Retrouvailles de deux camarades (PV Dwight Mortimer)

"- Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Heath et Rowan. Peut-être devrais-tu voir ça comme quelque chose de positif."

Il arrêta de se gratter pensivement la barbe et retourna son regard vers elle, surpris, puis se mit à sourire innocemment.

- Tu as raison, je me prends sans doute trop la tête! Ce bon vieux Kolagann ne peut tout de même pas me haïr à ce point, ils veulent probablement enterrer la hache de guerre après tout!

Il rit doucement lorsqu'elle lui dit que Heath et lui-même avaient contribué à améliorer la soirée de leur camarade. Dwight ne pouvait s'empêcher de se demander la tête que tirerait celui-ci s'il savait qu'il était mis sur un pied d'égalité avec le rouquin qu'il ne portait certes pas dans son coeur. L'Abraxans manqua de lui demander pourquoi, mais elle changea bien vite de sujet et, par peur de se montrer indiscret, il n'osa pas la relancer dessus. Sa question le laissa pensif quelques instants, et il répondit en choisissant soigneusement ses mots :

- J'admets que cela me laisse un peu perplexe. Je ne suis pas sûr de bien comprendre notre profil, et il est si étrange de se retrouver séparé de ceux avec qui l'on a passé sept ans à Poudlard... J'ai comme le sentiment que les gens sont beaucoup moins fidèles à leurs confréries qu'ils ont pu l'être à leur ancienne maison, jadis à Poudlard... peut-être est-ce parce que cette université est toute nouvelle et que du coup, ses confréries n'ont pas une histoire aussi légendaire que celle de nos anciennes maisons? Toutefois je suis curieux: il doit bien y avoir des fondateurs encore vivants de ces confréries, non ? Comment se fait-il que nous en sachions si peu?

"- Tu as raison, je me prends sans doute trop la tête! Ce bon vieux Kolagann ne peut tout de même pas me haïr à ce point, ils veulent probablement enterrer la hache de guerre après tout!"

Juliet n'en était pas si sûr. Heath avait la rancune tenace. C'était dommage, car Diwght n'était pas un mauvais bougre. Cependant, elle se souvint que leur rivalité est dû à une vieille histoire de cœur dont elle avait entendu parler. La hache de guerre méritait d'être enterré depuis le temps et la jeune femme se promit de tenter d'en parler à son ami de longue date pour essayer de recoller les morceaux. Elle était persuadée que les deux étudiants pourraient très bien s'entendre si ils se connaissaient un peu plus.

- Probablement. Je lui en toucherais deux mots. Ce sont de vieilles histoires qui méritent d'être oubliées.

L'ancienne Serpentard avait horreur que deux personnes qu'elle portait dans son cœur ne s'apprécient pas. Il y avait beaucoup trop de tensions inutiles qui méritaient d'être apaisées.  

Dwight s'empressa de changer de sujet de conversation et l'orienta sur les confréries.

- C'est probablement une explication plausible. Pour ma part, je suis très fière de porter mes couleurs autant que mes anciennes du temps de Poudlard, dit-elle avec sincérité.

La question de son camarade la laissa songeuse.

- Je pense que oui. Cependant, tout comme l'identité du Comte, le mystère reste entier. Peut-être qu'ils veulent se cacher... Elle s'interrompit pour réfléchir. Qui sait cela pourrait être des personnes peu recommandables et si les étudiants étaient au courant il ne fréquenteraient plus cet université, reprit la jeune femme.

Après en avoir discuté avec d'autres camarades, c'était la seule explication que Juliet avait trouvé. Elle n'avait pas évoqué le nom de Voldemort devant Dwight, il aurait surement comprit.

"Pour ma part, je suis très fière de porter mes couleurs autant que mes anciennes du temps de Poudlard"
- Et c'est tout à ton honneur, répondit-il avec un clin d'oeil à son encontre. Si seulement il pouvait en être de même pour tout le monde!

Dwight ne se sentait pas aussi fidèle à Abraxans qu'il avait pu l'être à Poufsuffle par le passé; peut-être était-ce à cause de son dévouement au Lord qui devait selon lui outrepasser toutes les frontières des maisons et confréries, mais il était également vrai qu'il jugeait difficile de s'attacher à quelque chose qu'il ne connaissait pas. Fort heureusement, sa colocataire, une jeune française qu'il avait à peine croisée, avait cessé de venir depuis la première semaine de cours, et il ne l'avait plus revue depuis.

- Puisqu'on en parle, je t'avoue que je suis quelque peu gêné par l'idée que les chambres soient mixtes. Quand tu ne connais pas la personne, je trouve ça même un peu tendancieux... pas toi?

Il la considéra de ses yeux bleu guède, une légère ride entre ses sourcils. C'était la première fois qu'il soulevait le problème avec quelqu'un, mais personne ne lui en avait jamais parlé jusqu'à présent, ce qui n'avait pas manqué de le surprendre. Il ne pouvait tout de même pas être le seul étudiant d'Haveirson à partager sa chambre avec quelqu'un du sexe opposé, si? Il était vrai que si certains hommes, ou même femmes, s'étaient retrouvés dans sa situation à lui, ça ne les aurait pas nécessairement dérangés, mais le rouquin ne pouvait s'empêcher d'en ressentir de la gêne, plus pour sa colocataire d'ailleurs que pour lui-même. L'avis de Juliet sur la question l'intéressait.
En la voyant poursuivre sur sa lancée, Dwight lui sourit doucement. Il lui avait semblé que beaucoup de ses camarades s'interrogeaient au sujet du Comte: était-il le seul à prendre ce fait avec autant de flegme?

