Au détour de la rivière

25 Mars 97 aux alentours de 15h30.

Prendre l'air. Voilà ce dont elle avait besoin. L'air frais de ce début de printemps ne pouvait que lui faire du bien. Voilà deux mois qu'elle travaillait sur l'aconit, sans résultat. Elle ne s'attendait pas à des miracles bien-sûr, mais elle ne comprenait pas pourquoi ses tentatives de potions explosé qu'à la première étape. C'était particulièrement agaçant de ne pas comprendre où elle se plantait. Elle avait bien quelques théories, mais rien de concret à son plus grand malheur.
Ce matin encore, elle s'était littéralement viander dans la conception de sa potion. Fatiguée et ayant besoin de souffler, elle avait fini par ranger ses affaires et remettre en ordre le laboratoire avant de quitter ce dernier.

Après le repas et un passage à la bibliothèque, elle avait rejoint sa chambre. Le temps relativement doux et les alentours ensoleillés la motivaient pour s'octroyer une petite promenade. Elle pris son sac en bandoulière gris, enfila pull, veste et cape, craignant que le soleil ne soit traître et fila à travers le château.

Dehors, une fine brise vint lui caressait le visage, ce qui était agréable. Elle s'éloigna du domaine, suivant durant un temps, le chemin menant à Avalon. Arrivée au niveau du pont, la jeune femme opta pour quitter la petite route pavée et se mit à longer la rive en amont, s'éloignant par la même occasion d'Avalon, du chemin et d'Haveirson. Elle ne marcha pas longtemps, choisissant de se poser près de l'eau, malgré l'herbe un peu humide.

Sur le chemin, elle avait beaucoup pensé. Sa vie était loin d'être simple en ce moment, mais elle ne regrettait pas son choix. Elle avait certes redouté de s'être fourvoyer craignant surtout de perdre une amitié précieuse, mais ses doutes s'étaient enfin dissipés. Dean savait la rassurer et contre tout attente, elle était même devenue légèrement moins paranoïaque... Dommage que Jessica était l'ombre au tableau. Mais pour le moment elle ne voulait pas y penser, songeant une nouvelle fois à sa potion. Elle voulait comprendre pourquoi le premier stade lui prenait autant de temps, la patience n'étant pas vraiment sa vertu la plus visible. Elle avait besoin de conseil, mais elle ne se voyait pas demander à Amaranthe en ce moment. Quinlan ? Non, elle avait encore un peu de fierté quand même. La seule personne susceptible de l'aider lui apparut à l'esprit. Elle n'aimait pas trop abusé de son temps mais... Elle sortie un livre et un parchemin qu'elle posa dessus pour prendre appuie et commença a rediger sa lettre.

"Cher Severus,

Je constate que tu as été en forme la  semaine dernière, 12 élèves à l'infirmerie pour mon plus grand bonheur !
J'aurai besoin de ton aide, j'ai un soucis avec ma thèse, j'ai commencé à travailler l'élaboration de la potion dont je t'ai parlé, du moins la première étape, mais je n'arrive pas à la stabiliser. Est-ce que tu serais libre prochainement pour qu'on puisse se voir et que je te montre mes travaux ?  Je serais à nouveau à Poudlard dans deux semaines, mais si nous pouvions nous voir avant ce serait..."

Elle cessa d'écrire, fronçant les sourcils. Assise en tailleur au bord de l'eau, elle releva la tête sentant une présence derrière elle... Et elle ne s'était pas trompée d ailleurs...

Aujourd'hui n'était pas n'importe quel jour. Ce serait sa première tentative avec le protocole qu'il avait mis au point. Il ne savait pas si celui-ci lui permettrait d'aller suffisamment loin dans la transformation. Devenir un Animagus était un travail de longue haleine et il ne lâchait rien. Il travaillait tout un tas d'autres métamorphoses à côté de ça, mais ça ne l'empêchait pas de garder cet objectif en mire. Il n'était pas près de le lâcher. Il n'était pas près d'abandonner ce rêve. Il le voulait et il y arriverait. Il se l'était juré et son travail finirait un jour par payer.

Cependant, pour travailler sur un sujet si sensible, il ne pouvait pas le faire à l'Académie. Il ne pouvait pas se permettre d'être surpris à n'importe quel instant. Il n'était pas enregistré, ni même pré-enregistré, et c'était illégal. Et, étant donné les évènements actuels, il n'était pas près de faire confiance au Ministère de la Magie. En vérité, il ne faisait confiance qu'en une poignée de personnes. Et même parmi ces personnes, peu étaient au courant de ce qu'il faisait. La seule personne qui était au courant de ça et qui ne faisait pas, ou plutôt plus, partie de ce cercle de personnes de confiance, c'était Jessica. Et tout ce qu'elle savait pourrait juste faire le Ministère s'intéresser à lui mais rien de plus. Ils n'avaient aucune preuve qu'il s'entraînait à être un Animagus. Seul son intérêt sur le sujet peut être démontré, et c'était tant mieux. Mieux valait-il qu'il en soit de la sorte. Mais il pensait sincèrement que Jessica garderait sa langue.

Aujourd'hui était donc le jour où il voulait essayer son protocole. Il ne savait pas s'il fonctionnerait, mais il voulait vraiment l'essayer. Il était excité. Il était curieux. Il ne savait pas s'il y arriverait, mais la volonté était là. Il essaierait, il tenterait, il ferait ce qu'il peut. Il avait envie de repousser cette limite. D'avancer dans son apprentissage de la métamorphose. D'être fier de ce qu'il avait accompli, encore plus que par rapport aux métamorphoses qu'il faisait d'habitude.

Il avait donc pris le chemin qui menait à Avalon depuis Haveirson. Mais lorsqu'il fut assez éloigné de l'académie, il s'écarta du chemin. Il souhaitait se perdre dans la forêt, trouver un endroit où il serait tranquille pour s'entraîner sans être vu. Il avança ainsi à travers la forêt d'Avalon. Il se dirigeait vers la rivière. Il savait qu'il se sentirait bien près du cours d'eau. Il avançait d'un pas décidé au sein de l'espace vert. Il connaissait son objectif, son excitation, et sa volonté. Il allait en direction de son premier essai.

