Manger une glace au mois d'octobre ? (libre)

"Maman !!!! Tu m'as manqué !"

Et hop, un petit bout qui me saute littéralement dans les bras. Je suis aux anges ... Elle m'a manquée ma petite fripouille durant ces 24 heures. Je dois retourner lundi à Haveirson et j'ai tout mon week-end pour profiter de ma fille, et j'ai bien l'intention de le faire un maximum. Ma mère m'a demandé de ne pas reprendre de boulot et elle a envie de s'investir un maximum dans notre vie, après avoir passé quatre ans sans beaucoup de nouvelles de nous. Il est vrai qu'avec l'héritage que nous laisse mon père, nous n'avons pas de souci à nous faire pour notre avenir. C'est d'ailleurs grâce à cela que ma mère a pu déménager à Avalon, et arrêter de travailler pour profiter de sa charmante petite-fille.

"Bonjour ma chérie ... Tout s'est bien passé ? "

Ma mère me rassura immédiatement, Maïa m'avait un peu réclamée, mais elle avait su gérer la petite. Seulement, ma princesse avait décidé de rattraper le temps perdu et immédiatement, alors qu'il était 17h passées, elle me demanda:

"On peut aller manger une glace ?"

Quelle drôle de demande par ce froid ! Car oui, nous étions au mois d'octobre ... Je lui expliquais que je n'étais pas certaine qu'on en trouve dans le centre d'Avalon mais elle insistait tellement que je lui promis que nous allions aller voir. Je l'habillais chaudement, et, embrassant ma mère en lui promettant de ne pas rentrer tard, nous nous mîmes en route à la recherche d'une glace.

Maïa était si surexcitée qu'elle courrait partout, au point de rentrer dans quelqu'un et de se retrouver les fesses sur le sol.

Le jour déclinait tranquillement sur le petit village d’Avalon lorsque Bentley sortit du magasin d’apothicaire. Depuis son arrivée à Haveirson il passait le plus clair de son temps à concocter des potions ou tout du moins à tenter de reproduire certaine potions apprises pendant ses nombreux voyages. De ce fait ses réserves se vidaient rapidement et aujourd’hui un petit tour de shopping s’imposait. Il n’aimait pas particulièrement cela mais il n’avait pas le choix. Il préférait de loin choisir lui-même ses ingrédients, un autre en aurait été incapable à ses yeux. C’est donc les mains pleines de paquets qu’il sortit dans la rue prenant le chemin du château d’Haveirson. Il tentait tant bien que mal de se faufiler dans la rue en évitant les passants insouciants qui vaquaient à leur occupation quand il se dit qu’il boirait bien une boisson chaude avant de rentrer.

Alors qu’il marchait à la recherche d’un café ou d’un petit salon de thé où il pourrait se réchauffer un peu avant de reprendre sa route, il sentit tout d’un coup quelque chose le percuter avec force. Etouffant un juron et tentant de rester debout sans perdre un paquet, son visage se contracta sous l’effet de la colère. Les gens ne faisaient ils jamais attention ?! se demanda-t-il prêt à engueuler l’imprudent qui l’avait bousculé. Ses yeux se baissèrent alors sur le petit être à terre. Bentley se radoucit un peu en voyant qu’il s’agissait d’une petite fille. Cette dernière semblait aussi étonnée que lui de ce choc et ses grands yeux luisant laissaient craindre qu’un torrent de larme ne fût bientôt déversé. Lançant un regard un peu sévère à l’enfant il s’adressa à elle d’une voix calme mais ferme.

- Eh bien jeune demoiselle es ce une manière de se comporter dans la rue ?

Il aperçut une jeune femme près de la petite qui lui ressemblait énormément. Il en déduit qu’elle était de la famille de la petite. Certainement sa grande sœur.

- Tu ferais mieux de donner la main à ta sœur à l’avenir. Cela éviterait ce genre d’incident, surtout quand la rue est pleine comme aujourd’hui.

Il reporta son regard bleu sur la jeune femme.

- J’espère au moins qu’elle ne s’est pas fait trop mal.

