DAPHNE GREENGRASS (terminée)

Daphne est une jeune fille arborant un physique plutôt banal. Une taille moyenne, un corps menu et peu formé pour son âge, elle a une démarche assurée et fière sur ses jambes élancées. Ses chevilles, si fines, semblent manquer de se briser à chacun de ses pas. Ses longs cheveux bruns tombent jusqu'au milieu de son dos dans une cascade de bouclettes négligées, qu'elle s'amuse souvent à entortiller autour de ses petits doigts dont elle ronge encore les ongles. A son âge, c'est ridicule - comme dirait sa mère. Mais Daphne ne peut s'en empêcher. Bien heureusement, ce sont ses grands yeux bleus qui attirent toute l'attention. Elle arbore souvent des sourcils froncés et un regard ennuyé, et rare sont ceux qui la voient sourire. Daphne maîtrise la "bitch resting face" à la perfection. Cela signifie qu'elle a toujours l'air énervée et pleine d'orgueil, ce qui est peut-être vrai d'ailleurs.

est un personnage compliqué qui se trouve être très difficile à cerner. Elle apparaît comme une jeune fille inaccessible, froide et orgueilleuse. C'est surement vrai. C'est une peste un peu trop gâtée par ses parents qui l'ont toujours traitées comme l'être sacré qui règlerait tous leurs problèmes. Ainsi, la jolie brune s'est vite considérée comme quelqu'un d'indispensable, mais dû en subir la pression. C'est pourqoi Daphne a du mal à donner sa confiance, quitte à passer pour quelqu'un de légèrement paranoïaque. Elle est impulsive et à tendance à réagir à chaud, si bien qu'elle a l'habitude de se retrouver dans des situations bien plus qu’embarrassantes. D'une fierté maladive, elle ne renoncera à rien de ce qu'elle entreprendra et n'hésitera pas à relever des défis stupides. Sous ses airs de je m'en foutiste, elle accorde énormément d'importance à l'avis que les gens ont sur elle. Quitte à s'en rendre malade. Mais surtout, elle adore se mêler des affaires des autres, et surtout donner son avis quand elle n'y est pas invitée. Pour autant, elle sait très bien que tout ce qu'elle va entreprendre va directement s'assimiler à sa famille et à la réputation qu'elle en fait, c'est pourquoi elle doit faire énormément attention. Daphne est peut-être une garce mais c'est avant tout un être humain, qui a appris que les faibles choses sont à protéger et choyer.

La famille Greengrass retenait son souffle tandis que la jeune Esmée s'égosillait dans la grande Chambre, entourée de ses elfes de maisons et de deux sages-femmes. Le travail avait commencé depuis bien neuf heures, neuf heures que des hurlements de douleur rendaient muets les râles du vent froid de l'hiver irlandais.

Les hommes étaient assis dans le salon, un verre de whisky pur feu à la main. Le grand-père Greengrass avait l'oeil rivé sur sa montre à gousset à 12 aiguilles, tandis que le futur père avait grand peine à garder la même position plus de 3 secondes. Sur le grand canapé de velours, deux amis de la famille jouaient aux cartes. Tous avaient l'air énormément fatigués.

C'est vers quatre heures du matin que des cris nouveaux les firent se réveiller; des chouinements aiguës et puissants firent soudainement trembler le verre de la maison.

" Une fille. " maugréa le grand-père en refermant aussitôt sa montre d'un coup sec. " Encore une ! " s'écria-t-il en levant les bras au ciel, sans un sourire. Aussitôt, il quitta la pièce avant que sa femme ne le force à monter voir la merdeuse.

Tout le reste de la troupe s'engouffra dans la Chambre du manoir pour accueillir la nouvelle née. Elle était délicatement enveloppée par les bras fébriles de sa mère, ses cheveux déjà long et d'un blond presque blanc, elle scrutait sa mère avec de grands yeux verts. C'était un bébé d'une beauté extraordinaire, mais apparaissait déjà énormément fragile. Sa peau était si pâle que l'on voyait les veines sur ses fines paupières et le long de ses bras. Elle n'était même pas dodu comme un bébé devrait l'être.

