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 Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur

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MessageSujet: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptyMer 20 Mai 2015 - 23:34



Dernière édition par Neal C. Fitzsimmons le Mar 1 Mar 2016 - 23:31, édité 33 fois (Raison : Mise à jour totale)
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MessageSujet: Re: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptyLun 5 Oct 2015 - 16:34

Une force nouvelle - Première partie

Un souvenir parmi tant d'autres...

Un nouveau réveil dans la Selva. C'est aussi le premier que je passe "seul". La décision d'écarter Quinlan et Amaranthe semblait évidente lorsque je l'ai prise, mais maintenant qu'ils ne sont plus là, j'éprouve une pointe de remords... ou peut-être de regret. Ce n'est pas le fait de me retrouver entouré par des inconnus, non. De cela, j'ai l'habitude. Mais j'ai le sentiment de les avoir trahi.

N'y pense pas, Neal.


Je m'étire longuement, et affronte le regard du Maître. Lui aussi semble désapprouver ce que j'ai fait, mais je sais qu'il me suivra malgré tout.
Avant que nous n'attaquions franchement la mission, nous avons passé un peu de temps avec Estrella et Pablo. Ces jours ont été pour moi une véritable mine d'informations et d'expériences nouvelles. J'ai découvert une facette de la magie que je connaissais à peine, et encore sur un plan théorique. Une facette qui venait confirmer tout ce en quoi je croyais, qui me prouvait que la magie était bel et bien partout, indépendamment de la volonté de nous autres sorciers.

Un soir qu'Amaranthe et Quinlan vaquaient à leurs occupations, Estrella m'a invité à la suivre dans la forêt qui borde l'école. C'est une atmosphère tout à fait différente de celle de la Forêt Interdite, ou des bois qui entourent Haveirson. Il n'y règne pas le même crépuscule permanent que dans la première, et l'ensemble est bien plus sauvage que la seconde. Néanmoins, il me semble percevoir la même intensité, la même "force" qui se dégage du sol, de chaque arbre, la force d'une nature indomptable.

Je suis Estrella sans vraiment faire attention à mes pas. Je suis trop occupé à observer chaque plante, chaque arbre, et à les croquer en quelques traits dans mon carnet. Les notes que je prends sont sommaires, mais je ne veux rater aucun détail de ce paysage. Le Maître est sur mes talons, pas plus inquiets de ses pas que moi. Un simple sortilège permet de le maintenir à une température correcte malgré son épaisse fourrure, et il semble parfaitement dans son élément.

Plus nous avançons, plus le décor me semble emprunt d'une forme de mysticisme. Je ne saurais l'expliquer, mais c'était un sentiment qui ressemblait à ce que j'avais pu ressentir en arpentant les steppes arides de Mongolie à la recherche de la Medulla Rath. Estrella s'arrête enfin, à quelques pas à peine d'une petite clairière. La scène semble presque trop parfaite pour être réelle. L'aube pare chaque feuille d'une couche d'or, et le brouillard matinal, rendant cette lumière diffuse, achève de donner à l'ensemble un aspect féérique.

Ce n'est pas la première, et certainement pas la dernière fois que la Nature m'offre un spectacle incroyable. J'ai passé suffisamment de temps loin de toute civilisation pour contempler ce genre de merveilles, mais il s'agit du genre de choses auxquelles on ne s'habitue jamais. Estrella semble remarquer que je me suis arrêté, et je me félicite d'avoir su garder contenance. Je n'en suis pas moins impressionné, et il me faut encore quelques instants avant d'oser entrer dans la clairière.

Je ne saurais trouver les mots pour décrire ce qui s'en est suivi. Par une série de gestes et de prières complexes, Estrella a éveillé les esprits de la Nature, à moins qu'elle ne se soit contentée de les faire apparaître. Il y avait des gnomes, bien entendu. Quelle créature plus qu'un gnome pourrait représenter la Terre ? Voir courir ces petites bêtes me ramène plus de vingt-cinq ans en arrière, et à la scène du Thé des Gnomes... Ce qui me fait rire. A ce rire se mêle l'émerveillement que je ressens depuis tout à l'heure, et même si la scène est d'une incroyable perfection à mes yeux, l'expression de ma joie ne semble pas au goût des oiseaux environnants, qui quittent la canopée dans un grand bruissement d'ailes.

