Difficultés d'orientation

Le terrain de Quidditch. Un peu mon deuxième univers de vie après Poudlard, Haveirdson en général et ma maison familiale dans le Sud-Ouest de Londres. A quelques heures à peine de l'air pur marin. Et de la France quel noble pays aussi. Non, je n'étais pas française bien au contraire et même si mes cheveux bruns et mon teint clair avaient quelques maux pour traduire mes origines j'étais bien anglo-russe. Ce jour-là, j'avais décidé de m'envoler encore quelques heures sur mon balai. Cela faisait à peine quelques semaines peut-être maximum que nous étions rentrés à l'université. Début septembre. A la maison, je n'avais pas le droit de faire de magie. Et même si j'endormais Tatiana la petite dernière du haut de ses dix-huit mois avec des petites étoiles tombant de ma baguette c'était un secret. Avec les événements, ma mère, pourtant sorcière avait été bien claire. Mon père, moldu, comprenait pourtant les biens faits de la magie. Ce qu'elle pouvait nous apporter. Même s'il ne souhaitait pas nous voir l'utiliser Isadora et moi dans la maison ou dans la rue de peur de ce que les gens pourraient nous faire. Me retrouver à l'université tout comme Isadora à Poudlard nous permettait enfin de pouvoir user de nos pouvoirs comme bon nous semblait. Ici, on nous aidait au moins à user de notre baguette de manière intelligente.

Je descendais donc de quelques niveaux et je vis une jeune fille s'éloigner du terrain. Je posais un pied à terre, relevant mon balai, en replaçant mon uniforme correctement. Le souci de faire du balai en jupe ? C'est que ce n'est pas forcément la tenue adéquate. Mais bon la liberté et le plaisir de pouvoir voler à plusieurs mètres d'altitude sans aucune contrainte. Rien qui nous empêchait de profiter pleinement de nos dons. En marchant, je vis soudain un petit bracelet par terre, je le ramassais et me demandais si ça pouvait être à la jeune fille devant moi.

HEY ! Je crois que tu as fait tomber... quelque chose dis-je haletante en courant vers elle. Elle n'était pas très loin heureusement. Un terrain de Quidditch ça peut paraitre grand quand on est à pied. Je lui tendais le bracelet une fois qu'elle fut à ma hauteur

Il est à toi ?

Je reconnaissais au moins qu'elle avait du courage de s'efforcer à engager la conversation en anglais avec une parfaite étrangère. Même si ce n'était pas facile, mais c'était très certainement le meilleur moyen d'apprendre à se débrouiller avec cette langue. L'anglais en même temps n'était pas compliqué à apprendre, du moins c'était ce que mon père m'avait balancé le jour où je rechignais sur mes verbes irréguliers en primaire à l'école moldue. Il fallait juste se lancer dedans les deux pieds en avant. Ce à quoi je lui avais répondu c'est plus facile quand on parle déjà plusieurs langues compliquées. Il était resté bouche bée sur ma répartie et était reparti dans ses comptes fiscaux ou je ne sais pas quoi. Mais avec pleins de chiffres et plein de pourcentage. Bref. Indigeste par rapport au bonheur de s'envoler en l'air.

Je suis poursuiveuse. Journalisme ? Vraiment ! Mais c'est génial, ça doit être intéressant ! dis-je vraiment intéressée par sa formation. Après tout j'avais choisi ma formation par passion, peut-être qu'elle aussi. Tu aimes écrire non ? Enfin je suppose ? A moins que tu veuilles faire des reportages comme les moldus ? Je n'avais aucun déni sur les moldus, je me considérai bien à 50/50. Et à la maison, la magie n'était pas tabou mais préférable de rester dans la valise pendant les deux mois de vacances scolaires.

Elle semblait particulièrement emballée par sa formation ce qui la rassurait. Pour autant, je n'avais pas tout compris sur le fait que sa mère allait se sentir plus concernée par cette formation. Sa mère était-elle déjà écrivaine ? Ou quelque chose en rapport avec le partage de l'idée et des informations ? Peut-être après tout. Je n'en savais rien. En même temps, Anna n'était pas une ancienne élève de Poudlard donc forcément tout était à redécouvrir à la fois pour elle, mais aussi pour moi. Cela me permettait de connaitre quelqu'un mieux. Et puis même ça faisait du bien de croiser des gens qu'on ne connaissait pas. Cela faisait du bien de voir de nouveaux visages, un peu de changement. Et puis de savoir que des sorciers du monde entier pouvait intégrer cette nouvelle université, c'était une chance pour nous tous.