La famille Greengrass était une très ancienne lignée de sang-pur qui fut énormément prospère à la Renaissance. Elle a été le fruit de nombreux arrangements complexes et onéreux pour prolonger la pureté du sang et éviter la consanguinité. Seulement, la grande famille a eu bien vite fait de se ruiner petit à petit, pris à leur propre jeu. Bientôt, la pureté de leur sang était la seule richesse qui leur restait.

Mais un nouveau courant idéologique commença à faire surface, et la pureté du sang commença à perdre de la valeur dans le monde sorcier. Souiller son sang avec du sang moldu n'était plus une telle honte sociale, et les Greengrass commencèrent à manquer de prétendants. En effet, les mariages arrangés étant très coûteux, ils finirent par être incapables de suivre la grande tradition familiale.

La famille Greengrass ne pouvant se priver des jouissances de la noblesse sorcière, elle fut contrainte à vivre bien au-dessus de ses moyens dans le secret le plus total. Laisser deviner à quiconque qu'ils avaient des problèmes seraient aussi honteux que de souiller leur sang. Très vite, la famille se mit alors à signer des contrats douteux puis à s'endetter sur des millénaires. Littéralement.

Daphne grandit alors dans une famille peu conventionnelle, aimante certes mais culpabilisante. Première née sorcière de la famille, seul espoir pour ses parents déjà trop vieux pour mettre au monde l’enfant qui porterait la lignée à bout de bras. Pourtant, ce fut une fille à nouveau, et malgré toute la bonne volonté du monde que mit en oeuvre Esmée et Joshua pour l’aimer, ils ne pouvaient s’empêcher de lui en vouloir.

La petite brune devait alors redoubler d’effort pour plaire à sa famille, et ce fut un combat éreintant. Petit à petit, elle montra qu’elle n’était pas n’importe quelle petite fille. Elle était plus ambitieuse, présomptueuse et manipulatrice. Elle parvenait toujours à ses fins, même si pour cela elle devait y travailler jour et nuit.

Sa petite soeur, Astoria,  l’aimait beaucoup. Elles étaient le pilier que ses parents n’étaient pas, et pourtant Daphne savait pertinemment qu’elle aussi portait toute la responsabilité sur elle de sortir la famille de leur difficulté pécuniaire.  La plus grande, Meredith, était une cracmole. C’est d’ailleurs toujours un sujet tabou dans la famille depuis 20 ans, car Esmée est persuadée que Meredith est juste un peu « lente », et que ses pouvoirs se manifesteraient certainement plus tard. Elle ne l’en aima pas moins, au contraire. Meredith semblait être la préférée de sa mère. Son père lui adressa peu la parole depuis qu’il sut qu’elle n’avait aucun don. Non pas qu’il ne l’aimât plus, mais il en fut soudainement effrayé.  Meredith ne lui pardonna jamais.

La seconde, Astoria, était d’une timidité maladive. Elle parlait peu et aimer rester seule. Son père a toujours pensé qu’elle était malade mais Esmée refusa cette idée, et interdit qu’on l’amène passer des examens à st Mangouste, avec tous ces fous. Astoria était timide, ce n’était pas une maladie ni un symptôme de folie. C’était son tempérament voila tout.


Dès son entrée à Poudlard, Daphne eut des consignes très précises à suivre de la part de son père. Et il ne cessait de répéter que toute la famille comptait sur elle. En effet, incapable de se dépêtrer des dettes amoncelées sur des générations, le patriarche en était venu à la conclusion que le seul moyen de s’en sortir sans perdre la face serait que sa fille décroche un bon mariage. Elle était jolie, bien éduquée et maline, elle se devait de trouver un sang-pur riche, qui fasse taire toutes les rumeurs sur la famille Greengrass quant aux alliances un peu louches. La tendance était à la revalorisation du sang dans le monde des sorciers, c’était leur chance.

Rapidement, Daphne réussit à se lier d'amitié avec la fine fleur serpentardienne. Bien qu'au départ ces relations étaient purement intéressées, la petite brunette finit par s'attacher sincèrement à ses camarades qui partageaient plus ou moins la même éducation et le même orgueil maladif.