- Je vois que ce sujet t'intéresse beaucoup...

Il se tut et plongea son regard dans celui de la jeune femme. Ses yeux noisette étaient bienveillants, son regard était profond, et deux perles d'or venaient y ajouter un grain de mystère et de malice. Il avait toujours su que Juliet était jolie, mais c'était le première fois qu'il prenait vraiment la peine de la considérer en tant que femme.

- J'admets ne pas m'en être soucié davantage que cela, avoua-t-il avec un demi-sourire. Même si ces personnes étaient de réputation "peu recommandable", ils font toutefois preuve de beaucoup de magnanimité à notre égard, ainsi que de largesse. S'ils ont qui plus est la décence de se cacher pour ne pas que leur mauvaise réputation nous entache, alors peut-être celle-ci mérite-t-elle d'être reconsidérée...

Selon les dires de Dwight il ne se sentait pas autant fière qu'elle d'appartenir à la confrérie d'Abraxan. Cela attira l'attention de Juliet. Il n'était donc pas content d'y appartenir ?

- Ce n'est pas ton cas ?

La jeune femme appréciait la plupart des camarades d'Abraxan et n'avait dans la majorité pas de différents. Elle appréciait les valeurs que défendaient sa confrérie et s'y sentait comme chez elle. L'ambition et la détermination était deux traits de caractère qui la définissait. Elle n'était pas du genre à baisser les bras et à abandonner, quitte à devoir subir de multiples échecs avant d'arriver à ses fins. Le principal était qu'elle arrive à faire ce qu'elle voulait.

Dwight orienta la conversation vers le fait que les chambres soient mixtes. Effectivement, c'était quelque peu déroutant au début, mais Juliet s'y était fait. Et puis, son camarade de chambre n'était pas un mauvais bougre. Elle le connaissait déjà avec de le retrouver à Haveirson.

- Cela m'a surprise au départ, puis je m'y suis faite. Et puis, cela ne veut rien dire. Imagines quelqu'un attiré par des personnes du même sexe que lui, cela doit être tout aussi gênant quand les chambres ne sont pas mixtes.

Ce n'était pas le cas de la sorcière, si il y avait bien une chose sur laquelle elle était sûre c'est qu'elle était attirée par les hommes et non pas par les femmes.

- Pas plus que ça. C'est surtout ma curiosité qui me pousse à vouloir en savoir plus, dit-elle avec franchise.

En effet, l'identité du Comte l'intriguait mais pas au point d'y penser constamment comme certains étudiants.

Elle remarqua que son interlocuteur la fixait droit dans les yeux. Cela ne la déstabilisa pas, et elle resta de marbre en laissant tout de même échapper un léger sourire. A quoi pouvait-il bien penser ?

Juliet acquiesça à ses propos et laissa échapper deux mots à peine inaudibles.

- C'est vrai.

De parler de ce sujet, la laissait songeuse. Elle se demandait si un jour les élèves en sauraient plus ou pas. En tout cas, ce mystérieux individu se cachait bien. Il devait bien rigoler du haut de son perchoir.

La jeune femme jeta un coup d’œil à travers la fenêtre et vit que le ciel s'était découvert et que les nuages laissaient quelques rayons de soleil transpercer leur épaisse couche grise pour venir se refléter sur le sol. Elle avait bien envie de se dégourdir les jambes et de profiter de cette accalmie.

- Veux-tu que nous sortions pour prendre l'air ? La pluie semble s'être arrêtée.

"- Ce n'est pas ton cas ?"
- Hmmm...

Il esquissa un sourire qui se voulait mystérieux, accompagné d'un geste vague de la main droite. Il n'en dirait pas plus pour le moment, et sa camarade n'insista pas de toute façon, puisqu'ils dérivèrent sur le sujet des chambres.

"- Cela m'a surprise au départ, puis je m'y suis faite. Et puis, cela ne veut rien dire. Imagines quelqu'un attiré par des personnes du même sexe que lui, cela doit être tout aussi gênant quand les chambres ne sont pas mixtes."
- Tu dois avoir raison, acquiesça-t-il doucement, je suis sans doute trop vieux jeu. Je n'avais pas envisagé cet aspect des choses... Et puis de toute façon je n'ai pas à me plaindre, Aurélie n'est jamais là! conclut-il d'un ton léger.

La discussion semblait commencer à tourner court, et le jeune homme ne doutait pas que Juliet l'avait probablement également remarqué. Il n'avait pas particulièrement de plans prévus pour ce soir et, une fois n'était pas coutume, il était à jour dans ses études, ce qui lui laissait un peu de temps libre. Sa camarade voulait-elle rester un peu plus longtemps en sa compagnie? L'idée lui plaisait, mais peut-être l'ancienne Serpentard n'était-elle pas de cet avis. Dans tous les cas il avait été heureux de partager ce moment rien qu'avec elle, qui avait, tout du moins lui semblait-il, permis de les rapprocher davantage.

"- Veux-tu que nous sortions pour prendre l'air ? La pluie semble s'être arrêtée."

Un sourire illumina son visage lunaire.

- C'est une idée brillante! J'allais justement te le proposer!

Il se leva et, avec une révérence excessivement déférente, qu'il ne manqua pas d'accompagner d'un clin d'oeil pétillant, il lui offrit le bras en prenant exprès un ton pompeux.

- Madame, mes pas iront dans les vôtres; je suis votre homme!