Mais tous les métiers sont compréhensibles non ? dis-je un peu innocente, ne pensant pas une seule seconde qu'Anna pouvait être d'origine moldue. Pour moi tous les sorciers étaient égaux, famille de moldu ou de sorcier pur depuis des générations. La seule différence que je faisais c'était les cons que peuplaient les sorciers dit de sang purs, à mes yeux beaucoup plus consanguins (et plus cons que sanguin d'ailleurs pour une certaine minorité non des moindres) que purs. Ah je comprend mieux. Ton père aussi ? Mon père est un moldu également, il est complètement largué quand je lui parle de Quidditch, d'auror et compagnie. Mais du coup j'essaye de comparer avec des choses moldues. Comme le quidditch je lui dis que c'est un mixte entre baseball, football et basket sauf qu'on est en l'air dis-je avec un sourire comme pour la rassurer que j'étais absolument pas de ce genre qui considère les enfants moldus comme des moins que rien.

Elle semblait revivre quand je lui annonçai que mon père était un moldu. Oui j'étais au courant des événements et il ne faisait pas bon d'être 50/50 comme disait ma mère en me souriant la plupart du temps. Quand elle s'était mariée avec mon père, ce n'était pas forcément très bien passée dans sa famille avec deux parents sorciers. Mais au fur et à mesure ils avaient compris que quoi à faire, elle s'entêterait. Le risque était pour mes grands-parents qu'ils ne connaissent pas leurs trois petites-filles. Et ça ce n'était pas envisageable pour ma grand-mère, alors au moment de ma naissance, elle avait dit à son mari "Notre fille a peut être épousé un moldu, mais Lyra est sorcière, et nous n'avons pas le droit de la rejeter". Oui mon histoire ressemblait beaucoup à un happy-end, et j'avais eu beaucoup de chance. Ce n'était pas le cas de toutes les familles sorciers dont l'enfant épousait un moldu.

- On est pas vraiment comme la norme de ce que voudrait les sangs-purs dis-je en rigolant. Cela me faisait plaisir à chaque fois que je réussissais un sortilège alors que celui d'à côté qui était sang pur comme ils se revendiquaient tous, ne le réussissait pas. A Poudlard, généralement mon petit jeu était de leur balancer dans la tête. Bah alors... On a deux parents sorciers mais on arrive pas à changer un oiseau de couleur ? Et ça faisait beaucoup rirent les autres, moins la personne en face de moi.

- Je ne le crie pas non plus sur les toits en ce moment que je suis une sang-mélée, mais en même temps je n'ai pas envie de renier mes origines parce que des imbéciles ont décidé de devenir tous incestueux. On est pas plus stupide qu'eux, je dirai même qu'on a un avantage considérable, une double culture, on comprend les moldus et on sait ce que l'on peut dire ou non devant eux. En tout cas c'était ma vision des choses.

Ils se sont rencontrés à Londres, un peu par hasard. Ma mère se baladait à Piccadily avec des amis sorciers d'origine moldu, un été comme ça. Et puis elle tombait sur mon père qui était vendeur. Ce qui l'a attiré c'est son accent russe. Ce n'était pas courant à l'époque. Enfin c'est encore rare mais bon dans les années 70 c'était compliqué. Et puis l'été d'après ils se sont retrouvés, elle a fini l'école, ils ont commencé à sortir ensemble. Ils se sont mariés jeune et deux ans plus tard je venais un peu combler leur bonheur ! Ma mère est une sang pur à la base, mais elle a préféré se marier avec mon père que d'épouser un autre sang pur comme mes grands-parents auraient souhaité. Mon père trouve les sorciers intrigants, quand je fais du balai, il a toujours peur que je tombe. Par contre à la maison, avec mes soeurs, on a plus le droit de faire de magie malgré la majorité, on habite pas très loin de chez des moldus et ça risquerait de faire des vagues.