Le Deal du moment :
Console Nintendo Switch Lite édition Hyrule : ...
Voir le deal

 

 Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyLun 14 Sep 2015 - 15:09


Décembre 1996

Et voilà, tout était prêt. Quinlan avait fini de faire sa valise pour rentrer chez ses parents, et même le Docteur se tenait prêt à voyager. Comme il était impossible de transplaner avec un animal de compagnie, Quinn s’était arrangé pour pouvoir emprunter un Portoloin d’Avalon vers Norfolk. Il n’était pas le seul de l’académie à voyager vers cette région de l’Angleterre, et il avait été plutôt facile d’organiser un voyage commun.

Le matin du 23, il se mit donc en route, assez tôt, histoire de ne pas manquer le départ. Le Docteur ne supportait pas les cages, de toute façon trop petites pour lui, et gambadait joyeusement sur les talons de son humain. Arrivé au lieu du rendez-vous, Quinlan n’eut même pas besoin de lui dire de toucher la roue de vélo rouillée et voilée qui leur servait de Portoloin. Ce chat était tellement intelligent qu’il en devenait flippant, sérieusement.

L’arrivée à Norfolk se passa plutôt bien. Quinlan se sentait toujours nauséeux après de tels voyages, mais il savait aussi qu’il y avait un petit temps de décalage. Avec un peu de chance, il aurait le temps de rentrer à la maison avant de vomir ses tripes. Habillé de façon moldue, il se fondit parfaitement dans la foule et s’empressa de prendre un train pour la banlieue de la ville. Eryn et Jarlath, ses parents, n’habitaient pas très loin. Il espérait aussi que Neal serait déjà présent. Il n’allait pas louper Noël, quand même !?

En face de la maison familiale, Quinlan sentit son cœur bondir, soudainement empli par le sentiment profond d’être chez lui. Savourant cet instant, il mit quelques secondes avant de frapper à la porte.

— Queenie !

— Papa !

Les deux hommes se saluèrent par une embrassade franche, souriant tous les deux. Derrière, Eryn était déjà occupée à râler.

— Tu as ramené le Docteur ? Il va mettre des poils partout…!

— Salut Maman, moi aussi je t’aime.

Prise au dépourvu, elle éclata de rire et vint l’embrasser à son tour.

— Tu nettoieras quand même ses poils.

Quinlan leva les yeux au ciel, pas agacé pour deux Noises. Sa mère ne changera jamais.

Avant même qu’il puisse faire le moindre mouvement, Jarlath prit sa valise qu’il monta dans ce qui restait sa chambre, et Eryn entreprit de le gaver de petits gâteaux. Apparemment, elle venait de se trouver une passion dans la pâtisserie, même si… L’artisan de la famille restera toujours Papa. C’était définitif.

— Neal n’est pas là ? demanda Quinlan entre deux sablés.

Un ange passa, voir toute une armée d’entre eux. Eryn soupira :

— Il nous a envoyé une carte, mais il ne pourra pas venir. Il n’a pas dit pourquoi. On ne sera qu’à dix cette année.

— Dix !? C’est tout ?

Vu la taille de la famille, c’était un peu faible…

— Ton cousin Ryan est en stage et ne pourra pas revenir pour les vacances. Et mes deux frères sont partis fêter Noël à Paris, histoire de dire bonjour à Victoria qui y habite. Dietrich va venir, enfin je crois.

— Du coup, avec tes parents, les miens, mon frère, sa femme et Aby, on arrive quand même à onze.

Quinlan fit le calcul dans sa tête : ses parents, ses quatre grands-parents, Ciaran et sa femme, ses cousines Dietrich et Abigail. Et lui. Onze. C’est tout. Ça allait être tout.

***

Le guérisseur ne pouvait pas dire qu’il avait prévu des cadeaux pour tout le monde, mais plutôt qu’il en stockait toute l’année, s’arrangeant pour les déposer chez ses parents le plus vite possible. Du coup, il avait une petite chose pour tout le monde ou presque. Il y avait beaucoup de trucs qu’il avait fait lui-même : des produits de beauté pour la plupart. Il ne pouvait pas offrir de choses trop ostensiblement sorcières, surtout quand la moitié de sa famille était moldue. C’était toujours un peu frustrant, mais un livre était toujours bien accueilli.

Le dîner du 24 fut animé et enjoué, malgré le relatif effectif réduit de la famille. Dietrich et Abigail lui changèrent les idées à parler de leurs séries préférées : Aby avait beau être née dans une famille de sorciers, elle n’avait pas pu ne pas subir l’influence de ses cousins mordus de télé et de cinéma. Au détour d’une conversation, ils en vinrent même à se décider pour aller voir Scream, qui venait de sortir. J’adoooooore les films d’horreur, avait dit Dietrich.

Quinn n’était plus certain de les apprécier, mais il irait quoi qu’il arrive. C’était une manière aussi d’affronter ses peurs, d’autant plus que le synopsis ne ressemblait en rien avec ce qu’il avait pu vivre à Haveirson.

— Et sinon, qui est ce Clemens ?

Merde, choppé au vol entre le plat et le dessert, mais heureusement dans la cuisine où il venait juste récupérer une bouteille de vin. Quinn écarquilla les yeux et se tourna vers son père.

— Euh…

— Tu aurais pu l’amener, tu sais.

— Papa ! On se connaît depuis à peine deux mois, et il est parti en Allemagne pour fêter Noël avec sa famille…

Jarlath haussa les épaules.

— Tu le connais depuis deux mois, mais tu lui offres un ensemble complet. Tu lui as offert alors ? Ça lui a plu ?

— Oui, je crois. C’est vraiment pas son style à la base, mais bon il s’est prêté au jeu. Dommage qu’on n’ait pas eu de bal à Haveirson.

Son père afficha une mine outrée.

— Sérieusement !? Quel gâchis !

— Oh, on trouvera bien une occasion de les porter, tes tenues. J’adore la mienne. D’ailleurs je t’ai ramené ma robe préférée, elle est tachée…

— N’essaie pas de changer de sujet. Alors ?

— Alors quoi ?

Autant faire l’innocent le plus longtemps possible en espérant qu’il se lasse. Mais Jarlath ne perdait jamais le Nord.

— Ce M. Neubach.

Quinlan corrigea sa prononciation désastreuse par réflexe, ce qui fit d’autant plus sourire son père.

— C’est un autre prof ? Il est à Haveirson aussi ?

— Bah en fait… C’est un étudiant. Pas un des miens, hein.

Jarlath leva un peu les mains.

— Ce serait pas la première fois que tu te montres original de ce côté-là. Et du coup, c’est pas juste comme ça pour t’amuser comme avec Magnus ?

Quinn soupira en se remémorant le moment où ses parents avaient déboulé chez lui à Stockholm, quelques heures en avance, ne laissant pas à Magnus le temps de partir. Le pauvre avait tout juste réussi à passer un boxer. Et Søren n’était juste pas sorti de la chambre, mais ça, il valait mieux le taire, quand même.

— Je pense pas non. On verra. Je t’ai dit, je préfère pas trop m’avancer. C’est toujours un peu compliqué avec moi. J’ai trop l’habitude d’être célibataire.

— Mais jamais seul.

Devant le sourire stupide de son père, fier de sa vanne, Quinlan ne put s’empêcher de rire.

— T’as des nouvelles de Neal, sinon ?

Les rires et les sourires moururent instantanément. Quinn secoua lentement la tête.

— Je vois.

Jarlath posa une énorme patte affectueuse sur l’épaule de son fils aîné, sachant bien que chacun cachait sa propre inquiétude pour ne pas attrister l’autre.

Reste que cette nuit-là, Quinn ne trouva le sommeil que grâce à la quantité impressionnante de vin qu’il avait ingurgitée. Ce fut un sommeil plein de rêves étranges, étouffants et oppressants, une successions de tableaux tous plus sombres les uns que les autres. Pris entre sa paralysie et son apnée du sommeil, Quinlan crut qu’il n’allait jamais pouvoir se réveiller et respirer à nouveau. Et quand il y parvint enfin, il n’avait qu’un prénom en tête : Neal.

