Un sentiment d'abandon... (Roxane first + ouvert aux Poufsouffles)

C'était la fin de la semaine et la jeune Neri était épuisée. Elle avait énormément révisé en vue des examens blancs des B.U.S.E et avait même parfois sauté des repas pour tenir son programme de révisions. Affalée sur son lit, Opale ronronnant à ses côtés, elle grattait distraitement les oreilles, songeant qu'il était peut-être temps pour elle d'envoyer un hibou à son père.

Cela faisait quelques semaines maintenant qu'elle était sans nouvelle de lui et elle s'en voulait de l'avoir laissé tomber, même si c'était pour une raison valable. Elle savait que malgré son caractère solitaire, similaire au sien, il était fou d'inquiétude et perdait chaque jour un peu plus l'espoir de retrouver sa femme en vie, bien qu'il n'en dise rien à sa fille.
La jeune Vélane se redressa d'un coup sur ses coudes, dans un geste presque félin puis attrapa un bout de parchemin vierge ainsi que sa plume à encre intégrée et se décida à descendre à la Salle Commune de sa maison pour rédiger sa lettre.

Elle franchit la porte circulaire qui menait du dortoir à la salle puis se dirigea d'un pas lourd vers un des fauteuils décoré aux couleurs de la maison Poufsouffle, sans prêter attention aux diverses plantes suspendues au plafond, dont les feuilles frôlèrent le sommet de son crâne lorsqu'elle passa en dessous.

Elle se laissa tomber dans le fauteuil moelleux et posa son matériel d'écriture sur la petite table en bois poli qui lui faisait face. Elle appuya ses coudes sur la surface lisse, joignit ses mains et prit une profonde inspiration. Elle ne savait pas par où commencer. Elle replaça une mèche rebelle derrière son oreille puis attrapa sa plume. S'appliquant sur son écriture, elle commença sa lettre :

« Cher Papa,

Je suis désolée de ne pas t'avoir écrit plus tôt. Les B.U.S.E approchent, et j'ai peur de ne pas être encore assez préparée. Je n'arrête pas de penser à Maman. A chaque fois que les hiboux viennent déposer la Gazette, je ne peux pas m'empêcher d'aller vérifier la rubrique nécrologique. »

Elle s'interrompit. Sa dernière phrase était comme un appel au secours et elle refusait de faire encore souffrir son père. Elle décida de la rayer. Elle rectifia :

« Je n'arrête pas de penser à Maman. Je suis allée au bord du lac et je me suis souvenue à quel point elle aime patiner, et comment elle était heureuse l'hiver dernier quand le village moldu avait installé une patinoire sur la grand place. »

Tout en souriant à l'évocation de ce souvenir, elle sentit ses yeux s'embuer de larmes. Cela faisait presque trois mois qu'elle était sans nouvelle de sa mère et cela lui pesait lourdement. Elle avait beau se concentrer sur ses cours et ses examens, la disparition de sa mère hantait ses pensées à chaque instant.

Elle n'avait cependant pas ébruité la nouvelle car elle savait qu'elle n'était pas la seule sorcière à devoir déplorer la perte de proches et elle estimait ne pas mériter plus de pitié que les autres. Avant qu'elle n'ait pu se reprendre, une larme roula le long sa joue et vint s'écraser sur son parchemin. Doucement, elle se mit à sangloter, incapable de retenir plus longtemps sa peine. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait véritablement abandonnée.

Ah… Quel plaisir de se retrouver en week-end ! Roxane allait pouvoir s’affaler dans son lit ou sur un fauteuil de la Salle Commune pour lire un bon livre. Sa mère lui avait envoyé Notre-Dame de Paris, un classique écrit par un auteur français très réputé, Victor Hugo. Elle connaissait cet auteur, pour avoir lu de courtes histoires ou de pièces de théâtre qu’il avait écrit, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de lire cet ouvrage.

Les cours étaient terminés et elle s’en alla, seule, mais toute guillerette, en direction de la Salle Commune, en pensant au beau livre relié qui l’attendait dans sa valise.

‘Merci Maman !’ pensa-t-elle.

La littérature « moldue » lui manquerait sacrément à Poudlard. Elle avait ainsi l’impression d’avoir ici un peu de son univers, et c’était parfois réconfortant… Même si Victor Hugo n’était pas quelque chose de très amusant à lire, ça n’en restait pas moins intéressant et enrichissant.