Il me faut à peine plus d'une seconde pour comprendre que ce n'est pas mon rire qui les a éloigné, ou du moins pas seulement, mais une nouvelle venue qui vient me faire revoir mon constat précédent. Il y a bien une créature qui représente mieux la nature que les gnomes : les nymphes des bois.

S'en est suivi un entretien que je serais incapable de retranscrire... Je pense le stocker dans ma Pensine, bien que j'ignore comment je pourrais le revoir d'un point de vue tiers. Ce n'est pas le moment de penser à ça... Toujours est-il que c'était une rencontre unique. Mon anniversaire était passé depuis quelques mois déjà, mais rien de ce que l'on avait pu m'offrir n'était comparable à ces minutes passées à converser avec une dryade.

Je n'avais que vaguement entendu parler de ces créatures, sans jamais en voir. On dit qu'à Beauxbatons, les élèves s'en servent comme des décorations de Noël, qui chantent pour les passants. Peut-être que ces nymphes, restées au cœur d'une nature indomptée, ont évolué différemment, mais dans tous les cas je les imagine mal servir de décoration. Peut-être simplement que l'appellation  est incorrecte, qu'il s'agit d'une autre espèce. Ces interrogations m'occupèrent jusqu'au retour à l'école. Estrella maintenait une conversation aimable, mais sans être trop profonde. Je me doutais qu'elle avait compris que j'avais besoin de temps pour bien encaisser ce que je venais de vivre. Les pensées fourmillaient, et tout ce que m'avait transmis la dryade contribuait à me faire voir les bois qui m'entouraient d'un œil nouveau.

Je n'ai évoqué cette rencontre qu'à demi-mots avec Quinlan et Amaranthe. Nous avions bien d'autres soucis en tête, et je n'avais pas le cœur à leur imposer en plus un enthousiasme qu'ils auraient pu percevoir comme déplacé.

L'apprentissage viendrait plus tard.

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Dernière édition par Neal C. Fitzsimmons le Jeu 8 Oct 2015 - 8:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptyMer 7 Oct 2015 - 14:13

Une force nouvelle - Seconde partie

Un souvenir parmi tant d'autres...

Lors de la mission qu nous avons du remplir avec Amaranthe et Quinlan, j'ai été le témoin de toutes sortes de choses que je n'aurais jamais crues possible. Le fait de me trouver dans un lieu quasi-mystique comme l'était la Selva était certes un indice de taille, mais c'est à mon sens tout aussi différent que contempler une peinture, et observer un artiste peindre. Ne voir que le résultat de cette magie étrangère est impressionnant, oui. Mais plus impressionnant encore était la transformation sous vos yeux d'un homme en une sorte de créature entièrement constituée d'eau. J'ai vu lors de cette expédition des choses que je n'aurais jamais pensées possibles, et ce n'est pas faute d'avoir vu des choses incroyables lors de mes voyages.

J'ai vu des créatures mi-humaines, mi-draconiques. J'ai vu des chamans entrer en transe et éveiller les ombres. J'ai vu des magies tribales à l'oeuvre, et je suis devenu plus que conscient que la manière de pratiquer la magie est loin d'être la seule, et loin d'être la plus puissante. C'est certainement la plus fiable et la mieux classifiée. Mais ce que m'ont montré les membres de la Selva défie mes espérances.

J'ai passé des mois à étudier le vaudou et ses différentes branches. Le vaudou est à l'origine haïtien, mais on trouve des équivalences ailleurs : le kenbwa aux Antilles, la santeria à Cuba, le candomblé au Brésil... Ce sont autant de phénomènes incroyablement intéressants, car mélangeant la magie et une forme de religion.

Mais la magie des éléments que j'ai découverte ici ne saurait être comparé à ce type de croyance. Elle me fait plutôt penser au chamanisme que j'ai pu découvrir en Mongolie. Je repense à Yumjagiyn Sükhbaatar et à sa façon de me traiter de chèvre asthmatique en pensant que je ne comprendrais rien. Mais la première chose que l'on retient en apprenant une langue, c'est bien un panel fourni d'insultes en tous genre, et le mongol et l'oïrate n'avaient pas fait exception à la règle. Mais en gagnant son respect, j'avais appris beaucoup sur leurs croyances et pratiques chamaniques.