Alors qu'il longeait la rivière, il aperçut une silhouette. Il s'apprêtait à s'éloigner, décidant de changer d'endroit pour travailler et faire sa première tentative, quand il reconnut la personne qu'il voyait. Il ne s'agissait pas de n'importe qui. Et même si son envie d'appliquer son protocole brûlait en lui, il s'avança tout de même vers cette silhouette. C'était quelque chose de plus fort qui le guidait. Il en était conscient mais il se laissait guider par ses sensations, comme il l'avait décidé lors de cette nuit dans la verrière.

Il s'approchait d'elle. Elle était de dos, elle ne pouvait donc voir son arrivée. Néanmoins, il ne se fit pas discret. Il savait qu'elle avait parfois la baguette sensible, et il avait nulle intention de finir pétrifié, ou pire. Il la connaissait maintenant suffisamment pour savoir globalement comment elle réagissait à certaines situations. Il aperçut ce qu'elle faisait. Elle écrivait sur un parchemin. Etait-ce des notes, une lettre ? Il n'en savait rien, et ça ne le regardait pas. Elle avait le droit à son petit jardin secret. Le passé récent avait montré que ça pouvait mal tourner, mais fallait-il pour autant généraliser ? Il était persuadé que non. Il prit la parole :

- Salut. Tu vas bien ?

Il ne s'était pas vu depuis quelques jours. Du moins, pas seuls. Il leur arrivait de se voir au quotidien, mais ils apparaissaient toujours comme des amis aux yeux du monde. Pour le reste des étudiants, leur relation n'avait pas changé. Personne, à part peut être Amaranthe, n'était au courant de leur liaison.

Dean était là, debout derrière elle. Surprise de constatee sa présence, elle sourit quand même, heureuse de le voir enfin loin des murs d'Haveirson et des regards de ses camarades. Leur décision commune de garder pour eux leur liaison ne leur laisser malheureusement pas beaucoup de répit puisqu'ils étaient rarement seuls à Haveirson. Ils se contentaient donc de paraître amis aux yeux de tous comme avant, malgré quelques regards complices qu'ils échangeaient parfois...

-Hey !  Ça va et toi ?

Elle était quand même un peu surprise de le voir là, ils étaient pas à côté du chemin, ni d'Haveirson où d'Avalon. Il devait probablement faire une petite promenade, et bien que la curiosité la piquait un peu comme toute fidèle Gryffondor qu'elle était, elle ne voulait pas non plus paraître intrusive. Mais il fallait quand même reconnaître que c'était une drôle de coïncidence de se retrouver là, tout les deux.

-Tu fais une petite promenade ?

Demanda-t-elle en lui souriant. Elle se rendit compte qu'elle avait toujours la lettre sous les yeux et pas qu'elle tenait particulièrement à lui cacher certaines choses, la relation amicale qu'elle entretenait avec Severus se devait de rester autant que possible conservait dans le secret. Elle se contentait donc de glisser le parchemin dans le livre qui lui servait d'appui pour la redaction de sa lettre et fourra ce dernier dans son sac en bandoulière avant d'amorcer un geste pour se lever.

Il ne s'attendait pas tomber sur qui que ce soit en allant de ce côté de la forêt. Il avait espéré être seul afin de pouvoir s'entraîner tranquillement, et dans le plus grand des secrets. C'était raté. Il n'était pas le seul à profiter de la solitude qu'offrait la forêt. Il n'était pas le seul à vouloir profiter de la quiétude de ces bois, à l'isolement qu'ils offraient. Il fallait qu'il s'éloigne. Mais c'était sans compter sur la chevelure blonde qui captura son regard. Il la reconnaissait, il pourrait même la reconnaître entre mille, il en était certain. Tant pis, l'entraînement serait pour une prochaine fois.

Il s'approcha de la jeune femme. Celle qui, depuis quelques temps, n'était plus son amie. Ils se fréquentaient. Du moins, pas publiquement. Ils avaient franchi un cap trois semaines auparavant, mais ils avaient de grandes difficultés à se voir. Cette relation secrète n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour laisser libre cours à leurs sentiments, mais ils savaient tous les deux pourquoi leur relation devait restée secrète. Ils se contentaient donc de regards complices lancés au détour d'un couloir. Aux yeux du monde, ils étaient amis comme ils le sont depuis longtemps. Mais eux savaient très bien qu'il en était autrement.

Il arriva finalement à une proche distance d'elle. Ce fut à ce moment-là qu'il prit la parole. Il échangeait juste une banalité, mais rien d'autre ne lui était venu en tête à ce moment précis. En retour, il eut droit à une autre banalité, à laquelle il répondit :

- Ça va.

En somme, un début de conversation tout à fait classique, bien qu'on aurait pu penser qu'ils aient d'autres choses à se dire maintenant qu'ils se voyaient en dehors de l'académie, loin des yeux de tous. Megan reprit la parole, avant de ranger son parchemin dans le livre qu'elle utilisait comme support. Elle lui demanda s'il faisait une balade. Il fallait avouer que ce coin de la forêt était assez reclus, et qu'il fallait le vouloir pour arriver jusqu'ici. Il hésita et répondit :

- Je .... Oui je me balade. Et toi ? L'endroit t'inspires pour écrire ?

Il la vit entamer un mouvement pour se relever. Il l'aida en lui tendant les mains, se retrouvant face à elle. Ils étaient enfin seuls. Ils pouvaient enfin se voir sans tabou, sans restriction. Ils étaient libres de s'aimer, d'exprimer leurs sentiments. Dean approcha son visage de celui de l'américaine et vînt capturer ses lèvres pour un léger baiser.

Il allait bien, venait-il de lui dire, pas qu'elle était particulièrement inquiète puisqu'il avait effectivement l'air en forme. Alors qu'elle voulu se lever pour se mettre à sa hauteur, il s'en aperçu et lui proposa sa main pour l'aider à se mettre debout. Lui souriant, elle accepta et se hissa sur ses pieds avec bien plus de facilité.