Désarçonné, il préféra ne pas se rendormir et tenir compagnie à un Docteur décidément bien joueur tout à coup. Presque comme s’il savait. Seulement, la présence de son énorme chat n’avait plus l’air de lui suffire. Il lui en fallait désormais davantage pour braver l’absence d’un frère : les bras d’un amant.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyMer 30 Sep 2015 - 14:03

Décembre 1996 : Quinlan et Clemens regardent Star Wars.

Note:

Quinlan et Clemens sont tous deux assis dans le canapé, avachis devant une télé moldue modifiée pour les circonstances. De sa baguette, Quinlan lance le film tant attendu.

STAR WARS EPISODE IV
Il y a très longtemps, dans une galaxie très très lointaine...
(générique)



QUINLAN
(fredonne le générique et sourit comme un con)

CLEMENS
TOUTE une planète !? Ils se font pas chier.

QUINLAN
(toujours souriant)
T'as encore rien vu !

CLEMENS
(se marre devant les droïdes)
Comment ils se comprennent ?

QUINLAN
C3PO parle trouzmille langues.

La corvette corellienne se fait attaquer : Dark Vador et ses stormtroopers abordent le vaisseau.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna10

CLEMENS
Je comprends mieux pourquoi mon voisin avait un casque de vélo aussi chelou.

QUINLAN
L'aérodynamisme c'est important dans l'espace.

CLEMENS
Je vois ça.
Leïa apparaît à l'écran.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna11

CLEMENS
Elle doit s'éclater tout les matins, elle.

QUINLAN
Et encore, c'est la version simple de sa coiffure, ça...
Dark Vador étrangle un rebelle.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna12

QUINLAN
Ah bah il va beaucoup moins parler maintenant qu'il est mort...

CLEMENS
Quel abruti. Note qu'elle fait pas mieux, à en descendre un et courir devant les autres.

QUINLAN
J'avais pas pensé à ça.

CLEMENS
Attends, de quels plans ils parlent ? De leur machin pour péter une planète ?

QUINLAN
Ouaip. L'étoile noire.

CLEMENS
Et comment ça se fait qu'ils aient perdu les plans ?

QUINLAN
Euuuuuuh... Bah y a eu une opération rebelle et ils ont récupéré les plans. L'empire c'est des mauvais.

CLEMENS
Aaaah, d'accord.

QUINLAN
(l'air un peu blasé)
Y a des romans et des comics autour des films pour expliquer ce que Lucas avait la flemme de raconter...

CLEMENS
Hmm... Je vois. Heureusement que je t'ai toi, du coup.
(lui caresse distraitement la cuisse)

QUINLAN
(sourire pervers)
Juste pour t'expliquer le film ? Hé ben.
R2D2 tombe à l'écran.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna10

CLEMENS
(éclate de rire)

QUINLAN
HOUDIIIIINIIIIII !!! J'adore les Jawas.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna11

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna12

CLEMENS
Ça leur fait pas beaucoup de fenêtres.

QUINLAN
T'as vu les yeux qu'ils ont ? Ils s'en foutent ils ont des lampes de poche ! Et puis c'est le désert.

CLEMENS
(air perplexe)
Ouais, t'as raison.

QUINLAN
(grand sourire énervant)
Ouais je sais.

CLEMENS
(fait semblant de n'avoir rien entendu)

Les impériaux descendent sur Tatooine pour retrouver la capsule de sauvetage manquante.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna13

CLEMENS
Attends, ils se sont dit "on va pas descendre la capsule" mais maintenant, ils descendent sur la planète pour les pister ? C'est pas un peu con ?

QUINLAN
Bah... L'Empire c'est des mauvais. Après je suis pas sûr qu'ils aient la précision nécessaire pour buter une capsule de sauvetage...
Luke Skywalker apparaît à l'écran.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna14

CLEMENS
Ok... Et lui c'est le beau gosse qui va sauver tout le monde, je parie ?

QUINLAN
Tu t'y connais pas en beau gosse, perso je le trouve assez moche.
(devant C3PO)
P'tain C3PO c'est Rowan en fait.

CLEMENS
Non mais c'était ironique Quinlan, c'est pas franchement mon genre. Pour autant que j'ai un genre de mecs, en plus. Et t'es vache avec Rowan, je te rappelle que c'est mon meilleur ami.

QUINLAN
Bah j'adore C3PO. Et puis t'as un genre de mec. Moi.
(autre grand sourire stupide)

CLEMENS
(lève les yeux au ciel)
J'sais pas ce qui s'est passé. Ça veut pas dire que j'ai un genre de mecs.
(appuie un peu plus la caresse sur sa cuisse)

QUINLAN
(sourit)
Les droïdes t'excitent ou quoi ? Tu me touches à chaque fois qu'ils sont à l'écran.

CLEMENS
(récupère sa main)
Si un jour j'avais cru que tu t'en plaindrais...

QUINLAN
Oh je ne me plains pas. Je peux te trouver une réplique de R2D2 s'il t'attire.

CLEMENS
Non, ça ira, tu me fatigues déjà assez à toi tout seul.

QUINLAN
Je prends ça comme un compliment.

CLEMENS
(sourire équivoque)
On va supposer que c'en était un.

C3PO
...mais après ce que nous avons traversé, je pense que ce pauvre D2 a les circuits dérangés...

QUINLAN
(lui fait un bisou dans le cou)
Toi aussi t'as les circuits dérangés.

Luke retire la sécurité de R2D2, qui prétend ne rien savoir à propos du message de Leïa.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna15

CLEMENS
Ah quel petit enfoiré le petit bleu.
(réclame d'autres bisous)

QUINLAN
Ouaaaais j'adore, Luke est trop con.
(fait d'autres bisous)

LUKE
Si ces nouveaux droïdes sont rôdés, je pourrais transmettre ma demande pour l'Académie.

CLEMENS
Quelle académie ?

QUINLAN
L'académie de pilotage ou je sais pas quoi. Il veut être pilote de course je crois.



QUINLAN
(fredonne la musique)

C3PO avoue à Luke que R2D2 s'est enfui, et raconte que le petit bleu lui en a fait voir de toutes les couleurs.


CLEMENS
Quel hypocrite ! "Engagez-le, il est génial. Non en fait, il fait toujours chier."

QUINLAN
Bah il sait pas ce que l'autre a en tête, fin dans les circuits. Donc c'est son pote mais il le saoule. Genre moi avec le Docteur. Hein sale bête ?

LE DOCTEUR
Miaaaaaou.

QUINLAN
Ouais.

Les hommes des sables, ou Tuskens, apparaissent à l'écran.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna16

CLEMENS
(air perplexe)

QUINLAN
(imite le cri des hommes des sables)

CLEMENS
(se marre)
Non mais ça va hein !

QUINLAN
(continue à crier comme un Tusken)

Luke se fait attaquer par les Tuskens.

QUINLAN
Luke est tellement un couillon...

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna17

CLEMENS
Et ça c'est Obi Kernobi, je parie ?

QUINLAN
Obi-WAN KEnobi. Ouais. C'est cousu de fil blanc.

CLEMENS
Pardooooon. Tu peux bien critiquer toi, les noms, tout ça...

QUINLAN
J'ai jamais oublié ton prénom.

CLEMENS
C'est vrai.
(sourit et vient mordiller le cou)

QUINLAN
(gémit comme un con)
Par contre ton nom de famille j'ai attendu que tu le prononces parce que bon...

CLEMENS
Neubach ? C'est pas le pire nom allemand à prononcer pourtant... Neu-Bach.

QUINLAN
Ouais fin ça reste allemand.
(anticipe l'arrivée du sabrelaser)
Rhooooo !!!

Luke fait joujou avec le sabrelaser.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna18

QUINLAN
Ça me rappelle que je dois racheter des capotes fluo.

CLEMENS
Quoi ?
(se marre)
Comment tu peux balancer ça au moment où le gamin apprend que son père était un vilain traître ? Pervers va.
(recommence à lui caresser la cuisse)

QUINLAN
Hé, Ben a dit que son père est mort à cause de Vador.

