I'm just a mysterious creature - ♫ [Fini]

► Hm. J'ai beau me regarder dans le miroir et en me forçant à me trouver jolie, quelque chose me chiffonne. J'ai de beaux cheveux, ça oui, j'en suis même très fière parce que je m'en occupe beaucoup. Ils sont si doux, si vaporeux. Quand on les voit, on veut y toucher, passer les doigts dedans et voir si ce n'est pas une illusion d'un quelconque tour de magie... Alors que non, je fais simplement un masque d’œuf toutes les semaines, c'est mon secret. Et comme je suis blonde, je mets un peu de citron pour donner de l'éclat à ma couleur. Je vous promets que ça marche très bien. Je suis plus châtain clair que blonde, certes, mais mes pointes restent très claires alors je dis souvent et simplement que je suis blonde, point.
► Après j'ai de beaux yeux verts, très clairs, une couleur assez proche du jaune. Ce n'est pas un vert kaki, mais j'aime dire que c'est un vert feuille d'automne. Mes yeux c'est ce qui donne tout le charme à mon visage strict. J'ai tellement l'air sévère, coincée et bornée. Je le suis, mais ce serait mieux que ça ne se lise pas directement sur mon visage. Les traits fins, le nez pointu, la bouche pulpeuse, les joues creuses, le menton long... le regard perçant – j'ai tout le physique de la mégère agaçante avec la voix aiguë et stridente. Et encore une fois, c'est le cas. J'ai la voix haut-perché, ce qui dérange souvent ceux qui sont sensibles aux sons. Même les chats ne la supportent pas toujours, notamment quand je lève la voix ou que je chante. Ce qui me rend moins sévère, c'est encore mes beaux cheveux, parce que je les laisse détacher et tomber en cascade ondulée sur mes épaules. C'est mon seul atout « cool, tendance, fashion ».

► Je suis plutôt grande pour mon âge, je fais bien 1m70 et je suis pas très lourde. J'ai la silhouette fine et élancée. J'ai de très grandes jambes, regarde ça. J'ai pas beaucoup de formes, mais c'est le package de la jeune fille strict et coincée. Je ne m'en plains pas, j'ai de la chance. Cette taille d'athlète, je la dois à ma mère qui est très grande. Et ça me permet d'avoir de jolis vêtements aussi. Oui, ils sont classiques, froids, stricts, eux aussi. Je m'habille généralement de blanc et de noir, avec un haut au col rond et des jupes tout juste au dessus du genou. Je porte des collants noirs ou transparents et des mocassins ou des ballerines. Je fais très fille sage.

► Mon unique fantaisie qui casse un peu ce côté fifille, c'est mon maquillage léger qui me vieillit de quelques années. Il est propre, il est net. Comme moi.
► Je suis Alycia McWood, une fille banale mais qui pourtant est extraordinaire.

► Si vous avez lu mon écrit précédant celui-ci, vous avez sans doute deviné que j'étais une jeune fille sage et très « prout-prout ». Et je vous donne raison, mais également tort.
Je suis mystérieuse, messieurs, dames, souvent le sourire en coin et le regard hautain. L'assurance d'une dame et le savoir d'un génie. Je suis agaçante et madame je-sais-tout, je suis le cauchemar de tous les élèves moyens, je suis une élève brillante. J'aime tout connaître, tout savoir, tout comprendre. C'est difficile quand je ne comprends pas quelque chose, je serais prête à m'arracher les cheveux avec les deux mains, mais ça prouve aussi ma détermination et ma volonté. Je suis sans faille. Je suis curieuse de tout, j'apprends vite et je suis le petit bonheur des professeurs. Polie, disciplinée... Agaçante.