Il l'attira doucement vers elle pour lui déposer un chaste baiser auquel elle répondit. Elle n'était pas gênée, même s'il était rare de la voir manifester des élans de tendresse. Lorsque leurs lèvres se séparèrent malgré elle – Bah quoi ? Elle apprécie les lèvres de Dean - , elle jeta un coup d'oeil à son sac ou elle avait mis son livre et par conséquent la lettre. Elle sourit à Dean

-Oui, enfin... si on veut. J'écris une lettre à un ami pour lui demander de l'aide pour ma thèse, je bloque et je ne vois personne d'autre que lui pour m'aider là-dessus...

Voilà, aucun mensonge, juste l'omission de l'identité de la personne. Elle ne se voyait pas lui dire « Yes, j'écris à Sevychou, il est adorable et j'ai besoin de ses services... » Non, définitivement pas une bonne idée. Et puis, lui avait bien eu une hésitation à lui répondre, si bien qu'elle n'était pas vraiment convaincue par ses paroles, mais, elle n'allait pas l'embêter avec ça, il avait bien le droit d'avoir des secrets.

-Pas trop dur cette semaine ? Tu n'as pas croisé... Jessica ?

Elle avait entendu des rumeurs sur la séparation du couple, Jessica accusant Dean d'être le responsable de leur rupture. Elle était déçue par la mexicaine n'ayant jamais pu pensé ça venant d'elle. Haveirson n'était pas si grand et Dean et Jess avait probablement du se croiser dans les couloirs, d’où la question de Megan. Est-ce que Dean avait eu une confrontation avec la métisse ou avait-il réussi à l'esquiver jusqu'ici.

Ils s'embrassaient. C'était une délivrance. C'était difficile de tout garder pour eux de la sorte, de devoir se voir uniquement à l'abri des regards du reste du monde. Mais leur amour ne regardait personne d'autres, et avoir leur intimité loin des yeux d'autrui n'était finalement pas une si mauvaise chose. Ce baiser fut bref mais intense. Il était même surpris de voir Megan réagir ainsi, il ne la connaissait pas ainsi, à laisser libre cours à ses sensations. Mais il était complètement ravi qu'elle le fasse.

Elle lui expliqua qu'elle écrivait en fait une lettre à un ami à propos de sa thèse. Dean savait sur quoi elle travaillait, mais il ne pouvait clairement pas l'aider. Il n'avait que trop peu de connaissances en Botanique pour aider quelqu'un en thèse. Il aimait bien lire sur ce domaine, qu'il trouvait très intéressant, notamment pour ses applications en Métamorphose, mais il ne pouvait clairement pas aidé Megan sur ce coup là. Il lui dit :

- J'espère qu'il pourra t'aider.

Elle lui demanda alors si sa semaine n'avait pas été trop dure, et s'il avait rencontré Jessica. Hell no ! Il était déjà suffisamment difficile de faire avec les bruits de couloirs qui véhiculaient tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi, aux quatre coins du château gallois. Le pire dans l'histoire, c'était que c'était lui qui passait pour le fautif, le méchant, alors que c'était bien lui qui s'était vu poussé des cornes. Il reprit :

- Non, je ne l'ai pas vue. Mais les rumeurs qu'on entend sont suffisamment explicites je trouve ! Du coup, je passe mon temps à bosser, ça m'évite de tomber sur des gens qui s'amuseraient de la situation.

Car il y en avait malheureusement. Il plongeait son regard dans le sien et l'embrassa à nouveau, un peu plus longuement cette fois-ci. Elle était décidément irrésistible à ses yeux et à ses lèvres. Il déposait ses mains sur les hanches de la jeune femme. Il mit fin au baiser et captura à nouveau son regard. Il lui demanda :

- Et ta semaine ? Pas trop difficile avec ta thèse ?

Il la regardait. Il ne lâchait pas ses yeux azurs des siens. Il ne le souhaitait pas. Le monde disparaissait autour de lui lorsqu'il était comme ça. Et pourtant, le cadre de leur rencontre était déjà idyllique. Il écouta la réponse de l'américaine avec attention.

Elle n'était pas habituée à de telles démonstrations d'affection en public, heureusement qu'il n'y avait qu'eux ici. La jeune femme s'était forgé une carapace de granit et une réputation de dur à cuire. Rares étaient ceux qui la voyait telle qu'elle était vraiment. C'était aussi pour ça qu'elle ne se liait quasiment jamais autrement qu'en amitié, elle était en fait une vraie froussarde. Elle avait simplement la peur d'être rejeté pour ce qu'elle était, c'était un paradoxe quand on savait qu'elle était souvent rejetée pour ce qu'elle n'était pas.

Avec Dean, elle prenait le risque. La peur était toujours là, mais elle avait quand même l'espoir qu'il l'accepte avec les faiblesses qu'elle avait. Depuis qu'il se connaissait, Dean avait pris soin d'essayer de veiller sur elle, alors c'est qu'il devait se douter qu'il ne s'agissait que des apparences et qu'elle n'était pas aussi sur d'elle en réalité.
Elle regarda la lettre avec un sourire amusée. Dean ne se doutait pas une seule seconde avec qui elle correspondait, sinon il n'aurait jamais dit cela. Dans un sens, c'était un soulagement qu'il ne lui pose pas de question, elle ne se voyait pas abordé le sujet de Rogue pour le moment. C'était probablement l'un de ses trois secrets qu'elle gardait précieusement pour elle.

-J'espère aussi, mais je ne vois pas qui d'autre à part lui pourrait m'aider sur ce sujet...

Elle n'était donc pas la seule à avoir eu vent des quelques rumeurs qui courraient dans l'académie. Dean avait le mauvais rôle dans l'histoire puisqu'il avait lui-même rompu avec Jessica. Mais c'était facile de tout lui remettre sur le dos. Autant Megan et Jessica avaient eu des relations amicales, autant là, Megan avait juste envie de lui foutre un doloris entre les deux yeux pour lui faire regretter les bruits de couloirs. Après tout, qui à part elle pouvait avoir parler de la rupture et tout remettre sur le dos de Dean ? Toutefois, un élan de culpabilité la tirailla à nouveau. Megan passa une main dans ses cheveux, les repoussant vers l'arrière en soupirant. Si elle n'avait pas été si proche de Dean, peut-être que les choses n'auraient pas étés si chaotique. Jess et Dean seraient peut-être encore ensemble et... Non, et puis merde ! Elle préférait que Dean soit avec elle et tant pis pour Jessica, elle n'avait récolté que ce qu'elle avait semé après tout.