Bah oui, ce serait dommage de pourrir le film en faisant de la méta.


QUINLAN
Ouais je suis un gros pervers je sais.

CLEMENS
(parle de Leïa)
Pff, elle casse pas trois pattes à un canard non plus.

QUINLAN
(pense que Clemens parle d'autre chose... kof kof)
Oui bon ÇA VA.

CLEMENS
Quoi ?

QUINLAN
Bah... laisse.
(caresse le dos de Clemens pour faire diversion)

Réunion dans l'Étoile Noire.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna13

CLEMENS
(vient se pelotonner, visiblement pris dans la découverte de l'Étoile Noire)

QUINLAN
Blah blah j'ai la plus grosse.

CLEMENS
Eeehw !

Luke et Obi-Wan découvrent les Jawas massacrés.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna19

CLEMENS
Ooooh, les Jawas !
(malheureux)
Pff, ils sortent pas le cliché du "J'ai tué ton papa, viens me tuer" quand même ?

QUINLAN
Nan, c'est son oncle.
(fait un bisou sur le front pour les Jawas)

CLEMENS
(secoue la tête)
Mais il était comme son père.

Luke fait son regard noir. +10 en ténébritude, -5 en charisme.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna14

CLEMENS
Ouuuuh, pas content le beau gosse. Ça l'arrange pas d'avoir l'air méchant, d'ailleurs.

QUINLAN
Y a pas grand-chose qui peut l'arranger. Un carton sur la tête ?

Vador s'apprête à torturer Leïa.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna15

QUINLAN
OWI TORTUUUUUURE !

CLEMENS
(regard mi-étonné mi-dégoûté)

QUINLAN
Owi owi j'adore cette scène !
(n'a pas capté le regard de Clemens)

Ce ne sont pas les droïdes que vous cherchez.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna20

CLEMENS
(ne comprend visiblement pas la scène)

QUINLAN
(vieux sourire)
OWI LE PILOOOOOTE !



CLEMENS
(se met à se tremousser)
Ils jouent du jazz, c'est génial !

QUINLAN
(fredonne)
J'avais jamais capté que c'était du jazz...
(air étonné)

CLEMENS
(se redresse, un peu plus fasciné par le film avec cet ajout de choix)
T'y connais rien.

QUINLAN
Je sais que j'y connais rien. J'aime la musique de ce film, c'est tout.
(est trop content de voir que Clems est un peu plus attentif)

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna16

CLEMENS
(devant l'homme au nez défoncé)
Eeeeeeekh.

QUINLAN
T'es sensible dis donc.

CLEMENS
C'est pas de la sensibilité, ça heurte mon esthétique du visuel.
(mauvaise foi à peine voilée)

QUINLAN
Regarde-moi alors.
(grands yeux charmeurs)

Han Solo apparaît à l'écran.


QUINLAN
Ooooh Han Solo !
(cœurs dans les yeux)

CLEMENS
On dirait que l'ours essaie d'en chauffer un des deux.

QUINLAN
L'ours ? Chewbacca ? Le Wookie ? Rha ce sourire...

CLEMENS
Ouais fin t'avais compris. Non mais ça ira, oui ?

QUINLAN
Ah bah écoute il est sexy hein. Ce mec est mon animal totem.

CLEMENS
(ne fait aucun commentaire)

Les Impériaux galèrent à faire parler Leïa.


CLEMENS
Quels abrutis.

QUINLAN
Des abrutis avec un truc capable de pulvériser une planète.
(se marre devant le truc avec un nez en forme de pénis)
Non mais sérieux, ça te fait pas penser à une bite ce truc ?

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna21

CLEMENS
J'ai pas fait attention.
(2min plus tard)
Aaaaah l'extra-terrestre bizarre. Ouais. Ok.

QUINLAN
T'es fatigué toi.
(câline un peu plus)

CLEMENS
C'est toujours mieux qu'un mec avec une bite qui ressemble à un nez.
(pose sa tête sur l'épaule de Quinn)

QUINLAN
(hurle de rire)
Rha, j'suis tellement fan de Han.
(roule une pelle à Clems comme ça, sans raison)

CLEMENS
(gronde un peu et glisse sa main dans la robe de Quinn)

Quinlan porte une robe d'intérieur. En mousseline noire. Chacun ses délires.


QUINLAN
(soupire)

L'Étoile Noire désintègre Aldérande.


Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Alderaan

QUINLAN
(serre Clemens contre lui)

CLEMENS
(love sa tête dans le cou de Quinn)

Scène de la partie entre R2D2 et Chewbacca.


HAN SOLO
Annule le coup. Faut jamais indisposer un Wookie.

C3PO
Et indisposer un droïde, ça ne compte pas ?

HAN SOLO
Faut dire qu'un droïde, ça n'ose pas broyer le bras de son adversaire lorsqu'il perd au jeu.

QUINLAN
Tu broies aussi des bras quand tu perds ?

CLEMENS
Tu tiens vraiment à le savoir ?

QUINLAN
Je tiens à mes bras mais si t'as envie de m'attacher...

CLEMENS
(lève un regard intrigué)

QUINLAN
J'aime bien aussi avoir les yeux bandés.
(balance ça l'air de rien)

CLEMENS
(entre le film et ça, a un peu de mal à se concentrer sur une seule idée)

Le Faucon Millénium arrive à l'emplacement de feu Aldérande. Un chasseur TIE passe près d'eux.


LUKE
Regardez, il se dirige vers cette petite lune là-bas.

La 'petite lune', c'est l'Étoile Noire.

QUINLAN
Ahahaha, cette 'petite lune' !

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna17

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna18

CLEMENS
Cette taille putain !

QUINLAN
Ah bah l'Empire se mouche pas le nez avec une brique.

Chewbacca beugle, et Han Solo tire sur tout ce qui bouge, une fois qu'ils sont sortis du Faucon.


CLEMENS
Quelle discrétion, si ils se font pas chopper avec ça...

QUINLAN
Ahahaha t'as oublié que les Impériaux étaient tout pourris.

Obi-Wan annonce qu'il va partir seul pour désactiver les faisceaux tracteurs (les trucs qui empêchent le Faucon Millénium de s'échapper).


CLEMENS
Laisse-moi deviner, il va mourir ?

QUINLAN
Qui ?

CLEMENS
Ben. C'est toujours le gars qui se casse tout seul en mode grand prince qui meurt.

QUINLAN
Ahahaha je dis rien.

CLEMENS
(se blottit à nouveau contre Quinn et étouffe un bâillement)

QUINLAN
(lui frotte le dos doucement et s'amuse à mettre sa main dans son pantalon, au niveau des fesses)

Luke essaie de convaincre Han de l'aider à sauver la princesse Leïa.


LUKE
Si tu m'aides à la sauver, il y aura une récompense... Bien plus d'argent que tu ne l'imagines !

HAN
Attention, j'ai une imagination sans limites !

QUINLAN
(se marre)
Moi aussi j'ai une imagination sans limites !

CLEMENS
(embrasse délicatement le cou de Quinlan)
Je n'en doute pas...
(murmure un peu lascif)

QUINLAN
(gémit)
Ne me tente pas...

CLEMENS
C'est toi qui me provoques.

QUINLAN
(pelote les fesses de Clems allègrement)
Moi ? Provoquer ? Naaan.

Fusillade dans le quartier des détenus.

Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Vlcsna22

CLEMENS
(sursaute et se détourne un peu sous la violence de la scène)
Cette modification d'ambiance...

QUINLAN
(est surpris par les réactions de Clemens mais le câline d'autant plus)

CLEMENS
(grogne un peu et se pose à nouveau)

QUINLAN
(commence à avoir un truc un peu gênant entre les cuisses)

CLEMENS
(se calme un peu)

HAN SOLO
(à propos de Leïa)
Ou je la démolis, ou je tombe amoureux. C'est tout l'un ou tout l'autre.