Mais tout ce que j'ai pu observer et voir ne m'a pas protégé de la surprise le jour où Estrella a fait démonstration de ses pouvoirs, pour provoquer rien moins qu'un effondrement d'un bout de terrain... Avant de le rebâtir presque aussi tôt. Elle avait agi ainsi pour nous faciliter le passage vers la jungle environnante, et nous permettre de quitter l'établissement en toute discrétion. A ce stade, j'étais vaguement conscience de l'existence de ce genre de capacités, mais les voir mises en oeuvre avec ce qui semblait être une facilité déconcertante était pour le moins déstabilisant.

Voir le fils d'Estrella combattre les mages noirs était tout aussi impressionnant. J'ai confiance en mes talents de sorcier, de duelliste, de combattant, mais je me suis senti presque dépassé lors de l'assaut de l'antre de nos opposants. Je me suis senti ridicule, à agiter ma baguette alors que les éléments se déchaînaient littéralement autour de nous.

Mais je reste celui qui a porté le coup fatal.

N'y pense pas, Neal.


Ou peut-être que je devrais au contraire y penser. Me forcer à revivre la scène jusqu'à ce que j'en accepte la fatalité.

Ce n'est pas toi qui l'a tué, ce sont les flammes.


Mais des flammes qui ne l'auraient jamais atteint si je ne l'avais pas immobilisé. Et je ne peux pas m'empêcher de me demander... L'aurais-je vraiment laissé vivre si le feu n'avait pas fait ce choix à ma place ?

Peut-être que finalement, le moment n'est pas bien choisi pour penser à cela. Peut-être vaut-il mieux que je me concentre sur l'intérêt que j'ai porté à la magie des éléments après cette démonstration de puissance brute.

Tu leur as menti.


Mais c'était pour les protéger. Je ne peux pas m'ôter cette idée de l'esprit. J'ai prétendu rester pour mener l'enquête sur cette plante que nous devions récupérer. Je veux dire, qui d'autre que moi aurait pu être intéressé par ce genre de recherches ? Je n'ai jamais rencontré d'autre personne suffisamment intéressée par la nature et les plantes pour mener à bien ce genre de "mission". Pour ressentir du bonheur, de l'excitation même, à l'idée d'aller passer de longues journées seul avec son chat dans une forêt inconnue, à la recherche d'une simple fleur.

Je me demande si Isolde serait ainsi. Si elle serait capable de supporter l'isolement et le sentiment d'oppression que peut donner le fait d'être seul dans un milieu sauvage... ou si son intérêt pour les plantes se limite à des observations à court terme.

Toujours est-il que je m'éloigne de mon sujet. Autant faire une pause, et reprendre plus tard, pour garder une trace de ma découverte de la magie des éléments.


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MessageSujet: Re: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptyVen 20 Nov 2015 - 16:54

Le Troisième Ordre - Première partie

Discussion avec Quinlan - le 9 février 1997

Bon, cette histoire de 3e force. T'as un truc en tête ?


J’t’avoue que j'ai pas vraiment réfléchi. Ça m'a juste pris le cul que Dumby en ait rien à cirer de ce qu'on peut penser. C'est bien d'avoir de grandes idées mais...


Dumby est un connard c'est pas nouveau.


...pas faux, mais je pensais que c'était l'idée qui importait, et non l'homme.


Mais y'a PAAAS d'idée. La seule idée c'est 'il faut arrêter les méchants lawl'. Je pense que c'est bien plus compliqué que ça.


De toute évidence, oui. Je pensais que c'était ce qui se rapprochait le plus d'un idéal d'équilibre, à défaut de paix mais... regarde, même la plante qu'on s'est cassé le fion à aller chercher à l'autre bout du monde ? Elle fait un mur végétal. Pour faire quoi ? Aucune idée et c'est pas nos oignons. Finalement rien ne dit qu'on soit plus "gentils" que les mecs en face.