-Oui, je sais, j'en ai entendu en début de semaine, mais... j'en ai presque pas entendu parler hier et aujourd'hui, c'est bon signe...

Elle avait beau tenté de paraître amusé pour sauver ainsi les apparences, elle ne pouvait pas se défaire totalement de se sentiment de culpabilité. Pas vis à vis de Jessica non, mais vis à vis de Dean. C'était lui qui subissait tout ça. Mais sa culpabilité finit par s'envoler grâce aux lèvres de Dean qui vinrent taquiner les siennes. Elle ne pouvait que savourer ces moments là qu'elle partageait avec lui.

-Ma thèse ? Oh, disons que mes recherches sur ce poison m'empoisonne la vie, sans vilain jeu de mot !

La jeune femme sourit. Elle avait tendance à s'acharner sur ses recherches, oubliant le reste au passage. Elle avait même fini par s'éloigner de l'Ordre depuis sa blessure par balle. A vrai dire, elle avait de moins en moins envie de se battre. Ce n'était pas la peur qui la freinait, c'était surtout un manque de motivation. Elle avait bien remarqué que L'ordre ne valait guère mieux que les mangemorts. Les deux camps avaient des convictions. Il n'y avait ni bien, ni mal derrière ça, juste deux camps qui s'affrontaient pour défendre des idéaux différents et qui employaient des méthodes identiques : Le mensonge et la violence. Elle n'avait pas adhéré à l'Ordre du Phénix par conviction, mais par soucis de conservation. Elle s'était attirée les foudres des mangemorts qui l'avaient élevés, et avait utilisé l'Ordre comme poids de contre-mesure, mais maintenant que les mangemorts avaient d'autres préoccupations qu'elle, la jeune femme pouvait enfin être tranquille. Elle utilisait sa blessure comme raison de rester à l'écart, mais elle savait parfaitement que ça ne pourrait pas durer, alors en attendant et pour éviter d'y penser, elle consacrait tout son temps à ses recherches. D'ailleurs, elle venait seulement d'y penser, mais …

-Et au niveau de l'ordre, il se passe quoi en ce moment ?

Dean savait qu'elle n'y avait plus mis les pieds depuis le 15 Février, date de l'attaque d'Avalon ou elle avait été gravement blessé. Elle n'avait donc plus trop de nouvelles de ce qui s'y passait. Mais Dean était toujours opérationnel, il pourrait peut-être lui en apprendre plus sur ce joyau que traquait maintenant mangemorts et membres de l'ordre.

La forêt d'Avalon était bien silencieuse. Il n'y avait rien d'autre qu'eux dans la forêt alentour. Le cadre était parfaitement idyllique. Ils n'auraient pu rêver mieux comme endroit pour se revoir. Enfin si, il y en avait, mais à part en s'y donnant rendez-vous, ils n'auraient jamais pu s'y retrouver. Surtout que les décors que Dean avait en tête n'étaient pas vraiment à côté du château où ils étudiaient. Mais à quoi bon réfléchir de la sorte, ils étaient réunis, par le plus grand des hasards certes, et c'était tout ce qui comptait.

Megan venait de lui expliquer qu'elle ne voyait personne d'autre pouvant l'aider sur le sujet. Il se demandait bien qui, dans le cercle de connaissances de Megan, pouvait avoir de telles connaissances dans le maniement et la fabrication des potions. Etait-elle aller voir leur nouvelle enseignante - Sahvanna, c'était ça ? - pour lui demander de l'aide ? Sûrement. Ou alors s'agissait-il d'une thèse qu'elle devait lui rendre et dans ce cas elle ne pouvait obtenir de l'aide de l'enseignante. Bref, à quoi bon se poser des questions, elle savait ce qu'elle faisait. Il savait à quel point elle bossait sur sa thèse, et il savait qu'elle était sérieuse dans son travail, donc il avait confiance en elle pour réussir.

Megan aborda alors un sujet qui fâchait. Sa rupture avec Jessica. Les couloirs véhiculaient tout un tas d'informations, pas toujours très véridiques, dont certaines à ce propos. Le français n'appréciait pas voir sa vie privée ainsi révélée, analysée, dépouillée, transformée. Le pire dans l'histoire était qu'il endossait le rôle du méchant alors qu'il n'avait rien fait pour mériter un tel traitement. Depuis quand était-ce le cornard qui était le fautif ? Cela dit, il apprécia que Megan tente de le rassurer quant à la tournure des choses. Il l'embrassa à nouveau. Il ne pouvait se défaire d'elle. Il se sentait toujours vivant à ses côtés, il se sentait léger comme l'air, passionné. La voir lui remontait toujours le moral, il était heureux lorsqu'il était avec elle, et ce même s'ils devaient se voir à l'abri du regard du monde.

Lorsque ses lèvres quittèrent celles de la belle blonde, il préféra aborder un autre sujet que le dernier apporté sur la table. Il revînt sur la thèse de la jeune femme. Il voulait savoir si ce n'était pas trop fatigant pour elle. Elle lui répondit avec humour que ses recherches sur ce poison lui empoisonnaient la vie. Il sourit à cette blague. Il ne la lâchait pas du regard. Il était envoûté par l'abysse azuré qui s'offrait à lui.