Pour le coup c’était uniquement une formule de politesse. Il se fichait comme de l’an 15 que la petite se soit fait mal ou non. C’était elle la fautive dans l’histoire, pas lui. Les enfants des nouvelles générations étaient décidément bien mal élevés songea-t-il. Il imaginait à peine la tête de ses parents s’il s’était conduit de cette manière pendant sa petite enfance.

Ah les enfants ! Lorsqu'ils sont aussi vifs que l'est Maïa, ce n'est jamais évident à les canaliser. Mais bon, je ne m'en faisais pas, ma fille était bien élevée et même si elle pouvait paraitre parfois un peu turbulente, je préférais la voir ainsi que terrée dans un coin. Ne dit-on pas qu'un enfant doit vivre et s'épanouir ? C'était d'ailleurs pour cela que dans la rue piétonne du centre-ville, je la laissais bien évidemment courir à sa guise. Aurais-je pu imaginer que j'allais tomber sur une personne loin d'être agréable, et qui allait parler à ma petite princesse comme s'il se prenait pour son père ? Croyez-moi, je suis adorable, mais lorsqu'il s'agit de ma fille, je peux être un véritable dragon.

Ma fille, les fesses sur le sol, avait les larmes qui montaient aux yeux. Rapidement, j'accélérai le pas, jusqu'à courir, afin de lui venir en aide. Tandis que l'homme s'adressait froidement à Maïa, je la pris dans mes bras, la serrant fort. Elle n'avait même pas eu le temps de s'excuser. Mon regard glacial se fixa dans celui de l'inconnu, et, de cette même voix, je m'adressais à mon tour à lui:

"Et est-ce une façon de parler à une petite fille de quatre ans qui a juste couru dans une rue piétonne ? Vous ne la laissez même pas s'excuser ... C'est facile de s'en prendre à un être aussi petit. Vous ne voulez pas que je la tienne en laisse non plus !"

Ma fille calmée, je la déposai à terre et je lui adressais un geste de la tête en direction de cet abject personnage:

"Pardon Monsieur mais Maman va m'offrir une glace ... Je vous ai pas vu Monsieur ..."

Estimant que ma fille s'était assez excusée, je lui repris la main.

"Et même si elle s'était fait mal, vous n'avez pas l'air d'être du genre à la réconforter ... Votre politesse arrive bien tard."

Oh oui, je pouvais être peu agréable quand je le voulais ... Mais voilà, c'était ma fille, et on ne parle pas ainsi à ma fille.

Restant impassible aux propos jeune femme qui se permettait de l’engueuler en plus de ne pas savoir faire tenir un enfant en place, Bentley la laissa parler mais ne put retenir un petit sourire sarcastique lorsqu’elle évoqua le fait de tenir la petite fille en laisse. Il ne lui en demandait pas tant mais l’idée était séduisante après tout… Il reporta son regard sur la petite brune qui lui présentait des excuses et fut surpris d’entendre que la jeune femme était ni plus ni moins sa mère. « Ah ça explique bien des choses… » songea-t-il. La fillette évoqua une glace et Bentley se fit aussitôt la réflexion que cela faisait bien longtemps qu’il n’en avait pas mangé. Certes ils étaient au mois d’octobre et à cette époque-là c’était plus chocolat chaud que givré mais il devait avouer que l’idée, si saugrenue soit elle, lui donnait envie d’en manger une également.

Sortant de sa rêverie passagère il regarda à nouveau la jeune femme en face de lui. Il était presque amusé de voir qu’elle était encore plus en colère que lui n’aurait été en droit d’être alors qu’il n’avait rien fait de mal si ce n’est de dire une vérité. Peut-être que la brune ne savait pas reconnaitre son incapacité à gérer correctement son enfant en public mais pour lui une rue passante, qui plus est bondée à cette heure-ci, n’était pas un endroit convenable pour laisser une petite fille courir sans faire attention.

- Effectivement je ne suis pas du genre à réconforter les gens qui me foncent dessus en règle générale. Répondit-il. Mais contrairement à d’autre la politesse est une chose que j’ai acquise très tôt. Dommage qu’elle ne vous sied guère…

Bentley posa une nouvelle fois son regard sur la petite fille qui tenait sa mère par la main. Les larmes avaient disparus de ses grands yeux qui le scrutaient désormais avec attention. Il esquissa un très léger sourire et reprit d’une voix légèrement plus douce.