QUINLAN
(rit doucement)
Ça me fait penser à toi.
(fait un bisou sur le front)

CLEMENS
(caresse doucement le torse)

QUINLAN
(prend la main dans la sienne)

CLEMENS
(soupire profondément)

QUINLAN
(reprend sa main restée dans le boxer de Clemens et fait juste un méga câlin)

CLEMENS
(se love doucement)

QUINLAN
(lui caresse les cheveux)

CLEMENS
(sursaute à nouveau sous les coups de blaster alors qu'il était visiblement endormi)

QUINLAN
(prend sa baguette et baisse le son)

CLEMENS
(respiration qui ralentit à nouveau)

Quinlan finit le film seul, et quand le générique tombe, il éteint tout et porte Clemens jusqu'à son lit avant de dormir avec lui. Enfin, d'essayer de dormir malgré les cauchemars. Clemens n'aura pas vu la fin d'Obi-Wan Kenobi ou la Bataille de Yavin, mais ce n'est que partie remise !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2015 - 13:49

Février 1986

Quinlan s’était rarement senti aussi nerveux. Ce n’était pas dans son habitude de se mettre dans des états pareils mais elle était vraiment exceptionnelle. Sublime, intelligente, cultivée, à la fois sensible et sûre d’elle… Quinn avait déjà eu des crush, qui s’étaient fini de façon plus ou moins abrupte. À Poudlard, Belle, qu’il avait toujours trouvé sympathique mais sans plus, et Peter, qui avait tout foutu en l’air. Puis, pendant son stage, Magnus. Leur relation qu’ils n’avaient pas vraiment vu venir s’était éteinte avec son retour en Angleterre. Et depuis, pas grand-chose.

Pour toutes ces personnes, Quinn était bien en peine de définir où s’arrêtait le jeu, et où commençaient les choses sérieuses. Avec elle, il ne s’était même pas posé la question. Il avait foncé tête baissée, sans se préoccuper du reste. Elle était trop exceptionnelle pour qu’il reste campé sur des pseudo-principes à la noix. Quand il pensait à elle, c’était comme s’il pouvait soudainement ressentir la moindre parcelle de son être. Comme s’il était entièrement électrisé, parcouru de frissons et le cerveau court-circuité. De l’extérieur, il devait avoir l’air con, mais il s’en fichait : il était amoureux.

Il lui avait donné rendez-vous ce soir-là dans un restaurant londonien qu’il affectionnait tout particulièrement. Les tables n’étaient pas trop proches et surtout l’établissement n’était pas trop bruyant. Ils pourraient discuter tranquillement. Évidemment, il était en avance d’un bon quart d’heure et attendit devant le restaurant. Roxanne, elle, était à l’heure. Et elle était encore plus belle que ce que Quinlan aurait pu imaginer. Elle avait un jean tout ce qu’il y a de plus simple, mais elle le portait avec un top plein de couleurs et par-dessus, un chemisier blanc. Ça lui allait bien. Sous ses airs ordinaires se cachait une femme pétillante et délurée et ce qui lui plaisait le plus chez elle. Ça, et ses cheveux bruns légèrement ondulés qu’elle coiffait toujours en un chignon improvisé, avec un crayon de couleur.

Les gens disaient qu’elle n’était pas spécialement distinguée ou élégante, mais Quinlan n’était jamais d’accord. Ils ne le voyaient pas, c’était aussi simple que ça. Quelque chose brillait dans le fond de ses yeux chocolat et c’était la seule chose qui comptait pour lui. Avec un large sourire, il l’invita à entrer dans le restaurant. Peut-être qu’ils iraient finir la soirée au cinéma ensuite. Ce serait bien. Ils s’installèrent, et regardèrent la carte.

— Je ne m’y connais pas en bouffe indienne, tu me conseilles quoi ?

Quinlan haussa les épaules. Il ne voulait pas lui impose quoi que ce soit.

— Ça dépend, quelque chose de sucré ou épicé ? Ou les deux ?
— Oh je m’en fiche. Ça a l’air bon ça.
— Hmm, c’est un peu spécial mais on peut essayer. Je peux prendre un curry si tu veux, comme ça on échange si tu n’aimes pas.
— Ouais pourquoi pas !

Elle n’arrivait pas à se décider et Quinlan le voyait bien, mais en même temps il se demandait comment il pouvait l’aider, concrètement. Il fallait bien qu’elle goûte pour se faire une idée.

— Tu veux aller au ciné après ?
— Ouais, tu veux aller voir quoi ?
— Ce que tu veux… Il y a pas mal de science-fiction en ce moment…
— Hmm, j’aime bien Glenn Close, on pourrait aller voir son dernier film, non ?
— Ouais, pas de soucis.

Ils discutèrent de cinéma, assez longtemps pour que Quinlan se rende compte qu’elle n’avait pas tout à fait les mêmes goûts que lui et qu’elle ne supportait pas Star Wars mais après tout, ce n’était pas si grave. Les goûts et les couleurs, hein ! Il espérait juste que Glenn Close soit toujours aussi sélective sur les films qu’elle décidait de tourner, car il n’avait aucune idée de ce dont parlait son dernier long-métrage.

Les plats arrivèrent, les coupant dans leur discussion enflammée si difficilement lancée. Roxanne et Quinlan retombèrent dans un silence relatif le temps pour la première de demander à échanger les plats. Finalement, elle n’aimait pas la sauce tikka massala. Tant pis, ça arrivait.

— Et au boulot, ça va ? Tu ne m’as pas dit ce que tu faisais exactement comme travail, en fait. Je sais juste que tu es médecin aussi, c’est tout.

Quinlan haussa les sourcils.

— Je suis interne aux urgences alors… j’ai envie de dire que ça dépend beaucoup des circonstances.
— Ah, je vois… Excuse-moi, je voulais pas t’embêter.
— Non non c’est rien. On a de bonnes surprises aussi. Sûrement plus qu’en gériatrie.
— T’as quelque chose contre les gens qui bossent dans ce service ?

Roxanne était tellement pince-sans-rire qu’il ne savait pas s’il avait le droit de rire ou pas. Dans le doute, il secoua la tête, et formula de nouvelles excuses, provoquant l’hilarité de Roxanne. Ah, ce n’était qu’une blague. Ok.

— Détends-toi Dr. Quinn-femme-médecin, c’était juste une vanne.
— Ouais fin on sait jamais hein !
— Hé, je suis pas à ce point-là quand même… Bon bref. La séance est à quelle heure ?
— Hmm, sûrement vers 22h. On ne devrait pas tarder.

Ils finirent de manger, Quinlan paya l’addition et ils se mirent en route vers le cinéma. Pendant les quelques minutes où ils marchèrent, Quinn meubla le silence en racontant ce qu’il faisait dans ce quartier pendant son temps libre, les endroits qu’il aimait bien, ceux qu’il préférait éviter… Si Roxanne était ennuyée, elle ne le montrait pas, se contentant d’afficher un magnifique sourire et de se pelotonner un peu plus contre lui, un bras autour de sa taille.

Le film n’était pas si mal, en fait. Quinlan n’aurait pas cru apprécier en voyant l’affiche, mais il fallait croire qu’il était bon public. Roxanne, un peu moins. Elle sortit du cinéma en critiquant le scénario, la réalisation et les acteurs. Elle avait de bons arguments, Quinlan le lui concédait, mais lui n’avait pas pu s’empêcher d’apprécier. Richard Marquand quoi, le mec qui avait réalisé Le Retour Du Jedi-excusez-du-peu. Il ne dit rien : chacun avait le droit d’avoir son opinion.

— Je te raccompagne chez toi ?
— Non, ça ira merci.
— Sûre ?
— Oui.
— Ok alors à plus tard ! On se téléphone ?
— Ouais !