Megan lui demanda ce qu'il y avait de nouveau dans l'Ordre. Il fallait avouer qu'elle n'avait pas interagi avec l'organisation depuis l'attaque d'Avalon. D'ailleurs, Dean s'en voulait de ne pas avoir été présent ce jour-là. Peut être aurait-il pu l'aider, empêcher qu'elle soit blessée. Mais il ne fallait pas qu'il y repense. Il n'avait pas pu être là, et y repenser ne changerait pas les choses. Néanmoins, il y avait effectivement du nouveau. Les recherches du joyau avançaient. Du moins, c'est ce qu'on lui avait dit. En tout cas, le livre qu'ils avaient ramené du Département des Mystères avec Amaranthe et Rogue était d'une grande utilité. Sans lui, ils seraient sûrement encore au point mort. Il raconta à Megan :

- Les recherches du joyau avancent. On n'a pas encore mis la main dessus, mais ça ne saurait sûrement tarder. Pour le reste, je n'ai pas trop de nouvelles. Je ne m'éclipse pas souvent jusqu'au QG pour être mis au courant des derniers avancements.

Il passait effectivement la plupart de son temps à étudier la métamorphose. Le reste du temps, il aimait faire du sport et voir ses amis, donc il ne lui restait finalement plus de temps libre pour se déplacer jusqu'au QG pour apprendre les dernières nouvelles. Il préférait en apprendre plus d'un coup. Transplaner jusqu'au Terrier en prenant toutes les précautions nécessaires lui prenaient vraiment trop d'énergie. Il était donc préférable de s'y rendre avec parcimonie.

Il vînt à nouveau capturer ses lèvres. Etait-il devenu accro ? Très certainement. Ils s'embrassèrent avec fougue quelques instants, puis il rompit le baiser pour lui demander :

- Tu préfères qu'on aille se promener ou que l'on reste ici près de la rivière ?

Le couple clandestin savouraient leurs retrouvailles en tête à tête. Leurs lèvres se taquinaient, se frolaient et se scellaient entre elles dans un balet sensuel. L'un comme l'autre savouraient ce moment puisqu'ils leur étaient difficile à Haveirson de pouvoir se laisser aller à leur passion sans risquer de se dévoiler. Hors ils avaient convenus tous les deux qu'il etait préférable de taire leur relation à leurs camarades dans les premiers temps, notamment par rapport à la rupture de Dean avec Jessica, et parce que l'un comme l'autre ne souhaitaient pas que les membres de l'ordre du Phenix ne soit au courant.

Entre deux baisers passionnés, Dean lui mentionna que les recherches sur le joyau convoité par les ennemis avancées bien.  Megan était rassuré de savoir que leur mission au ministère avait réussie, ça en faisait au moins une !  Celle qu'elle avait mené avec Quinlan avait fini par un egorgement et une confrontation avec les mangemorts.

-Tu as pu voir ce que le livre contenait ?  Qui l'a en sa possession ?  Dumbledore ?  Ou est-ce qu'il la confié à un membre de l'ordre pour terminer les recherches pendant son absence ?

Megan était intriguée par ce joyau.  Elle avait l'impression d'en avoir déjà entendu parler mais ne parvenait plus à savoir quand et par qui.  Mais très vite, elle en oublia presque ses interrogations lorsqu'elle plongea son regard dans celui tout aussi azuré du français.  N'étant pourtant pas du genre très démonstrative, elle prit les devant cette fois-ci, laissant son corps se coller à celui de Dean. Elle était sur la pointe des pieds, etant bien plus petite que lui et avait passé ses bras autour du cou du français, profitant de cette position pour passer ses doigts fin dans la chevelure du blond tout en l'embrassant avec passion.
Elle ne s'éloigna de ses lèvres que pour reprendre son souffle.

- Une petite promenade ça me va... Tant qu'on ne croise ni mangemorts, ni centaures, ni autres créatures qui auraient des envies de meurtre...

Elle sourit et s'éloigna de Dean pour ramasser son sac en bandoulière qu'elle passa sur l'épaule avant de se retourner vers Dean en souriant.

-Simple curiosité, tu te balades souvent par ici ?

Le petit sourire innocent qu'elle affichait en regardant le français était équivoque. Les deux amants commencèrent alors à marcher ensemble, longeant un peu la rivière vers l'intérieur des terres, s'éloignant toujours un peu plus de la civilisation...

Jamais, au grand jamais, Dean n'avait vu Megan autant se laisser aller. Il ne savait pas pourquoi mais, avec lui, elle ouvrait sa carapace. Cela lui faisait tellement plaisir de la voir profiter de la vie. Et puis, il n'était pas mécontent que ce soit avec lui, il fallait l'avouer. Les deux tourtereaux semblaient bien apprécier le temps qu'ils partageaient ensemble, enfin loin des regards de leurs camarades. Ils pouvaient enfin profiter tranquillement de leur amour naissant.

Ils avaient du mal à ne pas s'embrasser. L'abraxan n'arrivait pas à se détacher d'elle. Elle l'attirait comme l'aimant attire le fer. Néanmoins, il fallait bien qu'ils échangent une conversation, ils ne pouvaient pas que s'embrasser. Enfin quoi que ... Bref, cette conversation tournait autour de l'Ordre. Megan l'interrogeait sur le livre qu'ils avaient "récupéré" - oui, oui, c'était un faible mot pour voler - au Ministère. Elle souhaitait savoir s'il avait pu y jeter un œil et qui l'avait actuellement en sa possession. C'était d'excellentes questions. Il répondit :

- Hélas non. Je ne me suis pas penché sur l'objet de nos aventures au Ministère. Et il me semble bien que c'est le professeur Rogue qui l'ait gardé. Par contre, je ne sais pas s'il mène les investigations lui-même ou s'il a finalement délégué les travaux de recherches.

Il était déjà content de ne pas avoir à les faire lui-même. Le livre qu'ils avaient récupéré au Département des Mystères était plutôt épais et ça n'aurait pas été une partie de plaisir que de fouiller son contenu à la recherche d'informations pouvant les guider quant à la localisation du joyau. Mais, avoir ce livre en leur possession leur donnait clairement une longueur d'avance sur le camp adverse. Ils avaient toutes les chances de mettre la main sur le Joyau de Sherwood avant que les sbires de Voldemort ne le fassent.

Cela dit, le sujet s'éloigna d'eux aussi vite qu'il était arrivé. Leurs lèvres se capturèrent à nouveau. Ils laissaient leur passion s'exprimer. Megan prit même les devants, venant se coller au français tout en entourant son cou de ses bras. Il passa ses bras autour des hanches de la jeune femme alors qu'elle caressait ses cheveux. Il était tellement heureux lorsqu'ils pouvaient partager des moments ensemble, laisser libre court à leurs envies, à leur passion.

