Cérémonie de Répartition d'Emma Richelle [Terminé]

À la prononciation de son prénom, Emma sentit son cœur se soulever et partir dans une battue incontrôlée tandis que son visage virait au rouge pivoine. Le grand moment était arrivé. Elle releva la tête et murmura quelques "pardon", "excusez-moi", destinés à lui frayer un passage dans l'attroupement des nouveaux premières années massés devant l'estrade de la grande salle. Elle grimpa les marches fébrilement et se tourna d'un quart de tour pour observer en douce les personnes présentes dans la grande salle. Des milliers de pensées se bousculaient dans sa tête et pour dompter sa peur, elle décida d'imaginer ce que les autres élèves voyaient en la regardant. Elle était de taille moyenne pour son âge, formée de façon banale. La particularité de son physique résidait dans ses yeux. Ils étaient d'une couleur vert d'eau, très claire, et changeante selon l'éclairage. On dit que les yeux sont la fenêtre de l'âme, et ce dicton était particulièrement réaliste dans le cas d'Emma. La moindre émotion était perceptible dans l'illumination de ses yeux. Tantôt ils vous fusillaient du regard si elle désapprouvait votre action, tantôt ils étaient protecteurs ou admiratifs. Cette couleur particulière contrastait avec les mèches blondes qui encadraient son visage. Faces aux élèves, elle ne devait pas donner l'air très rassurée, mal à l'aise dans sa robe de sorcière et cherchant quoi faire de ses dix doigts pour paraître la plus décontractée possible. Il faut dire que la cérémonie de répartition est une étape primordiale dans la scolarité à Poudlard. Et Emma ne voulait pour rien au monde décevoir son père.
 Elle décida néanmoins de se reprendre et se redressa afin de se diriger vers le petit tabouret posé sur l'estrade. À peine assise, le professeur Mcgonagall posa sur sa tête le choixpeau magique.

À peine le choixpeau en place, elle le sentit s'insérer dans tous les recoins de son âme. Cette sensation était assez étrange. Elle essaya de se décontracter afin de le laisser travailler dans de bonne condition. *Tout va bien se passer Emma.*, voulut-elle se persuader.
*Mmh, nerveuse, jeune sorcière?*
La jeune fille eu un sursaut de panique avant de comprendre que le choixpeau s'adressait à elle.
*Je vois beaucoup de potentiel, beaucoup de qualités... Mmh... Mais tout ceci m'est familier. C'était il y a des années... Mmh. Tu es la fille de Denis Richelle, non? Je vois...*
 La mention de son père apaisa quelque peu la jeune fille.
*Je vois de grandes capacités. Une élève studieuse avec autant de courage devrait arriver à faire de la belle magie. Et ton dévouement te procurera la loyauté de tes amis. Je vois également beaucoup de sensibilité, peut être même trop. Arriveras-tu as la mettre de côté afin de contrôler ta magie?... Mmh... Je ne sais pas...*
*Je travaillerai pour y arriver, je vous le promets!* commença à paniquer Emma.
*Je vois une grande détermination malgré les angoisses que tu peux avoir. Et aussi un sens de l'humour qui te permettra de gérer différemment les situations difficiles, leur donnant un sens plus léger grâce à ce trait de caractère. Alors je ne m'inquiète pas. En revanche, je perçois également un côté bagarreur. Tu n'aimes pas les injustices et tu peux être très bornée lorsque tu sais que la personne en face de toi est en tord. Il faut faire attention car cela pourrait parfois te desservir. Tu devras travailler sur ta diplomatie.*
*Oui c'est promis, je ferai tout mon possible!*
 Emma s'accrochait aux bords du tabouret en essayant de gérer son stress du mieux possible. Elle sentait que le choixpeau hésitait, hésitait, hésitait. S'il avait besoin d'aide, elle savait pertinemment où il pourrait l'envoyer! La même maison que son père, celle des braves et des courageux...

Emma ouvre un grand album photo et le feuillette, s’arrêtant sur certaines photos.

13 Juillet 1980 :
 Dans une petite chambre d’hôpital aux grandes baies vitrées, le cri de la vie concentré dans les pleurs d’un bébé. Autour, une famille aimante et heureuse de voir une petite fille rejoindre la famille. Le père tient l’enfant dans ses bras et ris aux éclats.