Elle partit à gauche et lui à droite, chacun vers son appartement. La soirée n’avait pas été mauvaise, mais Quinlan ne se serait pas attendu à rentrer seul pour autant. C’était plutôt inhabituel pour lui… Tant pis. Vu l’heure, il pouvait très bien rattraper ça mais il ne s’en sentait pas vraiment l’envie. Non, il allait rentrer et dormir. Alors qu’il passait la porte de chez lui, il se surprit à bâiller. Il n’aurait pas cru être aussi fatigué. Il n’avait pas fait grand-chose de sa journée, pourtant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyLun 5 Oct 2015 - 19:53

25 novembre 1991

Ça couvait depuis longtemps, mais personne n’avait osé en parler. C’était l’éléphant dans le salon, le problème qu’on préférait ignorer plutôt qu’affronter. Même Quinlan avait du mal à se faire à l’idée, malgré tout ce qu’il avait vécu ces dernières années. Son engagement aux côtés de Magnus, Søren et Vera n’avait qu’à peine failli depuis son retour au Royaume-Uni, il avait seulement eu un gros temps mort avec l’omniprésence de Roxanne. Maintenant qu’elle avait été éjectée de sa vie et qu’il s’en était enfin remis — plus ou moins — Quinlan avait discrètement repris le bénévolat.

Alors quand l’annonce tomba, elle lui fit l’effet d’un coup de massue. Il s’en souviendrait toute sa vie. Il était tout bêtement chez ses parents, à regarder la télé très moldue du salon, quand l’atmosphère sympathico-familiale fut tranchée par un éclat de voix.

— PUTAIN MAIS NON ! NON QUOI ! Non… Non non pas ça bordel… fait chier…

Recroquevillé sur le canapé, Quinlan s’en prenait violemment au téléviseur, son expression et sa voix hésitant entre la colère et la tristesse. Eryn, sa mère, débarqua en panique.

— Qu’est-ce qu’il se passe !?

Son paternel ne tarda pas à sortir lui aussi de la cuisine, jetant un œil intrigué à la scène qui se passait dans le salon. Mais Quinlan n’eut même pas besoin d’expliquer. Il n’y arriverait pas de toute façon. Il se leva, et alla se réfugier dans sa chambre. Par dessus le son de la télé qu’Eryn montait, Jarlath entendait distinctement les pleurs de son fils.

— Après avoir confirmé samedi ce que la rumeur disait, le chanteur rock Freddy Mercury, leader de Queen, annonce qu’il est bien séropositif au HIV, et appelle le monde à s’unir et à lutter contre ce qu’il appelle ‘cette terrible maladie’. Freddy Mercury est mort ce dimanche soir d’une pneumonie, dans sa maison de l’ouest londonien. Retour sur la carrière d’un artiste fauché par le fléau du SIDA…

Jarlath et Eryn se regardèrent un moment, avant que le premier ne se décide à abandonner son torchon à sa femme.

— J’y vais.

Il ignorait ce qu’il pourrait lui dire, ni même ce qu’il y avait à dire. La mort de l’idole de Queenie n’avait rien d’une surprise mais les circonstances, compte tenu de la vie que menait son fils et de ses idées… Tout ça le touchait de trop près, presque comme si Freddy lui-même avait fait partie de la famille.

— Quinlan…?

Il avait frappé à la porte, mais n’avait pas osé entrer directement. Un sanglot un peu plus fort que les autres le convainquit de passer le seuil de la chambre, et de le voir prostré dans son lit le poussa à s’y asseoir. Une main sur l’épaule de Quinlan, Jarlath murmura quelques mots.

— Je suis désolé.

Mais son père n’y était pas. Quinlan ne pleurait pas seulement la mort de son idole : il était terrifié. Il pouvait bien avoir la même maladie, la même souillure après être passé entre tant de mains et tant de corps. Depuis Magnus, il faisait attention mais… Et si c’était déjà trop tard ? Les tests n’étaient pas toujours fiables et il était bien placé pour le savoir, il n’avait aucun moyen d’être certain, aucun…

Et si c’était vrai ? Et si la maladie était un fléau envoyé pour éradiquer les gens dans son espèce ?

Ses sanglots redoublèrent, assez pour que son père le soulève de son lit et ne vienne l’enserrer dans ses bras.

— Je suis désolé Papa…

Jarlath ne comprenait pas.

— Pardon…
— De quoi tu t’excuses, Queenie ?
— Je… Je veux pas mourir comme ça…
— Hé, tu n’es pas malade…
— T’en sais rien, j’en sais rien, on sait pas Papa… On sait quasiment rien de ce truc… J’veux pas mourir comme ça…

À la suite d'importantes conjectures parues dans la presse ces deux dernières semaines, je souhaite confirmer que j'ai été testé positif au VIH et que je suis atteint du sida. J'ai jugé correct de garder secrète cette information jusqu'à ce jour afin de préserver la vie privée de mon entourage. Cependant, l'heure est venue pour mes amis et fans de par le monde de savoir la vérité et j'espère que tout le monde se joindra à mes médecins et leurs collègues du monde entier dans leur combat contre cette terrible maladie. Ma vie privée a toujours été très importante à mes yeux et je suis connu pour ne donner que rarement des interviews. Comprenez, s'il vous plaît, que cette politique est encore à l'ordre du jour.

— Freddy Mercury, le 22 novembre 1991.



Spoiler:

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyJeu 29 Oct 2015 - 20:20

INT. APPARTEMENT DE QUINLAN, DÉBUT DE SOIRÉE
Quinlan est dans le fond de son appartement, en train d'analyser un grimoire et d'annoter une carte. Clemens arrive.
CLEMENS
Je suis désolé, j'aurais voulu venir plus tôt, mais j'étais en stage à Poudlard.

QUINLAN
Hmpf, c'est rien.

CLEMENS
(un peu contrarié)
Je n'avais pas l'intention de te cacher quoi que ce soit, juste... Pas te le présenter n'importe comment.

QUINLAN
...Tu parles bien de ton immolation ratée là ? Effectivement, j'aurais aimé que tu me la présentes autrement. Genre, tout de suite. Histoire que je sois pas payé à rien foutre.

CLEMENS
Sérieusement ? Tu penses vraiment que le premier truc auquel je pense à propos de toi, c'est ton boulot ? Neal est intervenu, nous a pris en charge, j'avais assez fait ma porte tête pour pas l'ouvrir encore plus et surtout, je pouvais pas délaisser Isolde après la merde dans laquelle je l'avais foutue.
(pause)
Et j'étais cramé.

QUINLAN
Neal est bon mais c'est pas son métier ! Putain t'as vraiment aucune foutue idée d'à quel point je...
(pause)
C'est bien la peine de coucher avec un guérisseur si c'est pour se faire soigner par un botaniste.

CLEMENS
J'ai parlé avec Isolde après qu'elle soit passée à l'infirmerie. Alors si, j'ai une foutue idée de comment t'as pu réagir. Et je considère pas que je "couche avec un guérisseur".
(il fait le signe des guillemets pour bien marquer la citation)

QUINLAN
Ouais bah la prochaine fois que vous vous sentirez cons, oubliez pas de vous laisser crever.

CLEMENS
Tu crois que je le sais pas déjà ? Que je suis fier peut-être ? J'ai déjà mis une journée à comprendre ce qui m'était arrivé putain !

QUINLAN
(se prenant la tête dans les mains)
Et comment tu voulais me le présenter, alors ? Parce que là j'suis curieux de le savoir... T'aurais pu y rester et j'aurais rien pu faire...!

CLEMENS
Si j'avais crevé là, t'aurais de toute façon rien pu y faire. Je comptais d'abord digérer ma propre connerie et t'expliquer TOUTE l'histoire, mais vu que Isolde m'a grillé la priorité, j'ai pas franchement l'occasion de t'expliquer calmement pourquoi c'est arrivé et ce que je ressens dans tout ce bordel.
(en murmurant:)
Putain, pour une fois que je comptais vraiment m'expliquer, en plus...

QUINLAN
Hmpf. Vas-y. Fais-le.
(Il écarte les bras.)
Je t'écoute.