C'est bien ce que je me disais aussi... Enfin j'ai vraiment mal pris le fait que le secret soit levé et ça lui fasse pas bouger le petit doigt. Empêcher Tu-Sais-Qui de faire de la merde ok, mais en attendant des gens crèvent... Je pense qu'on devrait revenir à l'époque du secret.


Hm... J’pense qu'on a pas mal apprendre des moldus -et inversement- mais si on pouvait lancer un sort massif d'Oubliettes sur les moldus, je pense qu'on aurait bien moins de soucis...


On peut voir avec des oubliators comment faire... Après tout, on en a un en stock. Tu connais Ruppie ?


J'en ai entendu parler par Isolde et je crois qu'il était en face de moi au Quidditch, mais pas plus que ça. Je t'écoute.


Je pourrais lui demander comment ça fonctionne... Et voir si on peut le faire à grande échelle. Dans le dos de tout le monde.


Ca nous prendrait un temps monstre non ? Pis dans les journaux, ça en parlerait encore. Je veux dire, t'as vu les attentats de Sainte Mangouste l'autre jour ? Je suis sûr que les médias moldus couvrent ça aussi.


... On peut utiliser les médias.


J’pense que ce serait la meilleure solution. Contrôler l'information, c'est le pouvoir absolu si tu veux mon avis.


Ca va pas être facile mais bon... Ama et Anna sont journalistes non ? Elles savent comment ça fonctionne... ?


Anna ? Elle était au nouvel an c'est ça ? Je ne la connais pas bien. Quant à Ama... Je me demande ce qu'elle va en penser. Elle est dans l'Ordre, après tout.


Pas faux... Anna alors ? Fin, faudrait vraiment avec un truc qui tienne la route. Revenir au secret quoi, éliminer LE mage noir qui nous fait chier. Revenir à l'époque où les sorciers réglaient leurs soucis entre eux...


Je la connais pas donc je te cache pas être dubitatif, et puis surtout... autant je pense qu'on peut trouver des alliés dans la presse sorcière, mais dans la presse moldue ? Ils vont croire qu'on essaie de garder nos squelettes au placard.


... Mouais. On n'y est pas de toute façon. L'idée est bonne mais pour l'instant on est deux péglands. On fait quoi pour l'Ordre ?


Ouais, autant garder les pieds sur terre, pardon. Perso... je sais pas. Je t'avoue que si je dois envoyer bouler Dumby chaque fois que je pige pas les tenants et aboutissants des missions qu'il nous file, ça va vite être chaud à gérer...


Je t'avoue que ça me gave de bosser pour quelqu'un qui ne nous dit rien...


Tu sais, c'est pas pour rien que j'ai gardé les recherches des péruviens et mes propres résultats pour moi.


Ouais bah je te comprends. Ça m'enchante pas non plus de récupérer des artefacts sans savoir ce qu'on fait avec derrière


Tu m'étonnes ! Ça se trouve on joue juste pour son cul, sous prétexte de "lutter contre les mangemorts".


Ça m'étonnerait même pas.


N'empêche, j'arrive, je pars en mission et j’me casse. Paie ton brave petit soldat.


... Et puis même. Les choses sont beaucoup plus compliquées que ça...


C'est à dire? Que tous les mangemorts sont pas les enflures en puissance qu'on essaie de nous vendre ?


Pas tous. Rogue est agent double déjà... Et puis je suis sûr que certains Mangemorts ont été enrôlés, contre leur gré. J'ai pas envie de les buter juste parce qu'ils ont un tatouage sur le bras.


...certes. Après faut pas nier non plus que certains sont de vrais connards mais... Ouais. On va pas se lancer dans une expédition punitive sur ce seul critère. Tu sais, c'est un truc qui me fait flipper des fois.


De ? Le manque de discernement ?


Ouais. Le mien surtout. Quand j'étais là-bas, j'en ai peut-être fait une putain de démonstration... et j'ai aucun moyen de le savoir.


Hmm Je vois. Donc. On se casse ?


Ça me semble un bon début.


Vendu. On se trouve un nom maintenant ? La Confrérie du Pangolin ?


*rires* Ouais, je pense que si on cherche à recruter on va être hyper crédibles.


 

*se marre aussi* j'vais y réfléchir du coup.