- Excuses acceptées petite demoiselle. Je peux comprendre ton impatience à déguster une bonne glace. Cela fait longtemps que je n’en ai pas mangé moi-même. Quel parfum a ta préférence pour la glace d’ailleurs ?

Il ne fallait pas toucher à ma fille, vous l'aurez bien compris. Pourtant, je n'avais pas pour habitude d'être aussi agressive mais les hommes n'avaient pas toujours été bienveillants envers moi, si l'on excluait Jan et Clemens de ce tableau. Si l'on compte mon père qui refusait de me voir avec quelqu'un, qui a tout fait pour me faire avorter, mon frère qui n'était franchement pas très sain envers moi et tous ces hommes qui venaient en Autriche, pensant avoir autre chose de la part de la strip-teaseuse que j'étais, on comprendra aisément mon malaise avec le sexe opposé.

Maïa s'excusa et je fus surprise de voir le jeune homme lui poser une question. Vu comment il avait réagi lorsque la petite l'avait malencontreusement heurté, je pensais qu'il allait passer son chemin. Je me permis tout de même de répondre à sa réflexion qui était loin d'être agréable, mais bon, cela semblait être récurrent chez cet idiot:

"La politesse, je l'inculque à ma fille dès sa naissance. Si vous trouvez que pour une enfant de 4 ans, elle n'est pas polie, c'est soit que vous êtes un coincé du séant, pour ne pas être vulgaire, soit que vous avez oublié d'évoluer depuis que vous êtes descendu de l'arbre."

Maïa, quant à elle, répondit à la question du jeune homme. Elle le trouvait pas si bête, et il s'intéressait aux glaces !

"C'est la vanille ! Mais j'aime bien aussi la pramboise ... Tu t'appelles comment Monsieur ? Moi c'est Maïa ! Dis maman, c'est quoi un séant ?"

Je ne pus m'empêcher de rire légèrement. Je répondis simplement à ma fille.

"C'est la même chose que le derrière ma chérie."

Bentley arqua un sourcil en entendant les paroles de la jeune femme. Décidément elle était bien impolie pour une si jolie personne et à présent il n’était pas plus surpris que cela de voir le comportement de la petite. Il ne put s’empêcher de ressentir de la pitié pour cette petite fille en voyant le comportement inapproprié de sa mère qui aurait forcément des répercussions sur elle et son éducation. Son éducation à lui l’empêchait d’être virulent avec la jeune brune, même si il avait bien envie de lui dire ce qu’il pensait d’elle et ce qu’elle pouvait faire avec son propre « séant », mais après tout si elle était idiote et mal élevée ce n’était sans doute pas entièrement de sa faute. Les caractères étaient des choses bien mystérieuses et il arrivait que si belle que soit une femme toute sa beauté disparaissait dès qu’elle ouvrait la bouche. Il avait en face de lui un exemple parfait. Il ne perdit même pas son temps à répondre à ses insultes. Une personne bête à ce point le resterait probablement toute sa vie et il n’avait ni le temps ni d’énergie à perdre avec l’éducation de cette péronnelle.

En entendant la petite lui répondre qu’elle aimait la pramboise il ne put s’empêcher d’avoir un vrai sourire amusé. C’était ce qu’il y avait de plus mignon avec les enfants : leurs prononciations parfois maladroites des mots.

- Enchanté Maïa. Lui répondit-il. Moi je m’appelle Bentley et j’aime aussi beaucoup la framboise ! Mais je suis d’accord avec toi, la vanille est le parfum numéro un… une glace vanille et framboise serait encore meilleure qu’en pense tu ?

Il reporta son attention sur la mère de la petite.

- Il me semble que la boulangerie dans le vieux village propose des glaces si vous le désirez. Bon d’ordinaire ils en vendent en été mais ils doivent bien avoir quelques bacs de planqués quelque part. Je peux vous accompagnez jusqu’à là-bas si vous le souhaitez, j’y vais moi-même de toute manière.

Il n’était pas certain qu’elle réponde par l’affirmatif vu son attitude plus qu’offensive et si elle préférait galérer toute seule pour trouver la bonne rue grand bien lui fasse songea-t-il mais étant donné qu’il allait lui-même s’y rendre autant lui montrer le chemin. Et puis la petite Maïa l’amusait avec son envie surprenante de glace en plein automne alors il pouvait faire un effort quelques minutes en supportant son impolie de mère jusqu’au magasin. Qui savait peut être qu’une petite douceur ferait disparaitre la harpie qui semblait animer la jeune femme.