Après avoir posé son sac, sa cape et son écharpe, elle descendit les marches pour s’installer sur un fauteuil moelleux. Celui qu’elle préférait était déjà pris par une magnifique jeune fille aux cheveux blonds, qui semblait concentrée sur un parchemin. Roxane haussa les épaules. Quelle importance ? Les autres fauteuils étaient tout aussi bien !

La fillette s’installa confortablement dans un fauteuil et ouvrit son livre, mais elle fut rapidement interrompue par quelques reniflements et sanglots. Elle leva les yeux et s’aperçut que la belle jeune fille pleurait.

« Euh… Tout va bien ? » demanda-t-elle, à la fois gênée et inquiète.

Luc était bien content d'être en week-end. Même si le temps n'était pas au rendez-vous, il en profiterait sûrement pour aller se balader avec William ou partir à l'entraînement de Quidditch. En attendant, n'ayant rien d'autre de prévu pour la soirée, il décida de se rendre à la salle commune. Il aimait s'y détendre au coin du feu avec un bon bouquin. Les plantes au plafond donnait l'impression qu'il était dans les serres. Il adorait cet odeur et ne s'en lassait pas. Il n'y avait personne car certains n'étaient pas encore sortis de cours.

Luc était content de lui. Il ne séchait plus ou presque depuis qu'il était à Poudlard. Pourtant, ses notes de B.U.S.E n'avaient pas été fameuses partout mais cela aurait pu être pire. Il revenait de deux heures d'Histoire de la Magie, cours qu'il adorait même si Binns était vraiment barbant à écouter. Il trouva une jeune fille sanglotant sur un des fauteuils jaune et noir. Il ne savait que faire. Aller la voir pour savoir ce qu'elle avait ou la laisser tranquille ? Une petite fille était déjà en train de lui demander si elle allait bien. Luc décida d'approcher.

- Quelque chose ne va pas les filles ? s'inquiéta-t-il plus pour la jeune fille sanglotant.

Neri sanglotait toujours, le regard bloqué sur ses propres mots mais elle s'aperçut soudain qu'elle n'était plus seule dans la salle commune. Une fillette, probablement en première année, l'avait rejointe et s'était visiblement rendue compte qu'elle était en larmes puisqu'elle l'avait abordée. Elle se sentit rougir. Elle tenta de se calmer, en vain. Sa timidité presque maladive et son caractère discret faisaient qu'elle détestait être le centre de l'attention. Cependant, la petite fille était sûrement bien intentionnée, et il fallait avouer qu'il pouvait être assez déstabilisant de voir une inconnue fondre en larmes devant vous. Neri se sentit presque ridicule, puis elle essuya ses larmes avec une manche de son pull. Elle leva la tête et esquissa un petit sourire qu'elle espérait convaincant pour se donner une contenance puis s'adressa à la fillette :

« Oh ne t'inquiète pas, c'est juste que je me sens un peu débordée en ce moment. Je suis sincèrement désolée si je t'ai effrayée ! »
s'excusa-t-elle, d'une voix douce mais légèrement tremblotante.

Elle remarqua alors qu'un autre Poufsouffle était entré et l'avait lui aussi vue pleurer. Alors qu'il venait à leur rencontre, Neri se sentit mortifiée. Elle détestait montrer ses émotions à des inconnus (et d'ailleurs on la trouvait souvent hautaine), et voilà qu'elle affichait sa douleur devant ses camarades de maison... La situation lui paraissait grotesque, mais elle était toujours profondément peinée. Elle avait toujours eu du mal à maîtriser ses émotions et elle considérait que c'était un énorme défaut de sa personnalité.

Elle observa plus en détail le jeune homme qui l'avait interpellé, tout en s'efforçant de ne plus renifler. Il était grand et brun, plutôt mignon, et bien qu'elle ne le connaissait pas, il lui sembla l'avoir déjà aperçu jouer comme batteur lors des matchs de Quidditch.

HJ:

A nouveau, elle s'essuya les yeux puis se redressa et tourna la tête pour faire face à ses deux camarades :

« - Ce.. Ce n'est rien, balbutia-t-elle, un peu prise de court. C'est simplement le stress et le fait que je ne sois pas très en forme en ce moment, mentit la jeune vélane.

- Je ne voulais vraiment pas vous inquiéter » murmura-t-elle d'un ton désolé. Ses camarades affichaient une expression alarmée sur le visage, et elle se dit qu'elle devait être une bien piètre actrice pour que ses paroles ne rassurent personne. Elle se sentait vraiment mal à présent et son regard se perdit dans la pièce, trop gênée qu'elle était pour regarder ses camarades dans les yeux. Et maintenant, que vais-je bien pouvoir leur dire ? pensa-t-elle, tordant ses mains nerveusement.