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MessageSujet: Re: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptySam 21 Nov 2015 - 2:11

HRP :

Memento Mori

Le 8 février 1997

Je n'ai pas pour habitude de me souvenir des choses tristes, de celles qui pèsent sur votre coeur et sur votre âme dès qu'elles refont surfaces, celles qui vous enveloppent de leur noire aura à la moindre évocation.

Mais il est des jours dont il faut se souvenir, si pesants soient-ils, car ce sont les jours qui constituent ceux que nous sommes. Ils nous forcent à faire un nouveau pas vers l'avant, vers la vie, à renaître de nos propres cendres.

Je ne connaissais que très peu Bentley, et pourtant sa mort m'affecte plus que toutes celles dont je porte la responsabilité. Je ressens au plus profond de moi le sentiment d'avoir échoué à le protéger, d'avoir échoué à protéger l'un de mes élèves, un des jeunes dont l'on m'avait confié la responsabilité. Le sentiment de porter une partie de la responsabilité de sa mort. J'ai conscience, en un sens, qu'il n'en est rien. Nul n'aurait pu prédire qu'un tel acte de barbarie allait être commis, malgré les tensions qui existent entre les communautés sorcière et moldue.

C'est la première fois de ma vie d'adulte que je me rends à un enterrement. La solennité des lieux et de la cérémonie exercent leur pression avec efficacité, et me font courber la tête au milieu de cette foule d'inconnus venue rendre hommage au disparu. Je me sens presque étranger à cette communauté, comme si je n'y avais pas ma place. Parmi sa famille, ses amis, ses proches, je ne suis guère plus qu'un étranger, un professeur qu'il ne voyait que dans le cadre de ses cours. Cette pensée me hante. Peut-être que je ne devrais pas être là.

C'est sa mère qui m'a accueilli, les yeux rougis mais l'air digne. Je me sentais idiot à me tenir là, mais au fond de moi, je savais que j'avais pris la bonne décision. Elle ne semblait pas trouver ma présence déplacée, et malgré sa douceur, j'avais l'impression d'avancer dans du coton, d'être présent sans être tout à fait là. Mon regard s'est posé sur une Amaranthe comme privée de la joie de vivre et du feu qui la caractérisaient.

D'un pas hésitant et mesuré, je me suis porté à sa hauteur. Elle tenait la Panacée que je lui avais confié il y a ce qui me semblait une éternité, à la fin de notre premier cours. La voir me serra le coeur, et ce nom de remède universel incapable de guérir l'ultime mal me força à retenir une grimace.

Amaranthe.


Je ne sais pas quoi ajouter. J'ai l'impression que les mots seraient futiles, et ne suffiraient en aucun cas à exprimer toute la compassion que j'éprouve pour elle. D'un geste discret, je fais apparaître une simple fleur de campanule bleu, que je lui tends. Je n'ose pas l'accrocher à ses cheveux, et à peine la toucher. Le simple fait d'effleurer ses doigts en lui remettant mon modeste présent me donne le sentiment qu'elle va s'effondrer.

Je tenais à venir en personne.


C'est peut-être un peu trop plat par rapport à tout ce que j'aurais pu dire, mais je préfère ne pas en dire trop. De toute façon, l'heure de la cérémonie arrive. La musique diffusée m'est inconnue, mais semble trouver un écho particulier chez Amaranthe. Je ne peux m'empêcher de poser un regard inquiet sur elle. Même sans avoir de lien particulier avec le défunt, je ne peux m'empêcher de me sentir mal. Peut-être est-ce ce qu'Estrella voulait me dire, quand elle disait que la Terre était le lien entre les hommes, celle qui portait leur vie et leur poids. Peut-être n'était-ce que ma part du chagrin collectif, après tout. L'éloge de sa mère était émouvant au possible, et je dus lutter contre les larmes. Je savais que ç'aurait pu être Quinlan, ou un membre de ma propre famille...

Chaque personne était ensuite invitée à s'avancer rendre son dernier hommage. Amaranthe restait droite, me donnant l'impression de contempler une incarnation de la dignité. Je ne pus que détourner le regard, pudique, lorsqu'elle se pencha sur lui. Je fus dans les derniers à m'avancer. Par respect pour ceux qui le connaissaient réellement, j'avais attendu le plus possible.