► Mais derrière ce visage strict, se cache aussi l'âme d'une joueuse et d'une aventurière. J'adore le quidditch, je n'oserai jamais me présenter pour entrer dans l'équipe de ma maison mais je suis une superbe supporter. Je suis bonne stratège et très rusée. Je déteste l'injustice et l'hypocrisie, je suis franche et sans langue de bois. Je crie ma haine et mon amour à qui ne veut pas l'entendre. Personne ne m'empêchera jamais de m'exprimer sauf avec le sort Silencio, mais peu savent l'utiliser correctement, alors je ne m'en inquiète pas. Je suis prête à aller au bout des choses quitte à enfreindre les règles de l'école bien que ma morale me rappelle souvent à l'ordre.
Je suis cachottière également, je n'apprécie pas dire des choses sur moi. Même si je n'ai, en soi, rien à cacher. Le simple fait que l'on s'intéresse à moi personnellement me panique. Je ne suis pas très intéressante, de mon point de vue. Je suis surtout un cerveau qui se remplit de données, plutôt que la bonne copine qui va vous conseiller le meilleur vernis à ongle.
Je suis néanmoins coquette, si si, je prends soin de mon visage et de mes cheveux. Malgré tout ce que l'on peut dire, je suis une fille moi aussi.

► J'aime la justice et le ministère de la magie tout comme j'aime les bêtes. J'ai vécu avec une mère moldue, alors c'est très attrayant de découvrir des bestioles que je ne connaissais pas et dont je ne faisais que rêver. Elles sont ma passion et ma raison d'avancer... J'aime énormément mon chat, Kuro, mais j'ai une affinité particulière avec les animaux magiques. Ils ressentent ma sincérité, ma droiture... Mon engagement. Je les aime autant qu'ils m'aiment, nous ne sommes qu'un. J'envie Norbert Dragonneau, l'auteur du livre « Les Créature Magiques », d'avoir été au cœur de leur vie, quotidien... D'avoir vécu et ressenti leurs émotions.

► Je suis altruiste, j'écoute beaucoup les gens. Je suis même de bons conseils, paraît-il. Mais quand je me sens en danger ou que j'ai peur que l'on se joue de moi, je peux également utiliser mes compétences de ruse et mon visage inexpressif pour faire faire des bêtises à quelqu'un. Je ne suis pas si bonne que je veux le faire croire, j'ai mon côté sombre. Celui d'avoir peur d'être indigne d'une mère exigeante et qui souffre depuis si longtemps, n'ayant que sa fille sur qui compter... Mais je veux m'éloigner d'elle, égoïstement, je veux vivre ma vie et non celle qu'elle souhaiterait avoir si elle était à ma place.
► Je suis Alycia McWood et je continuerai de vivre dans l'encre des livres !

Je ne saurais pas vraiment par où commencer pour que vous compreniez bien dans quelle famille de barjots je suis tombée.
Commençons par leur rencontre. Mes parents se sont rencontrés à la gare de Londres, ma mère courait pour attraper son train et mon père lisait bêtement sa Gazette du Sorcier. Ils se sont rentrés dedans, comme deux imbéciles, puis elle aurait juré voir une image bouger. Haha, que c'est drôle. Ironie de ma part. Ils ont ri ensemble, ce sont revus. C'est si romantique, me direz-vous. Oui, ça l'est. Mon père lui avoua assez rapidement être un sorcier. Elle n'en fut pas plus choquée et comprenait mieux les goûts douteux que mon père avait pour la mode.
Une belle idylle, mon père vivait avec un salaire miséreux comme inventeur. Il tentait de nouvelles potions, de nouveaux sorts... Mais rien n'aboutissait vraiment. C'était très souvent, d'ailleurs, extrêmement dangereux. Mais il aimait ce qu'il faisait et cela forçait le respect... ou bien, on le considérait vraiment comme un barjot. Ce qu'il était.
Ma mère était vendeuse dans une boutique de porcelaine dans le centre de Londres. Ils vivaient à Londres dans une maison dissimulée, dans le square Grimmaurd. Ils avaient pour voisins, une famille absolument bruyante du nom de Black. Quoi qu'il en soit. Mes parents m'ont conçue et leur petit prodige, que je suis, est née le 31 octobre 1981.
Ma mère était folle de moi, elle me couvait, me papouillait... Je baignais dans un amour mielleux presque dégoûtant et collant. Quant à mon père, il ne jurait que par moi, voulant que je l'aide à inventer ces choses farfelues pour lesquels je n'avais aucun intérêt. Et oui, aussi étrange que cela puisse être.
J'ai eu une enfance géniale. Adorable même. J'étais aimée, couvée, harcelée d'amour... Je vous dis, c'était même trop. C'est d'ailleurs ce trop plein, qui m'a rendue si introvertie. Alors remerciez-les.