CLEMENS
(il croise les bras et le regarde en coin)
Tu veux que je te dise quoi de plus, maintenant ? Que je suis rentré bourré avec Isolde, que c'est de ma faute, et que si j'avais été moins con, je l'aurais pas encouragée à ce qu'on brûle le règlement, et on aurait pas risqué nos vies. Et tu peux remercier l'intervention de ton frère aussi, qui m'a inventé un instinct de survie pendant que je bravais le Comte en essayant de le pousser à la limite et de me laisser crever.
Je l'ai provoqué comme un con, et alors que t'es là à me balancer des reproches à la gueule, je t'assure que je me balancerais bien un sort à moi-même de m'être laisser affecté autant par ce putain d'enfoiré de directeur de merde. Et quitte à aller dans les reproches, je te remercie aussi de m'avoir outé. POUR LA DEUXIÈME FOIS. Alors tu peux bien te chauffer sur les réactions cohérentes et la maitrise de soi.
(il se laisse tomber dans le canapé)

QUINLAN
(d'une voix plus paniquée qu'autre chose)
Quoi !?
Pardoooon la prochaine fois je jouerais le mec qui n'en a rien à foutre quand on lui annonce de but en blanc un truc pareil ! Et c'est quoi cette histoire de deuxième fois !? Et tu sais quoi ? J'emmerde la maîtrise de soi ! T'as failli crever, comment veux-tu que je reste calme !?

Effectivement, Quinlan n'est pas très calme.

CLEMENS
Je te demande pas de rester calme, mais c'est pas en me hurlant à la tronche que ça va changer quelque chose. Tu crois que j'ai fait ça pour te faire chier ou quoi ? Je me suis fait immoler putain de merde !

QUINLAN
Et tu m'as rien dit ! Tu viens pas me voir, rien...
(Ok, là il craque)
T'as pas confiance ou quoi ?

CLEMENS
(se redresse et foudroie Quinlan du regard)
Quoi ? T'es con ou quoi ? Tu penses que c'est une question de confiance ? J'ai honte de moi et j'étais ABSOLUMENT pas au contrôle de la situation. Ni de ce qui s'est passé dans les 48h qui ont suivi, d'ailleurs. Bien sûr que j'ai confiance en toi, mais... C'est pas une histoire de confiance !
Ou en Isolde. Parce que c'était pas à elle de te dire ça, mais elle a un problème de priorités ces derniers temps j'ai l'impression.

QUINLAN
(en soupirant)
Je t'en supplie me fait plus jamais un coup pareil...
(pause)
...Tu veux que je regarde quand même ? Pour vérifier ?

CLEMENS
Comment veux-tu que je te promette quoi que ce soit ? J'ai RIEN CONTROLÉ je te dis.

Quinlan reste là, sans rien dire. Clemens, l'air à la fois crevé et furieux, se lève sans rien dire et retire son pull avant de rejoindre Quin.

QUINLAN
(jette un coup d'œil, vérifie si c'est pas encore en train de brûler à l'intérieur et soupire)
Ça va, Neal a géré.
(sa voix est blanche, éteinte)

CLEMENS
(remet son pull)
Et ouais, la deuxième fois. Lana est pas stupide, elle aura bien compris que t'as pas peté les plombs pour un étudiant lambda que t'as même pas en cours. Et j'ai eu une discussion moyennement sympa avec Megan après le labyrinthe.

QUINLAN
... Dans les deux cas, j'ai paniqué. Moi aussi j'aimerais avoir le contrôle en permanence et j'ai franchement pas envie de réussir à me contrôler quand t'es en danger.

CLEMENS
(se retape dans le canapé)
Ouais, en attendant, j'ai quand même l'impression de me retrouver le dos au mur.
C'est pas que j'ai l'intention de garder le secret mais... Merde quoi. Fais pas comme si j'étais le bourreau dans l'affaire et que tout était facile pour moi.

QUINLAN
Je pourrais m'excuser, le seul souci c'est que je peux pas te garantir que ça va pas se reproduire.
(il s'assoit sur l'accoudoir du fauteuil)
Enfin... je te demande pardon quand même.

CLEMENS
T'as pas besoin de t'excuser, je SAIS que t'es pas au contrôle de ce genre de trucs. Tout comme j'étais pas plus au contrôle de ce que j'ai fait y a deux nuits.
Je ferai de mon mieux pour t'éviter ce genre d'inquiétudes.
(Va poser sa tête sur les genoux de Quinlan)
Et je pense qu'il est temps qu'on arrête de se faire chier avec le secret. Donc ça sera un problème vite réglé aussi.

QUINLAN
(passe une main dans les cheveux de Clemens)
...T'es sûr ?

CLEMENS
Ouais.

QUINLAN
(murmure)
D'accord.
(il se sent comme de la merde et ça s'entend)

CLEMENS
(se redresse)
Ça t'embête ?

QUINLAN
Non... C'est pas ça.

CLEMENS
(regard insistant)

QUINLAN
... Je te force la main, je le vois bien. Ça m'emmerde.

CLEMENS
(se met à genoux pour être à la hauteur de Quinlan, et lui glisse une main dans la nuque)
Non. Ça n'a rien avoir avec ce qui s'est passé ce matin.

QUINLAN
(Il a du mal à le croire quand même... Alors il se retient de chialer parce que merde et il hoche la tête)

CLEMENS
(Embrasse doucement)
C'est pas parce que ça me fait chier que quelqu'un le sache autrement que de ma propre initiative, que je veux vivre caché entre quatre murs pour le reste de ma vie.

QUINLAN
(il le prend dans ses bras... cherche un truc intelligent à dire. Et ne trouve rien. Enfin si, il a trouvé un truc, mais il ose pas)

CLEMENS
(Embrasse à nouveau, un peu plus appuyé)

QUINLAN
(s'abandonne totalement au baiser, sans forcément vouloir plus d'ailleurs)

CLEMENS
(fait la larve dans le canapé ensuite, fatigué)

QUINLAN
T'as faim ?

Et la scène se termine sur une avalanche de choupiness avec Clemens en mode koala qui ne tient pas en place sur un Quinlan avachi dans le canapé devant un film dont le titre ne nous a malheureusement pas été communiqué.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyVen 18 Déc 2015 - 10:55



Août / Septembre 1974
"Ma Baguette & Moi"

Bref.

Je me souviens de ce jour. J’avais reçu ma lettre d’admission à Poudlard. Mes parents étaient trop fiers. Mon père courait partout en ayant treize idées de coupes de robes de sorciers à la douzaine et ma mère était derrière lui, à faire la gueule. Ma mère fait souvent la gueule. Mais mon père fait souvent le con.

On cherchait Neal. Neal, c’est mon petit frère. On voulait l’emmener à Londres avec nous. Il fallait que j’aille au Chemin de Traverse pour ma baguette. Non, celle en bois. L’autre va bien, merci. On trouvait pas mon frère. On l’a appelé, il a pas répondu. J’suis monté, il était dans sa chambre. Je lui ai dit de venir, il a demandé pourquoi. En fait, il avait oublié. Donc il est venu. Même s’il servait à rien.

Papa avait la liste de fournitures scolaires. Il y avait plein de trucs stupides dessus. Je me souviens, j’en n’ai pas utilisé la moitié. Surtout pas les livres. J’aime pas lire. Enfin, pas ça. Les cours, c’est chiant. Sauf ceux où on lance des sorts. Mais pour ça, faut une baguette. Et justement. Mes parents m’ont laissé devant Ollivander’s. J’ai pas compris. Ils m’ont donné des gallions. Pour payer, qu’ils ont dit. J’ai toujours pas compris. Ils sont partis chercher des livres. J’aime pas les livres. Enfin, j’aimais pas les livres. Ça a changé. Ils ont pris mon frère, Neal. Et ils sont partis.