Le cercueil était sublime, tout en marbre, et je pris quelques secondes pour me recueillir et garder ses traits en mémoire. Une photo reposait sous ses mains jointes, un instant de bonheur figé sur le papier glacé comme la pierre sous mes doigts. Je ne me souvenais pas avoir posé la main sur le cercueil, d'ailleurs, mais j'étais comme pris d'un vertige. Fébrilement, je sortis ma baguette de son étui, avant de faire apparaître des gerbes de houx vert et de bruyère en fleur. Comme souvent lorsque mes émotions prenaient le pas sur ma raison, ma magie s'était surpassée, et d'autres fleurs s'étaient invitées -mais toutes portaient les couleurs du deuil, de mon deuil.

Peut-être était-ce un peu trop spectaculaire ; à dire vrai, je l'ignore. Tête basse et la baguette rangée, je me suis dirigé vers les parents de Bentley, qui recevaient les condoléances. Amaranthe parlait encore avec eux. Un peu en retrait, je l'entendis mentionner mon nom, et me permis un pas en avant. Je ne l'interrompis pas, néanmoins. Le commentaire de la mère de Bentley, sembla la toucher à nouveau, et après avoir présenté de brefs hommages -je ne voulais pas, une fois de plus, empiéter sur le deuil de ceux qui l'avaient réellement connu-, je retournai vers Amaranthe.

Elle semblait sur le point de craquer, mais selon moi il valait mieux laisser s'exprimer ce mélange de douleur, d'angoisse, de tristesse que l'on pouvait ressentir. Ma façon de l'exprimer était restée enfermée dans la jungle péruvienne, mais je ne voulais pas qu'elle connaisse la solitude que je m'étais choisie. Je la pris dans mes bras.

C'était un geste simple, empli d'affection, et elle ne résista pas. Elle se laissa aller, pleurant, sanglotant contre mon costard, ses larmes coulant sur la fleur de bégonia qui ornait ma boutonnière. Le seul soutien que je pouvais lui offrir était cette étreinte, ce rempart momentané contre le regard du monde, un instant qui n'appartenait qu'à elle.

Lorsqu'elle s'apaisa enfin, ce fut pour assister à la mise en terre de son aimé -c'était encore la seule chose qu'elle était parvenu à articuler entre deux sanglots. Je ne pouvais comprendre ni son chagrin, ni sa peine. Je pouvais simplement lui dire que je serais là pour elle -et je le fis.

Elle transplana dès que la décence le lui autorisa, et je suivis le mouvement. J'avais besoin de prendre un peu de recul, de me trouver un peu au calme... Peut-être en parler à Quinlan. Et bien sûr, me tenir disponible si Amaranthe en avait besoin.

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MessageSujet: Re: Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur   Neal C. Fitzsimmons - Journal d'un baroudeur EmptyMer 16 Déc 2015 - 4:45

Home sweet home

Le soir du 15 février 1997

Il faut reconnaître que le retour chez moi n'a pas été des plus évidents. Je me rappelle avoir échangé un long regard avec la jeune femme qui m'a permis de ne pas m'évanouir après mon coup d'éclat au Dark Night. Et puis la suite est un peu floue : les questions des Aurors, l'arrestation des Moldus, les témoignages, la quasi insurrection après la panique... Rien que d'y repenser, j'enfouis mon visage dans mes mains. Mauvaise idée : les coupures que j'ai récoltées en sautant de la bibliothèque sont encore par trop douloureuses. J'ai mis un point d'honneur à les panser moi-même. Je suis certain que Quin est déjà sur les lieux à prendre soin des blessés. Je ne voudrais pas m'interposer entre lui et les gens qui ont réellement besoin de ses talents.

Je jette un regard désabusé à mes paumes. Les pansements sont grossiers et suintent un peu de l'extrait de plantes dont je les ai recouverts. Au moins, il feront leur office. Je me laisse tomber contre le dossier de mon fauteuil, soudainement abattu. Je sais que ces mains ne sont pas couvertes de sang aujourd'hui, comme je sais que ç'aurait pu être le cas. Je frissonne à cette pensée, et le Maître vient se blottir sur mes genoux. C'est un geste rare, et en glissant mes mains dans son épaisse fourrure, je perçois leur léger tremblement. Merde.