Il stoppa leur baiser pour lui demander si elle préférait rester ici ou bien entamer une promenade. La blonde accepta la promenade à condition qu'ils ne rencontrent ni Mangemorts, ni créatures ayant des envies de meurtre. Il écarquilla les yeux avant de rapidement se ressaisir. Mais d'où lui venaient toutes ces pensées ? Décidément, elle avait un côté assez inquiétant par moment. Il lui dit d'un air amusé :

- Mais non, ne t'en fais pas.

Il la laissa récupérer son sac. Quand elle se retourna vers lui, elle demanda s'il venait souvent se promener dans ce coin. Il ne pouvait pas lui dire qu'il était à la base venu pour s'entraîner pour être Animagus. Du moins, il ne voulait pas, il voulait garder une certaine part de mystères. Et puis, il s'était montré honnête à ce propos avec Jessica et, même en sachant ça, elle n'avait pas eu confiance en lui. Alors à quoi bon ? Il avait tout autant confiance en Megan qu'il avait pu avoir envers Jessica, si ce n'était même plus, mais il préférait finalement garder ça pour lui. Ce serait son petit secret désormais. Il en parlera à Megan quand il le sera, quand il saura comment se métamorphoser à souhait en son animal totem. Il lui expliqua donc :

- Oui, je viens souvent. Ça me détend, j'adore la tranquillité et la zenitude que dégage cet endroit. Et le décor est magnifique.

Il ne lui avait finalement pas menti. Il avait juste omis de parler du détail qui le poussait à s'aventurer si loin dans les bois d'Avalon, si loin pour être seul, à l'abri des regards indiscrets. Ils se mirent en chemin, s'éloignant encore un peu plus d'Avalon et d'Haveirson. Dean passa son bras dans le dos de l'américaine. Il était bien avec elle. Il profitait vraiment de l'instant, en ces illustres bois qui s'offraient à eux. Ce qu'il avait sous les yeux plaisait vraiment au français. Décidément, la forêt avait vraiment un effet apaisant sur lui. Il aimait vraiment la beauté qui émanait de toute la flore forestière.

Alors qu'ils marchaient, il se rappela une scène dont il n'avait finalement pas eu le mot de la fin. Il demanda donc à la belle blonde :

- Au fait, t'as pu apprendre davantage de choses sur le Comte avec Mr Westminbrook ?

Le couple discutait tranquillement d'un sujet délicat. Il ne valait d'ailleurs mieux pas l'aborder à Haveirson car les murs avaient des oreilles, et ils n'avaient aucune garantie qu'ils ne côtoyaient pas des mangemorts tous les jours. Le livre qu'il avait réussi à dérobé au ministère était dans les mains de Rogue, elle avait donc une chance d'en connaître le contenu. Fallait plus qu'elle arrive à le convaincre de lui laisser le feuilleté et ce n'était pas gagné.

-Je vois, je lui demanderai de me laisser le voir à l'occasion...

Megan n'avait jamais cachée ses connaissances anormales en magie noire et à tout ce qui toucher des magies illégales. Elle estimait que c'était malgré tout une partie d'elle, même si celà l'isolait parfois. Elle avait été surveillée par les aurors, surtout après la mort tragique de Salarus, un des aurors les plus respectés, mort trois ans et demi auparavant.  Depuis Dumbledord et Rogue avait tenté de terminer le travail de Salarus avec un certain succès :  éloigné Megan des affirmésts.  Mais alors qu'ils essayaient de l'éloigner de tout ce qui faisait attrait à la magie noire, la jeune femme, bien malgré elle résistait et continuer à s'intéresser à cette magie, puissante et redoutée. Pour cela elle savait que Rogue allait probablement faire des siennes, mais elle se debrouillerait pour arriver à ses fins.

Dean lui confiait les raisons qui le poussait à venir se balader régulièrement dans le coin, attirant à Megan un léger sourire amusé, un brin moqueur.

-oh si je te connaissais pas je dirai que tu es romantique... Ça doit être ton côté français !

La jeune femme laissa échappé un rire cristallin. Les anglais ne laissait rarement ce côté là ressortir, ce n'était pas la même chose pour les français ou les américains, beaucoup plus demonstratifs et plus affirmés.

Alors qu'ils marchaient tout les deux, multipliant les gestes affectifs anodins qui restait tout se même surprenant pour quiconque côtoyait la jeune femme. Megan passa sa main dans le dos de Dean également n'hésitant pas à la poser de l'autre côté de la hanche du jeune homme. Dean lui demanda ce qui c'était finalement passé après que Rowan les eus interrompus à la soirée du comte.

-huum il m'a fait part d'un détail troublant. Une certaine Deirdre était présente. On ne sait pas de ou elle sort... Mais... Clemens à découvert une tombe dans le bois du domaine d'Haveirson. Il y a une tombe d'une fille qui se serait appelé Deirdre. Autre chose de surprenant... Elle semblait bien connaître le comte... C'est plutôt inquiétant et ça fait trop de choses troublantes pour n'être que des coïncidences, tu en penses quoi, toi ?

Avoir un avis supplémentaire était toujours le bienvenue, surtout vu comment ils partageaient un peu dans des théories fumeuses pour la plupart...

Dean se demandait bien pourquoi Megan voulait voir ce livre. Il savait, comme toute personne la connaissant bien, qu'elle était très intéressée - si ce n'est trop intéressée pour sa propre sécurité - par la magie noire. De ce qu'il avait compris des explications qu'on lui avait donné avant la mission, le joyau de Sherwood était un artefact de magie noire. Ce n'était donc finalement pas si étonnant que Megan souhaite s'y intéresser. Cela dit, il aurait préféré qu'elle souhaite plutôt tirer un trait sur son passé si chaotique. Elle ne lui avait pas tout raconté de son enfance, mais le peu qu'il savait lui suffisait. Fallait-il qu'il lui dise ses inquiétudes quant à son intérêt pour cette magie si dangereuse qu'ils cherchaient à combattre avec tant d'efforts au jour le jour ? Pas aujourd'hui. Un jour sûrement, le plus tôt sera même le mieux, mais pas aujourd'hui. Il voulait profiter du temps qu'il avait avec elle, remerciant le destin d'avoir fait se croiser leurs chemins aussi loin d'Haveirson et de toute civilisation même. Il n'y avait plus qu'eux parmi les hôtes de ces bois.

