La Serdaigle accepta les excuses sans plus de commentaire. Heureusement pour elle d'ailleurs sans quoi Aylin l'aurait certainement ajoutée à sa liste noire. Froisser son ego et sa fierté qu'elle avait due ravaler aurait-pu la mettre hors d'elle. La jeune fille venait d'admettre qu'elle n'était pas courageuse et qu'elle n'avait pas envie de savoir ce que cachait ce couloir. Sans surprise, une réaction à laquelle elle s'attendait, quelle banalité. Néanmoins elle ne pouvait lui en vouloir et fit preuve d'indifférence.
Aylin s'arrêta devant l'escalier, elle devait redescendre aux cachots, là où se trouvait son dortoir tandis que la Serdaigle devait certainement monter. Elle ne savait pas vraiment comment se comporter ou agir, devait-elle la menacer de ne parler à personne de leur petite mésaventure ou la jeune fille allait se taire d'elle même.
Les questions suspicieuses de sa camarade à son égard l'avait agacé. Peut-être était-il préférable de s'en débarrasser en la poussant par dessus bord et contempler son corps s'écraser sur le sol du château. C'était tout de même assez haut du deuxième étage. Ah, si seulement. Dommage qu'il y eut tous ces témoins autour - elle regarda les portraits endormis accrochés au mur-.
Bien sur ce ne fut qu'un simple fantasme et n'en fit rien. Elle décida de s'accorder le bénéfice du doute, après tout elle n'avait pas vraiment le choix. Ne fallait-il pas se montrer clément ? Balivernes.
Concernant ce qu'elle avait dans sa poche, une fiole contenant un venin rare, une fiole contenant son sang récemment mélangé au venin et une autre contenant une potion simple qui avait pour effet de dissiper les craintes et les mauvais rêves. Une potion qu'elle utilisait souvent, très simple de préparation et à la portée de tous.
- Tiens si jamais .. Un soir tes cauchemars t’empêchent de dormir, bois-en une gorgée ça t'éviteras d'être tentée d'enfreindre le règlement.
Même si elle était convaincu que la jeune fille n'allait pas ressortir la nuit de si tôt. Elle s'approcha et lui mit le flacon dans l'une de ses poche - en vérifiant tout de même si c'était le bon -. Elle avait préféré éviter de lui tendre de peur de se prendre le vent du siècle. Ainsi elle lui laissait le choix, libre à elle de lui faire " confiance " et d'en faire usage ou non, après tout Aylin s'en fichait.
- Au revoir
Lui fit-elle en lui tournant le dos.
Puis disparue dans l'ombre comme un fantôme.