Je n'ai pas le souvenir de m'être endormi. Je me souviens juste avoir sursauté, toujours affalé dans mon fauteuil. D'un pas raide, je vais ouvrir -je n'ai pas envie de reposer ma main sur ma baguette pour ce soir. A ma porte, je trouve Lana. Elle semble inquiète, et l'idée qu'elle ait pu s'inquiéter pour moi me va droit au coeur. C'est très certainement narcissique, mais comme je l'ai fait suite aux événements de la Selva, je préfère prendre un peu soin de moi. Alors, qu'elle soit venue... Je ne peux pas m'empêcher de l'attirer contre moi, attentif au moindre signe d'inconfort de sa part. Mais plutôt que de s'enfuir, elle me prend également dans ses bras, et un peu de la tension qui m'habite s'envole. Je profite de cette étreinte de longues secondes, les yeux clos et la respiration un peu plus tranquille. Puis, je m'écarte un peu, et m'efface pour lui céder le passage.

Je t'en prie, entre, fais comme chez toi.


Ma propre voix me semble lointaine, bien que je fasse de mon mieux pour reprendre mes esprits. Je referme la porte derrière nous, et je ne retiens pas un bouffée de tendresse à son égard. Je ne saurais même pas dire pourquoi exactement, et pour être honnête je ne cherche même pas à le savoir. Elle me fait me sentir bien -ou en l'occurrence, un peu mieux, et c'est déjà conséquent.

Elle me pose quelques questions, un peu timidement peut-être mais l'émotion contenue dans sa voix en dit long. Je suis parfaitement conscient que je ne suis pas, et de loin , la personne la plus à plaindre ce soir.

Ne t'en fais pas trop pour moi, d'accord ? J'ai récolté quelques coupures aux bras et aux jambes, et je risque d'avoir un hématome de la taille d'un oeuf d'hippogriffe sur le crâne, mais je suis toujours en un seul morceau. J'étais à la bibliothèque quand la bombe a explosée, mais heureusement les ouvrages de botanique sont au rez-de-chaussée.


Je n'ose même pas imaginer l'état dans lequel je serais si j'avais été deux étages plus haut, pour une raison quelconque. Un frisson me traverse, que je ne prends pas la peine de dissimuler. Je me rassois dans mon fauteuil, et Mufasa vient se lover entre mes doigts, empli d'un thé calmant. Même ma vaisselle commence à me soutenir ; j'irai loin dans la vie.

J'invite Lana à s'installer en face de moi, à la place qu'occupait Quin lors de notre conversation à mon retour du Pérou en fait. La coïncidence ne parvient pas à m'arracher un sourire pour autant, et je me penche pour prendre la main de Lana. J'ai le sentiment d'avoir besoin de ce contact au moins, mais là encore, je suis inquiet à l'idée de le lui imposer. Elle continue à m'interroger, mais à son rythme, un bout après l'autre. Ca n'a rien de commun avec la cadence militaire des Aurors ou la curiosité presque morbide des premiers journalistes arrivés sur place. Ce sont des questions nées d'une inquiétude sincère, et je parle en conséquence.

Je lui raconte mon après-midi de recherches, après notre séance de nettoyage matinale. Je lui raconte la poterie dégotée dans la réserve, le grimoire en runes. Je lui raconte l'arrachage de cheveux qui s'en suit pour comprendre, et de fil en aiguille, je lui raconte l'explosion, la peur, l'adrénaline. La découverte des blessés, le choc du deuxième étage dévasté. Je lui raconte aussi comment j'ai fait d'un sorcier un soigneur improvisé avant de m'envoler par une fenêtre brisée.

A cet épisode, je crispe nerveusement mes mains. Cette fois, ce n'est pas le stress, juste une réminiscence de la douleur. L'extrait de plantes est déjà sec, et j'entreprends de me préparer de nouveaux pansements, tout en continuant à parler. Mes gestes sont mal assurés, même si je pense avoir assuré sur le plan des dosages. Je commence à enrouler la gaze autour de ma main -je ne pense pas avoir la précision nécessaire pour des pansements plus localisés- mais même ainsi, je peine. Je n'hésite pas un instant avant d'accepter l'aide que m'offre Lana. Elle n'est pas bien plus assurée que moi, mais au moins elle s'applique.