Roxane fixait l'inconnue, un peu inquiète de la voir fondre en larmes ainsi. La fillette avait beau être née-Moldue, elle avait entendu parler de la situation dans le monde des sorciers. Une guerre se préparait, et les alliés de Vous-Savez-Qui avait déjà tué beaucoup de gens (y compris des Moldus). Elle avait déjà vu certains élèves pleurer, parce qu'ils avaient perdu quelqu'un de proche... Cela la rendait toujours triste, et elle s'estimait heureuse de n'avoir encore jamais subit de deuil. Elle se demandait si la jeune fille pleurait pour cette raison, ou pour autre chose.

Apparemment, elle voulait la rassurer puisqu'elle esquissa un sourire - pas très convainquant - en lui disant d'une voix tremblante qu'elle était simplement un peu débordée, avant de s'excuser. Roxane s'apprêtait à lui dire que ce n'était pas grave, que tout le monde pouvait craquer et qu'elle n'avait pas à s'excuser pour cela, lorsqu'elles furent interrompues par un autre élève de Poufsouffle, un garçon qui devait avoir au moins seize ans. Il semblait aussi inquiet pour la Jaune et Noire, qui, de nouveau, tenta de les rassurer.

« Tu as peut-être des examens cette année ? On m'a dit que les B.U.S.E.S et les A.S.P.I.C.S étaient très angoissants pour les élèves... Enfin, tu n'as peut-être pas torp envie d'en parler, si ? »

Elle ne savait pas très bien commencer réconforter l'inconnue. Etait-ce une bonne idée d'aborder les examens ?

« Comment vous appelez-vous ? » interrogea-t-elle en s'adressant au garçon et à la fille. « Moi, c'est Roxane Setterfield, je suis en première année. »

Luc remarqua que la jeune fille essayait tant bien que mal de cacher ses émotions. Elle avait l'air franchement peiné. Il est vrai qu'avec ce qu'il se passait en ce moment, le monde allait plutôt mal. Que l'on soit moldu ou sorcier, il y avait toujours un risque de perdre quelqu'un et Luc espérait que cela n'était pas le cas pour la jeune fille. Luc avait perdu trois de ses amis lors d'une bataille dans sa ville moldue et cela avait été dur. Dur de ne pas pouvoir sauver ses amis, uniquement parce qu'ils étaient moldus alors que lui l'était aussi, mais plus vraiment depuis qu'il avait reçu sa lettre de Poudlard.

- C'est normal d'être stressé pour les exams mais n'en fait pas toute une histoire, cela devrait bien se passer ! Si moi j'ai réussi, tu devrais aussi ! s'exclama tranquillement Luc tout en s'asseyant dans le fauteuil d'à côté.

Quelqu'un avait laissé un paquet de Bertie Crochue et Luc s'en empara en piochant dans le paquet. Le ton d'excuse pour rassurer ses camarades n'était pas très convaincant. Autant rester pour lui tenir compagnie. Après tout, c'est à cela que servait aussi les maisons : l'entraide entre élèves. Il se tourna vers la fillette.

- Les B.U.S.E, c'est angoissant car ce sont nos premiers examens magiques alors qu'au fond, ils sont faciles, surtout si on aime nos matières, expliqua-t-il. Je m'appelle Luc et je suis en sixième année !

La première année...cela avait été si angoissant pour Luc qui ne connaissait rien au monde magique même s'il avait rêvé en secret d'en faire partie. Mais le monde de la magie s'avérait à la fois excitant et dangereux. Luc l'avait appris à ses dépends.

Spoiler:

Il n'avait pas eu cours en dernière heure de la journée, leur professeur ayant eu un empêchement majeur. Joie ou consternation d'avoir du temps libre ? Les avis étaient mitigés. D'aucuns pensaient qu'il fallait profiter de ce temps là pour réviser les ASPICS, les autres plus nonchalants avait joués la carte du glandouillage et pour une fois, William n'en faisait pas partie. Il avait noté dans un petit agenda à quel point il était en retard pour ses leçons et même s'il était confiant pour ses examens, il savait que sans relire au moins une fois ses feuilles il irait droit dans le mur. Mettant a profit cette heure bienvenue, il avait donc élu domicile à la bibliothèque pour un temps, lui et son sac plein de cours.

