon point pour Nathanael. Lorsque la voix du jeune homme se fit entendre, elle tourna la tête vers lui et lui adressa un "eye-smile" en réponse à ce petit clin d'oeil.

- Vraiment ? Mais je ne vois pas qui pourrait me vouloir du mal. Et quand bien même m'en voudrait-on, je pense que je sais me défendre... alors inutile de s'inventer des prétexte pour vouloir rester près de moi, c'est même plutôt compréhensible !

Dit-elle alors, tirant la langue à son camarade d'un air amusé avant de retourner son visage vers le magnifique tableau qui s'offrait à eux. Elle n'était absolument pas dérangée par cette nouvelle présence à ses côtés, bien au contraire, c'était plutôt agréable d'avoir quelqu'un avec qui admirer cela. Surtout quelqu'un qui au final ne la sortirait pas de son apaisement passager ; heureusement que ce n'était pas l'une des personnes que Joy ne portait pas dans son coeur, sinon elle n'aurait plus pu espérer retrouver la paix intérieure. Là, c'était autre chose étant donné qu'elle aimait plutôt bien le jeune Abraxan, du moins, leurs relations étaient parties sur de bonnes bases.

- C'est vraiment magnifique, n'est-ce pas ?

Demanda-t-elle à son interlocuteur, reportant son attention totalement sur lui. Il semblait lui aussi... touché, par ce spectacle. Elle le voyait pour une simple et bonne raison, l'expression de son visage n'était plus la même qu'habituellement. Et dieu savait que la demoiselle était observatrice.

Il continua d'observer sans dire un mot le défilement lent et paresseux des couleurs dans la voute céleste, même après que Joy lui ai posé sa question. Il trouvait bien évidemment le spectacle incroyable, mais il n'avait pas cette habitude que tout le monde avait de s'extasier devant tout et n'importe quoi. La seule remarque qui lui vînt à l'esprit fut "Ce n'est pas normal", et il passa peut-être trente secondes à chercher dans sa tête le pourquoi du comment, une raison rationnelle et logique quand à cette aurore boréale perdue. Car c'en était une, indubitablement. Il avait suffisamment vu d'images pour savoir qu'il s'agissait d'un phénomène pour le moins...peu courant dans cette partie du monde. Le nez levé, il fronça légèrement les sourcils.

- Parfois notre monde m'intrigue vraiment. Il n'est pas censé y avoir d'aurore boréales ici, ça n'a pas de sens.

Il eût un petit rire, et les coins de sa bouche se relevèrent en quelque chose que l'on aurait pu qualifier de sourire. Il espéra que ce dernier ne montrait pas trop son ravissement mêlé d'incompréhension, mais en voyant sa camarade l'observer avec attention et une certaine malice dans le regard, il sut que ses émotions passaient peut-être un peu trop bien. Pour ne pas perdre la face devant elle il accentua son sourire (ce dernier demeurant très vite teinté d'une certaine moquerie) et, prenant un accent pompeux et servile, inclina légèrement la tête sur le côté.

- Mais bien sur votre beauté surpasse les couillonneries de notre planète, ô très chère, très magnifique miss Evans ! fit-il en accompagnant sa tirade d'un geste exagéré du bras désignant le ciel, et son spectacle.

Il eut un léger rire et s'installa en tailleurs, position un peu plus confortable plutôt que de laisser pendouiller ses jambes au dessus de l'eau.