Sa proximité et son contact me forcent à me concentrer quelques minutes sur autre chose que mon récit, que je continue néanmoins à débiter de façon presque mécanique. Mon regard est rivé dans le sien et, à la lueur dansante des bougies, je ne peux m'empêcher de la trouver sublime. Ses yeux émeraudes acquièrent une teinte plus sombre, comme celles des forêts au point du jour, et son visage ainsi nimbé d'une faible lueur, me semble plus attirant encore que la veille.

Putain, Neal, tu crois vraiment que c'est le moment de penser à ça ?


Je chasse donc ces pensée d'un simple geste de tête. Et puis je reprends mon histoire : de toute façon, il n'en reste plus grand chose. Je lui relate par le menu les événements du Dark Night et l'arrivée des deux étudiantes.

A mon avis, il s'est passé bien plus que ça mais... je ne suis pas sûr de vouloir le savoir.


Un nouveau frisson, cette fois partiellement du à la fatigue. La chute d'adrénaline, les émotions, les calmants, tout ça me met dans un état monstrueux. Je déteste l'idée de flancher alors que Lana est venue spécialement s'enquérir de mon état, mais au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence -j'enchaîne les baillements.

Si tu n'y vois pas d'inconvénient, j'aimerais m'allonger un peu avant de poursuivre cette conversation. Et parler de choses légères.


Et Lana y met du sien, puisqu'une fois que je suis installé comme une larve sous mes draps, tourné vers elle pour lui faire bénéficier au maximum de mon attention, elle me parle de ses lectures. Ce n'est pas vraiment le genre de livres dont j'ai l'habitude, mais je l'écoute attentivement. Enfin, au moins les trois premières minutes, car bien vite, je ferme les yeux un peu trop longtemps...

Je suis à nouveau éveillé, non pas par un timide grattement à ma porte mais par le bruit du fauteuil en cuir alors qu'elle se relève pour partir. Je la comprends, mais quelque part j'aimerais la savoir là encore un peu.

S'il te plaît, Lana, reste encore un peu...


Je ne réalise que trop tard que ces mots ont franchi mes lèvres. Merde. Pour le coup elle risque de flipper... Mais une nouvelle fois, sa réaction me surprend -en bien. Et je passe une nuit des plus paisibles..

Le lendemain matin, Lana est partie bien sûr. Je suis réveillé assez tôt, vu la nuit que j'ai passée. En levant les yeux vers le fauteuil où elle se trouvait hier, je suppose que c'est également là qu'elle a dormi. Une vague de culpabilité me submerge : je lui ai demandé de rester, mais n'ai rien fait pour son confort. Il faudra que je me fasse pardonner cette maladresse d'une façon ou d'une autre.

En tous cas, mon esprit est bien plus paisible que la veille au soir et je garde l'intime conviction que la présence de la jeune femme y est pour quelque chose. Me dirigeant vers la salle à vivre, je trouve sur ma table une assiette de pancakes décorés d'un sourire. Il y a quelque chose d'un peu kitsch à ce plat, mais je trouve l'intention bien trop adorable pour m'en formaliser. C'est à se demander si j'arriverai à les manger sans avoir mauvaise conscience... A côté de l'assiette, une pomme. Sa simple présence me vaut un éclat de rire. J'aurais du me douter qu'elle trouverait un moyen de replacer son hommage, et une nouvelle fois, je trouve cela terriblement mignon.

Enfin, sous la pomme, un petit mot, indubitablement de sa main. Je parcours les quelques lignes, un sourire grandissant sur mes lèvres.

"J'espère que tu aimes les pancakes... Celles la sont magiques pour soigner les maux de l'âme.


P. S. Tu es adorable quand tu dors."

Je plie soigneusement le mot et, sur une impulsion, le glisse dans le rabat de mon carnet de botanique. Je n'ai aucune envie de perdre ce mot, de façon un peu puérile certes mais tout de même. Et je sais que s'il n'y a qu'une chose que je devais emmener partout avec moi, ce serait ce carnet. Je tire un étrange sentiment de satisfaction une fois le message mis à l'abri, et c'est le coeur léger que j'attaque une nouvelle semaine de cours.

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