Elle fut amusée des raisons qui le poussaient à venir se balader dans les bois. Elle n'avait pas connaissance de toutes les données sur ce cas, mais il n'aurait pas pensé la voir rire à sa réponse. Il lui répondit :

- Ne te déplaise, mais je suis romantique. Mais c'est peut être mon côté français, poursuivit-il amusé.

Ils continuèrent d'avancer dans les bois, s'éloignant toujours plus des deux points connus que formaient Haveirson et Avalon. Ils avançaient l'un collé à l'autre, bras dessus, bras dessous, tel un vrai petit couple. Jusqu'où Megan se montrera-t-elle démonstrative ? Il n'en avait pas la moindre idée mais il était heureux de ce qu'il vivait avec elle, à chaque instant. Malgré le secret, il savourait leur relation et il en adorait le goût.

Tandis qu'ils marchaient, il se rappela un détail de la soirée du Comte. Il était curieux de savoir ce que l'héritier de la famille Westminbrook avait de si important à partager avec l'Abraxane. Sa petite amie lui répondit assez rapidement. Il était venu lui parler d'une certaine Deirdre. Tout comme eux, Dean n'avait pas la moindre idée de qui était cette jeune femme. Néanmoins, le fait que Clemens ait découvert, dans les bois d'Hvaveirson, une tombe portant le même prénom que cette étudiante n'était pas une coïncidence, surtout en considérant le fait qu'elle semblait connaître le Comte. Megan lui fit part de ses inquiétudes sur le sujet. Elle voulait avoir son avis. Il lui répondit :

- Je ne sais pas trop. Deirdre, tu dis ? Non, décidemment, ça ne me dit rien. Elle est dans quelle confrérie ? Il faut effectivement creuser la question, autant de coïncidences ne peuvent pas en être. Tout ceci est forcément lié. Mais par quoi ? Là est tout le mystère. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas qu'il y est à s'inquiéter à proprement dire. Je ne pense pas que l'on soit en danger à Haveirson, à part si on cherche à dégrader le château bien entendu.

Tout ceci était effectivement étrange. Et pourtant, comme beaucoup de ses camarades, il était curieux de découvrir ce qui se tramait derrière tout ça. Qui était vraiment le Comte ? Etait-ce juste par pur altruisme qu'il leur avait ouvert ses portes ? Ou bien manigançait-il quelque chose ?

Elle avait entendu parler de la France, et de sa capitale, ville du romantisme par excellence. Il y avait les on-dit aussi qui mentionner surtout les citoyens du paus du droit de l'homme. Les français sont des râleurs, les français sont des mangeurs d'escargots et de cuisses de grenouilles, les français sont des séducteurs sans-coeurs... C'était ce qui revenait régulièrement et pourtant... Elle côtoyait Dean depuis un moment et elle ne le voyait pas du tout de cette façon là.

-Nan mais ça ne me déplaît pas ! Loin de moi cette idée, c'est même tout le contraire.. Juste que... Je pourrais peut-être devenir accro à ton romantisme alors attention !

Elle laissa échapper un léger rire en taquinant Dean. La jeune femme voulait en savoir plus sur lui et sur sa vie, notamment en France.

- Tu veux bien me parler de la France ? De là ou tu as grandis ? Tu manges des escargots ? Des grenouilles ? Enfin si c'est vrai ce qu'on raconte sur les français hein...

La jeune femme ne pu masquer une certaine grimace lorsqu'elle mentionna un repas d'escargots. Définitivement, elle espérait que cela n'était que du domaine des rumeurs, elle n'était pas sur de pouvoir garder son repas du midi dans l'estomac sinon...

Dean non plus ne semblait pas croire aux coïncidences. Pour Megan le comte et Deirdre étaient tous deux liés, et le plus inquiétant pour elle, c'était que si les tombes découvertes et Deirdre étaient liées, ils allaient au devant de gros problèmes. Elle avait même songé a ce que Deirdre et le comte soit en fait une seule et même personne, pas vraiment vivantq mais pas vraiment morts non plus. Des esprits prisonniers du domaine... Seulement, elle n'arrivait pas à comprendre qui tirait les ficeles, et pourquoi...

- comment fais-tu pour garder ton calme et pour ne pas vouloir en découvrir plus sur ses mystères liés au château ?

Megan regardait Dean tout en marchant. Le ton dégagé et confiant qu'il employait en parlabt de l'académie rendait Megan aussi dubitative qu'admirative. Il n'était pas vraiment curieux et cela dépassait l'ancienne gryffondor qui ressentait un besoin irrationnel de tout savoir pour pouvoir tout contrôler...

Le romantisme dont Dean faisait preuve n'était, au contraire, pas déplaisant pour la jeune femme. Elle le prévînt d'ailleurs qu'elle pourrait en tomber accro, avant de rire. L'abraxan aimait entendre le rire de sa camarade de confrérie. Il était joli à entendre. L'américaine se mit alors à lui poser des questions sur la France, où avait-il grandi, s'il mangeait des escargots et des grenouilles. Décidément, les clichés sur les français persistaient bien. Cela dit, certains s'avéraient tout de même avoir un fond de vérité. Il prit la parole :

- C'est un très beau pays. Les paysages sont super, les gens sont sympas, et puis la culture française est tellement bien. C'est un super pays. On ira ensemble si tu le souhaites, dit-il en souriant. J'ai grandi dans le Sud de la France, du côté basque des Pyrénées. C'est un coin génial, et la vue est impressionnante depuis notre village. Il faut absolument que tu vois la vue avec laquelle j'ai grandi. Et puis on pourra aller voir Beauxbatons aussi, ce n'est pas trop loin de chez moi.