Et a vrai dire, il n'avait pas vu l'heure passer. Ce fut quand la voix de Mme Pince retentit près de son oreille qu'il se releva, clignant les yeux d'un air égaré. La très aimable bibliothécaire lui sommait à voix basse de partir car ce n'était plus l'heure aux visites. Il observa d'un oeil critique son avancée dans les révisions. De son tas ne restait que quelques parchemins, à côté d'une autre pile qu'il avait déjà lu. Bien, il n'aurait qu'a terminer avant d'aller se coucher ce soir, se dit-il en rangeant ses affaires. Il n'avait jamais aimé réviser, trouvait ça barbant bien que malheureusement utile. Cela dit il faisait le minimum syndical, se rattrapant pendant les cours où il était des plus attentifs en partant du principe bien connu que si on était plongé dans le cours à fond, on avait pas besoin de trop réviser pour les examens. Ca avait marché pour ses BUSES pourquoi pas ses ASPICS ? Il quitta les lieux pour se diriger d'un pas las vers la salle commune.

William entra dans cette dernière d'un pas lourd et posa son sac dans un coin en s'approchant du trio.

— Eh, salut Roxanne, Luc, Neri ! fit-il en donnant une légère bourrade amicale à Luc pour l'embêter. Comment vous...Eh bah ? Neri ? Tu nous a habitué à avoir un nez beaucoup moins rouge que ça, t'as trop forcé sur la piquette en cachette ? Bravo, c'est du joli !

Il avait bien évidemment noté ses yeux tout pleins de larmes récentes, le tordage de main à s'en faire péter les articulations...Elle suait presque littéralement le mal-être, la pauvre Neri. Mais il préférait essayer une approche plus...délicate que de lui demander tout de go si ça allait pas, car vraisemblablement, c'était loin d'aller comme sur des roulettes.

— Luc, qu'est-ce que tu as fait encore à notre Neri internationale ? lanca t-il à son ami en lui faisant les gros yeux.

Neri fut soulagée que la jeune première année aborde le sujet du stress des examens : cela lui permettait d'éviter le sujet qui la tourmentait bien plus, à savoir, la disparition de sa mère. Elle était également émue par sa tentative pour la réconforter, alors qu'elles ne se connaissaient pas et que Neri était la plus âgée. Elle était quelque peu impressionnée par sa prise d'initiative, et songea qu'au même âge, elle aurait sûrement tenter de fuir discrètement.

Tandis qu'elle s'apprêtait à répondre à la petite fille, le garçon brun vint s'asseoir à ses côtés. Elle fut également touchée par sa démarche : après tout, elle ne connaissait pas le sixième année et rien ne l'obligeait à réconforter la jeune fille, pourtant il essayait sincèrement et cela lui mit un peu de baume au cœur. Elle rassembla son courage et se présenta à eux :

« Je m'appelle Neri Irving, et je suis enchantée de vous rencontrer, même si je ne suis pas vraiment dans mon meilleur jour, termina-t-elle, le cœur un peu plus léger. Elle n'eut pas le temps d'en dire plus que William apparut alors dans la salle commune. Elle sentit que son ami avait remarqué qu'elle n'allait pas très bien, mais après tout ses capacités de déduction n'étaient pas si impressionnantes vu que les yeux de la jeune fille étaient encore humides et son nez rougi par les gestes d'essuyage successifs. Elle apprécia son humour et eut un petit rire. Certes, elle était toujours emplie de chagrin, mais être entourée par son ami et d'autres membres de sa maison qui avaient tout de suite essayé de la consoler avait quelque chose de rassurant. Elle était presque prête à leur déballer ce qu'elle avait sur le cœur, chose qu'elle faisait rarement car elle estimait souvent ne pas mériter l'attention des autres, même celle de ses amis.

William laissa entendre que Luc avait quelque chose à voir avec son chagrin, et Neri ne put empêcher ses joues de se colorer. Décidément, même si c'était en quelque sorte pour faire diversion, son ami était toujours aussi taquin !
Elle prit la défense du joueur de Quidditch :

- A vrai dire, il n'y est absolument pour rien Will ! Il est juste arrivé au mauvais moment. Je voulais écrire un mot à mon père, et je...je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ma mère, expliqua-t-elle, un peu gênée.

- Je ne voulais inquiéter personne mais j'ai tellement peur pour elle que je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer. Elle s'interrompit un instant, fixant le sol en boiserie de la salle des Poufsouffles. Elle n'avait dit à personne ce qui s'était passé avant la rentrée, pas même à son ami préfet, mais elle sentit qu'elle ne pouvait garder ça pour elle plus longtemps. Elle prit une grande inspiration et reprit, relevant les yeux vers ses camarades :

- Elle est portée disparue depuis août. Et on pense qu'elle a été enlevée.» asséna-t-elle d'une traite. Elle fut soulagée d'avoir enfin vidé son sac. Désormais, elle attendait de voir comment ses interlocuteurs allaient réagir. Son regard se porta sur Roxane puis sur Luc et enfin sur William. Elle espérait simplement que son ami lui pardonnerait son silence, et que les autres comprendraient mieux pourquoi elle s'était mise dans cet état.