Je n'étais pas une harpie ... De toute façon, quand on n'a pas d'enfant, on ne peut comprendre ce genre de choses et je voyais bien que cet homme idiot, qui avait parlé à une enfant de quatre ans comme il aurait réprimandé un adolescent, n'avait aucune notion de ce qu'était la parentalité. Mais soit ... De toute façon, cela ne sert à rien de brasser du vent lorsqu'on a devant soi un esprit fort étriqué. Mais je dois avouer que j'étais étonnée. Maïa n'était pas difficile avec les étrangers, mais elle sentait généralement lorsque j'étais réfractaire à une discussion. Mais là, cela ne semblait pas la gêner et elle papotait avec l'inconnu, de glaces ! Ben oui, les glaces, c'était la grande passion de ma fille ... Et ma mère n'en avait plus dans son congélateur, surtout que ce qui mettait Maïa dans un bonheur total, c'étaient les glaces à l'italienne !

Il m'adressa alors la parole, me proposant de nous emmener jusqu'à la boulangerie d'Avalon. Mon regard s'était légèrement adouci, mais je sentais encore une certaine pression dans mes veines. Dans ces moments-là, j'avais vraiment l'impression d'être comme mon père, ce qui me dégoutait.

"Allez Maman, dis oui ! Il est gentil, Bélé ! Allez Maman ..."

Passant la main dans les cheveux de ma petite puce, j'accédais à sa requête.

"Eh bien ... Si Bélé te semble être un bon compagnon de route, je ne vais pas te le refuser ...Et n'oublie pas de le remercier pour nous indiquer la route. Espérons juste qu'un autre enfant n'ait pas le malheur de courir dans les rues ... "

Dis-je en reportant mon regard sur le jeune homme, avec un sourire presque ironique, mais surtout malicieux. Je commençais légèrement à me détendre.

"Il me semble vous avoir déjà vu à Haveirson, je me trompe ? "

Bentley sourit amusé en entendant la petite fourché sur son prénom. « Bélé »…on ne lui avait jamais faite celle-là. Néanmoins la petite Maia avait le mérite de faire retomber la tension entre les deux jeunes gens. Il hocha la tête lorsque la jeune femme accepta qu’il les conduise jusqu’à la boulangerie et ne put s’empêcher de réagir à la petite pique en fin de phrase. Ses sourcils se froncèrent alors qu’il était prêt à répliquer avec virulence.

- Oui enfin d’ordinaire la plupart des enfants ne sont pas…

Son regard bleu se posa sur la petite Maia qui le regardait avec attention, attendant le départ vers la glace promise.

- Ne sont pas aussi mignons que cette petite princesse. Termina-t-il avec un sourire et d’une voix beaucoup plus douce que le début de sa phrase.

Il était inutile de faire de la peine à la petite fille en se riant de son éducation. Ce n’était qu’une enfant après tout comme l’avait fait remarquer sa harpie de mère. Bentley ne se sentait pas de faire réapparaitre des larmes sur ce petit visage si innocent. Pour le coup il aurait vraiment l’air d’un monstre.

- Bon allons y alors !

Tous trois se mirent en route vers la boulangerie. La jeune femme lui demanda alors s’il n’était pas à Haveirson. Bentley la regarda surpris.

- En effet. J’étudie les potions. Vous étudiez là-bas vous aussi ?

Si elle semblait l’avoir déjà aperçu, lui ne se souvenait pas de l’avoir croisé. En même temps il passait tellement de temps à bosser sur ses potions et ses cours qu’il n’avait pas vraiment le loisir de faire la causette aux jeunes femmes de l’académie. Il ne sortait que rarement du laboratoire pour se rendre à la bibliothèque ou bien dans sa chambre. Bentley n’avait jamais été le genre de garçon à adorer faire la fête ou voir du monde. Sortit de son petit cercle d’amis il n’allait pas spécialement à la rencontre des gens hormis lorsqu’il voyageait. Dans ces cas-là en général il y avait toujours une raison pour qu’il converse avec autrui et souvent c’était de potion, de plante et autre poison qui serait intéressant pour lui.