Il fit une pause. Il était tout excité de construire autant de projets, et puis c'était toujours un plaisir de retourner chez lui. Il aimait vraiment le coin où il habitait, et il ne cesserait jamais d'apprécier y passer du temps. Et puis, Megan devait absolument voir son village sorcier et la vue qu'ils avaient de là-bas. C'était tout simplement à couper le souffle. A condition d'aimer la nature bien entendu. Il reprit :

- Ce n'est qu'une fine partie de notre riche gastronomie, mais oui. C'est très bon d'ailleurs. Ça peut paraître bizarre au début effectivement, ce qui nous donne cette réputation d'ailleurs, mais c'est très bon lorsque c'est bien cuisiner. Tu voudras en goûter ?

Il lui proposait cela comme ça. Mais il voyait bien qu'elle ne semblait pas emballer par l'idée de manger des escargots ou des cuisses de grenouilles. Il adorait manger de ces plats, mais il comprenait parfaitement les personnes qui ne souhaitaient pas en entendre parler. C'était effectivement assez particulier, même pour des français, alors pour des étrangers, n'en parlons pas. Néanmoins, il y avait bien d'autres gastronomies qui semblaient plus répugnantes que celle des français. L'idée dans tout ça était de garder un esprit ouvert : ce qui nous paraît bizarre peut être tout à fait normal pour quelqu'un d'autre.

Ils enchaînèrent ensuite sur un tout autre sujet. Celui du mystère qui planait autour d'Haveirson et du Comte. Personne n'avait la moindre idée de ce qui se tramait, seulement des suppositions. Néanmoins, l'apparition de la pièce Deirdre sur l'échiquier n'était qu'une énigme de plus au tableau. Surtout si l'on rajoutait l'histoire des tombes. Ils n'étaient sûrement pas les seuls à se poser autant de questions et tôt ou tard ils auraient de nouvelles informations. Ils devaient percer les mystères d'Haveirson. Megan ne comprenait pas comment il faisait pour garder son calme et ne pas vouloir en savoir plus sur tout ça. Il la rectifia :

- Je veux en savoir plus ! Tout ceci est intriguant et bien trop mystérieux. Poudlard avait ses secrets, mais pas du tout de la même façon. Quelque chose cloche à l'université, et on le découvrira.

Il arrêta de marcher et se tourna vers la blonde. Il lui sourit et dit "Et si je suis calme, c'est parce que je suis avec toi.", avant de venir l'embrasser à nouveau.

La passion avec laquelle Dean parlait de la France avait de quoi faire rêver l'américaine qui ne connaissait ce pays que par son nom et quelques idées reçues. Elle se surpris à penser qu'effectivement, découvrir la France à ses côtés était quelque chose qui pourrait lui plaire. Elle avait passé les premières années de sa vie entre le Colorado et le Minessota dont les paysages permettaient un émerveillement constant puis avait fini en Écosse, dans le couple d'amis de sa mère. Malgré un environnement magnifiqueme, les paysages avaient laisser un goût amer dans ses souvenirs. Elle préférait oublier cette partie de sa vie. L'Irlande aussi n'était pas en reste. La jeune femme avait fini par séjourné chez ses grands parents paternels quelques temps après la mort de Salarus. Mais de tout les paysages qu'elle avait pu admiré, seul son Colorado lui procurait une sensation de chez-soi et d'apaisement. Était-ce la même sensation qu'éprouvait Dean lorsqu'il retournait chez lui dans les Pyrénées, si elle avait bien tout suivi.

-Ca fait rêver, tu tiens vraiment à l'endroit ou tu as grandi...

Elle avait dit cela avec douceur, tout en souriant. L'idée qu'il lui fasse découvrir la France à son façon était tout aussi alléchante.

-Quant à l'idée de découvrir la France avec toi, je n'en serai qu'enchanté !

Mais lorsqu'il lui suggéra de goûter les mets les plus typiquement français, elle ne put retenir une moue horrifiée à l' idée d'avaler des escargots. En parler était une chose, après tout chacun avait ses goûts et elle ne remettait pas - totalement - en cause ses coutumes gastronomiques mais de là à tenter elle-même la dégustation... Il t avait une sacrée marge !

-Oui alors euuh... Non !  Je peux pas en manger... C'est contraire à... En fait je veux pas en manger, rien qu'à l'idée d'en avaler un... J'ai des hauts le coeur... J'suis désolé hein... Mais pour le moment c'est juste... Pas envisageable...

Ouais, en fin de compte, trouver un bobard était inutile et puis elle préférait rester dans le domaine de la franchise tant qu'elle le pouvait encore.

Le couple clandestin continuait à marcher doucement le long de la rivière, savourant ces instants d'échanges en tête à tête. La jeune femme s'arrêta soudain et tendit l'oreille. Il lui semblait avoir entendu un bruit, autres que leur voix et leurs pas. Elle tourna la tête, tentant de déceler le moindre signe comme quoi ils n'étaient plus seuls mais rien ne se passait. Elle avait la désagréable impression d'être épiée, mais la probabilité que sa paranoïa ne lui joue des tours était élevée. Fronçant les sourcils, la jeune femme laissa cependant son inquiétude de côté pour se concentrer sur la conversation tout en reprenant la marche.

-Nous sommes d'accord là dessus, mais... J'avoue ne pas être tranquille à Haveirson depuis quelques temps. J'ai même songé à quitter l'académie pendant un temps...

L'aveu de Megan avait été prononcé à mi-mots. La jeune femme n'était pourtant pas du genre à trembler de peur face à un quelconque mystère, mais le fait d'être dans un lieu quelle ne contrôlait pas et qui pouvait s'avérer agressif l'obligeait à prendre la situation avec beaucoup plus de précaution.

Elle resta quelques secondes interdite face aux dernières paroles de Dean. C'était bien la première personne à devenir calme en sq présence. Devait-elle vraiment prendre sa comme un compliment ? Ou bien devait-elle s'inquiétait ? Elle répondit au baiser du français mais restait quand même dubitative.

- Euuh... Merci... Enfin je suppose...