13 Juillet 1981 :
 Mon premier anniversaire. La première bougie soufflée, la première année vécue. Bien que je n’en aie aucun souvenir, les photos montrent une joie de vivre dans notre petite maison au centre de Londres. Sur la photo, on apperçoit une jeune femme aux cheveux noirs, vêtue de cuir et portant des piercings. Mais… ma mère ? Quand papa disait qu’elle avait fait partie d’une organisation appelée « les ninjas de l’UK », je ne pensais pas réellement qu’il était sérieux.

5 Octobre 1983 :
Un couple prend la pause dans un parc devant une fontaine. Tous deux sourient. Ma mère et mon père. C’est certainement un des couples les plus étranges qu’il m’ait été donné de voir. Leurs origines étant différentes, il y avait très peu de chance qu’ils se rencontrent un jour. Mais voilà, il a suffit d’un soupçon d’étourderie de la part de mon père et d’un poil d’humour venant de ma mère pour que l’alchimie fonctionne. Un jour, il est entré par erreur dans sa libraire, se trompant d’un numéro de rue. Il cherchait un livre sur les dragons. Il ne l’a pas trouvé. Mais par contre, il a découvert une libraire, Lucie, fort intéressante et ne l’a jamais quittée, l’entrainant petit à petit dans le monde magique et le mariage.

24 Décembre 1985 :
 Une petite fille avec deux couettes blondes devant un arbre de noël gigantesque. Il semblerait que ce soit dans la famille de mon père, le côté « magicien ». Petite, mes oncles et tantes pouvaient passer des heures à me voir m’émerveiller devant tous leurs tours. Entrer dans la maison de mes grands-parents paternels, c’était un peu comme entrer dans la caverne d’Ali-Baba. On y trouve absolument tout et n’importe quoi. Heureusement que la magie règne en maîtresse de maison sur le foyer, sinon, ce serait un capharnaüm éblouissant.

10 Mars 1987 :
 Un homme tenant une fillette à bouts de bras afin qu’elle atteigne de sa petite main les plumes d’un hippogriffe pour le caresser. Mon père, Denis, est magizoologue. Depuis petite, je côtoie donc toutes sortes de créatures magiques, ce qui m’a bien aidé pour les cours de soins aux créatures magiques. Puisqu’on est dans les métiers, il est peut être temps de parler du métier de ma mère. Elle est libraire. Je tiens certainement d’elle mon goût pour la littérature et le sérieux au niveau des études.

7 Août 1988 :
 Encore une photo de moi, les sourcils froncés, avec un air de concentration intense. Ca, c’est l’été ou pour la première fois j’ai réussi à faire un vrai tour avec de la vraie magie. En plein dîner de famille, j’ai miraculeusement évité au chaton que nous venions de recueillir de s’écraser au sol après une chute du toi de la maison, grâce à un semblant de lévitation. Bien sûr, mes parents étaient aux anges et moi je savais que la grande aventure commençait.

3 Septembre 1991 :
 Une photo du Poudlard-Express avec une petite Emma entourée de valise et portant à la main une cage contenant un chaton. Le départ pour Poudlard et le début de la grande aventure.

5 Juillet 1992 :
 Photo de famille, retrouvaille après une première année pleine de surprises à Poudlard. En effet, cette année, on a échappé grâce à des élèves hors du commun au retour d’un puissant mage noir, mais mon père dit qu’on ne doit pas dire son nom à haute voix. Il semble un peu inquiet sur les clichés.

1 Juillet 1993 :
 Un cliché de moi et de ma mère au retour de ma deuxième année. Cette fois, mes parents avaient faillis me faire rentrer en milieu d’année, après l’affaire du basilic. Heureusement, tout a été réglé à temps et j’ai pu finir mon année tranquillement.

3 Juillet 1994 :
 Cette fois-ci, on m’aperçoit jouant avec Quito sur le tapis du salon. Mes oncles et tantes se trouvent en arrière-plan. Ils sont impressionnés par les progrès que j’ai pu faire à Poudlard et sont fières de l’héritage qu’ils laissent.

5 Juillet 1995 :
 L’été dernier, la dernière fois que j’ai vu mes parents avant de rentrer à nouveau à la fin de l’année scolaire. Ils sont soulagés de voir que je commence à devenir une bonne sorcière, capable de faire attention à elle et de prendre soin de sa petite personne. J’aurais passé l’été entier à m’exercer afin d’arriver bien préparer pour cette sixième année. Mais bon, au moins, cette espèce de folle dingue d'Ombrage ne serait pas là à la rentrée, alors l'année ne pourra en être que bien meilleure.