À son tour, le jeune homme essaya d’avoir des paroles réconfortantes pour la jeune femme, en lui disant qu’on faisait toute une histoire des B.U.S.E qui n’étaient au final, pas si compliquées. Roxane en doutait, mais se garda bien de le dire. Après tout, il était en sixième année et en savait bien plus qu’elle. La jeune fille se présenta, disant qu’elle s’appelait Neri Irving. Roxane hocha la tête en lui adressant un sourire un peu gêné.

La fillette ne savait pas bien quoi ajouter, et ils furent interrompus par l’arrivée d’un autre élève, à savoir William. Roxane l’avait déjà rencontré un jour, dans la Grande Salle.

« Bonjour William ! » murmura-t-elle, mal à l’aise.

En effet, ils semblaient tous trois se connaître – Neri, William et le dénommé Luc – et la jeune fille n’allait pas bien. Roxane se demandait si ce n’était pas mieux de les laisser seuls…

William essaya à son tour de remonter le moral de Neri, en demandant ce que Luc avait encore fait. Roxane ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé face à cette boutade… Sourire qui s’envola aussitôt lorsque Neri leur avoua avoir pleuré pour sa mère, qui avait disparu depuis août, et avait probablement été enlevée.

La Jaune et Noire ne s’attendait pas à ça, et plaqua la main sur sa bouche, horrifiée. Elle coula un regard vers le sol, vers William, vers Luc, avant de regarder Neri, vraiment très gênée, cette fois.

« C’est horrible… Je ne sais pas quoi te dire… Je… Je suis désolée pour toi, je n’imaginais pas que c’était aussi grave… »

William arriva d'un pas nonchalant dans la salle commune et s'approcha du trio tout en posant son sac. Il vit Neri pleurer et essaya de la faire rire en...mettant tout sur le dos de Luc ! Ce dernier s'offusqua en souriant :

- Je n'ai rien fait ! Excusez-moi Mr Le Préfet mais je ne fais jamais pleurer les filles. J'essaye plutôt de les faire rire !

Luc donna un coup de poing amical dans le bras de William. Il continuait à manger les dragées mais malheureusement il tomba sur un gris au goût de poussière. Il fit une drôle de grimace et se tourna dans la salle commune pour trouver une poubelle. Il en trouva une, près d'une table et cracha le bonbon dedans. Tout en revenant vers le groupe, il s'exclama :

- Mais comment Bertie a pu inventer des bonbons pareils et que personne ne se soit offusqué de son idée ?

Luc sortit de son sac une bouteille d'eau et commença à boire quelques gorgées. Neri défendit Luc sur l'accusation que William avait faite. Luc fut étonné de la déclaration de Neri. Cela expliquait un peu mieux pourquoi elle était dans cet état. Perdre quelqu'un n'est jamais facile mais en plus si la personne a été enlevée, c'est encore plus terrible. Ne pas savoir où elle, si elle va bien doit être une vraie torture.

- Et vous n'avez aucune idée de qui cela peut être ? Moldu ? Sorcier ? demanda Luc.

Les moldus craignaient les sorciers et s'en prenaient parfois à eux mais de là à faire des otages, il trouvait cela louche. Non, cela pouvait sûrement et simplement être l'oeuvre d'un des leurs. Et encore, dire " l'un des leurs " n'est pas très juste lorsque l'on s'en prenait à ses semblables. La jeune Roxane paraissait pétrifiée d'horreur. Elle était jeune et avait encore beaucoup à apprendre sur le monde qui l'entoure. Peut-être qu'elle n'avait encore jamais été touchée personnellement par tout ce qui s'était passé. Luc s'accroupit devant le fauteuil de Neri.

- Ne t'inquiètes pas, enfin, je veux dire, le Ministère prend très au sérieux ces disparitions et tôt ou tard, ils auront forcément quelque chose à te dire, à toi ou ton père. On peut faire quelque chose pour toi ? demanda-t-il tout en jetant un regard à Will.

Luc le connaissait assez bien pour savoir qu'il ne serait pas en reste pour aider quelqu'un, surtout de sa confrérie. Cela pouvait être une chose aussi simple que de l'aide aux devoirs ou tenir compagnie.