Quand j'ai eu huit ans, mon père faisait une expérience absolument étrange... Ça sentait le brûler et le danger. Et pour cause, sans le savoir, mon père avait mis au point une formule d'une bombe incroyablement forte. J'étais dans ma chambre, juste au dessus de son laboratoire. L'explosion a été telle que mon plancher s'est désintégré et je suis tombée à l'étage du dessous... Je ne décrirais pas la vision du monde, car tout était noir. Suite à cela, je ne me rappelle de rien. C'était froid et noir.
J'ai battu le coma pendant trois long mois.
Mon père était mort dans son explosion, inventeur fous aux cheveux hirsutes et aux lunettes rondes lui encombrant la moitié du visage, il allait me manquer. Il m'avait, néanmoins, entraînée dans son explosion, j'ai été brûlée et j'ai chuté de plusieurs mètres, mais la Mort m'a laissée sauve, sûrement pour accomplir de grandes choses, n'est-ce pas ? Oui, c'est présomptueux, c'est tout moi.
Bref, ma mère a déménagé de Grimmaurd ne pouvant faire ouvrir les portes de ce manoir sans magie. Alors nous avons vécu dans une banlieue de Londres, dans ces maisons qui se ressemblent toutes. Cela aurait pu être bien, si ma mère me laissait sortir jouer avec les autres enfants.
Après cet accident, elle était devenue encore plus couveuse, paranoïaque. Elle ne voulait pas que je m'éloigne d'elle, que je m'amuse... c'était trop dangereux. Ce fut les années les plus longues de ma vie.
Mais un peu avant d'avoir onze ans, j'ai reçu une lettre m'informant que j'étais acceptée à Poudlard, l'école de sorcellerie. Mon billet pour la liberté, et j'aimerais tellement trouver les mots juste pour vous décrire la tête de ma mère quand elle a su. C'était si drôle. Sur mon visage inexpressif, mes yeux étaient rieurs et heureux.
J'ai été sur le chemin de traverse pour la première fois, j'ai eu mon compte à Gringotts où l'on a échangé notre monnaie en gallions. J'ai acheté ma première baguette en noyer noir et en crin de sombral. J'ai même eu le droit à une pomme d'amour. J'ai aussi bavé devant le magasin de quidditch sans jamais oser y mettre les pieds.
Puis mes livres dans cette boutique absolument fantastique qu'est Fleury et Bott, je crois que c'est ma boutique préférée après le magasin de bonbons de Pré-au-Lard, Honeydukes.
Quand on est allées chercher le chaudron, je repensais à mon père qui allait manquer la rentrée de sa fille dans cette école si prodigieuse où lui même avait été élève... Je crois que c'était le moment le plus difficile pour moi. D'accepter que je n'avais plus de papa.
Le lendemain, nous voici à la Gare de Londres sur le quai numéro 9 ¾, toute excitée. Nous passions par le passage secret comme cela nous avait été indiqué et j'ai connu pour la première fois : le Poudlard Express. Mes affaires furent rangées et je n'avais que mon chat dans les bras quand j'ai posé le pied dans le train. Je me suis vite installée dans un wagon encore vide et je me suis mise près de la vitre pour voir le visage si triste de ma mère. Elle pleurait et je crois bien qu'elle m'a également fait pleurer... Mon wagon se remplit de filles et de garçons avec qui j'ai appris à faire connaissance même si je restais la plupart du temps très silencieuse.
Je suis arrivée à Poudlard, habillée comme les premiers années, le choixpeau magique sur la tête et l'attribution de ma maison.
Sur les cinq années qui ont suivi, j'ai chaque jour découvert un peu plus le château. J'ai appris énormément de choses, me donnait des envies, des affinités avec certaines matières. J'ai quelques amis, et ma mère passe son temps à m'écrire depuis qu'elle a compris comment fonctionnait le hibou postal. Je n'aurais jamais du lui apprendre.

Et me voilà, Alycia, fière et debout... Ha, he, ho ! Toi, là, si tu me pousses encore, je t'en colle une. Qu... Non, m'approche pas. Je rigolais...
Je vous abandonne, je vais me cacher dans les toilettes de Mimi !