Bentley emprunta une petite rue sur leur gauche quittant la rue principale bondée. Quelques passant s’y trouvaient mais beaucoup moins que sur l’autre ce qui donnait une atmosphère plus calme.

Je remarquais rapidement que le jeune homme s'était calmé. Il faut dire que ma fille est un ange, avec sa petite bouille et sa façon de parler. Elle a déjà fait craquer plus d'une personne et elle a tendance à désamorcer les situations. La preuve ici puisque je me détends et je commence à trouver le dénommé Bentley sympathique. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de me présenter à mon tour.

"Au fait, moi c'est Lyra."

Maïa était ravie d'avoir trouvé un copain avec qui aller manger une glace. Comparé à moi, ma fille était des plus sociables. J'étais de mon coté devenue un peu sauvage au fil du temps. On ne pouvait m'en vouloir, quand on voit comment les hommes traitent les strip-teaseuses.

Nous étions en pleine discussion sur nos cursus respectifs. J'essayais de faire la conversation car je me doutais que passer son temps à parler avec un enfant n'était pas forcément ... passionnant.

"Oui, je suis les études de librairie et édition, dans le domaine de l'histoire de la magie. Mais les potions sont passionnantes, j'ai longtemps hésité entre les deux, mais mon amour du livre l'a emporté."

Expliquai-je dans un sourire. Je ne savais où nous allions, mais je suivais patiemment le jeune homme qui semblait savoir où nous allions. Et en effet, au bout d'un moment, nous nous retrouvâmes devant la boulangerie qu'il avait évoqué quelques minutes avant.

"Trois glaces à la vanille s'il vous plait ... Oui, à l'italienne, parfait ! C'est pour moi !"

Et je tendais les mornilles.

"Acceptez cette glace en guise d'excuses, pour être passé pour un dragon."

La jeune femme se présenta avant d’enchainer sur les études qu’elle suivait à l’académie. Beaucoup d’étudiants semblaient s’être pris de passion pour tout ce qui concernait l’écriture. Leur génération risquait d’être prolifique au niveau des ouvrages en tout genre. Au moins Lyra avait-elle choisis une option peu banale avec l’histoire de la magie. En général tout le monde trouvait cela d’un ennui mortel même si quelques récits tel que celui traitant de la guerre des géants ou encore de celle des gobelins étaient très intéressants et valaient le coup d’être lus.

- Vous désirez écrire des livres sur l’histoire de la magie ou bien enseigner peut être ? Voir même les deux pourquoi pas, cela pourrait être intéressant.

En passant les portes de la boulangerie un tas d’odeur incroyablement agréable vint chatouiller les narines du petit groupe. La boutique regorgeait de bonnes choses aussi délicieuses à regarder qu’à manger. L’employé fut un peu surpris de la demande de Lyra en plein mois d’octobre mais acquiesça à la demande et commença à préparer la commande. Bentley remercia Lyra qui se proposait de payer la glace et lui adressa un léger sourire. Leur rencontre avait plutôt mal commencée mais cela était en passe de changer selon toute vraisemblance.

- Si vous pouviez ajouter un peu de coulis de framboise se serait parfait ! ajouta Bentley avec un petit clin d’œil à l’attention de Maia. Merci de nous les amener en salle, nous allons manger ici.

Attenant à la boulangerie une petite salle était à la disposition des clients qui souhaitaient manger sur place plutôt qu’à emporter. Bentley se dirigea vers une table libre à côté d’une baie vitrée et posa ses paquets à terre avec précaution. Il n’avait aucune envie que son bocal d’œufs d’araignée noire se casse et de devoir les ramasser un peu partout dans la boutique. Il ôta sa veste et tira une chaise avant d’attraper la petite Maia pour l’aider à s’asseoir vu qu’avec ses petites jambes ce n’était pas facile pour elle de monter dessus toute seule. Une fois fait, il prit place en face de Lyra, Maia étant entre eux deux face à la baie vitrée.

- Vous venez d’Angleterre ? demanda-t-il à la jeune femme.

Il était curieux d’en savoir plus sur elle à présent et de découvrir ce que cachait ce tempérament de feu.