J’étais tout seul, comme un gland, dans la rue, alors je suis entré. Y avait un homme. Pas vieux, pas jeune, pas beau non plus. J’ai haussé un sourcil. Il m’a demandé mon nom. J’ai dit Quinlan Connall Fitzsimmons. Il a pas retenu. Il m’a regardé. Je l’ai regardé. Il m’a regardé, il s’est tourné, et a sorti une boîte. Dedans, y avait une baguette. Châtaignier, 31 centimètres, ventricule de dragon, qu’il a dit. Bois idéal pour les sorciers doués en botanique et en vol. J’en savais rien, moi. Et pour les matérialistes. J’en savais toujours rien. Je l’ai prise. Un sort est parti tout seul. J’ai foutu le feu à sa cape et j’ai jeté la baguette comme si elle me brûlait. Il a ri. Il a éteint le feu. Bon, bon, c’est pas celle-là…

Il a fouillé dans dans un rayon et a sorti une nouvelle boîte. La baguette était moche. J’espérais que c’était pas celle-là. Pommier, plume de phénix, 27 centimètres. Ouais ok. Il a dit que le pommier, c’était bien pour l’amour, les grands idéaux. J’ai trouvé ça cool. J’ai souri. J’aimais bien l’idée. Il a dit aussi que le pommier, c’était nase pour la magie noire. J’en savais rien. Je l’ai prise. Elle m’a brûlée. Même maintenant, je sais pas trop quoi en penser… J’ai lâché la baguette et j’ai lâché un juron. Heureusement que ma mère n’était pas là, j’aurais été puni.

Il est reparti. Il est revenu avec une nouvelle baguette. Plus jolie. En même temps, c’était pas dur, vu la gueule de l’autre. Séquoia, plume de phénix, 30 centimètres. Il a dit que le séquoia, c’était pour les chanceux. J’étais perplexe. Je savais pas si j’avais de la chance ou pas. J’ai pris la baguette. Rien. Rien de rien. J’ai attendu, mais rien. L’homme haussa un sourcil, et au bout de cinq minutes, la reprit. Pas celle-là… mais on y est presque…

Pas tout à fait chanceux, avec des idéaux mais pas trop, entouré d’amour ou pas. Paradoxal. Contradictoire. Limite. Voulant faire le bien en faisant le mal. Aubépine, 31,5 centimètres, plume de phénix. Il me l’a tendue. L’aubépine. Le poison et l’antidote. Je l’ai prise. C’était bizarre. Comme si on m’avait ajouté une pièce manquante, en ignorant qu’elle manquait jusque là. C’était étrange. Pas de feu, pas d’explosions, mais une gerbe de couleurs. Plein de couleurs. À l’époque, j’avais pas compris.

J’ai souri. Il n’a pas souri. J’ai arrêté de sourire. Il a haussé un sourcil, m’a laissé la baguette et m’a donné le prix. J’ai payé. Je suis parti.

Bref, ma baguette m’a trouvé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyLun 28 Déc 2015 - 17:30

Le 23 février 1997, Londres.

Ce n’est qu’une petite boutique qui ne paie pas de mine, tout près de l’Allée des Embrumes, sans vraiment en être. On peut facilement passer devant sans la remarquer, comme je l’ai fait à de nombreuses reprises. Pourtant, le 16 février dernier, je l’ai remarquée, pour la première fois. Charlaine’s. J’ai osé passer sa porte de vitrail, trop intrigué par la mention ‘ornementations corporelles magiques’. J’ai pensé à des piercings, mais en voyant la grande femme aux formes généreuses qui m’accueillit ce jour-là, j’ai compris qu’il s’agissait de tatouages. Elle en avait partout, et ils n’arrêtaient pas de bouger, venant se loger dans ses cheveux multicolores, ou s’amusant à lui chatouiller le bout des yeux.

— Il te faut quelque chose ?
— Oh, je… J’étais curieux.

Elle a plissé les yeux, mais n’a rien dit d’autre. Elle m’a laissé regarder les dessins qui couvraient les murs de sa boutique, elle m’a même autorisé à observer les tatouages qui se mouvaient sur sa peau, faisant leur petite vie. C’était magnifique. Je pense que ma fascination devait être très lisible sur mon visage. Parmi les cycles de la lune, les paysages en accord avec l’heure, le jour et la saison réels, les armes qui changeaient d’angle et d’éclairage selon les mouvements, les couleurs irisées qui ne semblaient jamais se fixer, j’ai repéré un oiseau qui planait dans son cou. Un aigle.

Je me suis alors souvenu d’une conversation que j’avais eue, il y a une éternité de cela. C’était comme si plusieurs millénaires s’étaient écoulés, et que je venais juste de déterrer un fossile particulièrement bien conservé. Un fossile au message prophétique.

— À vrai dire, j’aimerais bien en avoir un.
— Quel genre ?
— Un dragon.

Aucune hésitation dans ma voix. Si j’avais émis des réserves à l’époque, ça ne faisait plus aucun doute désormais. C’était le tatouage que je voulais. Derrière son comptoir, la tatoueuse fouilla dans ses carnets de croquis, jusqu’à me mettre un modèle sous le nez. Un grand dragon aux ailes déployées, le corps enroulé autour d’une épée. Le dessin est très beau, mais je secouai la tête.

— Pas d’ailes. Ni d’épée.

Mon élément, ce n’est pas l’air ou le ciel, alors les ailes sont inutiles. Pour l’épée, je ne sais pas trop pourquoi j’ai refusé. Peut-être parce que je ne me bats pas à l’épée ? Charlaine m’a proposé plusieurs dessins, jusqu’à ce que, lasse, elle finisse par sortir un crayon.

— Je t’écoute, mon grand.

Là, j’ai eu un peu l’air con, mais j’ai essayé de le décrire du mieux que je le pouvais.

— Un dragon, plutôt de type nordique ou celtique, mais sans ailes. Sans rien en fait, pas de perle ou autre… Juste, le dragon.
— Combien de pattes ?
— Quatre, ça devrait aller.
— Poissonné ?

J’ai haussé un sourcil.

— Avec une queue de poisson ?
— Ah, ah oui c’est une bonne idée.
— Je vois… Moins une vouivre qu’un léviathan en fait.
— Jörmungand.

Elle a rit.

— Tu te mouches pas le nez avec une brique. Ok, comme tu veux alors. Je suis pas libre aujourd’hui mais si tu repasses le week-end prochain ça devrait pouvoir se faire. Dimanche 23 ? Je bosse pas le lundi et le mardi.
— Ça me va.
— C’est quoi ton budget ? Tu veux juste un tatouage mouvant ou…?
— Ou…?

Charlaine esquisse un sourire malicieux.

— Ils peuvent être un peu plus élaborés. Mais j’aurais besoin d’en savoir davantage sur toi. Tout sera restera entre nous, évidemment. Et ça sera bien plus cher.
— Cher comment ?
— Entre 200 et 250 gallions pour quelque chose de vraiment personnalisé. Et pour ça, j’aurais besoin de rentrer dans ta tête. À savoir si c’est vraiment ça que tu veux.

J’avoue que j’ai commencé à baliser. Je n’aime pas l’idée que quelqu’un soit dans ma tête mais… le tatouage me tente beaucoup trop. Et quitte à en avoir un, autant l’avoir bien, non ?

— À quoi ressemble un tatouage à 200 gallions ? Il a quoi de spécial ?

Elle a haussé les épaules.

— Il peut te prévenir du danger, te protéger, communiquer d’une façon ou d’autre, sauter hors de ta peau pour passer sur tes vêtements… Les possibilités sont infinies. J’ai un don pour savoir ce dont les gens ont vraiment besoin.

Je me demande comment elle a fait pour maintenir son commerce… Elle doit vraiment être douée, ou avoir du dossier sur des personnes particulièrement bien placées. Elle a dû sentir mon hésitation, car elle a ajouté :

— Le secret professionnel est mon fond de commerce. Rien ne sortira d’ici. Alors ?

J’ai accepté et me revoilà, une semaine plus tard, devant elle. Je lui pose l’énorme paquet de gallions sur le comptoir avec un petit sourire : le truc ressemble davantage à un sac à dos qu’une bourse classique. Ça la fait rire aussi, et elle hausse un sourcil.

— Allez, assis-toi, faut qu’on discute.

Elle lance un sort pour verrouiller la porte et un autre que je connais bien, pour insonoriser l’endroit.

— Bon mon grand, faut que je te demande : je suis Legilimens. Je peux entrer ?

Un frisson me parcourt, mais après tout, elle a demandé… Elle aurait très bien pu y aller sans rien me dire, alors… Ça joue pour elle. J’inspire un grand coup et j’essaie de me détendre. Je hoche ensuite la tête. Si elle entre dans ma tête, je ne le sais pas. Elle ne dit juste plus rien, et ferme les yeux. Je me demande ce qu’elle voit et jusqu’où elle va. Je me dis qu’elle doit bien voir Clemens, Neal, Skyler, Rowan, Isolde… Tous ces gens que j’aime ou que j’ai envie de protéger. L’Ordre du Phénix, les Pangolins. Elle doit aussi voir la frustration et la joie liées à mes années aux urgences… Et plus loin, Roxanne. Magnus. Peter. Le pianiste que j’ai réussi à sauver. Mes parents, ma famille à moitié moldue que je cherche à tout prix à préserver, autant que le côté sorcier. Elle doit aussi voir ma drôle de relation à la douleur, parce que quand elle rouvre les yeux, elle ricane.

— Au moins t’auras pas mal. Allez, j’ai un truc pour toi. Fais-moi tomber cette chemise, grand fou !

Avec un rire un peu nerveux, j’obéis, et je la vois se placer derrière moi, baguette pointée contre mon dos, le bois touchant presque la peau. Je la sens prononcer une formule comme une litanie, mais je n’arrive pas à discerner les mots. Sa baguette court le long de ma peau, et effectivement je ne sens rien.

Jusqu’à ce que je sente quelque chose. Une douleur fulgurante me traverse le dos, comme si elle venait de me brûler au fer rouge. Je hurle et je manque de tomber. Elle s’arrête alors, et me montre le fauteuil, mais je continue à hurler. Mon dos est en feu et en même temps, c’est comme si je me prenais un gros impact dessus. Mon souffle en est coupé, alors que je sens des liens invisibles autour de mes poignets et de mes chevilles. Mes jambes me font mal, comme si je venais de tomber… mes entrailles se tordent et soudainement, je ne suis plus qu’une énorme boule de douleur. Je hurle encore plus fort, la douleur s’amplifiant jusqu’à être totalement insupportable. J’ai à peine conscience de vomir, avant de m’effondrer sur le fauteuil. Sur le ventre, heureusement. Et puis plus rien.

Ça n’empêche pas Charlaine de continuer son office. Je me réveille après ce qui semble être des heures, et je la regarde se faire les ongles, assise en face de moi.

— Déjà debout, super mâle ?
— Je me suis… évanoui ?
— Ouaip. Ça fait mal, mais quand même pas à ce point. On dirait que cette malédiction ou je sais pas quoi est levée. T’as sacrément douillé… Enfin, comme tu bougeais plus, j’ai pu finir tranquillement.

J’essaie de me redresser, et je me rends vite compte qu’il faut que j’y aille vraiment doucement. J’ai un vertige, je suis encore un peu désorienté. J’ai le réflexe de tourner mon dos vers le miroir, mais cela fait rire Charlaine.

— Ça fait longtemps qu’il est parti faire un tour, tu sais.

Je cherche sur mes bras, mon torse et c’est là que je le vois. D’un bleu à la fois sombre et brillant, enroulé autour de mon nombril. Je fronce les sourcils avec un sourire.

— Pourquoi il fait ça ?
— Ah ça c’est à toi de le découvrir, sinon c’est pas drôle. Il devrait changer de couleur et de posture aussi.
— En réaction à quoi…?
— Tes humeurs, principalement. J’ai cru comprendre que t’avais un léger souci de communication.

Je me marre, même si je sais qu’elle se fout un peu de ma gueule au passage. Je remets ma chemise et mon manteau, prêt à partir. Charlaine n’en a pas fini pourtant.

— Bon courage. J’admire ce que tu fais. Quoi que tu fasses, je pense pas que tu seras du genre à être inutile. T’inquiète pas.

En temps normal, je lui aurais hurlé de se mêler de ses affaires, mais je suis trop las et aussi trop content pour relever. Je souris, et je quitte la boutique.

J’ai un tatouage, et il continue de me faire mal. Parfait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 EmptyMar 17 Mai 2016 - 14:04

Le 20 octobre 1988

Tu pourris tout ce que tu touches.

Il savait que ça allait finir comme ça, tôt ou tard. Tous ses efforts pour changer ne porteraient jamais leurs fruits, simplement parce qu’il était incapable de se métamorphoser à ce point-là. Elle le lui avait dit, alors, elle avait sûrement raison. Elle avait compris depuis quelques temps tous les efforts qu’il avait fait pour elle, tout ce qu’il avait sacrifié, tout ce qui le narguait désormais derrière ce mur infranchissable où il était inscrit “interdit”. Quinlan n’avait jamais vraiment réussi à se faire aux interdits. Ce mot était une provocation pour lui, une tentation de plus, le piment d’un plat auquel il rêvait déjà de goûter.

Non mais je ne te comprends pas, pourquoi tu as besoin de ça ? Je veux dire, j’ai lu des trucs, et clairement, faut être un peu cinglé pour aimer ça.


Ils s’étaient disputés déjà plusieurs fois, plus ou moins violemment. C’était d’autant plus douloureux qu’il l’aimait vraiment, et que chaque mot venant d’elle n’était qu’un couteau de plus. Elle ne s’en rendait pas compte, c’était ce qu’il se disait. Elle devait forcément ne pas se rendre compte, sinon elle ne dirait pas de telles choses. Pas comme ça, pas avec le sourire. Elle ne le comprenait pas, et il aurait pu s’y faire si seulement il n’avait pas déjà prévu de faire sa vie avec elle. Comment se lier aussi intimement à quelqu’un qui ne comprenait pas ? Ou pire… Qui refusait de comprendre ?

Oh ça va, c’est pas la fin du monde ! Tu peux quand même te passer de coucher avec tout ce qui bouge, non ? T’es pas un animal !


Il se répétait ces mots en boucle dans sa tête. Elle avait forcément raison : il pouvait s’en empêcher. Avec de la volonté, on peut tout faire, non ? Parce que s’il répondait par la négative à cette question, comme il avait tant envie de le faire, alors il devait admettre qu’il n’était plus réellement humain à ses yeux. Il n’était qu’un animal, guidé par des instincts qui étaient plus forts que lui, qui le contrôlaient. Venant de lui, il pouvait comprendre que ce soit étonnant, voire impossible. Il était si confiant, si fort, il n’avait peur de rien, lui qui avait balancé à tout le monde qu’il était aussi bien attiré par les garçons que par les filles à une époque où c’était encore considéré comme une maladie. Mais peut-être qu’ils confondaient tous la fuite en avant avec le courage, la peur avec la volonté, la souffrance avec l’indifférence.

Mais tu sais que ça me fait souffrir ? Tout le monde souffrirait à ma place. On dirait que c’est ta seule raison d’être.

Peut-être. Elle avait sûrement raison. Comme le noyé qu’il était, il emportait avec lui les personnes qui l’entouraient, il les tiraient vers le fond, inexorablement. Toutes les personnes qu’il sauvait le jour ne changerait rien à ce qu’il pensait de lui la nuit. Quand il revenait auprès d’elle, il reprenait sa dose de reproches susurrés à demi-mots, ou pire, des explosions de choses auxquelles il ne pouvait plus rien faire depuis longtemps. Ils étaient malheureux, et chacun entretenait le malheur de l’autre. À quoi bon ?

Tu finiras seul.

Il l’était déjà. Et il n’était pas important, pas assez par rapport à tout le mal qu’il pouvait faire. Il était malade, ouais. Ça n’empêchait qu’il empoisonnait l’air avec sa présence devenue toxique. Peut-être que tout le monde serait plus heureux sans lui.

C’est étrange de connaître la couleur exacte du sang, et de s’en étonner encore. Comme si Quinlan s’était attendu à le voir plus noir, terne, plus pâteux. Mais non, son sang était de la même foutue couleur que celui de monsieur tout le monde. Sa main gauche était engourdie, et il n’arrivait plus à refermer les doigts. Il avait été trop loin, trop profond, il avait dû toucher les nerfs ou les tendons. Ça arrivait parfois. Peu importait, dans le fond.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Tell me who you are...
Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord   Quinlan Fitzsimmons : Journal de Bord - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

MMHP :: Boîte à Souvenirs-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser